Les Amerique Premier Chapitre1
Les Amerique Premier Chapitre1
Les Amerique Premier Chapitre1
CONTEMPORAIN
Introduction
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La doctrine de Monroe a caractérisé la politique étrangère des États-Unis durant le XIX et le début
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du XX siècle. Tirée du nom d'un président républicain des États-Unis, James Monroe, elle condamne toute
intervention européenne dans les affaires « des Amériques » (tout le continent) comme celle des États-Unis
dans les affaires européennes
Il y a plusieurs Amériques, comme le montre la terminologie habituelle qui distingue une Amérique du
Nord d’une Amérique centrale et d’une Amérique du Sud. Mais les limites entre ces trois ensembles prêtent
à débat : les Mexicains se considèrent plutôt en Amérique du Nord (ils ont d’ailleurs intégré l’ALENA en
1994), alors que de nombreux géographes classent leur pays en Amérique centrale.
Il y a au moins deux Amériques latines depuis le traité de Tordesillas en 1494 : le Brésil constitue une terre
portugaise dans un ensemble hispanique. La notion d’Amérique latine doit également être relativisée par la
présence française, britannique ou hollandaise, ainsi que par celle de nombreuses diasporas allemandes,
libanaises ou asiatiques dans certains pays sud-américains. L’Amérique « anglo-saxonne » ne l’est pas
uniformément : la culture francophone est présente au Québec et en Louisiane ; le Sud-Ouest des États-
Unis s’hispanise de plus en plus, comme en témoigne l’expression « Mexamerica » (Joël Garreau, 1981).
Enfin, il est indispensable de prendre en compte les nombreuses communautés indiennes qui peuplaient le
continent avant l’arrivée des colonisateurs et dont la culture et les droits ont souvent été niés.
La carte politique des Amériques est forgée à l’issue d’une longue occupation coloniale qui assoit un
pouvoir politique de type européen sur des espaces peu denses. L’État y a précédé la nation, le
nationalisme se base sur la défense des frontières, le territoire étant le substrat du sentiment national. La
construction des frontières marque la stabilisation d’un état de fait politique qui traduit un rapport de
force.
Aires culturelles : ce sont des étendues qui sont des zones d’influence voire de domination d’une culture,
cet ensemble de phénomènes matériels et idéologique qui caractérise un groupe en l’unissant par des liens
d’intérêt, des habitudes communes…
Territoire : espace terrestre aménagé et mis en valeur par l’action d’une société. Il se définit par le fait
qu’une communauté pense son étendue comme sa propriété collective.
À côté de ces grandes civilisations, le continent américain était occupé par plusieurs milliers de
communautés indiennes plus ou moins sédentaires. Elles opposeront souvent une résistance farouche aux
entreprises de colonisation.
La colonisation
Brésil, des explorateurs comme Pedro Alvares Cabral pénètrent progressivement dans l’intérieur du
territoire.
La colonisation provoque un désastre humain pour les Indiens : outre la violence des conquêtes, la
diffusion de pathologies venues d’Europe comme la grippe ou la rougeole les décime. Les populations
sont également fréquemment asservies pour l’exploitation des ressources naturelles comme les mines
d’argent boliviennes du Potosí, ou pour la mise en valeur des territoires.
La dimension religieuse de la colonisation est importante : des communautés jésuites ou dominicaines
évangélisent les populations et participent à leur soumission à l’encomienda (était un système appliqué
par les Espagnols dans tout l'Empire colonial espagnol lors de la conquête du Nouveau Monde à des fins
économiques et d'évangélisation).
La colonisation espagnole n’a pas rencontré une opposition efficace de la part des communautés
indiennes dont l’effondrement démographique (95 % des Indiens de l’ancien Empire aztèque
disparaissent au XVIe siècle) pose rapidement un problème économique : la pénurie de main-d’œuvre
pour mettre en valeur les territoires conquis. Ceci explique pourquoi le recours rapide à l’esclavage : du
XVIe siècle au milieu du XIXe siècle, plus de 5 millions d’esclaves africains sont transplantés en
Amérique.
En Amérique du Nord, la colonisation est plus progressive
Les Français pénètrent sur le continent américain par le fleuve Saint-Laurent, où Samuel Champlain
fonde en 1606 la ville de Québec, puis continuent le long du Mississippi vers le golfe du Mexique. Cette
colonisation s’appuie sur des effectifs modestes et s’enrichit essentiellement du commerce des
peaux. La colonisation française s’inscrit dans le contexte d’une rivalité avec les Britanniques, installés
depuis 1607 sur la côte atlantique. Après presque deux siècles de rivalités franco-britanniques, le traité de
Paris en 1769, puis la vente de la Louisiane aux Américains par Napoléon Bonaparte en 1803,
marginaliseront les Français qui ne garderont en Amérique du Nord que l’archipel de Saint-Pierre et
Miquelon. La colonisation britannique est tout d’abord le fait de communautés qui fuient l’intolérance
religieuse en Angleterre.
Sur tout le continent, l’indépendance provient d’abord d’une volonté des élites économiques et créoles de
s’affranchir commercialement et fiscalement des métropoles. Le résultat est que les inégalités forgées
pendant la période coloniale se sont perpétuées après les indépendances.
Aux Etats-Unis, L’indépendance acquise en 1783 jette les bases d’une république fédérale fondée
sur les valeurs de la démocratie. Le défi est alors de construire une nation à partir d’une population
ayant de multiples origines. La conquête de l’Ouest vers l’océan Pacifique, la lutte contre les Indiens
(dont la fameuse bataille de Little Big Horn contre les Sioux en 1876), le mythe du melting pot et du rêve
américain ainsi que la victoire des États du Nord – industriels et plus attachés aux valeurs de l’humanisme
– sur le Sud esclavagiste et agricole, forgent la nation.
Au Nord du continent, le Canada jouit d’une large autonomie grâce à son statut de dominion obtenu en
1837. L’indépendance complète du pays ne sera acquise qu’en 1931. Le Canada, pays fédéral où
cohabitent les communautés francophones et anglophones, reconnaît cependant toujours le souverain
britannique comme chef de l’État.
Dans les colonies espagnoles, les indépendances s’accompagnent d’un processus de fragmentation
politique selon les rapports de force entre les élites créoles des vice-royautés et autres découpages
administratifs et religieux de l’Empire. La construction d’un sentiment national passe par un choix
préalable fondamental : faut-il construire, comme le souhaite Simon Bolivar, une nation latino-
américaine comme il existe une nation nord-américaine ou bien chaque ancienne vice-royauté doit-
elle bâtir le fondement de la construction d’un État ? Le défi est également de définir les bases de la
construction de nations nouvelles dans un territoire largement métissé.
Cette situation conflictuelle a longtemps rendu difficile une perspective d’intégration régionale ; elle
explique aussi la faiblesse des pays latino-américains et leur vulnérabilité aux influences étrangères. Les
Britanniques, intéressés par les richesses naturelles du Sud du continent, y interviennent par exemple
sous de multiples formes : financement d’infrastructures en Argentine, prêts financiers à des
gouvernements ou appui à tel ou tel belligérant (comme le soutien financier de la British Petroleum au
Paraguay lors de la guerre du Chaco entre 1932 et 1935). ‘’La guerre du Chaco, qui se déroula entre
1932 et 1935, opposa la Bolivie et le Paraguay. En causant la mort du quart des combattants engagés,
elle reste une des guerres les plus meurtrières de tous les temps’’
La division de l’Amérique latine favorise aussi l’influence croissante des États-Unis qui, dans le cadre
de la doctrine Monroe de 1823, se veulent les protecteurs du continent. Après la reconnaissance de leur
indépendance par Londres en 1783, les États-Unis agrandissent leur territoire jusqu’à l’océan Pacifique,
militairement ou par achat : Louisiane aux Français en 1803, Floride aux Espagnols en 1819, Alaska aux
Russes en 1867.
Le métissage des populations fait aussi partie des identités culturelles de l’Amérique. C’est
particulièrement vrai en Amérique latine où, malgré la volonté de séparation des races prônée par les
autorités espagnoles, le métissage s’est rapidement répandu et a parfois forgé l’identité des nouvelles
nations indépendantes. Au Brésil ou au Venezuela, les mulâtres issus du métissage de la population noire
représentent plus de 40 % de la population. En Amérique du Nord, la logique ségrégative est beaucoup
plus marquée : le métissage y est donc historiquement moins répandu. C’est très net pour la minorité noire
: alors que l’esclavage a été aboli dès les indépendances des pays latino-américains, il ne l’a été
qu’en 1865 aux États-Unis et encore faut-il attendre un siècle (1964) pour que les Noirs y obtiennent
l’égalité des droits civiques.
Aux États-Unis, pendant tout le XIXe siècle, elles sont massivement déplacées vers l’Ouest du territoire
et parquées dans des réserves. Sur le reste du continent, les Indiens vivent dans les régions délaissées par
les Créoles, comme les hautes terres andines. Au début du XXe siècle, le constat est partout celui d’une
situation dramatique, marquée par la pauvreté et le déclin démographique.
Pour résoudre le problème, les gouvernements font le choix de l’assimilation. En Amérique latine, les
identités indiennes sont diluées dans la thématique des «nations métisses »; aux États-Unis, le
président Roosevelt fait voter en 1934 un programme d’aides à l’installation des Indiens dans les
grandes villes, l’Indian New Deal.
Le bilan des tentatives d’assimilation est désastreux : pauvreté, chômage et relégation caractérisent les
communautés indiennes. Un Congrès de l’indigénisme interaméricain est créé au Mexique en 1941. En
1949, il définit les Indiens comme « les descendants des peuples et nations précolombiennes qui ont la
même conscience de leur condition humaine et ont souffert de modifications du fait de contacts avec des
étrangers ». Les demandes consistent en une reconnaissance de leurs droits et de leur identité, une
restitution de terres et des compensations financières, une possibilité d’exploiter les richesses de leurs
territoires ancestraux. Le mouvement indien est structuré par des organisations transnationales comme le
CISA (Conseil indien d’Amérique du Sud, 1980) ou le COICA (Coordination des organisations
indigènes du bassin amazonien, 1984).Les mouvements indiens trouvent dans les organisations
altermondialistes et de défense de l’environnement des échos favorables, au nom de la sauvegarde de
la diversité culturelle et biologique. Le 500e anniversaire de la découverte des Amériques en 1992 donne
lieu à d’importantes manifestations de mouvements indiens, commémorant cinq siècles de « résistance à
la domination ». La plupart des gouvernements entendent ces demandes : de 1987 au Nicaragua à 2000
au Venezuela, de nombreux États ont inscrit dans leurs constitutions le caractère multiculturel du pays,
avec la reconnaissance de plusieurs langues officielles et parfois même le statut de « nation » aux
minorités (Équateur). Au Brésil, le président Lula s’est efforcé de sanctuariser les territoires indiens
d’Amazonie. Aux États-Unis, certaines réserves s’enrichissent grâce au tourisme. La reprise de la
croissance démographique des Indiens sur l’ensemble du continent américain témoigne de cette
renaissance ; il reste qu’ils souffrent encore d’un gros retard de développement : au Guatemala par
exemple, 80 % vivent dans la pauvreté.