chapitre 3
chapitre 3
chapitre 3
Introduction :
Après avoir étudié les importants modèles théoriques qui ont décrit l’efficience des marchés
financiers ainsi le phénomène de mimétisme, il sera intéressant de confronter ces
modélisations à la réalité des données. Toutefois, de nombreux travaux empiriques se sont
focalisés sur l’efficience informationnelle des marchés dans ces différents degrés. Cependant,
les études empiriques sur le comportement imitatif sont bien rares. Cette rareté est justifiée
par la nature du phénomène à étudier. En effet, le comportement mimétique comme tout autre
comportement humain est difficile à modéliser.
Notre étude empirique sera menée sur des titres cotés au CAC 40. Pour cela, nous avons
envisagé une première section introductive qui résume l’organisation et le fonctionnement de
la Bourse de Paris. Par la suite, une deuxième section examine les propriétés statistiques des
séries qu’on va utiliser. La troisième section aura pour objet de tester les deux premières
formes de l’efficience informationnelle, à savoir, la forme faible et la forme semi-forte. Une
dernière section vise à détecter l’existence du comportement mimétique sur le marché
financier français.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Une place financière est un lieu d’échange de capitaux. Elle est nécessaires à la vie
économique d’un pays, malgré les turbulences qu’elle peut parfois provoquer et les séismes
qu’elle peut engendrer. Des échanges s’effectuent entre agents économiques, les uns ayant des
besoins de financement ou de couverture, les autres ayant des excédents à placer ou des
envies de spéculation.
La France n’est pas restée en retrait de ces mouvements de développement des marchés de
capitaux. Elle est donc passée progressivement d’une économie d’endettement à une
économie de marché.
Dans la nouvelle zone monétaire européenne, la France devrait rester une grande place
financière internationale, malgré l’annonce d’accords bilatéraux entre les bourses allemande
et anglaise, ses grandes rivales européennes. Ses structures et ses marchés ont notamment été
modernisés et son organisation récemment simplifiée.
Cette section a pour objectif de faire une présentation de la Bourse de Paris. A cette fin, seront
abordés successivement son historique, son organisation et son fonctionnement.
En France, la première société dont les parts s’échangeaient date de 1250 à Toulouse, la
« société des Moulins de Bazacle ». Pour la petite histoire, après quelques transformations,
cette société a figuré à la cote de la Bourse de Toulouse jusqu’en 1946 sous le nom de
« société Toulousienne d’Electricité du Bazacle »
Après cette première, la Bourse le Lyon ne voit en fait le jour que vers 1540 et quelques
dizaines d’années plus tard, des édits cadrent la profession de « courratier ». C’est en 1639
qu’un arrêt les remplace par le nom resté célèbre jusqu’à la fin du vingtième siècle « d’agent
de change »
Pourtant, Paris n’a toujours pas de véritable marché organisé. Les français ne se tournent
guère vers les valeurs et ce n’est pas la faillite de Law au dix-huitième siècle, dont les titres
avaient été largement diffusés dans le public, qui va les réconcilier avec les valeurs
mobilières. Les efforts de structuration d’un marché se poursuivent néanmoins de 1724 à la
révolution. Après celle-ci, la corporation des agents de change sera même dissoute et la
Bourse sera fermée définitivement, pour quelques semaines seulement.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Parallèlement à la cote officielle tenue par les agents de change s’étaient développées des
transactions sur des valeurs non admises et assurées par des « coulissiers » - qui traitaient en
dehors du palais, sous la colonnade. Ils ont obtenu un statut pendant la deuxième guerre
mondiale, puis, pour rationaliser la profession, ils furent assimilés aux agents de change en
1962.
- Les banques, qui restent les premiers teneurs de comptes titres, peuvent ne pas être membres
de la Bourse et, dans ce cas, n’ont qu’un rôle de collecter des ordres.
- Les investisseurs individuels : depuis les années 80, des incitations fiscales ont été mises en
place pour orienter davantage l’épargne des particuliers vers les marchés financiers. Plusieurs
lois ont permis de démythifier les marchés financiers aux yeux des français.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Au fil des ans, Euronext a développé une grande gamme d'indices permettant de suivre
l’évolution des marchés.
Les investisseurs ont ainsi à leur disposition des références adaptées à la gestion de leurs
actions. Euronext assure le calcul et la diffusion de tous ces indices.
Le CAC 40 est également utilisé comme support pour les options et les contrats à terme sur le
MONEP : les investisseurs parient sur la hausse ou la baisse du CAC 40 en utilisant des
produits dérivés comme les futures, warrants ou options.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
sa variation influe sur celle de l'indice. Une valeur ne peut cependant pas excéder 15% de
pondération au sein du CAC 40.
Enfin, une place financière est qualifiée d’internationale si elle est un pôle d’attraction et de
redistribution de capitaux à l’échelle mondiale. Aussi, elle doit proposer une gamme étendue
de marchés de capitaux, disposer d’acteurs financiers et bancaires internationaux, et être si
possible adossée à une économie puissante.
Paris répond à ces critères et offre qualité et sécurité sur ses marchés de capitaux. Consciente
de ses atouts, elle se prépare à être le pilier de la finance européenne.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
L’objet de cette section est d’étudier les caractéristiques essentielles des séries au moyen des
tests traditionnels mais également à l’aide d’outils statistiques plus élaborés.
En premier lieu, seront calculées les statistiques descriptives traditionnelles des séries. En
deuxième lieu, seront mis en œuvre des tests de racine unitaire afin de déterminer l’ordre
d’intégration des séries boursières. Cette étude de stationnarité est primordiale notamment
pour l’utilisation des outils présentés dans les sections qui suivent. En dernier lieu, seront
présentés des tests de normalité et d’hétéroscédasticité.
1. Présentation de l’échantillon :
L’étude empirique menée au cours de ce chapitre porte sur l’évolution des cours ainsi que les
volumes de transactions sur un échantillon d’actions cotées sur la Bourse de Paris. Les
données sont issues de la base de données « YAHOO Finance » publiée sur Internet. Ces
données portent sur un ensemble de quarante entreprises composant l’indice CAC 40.
L’ensemble des entreprises étudiées, leur capitalisation boursière ainsi que le secteur auquel
elles appartiennent sont répertoriés dans l’annexe n°6.
La période d’étude s’étale sur six ans du 3 janvier 2000 au 16 janvier 2006 soit un nombre
total de 1518 observations pour chaque série.
Aussi, il nous a semblé judicieux de retenir une fréquence journalière dans la mesure où si
l’hypothèse d’efficience est rejetée sur données quotidiennes, elle devrait l’être sur données
hebdomadaires et mensuelles.
Notre étude est menée aussi sur l’indice boursier CAC 40. Pour chaque série nous disposons,
pour le jour t, pour les prix :
- Du cours d’ouverture ;
- Du cours le plus haut ;
- Du cours le plus bas ;
- Du cours de clôture ;
- Du cours ajusté, noté Ct
Pour les volumes, nous disposons, pour le jour t, des volumes quotidiens de transactions,
notés Vt.
Notons que certains des tests utilisés sont particulièrement sensibles à la stationnarité des
séries utilisées. Les données brutes peuvent, à ce titre, présenter trop d’irrégularité. Nous
ajusterons donc nos séries suivant la méthodologie de Gallant, Rossi et Tauchen (1992),
modifiée par Hiemstra et Jones (1994).
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Vt
V*t = 100 x Ln pour t = 1,2,……, T
Vt-1
Avec T le nombre total d’observations.
Après cette transformation logarithmique des données, on procède dans le paragraphe suivant
au calcule de quelques indicateurs statistiques.
2. Statistiques descriptives :
Différentes statistiques ont été calculées sur la base de données ainsi élaborée afin de réaliser
une analyse plus fine et de construire des séries temporelles pour notre étude économétrique.
Le tableau n° 5 récapitule l’ensemble des statistiques calculées.
1
Chaque société est désignée par sa mnémonique. Ces dernières sont résumées dans l’annexe n°6.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
L’analyse des résultats des séries des rentabilités financières, reportés dans le tableau en
dessus, montre que les séries des quarante entreprises ainsi que pour l’indice boursier
possèdent des moyennes très faibles et même négatives pour quelques unes (Alcatel, Suez,
TF1,CAC 40,….etc). La moyenne la plus élevée est celle de Vinci à savoir 0,119% (C’est un
groupe industriel qui est devenu, en 2004, le premier groupe mondial de construction et de
services associés), alors que la plus faible moyenne est enregistrée pour l’entreprise Cap
gémini de -0,125% (Ce groupe de services informatiques a eu des difficultés à cause du
ralentissement économique américain). L’indice boursier montre un rendement moyen négatif
et assez faible de -0,002%.
Sur la période d’étude, la valeur des rentabilités maximale n’a pas atteint 50% soit 34,032%
enregistrée chez la société Alcatel le 30/11/2002 (Car Alcatel un signé un contrat avec un
groupe allemand qui s’élève à 39 millions d’euros). Pour l’indice CAC40 la rentabilité
maximale a été marquée le 14/3/2003 soit 6,22% et cela juste avant l’éclatement de la bulle
spéculative relative aux secteurs de télécommunication et de l’Internet.
L’analyse des valeurs minimales montre que la société Cap gémini possède non seulement la
plus faible rentabilité moyenne, mais aussi la rentabilité minimale à savoir -26,092%
enregistrée le 26/6/2001 (A cause de l’annonce du groupe de supprimer 2700 emplois, soit 4%
de ses effectifs mondiaux). Pour le CAC 40, la valeur minimale est enregistrée le 11/9/2001
soit -7,268. Cette dégringolade est justifiée par les attentats du 11 septembre.
L’analyse de la volatilité des rentabilités financières montre des valeurs très élevées. Cette
situation peut être expliquée par la récente période particulièrement agitée qu’a connu le
marché financier français (de la fin 1999 jusqu’au 2003). La valeur maximale est enregistrée
chez l’entreprise Alcatel soit 3,918% alors que la valeur minimale est affichée chez l’indice
CAC40 à savoir 1,305%.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Pour le Skewness critique (v1), on remarque qu’il est inférieur de 1,96 pour 15 sociétés à
savoir : BNP, CAP, CA, DX, EN, EX, GLE, LG, MMB, MMT, PP, PUB, SAN, SZE, TMM.
Ces sociétés représentent 37,5% de notre échantillon. Les valeurs du Kurtosis critique (v 2)
sont très largement supérieures à 1,96 ce qui confirme le caractère fortement leptokurtique
des séries de rentabilités.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Les différents tests de stationnarité ne permettent non seulement de détecter l’existence d’une
tendance (tests de racine unitaire) mais aussi de déterminer la bonne manière de stationnariser
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
une chronique. Pour se faire, deux types de processus sont distingués (Nelson et Plosser
(1982)) :
- Les processus TS (Trend Stationary) qui représentent une non stationnarité de type
déterministe.
Un processus TS s’écrit : xt = ƒt + εt
Où : ƒt est une fonction polynomiale du temps, linéaire ou non linéaire, et εt un processus
stationnaire.
Pour stationnariser un processus TS, la bonne façon est celle des moindres carrées ordinaires.
- Les processus DS (Differency Stationary) pour les processus non stationnaires aléatoires. Ils
constituent, pour des chroniques saisonnières ou non, les modèles de référence pour la
construction des tests de racine unitaire en l’absence d’hétéroscédasticité.
Les processus DS se sont des processus que l’on peut rendre stationnaires par l’utilisation
d’un filtre aux différences : (1 – D)d xt = β + εt
Où εt est un processus stationnaire, β une constante réelle, D l’opérateur décalage et d l’ordre
du filtre aux différences.
Il apparaît évident que les structures DS et TS jouent un rôle important dans le traitement
statistique d’une chronique. Comment choisir entre l’une ou l’autre des structures ? Les tests
de recherche de racine unitaire dans les processus générateurs tentent de répondre à cette
question.
Les tests ADF sont fondés, sous l’hypothèse alternative │Φ1│< 1, sur l’estimation par MCO
des trois modèles :
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
3.3. Les prolongements des tests de Dickey-Fuller : le test de Phillips et Perron (1988) :
Phillips et Perron (1988) proposent d’étendre les tests de Dickey-Fuller aux cas où les erreurs
ne sont pas indépendantes et homoscédastiques. Ceci est particulièrement intéressant dans le
cadre des séries financières qui exhibent fréquemment un effet de type ARCH. La correction
apportée par Phillips et Perron permet ainsi de prendre en compte à la fois une autocorrélation
et une éventuelle hétéroscédasticité.
Les modèles sur lesquels portent ces tests sont identiques à ceux utilisés par Dickey-Fuller. Il
est aussi nécessaire de définir un nombre de retards l (troncature de Newey-West) estimé en
fonction du nombre d’observations T, l ≈ 4 (T / 100) 2/9. Soit dans notre cas un nombre de
retards de 7.
On remarque que les statistiques dans les deux tests sont toujours largement inférieures aux
valeurs critiques pour les séries de rentabilités ainsi que celles des volumes. L’hypothèse nulle
est donc rejetée sans ambiguïté, quel que soit le titre étudié ainsi que pour l’indice CAC 40.
En conséquence les séries sont toutes stationnaires.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Nous allons à présent mettre en œuvre les tests de l’efficience des marchés financiers. Mais
nous avons vu qu’une étude préalable sur l’hétéroscédasticité des séries est nécessaire dans la
mesure où les tests sont sensibles à sa présence. Pour cette raison nous entamons la prochaine
section par l’application du test ARCH d’Engel (1982)
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Suite à la définition de Fama (1965), nous avons affecté la théorie de l’efficience des marchés
financiers de trois degrés différents en fonction de la nature des informations : déjà connues,
présentes ou privilégiées. L’objet de cette section est de déterminer si le fonctionnement du
marché financier français est efficace au point de vue du traitement de l’information.
1. Tests d’homoscédasticité :
Les séries financières sont fréquemment hétéroscédastiques dans la mesure où elles ont une
particularité d’être volatiles, c’est-à-dire qu’elles présentent une variance variable au cours du
temps. La présence d’une telle structure a d’importants impacts sur les tests économétriques
de corrélation sérielle et de marche aléatoire. Il paraît donc important de d’effectuer des tests
d’homoscédasticité sur les séries de rentabilités boursières préalablement aux divers tests
d’efficience.
Considérons une série Yt, t =1, 2, …..,T, pouvant être modélisée sous la forme d’un modèle
ARCH(q), l’équation de la moyenne étant de type ARMA (auto regressive moving average) :
Nous avons effectué le test ARCH en retenant pour l’équation de la moyenne de type
ARMA(p,q). Les résultats obtenus sont reportés dans le tableau n° 9.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
p q TR2
AC 1 1 135.748***
AF 1 2 76.816***
AGF 1 1 40.988***
AI 1 1 18.434***
BNP 3 3 107.494***
BN 1 1 48.535***
CAP 2 1 2.935
CA 1 1 85.865***
CGE 1 1 18.430***
CO 2 1 26.855***
CS 1 2 130.006***
DG 2 1 45.783***
DX 1 1 74.992***
EAD 1 2 110.087***
EF 1 1 37.398***
EN 1 1 33.504***
EX 2 2 130.319***
FP 1 1 92.621***
FTE 2 1 186.047***
GLE 2 2 95.178***
HO 2 1 81.017***
LG 1 1 73.380***
MC 1 1 170.072***
ML 2 2 49.079***
MMB 2 2 220.913***
MMT 2 1 73.611***
OR 1 1 67.154***
PP 2 1 15.881***
PUB 1 2 65.795***
RI 1 1 49.284***
RNO 2 2 35.620***
SAN 1 1 54.807***
SGO 1 1 3.605***
SK 1 1 21.835***
STM 2 1 34.846***
SU 3 2 24.256***
SZE 1 1 237.430***
TF1 2 1 34.071***
TMM 2 1 79.994***
UG 1 1 28.180***
CAC 40 2 3 150.372***
NB : *** indique le rejet de l’hypothèse nulle d’homoscédasticité au seuil de 1%
Ce test nous montre que toutes les séries de rentabilités présentent un effet de type ARCH, à
l’exception de la société Cap gémini (2.935). En d’autres termes, toutes nos séries de
rentabilités sont hétéroscédastiques. Ce résultat est important à prendre en compte dans les
tests suivants.
Nous allons à présent mettre en œuvre des tests de corrélation sérielle et de marche aléatoire
afin d’appréhender l’efficience au sens faible.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
appliquer respectivement les tests suivants : tests d’autocorrélation, test des runs, le test de
rapport de variance et le test BDS.
Le test de Box-Pierce (1970), appelé aussi test portemanteau, permet de tester la présence de
corrélation sérielle.
Ce test consiste à calculer la statistique suivante : où T est le nombre
Où
Puisque nous venons de constater que l’ensemble de nos séries de rentabilités présente une
hétéroscédasticité conditionnelle, il n’est donc pas nécessaire d’appliquer le test de Box-
Pierce non corrigée à l’hétéroscédasticité. Le tableau n° 10 présente les coefficients de
corrélation jusqu’à l’ordre 20 des séries de rentabilités ainsi que la statistique de Box Pierce
corrigée pour l’ordre 20 (Les coefficients de corrélation présentés dans le tableau n° 10 sont
divisés par 10-2)
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
D’après le tableau en remarque que les coefficients de corrélations sont très inférieurs à
l’unité et parfois négatifs. Ils varient entre 0 et 0.19 et ce selon le nombre de retard. Aucune
101
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Cependant il faut noter que ce résultat dépend du nombre de retards pris en compte. Nous
allons donc appliquer le test des runs afin de vérifier ces conclusions.
Afin de mettre en œuvre le test des runs, on commence par déterminer la série de la
manière suivante :
t = 1,… ,T et désigne la rentabilité à la date t.
Le nombre total de runs, noté H, est donné par la somme de tous les runs ht, soit :
Si =
Soient n1, n2 et n3 le nombre de rentabilités respectivement positives, nulles et négatives. On a
alors les statistiques suivantes :
Sous l’hypothèse nulle selon laquelle les rentabilités sont indépendantes, la statistique H *
définie par :
Les résultats du test appliqué à l’ensemble des valeurs retenues sont reportés dans le tableau
n° 11
n1 n2 n3 H E(H) V(H) H*
AC 746 17 754 803 776.19 370.68 1.392
AF 730 42 745 835 799.68 360.41 1.860
AGF 758 45 714 831 801.85 358.76 1.538
AI 771 36 710 827 792.99 361.57 1.788
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
En comparant n1 et n3, nous pouvons souligner que ces deux valeurs sont du même ordre
de grandeur pour l’ensemble des titres étudiés. Autrement dit, il existe autant de
variations positives et négatives entre deux rentabilités. La statistique de test calculée est
conforme aux attentes dans la mesure où elle est inférieure à 1.96 (seuil 5%) pour
tous les titres. L’hypothèse nulle d’indépendance des rentabilités n’est donc jamais
rejetée. Mignon (1998) met en évidence le fait que les rentabilités passées ne sont pas utiles
dans la détermination des rentabilités futures pour les indices boursiers des pays du G7.
Nous trouvons donc des résultats similaires sur données quotidiennes. En d’autres
termes, les rentabilités passées ne permettent pas de déterminer les rentabilités futures,
ce qui est en accord avec la forme faible de l’hypothèse d’efficience.
Cependant, le test de runs, s’il présente l’avantage d’être d’une grande simplicité de mise en
œuvre, souffre d’une faible puissance. Le principal inconvénient de ce test réside dans la
rigidité de la détermination de la longueur des runs. En effet, tout revirement ou toute
stagnation au sein d’une série de prix en croissance met fin au run, sans aucune considération
pour l’ampleur du revirement ni pour la durée de la stagnation.
Par conséquent, nous allons à présent appliquer un troisième test concernant l’efficience au
sens faible. Le test de rapport de variances est un des plus répandu dans ce domaine.
C’est pourquoi nous le mettons en œuvre.
103
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Considérons une série Xt de T observations qui suit un processus de marche aléatoire avec
dérive : Xt = Xt-1 + µ + εt
Où
On définit ensuite la variance des différences q ièmes de Xt, sous l’hypothèse nulle de marche
aléatoire, elle est égale à q fois la variance des différences premières. Autrement dit en
divisant par la variance des différences qièmes de Xt, on obtient l’estimateur :
La moyenne des différences qièmes de Xt est alors q fois la moyenne des différences premières
de Xt.
Les estimateurs et convergent asymptotiquement vers , sont asymptotiquement
efficaces et tendent vers une loi normale. Lo et McKinlay (1988) proposent d’effectuer un
ajustement supplémentaire afin d’obtenir des estimateurs non biaisés, soit :
Nous avons vu que ce test est développé en fonction de deux hypothèses relatives aux résidus,
selon que les erreurs sont indépendamment et identiquement distribuées (iid) d’une part et
qu’elles sont non autocorrélées mais ne suivent pas obligatoirement une loi normale et leur
variance peut varier au cours du temps d’autre part.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
où
Comme nous venons de montrer, le test de rapport de variances dépend de la distribution des
résidus. La présence d’hétéroscédasticité dans nos séries de rentabilités nous conduit à
calculer uniquement la statistique z2 (q). Les résultats sont reportés dans le tableau n° 12
105
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Le test du rapport de variance a été mis en œuvre pour diverses valeurs du paramètre de
troncature q. On a ainsi fait varier q de 2 à 1024. Ce choix d’une valeur maximale de q
importante vise à ne pas négliger la mémoire longue qui pourrait être présente dans les séries
et qui serait occultée si l’on retenait une valeur trop faible pour le paramètre de troncature.
106
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
du nombre de retards. Nous sommes donc en accord avec la théorie de l’efficience au sens
faible.
Les tests précédemment étudiés, s’ils peuvent détecter la présence d’une corrélation sérielle
ordinaire (linéaire) dans les séries de rentabilités ne nous permettent pas de déceler la
présence d’une structure de dépendance non linéaire dans les dites séries. Il paraît par
conséquent nécessaire d’appliquer des tests plus puissants afin de tenter d’obtenir des
conclusions plus tranchées. A cet égard, le test BDS présenté ci-après paraît plus puissant
dans la mesure où il est capable de déceler un grand nombre d’écarts à l’hypothèse iid des
séries de rentabilités.
Le test BDS consiste à évaluer la significativité de la différence entre dispersion effective des
données et leur dispersion théorique dans le cas où elles sont iid. Si les données sont iid, il ne
doit pas y avoir de rapprochement excessif entre elles. La dispersion temporelle des données
est mesurée par l’intégrale de corrélation définie dans ce qui suit.
Soit une série , le principe du test consiste dans un premier temps à former des
vecteurs à m dimensions, appelés m-historiques, dont les composantes sont les valeurs
consécutives de la série observée :
(R1, ….,Rm), (R2,….,Rm+1),………, (RT-m,…..,RT-1), (RT-m+1,…..,RT).
Où
C = C (1, l)
K = K (l) =
Et F ( . ) est la fonction de distribution cumulée de yt
La statistique BDS est alors donnée par :
107
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
L’objet de cette section était de tester l’existence d’une certaine structure de dépendance dans
les rentabilités quotidiennes des titres cotés au CAC 40. A cette fin, nous avons appliqué les
tests de Box-Pierce corrigé de l’hétéroscédasticité, le test des runs, le test de rapport de
variances ainsi que le test BDS. Les quatre tests montrent que, pour l’ensemble des
entreprises retenues ainsi que pour l’indice boursier, les rentabilités passées ne permettent pas
de déterminer les rentabilités futures, ce qui est en accord avec l’hypothèse d’efficience au
sens faibles. Cette analyse va être prolongée dans le sens d’une étude de l’efficience semi-
forte qui consisterait à étudier et quantifier l’impact des informations publiques sur les cours
boursiers.
Bien que différentes méthodes puissent être utilisées pour évaluer l’impact d’une annonce sur
le cours boursier, la méthodologie des événements suit toujours la même démarche. En effet,
qu’il s’agisse de mesurer l’impact de l’annonce d’un dividende ou de celle des résultats
annuels, la méthode consiste à mesurer les rentabilités anormales autour de la date d’annonce
et d’observer son évolution.
Aussi, c’est cette démarche qui sera suivie ici pour mesurer la réaction du marché boursier
français à l’annonce des dividendes.
108
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Plusieurs possibilités existent quant au choix de la date autour de laquelle seront identifiées
les éventuelles réactions du marché : la date de proposition par le conseil d’administration
auquel cas, ceci signifierait que les actionnaires (petits porteurs) sont parfaitement informés,
la date d’AGO publiée au BALO (Bulletin d’Annonces Légales et Obligatoires) ratifiant le
choix ou encore la date de détachement du coupon. Il nous a semblé judicieux d’utiliser la
première date à laquelle l’opération a été envisagée.
Il s’agit en effet d’identifier, autour de cette date, une rentabilité « anormale », en d’autres
termes, non expliquée par le marché. Le problème réside ici dans le choix des éléments qui
mettront en évidence, si elle existe, cette rentabilité anormale.
Ainsi, à partir du modèle de marché, nous tenterons d’isoler ce qu’il reste à expliquer dans les
variations des titres par rapport à celles du marché. Notre analyse sera donc fondée sur les
résidus existant entre rentabilité des actifs et rentabilité de marché.
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Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Il faut noter que nous avons utilisé l’indice CAC 40 pour refléter correctement l’évolution du
marché.
Pente de la droite :
Et :
Alors :
Ei sera estimée par Ri, moyenne des Rit observés
Em sera estimée par Rm, moyenne des Rmt observés
V (Ri) sera estimée par
6
nous avons donc admis les hypothèses sous jacentes
110
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Une fois les paramètres obtenus, il est possible de calculer les rentabilités anormales, RAit.
Les coefficients de régression α et β ont été estimés selon les formules énoncées ci-dessus. Ils
permettent d’obtenir les RAit estimées sur la fenêtre d’événement.
Le tableau n° 14 reprend les résultats obtenus par entreprise, pour l’estimation des paramètres
du modèle.
Société α β Société α β
AC 0.000136 1.0603 HO 4.37 10-5 0.8307
AF 0.00024 1.3181 LG -0.000159 1.1073
AGF 0.000235 1.3827 MC 0.000488 1.2578
AI -2.5 10-5 1.0127 ML 0.000568 0.9683
BNP 0.000388 1.3559 MMB 0.000556 1.0646
BN -7.28 10-6 0.5515 MMT -0.000272 0.9652
CAP -0.000652 1.8115 OR 0.000235 1.0115
CA -0.00042 1.8115 PP -0.000430 1.2235
CGE -0.000454 2.1730 PUB 0.000114 1.3804
CO -0.000348 0.7148 RI 0.000811 0.3443
CS 4.14 10-5 1.9252 RNO 0.001004 1.1208
DG 0.000892 0.4216 SAN -0.000151 0.9734
DX 0.000505 0.9944 SGO 0.000351 1.2294
EAD 0.000109 1.3846 SK 0.000638 0.4064
EF 0.000825 0.3953 STM -0.000617 1.6524
EN 5.06 10-5 1.0978 SU 0.000408 0.7892
EX -0.000684 1.6706 SZE -0.000396 1.6397
FP 0.00026 0.9041 TF1 0.000222 1.2522
FTE -0.000591 1.6920 TMM -0.000219 1.4801
GLE 0.000589 1.4374 UG 0.00016 0.9661
D’après le tableau en remarque que la plupart des titres (65%) présentent une sensibilité
supérieure à 1. Ce qui signifie que ce sont des titres offensifs, quand le taux de rendement du
marché augmente d’un point, le taux de rendement des titres augmente de plus d’un point, et
inversement, ces titres amplifient les mouvements du marché. Le reste des titres possèdent des
coefficients β inférieurs à l’unité, ce qui signifie qu’ils sont des titres défensifs qui atténuent
les fluctuations du marché.
Une fois les paramètres obtenus, il donc possible de calculer les rentabilités anormales, RA it,
puis les rentabilités anormales moyennes, RAMt :
111
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
La méthodologie consiste ensuite à cumuler la moyenne des résidus afin de mesurer l’effet
global de l’événement et de constater son évolution.
Le graphique n° 8 montre que l’annonce de distribution de dividendes à un effet positif sur les
cours de bourse, on observe, en effet, une hausse jusqu’à T = 1. Mais, les cours ne se
stabilisent pas après l’annonce, donc l’information n’est pas instantanément intégrée dans les
prix.
112
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
~ tN-1
Puisque dans notre étude le nombre de degré de liberté est supérieur à 30, la règle du « Two t
rule of thumb » indique que si le t Student calculé est supérieur à 2 ou inférieur à -2, on peut
rejeter l’hypothèse H0 au risque de première espèce de 5%. C’est à dire qu’on rejette
l’hypothèse selon laquelle RAMt = 0.
Bien que le test de Student montre, qu’en ce qui concerne l’effet moyen cumulé, les résultats
sont significatifs au moment de l’annonce ( t RAMc = 6.651 > 2), il faut noter la non
significativité qui concerne le RAMt obtenu en T = 0 (1.235 < 2). L’information semble être
intégrée sur une période relativement longue.
Le dernier problème évoqué concerne la hausse observée autour du 6 ème jour après l’annonce.
Normalement, la courbe des RAMc devrait se stabiliser après l’événement si on considère que
toute l’information est intégrée rapidement et complètement dans les cours et que seule
l’arrivée d’une nouvelle information peut entraîner des nouvelles variations de cours. Après
consultation des différents résultats obtenus sur les titres individuels, nous n’avons pas détecté
de raison à ce phénomène temporaire.
113
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Dès lors, deux variables seront retenues pour mener notre analyse empirique sur le mimétisme
à savoir le volume d’échange et les prix. D’ailleurs, il s’agit des seules variables quantifiables
en relation avec le comportement du suivisme.
En premier lieu, nous allons tester le comportement mimétique à l’aide des tests traditionnels
de corrélation. En deuxième lieu, nous étudions la relation prix-volume au moyen de
techniques économétriques, à savoir : le test de corrélation prix-volume, les tests de causalité
et les tests de corrélation volatilité-volume.
La corrélation positive entre les différents titres peut être interprétée comme une évidence de
l’existence d’un phénomène de contagion entre les différents titres. Un Krach boursier au
niveau d’un titre est transmis aux autres titres. Cette constatation a été confirmée par
plusieurs études qui ont conclu à la transmission d’un Krach d’un titre à un autre, d’un secteur
à un autre ou d’un marché à un autre.
Tout comme les séries de rendement, une étude d’autocorrélation a été menée sur les séries de
volumes. L’étude de l’autocorrélation des volumes échangés est sans doute importante pour
statuer sur l’existence du comportement mimétique. En effet, plusieurs études tel que Blume,
Easly et Ohara (1992) se sont intéressés à l’étude du rôle informatif des volumes échangés.
Un volume inhabituel peut transmettre une information en faveur ou en défaveur du titre
114
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
échangé. Cet acte sera alors suivi par les autres investisseurs et on assiste à une
autocorrélation au niveau des volumes.
D’après le tableau en remarque une forte autocorrélation surtout au retard 1, mais qui est
négative. Ce résultat met en doute sur la présence d’un comportement mimétique, car selon
Hirshleifer, Subrahmanyam et Titman (1994) le volume échangé par les investisseurs mal
informés à la date t est positivement corrélé avec le volume échangé par les investisseurs bien
informés à la date t-1.
Comme pour les rendements, nous avons étudié la matrice de corrélation des volumes, les
résultats sont reportés dans l’annexe n° 15.
On constate des corrélations positives entre les titres. Cependant les coefficients sont faibles
(99% des coefficients sont inférieurs à 50%) et varies entre 0.038 et 0.613. Ce dernier est
enregistré (tout comme pour les rendements) entre la société générale et BNP Paribas qui
appartiennent au même secteur à savoir le secteur bancaire. Les faibles corrélations entre les
titres appartenant à des secteurs différents favorisent les stratégies de diversification des
portefeuilles pour diminuer les risques.
7
Les coefficients de corrélation présentés dans le tableau n° sont divisés par 10-2
115
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Le test de corrélation n’est pas suffisant pour affirmer l’existence d’un comportement
mimétique, pour cette raison en fait recours à d’autres tests économétriques d’une plus
grande puissance.
2. La corrélation prix-volume :
Plusieurs articles présentent des tests de dépendance simple entre le volume et les variations
de prix. On peut notamment citer Epps et Epps (1976). D’autres articles testent la dépendance
entre le volume et la valeur absolue des variations des prix. Enfin, une troisième série
d’articles montre une corrélation positive entre le volume est le carré des variations des prix,
comme Clark (1973). Dans tous les cas, les auteurs trouvent des corrélations positives entre
les grandeurs testées.
Lee et Roy (2002) ont examiné la relation contemporaine ainsi que la relation dynamique
entre le rendement et le volume pour étudier le phénomène de contagion (spill over) sur les
marchés domestiques et ainsi qu’entre les marchés internationaux.
Pour étudier la relation contemporaine entre le rendement et le volume, ils ont estimé le
système suivant :
Rt = a0 + a1 Vt + a2 Vt-1 + a3 Rt-1 + et
Vt = b0 + b1 Rt + b2 Vt-1 + b3 Vt-2 + µt
Nous avons estimé ce système pour notre échantillon, les résultats sont reportés dans le
tableau n° 16
116
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
117
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
On remarque que pour 18 entreprises (45% de notre échantillon) les coefficients a 1, a2, a 3 et b1
ne sont pas significatifs, ce qui signifie que le cours en t n’est pas expliqué ni par le volume
en t, ni le volume retardé ni par cours retardé (résultat déjà conclu dans la section précédente).
Pour le reste de l’échantillon, on remarque une relation contemporaine positive (dans la
plupart des cas) entre le rendement et le volume échangé (coefficients a 1 et b1 significatifs).
Pour ces titres (la plupart), le rendement n’est pas expliqué par le volume retardé d’une
période.
Le volume échangé est expliqué par le volume passé (retardé d’une ou de deux périodes) pour
tous les titres (à l’exception de Carrefour). Un volume élevé pendant une période est donc
suivi par une augmentation du volume échangé durant les périodes suivantes. Ce résultat
confirme la proposition de Hirshleifer, Subrahmanyam et Titman (1994) qui affirme que le
volume échangé par les investisseurs non informés (suiveurs) à une période est positivement
corrélé avec le volume échangé par les investisseurs informés (meneurs) pendant la période
précédente.
Pour l’indice CAC 40, le seul coefficient significatif est b 3, donc seul le volume retardé de
deux périodes qui peut expliquer le volume d’échange. Donc il n’existe pas une relation
contemporaine entre le rendement et le volume d’échange.
Les résultats ne sont pas identiques pour les différents titres, certains éprouvent l’existence
d’un comportement imitatif et d’autre non. Pour cela, nous avons envisagé de mener un test
de causalité qui met en évidence la relation dynamique entre le rendement et le volume.
L’hypothèse nulle H0 désigne que Xt ne cause pas Yt. Si H0 est rejetée, alors Xt cause Yt au
sens de Granger. Ceci signifie que la prédictibilité de la série Y t est améliorée lorsque les
informations courantes et passées relatives à Xt sont incorporées dans l’analyse.
La statistique du test de causalité est la suivante :
118
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Où :
SCRr : somme des carrés des résidus du modèle contraint
SCRu : somme des carrés des résidus du modèle non contraint
P : nombre de retards
n : nombre d’observations
k : nombre de variables indépendantes.
Sous H0 on a F suit une loi de Fisher ; donc F doit être comparée à F* (k, n-k-1). Lorsque
F>F*, on rejette l’hypothèse nulle et on accepte donc la causalité entre les deux variables.
e=4 e=8 e = 12
Hypothèse nulle H0
F-statistic probabilité F-statistic probabilité F-statistic probabilité
AC : Le volume ne cause pas le cours 0.526 0.716 0.287 0.970 0.645 0.804
Le cours ne cause pas le volume 1.948 0.099 1.159 0.320 0.955 0.489
AF: Le volume ne cause pas le cours 0.015 0.958 0.329 0.955 0.309 0.988
Le cours ne cause pas le volume 0.084 0.987 0.339 0.950 0.581 0.858
AGF: Le volume ne cause pas le cours 1.700 0.147 0.890 0.523 0.918 0.526
Le cours ne cause pas le volume 0.156 0.960 0.896 0.518 0.761 0.691
AI: Le volume ne cause pas le cours 2.333 0.053 1.707 0.092 1.520 0.109
Le cours ne cause pas le volume 1.764 0.133 1.441 0.174 1.238 0.250
BNP: Le volume ne cause pas le cours 0.313 0.868 0.702 0.689 0.945 0.499
Le cours ne cause pas le volume 2.983 0.018 2.684 0.006 2.751 0.001
BN: Le volume ne cause pas le cours 6.415** 4.1e-5 3.202** 0.001 2.635 0.001
Le cours ne cause pas le volume 0.656 0.622 0.835 0.571 0.587 0.853
CAP: Le volume ne cause pas le cours 0.781 0.537 0.573 0.800 0.501 0.915
Le cours ne cause pas le volume 0.787 0.533 0.966 0.460 0.811 0.683
CA: Le volume ne cause pas le cours 1.694 0.148 2.593 0.008 2.180 0.010
Le cours ne cause pas le volume 1.044 0.383 1.139 0.333 1.332 0.193
CGE: Le volume ne cause pas le cours 1.154 0.329 1.289 0.244 1.198 0.278
Le cours ne cause pas le volume 1.306 0.265 1.210 0.288 0.938 0.507
CO: Le volume ne cause pas le cours 2.570 0.036 1.418 0.183 1.397 0.159
Le cours ne cause pas le volume 0.544 0.702 0.611 0.768 0.684 0.767
CS: Le volume ne cause pas le cours 0.926 0.447 1.368 0.205 1.465 0.130
Le cours ne cause pas le volume 4.766* 0.0008 3.256** 0.001 2.893 0.0005
DG: Le volume ne cause pas le cours 1.635 0.162 1.213 0.287 1.057 0.393
Le cours ne cause pas le volume 0.868 0.482 0.525 0.838 0.429 0.952
DX: Le volume ne cause pas le cours 0.313 0.869 0.558 0.812 0.599 0.843
Le cours ne cause pas le volume 2.256 0.060 1.522 0.144 1.263 0.234
EAD: Le volume ne cause pas le cours 0.476 0.752 0.999 0.434 1.146 0.317
Le cours ne cause pas le volume 1.957 0.098 1.517 0.146 1.055 0.394
EF: Le volume ne cause pas le cours 0.976 0.419 1.532 0.141 1.486 0.122
Le cours ne cause pas le volume 1.821 0.122 1.075 0.377 1.074 0.377
EN: Le volume ne cause pas le cours 1.301 0.267 0.931 0.489 2.179 0.010
Le cours ne cause pas le volume 2.576 0.026 1.458 0.167 1.579 0.091
EX: Le volume ne cause pas le cours 4.225** 0.002 2.612 0.007 2.083 0.015
Le cours ne cause pas le volume 3.668** 0.005 2.925 0.003 2.794 0.0008
FP: Le volume ne cause pas le cours 0.531 0.712 0.634 0.748 0.746 0.706
Le cours ne cause pas le volume 2.695 0.029 1.999 0.043 1.422 0.148
FTE: Le volume ne cause pas le cours 1.619 0.166 1.352 0.212 1.117 0.340
Le cours ne cause pas le volume 1.072 0.368 0.879 0.532 0.708 0.744
119
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
GLE: Le volume ne cause pas le cours 0.167 0.955 0.221 0.987 0.245 0.995
Le cours ne cause pas le volume 0.098 0.983 0.070 0.999 0.055 1.000
HO: Le volume ne cause pas le cours 2.218 0.064 1.990 0.044 2.526 0.026
Le cours ne cause pas le volume 3.272** 0.011 1.878 0.059 1.571 0.093
LG: Le volume ne cause pas le cours 0.696 0.594 0.935 0.486 1.049 0.399
Le cours ne cause pas le volume 1.380 0.238 1.171 0.312 1.012 0.434
MC: Le volume ne cause pas le cours 0.429 0.787 1.061 0.387 0.890 0.556
Le cours ne cause pas le volume 5.928* 9.9e-5 3.538** 0.0004 2.491 0.003
ML: Le volume ne cause pas le cours 0.579 0.677 0.413 0.913 0.405 0.962
Le cours ne cause pas le volume 0.849 0.493 0.819 0.585 0.597 0.845
MMB: Le volume ne cause pas le cours 3.242** 0.011 1.447 0.172 1.698 0.061
Le cours ne cause pas le volume 0.303 0.875 0.804 0.589 1.373 0.171
MMT: Le volume ne cause pas le cours 2.768 0.026 0.464 0.881 0.353 0.978
Le cours ne cause pas le volume 1.245 0.289 1.165 0.316 0.960 0.484
OR: Le volume ne cause pas le cours 2.768 0.026 1.636 0.109 1.622 0.079
Le cours ne cause pas le volume 1.245 0.289 1.646 0.107 1.302 0.210
PP: Le volume ne cause pas le cours 1.762 0.133 1.914 0.054 1.540 0.103
Le cours ne cause pas le volume 1.845 0.177 1.341 0.218 0.939 0.506
PUB: Le volume ne cause pas le cours 0.349 0.844 0.553 0.816 0.466 0.934
Le cours ne cause pas le volume 0.372 0.828 0.622 0.759 0.513 0.907
RI: Le volume ne cause pas le cours 2.109 0.077 1.147 0.328 1.037 0.410
Le cours ne cause pas le volume 0.583 0.674 0.607 0.772 0.571 0.866
RNO: Le volume ne cause pas le cours 0.354 0.841 0.265 0.976 0.445 0.945
Le cours ne cause pas le volume 0.527 0.715 0.777 0.622 0.847 0.601
SAN: Le volume ne cause pas le cours 0.540 0.705 0.497 0.858 0.381 0.970
Le cours ne cause pas le volume 0.527 0.715 0.579 0.795 0.626 0.821
SGO: Le volume ne cause pas le cours 0.813 0.516 0.911 0.505 1.544 0.101
Le cours ne cause pas le volume 2.029 0.087 2.059 0.036 1.695 0.062
SK: Le volume ne cause pas le cours 4.100** 0.002 2.419 0.013 2.229 0.008
Le cours ne cause pas le volume 0.119 0.975 0.556 0.814 0.679 0.772
STM: Le volume ne cause pas le cours 0.708 0.586 0.669 0.718 0.808 0.641
Le cours ne cause pas le volume 2.394 0.048 1.301 0.238 1.131 0.329
SU: Le volume ne cause pas le cours 0.461 0.763 0.525 0.837 0.727 0.725
Le cours ne cause pas le volume 3.051** 0.016 3.264** 0.001 2.216 0.009
SZE: le volume ne cause pas le cours 2.219 0.064 2.045 0.038 1.376 0.170
Le cours ne cause pas le volume 2.390 0.048 1.59 0.122 1.326 0.196
TF1: Le volume ne cause pas le cours 1.029 0.390 0.869 0.541 0.966 0.478
Le cours ne cause pas le volume 0.470 0.757 0.458 0.885 0.823 0.626
TMM: Le volume ne cause pas le cours 4.03** 0.002 2.945 0.0028 2.272 0.007
Le cours ne cause pas le volume 1.488 0.203 1.449 0.171 1.182 0.289
UG: Le volume ne cause pas le cours 1.018 0.396 0.789 0.612 0.776 0.675
Le cours ne cause pas le volume 0.649 0.627 0.888 0.525 0.828 0.621
CAC40: Le volume ne cause pas le cours 0.271 0.896 0.246 0.981 0.250 0.995
Le cours ne cause pas le volume 0.486 0.745 0.234 0.984 0.311 0.987
NB : *, ** correspondent respectivement à la significativité au seuil 1% et 5%.
D’après le tableau, on remarque pour la majorité des titres ainsi pour l’indice CAC 40, le
rejet tant du lien cours-volume que du lien volume-cours. Nous ne décelons donc aucune trace
de causalité directe entre le cours et le volume. Faut-il conclure à l’absence de tout effet de
mimétisme ?
Pour répondre à cette interrogation, en entent mettre en œuvre, dans ce qui suit, les tests sur la
persistance des effets ARCH en présence ou non de la variable volume.
120
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Moschetto (1998), en s’inspirant de l’étude de Najaud et Yung (1991) qui est similaire à celle
de Lamoureux et Lastrapes (1990) mais appliquée sur le marché des contrats à terme, a
utilisé le modèle GARCH (1,1) pour étudier empiriquement le comportement mimétique sur
des données du notionnel Matif à travers la relation prix-volume.
Avec
Nous allons, donc, s’inspirer de cette étude pour proposer un modèle qui décrit le
comportement mimétique sur le marché Français.
121
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Les innovations du processus ARMA sont supposés avoir une densité normale, tandis que la
variance conditionnelle est modélisée par un processus GARCH.
Les résultats de l’estimation sont donnés par le tableau n° 18. Les deux dernières lignes
représentent le Skewness et le Kurtosis calculés sur les résidus du modèle ARMA-GARCH
estimé.
µ θ Φ ζ α β α+ β S K
AC 0.068 0.924 -0.954 0.050 0.065 0.922
0.982 -0.258 5.452
[2.232]* [25.793]* [-32.40]* [5.60]* [12.10]* [14.04]*
AF 0.057 0.020 0.034 0.077 0.110 0.885
0.995 -0.290 5.987
[1.064] [0.737] [1.237] [3.511]* [10.105]* [76.90]*
AGF 0.088 -0.417 0.365 0.0178 0.067 0.929
0.996 -0.045 4.331
[2.742]* [-1.341] [1.143] [3.461]* [8.452]* [110.19*]
AI 0.0439 0.7829 -0.872 0.0123 0.049 0.929
0.995 -0.609 7.492
[2.158]** [12.387]* [-17.95]* [2.876]* [8.679]* [181.18]*
BNP 0.056 0.948 -0.987 0.0296 0.069 0.922
0.991 -0.318 6.116
[4.487]* [81.67]* [-194.4]* [-4.405]* [8.289]* [117.17]*
BN 0.035 0.652 -0.718 0.028 0.077 0.912
0.989 0.271 6.761
[1.312] [4.017]* [-4.83]* [6.929]* [13.712]* [168.6]*
CAP 0.0012 -0.0056 0.054 0.0259 0.0351 0.962
0.997 -0.338 6.689
[0.0164] [-0.211] [1.954]*** [2.594]* [7.209]* [205.4]*
CA -0.006 0.654 -0.694 0.019 0.058 0.935
0.993 0.036 4.596
[-0.183] [3.307]* [-3.665]* [3.202]* [8.678]* [132.02]*
CGE -0.040 0.076 -0.048 0.144 0.068 0.921
0.989 -0.312 6.935
[-0.497] [0.169] [-0.108] [6.708]* [7.432]* [94.35]*
CO -0.017 0.022 -0.063 0.026 0.047 0.941
0.988 0.013 4.318
[-0.496] [0.803] [-2.492]** [2.961]* [6.278]* [105.30]*
CS 0.080 0.0159 -0.030 0.038 0.084 0.914
0.998 0.114 6.057
[1.711]*** [0.594] [1.059] [2.887]* [9.129]* [107.03]*
DG 0.131 -0.043 -0.079 0.009 0.015 0.979
0.994 0.449 5.235
[3.970]* [-1.71]*** [-3.659]* [3.913]* [5.540]* [320.3]*
DX 0.093 0.925 -0.947 0.015 0.060 0.937
0.997 -0.282 7.930
[3.730]* [21.75]* [-26.630]* [3.665]* [8.837]* [155.5]*
EAD 0.121 0.052 0.005 0.073 0.093 0.900
0.993 0.109 4.309
[2.159]** [1.940]*** [0.193] [3.355]* [9.165]* [87.903]*
EF 0.085 0.288 -0.50 0.095 0.092 0.88
0.972 0.200 7.624
[3.072]* [2.598]* [-5.197]* [5.290]* [13.243]* [85.649]*
EN 0.079 -0.918 0.947 0.031 0.081 0.914
0.995 -0.187 5.743
[2.234]** [-22.152]* [28.85]* [5.723]* [9.205]* [120.36]*
EX 0.042 -0.920 0.910 0.014 0.066 0.932
0.998 -0.081 3.984
[0.977] [-14.83]* [13.712]* [1.999]** [8.170]* [127.27]*
FP 0.080 0.58 -0.675 0.025 0.084 0.908
0.992 -0.162 3.520
[2.982]* [4.981]* [-6.333]* [2.838]* [6.774]* [69.687]*
FTE -0.038 -0.037 0.058 0.033 0.053 0.943
0.996 -0.017 6.209
[-0.695] [-1.471] [2.128]** [4.205]* [7.200]* [121.59]*
GLE 0.097 0.922 -0.944 0.025 0.086 0.911
0.997 -0.235 4.247
[3.468]* [24.987]* [-30.021]* [2.954]* [7.719]* [87.085]*
HO 0.042 -0.028 -0.120 0.020 0.051 0.94 0.991 -0.132 4.435
122
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
123
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
µ θ Φ ζ α β δ α+ β S K
0.070 0.643 -0.689 0.081 0.085 0.892 0.0041
AC 0.977 -0.150 4.449
[1.781]*** [3.380]* [-3.916]* [4.735]* [10.52]* [18.375]* [14.891]*
-0.129 -0.034 0.020 3.027 0.215 0.391 0.027
AF 0.606 -0.225 6.182
[-1.973]** [-1.028] [0.745] [24.25]* [6.919]* [13.412]* [19.45]*
0.036 -0.394 0.339 0.012 0.055 0.939 0.004
AGF 0.994 -0.028 3.916
[1.418] [-1.475] [1.237] [3.725]* [7.92]* [136.07]* [19.76]*
0.014 0.623 -0.747 0.566 0.175 0.639 0.010
AI 0.814 -0.593 6.916
[0.505] [6.896]* [-10.49]* [108.47]* [8.551]* [46.53]* [31.151]*
0.041 -0.0107 -0.013 2.365 0.127 0.471 0.020
BNP 0.598 -0.089 5.736
[0.541] [-0.030] [0.038] [8.62]* [4.312]* [7.845]* [9.697]*
0.005 0.535 -0.662 0.495 0.208 0.568 0.007
BN 0.776 0.054 6.286
[0.215] [4.510]* [-6.66]* [7.620]* [9.141]* [14.11]* [29.45]*
-0.0328 -0.024 0.048 4.585 0.181 0.433 0.0389
CAP 0.614 -0.064 4.784
[-0.364] [-0.94] [1.487] [16.10]* [5.715]* [12.028]* [23.50]*
-0.050 -0.019 -0.023 2.651 0.103 0.467 0.024
CA 0.57 -0.128 4.806
[-0.645] [-0.053] [-0.063] [105.59]* [3.807]* [14.81]* [7.790]*
0.010 -0.096 0.115 0.061 0.035 0.957 0.009
CGE 0.992 -0.247 6.380
[0.128] [-0.146] [0.176] [3.758]* [7.102]* [152.81]* [15.63]*
-0.020 0.013 -0.10 0.025 0.029 0.956 0.009
CO 0.985 0.0341 3.657
[-0.607] [0.509] [-3.88]* [2.537]** [5.118]* [100.13]* [16.808]*
0.076 0.010 -0.039 0.478 0.242 0.699 0.016
CS 0.941 0.381 7.840
[1.519] [0.328] [-1.395] [9.406]* [7.455]* [29.02]* [8.171]*
0.092 -0.068 -0.120 0.746 0.22 0.530 0.011
DG 0.75 0.692 7.511
[3.336]* [-2.50]** [-3.845]* [11.30]* [9.45]* [19.76]* [22.35]*
0.015 0.038 -0.021 1.099 0.271 0.457 0.011
DX 0.728 -0.253 5.849
[0.311] [0.076] [-0.043] [32.61]* [9.386]* [31.44]* [10.31]*
0.026 -0.012 -0.044 0.143 0.154 0.824 0.015
EAD 0.978 0.059 3.714
[0.704] [-0.413] [-1.69]*** [4.763]* [9.098]* [49.702]* [14.83]*
0.049 0.216 -0.46 0.050 0.052 0.928 0.008
EF 0.98 -0.059 6.599
[1.844]*** [2.115]** [-5.09]* [5.809]* [9.771]* [131.24]* [19.891]*
0.048 0.128 -0.098 3.507 0.119 0.407 0.027
EN 0.526 -0.039 5.480
[0.566] [0.205] [-0.156] [41.68]* [4.570]* [12.43]* [7.896]*
-0.0763 0.259 -0.316 4.950 0.129 0.446 0.051
EX 0.575 0.072 6.335
[-0.756] [0.663] [-0.816] [5.411]* [3.746]* [4.932]* [29.62]*
0.076 0.555 -0.673 0.797 0.270 0.456 0.009
FP 0.726 -0.020 3.763
[2.543]** [5.766]* [-8.324]* [8.449]* [6.172]* [9.855]* [8.629]*
FTE -0.104 -0.038 0.042 7.557 0.112 0.466 0.063 0.578 0.294 5.656
124
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
On remarque que le coefficient δ positif et significatif au seuil de 1% pour tous les titres de
l’échantillon ainsi que pour l’indice CAC 40. Ceci signifie que l’augmentation du volume
échangé a pour effet une augmentation de la volatilité de la rentabilité du titre en question. Le
signe positif du coefficient δ est conforme aux résultats de Lamoureux et Lastrapes (1990).
La significativité de δ est compatible avec la notion du mimétisme. En effet, comme on l’a
démontré dans le chapitre précédent, le meneur peut agir indirectement sur le cours d’un actif
en passant des ordres d’achat de volume inhabituel. Ce comportement est suivi par les autres
investisseurs et entraînera une variation du cours de l’actif en question.
On remarque que l’effet GARCH résiste à l’introduction du volume. En effet, α et β testent
significatifs au seuil de 1% ou de 5% pour tous les titres de l’échantillon étudié. Ces résultats
confirment ceux de Moschetto (1998), on peut donc déduire que l’effet GARCH est
compatible avec l’influence du volume. Toutefois, on peut remarquer que la persistance de
125
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
l’effet GARCH diminue pour tous les titres de l’échantillon. En effet, on constate une
diminution de (α + β) pour toutes les séries. Les effets GARCH (ou la persistance de la
volatilité) perdent alors de leur importance en introduisant le volume courant dans la structure
de l’information conditionnelle. La persistance de la volatilité est donc expliquée en partie par
les volumes échangés.
Les deux dernières lignes du tableau font monter le Skewness et le Kurtosis. On remarque que
les valeurs diminuent avec l’introduction du volume dans l’équation de la variance. Ce
résultat correspond à celui de Lamoureux et Lastraps (1990) qui ont remarqué que le volume
explique la non normalité des distributions des rendements.
µ θ Φ ζ α β δ α+ β S K
0.068 0.924 -0.95 0.049 0.065 0.923 0.0004
AC 0.988 -0.261 5.451
[2.19]** [25.54]* [-32.01]* [5.276]* [11.24]* [130.46]* [0.285]
0.052 0.019 0.033 0.075 0.098 0.894 0.005
AF 0.992 -0.296 5.934
[0.961] [0.692] [1.198] [3.453]* [9.132]* [76.05]* [4.983]*
0.084 -0.395 0.343 0.019 0.061 0.933 0.003
AGF 0.994 0.002 4.244
[2.66]* [-1.14] [0.968] [3.946]* [7.985]* [116.53]* [4.415]*
0.043 0.783 -0.87 0.011 0.049 0.947 -0.0006
AI 0.996 -0.605 7.406
[2.168]** [12.47]* [-18.05]* [2.58]* [8.83]* [184.46]* [-0.65]
0.092 0.258 -0.334 0.396 0.233 0.646 0.006
BNP 0.879 -0.188 5.197
[2.845]* [1.657]*** [-2.20]** [79.10]* [9.352]* [39.91]* [4.695]*
0.025 0.651 -0.717 0.022 0.064 0.926 0.003
BN 0.99 0.191 6.319
[0.94] [3.948]* [-4.760]* [5.651]* [11.35]* [161.53]* [6.344]*
0.0003 -0.008 0.051 0.025 0.032 0.964 0.012
CAP 0.996 -0.380 7.021
[0.042] [-0.318] [1.746]*** [2.728]* [6.30]* [194.19]* [4.32*]
-0.003 0.695 -0.735 0.017 0.055 0.939 0.003
CA 0.994 0.005 4.364
[-0.122] [3.789]* [-4.229]* [3.146]* [8.028]* [132.10]* [3.937]*
-0.046 0.011 0.015 0.120 0.052 0.937 0.013
CGE 0.989 -0.291 6.692
[-0.566] [0.023] [0.030] [5.587]* [6.732]* [105.61]* [4.292]*
-0.023 0.024 -0.070 0.021 0.044 0.946 0.0041
CO 0.99 -0.014 4.209
[-0.675] [0.852] [-2.64]* [2.343]** [5.597]* [98.48]* [3.924]*
0.086 0.015 -0.029 0.033 0.076 0.922 0.006
CS 0.998 0.170 6.182
[1.816]*** [0.579] [-1.036] [2.82]* [8.034]* [98.32]* [3.013]*
0.121 -0.041 -0.07 0.008 0.006 0.988 0.007
DG 0.994 0.476 4.735
[3.621]* [-1.72]*** [-3.06]* [4.803]* [2.894]* [380.34]* [11.20]*
0.095 0.022 -0.008 0.4512 0.223 0.669 0.008
DX 0.892 -0.319 8.090
[2.205]** [0.048] [-0.018] [9.851]* [8.544]* [25.83]* [17.75]*
0.112 0.047 0.011 0.107 0.094 0.892 0.01
EAD 0.986 0.104 4.106
[1.961]** [1.684]* [0.436] [4.012]* [7.76]* [70.43]* [4.823]*
0.092 0.0252 -0.471 0.072 0.072 0.909 0.004
EF 0.981 0.241 7.871
[3.184]* [2.181]** [-4.578]* [4.88]* [9.961]* [92.61]* [5.181]*
0.076 0.246 -0.207 0.024 0.068 0.927 0.004
EN 0.995 -0.118 5.221
[1.919] [0.664] [-0.551] [4.730]* [8.201]* [122.6]* [9.662]*
0.036 0.899 -0.914 0.014 0.062 0.935 0.001
EX 0.997 -0.082 4.031
[0.95] [11.01]* [-12.168]* [2.004]** [7.84]* [129.9]* [1.215]
0.073 0.579 -0.672 0.019 0.071 0.922 0.003
FP 0.993 -0.176 3.514
[2.75]* [4.87]* [-6.24]* [2.616]* [6.213]* [76.07]* [3.295]*
-0.044 -0.036 0.056 0.038 0.054 0.941 0.006
FTE 0.995 -0.032 6.083
[-0.797] [-1.43] [1.99]** [4.34]* [6.870]* [112.69]* [3.486]*
GLE 0.093 0.929 -0.94 0.023 0.081 0.916 0.003 0.997 -0.227 4.203
126
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
On remarque que, pour les titres : Accor, Air liquide, Vivendi et Suez, le coefficient δ n’est
pas significatif, donc la volatilité est exprimée par le volume présent et le volume retardé n’a
pas d’effet sur la volatilité.
Pour les autres titres, le coefficient δ est positif et significatif au seuil de 1% et 5%. C’est le
volume d’hier qui a un effet sur la volatilité d’aujourd’hui.
Globalement, on peut conclure à l’existence du comportement mimétique pour tous les titres
étudiés ainsi que pour l’indice CAC 40. En effet, le volume est significatif au moins au retard
0 ou au retard 1 pour tous les titres.
Conclusion :
127
Chapitre 3 : Validation empirique sur le marché boursier français
Ce chapitre était un chapitre purement empirique. Son but essentiel était l’étude de
l’efficience et du mimétisme au sein de la Bourse de Paris.
Nous avons, tout d’abord, étudié les propriétés statistiques des séries. Plusieurs conclusions
ont été tirées : les séries sont toutes stationnaires, ce qui est un résultat classique dans la
littérature financière. Nous avons aussi décelé le caractère leptokurtique des distributions de
rendements. En plus, un test d’hétéroscédasticité sur les séries de rentabilités montre
l’existence d’un effet GARCH.
Nous avons envisagé d’examiner l’efficience du marché Français. Quatre tests de la forme
faible ont été alors appliqués : le test d’autocorrélation, le test de runs, le test de rapport de
variance et le test BDS. Tous ces tests ont abouti au même résultat : les rentabilités sont
indépendantes. Le marché boursier français est donc efficient au sens faible.
Ce résultat nous a poussé à tester la deuxième forme de l’efficience à savoir la forme semi
forte. Nous avons étudié l’impact de l’annonce de distribution de dividendes sur l’évolution
des cours boursiers, et ce en suivant la méthodologie classique des études événementielles. La
méthode des résidus moyens cumulés nous a conduit au résultat suivant : la Bourse de Paris
n’est pas efficiente au sens semi fort.
Enfin, nous avons étudié le comportement mimétique sur le marché financier français. Quatre
moyens ont été choisis : le test de corrélation et cross-corrélation, la corrélation prix-volume,
le test de causalité de Granger et la corrélation prix-volatilité à travers les modèles de type
GARCH. Les résultats paraissent divergents : le test de Granger n’a détecté aucune trace de
mimétisme. Ce résultat est nuancé par celui du test de corrélation prix-volume et prix-
volatilité. En effet ces deux tests, ont détecté un comportement imitatif au sein de la Bourse
de Paris.
Ces résultats sont un peu ambigus, et confirment le flou attaché aux études sur le mimétisme.
Cependant, on peut confirmer l’existence de ce phénomène au moins au retards 0 et 1.
128