0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
41 vues33 pages

COURS-COMPLIANCE

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1/ 33

COMPLIANCE

PARTIE 1 : PRINCIPES GENERAUX DE LA COMPLIANCE

CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION
SECTION 1 : DÉFINITION
La compliance ou conformité a pour but de s’assurer que les entreprises respectent
toutes les règles de fond et de forme.
En effet il s’agit de faire en sorte que les entreprises se conforment aux lois aux
règlements, formations et aussi aux règles internes de l’entreprise tels que définis par
le manuel de procédure ou les instances dirigeantes de l’entreprise.
Initialement la compliance est une notion née aux USA au XIXème siècle dans le
secteur d’un chemin de fer pour garantir le respect des réglementions.
Aujourd’hui la compliance s’est étendue aux questions de lutte contre la fraude et la
corruption et donc au respect de l’éthique, ainsi présentée la compliance.

SECTION 2 : LES SOURCES


On a plusieurs sources :

1
PARAG 1 : LES SOURCE EXTERNES A L’ENTREPRISE
A. LES SOURCES NATIONALES
1. ORDONNANCE n⸰ 2013-660 du 20 septembre 2013 relative la
prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
But de prévenir la corruption. Art 3 : le secteur privé et le secteur public sont
concerné.
Art. 3. - La présente ordonnance s'applique à tout agent public, tout employé ou
agent du secteur privé, tout individu, toute association ou autre organisation non
gouvernementale, toute entreprise privée nationale ou étrangère, tout agent public
étranger, tout agent ou fonctionnaire d'une organisation internationale publique,
ayant participé comme auteur, co-auteur, instigateur ou complice d'un acte de
corruption ou d'une infraction assimilée.

2. La loi n⸰ 2013-450 du 19 juin 2013 relative à la protection des données à


caractère personnel.
Art. 3. -Sont soumis aux dispositions de la présente loi :
- toute collecte, tout traitement, toute transmission, tout stockage et toute
utilisation des données à caractère personnel par une personne physique,
l'Etat, les collectivités locales, les personnes morales de droit public ou de
droit privé;
- tout traitement automatisé ou non de données contenues ou appelées à
figurer dans un fichier;
- tout traitement de données mis en œuvre sur le territoire national;
- tout traitement de données concernant la sécurité publique, la défense, la
recherche et la poursuite d'infractions pénales ou la sûreté de l'Etat, sous
réserve des dérogations définies par des dispositions spécifiques fixées par
d'autres textes de loi en vigueur.

B. LES SOURCES INTERNATIONALES


1. FOREIGN CORRUPT PRACTICES ACT (FCPA)
C’est la première source de la compliance, c’est une loi fédérale américaine de 1977
dont le but est de lutter contre la corruption d’agent public à l’étranger .
Cette loi interdit aux entreprises et aux particuliers américains d’offrir des pots-de-vin
a des fonctionnaires étrangers pour promouvoir des transactions commerciales.
2. La convention de l’OCDE (organisation de coopération et développement
économique) du 17 décembre 1997
Cette convention établit des normes juridiquement contraignantes qui tendent à faire
de la corruption d’agents étrangers publics, une infraction pénale.

2
En effet la convention lutte contre la corruption des agents public étrangers dans les
transactions commerciales internationales.
La particularité de cette convention de l’OCDE : tient à ce qu’elle vise davantage les
corrupteurs plutôt que les corrompus.

PARAG 2 : LES SOURCES INTERNES À L’ENTREPRISE


Nous avons 3 types de sources
A. LE GLOBAL COMPACT DES USA (pacte mondial des ONU)
Le principe 10 du pacte mondial des ONU (adopté en 2004) concerne la lutte contre
la corruption, en effet il a pour but d’éviter la corruption sous toutes ses formes y
compris l’extorsion des fond et pots de vin et aussi de développer de façon proactive
des politiques et des programmes concrètes de lutte contre la corruption dans les
entreprises et au sein de leur chaine d’approvisionnements.
 Pour Transparency International, la corruption est « l’abus de pouvoir à des
fins privées ». Cela peut signifier non seulement un gain financier mais
également des avantages non financiers. La corruption correspond à « une
offre ou la réception de tout don, prêt, frais, récompense ou autre avantage
comme une incitation à faire quelque chose qui est malhonnête, illégal ou
un abus de confiance, dans la conduite des affaires de l’entreprise ».

 Les lignes directrices de l’OCDE pour les entreprises multinationales


définissent l’extorsion de la manière suivante : « La sollicitation de pots-de-
vin est l’acte de demander ou d’inciter autrui à commettre un acte de
corruption. Il devient extorsion lorsque cette demande est accompagnée
par les menaces qui mettent en danger l’intégrité personnelle ou la vie
privée de l’acteur impliqué ».
Lien : https://pactemondial.org/decouvrir/dix-principes-pacte-mondial-nations-
unies/#lutte-contre-la-corruption
Le pacte mondial ONU définit un cadre éthique au entreprises qui doivent aussi veiller
à ce que leurs fournisseurs et les autres parties prenantes agissent de même (tout le
monde)

B. LA CHARTE ETHIQUE D’ENTREPRISE


C’est un document qui définit les valeurs et les principes fondamentaux qui guident la
conduite des affaires de l’entreprise.
Son but est de garantir un comportement éthique et responsable de la part des
entreprises (dirigeants et salariés) ainsi que les fournisseurs et partenaires de
l’entreprise.

3
En résumé la charte éthique d’entreprise a 5 objectifs :
 Affirmer les valeurs de l’entreprise ( nos valeurs, à propos…) et les
communiquer aux parties prenantes
 Encadrer le comportement des salariés et leur fournir un guide de décisionnel
en cas de situation délicate.
 Prévenir des risques lie à des pratiques contraires à l’éthique telle que la
corruption discrimination ou le harcèlement
 Renforcer la confiance des clients des partenaires et des investisseurs envers
l’entreprise.
 Améliorer l’image et la réputation de l’entreprise
NB : la réputation de l’entreprise fait référence à la perception globale et a
l’évaluation publique de la qualité de la crédibilité et la fiabilité de l’entreprise.

C. LES PROCÉDURES INTERNES D’ENTREPRISE


Ce sont des instructions détaillées sur la manière de mettre en œuvre les politiques de
conformité telles que l’évaluation des clients, l’évaluation des fournisseurs ou la
politique de cadeaux et d’invitation au sein de l’entreprise.

D. LE CODE DE CONDUITE
Ce sont des règles internes définies par l’entreprise pour déterminer les principes de
conduites éthiques ou morales dans sa pratique des affaires.
Voir code éthique de la BAD via le lien :
https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Generic-Documents/
Code_ethique-FR.pdf

E. LA RESPONSABILITÉSOCIALE OU SOCIÉTALE DES ENTREPRISES


(RSE)
La RSE se définit comme l’intégration par les entreprises des préoccupations sociales
environnementale et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec
des partenaires sur une base volontaire.
La RSE est liée à la compliance à trois 3 niveaux :
 La conformité anti-corruption et éthique (gouvernance)
 La protection des droits humains (social)

4
 La protection de l’environnement (devoir de vigilance)
(La politique de RSE de la BAD CHAP 8 P13 via le lien ci-dessus)

F. LA GOUVERNANCE STRATÉGIQUE DE L’ENTREPRISE

Une bonne gouvernance d’entreprise doit aligner les dirigeants ou instances dirigeante
de l’entreprise les associés ou actionnaires ainsi que les salariés sur une même
stratégie de croissance en tenant compte des parties prenantes soucieux du respect des
cadre réglementaire et éthique (condamnation de google à payer une amende, une
mauvaise gestion de l’entreprise peut entrainer des conséquences désastreuses,
Alcatel, TOTAL)
Le lien entre la gouvernance stratégique et la compliance réside dans le fait qu’en cas
de non-respect des obligation légales, des obligations de conformité et de l’éthique des
affaires, l’entreprise s’expose à des condamnations dont le coût financier peut être très
élevé (paiement d’amande).
L’entreprise s’expose également à un risque important pour son image et sa
réputation.
Et enfin la responsabilités personnelle civile des dirigent de l’entreprise peuvent être
engagés.

5
CHAPITRE 2 : LES DOMAINES D’APPLICATION DE LA COMPLIANCE
SECTION 1 : LA CONFORMITE ANTI-CORRUPTION

PARAG 1 : L’INFRACTION DE CORRUPTION


A. L’ÉLÉMENT MATÉRIEL
1. Définition
C’est le comportement interdit par la loi, autrement dit c’est l’infraction
pleinement réalisée, c’est-à-dire un acte ou un fait positif ou négatif qui soit
instantané habituel.
L’élément matériel de l’infraction correspond donc à :
 Soit une action qui se présente comme un acte positif ou un acte matériel
 Soit une omission qui se présent comme un acte négatif par lequel l’auteur qui
s’abstient (abstention) de poser un acte devient coupable de l’infraction.

Article 75 : -La tentative des infractions prévues par la présente ordonnance est
punissable.

La tentative se définit comme la situation d’une personne qui n’a pas exécuté
tous les éléments de constitution de l’infraction parce qu’elle en a été empêchée
par un évènement extérieur.
La tentative de crime est punissable, d’un délit est punissable par les cas
prévus par la loi.
La tentative de contravention n’est pas punissable.

2. L’acte de corruption au sens strict


La corruption est l’abus de pouvoir à des fin privées,
Le corrupteur cherche à atteindre un gain financier et ou des avantages non financiers.
La corruption correspond à une offre ou la réception de tout don, prêt, récompense ou
autre avantage comme une incitation, à faire quelque chose qui est malhonnête illégale
ou un abus de confiance dans la conduite des affaires de l’entreprise.

6
3. L’acte de corruption au sens large
a. Dans le secteur public
a.-1) La corruption d’agents publiques nationaux
Il y’a corruption lorsque ‘..tout agent public sollicite, agrée ou reçoit, sans droit,
directement ou indirectement, des offres, promesses, dons, présents ou un avantage
quelconque pour lui-même ou pour une personne ou entité, pour accomplir ou
s'abstenir d'accomplir un acte de sa fonction, de sa mission ou de son mandat ou
facilité par sa fonction, sa mission ou son mandat’. Art. 28

Il y’a également corruption lorsque ‘..une personne propose, sans droit, directement
ou indirectement, des offres, promesses, dons, présents ou un avantage quelconque,
pour obtenir d'un agent public qu'il accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte
dans l'exercice de ses fonctions, ou qu'il facilite, par ses fonctions,
l'accomplissement de cet acte’ Art.29.
À ce niveau certaine infractions sont assimilées à la corruption telle est le cas :

 Du trafic d’influence
Art. 31 : il y’a trafic d’influence lorsque ‘tout agent public .., pour lui-même ou
pour un tiers, sollicite, agrée ou reçoit des offres, promesses, dons ou présents:
- pour faire s'abstenir de faire ou ajourner un acte de ses fonctions, juste ou
non, mais non sujet à salaire. L'emprisonnement est d'un à trois ans et
l'amende de 300.000 à 3.000.000 de francs, si l'acte n'entrait pas dans les
attributions de la personne corrompue, mais était cependant facilité par sa
fonction ;
- pour faire obtenir ou tenter de faire obtenir des décorations, médailles,
distinctions, récompenses, places, fonctions, emplois ou décisions favorables
accordés par l'autorité publique, des marchés, entreprises ou autres
bénéfices résultant de traités conclus avec l'autorité publique ou un
organisme placé sous le contrôle de l'autorité publique, abusant ainsi de
l'influence réelle ou supposée que lui donne sa qualité ou son mandat’.
Le trafic d’influence est constitué lorsque l’individu, l’intermédiaire abuse de son
influence réelle ou supposée pour obtentenir une décision favorable d’une autorité ou
d’une administration.

 De l’abus de fonction

7
Art 32 : il y’a de l’abus de fonction lorsque ‘..un agent public abuse
intentionnellement de ses fonctions ou de son poste, en accomplissant ou en
s'abstenant d'accomplir, dans l'exercice de ses fonctions, un acte, en violation des
lois et règlements, afin d'obtenir une rétribution en espèces ou en nature, ou un
avantage indu, pour lui-même ou pour une autre personne ou entité’.

 De la prise d’un avantage illégitime


Art 38 : c’est lorsque ‘..tout agent public qui, à l'occasion de la préparation, de la
négociation, de la conclusion ou de l'exécution d'un marché, contrat ou avenant
conclu au nom de l'Etat ou des collectivités locales, des établissements publics ou
des entreprises publiques, perçoit ou tente de percevoir, directement ou
indirectement, à son profit ou au profit d'un tiers, une rémunération ou un
avantage indu de quelque nature que ce soit’.

 De l’entrave au bon fonctionnement de la justice et du service public


Art 39 : ‘..quiconque, pour obtenir, soit l'accomplissement, l'exécution ou
l'ajournement d'un acte, soit une rétribution en espèces ou en nature, pour lui-
même ou pour un tiers, contraint ou tente de contraindre un agent public, par voies
de fait ou menaces, intimidation , promesses, offres, dons ou présents’.
 De la prise illégale d’intérêt
Art 53 : c’est lorsque ‘..tout agent public.., soit directement ou indirectement ou par
acte simulé, reçoit, prend ou conserve quelque intérêt que ce soit dans les actes,
adjudications, soumissions, entreprises dont il a, au temps de l'acte, en tout ou
partie, la charge d'assurer l'administration, le contrôle ou la surveillance, ou qui,
ayant mission d'ordonner le paiement ou de faire la liquidation d'une affaire, y a
pris un intérêt quelconque’.

 De l’acception ou du don injustifié de cadeaux


Art 57 : c’est lorsque ‘..tout agent public ..accepte d'un tiers, un cadeau ou tout
avantage indu, dans l'exercice ou à l'occasion de sa fonction, de sa mission ou de
son mandat. Le donateur est puni des mêmes peines visées à l'alinéa précédent.
Le régime juridique des cadeaux est déterminé par décret pris en Conseil des
ministres.

8
a.-2) La corruption d’agent publics étrangers et fonctionnaires
internationaux (art 41, art 42)
Art. 41.
- quiconque promet, offre ou accorde à un agent public étranger ou à un
fonctionnaire d'une organisation internationale publique, directement ou
indirectement, des dons ou présents ou tout autre avantage indu, pour lui-
même ou pour une autre personne ou entité, afin qu'il accomplisse ou
s'abstienne d'accomplir un acte dans l'exercice de ses fonctions, en vue
d'obtenir ou de conserver un marché ou un autre avantage indu, en liaison
avec une transaction économique ou commerciale;

- tout agent public étranger ou fonctionnaire d'une organisation


internationale publique, qui sollicite ou accepte directement ou indirectement,
pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, des promesses, offres, dons
ou présents ou tout autre avantage indu, afin qu'il accomplisse ou s'abstienne
d'accomplir un acte relevant de ses fonctions, en liaison avec une transaction
économique ou commerciale.

Art. 42 :
- quiconque promet, offre ou accorde à un agent public étranger
ou à un fonctionnaire d'une organisation internationale publique,
directement ou indirectement, des dons ou présents ou tout autre avantage
indu, pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, afin qu'il
accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte dans l'exercice de ses
fonctions officielles;

- tout agent public étranger ou fonctionnaire d'une organisation


internationale publique, qui sollicite ou accepte directement ou
indirectement, pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, des
promesses, offres, dons ou présents ou tout autre avantage indu, afin qu'il
accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte relevant de ses fonctions
officielles; - tout agent public étranger ou un fonctionnaire d'une
organisation internationale publique, qui sollicite ou accepte une rétribution
en espèces ou en nature, pour lui-même ou pour un tiers, en rémunération
d'un acte de sa fonction déjà accompli.

9
b. Dans le secteur privé
b.-1) La corruption des dirigeants sociaux et des membres d’une
association
Art. 44. : ‘..tout dirigeant d'une société commerciale, d'une institution financière,
d'une coopérative, tout agent d'une association, d'une entreprise privée ou d'une
fondation quelconque, qui fait des biens ou du crédit de ladite société, institution,
coopérative, association, entreprise privée, fondation, un usage qu'il sait contraire à
l'intérêt de cette société, institution, coopérative, association, entreprise privée ou
fondation, à des fins personnelles, matérielles ou morales ou pour favoriser un tiers
ou une autre personne morale dans laquelle il est intéressé directement ou
indirectement’.

b.-2) La corruption des salariés


Art 45 : ‘..tout commis, employé, préposé, ou salarié, ou toute personne rémunérée
sous une forme quelconque, soit directement ou indirectement, propose, sollicite ou
agrée des offres, promesses, dons, présents ou avantages quelconques pour faire ou
s'abstenir de faire un acte relevant de son emploi.

b.-3) La corruption des membres de professions libérales


Art 46 : ‘..tout membre d'une profession libérale qui, sans droit, soit directement ou
par personne interposée, sollicite ou agrée des offres, des promesses, dons, présents
ou un avantage quelconque pour faire ou s'abstenir de faire un acte relevant de sa
fonction ou de son emploi’.

b-4) Arbitre ou expert nommé par juridiction ou par les parties dans

un litige

Art. 47 : ‘Est puni, d'un emprisonnement de dix ans et d'une amende égale au
triple de la valeur des promesses agréées ou des choses reçues ou demandées, sans
que ladite amende ne puisse être inférieure à 5.000.000 de francs, tout arbitre ou
expert, nommé par une juridiction ou par les parties, qui sollicite, agrée ou reçoit
des offres, promesses, dons ou présents pour prendre une décision ou donner dans
son rapport une opinion favorable ou défavorable à une partie.’

10
B. L’ÉLÉMENT INTENTIONNEL OU MORAL
Aussi appelé élément psychologique, l’élément intentionnel ou moral est l’élément
subjectif ou immatérielle de l’infraction. Il se caractérise par le fait que l’auteur de
l’infraction aie eu la volonté ou l’intention d’enfreindre la loi dans l’expression
« l’intention vaut l’acte ».
Art.94‐1.- (Loi n°2021‐893) « Il n’y a pas de crime ou de délit sans intention de le
commettre, sauf si la loi en dispose autrement ». Code pénal :
https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://
www.droit-afrique.com/uploads/RCI-Code-2019-
penal.pdf&ved=2ahUKEwjO4YLjqouJAxW7TkEAHbgiMXQQFnoECAYQAQ&usg
=AOvVaw1iFzAJ5xCHCBoVYSOykG9r

NB : L’infraction de corruption est un délit


Art.3.- (Loi n°2021‐893) « Les infractions pénales sont classées suivant leur
gravité, en crimes, délits et contraventions. L’infraction est qualifiée :
1° crime, si elle est passible d’une peine privative de liberté perpétuelle ou
temporaire supérieure à dix ans ;
2° délit, si elle est passible d’une peine privative de liberté inférieure ou égale à dix
ans, et supérieure à deux mois, et d’une peine d’amende supérieure à 360.000
FCFA ou de l’une de ces deux peines seulement ou si elle est qualifiée comme tel
par la loi,
3° contravention, si elle est passible d’une peine privative de liberté inférieure ou
égale à deux mois et d’une peine d’amende inférieure ou égale à 360.000 FCFA ou
de l’une de ces deux peines seulement. Lorsque le minimum de la peine prévue est
inférieur aux quantums ci-dessus spécifiés, il est tenu compte, pour la qualification
de l’infraction, du maximum de la peine encourue. »

PARAG 2 : LES SANCTIONS DE LA CORRUPPTION


La corruption est un délit pénal, en effet selon l’Art 3-2 du code pénale, l’infraction
est qualifiée de délit si elle est passible d’une peine privative de liberté inférieure ou
égale à dix ans, et supérieure à deux mois, et d’une peine d’amende supérieure à
360.000 FCFA ou de l’une de ces deux peines seulement ou si elle est qualifiée
comme tel par la loi.

11
Les infractions de corruption sont punies d’un emprisonnement de 1 à 10 ans d’une
amende de 1 million à 10 millions de francs CFA.

PARAG 3 : La structure publique en charge du programme anti-corruption : La


Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance
A. PRESENTATION
La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance est une autorité administrative
indépendante dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Elle est
placée sous l'autorité du Président de la République. Son siège est fixé à Abidjan,
Toutefois, il peut être transféré en tout autre lieu du territoire national sur décision de
la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance.
https://canada.diplomatie.gouv.ci/institution.php?lang=en&num=15

B. MISSIONS ET ATTRIBUTIONS
Organe de prévention et de lutte contre la corruption
Art 4 : - Il est créé un organe chargé de la prévention et de la répression des
actes de corruption et des infractions assimilées, dénommé « Haute Autorité
pour la Bonne Gouvernance » (ORDONNANCE n" 2013-660 du 20 septembre
2013)

C. CONTENU DU PROGRAMME ANTI-CORRUPTION MISE EN PLACE


PAR LA HABG
Le programme anti-corruption de la HABG résulte du plan stratégique 2021-2023. Ce
plan a pour but d’orienter les actions de prévention et de lutte contre la corruption et
les infractions assimilées.
Télécharger le doc via : https://habg.ci/documents/Strategie-HABG-
Consolideee_29_04_2021.pdf

12
Il s’articule autour des 3 orientations stratégique suivante :

 Orientation stratégiques 1 : Développer la culture de l’intégrité pour prévenir la


corruption et les infractions assimilées ;
 Orientation stratégique 2 : Renforcer la répression des actes de corruption et
d’infractions assimilées ;
 Orientation stratégique 3 : Renforcer les capacités opérationnelles de la HABG.

1. Le développement de la culture de l’intégrité pour prévenir la corruption et


les infractions assimilées.

De façon spécifique il s’agit de :


- améliorer la transparence dans la gestion des affaires publiques ;
- améliorer la redevabilité des agents publics ;
- sensibiliser et éduquer les populations au rejet de la corruption ;
- développer la culture éthique et la déontologie dans les services publics ;
- développer la culture du service public.

2. Renforcer la répression des actes de corruption et d’infractions assimilées


De manière spécifique, il s’agit de :
- renforcer le dispositif interne de la HABG et la collaboration avec les autres
structures nationales, régionales et internationales en matière de détection et de
poursuites des actes de corruption et d’infractions assimilées ;
- renforcer le cadre législatif et réglementaire en matière de répression des actes
de corruption et d’infractions assimilées.
3. Renforcer les capacités opérationnelles de la HABG
De manière spécifique, il s’agit de :

- Mettre à disposition les ressources financières adéquates en temps opportun ;


- renforcer les moyens opérationnels de la HABG ;
- doter la HABG de ressources humaines qualifiées, compétentes et intègres ;
- améliorer les systèmes d’information et la communication de la HABG ;
- renforcer la coopération stratégique avec les autres acteurs impliqués dans la
prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.

13
https://afrique.latribune.fr/afrique-de-l-ouest/cote-d-ivoire/2018-04-11/cote-d-ivoire-36-
societes-exclues-de-la-commande-publique-depuis-2014-pour-corruption-774941.html

PARAG 4 : La stratégie de lutte contre la corruption dans le secteur privé


Cette stratégie s’inspire des recommandations AFA (Agence Française Anti-
corruption)
Elle contient :
 L’élaboration et l’adoption d’un code conduite définissant et illustrant les
différents types de comportement à proscrire comme pouvant caractériser des
faits de corruption.
 La mise en place d’un dispositif d’alerte interne destiné à permettre le recueil
des signalements émanent en cas de situation contraire au code de conduite de
la société.
 L’établissement d’une cartographie des risques sous forme d’un document
actualisé et destiné à identifier et analyser les risques d’exposition de
l’entreprise en des sollicitations externes aux faits de corruption
 La mise en place des procédures d’évaluation des tiers à l’entreprise (client ou
fournisseurs)
 La mise en plan de procédure de contrôle comptable pour s’assurer que les
livres registres et comptes ne sont pas utilisés pour masquer des faits de
corruption.
 la mise en place de formation pour l’ensemble des salariés notamment pour les
cadres qui sont les plus exposés aux risques de corruption;
 la mise en place d’un régime disciplinaire pour sanctionner les salariés en cas
de violation du code de conduite de la société;
 la mise en place d’un dispo de contrôle des mesures mises en œuvre, il s’agit de
vérifier régulièrement si les procédures sont effectivement appliqués.

14
SECTION 2 : LA CONFORMITÉ BANCAIRE
PARAG1 : PRINCIPES GÉNÉRAUX
A. DÉFINITION
La conformité bancaire désigne l’ensemble des règles et procédures que les
établissements bancaire et financiers doivent respecter pour se conformer. Cette
conformité est complexe et connait une évolution constante.
En effet le secteur bancaire constitue l’un des premiers secteurs à avoir mis en place
des réglementations strict et donc des règles de compliance destinée protéger les
déposant à garantir la stabilité du système financier à faire face aux volumes des
transaction et à l’évolution de la technologie. Ainsi les banque ont ainsi mis en place
des politiques et des procédures pour s’assurer qu’elles respectent les réglementations
en vigueur, renforçant de ce fait la compliance bancaire dont les objectifs sont :
- les protections client contre les pratiques abusives et la garantie d ;
- la garantie de la stabilité du système financier afin de maintenir la
confiance et de prévenir des crises;
- la consolidation de la bonne réputation de banques dans la mesure où les
manquements à la conformité peuvent entacher la réputation d’une
banque et occasionner des amendes élevées ainsi que la perte de leurs
clients.
-
B. Les obligations réglementaires de conformité
1. La connaissance du client du KYC (Know your customer )
Le KYC Correspond à l’ensemble des obligations que porte des organismes financiers
au sujet de la connaissance qu’ils doivent avoir de leurs clients.

a. Cas de mis en œuvre du KYC


En effet dans la gestion des finances et des transactions, la confiance est un élément
clé. Les organismes financiers doivent donc s’assurer que leurs client soient qui ils
prétendent être.
Le KYC est mise en œuvre dans plusieurs situations notamment :
 Lors de l’ouverture d’un compte qu’il s’agisse d’une banque d’un
établissement de crédit d’une structure de microfinance (SYSTÈME
FINANCIER DÉCENTRALISÉ SFD) ou d’un organisme gérant la monnaie
électronique, afin d’authentifier l’identité de client et d’établir une relation
commerciale sûre.

15
 Pour les transactions financières =ou > à 1000 000 FCFA à fin d’identifier
clairement les personnes impliquées
 Pour actualiser les informations des clients existants ce qui permet de garantir
régulièrement la conformité avec les réglementations en vigueur
 Pour les opérations jugées sensibles telles l’ouverture de compte bancaire
offshore ou les important de devises afin de prévenir les abus et garantir la
traçabilité des flux monétaires

b. Processus de mise en œuvre du KYC


La mise en œuvre du KYC implique 3 étapes qui permettent aux structures financières
d’établir l’identité de leurs clients ainsi que la nature de leur activité financière.
b-1) L’identification et la vérification de l’identité des clients
L’identification est la 1ère étape du processus du KYC .
- Pour les personnes physiques : les clients fournissent des informations
personnelles telles que leurs noms, date de naissances, lieu de naissance,
adresse, nationalité, statut matrimonial, le numéro de téléphone.
La vérification de ces informations se fait à travers les documents tels que les pièces
d’identité (CNI, attestation, passeport, carte consulaire, carte de séjour, permis de
conduire), extrait de naissance(mineurs).
Société Général Ivorienne documents fournir voir lien :
https://professionnels.societegenerale.ci/fileadmin/user_upload/cote_ivoire/PDF/
conditions_ouverture_pro.pdf
https://professionnels.societegenerale.ci/fileadmin/user_upload/cote_ivoire/PDF/2023Flyer-
compte-pro-revu.pdf
https://particuliers.societegenerale.ci/fr/devenir-client/ouvrir-compte/

- Pour les personnes morales : les clients fournissent des informations telles la
forme sociale (société commerciales, civile association ; cabinet commissaire
de justice, clinique pharmacie, commissaire de justice) la dénomination sociale,
le nom commercial, l’objet social, le siège social, la durée, le montant du
capital social le cas échéant, le nom des dirigeants.
16
La vérification de ces informations se fait à travers les doc suivants la DFE
(déclaration fiscale d’existence) les statuts, le RCCM (registre du commerce et
du crédit immobilier), la pièce d’identité des dirigeants, cachet de l’entreprise,
facture CIE SODECI.

b-2) Évaluation et la gestion des risques


À ce niveau il s’agit de déterminer le niveau de risque associé à chaque client en
fonction de critères tels que l’activité ou l’historique financier, la localisation.
Ainsi :

- Pour les personnes physiques : il convient de fournir l’attestation de travail


bulletin de salaire, décision d’affectation(fonctionnaire), les photos d’identité.

- Pour les personnes morales : il s’agit de fournir le bilan (pour les anciennes
sociétés) le compte d’exploitation (pour le nouvelles sociétés), le PV de
nomination des dirigeants.

b-3) La surveillance continue


Une vigilance constante doit être exercé sur les transactions des clients out identifier
toute opération suspecte ou atypique.

2. La lutte contre le blanchiment de l’argent et financement du terrorisme et


prolifération des armes de destruction massives
Les organismes ont l’obligation de prévenir le risque opérationnel lié au blanchiment
de capitaux et au financement du terrorisme et la prolifération des armes de
destruction massive.
Il cordonne ainsi la lutte contre ces risques en cherchant à connaitre l’origine des
fonds dans les transactions bancaires.
Dans ce cadre les organismes financiers ont l’obligation de signaler les transactions
suspecte au près des régulateurs, en CI il s’agit de la CENTIF (Cellule Nationale de
Traitement des Informations Financières)

3. La lutte contre la corruption


Les organismes financiers sont strictement soumis à la conformité anti-corruption et
doivent conduire les affaires conformément aux réglementations anti-corruption.

17
4. Le rep des embargos commerciaux et des sanctions économiques
internationales
Les banques doivent garantir le strict respect des embargos commerciaux et des
sanctions économiques.
Dans le contrôle des transactions, les banques doivent s’assurer qu’il n’y a pas de
violation de sanctions économiques ou d’embargos.

5. La protection des données personnelles de la clientèle


En CI les organismes financiers sont soumis au respect de la loi de 2013 relative à la
protection des données à caractère personnel. Cette loi réglemente la manière dont les
banques collectent, utilisent et protègent les données personnelles de leurs clients.
À cet effet les banques doivent garantir la sécurité de leur système informatique en
protégeant les données personnelles de la clientèle contre les cyberattaques.

6. Le respect des normes comptables


Les organismes financiers doivent établir leurs états financiers conformément aux
normes comptables en vigueur et publier leurs comptes annuels en toute transparence
pour permettre aux investisseurs et au public d’évaluer leur situation financière .

7. La prévention des risques liés à l’évasion fiscale


Les banques doivent se conformer aux exigences de transparence fiscales à fin de
prévenir les montages de fraudes fiscales.
Société Générale affaire KERVIEL, voir le lien :
https://www.societegenerale.com/sites/default/files/documents/proces-jk/jkerviel-10-
points-fr.pdf
PRG 2 : LES INFRACT LIEES AU NON-RESPECTDE LA CONFORMITE
BANCAIRE
A. LE BLANCIMENT DES CAPITAUX

Voir Ordonnance n°2023-875 du 23 novembre 2023


1. Élément matériel
Article 9 : Infraction de blanchiment de capitaux

18
Constituent une infraction de blanchiment de capitaux, les agissements énumérés,
ci-après, commis intentionnellement :

a) la conversion ou le transfert de biens, par toute personne qui sait ou aurait dû


savoir que ces biens proviennent d'un crime ou délit ou d'une participation à un
crime ou délit, dans le but de dissimuler ou de déguiser l'origine illicite desdits
biens, ou d'aider toute personne impliquée dans cette activité à échapper aux
conséquences juridiques de ses actes ;

b) la dissimulation ou le déguisement de la nature, de l'origine, de l'emplacement


de la disposition, du mouvement ou de la propriété réelle de biens ou des droits y
relatifs, par toute personne qui sait ou aurait dû savoir que ces biens proviennent
d'un crime ou délit ou d'une participation à un crime ou délit ;

c) l'acquisition, la détention ou l'utilisation de biens, dont celui qui s'y livre, sait ou
aurait du savoir, au moment où il les réceptionne, que ces biens proviennent d'un
crime ou délit ou d'une participation à un crime ou délit ;

d) la participation à l'un des actes visés aux points a), b) et c) du présent alinéa, le
fait de s'associer pour le commettre, de tenter de le commettre, d'aider ou d'inciter
quelqu'un à le commettre ou de le conseiller, à cet effet, ou de faciliter l'exécution
d'un tel acte.

2. L’élément intentionnel
La tentative de blanchiment des capitaux, est punissable, les complices également.

B. FINANCEMENT DU TERRORISME
Définition :
Art 2 : (ordonnance 2023)
Pour l'application de la présente ordonnance, on entend par :
1. Acte terroriste
a) un acte constitutif d'une infraction au sens de l'un des instruments juridiques
internationaux énumérés en annexe à la présente ordonnance ;
b) tout autre acte destiné à tuer ou blesser grièvement un civil, ou toute autre
personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de
conflit armé, lorsque, par sa nature ou son contexte, cet acte vise à intimider une

19
population ou à contraindre un Gouvernement ou une organisation internationale
à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte quelconque ;

1. L’élément matériel
Article 10 : Infraction de financement du terrorisme
Constitue une infraction de financement du terrorisme, tout acte commis par une
personne physique ou morale qui, par quelque moyen que ce soit, directement ou
indirectement, a délibérément fourni ou collecté des biens, des fonds et d'autres
ressources économiques financières et matérielles, dans l'intention de les utiliser ou
sachant qu'ils seront utilisés, en tout ou partie :

a) en vue de la commission d'un ou de plusieurs actes terroristes ;


b) par une organisation terroriste ou un individu terroriste.

Constitue également une infraction de financement du terrorisme, le fait pour une


personne physique ou morale de recruter, proposer de financer ou de financer le
voyage d'une personne qui se rend dans un État autre que son État de résidence ou
de nationalité, dans le dessein de commettre, d'organiser ou de préparer un acte
terroriste, ou afin d'y participer ou de dispenser ou recevoir un entraînement au
terrorisme.

2. L’élément intentionnel
Tentative du financement du terrorisme est punissable, les complices également.

C. FINANCEMENT ET PROLIFÉRATION DES ARMES DE DESTRUCTION


MASSIVE
1. Élément matériel
Article 11 : Infraction de financement de la prolifération des armes de destruction
massive
Constitue une infraction de financement de la prolifération des armes de
destruction massive, tout acte commis par une personne physique ou morale qui,
par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, procure délibérément
un financement en fournissant, collectant, ou gérant des fonds, des valeurs ou des
biens quelconques ou en donnant des conseils à cette fin, dans l'intention de voir
ces fonds, valeurs ou biens ou en sachant qu'ils sont destinés à être utilisés, en tout
ou en partie, pour la fabrication, l'acquisition, la possession, le développement,
l'export, le transbordement, le courtage, le transport, le transfert, le stockage ou

20
l'emploi d'armes nucléaires, chimiques, biologiques, de leurs vecteurs et de
matériels associés.
La commission d'un ou de plusieurs de ces actes constitue une infraction même en
l'absence de lien avec un acte de prolifération identifié et quelle que soit l'origine
des fonds utilisés.

2. Élément intentionnel
Tentative de financement de la prolifération des armes de destruction massive est
punissable, les complices également.

PARAG 3 : SONCTIONS PÉNALES DES INFRACTIONS LIEES AU NON


RESPECT DE LA CONFORMITÉ BANCAIRE
A. PEINES APPLICABLES AU BLANCHIMENT DE CAPITAUX
1. Concernant les personnes physiques
Article 184 (Ordonnance n°2023-875 du 23 novembre 2023) : Sanctions pénales
applicables aux personnes physiques
« Les personnes physiques coupables d'une infraction de blanchiment de capitaux,
sont punies d'un emprisonnement de trois à sept ans et d'une amende égale au
triple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de
blanchiment.
La tentative de blanchiment est punie des mêmes peines. »

2. Concernant les co-auteurs et complices


Article 185 : Sanctions pénales applicables à l'entente, l'association ou la complicité
en vue du blanchiment de capitaux
« Sont punies des mêmes peines prévues à l'article 184, l'entente ou la participation
à une association en vue de la commission d'un acte constitutif de blanchiment de
capitaux, l'association pour commettre ledit acte, l'aide, l'incitation ou le conseil à
une personne physique ou morale, en vue de l'exécuter ou d'en faciliter
l'exécution »

3. Concernant les personnes morales


Article 199 : Sanctions pénales applicables aux personnes morales
Les personnes morales autres que l'État, pour le compte ou au bénéfice desquelles
une infraction de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme ou de la
21
prolifération ou l'une des infractions prévues par la présente ordonnance, a été
commise par l'un de leurs organes ou représentants, sont punies d'une amende
d'un taux égal au quintuple de celles encourues par les personnes physiques, sans
préjudice de la condamnation de ces dernières comme auteurs ou complices des
mêmes faits.
Les personnes morales, autres que l'État, peuvent, en outre, être condamnées à
l'une ou plusieurs des peines suivantes :
1. L’exclusion des marchés publics, à titre définitif ou pour une durée de
a) Cinq ans au plus en cas de blanchiment de capitaux ;
b) Dix ans au plus en cas de financement du terrorisme ou de la prolifération
des armes de destruction massive
2. La confiscation du bien qui a servi ou était destiné à commettre l'infraction ou
du bien qui en est le produit
3. Le placement sous surveillance judiciaire pour une durée de cinq ans au plus
4. L`interdiction, à titre définitif d'exercer directement ou indirectement une ou
plusieurs activités professionnelles ou sociales a l'occasion de laquelle
l'infraction a été commise ou pour une durée de
a) Cinq ans au plus en cas de blanchiment de capitaux
b) Dix ans au plus en cas de financement du terrorisme ou de la prolifération
des armes de destruction massive
5. La fermeture définitive d'un ou plusieurs des établissements de l'entreprise
ayant servi à commettre les faits incriminés ou pour une durée de :
a) Cinq ans au plus en cas de blanchiment de capitaux
b) Dix ans au plus en cas de financement du terrorisme ou de la prolifération
des armes de destruction massive
6. La dissolution, lorsqu'elles ont été créées pour commettre les faits incriminés
7. L’affichage de la décision prononcée ou la diffusion de celle-ci par la presse
écrite ou par tout moyen de communication audiovisuelle, aux frais de la
personne morale condamnée.

22
Les sanctions prévues aux points 3, 4, 5, 6, et 7 du précédent alinéa, ne sont pas
applicables aux institutions financières relevant d'une autorité de contrôle
disposant d'un pouvoir disciplinaire

4. Les circonstances aggravantes et les sursis

Article 184 : Circonstances aggravantes


Les peines prévues à l'article 184 sont portées au double :
a) Lorsque l'infraction de blanchiment de capitaux est commise de façon
habituelle ou en utilisant les facilités que procure l'exercice d'une activité
professionnelle
b) Lorsque l'auteur de l’infraction est en état de récidive, auquel cas, les
condamnations prononcées à l'étranger sont prises en compte pour établir la
récidive
c) Lorsque l'infraction de blanchiment de capitaux est commise par un groupe
criminel organisé
Lorsque le crime ou le délit dont proviennent les biens ou les sommes d'argent sur
lesquels a porté l’infraction de blanchiment de capitaux est puni d'une peine
privative de liberté d'une durée supérieure à celle de l'emprisonnement encouru en
application de l'article 184, le blanchiment est puni des peines attachées à
l'infraction d'origine dont son auteur a eu connaissance et, si cette infraction est
accompagnée de circonstances aggravantes, des peines attachées aux seules
circonstances dont il a eu connaissance.

Article 187 : Exclusion du bénéfice du sursis


Aucune sanction pénale prononcée pour infraction de blanchiment de capitaux ne
peut être assortie du sursis.

B. PEINES APPLICABLES EN MATIERE DE FINANCEMENT DU


TERRORISME
1. Concernant les personnes physiques
Article 188 : Sanctions pénales applicables aux personnes physiques

23
Les personnes physiques coupables d'une infraction de financement du terrorisme,
sont punies d’une peine d'emprisonnement de cinq à dix ans et d'une amende égale
au moins au quintuple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les
opérations de financement du terrorisme.
La tentative de financement du terrorisme est punie des mêmes peines.

2. Concernant les co-auteurs et complices


Article 189 : Sanctions pénales applicables à l'entente, l'association ou la complicité
en vue du financement du terrorisme
Sont punies des mêmes peines prévues à l'article 188, l'entente ou la participation
a une association en vue de la commission d'un acte constitutif de financement du
terrorisme, l’association pour commettre ledit acte, l'aide, l'incitation ou le conseil
à une personne physique ou morale, en vue de l'exécuter ou d'en faciliter
l'exécution.

3. Les circonstances aggravantes et le sursis


Article 190 : Circonstances aggravantes
Les peines prévues à l'article 188 sont portées au double :
a) lorsque l’infraction de financement du terrorisme est commise de façon
habituelle ou en utilisant les facilités que procure l'exercice d'une activité
professionnelle ;
b) lorsque l'auteur de l'infraction est en état de récidive, auquel cas, les
condamnations prononcées à l’étranger sont prises en compte pour établir la
récidive ;
c) lorsque l'infraction de financement du terrorisme est commise par un
groupe criminel organisé.
Lorsque le crime ou le délit dont proviennent les biens ou les sommes d'argent sur
lesquels a porté l'infraction de financement du terrorisme est puni d'une peine
privative de liberté d'une durée supérieure à celle de l'emprisonnement encourue en
application de l'article 188, le financement du terrorisme est puni des peines
attachées à l’infraction connexe dont son auteur a eu connaissance et, si cette
infraction est accompagnée de circonstances aggravantes, des peines attachées aux
seules circonstances dont il a eu connaissance.

Article 191 : Exclusion du bénéfice du sursis


Aucune sanction pénale prononcée pour infraction de financement du terrorisme
ne peut être assortie du sursis.

24
C. PEINES APPLICABLES EN MATIÈRE DE FINANCEMENT DES ARMES
DE DESTRUCTION MASSIVES
1. Concernant les personnes physiques
Article 192 : Sanctions pénales applicables aux personnes physiques
Les personnes physiques coupables d'une infraction de financement de la
prolifération des armes de destruction massive, sont punies d'une peine
d'emprisonnement de cinq à dix ans d'une amende égale au moins au quintuple de
la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de
financement de la prolifération des armes de destruction massive.
La tentative de financement de la prolifération est punie des mêmes peines.
2. Concernant les co-auteurs et complices
Article 193 : Sanctions pénales applicables à l'entente, l'association ou la complicité
en vue du financement de la prolifération des armes de destruction massive
Sont punies des mêmes peines prévues à l'article 192, l'entente ou la participation à
une association en vue de la commission d'un acte constitutif de financement de la
prolifération des armes de destruction massive, l'association pour commettre ledit
acte, l'aide, l'incitation ou le conseil à une personne physique ou morale, en vue de
l'exécuter ou d'en faciliter l'exécution.

3. Concernant les personnes morales


Article 199 : Sanctions pénales applicables aux personnes morales
Les personnes morales autres que l'État, pour le compte ou au bénéfice desquelles
une infraction de blanchiment de capitaux, de financement du terrorisme ou de la
prolifération ou l'une des infractions prévues par la présente ordonnance, a été
commise par l'un de leurs organes ou représentants, sont punies d'une amende
d'un taux égal au quintuple de celles encourues par les personnes physiques, sans
préjudice de la condamnation de ces dernières comme auteurs ou complices des
mêmes faits.

Les personnes morales, autres que l'État, peuvent, en outre, être condamnées à
l'une ou plusieurs des peines suivantes :
1. l'exclusion des marchés publics, à titre définitif ou pour une durée de :
a) cinq ans au plus en cas de blanchiment de capitaux ;
b) dix ans au plus en cas de financement du terrorisme ou de la prolifération
des armes de destruction massive ;

2. la confiscation du bien qui a servi ou était destiné à commettre l'infraction


ou du bien qui en est le produit ;

25
3. le placement sous surveillance judiciaire pour une durée de cinq ans au
plus ;

4. l’interdiction, à titre définitif d'exercer directement ou indirectement une ou


plusieurs activités professionnelles ou sociales a l'occasion de laquelle
l'infraction a été commise ou pour une durée de :
a) cinq ans au plus en cas de blanchiment de capitaux ;
b) dix ans au plus en cas de financement du terrorisme ou de la prolifération
des armes de destruction massive ;

5. la fermeture définitive d'un ou plusieurs des établissements de l'entreprise


ayant servi à commettre les faits incriminés ou pour une durée de ;
a) cinq ans au plus en cas de blanchiment de capitaux ;
b) dix ans au plus en cas de financement du terrorisme ou de la prolifération
des armes de destruction massive ;

6. la dissolution, lorsqu'elles ont été créées pour commettre les faits


incriminés ;

7. l’affichage de la décision prononcée ou la diffusion de celle-ci par la presse


écrite ou par tout moyen de communication audiovisuelle, aux frais de la
personne morale condamnée.

Les sanctions prévues aux points 3, 4, 5, 6, et 7 du précédent alinéa, ne sont pas


applicables aux institutions financières relevant d'une autorité de contrôle
disposant d'un pouvoir disciplinaire.

4. Circonstances aggravantes et les sursis


Article 194 : Circonstances aggravantes
Les peines prévues à l'article 192 sont portées au double :
a) Lorsque l'infraction de financement de la prolifération est commise de
façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure l'exercice d'une
activité professionnelle ;

b) Lorsque l'auteur de l'infraction est en état de récidive, auquel cas, les


condamnations prononcées à l'étranger sont prises en compte pour établir la
récidive ;

26
c) Lorsque l'infraction de financement de la prolifération des armes de
destruction massive est commise par un groupe criminel organisé.

d) Lorsque le crime ou le délit dont proviennent les biens ou les sommes


d'argent sur lesquels a porté l'infraction de financement de la prolifération
est puni d'une peine privative de liberté d'une durée supérieure à celle de
l'emprisonnement encourue en application de

Article 195 : Exclusion du bénéfice du sursis


Aucune sanction pénale prononcée pour infraction de financement de la
prolifération des armes de destruction massive ne peut être assortie du sursis.

FIN DU COURS

QCM sur la Compliance


1. Quelle est la définition principale de la compliance ?
a) L’assurance de la conformité des entreprises aux lois, règlements, et normes
internes
b) La supervision des activités commerciales internationales
c) La régulation des embargos et sanctions économiques
d) L’évaluation des fournisseurs en termes de risques
Réponse : a

2. Quelle loi américaine est à l’origine du concept de compliance ?


a) Loi Sarbanes-Oxley
b) Foreign Corrupt Practices Act (FCPA)
c) Loi Dodd-Frank
d) Loi Patriot Act
Réponse : b

3. Quelles sont les trois grandes orientations stratégiques de la Haute Autorité


pour la Bonne Gouvernance (HABG) en Côte d’Ivoire ?

27
a) Améliorer la culture de l’intégrité, renforcer la répression, développer la
coopération internationale
b) Développer la culture de l’intégrité, renforcer la répression, améliorer les capacités
opérationnelles
c) Renforcer la gouvernance, encourager la déontologie, renforcer la protection des
données
d) Protéger les droits humains, promouvoir la RSE, développer la transparence
Réponse : b

4. Parmi ces propositions, laquelle constitue un exemple de conformité bancaire ?


a) La mise en œuvre du KYC (Know Your Customer)
b) L’instauration d’un code de conduite pour les employés
c) La lutte contre la pollution environnementale
d) Le développement de partenariats commerciaux
Réponse : a

5. Quel article du Code pénal stipule qu’il n’y a pas de crime sans intention ?
a) Article 3
b) Article 10
c) Article 94-1
d) Article 53
Réponse : c

6. Dans le secteur public, que désigne le trafic d’influence ?


a) Le fait de recevoir un avantage pour ne pas respecter ses obligations
b) Le fait d’abuser de son influence réelle ou supposée pour obtenir des décisions
favorables
c) La rétention volontaire d'informations cruciales
d) La mise en œuvre d'un marché illégal
Réponse : b

28
7. Quelles sont les peines encourues pour le blanchiment de capitaux en Côte
d’Ivoire ?
a) 1 à 5 ans de prison et une amende triple des biens concernés
b) 3 à 7 ans de prison et une amende triple des biens concernés
c) 5 à 10 ans de prison et une amende double des biens concernés
d) 10 à 15 ans de prison et une amende égale aux biens concernés
Réponse : b

8. Quel est l’objectif du KYC dans le cadre bancaire ?


a) Renforcer les capacités internes des banques
b) Garantir la traçabilité des flux monétaires
c) Prévenir la fraude et vérifier l’identité des clients
d) Améliorer la transparence des marchés
Réponse : c

9. Quelle instance nationale est chargée de la prévention et de la lutte contre la


corruption en Côte d’Ivoire ?
a) Le Ministère de la Justice
b) La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF)
c) La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG)
d) L’Agence Française Anti-corruption (AFA)
Réponse : c

10. Que désigne la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) ?


a) Une obligation légale stricte de respect des normes environnementales
b) L’intégration volontaire de préoccupations sociales, environnementales et
économiques dans les activités des entreprises
c) La création de comités de gouvernance internes pour gérer les ressources humaines
d) La mise en place de sanctions pour non-respect des procédures internes
Réponse : b

29
Voici un QCM pour les autres chapitres du document.

Chapitre 2 : Les domaines d'application de la compliance


1. Quel est l'élément matériel d'une infraction de corruption ?
a) La volonté ou l’intention de l’auteur d’enfreindre la loi
b) L’omission ou l’action interdite par la loi
c) Le paiement d’une amende en cas d’infraction
d) L’établissement d’un système de contrôle interne
Réponse : b

2. Quelle est la définition de la tentative selon l’article 75 ?


a) La réalisation complète d’un acte interdit par la loi
b) La non-exécution des éléments constitutifs d’une infraction en raison d’un
événement extérieur
c) L’abandon volontaire d’un projet criminel
d) La participation indirecte à un acte frauduleux
Réponse : b

3. Qu'est-ce que le trafic d’influence ?


a) L’acceptation de cadeaux en contrepartie d’un service
b) L’abus de pouvoir pour obtenir des avantages financiers
c) L’utilisation d’une influence réelle ou supposée pour obtenir des décisions
favorables
d) L’échange de services entre fonctionnaires publics
Réponse : c

4. Quelle structure publique en Côte d’Ivoire est responsable de la lutte contre la


corruption ?
a) La CENTIF
b) La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG)

30
c) Le Ministère de la Justice
d) L’Agence Nationale de Transparence
Réponse : b

5. Quels sont les objectifs du plan stratégique 2021-2023 de la HABG ?


a) Promouvoir l’éducation et la formation professionnelle
b) Améliorer la transparence, la répression et les capacités opérationnelles
c) Renforcer les infrastructures publiques et privées
d) Simplifier les procédures judiciaires
Réponse : b

Section 2 : Conformité bancaire


6. Quelles sont les principales obligations du KYC (Know Your Customer) ?
a) Mettre en place des formations internes pour le personnel bancaire
b) Identifier et vérifier l’identité des clients et surveiller leurs transactions
c) Élaborer une charte éthique pour les employés
d) Appliquer des sanctions financières en cas de fraude
Réponse : b

7. Quelles sont les étapes principales du processus KYC ?


a) Identification, gestion des risques, contrôle interne
b) Vérification de l’identité, évaluation des risques, surveillance continue
c) Audit des transactions, collecte des données, signalement aux régulateurs
d) Mise en œuvre des sanctions, gestion des relations clients, archivage
Réponse : b

8. Quel organisme en Côte d’Ivoire est chargé de signaler les transactions


suspectes ?
a) La Banque Centrale
b) La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF)

31
c) La Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance
d) L’Agence Nationale des Régulations Financières
Réponse : b

9. Que signifie le respect des embargos commerciaux pour les banques ?


a) Garantir la traçabilité des flux financiers
b) S’assurer de ne pas violer les sanctions internationales dans les transactions
c) Mettre en place des politiques de crédit adaptées aux réglementations locales
d) Simplifier les échanges entre entreprises multinationales
Réponse : b

Infractions liées à la non-conformité bancaire


10. Quel acte constitue une infraction de blanchiment de capitaux ?
a) La dissimulation de fonds pour éviter un audit
b) La conversion ou le transfert de biens issus d’un crime pour dissimuler leur origine
c) La détention de fonds pour une tierce personne
d) L’échange de devises sans autorisation
Réponse : b

11. Quelles peines sont encourues par les personnes physiques pour le
financement du terrorisme ?
a) 1 à 5 ans de prison et une amende équivalente à la valeur des biens concernés
b) 3 à 7 ans de prison et une amende triple de la valeur des biens concernés
c) 5 à 10 ans de prison et une amende équivalente au quintuple de la valeur des biens
concernés
d) 10 à 15 ans de prison et une amende de 1 million de francs CFA
Réponse : c

12. Que risquent les personnes morales en cas d’infraction de financement du


terrorisme ?
a) Une amende équivalente au triple de la valeur des biens concernés

32
b) Une exclusion des marchés publics pendant 5 à 10 ans et une amende équivalente
au quintuple des biens concernés
c) Une suspension temporaire de leurs activités commerciales
d) Une dissolution immédiate de l’entreprise
Réponse : b

13. Dans quelles circonstances les peines pour blanchiment de capitaux sont-elles
doublées ?
a) Si l’infraction est commise de façon habituelle ou en état de récidive
b) Si l’auteur est un agent public
c) Si les fonds concernés proviennent de dons
d) Si l’infraction est signalée par une banque locale
Réponse : a

Avec ces questions, tu as une couverture exhaustive des principaux sujets abordés
dans le document sur la compliance ! Si tu veux plus de questions ou des précisions,
fais-le-moi savoir. 😊

33

Vous aimerez peut-être aussi