Acte des apôtres_3
Acte des apôtres_3
Acte des apôtres_3
1,7 Il leur dit : Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa
propre autorité ;
Jésus refuse expressément de leur révéler les époques générales et les dates précises du
rétablissement du royaume de Dieu, car ces temps dépendent exclusivement de l’autorité du Père.
Ce n’est pas à vous de connaître, subsistent pour nous aussi, mais hélas ! Aujourd’hui encore, les
disciples veulent être plus sages que le Maître.
1,8 mais vous recevrez une puissance, quand le Saint-Esprit sera venu sur vous ; et vous serez mes
témoins, à Jérusalem d’abord, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la
terre.
Par ces paroles Jésus oppose la promesse qui va s’accomplir, aux vaines spéculations des disciples
sur les temps et les moments.
Ils seront préparés à leur tache par l’Esprit de Dieu, qui sera en eux une puissance, intellectuelle et
morale, telle qu’ils n’en ont encore aucune idée et leur œuvre consistera à être les témoins de Jésus-
Christ ; témoins de sa vie sainte, de ses œuvres, de sa vérité et particulièrement de sa résurrection.
Ces mots : jusqu’aux extrémités de la terre paraissent au premier abord une exagération ; mais ils
sont littéralement vrais, car, si l’action personnelle des apôtres fut limitée à un petit nombre de pays,
c’est bien leur témoignage écrit qui a atteint les extrémités de la terre par l’œuvre des missions.
C’est donc sur la montagne des Oliviers, si connue par les évangiles, qu’eut lieu l’ascension de
Jésus qui fut élevé au ciel après ses paroles, cette même montagne au pied de laquelle se trouvait
Gethsémané ; la scène des douleurs et des humiliations les plus profondes de Jésus fut aussi le
témoin de sa gloire.
Ce rapprochement dut se présenter à l’esprit des disciples et les encourager, dans l’attente de leurs
propres souffrances.
1,13 Et quand ils furent arrivés, ils montèrent dans la chambre haute, où ils se tenaient
habituellement : c’était Pierre et Jean et Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemi et
Matthieu, Jacques, fils d’Alphée, et Simon le zélote, et Jude, fils de Jacques.
La chambre haute était la partie supérieure d’une maison où l’on avait coutume de se retirer pour
des communications intimes ou pour prier.
1,14 Tous ceux-là persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec les femmes, et Marie,
mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.
Le mot Pentecôte signifie cinquantième, parce que cette grande fête se célébrait cinquante jours
après la Pâque.
Ces phénomènes qui se produisirent d’abord à l’ouïe, puis à la vue, étaient des symboles de l’Esprit.
Le bruit vint tout à coup d’en haut (du ciel), manifestation de la présence et de l’action de Dieu et
qui remplit toute la maison (l’âme).
Les disciples furent pénétrés de l’Esprit saint dans toutes les facultés de leur âme, ils reçurent toute
la plénitude de ses dons, lumière, vérité, vie, amour, principe de toute sainteté ; car il s’agit de
l’Esprit saint.
Il ne faudrait pourtant pas penser que cet Esprit vint sur eux et resta en eux d’une manière magique,
sans participation de leur volonté et de leur foi, ils s’y étaient préparés par la prière et nul d’entre
eux ne conserva cet Esprit sans se placer constamment sous son influence.
Les langues, comme de feu, étaient une double image de l’Esprit Saint.
D’abord cet Esprit, sanctifiant le beau don de la parole humaine, allait en faire le puissant
instrument de la prédication de l’Évangile dans le monde.
Ensuite, cette apparence de feu, de l’élément qui est, dans toute la nature, lumière, chaleur, vie, non
moins que moyen actif de purification, pouvait révéler aux disciples l’action universelle de l’Esprit
qui allait devenir pour eux un baptême de feu.
Discours de Pierre
2,14-2,36 Mais Pierre, se présentant avec les onze, éleva sa voix et leur parla :
Ainsi Pierre fit un discours sur le miracle de Jésus aux juifs de Jérusalem.
Le miracle de la Pentecôte qui consiste en la diffusion de l’Esprit Saint sur Terre, a été la
conséquence directe de l’élévation du Sauveur dans la gloire, élévation rendue possible par son
sacrifice, celui-ci représentant notamment les douleurs de l’enfantement, pour que naisse un monde
nouveau, des douleurs d’enfantement devaient intervenir. (2,24 Dieu l’a ressuscité, ayant dissipé les
douleurs de la mort, parce qu’il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle.)
La mort est aussi abolie par la venue de Jésus, puisque par son sacrifice, il sauve les âmes des
hommes damnés par la corruption de l’ancien monde, Dieu a vaincu la mort en amenant Jésus au
monde.
Aussi tout son être (Pierre) est rempli de joie : son cœur la savoure, sa langue l’exprime par le
chant ; et sa chair reposera avec espérance et au terme de ses jours il ne deviendra point la proie
définitive de la mort ; son âme ne sera pas abandonnée dans séjour des morts..
(2,28 Tu m’as fait connaître les chemins de la vie ; tu me rempliras de joie par ta présence)
La pensée que c’est du Père qu’émane le Saint-Esprit est en harmonie avec les enseignements de
Jésus lui-même. Mais cet Esprit, c’est le Fils qui le répand et l’envoie.
2,37-2,42 Ayant entendu ces choses, ils eurent le cœur transpercé, et ils dirent à Pierre et aux autres
apôtres : Hommes frères, que devons-nous faire ? Et Pierre s’adressant à eux : Repentez-vous, et
que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour la rémission de vos péchés ; et vous
recevrez le don du Saint-Esprit.
Ils sentent dans leur cœur, organe des affections morales et dans leur conscience, le crime de leur
peuple, dont ils sont solidaires ; ils reconnaissent leur propre péché de n’avoir pas plus tôt cru en ce
que Pierre leur annonce.
Pierre leur demande de se repentir, terme qui emporte à la fois le sentiment douloureux du péché et
le désir d’un complet renouvellement moral ; et de recevoir le baptême sur le fondement du nom de
Jésus-Christ, c’est-à-dire en croyant en lui comme Sauveur et comme Messie.
Le baptême sera le sceau de leur foi qui permettra la rémission des péchés et le don du Saint-Esprit.
Cette prédication amena au baptême de 3000 nouvelles âmes pour l’Église.
L’effet de la Pentecôte fut une crainte religieuse qui s’emparait de chacun. Des miracles
s’accomplissent par les apôtres. Tous les croyants mettent leurs biens en commun ; ils sont assidus
au temple et rompent le pain ensemble (prenaient la cène) dans les maisons.
Cette mise en commun des biens, si elle eut lieu, ne se vit jamais qu’à Jérusalem, dans les premiers
temps de l’Église, sous l’action de l’Esprit ardent initié par la Pentecôte ; l’histoire n’en a pas
conservé de trace dans aucune autre Église, où, bien souvent, les apôtres durent exhorter les
chrétiens riches à la bienfaisance.
Il n’y eut jamais, même à Jérusalem, aucune institution légale à cet égard, mais tout ce détachement
des biens terrestres fut l’effet spontané de l’amour.
Tous les chrétiens restaient donc parfaitement libres de conserver leurs biens, aussi quand le
communisme moderne s’est appuyé sur ce récit, il a confondu une ardente charité avec son esprit
niveleur.
On peut donc n’avoir ni argent ni or et posséder d’autres richesses infiniment plus précieuses et qui
sont impérissables.
Discours de Pierre
3,11-3,26 Or comme il s’attachait à Pierre et à Jean, tout le peuple stupéfait accourut vers eux au
portique qu’on appelle de Salomon. Mais Pierre voyant cela, dit au peuple : Hommes israélites,
pourquoi vous étonnez-vous de ceci ? Ou pourquoi avez-vous les yeux arrêtés sur nous, comme si
c’était nous qui, par notre propre puissance ou par notre piété, avions fait marcher cet homme ?
Avant tout, les disciples s’efforcent de détourner d’eux-mêmes l’attention du peuple et la gloire de
ce miracle que leur propre puissance n’aurait pu effectuer ni leur piété mériter : tout l’honneur en
revient à Dieu.
C’est là la vraie humilité, bien propre à ramener le peuple d’une vaine curiosité à la foi.
Dans ce discours, Pierre appelle à la conversion, il commence par admettre des circonstances qui
atténuent la culpabilité des Juifs. Pierre accorde à ses auditeurs qu’ils ont, ainsi que leurs chefs, agi
par ignorance ; et Dieu a, de la sorte, accompli les prophéties relatives aux souffrances du Messie.
Puis Pierre invite ses auditeurs à se repentir pour recevoir le pardon de leurs péchés, ceux-là ayant
renié le juste et le saint, au profit du mensonge et du meurtrier, en effet les hommes renient aisément
la vie dans son sens absolue, au profit de la mort qui n’est autre que la vie dans son sens relatif.
La repentance, changement complet de disposition morale a pour effet la conversion, c’est-à-dire le
retour vers Dieu qui est la source du pardon et de la vie éternelle.
Car rappelons-le, c’est bien la conversion des âmes et l’annulation des péchés qui forment la
condition conforme à la nature des choses.
3,21 Jésus que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes les choses
Le rétablissement de toutes choses, leur restitution ou réintégration dans leur état normal, parfait,
voulu de Dieu, telle sera l’œuvre finale du Sauveur à sa seconde venue.
C’est là ce que Jésus appelle la palingénésie ou renaissance et qu’il accomplira quand il « s’assiéra
sur le trône de sa gloire », en fait la perfection de l’homme n’est pas dans son évolution, mais dans
son origine, c’est vers son principe que l’homme doit tendre pour tendre vers la perfection divine.