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Perspectives

du commerce mondial
et statistiques
Avril 2024
À propos de l’OMC

L’Organisation mondiale du commerce est l’organisme


international qui s’occupe des règles régissant le commerce
entre les Membres de l’OMC. Sa principale fonction est de
favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité
et la liberté des échanges ainsi que l’égalité de conditions entre
tous ses Membres.
Table des matières

1. Résumé analytique 2

2. Le commerce en 2023 et les perspectives pour 2024 et 2025 3

3. Facteurs déterminants du commerce 5

4. Détails des prévisions sur le commerce 11

5. Risques qui pèsent sur les perspectives 15

6. Commerce en valeur 17

a. Commerce des marchandises 17


b. Commerce des services commerciaux 21

7. Chaînes de valeur mondiales et fragmentation manifeste 29

8. Analyse : La crise du canal de Suez 33

9. Tableaux de l’appendice 39

Tableau 1 de l’appendice : 39
Commerce mondial des marchandises : principaux exportateurs
et importateurs, 2023
Tableau 2 de l’appendice : 40
Commerce des marchandises : principaux exportateurs et importateurs
à l’exclusion du commerce intra-UE, 2023
Tableau 3 de l’appendice : 41
Principaux exportateurs et importateurs de services commerciaux, 2023
Tableau 4 de l’appendice : 42
Principaux exportateurs et importateurs de services commerciaux
à l’exclusion du commerce intra-UE, 2023
Tableau 5 de l’appendice : 43
Principaux exportateurs de services fournis par voie numérique, 2023

10. Bibliographie 44

1
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Résumé analytique
• Le volume du commerce mondial des marchandises devrait augmenter de
2,6% en 2024 et de 3,3% en 2025, après une baisse plus importante que
prévu de -1,2% en 2023. La demande d’importations en termes réels a été
faible en 2023 dans la plupart des régions, en particulier en Europe, mais aussi
en Amérique du Nord et en Asie. Les principales exceptions ont été le Moyen-
Orient et la région de la Communauté d’États indépendants (CEI), où il y a eu une
poussée des importations.

• La croissance du PIB réel mondial aux taux de change du marché a ralenti,
tombant de 3,1% en 2022 à 2,7% en 2023, mais devrait rester globalement
stable au cours des deux prochaines années, à 2,6% en 2024 et à 2,7% en
2025. Le contraste entre la croissance régulière du PIB et le ralentissement du
volume des échanges de marchandises est lié aux pressions inflationnistes,
qui ont pesé sur la consommation de biens à forte intensité de commerce, en
particulier dans les principaux pays négociants.

• La valeur en dollars EU du commerce mondial des marchandises a perdu 5%


en 2023 pour s’établir à 24 010 milliards de dollars EU, mais cette baisse a été
en grande partie compensée par une forte augmentation du commerce des
services commerciaux, qui a progressé de 9% pour atteindre 7 540 milliards
de dollars EU. La baisse des exportations de marchandises était en partie due à la
chute des prix des produits de base, notamment le pétrole et le gaz. Les échanges
de services commerciaux ont quant à eux été stimulés par la reprise des voyages
internationaux et la forte progression des services fournis par voie numérique.

• Le commerce mondial a fait preuve d’une résilience remarquable ces


dernières années, malgré plusieurs chocs économiques majeurs. À la fin de
2023, le volume des échanges de marchandises était en hausse de 6,3% par
rapport à 2019. Les services commerciaux ont également augmenté, avec des
valeurs annuelles en dollars EU en hausse de 21% entre 2019 et 2023.

• En 2024 et 2025, l’inflation devrait progressivement se tasser, permettant


aux revenus réels de croître à nouveau dans les économies avancées, ce
qui stimulera la consommation de produits manufacturés. Une reprise de la
demande de produits marchands en 2024 est déjà perceptible. Cette progression
est liée à l’augmentation de la consommation des ménages résultant de
l’amélioration des perspectives de revenus.

• Les risques qui pèsent sur les prévisions sont orientés à la baisse en raison
des tensions géopolitiques actuelles et de l’incertitude politique. Le conflit au
Moyen-Orient a perturbé les expéditions maritimes entre l’Europe et l’Asie, tandis
que des tensions ailleurs pourraient entraîner une fragmentation des échanges.
La montée du protectionnisme est un risque supplémentaire qui pourrait
compromettre la reprise des échanges en 2024 et 2025.

2
La croissance du commerce devrait s’accélérer
progressivement en 2024 malgré les conflits
régionaux et les tensions géopolitiques

Le commerce en 2023 et les perspectives


pour 2024 et 2025
Le volume du commerce mondial des marchandises de combustibles. La faiblesse de la demande a
devrait augmenter de 2,6 % en 2024 et de 3,3 % en entraîné une réduction des volumes d’exportation
2025, la demande de biens échangés rebondissant en Europe et empêché une reprise plus forte en
après une contraction en 2023. Le volume du Asie, tandis que la situation dans les autres régions
commerce a perdu 1,2 % l’année dernière après était mitigée. Si les prévisions se confirment, l’Asie
avoir enregistré une croissance de 3,0 % en 2022 contribuera davantage à la croissance du volume
malgré le déclenchement de la guerre en Ukraine. des échanges en 2024 et 2025.
Les effets persistants des prix élevés de l’énergie
et de l’inflation ont surtout fortement pesé sur la Comme le montre le graphique 1, le volume du
demande de produits manufacturés à forte intensité commerce des marchandises a été bien supérieur
de commerce, mais celle-ci devrait se redresser à son niveau d’avant la pandémie tout au long de
progressivement au cours des deux prochaines l’année 2023 et n’a connu qu’une légère baisse au
années, à mesure que les pressions inflationnistes quatrième trimestre par rapport au premier trimestre
s’atténueront et que les revenus réels des ménages 2022 (-0,6 %). Le pic du volume des échanges au
s’amélioreront. troisième trimestre 2022 pourrait en partie refléter
les fortes hausses des prix des produits de base
La baisse relativement faible de 1,2 % du survenues au cours de l’année, lorsque celles-ci
commerce des marchandises en 2023 masque n’ont pas été entièrement prises en compte dans
de fortes variations régionales, la demande les statistiques commerciales des économies
d’importations ayant chuté en Europe, baissé en déclarantes. En dehors de cette période, on peut
Amérique du Nord, stagné en Asie et augmenté considérer qu’en 2023, les échanges se sont
dans les principales économies exportatrices maintenus à un palier plutôt qu’ils n’ont diminué.

Graphique 1 : Volume du commerce mondial des marchandises, 2015T1-2025T4


Indice du volume corrigé des variations saisonnières, 2015=100

140

130

120

110

100

90

80
2015T1
2015T2
2015T3
2015T4
2016T1
2016T2
2016T3
2016T4
2017T1
2017T2
2017T3
2017T4
2018T1
2018T2
2018T3
2018T4
2019T1
2019T2
2019T3
2019T4
2020T1
2020T2
2020T3
2020T4
2021T1
2021T2
2021T3
2021T4
2022T1
2022T2
2022T3
2022T4
2023T1
2023T2
2023T3
2023T4
2024T1
2024T2
2024T3
2024T4
2025T1
2025T2
2025T3
2025T4

Note : La zone grisée représente à la fois la variation aléatoire et l’évaluation des risques subjective.
Source : OMC et CNUCED pour les données historiques, estimations du Secrétariat de l’OMC pour les prévisions.

3
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

La valeur en dollars EU courants du commerce Contrairement au commerce des marchandises,


mondial des marchandises (mesurée par la la valeur en dollars EU du commerce mondial des
moyenne des exportations et des importations) services commerciaux a augmenté de 9 % en
était en baisse de 5 % en 2023, s’établissant à 2023 pour atteindre 7 540 milliards de dollars EU,
24 010 milliards de dollars EU (voir les tableaux les dépenses consacrées aux voyages et aux
1 et 2 de l’appendice). Le recul des exportations a autres services ayant poursuivi leur reprise
surtout été le fait de la Fédération de Russie, dont après la pandémie de COVID-19. La hausse du
les exportations ont chuté de 28 %, ainsi que des commerce des services a partiellement compensé
économies asiatiques à vocation manufacturière, la contraction du commerce des marchandises en
notamment la Chine (-5 %), le Japon (-4 %) et la 2023, de sorte que les exportations mondiales de
République de Corée (-8 %). Les autres grandes marchandises et de services commerciaux sur la
économies ont enregistré des réductions moins base de la balance des paiements n’ont baissé que
importantes, voire des augmentations modestes, y de 2 % en 2023, s’établissant à 30 800 milliards
compris les États-Unis (-2 %), l’Allemagne (+1 %) de dollars EU (voir le graphique 2).
et le Mexique (+3 %). Dans l’ensemble, les
exportations de l’Union européenne vers le reste du La croissance du PIB mondial a également ralenti
monde ont augmenté de 2 %, tandis que le en 2023, mais pas autant que la croissance
commerce intracommunautaire a perdu 1 %, le total du volume des échanges (voir graphique 3). La
des exportations restant inchangé en dollars EU. croissance du PIB réel (pondérée en fonction des
taux de change) est tombée à 2,7 % en 2023,
Dans le même temps, les importations de contre 3,1 % l’année précédente. La croissance
marchandises ont diminué dans la plupart des du PIB devrait rester globalement stable au cours
économies, en partie sous l’effet de la baisse des des deux prochaines années, tombant à 2,6 % en
prix des produits de base tels que le gaz naturel, 2024 avant de revenir à 2,7 % en 2025.
dont le prix a chuté de 63 % en moyenne en 2023.
Toutes les principales économies ont enregistré Un degré élevé d’incertitude est associé aux
un recul, à l’exception de quelques grands prévisions actuelles en raison du grand nombre
exportateurs d’énergie, parmi lesquels les Émirats de facteurs de risque présents dans l’économie
arabes unis (+7 %), la Fédération de Russie mondiale, notamment les conflits régionaux,
(+10 %) et l’Arabie saoudite (+11 %). les tensions géopolitiques et la montée du

Graphique 2 : Exportations mondiales de marchandises et de services commerciaux, 2018-2023


Milliards de $EU et variation annuelle en %

35 000 40

27
30 000 30

25 000 15 20
10 20 9
20 000 10
3
10 11
15 000 0
-8
10 000 -3 -10
-6

5 000 -20
-17
0 -30
2018 2019 2020 2021 2022 2023

Valeur des exportations de services Valeur des exportations de marchandises


commerciaux (axe de gauche) (axe de gauche)
Croissance des exportations Croissance des exportations de services
de marchandises (axe de droite) commerciaux (axe de droite)

Note : Le commerce des marchandises sur la base de la balance des paiements diffère légèrement du commerce
des marchandises sur la base des registres douaniers.
Source : OMC.

4
Graphique 3 : Volume du commerce des marchandises et croissance du PIB
à l’échelle mondiale, 2018-2025
Variation annuelle en %

10,0 9,6

8,0
6,2
6,0

4,0 3,2 3,3 3,3


2,6 3,0 3,1 2,7 2,6 2,6 2,7
2,0
0,4
0,0

-2,0 -1,2

-4,0 -3,1

-6,0 -5,0
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024P 2025P

Croissance du volume du commerce Croissance du PIB réel aux taux


des marchandises de change du marché
Croissance moyenne du commerce Croissance moyenne du PIB
2010-2022 2010-2022

Note : Les chiffres pour 2024 et 2025 sont des projections. Le commerce des marchandises a augmenté de 2,5 % par an
en moyenne entre 2010 et 2023, tandis que la croissance du PIB a été de 2,7 % en moyenne.
Source : OMC, pour le volume du commerce des marchandises, et estimations consensuelles pour le PIB.

protectionnisme. Cette incertitude est représentée de 2015. Pendant ce temps, le commerce des
par les barres d’erreur du graphique 1, qui sont services commerciaux a également connu une
inclinées dans un sens négatif, car on estime croissance robuste, avec une augmentation de 21 %
que les risques sont orientés à la baisse. Si les de la valeur en dollars EU par rapport à 2019.
prévisions actuelles se confirment, la croissance du
volume des échanges en 2024 pourrait atteindre La COVID-19 a provoqué une baisse de 15,4 %
5,8 % selon le scénario haussier ou -1,6 % selon du volume du commerce des marchandises au
le scénario baissier. cours du deuxième trimestre 2020. Toutefois, dès
le premier trimestre de 2021, les échanges ont
rebondi, enregistrant une hausse de 20,6 % et
Facteurs déterminants dépassant le maximum atteint avant la pandémie.

du commerce En outre, le commerce a joué un rôle crucial pour


faciliter l’acheminement des médicaments et
des produits alimentaires essentiels, aussi bien
Ces dernières années, le commerce mondial
pendant la pandémie que depuis le début de la
a été affecté par une combinaison de facteurs
défavorables, qui ont été collectivement qualifiés guerre en Ukraine.
de « polycrise ». Ces facteurs englobent une série
de chocs au niveau de l’offre et de la demande liés Les conditions macroéconomiques et la guerre en
à la pandémie de COVID-19, des perturbations Ukraine ont fait que des pressions inflationnistes
de la chaîne d’approvisionnement et les effets ont limité les salaires et les revenus réels en 2022
d’une incertitude accrue en matière de politiques et en 2023, en particulier dans les économies
commerciales en raison de rivalités géopolitiques. avancées. Cela a eu à son tour pour effet de
Malgré ces défis, le commerce mondial des réduire la demande d’importations en 2023,
marchandises a fait preuve d’une résilience contribuant à la révision à la baisse des prévisions
remarquable au cours des quatre dernières années. commerciales de l’OMC par rapport à l’année
Le volume du commerce des marchandises au précédente. L’augmentation de la consommation
quatrième trimestre 2023 était encore supérieur de services qui a fait suite à la pandémie peut
de 6,3 % au pic du troisième trimestre 2019, également avoir absorbé certaines dépenses qui
avant la pandémie, et de 19,1 % au niveau moyen étaient auparavant consacrées aux marchandises.

5
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

L’inflation globale a atteint un pic en 2022, mais les récentes décélérations de l’inflation se révèlent
l’inflation de base est restée élevée pendant une durables, les décideurs finiront par réduire les taux
bonne partie de l’année 2023. À l’instar des taux d’intérêt. Cela devrait stimuler les dépenses
d’intérêt, les prix de l’énergie ont semblé réagir d’investissement (bien qu’avec un certain décalage),
avec un certain retard, puisque les augmentations ce qui est très important pour les échanges de
de prix n’ont été répercutées sur les factures de biens d’équipement. À mesure que les pressions
nombreux consommateurs qu’en 2023, bien après sur les coûts s’atténueront et que la confiance des
le pic des prix sur le marché au comptant. Les prix entreprises s’améliorera dans l’UE, la consommation
élevés de l’énergie ont eu une incidence sur les et l’investissement devraient se stabiliser en 2024
coûts de production des produits échangeables et continuer de se renforcer en 2025.
à forte intensité énergétique, tels que les produits
chimiques et autres produits intermédiaires. En Prix et inflation
outre, la réponse des pouvoirs publics consistant
à tenter de juguler l’inflation par un relèvement Les prix des matières premières ont fortement
des taux d’intérêt a également eu un impact : augmenté dans le sillage de la guerre en Ukraine,
les taux d’intérêt réels devenant positifs, les les économies s’efforçant de s’assurer un accès aux
agents économiques comme les ménages et ressources naturelles et aux approvisionnements
les entreprises ont dû tenir compte des coûts alimentaires essentiels. Ces hausses ont attisé
d’emprunt réels dans leurs décisions en matière l’inflation, qui s’accélérait déjà dans les économies
de consommation et d’investissement. avancées en raison des perturbations de la chaîne
d’approvisionnement et des mesures de relance
liées à la pandémie de COVID-19. Les indices des
En 2023, l’« écart » entre la croissance du PIB
prix des produits de base ont reculé par rapport
mondial, qui est restée positive, et la croissance du
aux sommets atteints au second semestre 2022,
volume du commerce mondial des marchandises,
mais au premier trimestre 2024, la plupart d’entre
qui est devenue négative, peut être attribué à
eux étaient encore bien supérieurs aux niveaux
des conditions macroéconomiques plus difficiles,
d’avant la pandémie (voir le graphique 5).
essentiellement dues aux pressions inflationnistes.
L’inflation a eu un impact sur le commerce tant
Au cours des deux premiers mois de 2024, les
au niveau de la composition des produits que
prix mondiaux de l’énergie ont baissé de 41 %
de leur répartition géographique. Premièrement,
en moyenne par rapport à leur pic le plus récent,
l’inflation a conduit à une consommation plus
mais ils sont restés 30 % plus élevés qu’en 2019.
modérée des biens manufacturés, en particulier
Le prix moyen du pétrole brut depuis le début de
ceux à forte teneur en importations, par rapport aux
l’année a également reculé de 30 % par rapport au
services. Deuxièmement, elle a eu un impact plus
pic atteint en 2022, mais il était encore supérieur
prononcé sur les revenus réels et la consommation de 29 % à son niveau de 2019. Les prix du gaz
à l’intérieur de l’UE, en raison de la hausse plus naturel aux États-Unis font exception à cette
marquée des prix de l’énergie dans cette région tendance, avec des prix moyens en janvier-février
que dans les autres économies. Cela a entraîné inférieurs de 4 % à ceux de 2019. En revanche, les
une contraction plus forte du commerce par prix du gaz en Europe et au Japon étaient encore
rapport au PIB mondial, étant donné la part plus en hausse de 84 % et 35 %, respectivement, pour
importante de l’UE dans le commerce mondial des la période correspondante.
marchandises (30 % en 2023) que dans le PIB
mondial (24 % la même année). La combinaison En ce qui concerne les produits et les intrants
de ces deux facteurs (détaillés dans l’encadré 1) agricoles, les prix des denrées alimentaires, des
peut largement expliquer l’écart entre le commerce céréales et des engrais étaient tous nettement plus
et le PIB l’année dernière. élevés en 2024 qu’en 2019, avec des hausses
respectives de 35 %, 45 % et 44 %. Les prix élevés
De manière symétrique, la baisse de l’inflation en de l’énergie en Europe, particulièrement pour le
2024 devrait entraîner un rebond de la gaz naturel, ont eu des effets négatifs persistants
consommation de produits manufacturés, ce qui sur les économies de l’UE, comme l’Allemagne, qui
devrait stimuler la croissance du volume du produisent et exportent des biens manufacturés à
commerce des marchandises en 2024 et 2025. Si forte intensité énergétique.

6
Encadré 1 : Ralentissement de la croissance économique
mondiale et caractère hautement cyclique des flux
commerciaux
À court terme, dans toute économie, la demande réelle de produits marchands est déterminée par
les décisions de dépenses des agents économiques, à savoir les ménages, les entreprises, les
gouvernements et le secteur extérieur. Ces dépenses sont à leur tour influencées par les fluctuations
réelles et attendues du revenu des ménages, des recettes des entreprises et des prix relatifs des
biens produits à l’étranger par rapport à ceux produits au niveau national. Une économie devient
importatrice (exportatrice) nette de marchandises lorsque sa demande de produits est supérieure
(inférieure) à sa production intérieure. La demande mondiale de produits marchands est simplement
la somme des importations de toutes les économies individuelles. En principe, cette somme devrait
être égale à la somme de toutes les exportations, puisque chaque produit importé est fourni par une
économie exportatrice.

On observe depuis longtemps que les différences dans la composition du commerce des marchandises
et du PIB tendent à produire des fluctuations plus marquées dans le premier que dans le second, ce qui
se traduit par une croissance du commerce fortement « procyclique ». En d’autres termes, la croissance
du commerce des marchandises ralentit davantage que celle du PIB en période de ralentissement
économique et peut même devenir négative, comme en 2023. À l’inverse, le commerce rebondit plus
fortement que la production en période de reprise, comme ce fut le cas en 2010 et 2021.

La nature fortement procyclique du commerce peut être attribuée à la part élevée des biens manufacturés
dans le commerce des marchandises (63 % en 2022) par rapport au PIB (28 % en 2022), qui est
principalement basé sur les services. La consommation de produits manufacturés, en particulier les
biens durables et les biens d’équipement, est sensible au revenu disponible réel et aux évolutions
cycliques (BCE, 2018). Lorsque le revenu réel s’érode, les consommateurs reportent plus facilement
l’achat de biens durables, tels que véhicules et appareils électroménagers, qui ont une forte composante
d’importation, plutôt que la consommation de services, qui relève moins du choix du consommateur (par
exemple les loyers, les produits médicaux, etc.).

Les achats de biens durables dépendent aussi plus fortement du crédit, ce qui les rend plus sensibles
aux fluctuations des taux d’intérêt. Face à une baisse de la consommation de produits manufacturés, les
entreprises peuvent également reporter leurs dépenses d’investissements fixes en biens d’équipement.
Des études indiquent que l’investissement est la composante de la demande intérieure ayant la plus
forte intensité d’importations, avec une composante globale moyenne d’importations d’environ 36 %,
suivi par les exportations et la consommation privée (voir le graphique 4).

Graphique 4 : Teneur moyenne en importations des composantes de la demande globale


Part en %

40

35
35,5 %
30

25 27,8 % 27,4 %
20

15

10
11,9 %
5

0
Investissement Exportations Consommation Dépenses publiques

Source : Auboin et Borino (2022), d’après les tableaux d’entrées-sorties WIOD et les calculs des auteurs.

7
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Graphique 5 : Prix mondiaux des produit de base, janvier 2019-mars 2024


Indice 2019 = 100 et $EU par million de Btu

400 80

350 70

300 60

$EU/Million de Btu
Indice 2019 =100

250 50

200 40

150 30

100 20

50 10

0 0
2019M03

2019M03
2019M01

2019M05
2019M07
2019M09
2019M11
2020M01
2020M03
2020M05
2020M07
2020M09
2020M11
2021M01
2021M03
2021M05
2021M07
2021M09
2021M11
2022M01
2022M03
2022M05
2022M07
2022M09
2022M11
2023M01
2023M03
2023M05
2023M07
2023M09
2023M11
2024M01
2024M03

2019M01

2019M05
2019M07
2019M09
2019M11
2020M01
2020M03
2020M05
2020M07
2020M09
2020M11
2021M01
2021M03
2021M05
2021M07
2021M09
2021M11
2022M01
2022M03
2022M05
2022M07
2022M09
2022M11
2023M01
2023M03
2023M05
2023M07
2023M09
2023M11
2024M01
2024M03
Énergie Pétrole brut Aliments Gaz naturel Gaz naturel Gaz naturel
États-Unis Europe Japon
Céréales Engrais

Source : Banque mondiale.

Depuis le début de 2022, les banques centrales bien que le niveau élevé des taux d’intérêt risque
des économies avancées ont relevé les taux de continuer à peser sur l’investissement des
d’intérêt afin d’atténuer les pressions inflationnistes entreprises et les dépenses consacrées aux biens
qui érodaient les revenus et réduisaient la durables pendant un certain temps encore.
consommation de biens, y compris importés (voir
le graphique 6). Les taux d’intérêt aux États-Unis La situation est quelque peu différente au Japon et
sont passés de 0,1 % en février 2022 à 5,4 % en en Chine. Au Japon, l’inflation a atteint un niveau
août 2023, niveau auquel ils sont restés jusqu’en modéré (2,2 % en janvier) après des années de
mars 2024. De même, les taux d’intérêt dans la déflation, mais les taux d’intérêt n’ont été relevés
zone euro sont passés de 0,0 % en juin 2022 à à 0,1 % qu’en mars de cette année, mettant fin à
4,5 % en octobre dernier et se sont maintenus à une politique de longue date de taux négatifs. En
ce niveau. Les banques centrales de nombreuses Chine, les taux d’intérêt ont été ramenés à 3,5 %
économies en développement ont également en 2023 pour empêcher la déflation de s’installer.
relevé leurs taux à des niveaux inégalés depuis des Ces mesures devraient contribuer à stabiliser
années, notamment au Brésil (11,8 % actuellement) l’inflation et les taux d’intérêt à des niveaux bas
et en Afrique du Sud (8,3 % actuellement). dans les deux pays et favoriser la reprise du
commerce en Asie.
Le resserrement de la politique monétaire a
largement réussi à faire baisser l’inflation, mais Croissance du volume du commerce
il sera difficile pour les décideurs de décider du par région
moment où ils assoupliront cette politique. Aux
États-Unis, l’inflation mesurée par l’indice des prix L’Europe est la région qui a le plus contribué à la
à la consommation (IPC) est passée d’un pic de croissance du commerce mondial en volume en
9,1 % en juin 2022 à 3,2 % en février 2024. Dans 2022, mais elle a aussi été la principale responsable
le même temps, l’inflation dans l’UE a chuté d’un de la baisse en 2023 (voir le graphique 7). La
pic de 10,6 % en octobre 2022 à 2,6 % en février. forte influence de la région sur le commerce des
Le ralentissement de la croissance des prix à la marchandises s’explique en partie par sa part
consommation, combiné aux fortes hausses des surdimensionnée dans le commerce mondial (37 %
salaires, devrait stimuler le revenu des ménages et du côté des exportations et des importations),
la consommation dans ces économies en 2024, car le commerce intra-UE est comptabilisé dans

8
Graphique 6 : Inflation des prix à la consommation dans certaines économies,
janvier 2021-janvier 2024
Variation en % en glissement annuel et % annuel

États-Unis Zone Euro


12,0 6,0 12,0 6,0

10,0 5,0 10,0 5,0

8,0 4,0 8,0 4,0

6,0 3,0 6,0 3,0

4,0 2,0 4,0 2,0

2,0 1,0 2,0 1,0

0,0 0,0 0,0 0,0


il. 21

il. 2

il. 3

il. 21

il. 2

il. 3
n. 2

n. 3

n. 2

n. 3
24

24
ct 2

ct 2
ct 3

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ril 1

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n. 1

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ct 1

ct 1
Ju 02

Ju 02

Ju 02

Ju 02
Ja 02

Ja 202

Ja 02

Ja 202
O 02

O 02
O 2

O 2
Av 02

Av 02

Av 02

Av 02
Ja 02

Ja 02
Av 2

Av 2
O 02

O 02
Ju 20

Ju 20
20

20
20

20
20

20
2

2
.2

.2
2

2
2

2
2

2
2

2
.

.
n.

n.
Ja

Ja
Japon Chine
6,0 3,0 3,0 6,0
5,0 2,5 2,5 5,5
4,0 2,0 2,0 5,0
3,0 1,5 1,5 4,5
2,0 1,0 1,0 4,0
1,0 0,5 0,5 3,5
0,0 0,0 0,0 3,0
-1,0 -0,5 -0,5 2,5
-2,0 -1,0 -1,0 2,0
il. 21

il. 2

il. 3

il. 21

il. 2

il. 3
n. 2

n. 3

n. 2

n. 3
24

24
ct 2

ct 2
ct 3

ct 3
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ril 3
n. 1

n. 1
ril 2

ril 2
ct 1

ct 1
Ju 02

Ju 02

Ju 02

Ju 02
Ja 02

Ja 202

Ja 02

Ja 202
O 02

O 02
O 2

O 2
Av 2

Av 02

Av 02

Av 02
Ja 02

Ja 02
Av 2

Av 2
O 02

O 02
Ju 20

Ju 20
20

20
20

20
20

20

20
2

2
.2

.2
2

2
2

2
2

2
2

2
.

.
n.

n.
Ja

Ja

Brésil Afrique du Sud


16,0 16,0 10,0 10,0
14,0 14,0
8,0 8,0
12,0 12,0
10,0 10,0 6,0 6,0
8,0 8,0
6,0 6,0 4,0 4,0
4,0 4,0
2,0 2,0
2,0 2,0
0,0 0,0 0,0 0,0
il. 21

il. 2

il. 3

il. 21

il. 2

il. 3
n. 2

n. 3

n. 2

n. 3
24

24
ct 2

ct 2
ct 3

ct 3
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n. 1

n. 1
ril 2

ril 2
ct 1

ct 1
Ju 02

Ju 02

Ju 02

Ju 02
Ja 02

Ja 202

Ja 02

Ja 202
O 02

O 02
O 2

O 2
Av 02

Av 02

Av 02

Av 02
Ja 02

Ja 02
Av 2

Av 2
O 02

O 02
Ju 20

Ju 20
20

20
20

20
20

20
2

2
.2

.2
2

2
2

2
2

2
2

2
.

.
n.

n.
Ja

Ja

IPC tous les produits IPC produits autres qu’alimentaires Taux d’intérêts (droite)
(gauche) ou énergétiques (gauche)

Source : OCDE, Banque des règlements internationaux.

les totaux régionaux et mondiaux. Outre cet effet pourcentage à la croissance des importations
de composition, l’UE a également été touchée mondiales et entraîné une réduction de 1,0 point
de manière disproportionnée par les fluctuations de pourcentage de la croissance des exportations
des prix des produits de base au cours des deux mondiales. La contribution de l’Amérique du Nord
dernières années en raison de la nature régionale a également été négative du côté des importations
des marchés du gaz naturel. (-0,4 point de pourcentage), mais elle est restée
positive du côté des exportations (+0,5 point de
La contraction de 1,2 % du volume du commerce pourcentage). Bien que les économies asiatiques
des marchandises en 2023 a été principalement aient continué à fournir la plus grande part de
due à l’Europe, qui a soustrait 1,7 point de produits manufacturés de toutes les régions en

9
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

2023, la croissance stationnaire du volume des exportations et les importations divergent toujours
échanges pour l’année signifie que la contribution légèrement en raison de différences de mesure et
de la région à la croissance du commerce a été de méthodologie. Toutefois, les écarts entre les
très faible. Collectivement, d’autres régions, exportations et les importations au cours des deux
notamment l’Amérique du Sud, l’Afrique, le Moyen- dernières années sont anormalement importants :
Orient et la CEI1, ont contribué positivement à 1,4 point de pourcentage en 2022 et 1,2 point de
la croissance des importations (+0,5 point de pourcentage en 2023. La croissance plus forte
pourcentage), bien qu’elles aient continué à peser des importations en 2022 et la contraction plus
sur les exportations (-0,1 point de pourcentage). importante des importations en 2023 pourraient
être dues au fait que les fluctuations des prix des
Si les prévisions commerciales de l’OMC pour produits de base ne sont pas entièrement prises
2024 se réalisent, l’Asie contribuera davantage en compte dans les prix à l’importation. Ces
à la croissance du commerce des marchandises écarts devraient disparaître une fois que la récente
qu’elle ne l’a fait au cours des deux dernières poussée de l’inflation sera passée.
années. La région devrait ajouter environ 1,3 point
de pourcentage à la croissance prévue (2,9 %) des Le graphique 8 montre l’évolution trimestrielle
exportations mondiales cette année, soit environ des volumes d’exportations et d’importations
45 %. Du côté des importations, elle devrait ajouter de marchandises par région depuis 2019. Les
1,9 point de pourcentage à la croissance prévue exportations en provenance d’Asie ont bondi pendant
(2,3 %) des importations mondiales, soit environ la pandémie de COVID-19 mais ont depuis
81 %. D’autres régions devraient contribuer plafonné à un niveau élevé. Au quatrième trimestre
dans une moindre mesure à la croissance des 2024, elles étaient supérieures de près de 17 %
exportations et des importations, mais on s’attend à leur niveau moyen de 2019. Du côté négatif, les
dans tous les cas à des chiffres positifs. exportations de la région de la CEI ont diminué
d’environ 16 % au cours de la même période, mais
En théorie, la croissance du volume des exportations il convient de traiter ces chiffres avec prudence
devrait être égale à celle du volume des importations en raison de l’absence de données fiables pour la
au niveau mondial mais, dans la pratique, les Fédération de Russie et le Bélarus depuis 2022.

Graphique 7 : Contributions à la croissance du volume du commerce mondial par région,


2022-2025
Variation annuelle en %

Exportations Importations
5,0 5,0

4,0 4,0 3,7 3,6


2,9 3,0
3,0 3,0
2,3 2,3
2,0 2,0

1,0 1,0

0,0 0,0

-1,0 -1,0
-0,6
-2,0 -2,0
-1,8
-3,0 -3,0
2022 2023 2024 2025 2022 2023 2024 2025

Amérique du Nord Europe Asie Reste du Monde Monde

Source : OMC-CNUCED.

1 Communauté d’États indépendants, y compris certains États associés et anciens États membres : Arménie, Azerbaïdjan,
Bélarus, Fédération de Russie, Géorgie, Kazakhstan, Ouzbékistan, République kirghize, Tadjikistan et Turkménistan.

10
Graphique 8 : Exportations et importations de marchandises par région, 2019T1-2024T4
Indice de volume, 2019 = 100

Exportations Importations
130 140

120 130

120
110
110
100
100
90
90
80 80

70 70
2019T1

2019T1
2019T2
2019T3
2019T4
2020T1
2020T2
2020T3
2020T4
2021T1
2021T2
2021T3
2021T4
2022T1
2022T2
2022T3
2022T4
2023T1
2023T2
2023T3
2023T4
2024T1
2024T2
2024T3
2024T4

2019T2
2019T3
2019T4
2020T1
2020T2
2020T3
2020T4
2021T1
2021T2
2021T3
2021T4
2022T1
2022T2
2022T3
2022T4
2023T1
2023T2
2023T3
2023T4
2024T1
2024T2
2024T3
2024T4
Amérique du Nord Amérique du Sud a Europe Asie
CEI b Afrique Moyen-Orient

a Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes.


b Communauté d’États indépendants, y compris certains États associés et anciens États membres.
Source : OMC et CNUCED.

L’Amérique du Nord et l’Europe ont l’une et l’autre prévisions de l’OMC se confirment, les exportations
enregistré des hausses à un chiffre depuis 2019, de l’Afrique dépasseront finalement leur niveau de
de 5 % et 2 % respectivement. Parallèlement, les 2019 d’ici à la fin de l’année, mais les importations
exportations de l’Amérique du Sud ont augmenté ne feront qu’égaler leur niveau antérieur.
de près de 10 % au quatrième trimestre 2023 par
rapport à 2019. Les exportations de l’Afrique et du
Moyen-Orient ont légèrement diminué, mais sont
restées essentiellement inchangées au cours de
Détails des prévisions
cette période (-2 % et -3 %, respectivement), ce qui sur le commerce
est normal pour des régions dont les exportations
de combustibles sont disproportionnées, car la Le tableau 1 résume les projections actuelles de
demande d’énergie en termes de quantités a l’OMC pour le commerce des marchandises en
tendance à être assez stable. volume et le PIB réel aux taux de change du marché
jusqu’en 2025. Si les prévisions se confirment,
En ce qui concerne la CEI, contrairement à la les exportations de l’Afrique augmenteront plus
situation des exportations, les importations ont rapidement que celles de toute autre région en 2024,
augmenté de 19 % entre 2019 et le quatrième
avec une hausse de 5,3 % à partir d’une base faible
trimestre 2023, soit la plus forte hausse enregistrée
puisque les exportations du continent sont restées
au plan régional. L’Amérique du Sud et le Moyen-
déprimées après la pandémie de COVID-19. La
Orient ont tous deux vu leurs importations
croissance attendue dans la région de la CEI est
augmenter de 16 % au cours de cette période,
légèrement inférieure à 5,3 %, également à partir
tandis que l’Amérique du Nord et l’Asie ont chacune
d’une base réduite, les exportations de la région
enregistré une hausse de 10 %. Les importations
de l’Europe au quatrième trimestre 2023 sont ayant chuté suite au déclenchement de la guerre
restées relativement inchangées par rapport à en Ukraine. L’Amérique du Nord, le Moyen-Orient
2019, en hausse de seulement 1 %. L’Afrique a et l’Asie devraient tous connaître une croissance
été la seule région à voir ses importations diminuer modérée de leurs exportations, de l’ordre de 3,5 %,
depuis 2019, avec une baisse cumulée de 5 %. tandis que l’Amérique du Sud devrait enregistrer
Cela indique que l’augmentation des recettes une croissance plus lente, de l’ordre de 2,6 %.
d’exportation due à la hausse des prix des produits Les exportations européennes devraient à nouveau
de base ne s’est pas traduite par une hausse de la rester à la traîne par rapport aux autres régions,
consommation et des revenus dans la région. Si les avec une croissance de seulement 1,7 %.

11
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Tableau 1 : Croissance du commerce des marchandises en volume et croissance du PIB,


2020-2025a
Variation annuelle en %

2020 2021 2022 2023 2024 2025

Volume du commerce mondial -5,0 9,6 3,0 -1,2 2,6 3,3


des marchandises b

Exportations
Amérique du Nord -9,2 6,4 3,8 3,7 3,6 3,7

Amérique du Sud c -5,0 6,6 2,9 1,9 2,6 1,4

Europe -7,7 8,1 3,7 -2,6 1,7 2,8

CEI d -1,0 -1,8 -2,1 -6,2 5,3 1,7

Afrique -7,2 4,2 -2,4 3,1 5,3 2,4

Moyen-Orient -6,5 -0,8 6,6 -1,6 3,5 2,2

Asie 0,6 13,1 0,4 0,1 3,4 3,4

Importations
Amérique du Nord -5,2 11,9 5,7 -2,0 1,0 3,3

Amérique du Sud c -9,6 24,8 4,2 -3,1 2,7 3,4

Europe -7,2 8,8 6,0 -4,7 0,1 3,1

CEI d -5,4 10,3 -6,1 18,8 -3,8 2,9

Afrique -15,5 7,4 8,8 -2,4 4,4 1,6

Moyen-Orient -9,7 13,8 14,1 9,8 1,2 2,1

Asie -1,0 10,5 -0,7 -0,6 5,6 4,7

PIB mondial aux taux de change du marché -3,1 6,2 3,1 2,7 2,6 2,7
Amérique du Nord -3,3 5,8 2,1 2,4 2,0 1,7

Amérique du Sud c -6,3 7,7 4,0 2,0 1,5 2,5

Europe -5,9 6,3 3,5 0,9 1,1 1,7

CEI d -2,4 5,5 0,1 3,5 2,6 1,9

Afrique -2,4 4,7 3,7 2,9 3,2 3,9

Moyen-Orient -3,9 4,1 6,5 1,6 2,7 3,4

Asie -0,7 6,5 3,3 4,2 4,0 3,8

Pour mémoire : pays les moins avancés


(PMA)
Volume des exportations de marchandises -1,0 -2,2 -1,1 4,1 2,7 4,2

Volume des importations de marchandises -8,8 9,6 2,7 -3,5 6,0 6,8

PIB réel aux taux de change du marché 0,5 2,6 4,7 3,3 4,9 5,6

a Les chiffres pour 2024 et 2025 sont des projections.


b Moyenne des exportations et des importations.
c Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes.
d Communauté d’États indépendants (CEI), y compris certains États associés et anciens États membres.

Note : Ces projections intègrent des techniques d’échantillonnage de données mixtes (MIDAS) pour certaines économies, le but
étant de tirer parti de données à haute fréquence comme le trafic de conteneurs et les indices de risque financier.
Sources : OMC pour le commerce, estimations consensuelles pour le PIB.

12
La forte croissance du volume des importations croissance prévue des exportations de la CEI (3,0 %)
en Asie (5,6 %) et en Afrique (4,4 %) devrait n’a pas été réalisée, principalement en raison de
contribuer à soutenir la demande mondiale de biens révisions des données. Toutefois, la prévision d’un
échangés cette année. Toutefois, toutes les autres rebond à deux chiffres des importations de la
régions devraient connaître une croissance des région (+25 %) était presque juste. La seule grosse
importations inférieure à la moyenne, notamment erreur d’estimation concernait l’Europe (0,4 % pour
l’Amérique du Sud (2,7 %), le Moyen-Orient (1,2 %), les exportations, -0,7 % pour les importations), où
l’Amérique du Nord (1,0 %), l’Europe (0,1 %) et la la croissance du commerce a été beaucoup plus
région de la CEI (-3,8 %). faible que prévu. Toutefois, les statistiques
officielles sur le volume des échanges pourraient
Les exportations de marchandises des pays les bien être révisées à l’avenir afin de mieux tenir
moins avancés (PMA) devraient progresser de compte de la volatilité des prix des produits de
2,7 % en 2024, contre 4,1 % en 2023, avant que base au cours des deux dernières années.
la croissance ne s’accélère pour atteindre 4,2 %
en 2025. Parallèlement, les importations des PMA Indicateurs liés au commerce
devraient augmenter de 6,0 % cette année et de
6,8 % l’année prochaine, après une contraction de Les indices des directeurs d’achat (PMI), qui
3,5 % en 2023. sont fondés sur des enquêtes réalisées auprès
d’entreprises, sont un indicateur fiable de
Le recul de 1,2 % du commerce des marchandises l’état actuel de l’économie mondiale, tandis
en 2023 représente une nette dégradation par que la composante « nouvelles commandes
rapport aux prévisions les plus récentes de l’OMC à l’exportation » donne une indication des
(octobre dernier), qui tablaient sur une faible perspectives à court terme du commerce. Le
croissance du commerce mondial de 0,8 %. Les graphique 9 présente les indices mondiaux
estimations précédentes pour l’Amérique du Nord des directeurs d’achat (PMI) pour l’industrie
(exportations en hausse de 3,6 %, importations en manufacturière et les services, compilés par
baisse de 1,2 %), l’Amérique du Sud (exportations JPMorgan et S&P Global pour la période allant
en hausse de 1,7 %, importations en baisse de 1,0 %) de janvier 2019 à février 2024. L’indice global
et l’Asie (exportations en hausse de 0,6 %, pour le secteur manufacturier était inférieur à la
importations en baisse de 0,4 %) n’étaient pas très valeur de référence de 50 marquant la limite entre
éloignées des chiffres définitifs pour l’année. La l’expansion et la contraction de septembre 2022

Graphique 9 : Indices mondiaux des directeurs d’achat du secteur manufacturier,


janvier 2019-janvier 2024
Indice de diffusion, base = 50
PMI Nouvelles commandes à l’exportation
60 60

50 50

40 40

30 30

20 20
Jan. 2019
Avril 2019
Juil. 2019
Oct. 2019
Jan. 2020
Avril 2020
Juil. 2020
Oct. 2020
Jan. 2021
Avril 2021
Juil. 2021
Oct. 2021
Jan. 2022
Avril 2022
Juil. 2022
Oct. 2022
Jan. 2023
Avril 2023
Juil. 2023
Oct. 2023
Jan. 2024

Jan. 2019
Avril 2019
Juil. 2019
Oct. 2019
Jan. 2020
Avril 2020
Juil. 2020
Oct. 2020
Jan. 2021
Avril 2021
Juil. 2021
Oct. 2021
Jan. 2022
Avril 2022
Juil. 2022
Oct. 2022
Jan. 2023
Avril 2023
Juil. 2023
Oct. 2023
Jan. 2024

PMI - Secteur manufacturier Nouvelles commandes à l’exportation - Secteur manufacturier


PMI - Secteur des services Nouvelles commandes à l’exportation - Secteur des services
Note : Les valeurs supérieures à 50 indiquent une expansion tandis que les valeurs inférieures à 50 dénotent une contraction sauf
pour les délais de livraison des fournisseurs pour lesquels des chiffres plus élevés correspondent à des expéditions plus rapides.
Source : J.P. Morgan et S&P Global.

13
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

à décembre 2023, avant de remonter à 50,3 en (voir le graphique 10). En 2023, le débit total
février, ce qui laisse entrevoir le début possible mesuré par l’indice était en baisse de 0,6 % par
d’une reprise du secteur manufacturier. L’indice rapport à l’année précédente, ce qui est très proche
global pour le secteur des services est supérieur de l’estimation de l’OMC pour les exportations
au seuil d’expansion depuis le début de l’année mondiales de marchandises (-0,6 %). En janvier,
dernière, bien qu’il ait connu un recul temporaire le débit mondial aurait augmenté de 6,2 % par
au cours du second semestre de 2023. Toutefois, rapport au même mois en 2023, mais cela était
son récent redressement semble indiquer un principalement dû à une augmentation de 8,9 % du
renforcement de l’activité dans le secteur des trafic portuaire chinois. Le débit total hors Chine n’a
services également. augmenté que de 4,2 %, tandis que le débit des
ports d’Europe du Nord a baissé de 2,5 %.
La composante « nouvelles commandes à
l’exportation » des PMI est l’un des meilleurs L’indice du débit total montre que le trafic mondial
indicateurs disponibles des perspectives à court de conteneurs a augmenté lentement au cours
terme du commerce mondial. L’indice des nouvelles des derniers mois, ce qui semble indiquer que
commandes à l’exportation pour le secteur les récentes attaques contre des navires en
manufacturier est passé de 46,4 en juillet 2023 à mer Rouge n’ont eu qu’un impact limité sur le
49,4 en février 2024. Bien que l’indice soit resté
commerce. Toutefois, l’augmentation simultanée
inférieur à la valeur de référence (50) au cours du
du débit des ports chinois et la baisse du débit des
dernier mois, il s’agit de la valeur la plus élevée
ports européens en janvier pourraient être liées à
depuis juin 2022. Parallèlement, les nouvelles
des retards d’expédition (voir la section analytique
commandes à l’exportation pour les services se
ci-dessous pour une analyse plus détaillée de la
sont établies à 50,4 en février, ce qui indique une
crise en mer Rouge).
expansion. Dans l’ensemble, ces indices indiquent
une amélioration des conditions commerciales au
début de l’année 2024. Relation entre le commerce et le PIB

L’indice RWI/ISL est basé sur le trafic de Au fil du temps, le commerce des marchandises
conteneurs de 92 ports représentant 64 % du est devenu progressivement moins sensible aux
commerce mondial, ce qui en fait une approximation fluctuations des revenus au niveau mondial, mais
raisonnable du commerce mondial de marchandises la relation semble s’être stabilisée ces dernières

Graphique 10 : Indice RWI/ISL du trafic mondial de conteneurs, janvier 2019-mars 2024


Indice corrigé des variations saisonnières, 2015 = 100
150

140

130

120

110

100

90
Oct.21
Jan.21

Avr.21

Juil.21

Avr.23
Juil.20

Juil.23
Juil.22

Oct.23

Jan.24
Jan.19

Avr.19

Oct.19
Juil.19

Jan.20

Jan.22

Jan.23
Avr.22
Avr.20

Oct.22
Oct.20

Total a Zone nord b Chine Total hors Chine

a Sur la base des données sur le trafic de 92 ports représentant environ 64% du trafic mondial de conteneurs.
b Résume le trafic des ports du Havre, de Zeebrugge, d’Anvers, de Rotterdam, de Brême/Bremerhaven et de Hambourg.
Source : RWI – Institut de recherche économique de Leibniz et Institut d’économie maritime et de logistique (ISL).

14
Graphique 11 : Relation entre la croissance du commerce des marchandises
et la croissance du PIB
Ratio en termes réels
3,5

3,0 2,9 2,8


2,7
2,5 2,5
2,4 2,4
2,5 2,3
1,9 1,9
2,0
1,61,5 1,6 1,6 1,6 1,61,5
1,4 1,4 1,5 1,5
1,5 1,2
1,1
1,0 1,0 1,0
1,0 0,90,9
0,8 0,7
0,5
0,5
0.,2
0,0
0,0
-0,4
-0,5
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
Ratio croissance du commerce/croissance du PIB Moyenne mobile sur 5 ans

Note : Le PIB réel est pondéré aux taux de change du marché. Le commerce des marchandises est exprimé en volume (réel).
Source : OMC pour le commerce, estimations consensuelles pour le PIB.

années. Le volume du commerce des marchandises


a augmenté plus de deux fois plus vite que le PIB
Risques qui pèsent
mondial réel dans les années 1990, et 1,5 fois plus sur les perspectives
vite au début des années 2000.
L’environnement commercial défavorable qui a
Mais depuis 2010, le commerce et le PIB ont prévalu en 2023 devrait s’améliorer quelque peu
progressé à peu près au même rythme en moyenne, cette année et l’année suivante, ce qui relancera
malgré de nombreux chocs économiques. C’est ce les échanges de marchandises en 2024 et
2025. Toutefois, les tensions géopolitiques et
qu’illustre le graphique 11, qui montre le ratio entre
l’incertitude politique pourraient limiter la portée
la croissance du volume du commerce mondial
d’un éventuel rebond des échanges. Alors que la
des marchandises et la croissance du PIB mondial
croissance des exportations devrait s’améliorer
aux taux de change du marché depuis 1990, dans de nombreuses économies avec la reprise
à l’exclusion de l’effondrement du commerce de la demande extérieure de biens, les prix des
et du rebond de 2009-2010 qui ont suivi la denrées alimentaires et de l’énergie pourraient à
crise financière mondiale. Ce ratio est passé de nouveau connaître des pics liés à des événements
2,3 pour 1 dans les années 1990 à 1,5 pour 1 géopolitiques. Le choix d’un rythme approprié
dans les années 2000. Depuis 2010, il a encore de réduction des taux d’intérêt sera également
baissé pour s’établir à 0,9 pour 1 en moyenne, les difficile pour les banques centrales des économies
fluctuations devenant plus marquées les dernières avancées, et toute erreur d’appréciation pourrait
se traduire par une volatilité financière plus tard en
années. Sur la base d’une moyenne mobile sur
2024. Dans l’ensemble, les risques sont orientés
cinq ans, la croissance du commerce a été la plus
à la baisse, bien qu’il existe un certain potentiel de
faible par rapport à la croissance du PIB en 2016,
hausse si le commerce dans l’Union européenne
mais elle s’est renforcée à la suite de la pandémie se redresse plus rapidement que prévu.
de COVID-19. La contraction des échanges en
2023 a fait baisser le ratio moyen sur cinq ans, La reprise du commerce pourrait être contrariée
mais si les prévisions de l’OMC se confirment, il par l’augmentation des coûts du commerce et
remontera à 0,94 pour 1 en 2024. l’incertitude des relations internationales. La

15
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

résilience du commerce mondial est mise à Le graphique 12 illustre ces tendances. Depuis le
l’épreuve par des perturbations sur deux des début de la guerre en Ukraine, le commerce entre
principales routes maritimes du monde : le canal des blocs hypothétiques composés d’économies
de Panama et le canal de Suez. ayant des opinions politiques similaires (sur la base
des tendances des votes à l’Assemblée générale
Le canal de Panama traite 6 % du commerce des Nations Unies, étiquetés Est et Ouest) a
mondial, avec plus de 70 % du trafic à destination enregistré une croissance 4 % plus lente que le
ou en provenance des États-Unis. Il fonctionne commerce à l’intérieur de ces blocs. Toutefois,
actuellement à capacité réduite en raison de jusqu’à présent, les données n’indiquent aucune
pénuries d’eau douce, et les restrictions risquent de
tendance à la régionalisation ou à la relocalisation
durer encore un certain temps. Le canal de Suez,
du commerce.
quant à lui, traite environ 12 % du commerce mondial
et à peu près un tiers du transport de conteneurs
Les investissements étrangers directs (IED)
entre l’Asie et l’Europe. Le détournement du trafic
s’orientent également de plus en plus vers des
par le cap de Bonne-Espérance pour éviter la mer
économies perçues comme amicales. Selon le FMI,
Rouge a ajouté environ 10 jours aux trajets Asie-
les flux d’IED à destination et en provenance des
Europe et fait grimper les coûts de carburant. Bien
économies émergentes et en développement sont
que les coûts du transport maritime mondial aient
retrouvé leur niveau d’avant la pandémie au milieu nettement plus faibles pour les partenaires plus
de l’année dernière, les tarifs du transport maritime éloignés géographiquement. Cette sensibilité à la
par conteneurs sont repartis à la hausse. distance géopolitique a augmenté en 2018-2021
par rapport à 2009-2018 et est particulièrement
L’OMC a observé des signes préliminaires de prononcée dans les secteurs stratégiques tels
fragmentation des flux commerciaux, les exportations que les semi-conducteurs, les équipements de
et les importations se réorientant en fonction de la télécommunications, les équipements nécessaires à
situation géopolitique. Parallèlement, l’incertitude la transition verte, les ingrédients pharmaceutiques
en matière de politique commerciale s’est accrue. et les minéraux critiques.

Graphique 12 : Commerce à l’intérieur de blocs géopolitiques hypothétiques et entre eux


(à gauche) et différence entre le commerce inter et intra blocs (à droite)

Commerce à l’intérieur de blocs géopolitiques Différence entre le commerce


hypothétiques et entre eux inter et intra blocs
115 60
50
105
40
30
95
20
85 10
0
75
-10
-20
65
-30
55 -40
Jan.18
Avr.18
Juil.18
Oct.18
Jan.19
Avr.19
Juil.19
Oct.19
Jan.20
Avr.20
Juil.20
Oct.20
Jan.21
Avr.21
Juil.21
Oct.21
Jan.22
Avr.22
Juil.22
Oct.22
Jan.23
Avr.23
Juil.23
Oct.23

Jan.18
Avr.18
Juil.18
Oct.18
Jan.19
Avr.19
Juil.19
Oct.19
Jan.20
Avr.20
Juil.20
Oct.20
Jan.21
Avr.21
Juil.21
Oct.21
Jan.22
Avr.22
Juil.22
Oct.22
Jan.23
Avr.23
Juil.23
Oct.23

Commerce intra Est/Ouest Guerre en Ukraine Moyenne 2018-2021 Guerre en Ukraine


Commerce entre Est et Ouest Moyenne 2022-2023

Note : Séries désaisonnalisées. Non compris la Fédération de Russie, le Belarus et l’Ukraine. Série de gauche indexée à 100
en janvier 2022. Série de droite indexée à 0 en janvier 2022.
Source : Blanga-Gubbay et Rubínová (2023).

16
Commerce en valeur L’an dernier, le dollar EU s’est apprécié de 5,2 % par
rapport au yuan chinois et de 6,9 % par rapport au
yen japonais, mais il a reculé de 2,6 % par rapport
a. Commerce des marchandises à l’euro. Une appréciation générale du dollar tend
à réduire la valeur du commerce mondial mesurée
En 2023, la valeur du commerce mondial des en dollars, alors qu’une dépréciation générale tend
marchandises mesurée par les exportations a diminué à l’augmenter. Selon la Banque des règlements
de 5 % en dollars EU courants, s’établissant à internationaux (BRI), le dollar est resté très stable
23 780 milliards de dollars EU (voir le graphique 13). l’an dernier, puisqu’il n’a augmenté que de 0,5 %
Cette diminution tient à une combinaison de en termes effectifs réels par rapport à un large
facteurs, parmi lesquels la contraction du volume panier de monnaies. Cela tend à montrer que la
des échanges, la baisse des prix des produits baisse mesurée des exportations a surtout été due
primaires et les fluctuations des taux de change. à la diminution des volumes d’échanges et à celle
Elle n’a cependant pas été suffisante pour effacer des prix des produits primaires.
les gains importants enregistrés par rapport à la
période antérieure à la pandémie, puisque le En 2023, le commerce mondial a régressé dans la
commerce total des marchandises en 2023 était plupart des catégories de produits, à part quelques
supérieur de 25 % par rapport à 2019. exceptions notables (voir le graphique 13). Le

Graphique 13 : Croissance en glissement annuel du commerce des marchandises par produit


Variation en % des valeurs en $EU

-30 -20 -10 0 10 20 30 40 50

Total des marchandises -5


25

Produits agricoles -2
32
1
dont : Produits alimentaires
36

Combustibles et produits -18


des industries extractives 41

dont : Combustibles -19


43

Produits manufacturés -3
20

Fer et acier -15


28

Produits chimiques -9
28

Matériel de bureau et -9
16
de télécommunication
dont : Composants -11
électroniques 32

Produits automobiles 17
20

Autres machines a 4
27

Textiles -13
0

Vêtements -10
5

2023/2022 2023/2019

a Inclut les machines et appareils électriques, les machines et appareils non électriques et le matériel de production d’électricité.
Source : OMC pour le commerce total et estimations du Secrétariat pour les produits.

17
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

commerce des produits alimentaires a progressé provenance de Chine ont reculé de 6 %, mais
de 1 %, après une hausse de 12 % en 2022. En celles en provenance des autres économies ont
revanche, le commerce des combustibles a chuté augmenté, de sorte que les importations globales
de 19 %, après une envolée de 61 % en 2022. hors UE ont diminué de 2 % à 3 %.

L’an dernier, le commerce des produits Les importations de marchandises des États-Unis
manufacturés s’est légèrement contracté (-3 %), ont baissé de 6 % en 2023, mais les importations
avec une baisse plus marquée pour les produits à en provenance de Chine ont chuté de 22 %, en
forte intensité énergétique tels que le fer et l’acier partie à cause de l’appréciation générale du dollar.
(-15 %). Les échanges de matériel de bureau et de Les importations des États-Unis en provenance de
télécommunication ont aussi enregistré une baisse la plupart de leurs partenaires commerciaux ont
sensible (-9 %), de même que les composants aussi baissé, à part quelques exceptions notables
électroniques (-11 %). Le commerce des « autres dont l’Union européenne (4 %), le Mexique (5 %)
machines », qui comprend les biens d’équipement et Singapour (27 %). En 2023, le Mexique a été le
et certains biens de consommation durables, a plus gros fournisseur de marchandises des États-
légèrement progressé (4 %). La seule catégorie Unis, ou le deuxième si l’on considère l’Union
qui a bénéficié d’une forte croissance en valeur est européenne comme une seule entité.
celle des produits automobiles, qui ont bondi de
17 % grâce à l’essor des exportations chinoises. Les importations des États-Unis en provenance de
Chine ont baissé dans de nombreuses catégories
Malgré des baisses en glissement annuel, la de produits, parmi lesquelles le matériel de
valeur en dollars du commerce de la plupart des télécommunication (-14 %) et les machines de
catégories de produits était largement plus élevée traitement de données (-29 %). Les batteries
en 2023 qu’avant la pandémie. Les produits électriques ont constitué une exception, affichant
agricoles, par exemple, affichaient une hausse une hausse de 45 %. Les importations de véhicules
de 32 %, les combustibles et les produits des destinés au transport des personnes ont augmenté
industries extractives une hausse de 41 %, et les en provenance de la plupart des fournisseurs, dont le
produits manufacturés une hausse de 20 %. Mexique (16 %), le Canada (29 %), l’UE (21 %), le
Japon (12 %) et la République de Corée (29 %). La
Évolution du commerce bilatéral plupart des véhicules importés avaient des moteurs
thermiques ou hybrides, la part des véhicules
En 2023, le commerce bilatéral des grandes entièrement électriques atteignant à peine 9 %. Les
économies a connu quelques évolutions notables, principaux fournisseurs de véhicules électriques
qui correspondent à des changements dans la aux États-Unis ont été l’Union européenne (42 %),
structure de la demande et à une fragmentation la République de Corée (23 %), le Mexique (20 %),
possible des chaînes d’approvisionnement le Japon (11 %) et la Chine (2 %).

La Chine est restée le plus gros fournisseur En 2023, les importations totales de marchandises
extérieur de marchandises de l’Union européenne, de la Chine ont diminué de 6 % en dollars. Les
bien que la valeur en dollars du commerce bilatéral importations en provenance du Moyen-Orient ont
ait chuté de 15 %. La dépréciation du yuan a peut- chuté de 16 %, ce qui correspond à la baisse des
être contribué à cette chute, mais elle ne l’explique prix de l’énergie. Les importations en provenance
pas entièrement. Les importations européennes des partenaires commerciaux asiatiques ont
en provenance de Chine ont fortement baissé reculé de 8 %, y compris une baisse de 15 %
dans la plupart des catégories de produits, sauf des importations en provenance du Taipei chinois.
les véhicules, où la hausse a été de 9 %. Les plus Malgré cette baisse, le Taipei chinois est resté le
fortes baisses ont touché les machines (-18 %), plus gros fournisseur de la Chine (si l’on compte
les articles en fer et en acier (-24 %), les produits séparément les pays de l’UE). Du côté des
chimiques organiques (-39 %), les matières exportations, les expéditions chinoises vers les
plastiques (-21 %) et les meubles (-26 %), pour États-Unis ont régressé de 13 % en 2023. Les
n’en citer que quelques-unes. Les importations États-Unis sont restés la principale destination des
européennes de machines électriques en exportations chinoises si l’on compte séparément

18
les pays de l’UE, ou la deuxième si les pays de l’UE Comme les importations de marchandises des
sont considérés comme un marché unique. PMA ont plus baissé que leurs exportations, le
déficit global du commerce des marchandises de
Commerce des pays les moins avancés ces pays a été ramené de 87 milliards de dollars EU
en 2022 à 60 milliards de dollars EU en 2023. Les
L’effet du ralentissement des échanges en 2023 sur PMA exportateurs de pétrole ont enregistré de larges
les pays les moins avancés (PMA) est préoccupant, excédents en 2022 (24 milliards de dollars EU)
car ces pays ont des ressources limitées pour et en 2023 (14 milliards de dollars EU). Les
faire face aux chocs économiques mondiaux. Le autres PMA ont affiché l’an dernier des déficits
recul de leurs exportations de marchandises a été commerciaux allant de 36 milliards de dollars EU
conforme à la baisse mondiale, mais la contraction pour les pays qui exportent surtout des produits
de leurs importations a été plus forte, ce qui a agricoles à 4 milliards de dollars EU pour ceux qui
limité leurs possibilités de consommation. exportent surtout des minéraux non combustibles
(voir le graphique 15).
Les exportations de marchandises des PMA
ont régressé de 269 milliards de dollars EU en
Selon les estimations préliminaires de l’OMC pour
2022 à 256 milliards de dollars EU en 2023,
2023, la valeur en dollars EU des exportations
soit une variation de -4,6 %. Cette variation était
de combustibles et de produits miniers des PMA
du même ordre que celle du niveau mondial, de
a chuté de 16,5 % en 2023. Leurs exportations
sorte que la part des PMA dans les exportations
de produits agricoles ont reculé de 8,7 %, tandis
mondiales est restée stable à 1,1 %. En revanche,
que les expéditions de produits manufacturés ont
les importations de marchandises des PMA ont
reculé de 355 milliards de dollars EU en 2022 à enregistré une baisse de 12,6 %. Les exportations
316 milliards de dollars EU en 2023. Cette baisse d’autres produits (y compris l’or non monétaire)
de 11,0 % était approximativement deux fois plus ont progressé de 4,0 %. Ces évolutions en valeur
élevée que celle des importations mondiales, de ont été influencées par des variations de prix
sorte que la part des PMA dans les importations correspondantes (par exemple, la hausse de 8 % des
mondiales a été ramenée de 1,4 % en 2022 à 1,3 % prix de l’or) ainsi que par l’évolution des volumes
en 2023 (voir le graphique 14). d’échanges (voir le graphique 16).

Graphique 14 : Commerce de marchandises des PMA, 2019‑2023


Milliards de $EU et parts en pourcentage

Commerce de marchandises des PMA, 2019-2023 Commerce de marchandises des PMA, 2019-2023
Milliards de dollars Part du commerce mondial en %

355 1,43 1,40 1,40 1,41 1,33


308 316
271 1,10 1,10
1,07 1,08 1,08
244
269
256
234
197
186

2019 2020 2021 2022 2023 2019 2020 2021 2022 2023

Exportations Importations Exportations Importations

Source : Estimations OMC-CNUCED.

19
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Graphique 15 : Balances du commerce des marchandises des PMA, 2019‑2023


Milliards de $EU

40,0

23,7
12,7 15,5 14,3
20,0
6,5
13,1 -4,0
0,0 -8,3 -8,5
1,3

-20,0
-32,2 -28,3 -31,1 -29,1
-36,1
-40,0
-34,0 -35,8
-41,6
-65,5
-60,0
-58,6 -59,5 -60,0

-80,0 -73,3
-73,6
-86,5
-100,0
2019 2020 2021 2022 2023

PMA (Pays les moins avancés) PMA exportateurs de produits agricoles

PMA exportateurs de produits manufacturés PMA exportateurs de pétrole

PMA exportateurs de minéraux non-combustibles

Source : OMC-CNUCED.

Graphique 16 : Exportations de marchandises des PMA par grand groupe de produits, 2023
Variation en %

Produits Combustibles et produits Produits Autres produits


agricoles des industries extractives manufacturés (y compris l’or non-monétaire)
10

5
4,0
Variation annuelle en %

-5

-10
-8,7

-15
-12,6

-16,5
-20

Source : Estimations de l’OMC d’après les données d’importation communiquées par 114 économies (Trade Data Monitor).

20
b. Commerce des services Les tarifs de transport peuvent enregistrer de fortes
commerciaux hausses lorsque les chaînes d’approvisionnement
sont perturbées. L’effondrement du pont dans
En 2023, le commerce des services commerciaux le port de Baltimore aux États-Unis a créé des
s’est élevé à 7 540 milliards de dollars EU, soit une goulets d’étranglement temporaires dans d’autres
hausse de 9 % en glissement annuel (voir le ports et pourrait entraîner des pressions à la
graphique 17). La croissance a été forte malgré le hausse des tarifs sur certaines routes. Toutefois,
fait que les services de transport ont reculé de 8 % l’incidence des perturbations récentes sur les
à 1 500 milliards de dollars EU. Le transport tarifs de transport est modérée par rapport aux
représentait près du quart du commerce mondial niveaux records enregistrés durant la pandémie de
des services en 2022. En Asie, les exportations de COVID-19. En février, les exportations chinoises
services de transport ont chuté de 25 %, le recul le de services de transport étaient inférieures de 5 %
plus marqué ayant été celui de la Chine (-40 %). à ce qu’elles étaient un an auparavant, en raison de
L’Europe a aussi enregistré une contraction de 8 %. la faiblesse de la demande.
La croissance négative des services de transport
en 2023 traduit la baisse des tarifs, qui sont En revanche, le contexte économique défavorable
revenus à leur niveau d’avant la pandémie. et les tensions géopolitiques n’ont pas eu d’effet sur
les dépenses de voyage des consommateurs. Le
Les attaques contre les navires de transport en mer transport international de voyageurs, secteur ravagé
Rouge qui ont débuté en novembre de l’an dernier par la pandémie, a poursuivi son redressement en
ont inversé la tendance à la baisse des tarifs. Avec 2023, les compagnies aériennes renouant avec la
le déroutement des navires, le prix de transport rentabilité. L’Amérique du Nord a affiché une hausse
des conteneurs de 40 pieds entre l’Asie et la de 7 % des exportations de transport de voyageurs,
Méditerranée a culminé à près de 6 800 dollars EU le transport aérien de voyageurs ayant augmenté de
mi-janvier, soit 176 % de plus qu’en janvier 2019. 30 % aux États-Unis. Avant la pandémie, ce secteur
Il était revenu à 5 300 dollars EU au cours de la représentait 44 % des exportations de services
semaine se terminant le 28 mars. Le prix mondial de transport du pays. En 2023, selon l’Association
du marché au comptant pour les conteneurs a suivi internationale du transport aérien (IATA), la
la même tendance, avoisinant les 3 400 dollars EU connectivité aérienne internationale – fréquence
en janvier et février, puis revenant à 2 725 dollars EU des vols à l’échelle mondiale – a atteint 94 % de
fin mars (source : Freightos). son niveau d’avant à la pandémie.

Graphique 17 : Croissance en glissement annuel du commerce mondial


des services commerciaux, 2022-2023
Variation annuelle en %
Total des services Autres services Services liés aux
commerciaux Transport Voyages commerciaux marchandises
80
71
70

60

50
38
40
31 30
30 24 25
18
20 15
9 9 8 7
10 4 3
0

-10
-8
-20
2022 2023 2023 vs. 2019

Note : Moyenne des exportations et des importations.


Source : Estimations OMC-CNUCED.

21
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Il est probable que le redressement du transport émetteur de la Chine, qui était le plus gros
de voyageurs s’accélérera en 2024 en raison des consommateur de voyages dans le monde avant
Jeux olympiques et du Championnat d’Europe la pandémie, a été entravé par un confinement
de football de l’UEFA, qui auront lieu en Europe prolongé, par des connexions aériennes limitées
durant l’été, ainsi que de l’assouplissement et par des délais administratifs. La reprise s’est
des prescriptions en matière de visa décidé par amorcée au second semestre de 2023, culminant
diverses économies pour encourager les voyages avec les vacances du Festival de printemps en
à l’étranger. Le transport ferroviaire de voyageurs 2024, au cours desquelles les voyages à l’étranger
devrait aussi progresser, notamment en Europe, ont retrouvé à peu près leur niveau de 2019. Pour
car les préoccupations écologiques grandissent encourager les arrivées étrangères et favoriser la
au sujet des autres formes de transport. reprise, la Chine a instauré récemment un régime
d’exemption de visa pour certaines économies, qui
Toutefois, même le résultat record attendu en a déjà entraîné une augmentation des entrées de
2024 pour le transport aérien de voyageurs ne touristes au cours des deux premiers mois de 2024.
suffira pas pour compenser l’évolution négative du
transport maritime. Avant la pandémie, le transport Les autres services commerciaux ont renoué
de voyageurs par l’ensemble des modes ne avec la croissance en 2023, affichant une hausse
représentait que le quart du commerce mondial de 9 %. Les résultats en demi-teinte de l’année
des services de transport. Plus de 60 % de ce précédente étaient dus en grande partie à la
commerce concerne le transport maritime, volatilité des taux de change sur les marchés des
essentiellement par la mer. Les services logistiques principaux pays commerçants, notamment pour
dans les ports et les aéroports tels que la l’euro et la livre britannique. Les services financiers,
manutention et l’entreposage des marchandises très touchés en 2022, ont enregistré une hausse
représentent une part supplémentaire de 15 %. de 8 % en 2023, la croissance ayant été plus forte
Les services de transport suivent de très près dans l’Union européenne avec 10 %.
l’évolution du commerce mondial des marchandises.
Avec la faiblesse de la demande mondiale et la Les autres services aux entreprises, catégorie
surcapacité en conteneurs, les hausses des tarifs principale comprenant un large éventail de
de transport devraient être modérées, freinant la services professionnels et de services aux
croissance globale du commerce des services de entreprises, la recherche-développement et les
transport en 2024. services techniques et scientifiques, ont enregistré
une croissance de 10 % (voir le graphique 18). Le
Le recul de l’inflation devrait être bénéfique pour le marché européen a été très dynamique (+13 %),
tourisme en 2024. Avant la pandémie, les dépenses mais la croissance a ralenti en Amérique du Nord
des voyageurs dans les économies étrangères pour à 3 % en glissement annuel, après deux années de
le logement, la nourriture, les loisirs et les services hausse à deux chiffres.
tels que l’éducation représentaient près du quart
du commerce des services. En 2023, elles se sont Les services d’assurance sont ceux qui ont le plus
élevées à 1 510 milliards de dollars EU, en hausse progressé en 2023, avec une hausse de 17 %, les
de 38 % par rapport à l’année précédente et de 4 % exportations ayant augmenté de 26 % pour l’Union
par rapport à 2019. L’Europe et le Moyen-Orient européenne, de 29 % pour le Royaume-Uni et de
ont déjà dépassé les niveaux d’exportation et 21 % pour la Suisse. Cette forte croissance tient
d’importation antérieurs à la pandémie, tandis que à un environnement actuel aléatoire, surtout pour
l’Afrique a enregistré un redressement complet de les entreprises, dû aux tensions géopolitiques, aux
ses exportations de services de voyage (+5 % par risques sanitaires, aux perturbations des chaînes
rapport à 2019). d’approvisionnement et à un nombre croissant
de catastrophes naturelles liées au changement
Malgré une remarquable croissance de rattrapage climatique. Tous ces facteurs entraînent une
en 2023, les exportations et importations de augmentation des primes.
services de voyage de l’Asie sont restées atones,
avec respectivement -17 % et -13 % par rapport Les principaux sous-secteurs des autres services
aux niveaux antérieurs à la pandémie. Le tourisme commerciaux ont tous enregistré une croissance

22
Graphique 18 : Croissance des exportations d’autres services commerciaux
par principaux sous-secteurs, 2022-2023
Variation annuelle en %

10 %
Autres services commerciaux
7%

11 %
Services informatiques
6%

8%
Services financiers
-4 %

1%
Services liés à la propriété intellectuelle
-2 %

17 %
Services d’assurance
5%

4%
Services personnels, culturels et récréatifs
8%

9%
Services de télécommunication
4%

Construction 3%
1%

11 %
Services d’information
11 %

-10 % -5 % 0% 5% 10 % 15 % 20 %

Variation annuelle en %

2023 2022

Note : Les secteurs sont classés selon leur part relative dans le commerce des services.
Source : Estimations de l’OMC.

en 2023. Toutefois, la construction ne s’est pas trafic Internet mondial. Les services informatiques
encore remise des effets de la pandémie. En ont progressé de 11 % en 2023, et la croissance
raison des pénuries de main-d’œuvre et du coût s’est accélérée dans toutes les régions. Plusieurs
élevé des matériaux qui ne sont pas facilement économies, aussi bien avancées qu’émergentes,
remplaçables, comme l’acier, des projets ont ont affiché une croissance de plus de 20 % à 30 %
été annulés ou retardés ces dernières années. en glissement annuel.
Les exportations mondiales de services de
construction n’ont progressé que de 3 % en 2023 Le recours à l’intelligence artificielle (IA), y compris
et sont restées inférieures de 5 % aux niveaux de les modèles capables de créer des contenus tels
2019, la croissance ayant été négative en Asie et que du texte, des images, de la musique ou même
en Europe. des vidéos, s’est rapidement développé en 2023.
Ces technologies s’apprêtent à révolutionner
Les services liés aux technologies de l’information divers aspects de l’économie, améliorant
et de la communication (TIC) ont continué de l’efficacité, l’innovation, les économies de coûts,
gagner du terrain dans le commerce global des les possibilités de personnalisation, la création
services, grâce à la demande cumulée de logiciels, d’emplois et la croissance économique, ce qui
de services en nuage, d’apprentissage automatique devrait encore stimuler le commerce des services
et de cybersécurité ainsi qu’à l’augmentation du fournis par voie numérique.

23
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Services fournis par voie numérique deux régions, qui ont représenté seulement 0,9 % et
1,6 % des exportations mondiales en 2023, tirent
Selon les estimations de l’OMC, les exportations de plus en plus d’avantages du commerce des
mondiales de services fournis par voie numérique ont services fournis par voie numérique.
atteint 4 250 milliards de dollars EU en 2023, soit
une hausse de 9,0 % en glissement annuel, et elles En 2023, les services aux entreprises, les services
représentent 13,8 % des exportations mondiales de professionnels et les services techniques ont
marchandises et de services (voir le graphique 19). représenté 41,2 % des exportations mondiales
de services fournis par voie numérique (voir le
En 2023, la valeur de ces services – échangés au graphique 21), suivis par les services informatiques
travers des frontières par les réseaux informatiques (20,5 %), les services financiers (16,0 %), les
et qui vont des services professionnels et de services liés à la propriété intellectuelle (10,9 %),
gestion jusqu’à la diffusion en continu de musique les services d’assurance et de pension (5,2 %), les
et de vidéos, en passant par les jeux en ligne et services de télécommunication (2,6 %), les services
l’enseignement à distance – a dépassé de plus de audiovisuels et autres services personnels, culturels
50 % les niveaux antérieurs à la pandémie. et récréatifs (2,1 %) et les services d’information
(1,5 %). Toutefois, la structure des services fournis
Contrairement au commerce des marchandises, par voie numérique varie beaucoup selon les
qui a baissé en 2003 au niveau mondial et dans régions et les économies (voir le graphique 22).
toutes les régions, les exportations de services
fournis par voie numérique ont poursuivi leur Le tableau 5 de l’appendice montre le classement
expansion. En Europe et en Asie, dont les parts des principaux exportateurs de services fournis
respectives sont de 52,4 % et 23,8 %, elles ont par voie numérique. Des données complètes sur
progressé de 11 % et 9 % (voir le graphique 20). le commerce de ces services par secteur, par
La croissance s’est accélérée en Afrique ainsi économie et par région peuvent être consultées
qu’en Amérique du Sud et centrale et dans les sur le Global Services Trade Data Hub de l’OMC
Caraïbes, dépassant la moyenne mondiale. Ces (www.wto.org/services_hub).

Graphique 19 : Exportations mondiales de services fournis par voie numérique, 2005-2023


Indice 2005 = 100

500

450
Services fournis
par voie numérique
400

350

300

Marchandises
250

200

150
Autres
services
100

50

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023

Source : Estimations de l’OMC.

24
Graphique 20 : Croissance des exportations de services fournis par voie numérique
et des exportations de marchandises par région, 2023
Variation annuelle en %

15 % 13 %
11 % 11 %
10 % 9% 9%
6%
5% 3%

0%
-1 %
-2 %
-5 %
-4 %
-6 %
-10 % -7 %

-15 % -13 %
-16 %
-20 %
-19 %
-25 % -23 %

-30 %
Monde Europe Asie Amérique Moyen- Amérique du Afrique CEI*
du Nord Orient Sud et centrale
et Caraïbes

Exportations de services fournis par voie numérique Exportations de marchandises

Note : Les régions sont classées selon leur part dans les exportations mondiales de services fournis par voie numérique.
* La Communauté d’États indépendants comprend certains membres associés et anciens membres.
Source : Estimations de l’OMC.

Graphique 21 : Structure des exportations mondiales de services fournis


par voie numérique, 2023
Milliards de $EU et part en %

Services liés à la propriété intellectuelle


4,6
10,9 %
Services financiers Services de télécommunication
6,8 1,1
16,0 % 2,6 %

Services d’assurance Services informatiques


2,2 8,7
5,2 % 20,5 %

Autres services
Services audiovisuels
aux entreprises
et services personnels, Services d’information
culturels et récréatifs 17,5
41,2 % 0,6
0,9 1,5 %
2,1 %

Source : Estimations de l’OMC.

25
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Graphique 22 : Croissance des exportations de services fournis par voie numérique


par région et pour certains groupes, 2015-2023
Indice 2015 = 100

250 250
Reste
Asie
du monde
200 200

Europe Reste
150 150
du monde

100 100

50 50
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023

250 250
Reste Reste
du monde du monde
200 200

150 150
Amérique
du Nord
Amérique du Sud
100 100
et centrale
et Caraïbes
50 50
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023

250 250
Moyen-Orient Reste
du monde
200 200

150 Reste 150


du monde Afrique

100 100

50 50
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023

250 250

Reste Reste
200 du monde 200 du monde

150 150

100
Communauté d’États 100 PMA
indépendants*

50 50
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023

* La Communauté d’États indépendants comprend certains membres associés et anciens membres.


Source : Estimations de l’OMC.

26
Encadré 2 : Les services y compris le mode 3
représentent 42% du commerce mondial

Les services jouent un rôle essentiel dans le commerce mondial. Selon les estimations de l’OMC, le
commerce des services, y compris la présence d’une entreprise commerciale dans un pays étranger
(mode 3 de l’AGCS), s’est élevé à 17 400 milliards de dollars EU en 2022 (voir le graphique 23). Cela
représente 42 % du commerce mondial, soit 20 points de pourcentage de plus que les estimations
traditionnelles.2

La fourniture de services aux consommateurs locaux par des succursales et des filiales à l’étranger
(mode 3) est le mode prédominant de commerce international des services (voir le graphique 24).
Toutefois, son importance relative n’a cessé de diminuer au fil des ans, de 60,6 % en moyenne en
2005 à 57,0 % en 2022. Les services financiers et d’assurance ainsi que les services de distribution
constituent la plus grande part du commerce selon le mode 3. En 2022, ils ont représenté ensemble
environ 46 % de tous les services fournis selon le mode 3, contre plus de 56 % en 2005.

Graphique 23 : Commerce mondial des services commerciaux


par mode de fourniture, 2005-2022
Milliers de milliards de $EU et part en % du commerce total des marchandises et des services

20,0

18,0 17,4
16,4
16,0 15,5
14,9 14,3 2022
13,4 13,7
14,0 12,8
11,9 12,2 12,4 12,5
12,0 11,4
10,9
9,8 10,1
Marchan-
10,0 Services
8,0 dises
42 %
8,0 7,0 58 %

6,0

4,0

2,0

0,0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Mode 1 Mode 2 Mode 4 Mode 3 Tous les modes de fourniture

Note : Moyenne des exportations et des importations.


Source : Estimations de l’OMC.

2 La balance des paiements d’une économie donne des renseignements sur les transactions de services pour la fourniture
transfrontières (mode 1), la consommation à l’étranger (mode 2) et la présence de personnes physiques (mode 4). Les
statistiques du commerce des filiales étrangères (FATS) sont la source de données sur la fourniture locale de services au moyen
d’une présence commerciale (mode 3). En combinant les deux ensembles de données, il est possible d’obtenir une mesure
complète du commerce des services.

27
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Graphique 24 : Structure du commerce mondial des services


par mode de fourniture, 2022
Part en %

Autres transactions
transfrontalières
Fourniture numérique (mode 1)
(mode 1) 13,4 %
20,7 %
Consommation
à l’étranger
(mode 2)
Présence de
personnes physiques 7,8 %
(mode 4)
1,0 %

Présence commerciale
(mode 3)
57,0 %

Source : Estimations de l’OMC.

La numérisation croissante des services, les restrictions à la mobilité transfrontières au cours de


la pandémie de COVID-19 et les efforts transversaux déployés par les entreprises en raison d’une
inflation élevée ont modifié la manière dont les services sont échangés au niveau international.

La part des transactions transfrontières (mode 1) a atteint 34,2 % en 2022, contre 26,6 % en
2005. Ces transactions touchent un large éventail de secteurs tels que les transports, les services
professionnels et services aux entreprises, les services de distribution ou les services informatiques.
La fourniture numérique par le moyen d’Internet, des applications, des courriels, des appels vocaux
et vidéo et des plates-formes d’intermédiation numérique est le segment le plus dynamique du
commerce des services transfrontières. Si l’on considère les quatre modes de fourniture, la part des
services fournis par voie numérique est passée de 14,0 % en 2005 à 20,7 %.

En 2022, les services consommés dans d’autres économies (mode 2) ont représenté en moyenne
1 400 milliards de dollars EU, soit 7,8 % du commerce total des services, le tourisme assurant plus
de la moitié de cette valeur. Les services fournis par la présence de personnel à l’étranger (mode 4)
n’ont représenté que 200 milliards de dollars EU, soit 1,0 %, contre un niveau record de 3,1 % en
2019, avant la pandémie.

L’ensemble complet de données sur le commerce de ces services par mode de fourniture, par secteur,
par économie et par région peut être consulté sur le Global Services Trade Data Hub de l’OMC
(www.wto.org/services_hub).

28
Chaînes de valeur mondiales et fragmentation
manifeste
L’économie mondiale a subi plusieurs chocs Entre le deuxième trimestre de 2022 et le quatrième
économiques au cours des dernières années, trimestre de 2023, la valeur du commerce mondial
parallèlement à l’aggravation des tensions des produits intermédiaires a chuté de près de 11 %.
géopolitiques. En réponse à ces préoccupations et Pour l’ensemble de l’année 2023, la baisse a été
à d’autres, certains gouvernements sont devenus de 6 %, tandis que les échanges de produits non
plus sceptiques quant aux avantages du commerce intermédiaires sont restés stables. Au cours de la
et ont pris des mesures pour relocaliser la même période, la part des produits intermédiaires
production et réorienter les échanges vers les pays dans le commerce mondial des marchandises a
amis. Ces actions ont eu une certaine incidence été ramenée de 58 % au deuxième trimestre de
sur la structure des échanges, mais les preuves 2022 à 54 % au quatrième trimestre de 2023.
d’une tendance soutenue à la démondialisation Les changements apportés aux classifications
restent minces. de produits empêchent de calculer les parts
avant 2022, car un certain nombre de nouveaux
Le commerce des produits intermédiaires est produits ont été désignés comme produits
un indicateur utile de l’état des chaînes de intermédiaires. Ces changements ont porté à plus
valeur mondiales (CVM). On le voit avec le de 50 % la part des produits intermédiaires dans
graphique 25, qui montre les exportations de le commerce mondial des marchandises, alors
produits intermédiaires non combustibles en que les estimations antérieures indiquaient que
dollars EU (panneau de gauche) et leur part dans cette part était descendue au-dessous de 50 %
le commerce mondial (panneau de droite). Les en 2022. Il est difficile de déterminer clairement
combustibles ont été exclus des calculs, afin que la signification de la baisse de la part des produits
les distorsions dues à la volatilité des prix soient intermédiaires en raison de la courte période
réduites au minimum. Toutefois, les fluctuations disponible et de la volatilité des prix au cours des
de prix des autres produits de base ont aussi été deux dernières années. Historiquement, la part des
passablement élevées au cours des trois dernières produits intermédiaires est restée stable pendant
années, de sorte que leur effet pourrait malgré tout de nombreuses années à un peu plus de 50 %, de
apparaître dans le graphique. sorte que le niveau actuel apparaîtrait comme une
inversion par rapport à la norme précédente.

Graphique 25 : Exportations mondiales de produits intermédiaires non combustibles,


2022T1‑2023T4
Indice des valeurs en $EU 2022T1 = 100 et part en %

Exportations de PI non combustibles Part des PI non combustibles


Indice 2022T1=100 dans les exportations mondiales
106 59 %
104
104
58
102 101
100 58
100 57
57 57
98
96 96 56
96 95
55
56 56
94 93 93 55 55
92 54
90 54
53
88
86 52
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2022 2023 2022 2023

Source : Estimations de l’OMC.

29
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Le commerce des parties et accessoires – sous- accessoires des États-Unis n’a guère varié depuis
ensemble de produits intermédiaires représentant la période antérieure à la pandémie, s’établissant
les composants électroniques, le matériel de à 35,7 % en 2023, contre 36,3 % en 2019. La
transport et les autres machines – montre comment part de la Chine a aussi légèrement régressé, de
les tensions géopolitiques peuvent influer sur les 11,5 % en 2019 à 10,0 % en 2023. Au cours
chaînes d’approvisionnement dans les industries de la même période, la part collective des autres
manufacturières mondialisées. Cela est illustré partenaires commerciaux asiatiques est passée
par le graphique 26, qui représente les parts des de 27,7 % à 30,0 %, de sorte que le commerce
régions partenaires dans le commerce bilatéral des parties et accessoires avec l’ensemble de
total (exportations + importations) des parties et l’Asie est resté stable aux alentours de 40 %.
accessoires pour certaines économies. Même si la L’augmentation de la part des « autres pays d’Asie »
structure des échanges s’est légèrement modifiée est surtout due à l’accroissement du commerce
depuis la période précédant la pandémie, les avec le Viet Nam, la Thaïlande, le Taipei chinois et
changements ne sont pas spectaculaires. l’Inde. En 2023, la valeur en dollars des échanges
bilatéraux avec ces économies a augmenté
La part des partenaires commerciaux nord- respectivement de 136 %, 103 %, 82 % et 76 %
américains dans le commerce total des parties et par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie.

Graphique 26 : Commerce bilatéral total des parties et accessoires selon la classification


par grandes catégories économiques, 2019-2023
Part en %
États-Unis Chine

6,0 5,5 5,9 5,2 6,8 8,5


100 100

80 27,7 32,2 30,0 80

60 11,5 10,0 60 62,8 62,5 60,2


11,7
40
18,5 17,5 18,3
40

7,4 6,0 5,6


20 36,3 33,1 35,7 20 13,4 14,6 15,5
11,2 10,2 10,2
0 0
2019 2022 2023 2019 2022 2023

Union européenne Japon

100 5,3 4,4 4,4 100


4,0 3,4 3,6

12,3 14,0 12,6


80 80
7,9 10,9 9,6 39,7 42,7 42,0

60 60

65,5 23,3 23,9 22,3


40 61,8 64,6 40

12,5 10,7 11,3


20 20
20,5 19,3 20,8
9,0 8,8 8,9
0 0
2019 2022 2023 2019 2022 2023

Amérique du Nord Europe Chine Autres pays d’Asie Reste du monde

Note : Les parties et accessoires sont définis, au sens de la classification commerciale par grandes catégories économiques,
comme la somme des codes 42 et 53.
Source : Statistiques des douanes nationales, consultées via le Trade Data Monitor.

30
En 2023, la part des partenaires commerciaux inchangée à environ 12 %. La part de la Chine était
asiatiques dans le commerce total des parties et passée à 10,9 % en 2022, après la pandémie, de
accessoires de la Chine a légèrement baissé par sorte que la légère baisse constatée en 2023
rapport à 2019, s’établissant à 60,2 % contre pourrait indiquer un retour aux niveaux antérieurs.
62,8 %. La part de l’Amérique du Nord a reculé
de 11,2 % à 10,2 % au cours de la même période, Enfin, les parts des régions partenaires dans le
tandis que celle de l’Europe est passée de 13,4 % à commerce bilatéral total des parties et accessoires
15,5 %. La plus forte augmentation a été celle du du Japon sont restées remarquablement stables
commerce de la Chine avec le reste du monde, entre 2019 et 2023 malgré de graves chocs
y compris l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient, économiques mondiaux, dont la pandémie de
l’Afrique et la CEI, dont la part collective dans le COVID-19 et la guerre en Ukraine. Globalement, le
commerce chinois des parties et accessoire est graphique 27 ne montre que peu de signes d’une
passée de 5,2 % à 8,5 %. Cette augmentation réorganisation à grande échelle des échanges
est probablement due pour l’essentiel à la hausse entre les régions.
des prix des produits primaires, que ces régions
exportent de façon disproportionnée. D’autres données indiquent plus clairement une
réorientation des échanges consécutive aux
En ce qui concerne l’UE, la part des pays tensions géopolitiques. Plus précisément, les
européens dans le commerce bilatéral total États-Unis et la Chine montrent quelques signes
des parties et accessoires est restée presque de découplage, comme l’illustre le graphique 27.
inchangée à environ 65 % entre 2019 et 2023. La Malgré un niveau record en 2022, le commerce
part de l’Amérique du Nord a également peu varié, bilatéral total entre les deux plus grandes
avoisinant les 9 %. Celle de la Chine est passée économies du monde enregistre depuis 2018
de 7,9 % à 9,6 %, tandis que la part collective une croissance inférieure de 30 % à celle de leur
des autres économies d’Asie est restée quasiment commerce avec le reste du monde.

Graphique 27 : Commerce entre les États-Unis et la Chine et avec les autres partenaires,
2016-2023
Indice, juin 2018 = 100

150

140

130

120

110

100

90

80

70

60

50
Jan-16
Avr-16
Jui-16
Oct-16
Jan-17
Avr-17
Jui-17
Oct-17
Jan-18
Avr-18
Jui-18
Oct-18
Jan-19
Avr-19
Jui-19
Oct-19
Jan-20
Avr-20
Jui-20
Oct-20
Jan-21
Avr-21
Jui-21
Oct-2
Jan-22
Avr-22
Jui-22
Oct-22
Jan-23
Avr-23
Jui-23
Oct-23

Commerce réciproque des États-unis et de la Chine Tensions commerciales


Commerce des États-unis et de la Chine avec les autres partenaires Guerre en Ukraine

Note : Données corrigées des variations saisonnières. Non compris la Fédération de Russie, le Bélarus et l’Ukraine.
La ligne bleue montre l’évolution des échanges entre la Chine et les États-Unis. La ligne verte montre l’évolution des échanges
entre les États-Unis et les partenaires autres que la Chine et entre la Chine et les partenaires autres que les États-Unis.
Source : Blanga-Gubbay et Rubínová (2023).

31
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Il y a eu deux baisses claires dans les échanges (principalement le Canada) sont passées de 15,7 %
bilatéraux entre les États-Unis et la Chine, l’une à 23,0 % des importations totales de TIC. Dans
qui a commencé avec l’aggravation des tensions le même temps, les importations des États-Unis
commerciales entre les deux pays en juillet en provenance de leurs partenaires commerciaux
2018, et l’autre qui a suivi le déclenchement de asiatiques (principalement l’Inde) ont été ramenées
la guerre en Ukraine en février 2022. La forte de 45,1 % à 32,6 %. Des données détaillées sur
reprise constatée en février 2020 s’explique par le commerce bilatéral des services pourraient
le rôle de la Chine en tant que fabricant de dernier apporter plus d’informations sur l’évolution de la
recours lors de la pandémie de COVID-19. Bien structure des échanges de services.
que le commerce entre les deux pays reste élevé,
le graphique montre des changements importants Une autre dimension moins étudiée de la
consécutifs aux événements politiques. fragmentation du commerce est l’incidence
possible des perturbations touchant les flux de
Habituellement, les débats sur la fragmentation données. Selon des travaux antérieurs réalisés
du commerce concernent surtout le commerce par des économistes de l’OMC, un découplage
des marchandises, mais la fragmentation peut de l’économie mondiale en blocs géopolitiques
aussi toucher le commerce des services. Plus pourrait réduire le PIB mondial de 5 % à long
particulièrement, les données provenant des États- terme. Une nouvelle étude conjointe OCDE-
Unis semblent montrer des signes de « relocalisation OMC à paraître sur les politiques en matière de
entre amis » des services liés aux technologies données montre que les coûts économiques de la
de l’information et de la communication (TIC). Le fragmentation de ces politiques selon des critères
graphique 28 montre les parts des importations géopolitiques pourraient aussi être importants.
de services liés aux TIC des États-Unis par région Dans un tel scénario, les exportations réelles
entre 2018 et 2023. Au cours de cette période, mondiales reculeraient de 1,8 % et le PIB réel
les importations des États-Unis en provenance de mondial d’environ 1 %.
leurs partenaires commerciaux nord-américains

Graphique 28 : Part des importations de services liés aux TIC des États-Unis par région,
2018-2023
Part en %

50
45,1 44,3
45

40
36,2
34,4 33,7
35 32,6

30

25

20 23,0
21,7 21,5 20,6
15
15,7 15,2
10

2018 2019 2020 2021 2022 2023

Amérique du Nord Asie

Source : Bureau des analyses économiques des États-Unis.

32
Analyse : La crise commerce. Une crise prolongée pourrait porter
un coup sévère à l’économie mondiale et entraîner
du canal de Suez une résurgence des pressions inflationnistes.

Les Perspectives et statistiques du Au début, certaines informations diffusées dans les


commerce mondial incluent pour la médias exprimaient des craintes quant à l’impact
première fois une section analytique économique potentiel de la crise, dressant un
spéciale sur un événement récent touchant parallèle avec le blocage du canal de Suez causé
le commerce international. Le conflit au en 2021 par l’échouage de l’Ever Given. Le coût de
Moyen-Orient fait peser une menace sur les cet incident pour le commerce mondial est estimé
transports maritimes à travers la mer Rouge entre 6 milliards et 10 milliards de dollars EU.
et le canal de Suez, perturbant les liaisons
commerciales entre l’Europe et l’Asie. La La crise actuelle est très différente de celle de
présente section examine de plus près cette 2021, au moins par sa durée, mais il y a assez de
crise et les conséquences qu’elle pourrait similitudes pour estimer que son effet pourrait être
avoir sur le commerce en 2024. plus limité qu’on ne le craignait au début. Cela est
dû en partie aux raisons suivantes : 1) le canal de
La mer Rouge est une route maritime importante Suez continue d’être utilisé malgré les réductions
pour le commerce international. Environ 15 % des de trafic ; 2) les retards dus au déroutement des
échanges mondiaux la traversent. Quant au canal navires par le cap de Bonne-Espérance sont
de Suez, qui se trouve à son extrémité nord, il voit relativement faibles ; 3) les tarifs de fret maritime
passer environ 12 % du commerce mondial, reliant restent contenus depuis le début de la crise ; 4) la
les ports asiatiques aux ports méditerranéens demande des consommateurs est modérée et les
d’Europe et d’Afrique du Nord. Les attaques contre stocks sont suffisants ; 5) les marchés mondiaux
des navires commerciaux en mer Rouge et dans de l’énergie sont relativement stables ; et 6) la
le golfe d’Aden, qui ont débuté le 19 novembre capacité de transport maritime est plus grande
2023, ont eu de lourdes conséquences sur le aujourd’hui que lors de la pandémie de COVID-19.

Graphique 29 : Nombre de passages hebdomadaires et volume de transit par la mer Rouge,


1er janvier 2019-19 mars 2024
Number of ships and million metric tons

600 45

550 40

500 35
Millions de tonnes métriques
Nombre de navires

450 30

400 25

350 20

300 15

250 10

200 5

2019 2020 2021 2022 2023 2024

Passages hebdomadaires par la mer Rouge Volume de transit


(nombres de navires, axe de gauche) (millions de tonnes métriques, axe de droite)

Note : La ligne pointillée verticale correspond à l’échouage de mars 2021 dans le canal de Suez, et la ligne verticale formée
de tirets correspond à la semaine du 19 novembre 2023, lorsque les premières attaques ont été lancées contre des navires
commerciaux en Mer Rouge.
Source : Élaboration du Secrétariat de l’OMC d’après IMF-Oxford Portwatch.

33
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Le transport par la mer Rouge a diminué, Pour la plupart des routes commerciales, le
mais il ne s’est pas arrêté déroutement par le cap de Bonne-Espérance n’a
qu’un effet négligeable sur les délais de transport,
Les attaques contre des navires commerciaux en à l’exception notable de la route entre l’Asie et
mer Rouge et dans le golfe d’Aden ont conduit l’Europe. Il accroît de plus de 55 % la distance
plusieurs transporteurs à éviter totalement le transit par moyenne entre l’Asie et l’Europe, ce qui allonge la
la mer Rouge, ce qui a fait chuter de plus de 45 % durée de transport de 6 à 25 jours, soit 17 jours en
le nombre moyen de passages hebdomadaires moyenne, par rapport à la route plus directe du canal
(264 en février 2024 contre 489 un an plus tôt). De de Suez (voir le graphique 30). Le déroutement
même, le volume mensuel en tonnes des expéditions augmente aussi le risque de congestion portuaire
par le canal de Suez a baissé de 54 %. Ces et d’annulations d’expéditions. Plusieurs fabricants
événements sont illustrés par le graphique 29, qui automobiles ont ainsi suspendu temporairement
montre le nombre hebdomadaire moyen de navires leur production dans les usines européennes en
et le volume de transit par le canal de Suez et le raison des retards de transport.
détroit de Bab el-Mandeb entre le 1er janvier 2019
et le 4 mars 2024.
Les tarifs de fret maritime restent contenus

Retards relativement faibles dus L’échouage dans le canal de Suez en mars 2021
au déroutement des navires par le cap a duré une semaine et s’est produit durant la
de Bonne-Espérance pandémie, lorsque le coût du fret était déjà très
élevé. En revanche, la crise de la mer Rouge
Les attaques en mer Rouge ont conduit de dure depuis plus longtemps, mais son effet sur
nombreux transporteurs à dérouter leurs navires en le coût du fret est plus limité, puisque les tarifs
leur faisant contourner l’Afrique. En conséquence, de transport maritime restent bien inférieurs à ce
le nombre de passages par le cap de Bonne- qu’ils étaient lors de l’échouage de l’Ever Given
Espérance a plus que doublé, atteignant 2 387 en (voir le graphique 31).
février 2024, contre 1 159 un an plus tôt.

Graphique 30 : Retards de transport moyens projetés en cas d’évitement de la mer Rouge


Nombre de jours

Région importatrice

Afrique Asie Amérique Europe Amérique Océanie


du Sud et du Nord
centrale
Afrique
2 5 0 4 1 1
Asie
5 9 3 17 6 2
Région exportatrice

Amérique du Sud et centrale


0 3 0 0 0 0
Europe
4 17 0 1 0 5
Amérique du Nord
1 6 0 0 0 0
Océanie
1 2 0 5 0 0

Note : Le graphique montre les retards de transport moyens entre les régions dus au déroutement de la mer Rouge, en prenant en
compte la route alternative la plus courte vers le canal de Suez et le détroit de Bab el-Mandeb. La région de l’Amérique du Sud et
centrale comprend aussi les Caraïbes. Les retards estimés, en nombre de jours, sont calculés sur la base d’une vitesse moyenne
hypothétique des navires de 15 nœuds. Cette vitesse est plus lente que la vitesse normale des porte-conteneurs, mais plus rapide
que la vitesse générale des navires-citernes (McKenna et al., 2012).
Source : Élaboration du Secrétariat de l’OMC d’après Pratson (2023).

34
Graphique 31 : Coûts du transport maritime lors de l’échouage dans le canal de Suez en 2021
et de la crise de la mer Rouge en 2023-2024
Indice en $EU

Indice du coût de transport par conteneur Indice du coût de transport du vrac sec

9 000 3 500

8 000
3 000
7 000

6 000 2 500
5 000
2 000
4 000

3 000
1 500
2 000

1 000 1 000
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

Mois Mois

Indice du coût de transport des produits Indice du coût de transport des produits
pétroliers bruts pétroliers raffinés

1 400 1 100

1 000
1 200
900

1 000 800

700
800 600

500
600
400

400 300
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

Mois Mois

Échouage dans le canal de Suez en mars 2021 Crise de la mer Rouge 2023-2024

Note : Les chiffres représentent la moyenne mensuelle des taux de fret au comptant pour les conteneurs de 40 pieds, le vrac sec,
les produits pétroliers bruts et les produits pétroliers raffinés. Le mois zéro correspond à mars 2021 pour l’échouage de l’Ever
Given et à novembre 2023 pour la première attaque contre des navires commerciaux en mer Rouge.
Source : Élaboration de l’auteur d’après les données de Freightos.

Environ la moitié du volume de fret qui passe d’un tiers à ce qu’ils étaient après l’échouage de
par le canal de Suez se compose de produits l’Ever Given ou durant la récession postérieure à la
conteneurisés. Ces expéditions ont chuté de 72 % COVID-19 et le redressement en 2021-2022. Les
entre novembre 2023 et février 2024. Au cours de taux de fret entre l’Asie et l’Europe sont ceux qui
cette période, le coût du fret a plus que triplé après ont le plus augmenté (270 % par rapport à février
des mois de baisse, en raison de la hausse du coût 2023), suivis par les taux entre l’Asie et l’Amérique
du combustible et des primes d’assurance. Les du Nord (240 %).
taux de fret maritime actuels sont encore inférieurs

35
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Environ 10 % du volume de fret qui traverse le points de cheminement dans le canal de Panama
canal de Suez se compose de vrac sec, dont les dû à la sécheresse et par le fait que les opérateurs
céréales (5 %) et les minerais et métaux (5 %). Le européens abandonnent le commerce avec la
nombre de passages de navires de vrac sec par le Russie en raison de la guerre en Ukraine. Les coûts
canal a baissé de 43 % entre novembre 2023 et de transport du pétrole brut ont fluctué depuis les
février 2024. D’après le tableau de bord de l’OMC premières attaques en mer Rouge, mais ils sont
concernant le blé, au moins 45 navires transportant légèrement inférieurs à ce qu’ils étaient avant les
des céréales ou des oléagineux (pour un total attaques. En revanche, les coûts de transport des
de 2,7 millions de tonnes) ont été détournés produits pétroliers raffinés tels que l’essence,
pour éviter le canal de Suez en janvier 2024. le carburant diesel ou les carburéacteurs ont
Parallèlement, le coût de transport du vrac sec a continué d’augmenter après les attaques.
enregistré une première hausse de près de 40 %
en décembre 2023 après la première attaque en La hausse relativement limitée des coûts de
mer Rouge, mais il a ensuite fortement baissé en transport maritime peut être attribuée en partie au
janvier et février 2024, avant de remonter en mars. fait que certaines entreprises ont temporairement
En moyenne, il reste inférieur de 40 % aux coûts remplacé le transport maritime par du transport
observés après l’échouage dans le canal de Suez. ferroviaire ou aérien. Bien que le poids taxé du fret
aérien soit resté assez stable après la première
Les navires-citernes représentent plus de 23 % attaque en novembre 2023, il était plus élevé de
du volume de fret qui passe par le canal de Suez. 13 % en janvier 2024 par rapport à janvier 2023,
Le nombre de passages de ces navires a baissé en partie à cause d’une demande relativement
de 49 % entre novembre 2023 et février 2024. plus forte de fret aérien en Asie et en Europe. Le
Les coûts de transport par navire-citerne ont coût du fret aérien a enregistré une hausse brève
augmenté depuis septembre 2023 et restent plus mais importante en décembre 2023, suivie par une
de deux fois supérieurs aux niveaux observés lors baisse sensible en janvier 2024, date à laquelle
de l’échouage dans le canal. Cela tient en partie il était légèrement inférieur au coût observé en
aux perturbations causées par le bas niveau des octobre 2023, avant les attaques.

Graphique 32 : Indices de pression sur la demande et les chaînes d’approvisionnement lors


de l’échouage dans le canal de Suez en 2021 et de la crise de la mer Rouge en 2023-2024

Indice composite mondial des directeurs d’achats Indice de pression sur les chaînes
d’approvisionnement mondiales
60 4

58 3

56 2

54 1

52 0

50 -1

48 -2
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3
Mois Mois
Échouage dans le canal de Suez en mars 2021 Crise de la mer Rouge 2023-2024

Note : L’indice PMI mesure la direction dominante des tendances de l’économie dans le secteur manufacturier et dans celui des
services à partir des enquêtes mensuelles sur les entreprises du secteur privé. L’indice GSCPI mesure les conditions des chaînes
d’approvisionnement en combinant des variables issues d’indices des transports et de l’activité manufacturière. Les valeurs
positives de l’indice GSCPI indiquent que les chaînes d’approvisionnement sont sous pression, tandis que les valeurs négatives
indiquent qu’elles fonctionnent bien, avec des perturbations ou des pressions limitées. Le mois zéro correspond à mars 2021 pour
l’obstruction du canal de Suez et à novembre 2023 pour la première attaque contre des navires commerciaux.
Source : Élaboration du Secrétariat de l’OMC à partir de l’Indice composite mondial J. P. Morgan des directeurs d’achats (PMI) et
de l’Indice de pression sur les chaînes d’approvisionnement mondiales (GSCPI) de la Banque de la réserve fédérale de New York.

36
Faible demande des consommateurs et économique. Le nombre de navires-citernes
existence de stocks de « sécurité » qui traversent la mer Rouge, y compris ceux qui
transportent des produits pétroliers, a diminué de
Contrairement à ce qui s’est passé lors de près de moitié en février 2024 par rapport à février
l’échouage dans le canal de Suez en mars 2021, 2023. Cette diminution a fait craindre une pénurie
la demande modérée de marchandises devrait temporaire de pétrole dans certaines régions, qui
atténuer en partie les pressions inflationnistes pourrait accentuer les pressions inflationnistes.
sur les chaînes d’approvisionnement dues aux
retards de transport causés par les perturbations Malgré le déroutement de certains pétroliers, et
en mer Rouge (voir le graphique 32). De même, contrairement à l’incident du canal de Suez en
les pressions sur les chaînes d’approvisionnement mars 2021, les prix du pétrole brut sont restés
et la volatilité de ces chaînes sont restées limitées relativement stables au cours des semaines qui ont
après les attaques. Cela tend à montrer que les suivi les attaques en mer Rouge, même si les prix du
stocks existants peuvent contribuer à atténuer la Brent (Europe) ont réagi légèrement plus que ceux
pression inflationniste due aux retards de transport du West Texas Intermediate (voir le graphique 33).
en régulant les augmentations immédiates des De même, le prix mondial du gaz naturel n’a pas
coûts de transport et en réduisant la nécessité de révélé d’incidence notable, puisqu’il a en fait baissé
les répercuter sur les consommateurs. à la suite des premières attaques en mer Rouge.

Marchés de l’énergie relativement stables Nombre plus élevé de porte-conteneurs


disponibles
Les prix de l’énergie peuvent constituer un
important vecteur de contagion pour l’économie Le déroutement des navires par le cap de Bonne-
mondiale, car ils ont un effet sur les coûts de Espérance allonge les délais de transport, retardant
production, l’inflation et les dépenses des ainsi l’arrivée des marchandises. Il peut en outre
consommateurs, c’est-à-dire sur la croissance réduire le nombre de navires disponibles pour les

Graphique 33 : Prix mensuels du pétrole brut et du gaz naturel lors de l’échouage dans
le canal de Suez en 2021 et de la crise de la mer Rouge en 2023-2024

Prix du pétrole brut Prix du gaz naturel


$EU par baril $EU par million de Btu
100 14

90 12

80 10

70 8

60 6

50 4

40 2
-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3
Mois Mois

Échouage dans le canal de Suez en mars 2021 Crise de la mer Rouge 2023-2024

Note : Le mois zéro correspond à mars 2021 pour l’obstruction du canal de Suez et à novembre 2023 pour la première attaque
contre des navires commerciaux.
Source : Élaboration du Secrétariat de l’OMC d’après les données sur les prix du pétrole brut (Brent – Europe) du Service
d’information sur l’énergie des États-Unis et de données du Fonds monétaire international sur le prix mondial du gaz naturel
(Union européenne).

37
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

trajets de retour, et donc la capacité de procéder à l’industrie automobile, les engrais et la vente au
de nouvelles expéditions, avec le risque de créer détail ont déjà été affectés par des retards et des
des goulets d’étranglement dans la gestion des hausses de coûts de transport. Outre l’impact
chaînes d’approvisionnement, car les navires économique, la crise de la mer Rouge a eu des
prennent plus de temps pour les allers et retours, effets sur le transport de l’aide humanitaire.
ce qui aggrave encore les difficultés de transport.
L’ampleur de l’impact économique de la crise de
En 2023, la production mondiale de navires a la mer Rouge dépendra en fin de compte de la
augmenté de 8 % avec la construction de 350 durée et de la gravité des attaques, ainsi que des
nouveaux porte-conteneurs. La capacité devrait décisions prises par les compagnies maritimes
encore croître de 10 % en 2024 avec 478 au sujet des risques et des coûts associés à la
nouveaux porte-conteneurs (voir le graphique 34). traversée de la mer Rouge ou au détournement de
Cet excédent devrait contribuer à atténuer les leurs navires. Les transporteurs ne s’attendent pas
goulets d’étranglement potentiels visant les porte- à une amélioration importante de la situation avant
conteneurs, dont les traversées de la mer Rouge au moins le deuxième trimestre de 2024.
ont été réduites de 72 %, et limiter ainsi la hausse
Si elle devait se prolonger, la crise de la mer
des coûts de transport due à la crise de la mer
Rouge pourrait inciter le secteur de l’expédition et
Rouge.
du transport à reconsidérer ses stratégies et ses
priorités. Les transporteurs maritimes pourraient
Conséquences peu claires à long terme choisir d’optimiser leurs voies d’acheminement
en réduisant au minimum la durée passée en mer
Bien que la fréquence des attaques contre des entre les ports fréquemment utilisés. Cela pourrait
navires commerciaux en mer Rouge et dans le golfe consister à réduire le nombre de combinaisons
d’Aden ait beaucoup diminué ces derniers mois, de trajets ou à adopter de nouveaux modèles
de plus en plus de transporteurs suspendent leur d’itinéraires. Des efforts pourraient aussi être faits
transit dans la région. Même si l’impact économique pour accroître la capacité des autres modes de
de la crise de la mer Rouge a été relativement transport, en remédiant aux limites actuelles et en
limité jusqu’à présent, certains secteurs tels que offrant des prix plus compétitifs.

Graphique 34 : Évolution de la flotte de porte-conteneurs, 2019-2024


Millions d’EVP et %

3,5 15 %
Taux de croissance de la flotte de porte-conteneurs (%)

3,0 13 %
Millions d’équivalents 20 pieds

2,5 11 %

2,0 9%

1,5 7%

1,0 5%

0,5 3%

0,0 1%

-0,5 -1 %
2019 2020 2021 2022 2023 2024

Construction Recyclage Croissance de la flotte (%)

Note : La barre grisée de 2024 correspond à des projections.


Source : Estimations de l’OMC d’après les données de BIMCO et de Clarksons Research.

38
Tableau 1 de l’appendice - Commerce mondial des marchandises :
principaux exportateurs et importateurs, 2023
Milliards de dollars et pourcentage

Variation Variation
Rang Exportateurs Valeur Part annuelle Rang Importateurs Valeur Part annuelle
en % en %
1 Chine 3 380 14,2 -5 1 États-Unis 3 173 13,1 -6
d’Amérique
2 États-Unis 2 020 8,5 -2 2 Chine 2 557 10,6 -6
d’Amérique
3 Allemagne 1 688 7,1 1 3 Allemagne 1 463 6,0 -8
4 Pays-Bas 935 3,9 -3 4 Pays-Bas 842 3,5 -6
5 Japon 717 3,0 -4 5 Royaume-Uni 791 3,3 -4
6 Italie 677 2,8 3 6 France 786 3,2 -5
7 France 648 2,7 5 7 Japon 786 3,2 -12
8 Corée, République de 632 2,7 -8 8 Inde 673 2,8 -7
9 Mexique 593 2,5 3 9 Hong Kong, Chine 654 2,7 -2
Importations 184 0,8 12
définitives 1
10 Hong Kong, Chine 574 2,4 -6 10 Corée, République de 643 2,7 -12
Exportations 21 0,1 30
d’origine locale
Réexportations 553 2,3 -7
11 Canada 569 2,4 -5 11 Italie 640 2,6 -8
12 Belgique 562 2,4 -12 12 Mexique 621 2,6 -1
13 Royaume-Uni 521 2,2 -2 13 Canada 570 2,4 -2
14 Émirats arabes unis 1 488 2,1 -5 14 Belgique 547 2,3 -12
15 Singapour 476 2,0 -8 15 Espagne 470 1,9 -5
Exportations 213 0,9 -11
d’origine locale
Réexportations 263 1,1 -5
16 Taipei chinois 432 1,8 -10 16 Arabie saoudite, 449 1,9 7
Royaume d’ 1
17 Inde 432 1,8 -5 17 Singapour 423 1,7 -11
Importations 160 0,7 -20
définitives 1
18 Fédération de Russie 1 424 1,8 -28 18 Pologne 370 1,5 -3
19 Espagne 423 1,8 2 19 Suisse 364 1,5 2
20 Suisse 420 1,8 5 20 Türkiye 362 1,5 -1
21 Pologne 382 1,6 6 21 Taipei chinois 359 1,5 -18
22 Australie 371 1,6 -10 22 Viet Nam 326 1,3 -9
23 Viet Nam 354 1,5 -5 23 Fédération de Russie 1 304 1,3 10
24 Brésil 340 1,4 2 24 Thaïlande 290 1,2 -4
25 Arabie saoudite, 322 1,4 -22 25 Australie 288 1,2 -7
Royaume d’ 1
26 Malaisie 313 1,3 -11 26 Malaisie 266 1,1 -10
27 Thaïlande 285 1,2 -1 27 Brésil 253 1,0 -14
28 Indonésie 259 1,1 -11 28 République tchèque 231 1,0 -3
29 Türkiye 256 1,1 1 29 Autriche 225 0,9 -4
30 République tchèque 255 1,1 6 30 Indonésie 222 0,9 -7
Total des économies 19 748 83,0 - Total des économies 19 944 82,3 -
ci-dessus 3 ci-dessus 3
Monde 3 23 784 100,0 -5 Monde 3 24 235 100,0 -6

(1) Estimations du Secrétariat.


(2) Importations f.a.b.
(3) Y compris d’importantes réexportations ou importations destinées à la réexportation.

Source : OMC-CNUCED.
39
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Tableau 2 de l’appendice - Commerce des marchandises : principaux exportateurs


et importateurs à l’exclusion du commerce intra-UE, 2023
Milliards de dollars et pourcentage

Variation Variation
Rang Exportateurs Valeur Part annuelle Rang Importateurs Value Part annuelle
en % en %
1 Chine 3 380 17,5 -5 1 États-Unis d’Amérique 3 173 15,9 -6
2 Exportations extra-UE 2 761 14,3 2 2 Importations extra-UE 2 717 13,6 -14
3 États-Unis d’Amérique 2 020 10,4 -2 3 Chine 2 557 12,8 -6
4 Japon 717 3,7 -4 4 Japon 791 4,0 -4
5 Corée, République de 632 3,3 -8 5 Japon 786 3,9 -12
6 Mexique 593 3,1 3 6 Inde 673 3,4 -7
7 Hong Kong, Chine 574 3,0 -6 7 Hong Kong, Chine 654 3,3 -2
Exportations 21 0,1 30 Importations 184 0,9 12
d’origine locale définitives 1
Réexportations 553 2,9 -7
8 Canada 569 2,9 -5 8 Corée, République de 643 3,2 -12
9 Japon 521 2,7 -2 9 Mexique 621 3,1 -1
10 Émirats arabes unis 1
488 2,5 -5 10 Canada 570 2,9 -2
11 Singapour 476 2,5 -8 11 Émirats arabes unis 1 449 2,3 7
Exportations 213 1,1 -11
d’origine locale
Réexportations 263 1,4 -5
12 Taipei chinois 432 2,2 -10 12 Singapour 423 2,1 -11
Importations 160 0,8 -20
définitives 1
13 Inde 432 2,2 -5 13 Suisse 364 1,8 2
14 Fédération de Russie 1 424 2,2 -28 14 Türkiye 362 1,8 -1
15 Suisse 420 2,2 5 15 Taipei chinois 359 1,8 -18
16 Australie 371 1,9 -10 16 Viet Nam 326 1,6 -9
17 Viet Nam 354 1,8 -5 17 Fédération de Russie 2
304 1,5 10
18 Brésil 340 1,8 2 18 Thaïlande 290 1,5 -4
19 Arabie saoudite, 322 1,7 -22 19 Australie 288 1,4 -7
Royaume d’ 1
20 Malaisie 313 1,6 -11 20 Malaisie 266 1,3 -10
21 Thaïlande 285 1,5 -1 21 Brésil 253 1,3 -14
22 Indonésie 259 1,3 -11 22 Indonésie 222 1,1 -7
23 Türkiye 256 1,3 1 23 Arabie saoudite, 211 1,1 11
Royaume d’
24 Norvège 174 0,9 -30 24 Philippines 133 0,7 -9
25 Iraq 1 116 0,6 -16 25 Afrique du Sud 1 131 0,7 -4
26 Afrique du Sud 111 0,6 -10 26 Iraq 1
96 0,5 10
27 Qatar 1 97 0,5 -26 27 Norvège 95 0,5 -10
28 Chili 95 0,5 -4 28 Israël 91 0,5 -15
29 Iran 1
91 0,5 -7 29 Chili 86 0,4 -18
30 Koweït, État du 1
85 0,4 -15 30 Égypte 1 79 0,4 -18
Total des économies 17 707 91,5 - Total des économies 18 010 90,4 -
ci-dessus 3 ci-dessus 3
Monde (hors 19 350 100,0 -5 Monde (hors 19 912 100,0 -7
commerce intra-UE) 3 commerce intra-UE) 3

(1) Estimations du Secrétariat.


(2) Importations f.a.b.
(3) Y compris d’importantes réexportations ou importations destinées à la réexportation.

Source : OMC-CNUCED.

40
Tableau 3 de l’appendice - Principaux exportateurs et importateurs
de services commerciaux, 2023
Milliards de dollars et pourcentage

Variation Variation
Rang Exportateurs Valeur Part annuelle Rang Importateurs Valeur Part annuelle
en % en %
1 États-Unis d’Amérique 966 12,3 7 1 États-Unis d’Amérique 694 9,6 3
2 Royaume-Uni 581 7,4 16 2 Chine 549 7,6 19
3 Allemagne 435 5,5 2 3 Allemagne 506 7,0 9
4 Irlande 397 5,1 11 4 Royaume-Uni 389 5,4 23
5 Chine 380 4,8 -10 5 Irlande 389 5,4 9
6 France 355 4,5 4 6 France 323 4,5 12
7 Inde 344 4,4 11 7 Pays-Bas 297 4,1 10
8 Singapour 328 4,2 -3 8 Singapour 295 4,1 0
9 Pays-Bas 314 4,0 10 9 Inde 247 3,4 0
10 Japon 201 2,6 21 10 Japon 225 3,1 8
11 Espagne 197 2,5 20 11 Suisse 191 2,6 19
12 Suisse 168 2,1 12 12 Italie 157 2,2 13
13 Émirats arabes unis 1 165 2,1 8 13 Belgique 156 2,1 12
14 Luxembourg 148 1,9 3 14 Canada 154 2,1 7
15 Canada 147 1,9 12 15 Corée, République de 149 2,1 8
16 Belgique 146 1,9 8 16 Luxembourg 120 1,7 5
17 Italie 145 1,8 15 17 Suède 113 1,6 8
18 Corée, République de 124 1,6 -6 18 Émirats arabes unis 1 108 1,5 13
19 Danemark 113 1,4 -14 19 Danemark 107 1,5 7
20 Pologne 106 1,4 12 20 Espagne 97 1,3 13
21 Suède 104 1,3 10 21 Arabie saoudite, 87 1,2 24
Royaume d’
22 Türkiye 101 1,3 12 22 Brésil 81 1,1 3
23 Hong Kong, Chine 99 1,3 19 23 Autriche 80 1,1 9
24 Autriche 89 1,1 9 24 Hong Kong, Chine 79 1,1 25
25 Israël 84 1,1 -3 25 Fédération de Russie 75 1,0 7
26 Australie 75 1,0 45 26 Australie 73 1,0 13
27 Thaïlande 62 0,8 62 27 Mexique 69 0,9 10
28 Portugal 56 0,7 20 28 Pologne 65 0,9 15
29 Taipei chinois 54 0,7 -5 29 Thaïlande 65 0,9 4
30 Grèce 53 0,7 7 30 Taipei chinois 64 0,9 45
Total des économies 6 535 83,4 - Total des économies 6 003 82,9 -
ci-dessus ci-dessus
Monde 7 840 100,0 9 Monde 7 244 100,0 9

(1) Estimations du Secrétariat. Les données trimestrielles ne sont pas disponibles.


… indique des chiffres non disponibles ou non comparables.

Notes : Estimations préliminaires fondées sur des statistiques trimestrielles. Les chiffres pour un certain nombre de pays et
territoires sont des estimations du Secrétariat. D’autres données sont disponibles à l’adresse suivante : http://stats.wto.org/.
Source : OMC-CNUCED.

41
PE R S PECTIVE S D U COM M E RCE MON D IAL ET STATI STIQU E S - AVR I L 2024

Tableau 4 de l’appendice - Principaux exportateurs et importateurs de services commerciaux


à l’exclusion du commerce intra-UE, 2023
Milliards de dollars et pourcentage

Variation Variation
Rang Exportateurs Valeur Part annuelle Rang Importateurs Valeur Part annuelle
en % en %
1 Exportations extra-UE 1 438 22,4 4 1 Importations extra-UE 1 246 21,1 7
2 États-Unis d’Amérique 966 15,1 7 2 États-Unis d’Amérique 694 11,7 3
3 Royaume-Uni 581 9,1 16 3 Chine 549 9,3 19
4 Chine 380 5,9 -10 4 Royaume-Uni 389 6,6 23
5 Inde 344 5,4 11 5 Singapour 295 5,0 0
6 Singapour 328 5,1 -3 6 Inde 247 4,2 0
7 Japon 201 3,1 21 7 Japon 225 3,8 8
8 Suisse 168 2,6 12 8 Suisse 191 3,2 19
9 Émirats arabes unis 1 165 2,6 8 9 Canada 154 2,6 7
10 Canada 147 2,3 12 10 Corée, République de 149 2,5 8
11 Corée, République de 124 1,9 -6 11 Émirats arabes unis 1 108 1,8 13
12 Türkiye 101 1,6 12 12 Arabie saoudite, 87 1,5 24
Royaume d’
13 Hong Kong, Chine 99 1,5 19 13 Brésil 81 1,4 3
14 Israël 84 1,3 -3 14 Hong Kong, Chine 79 1,3 25
15 Australie 75 1,2 45 15 Fédération de Russie 75 1,3 7
16 Thaïlande 62 1,0 62 16 Australie 73 1,2 13
17 Taipei chinois 54 0,8 -5 17 Mexique 69 1,2 10
18 Mexique 52 0,8 9 18 Thaïlande 65 1,1 4
19 Norvège 52 0,8 0 19 Taipei chinois 64 1,1 45
20 Arabie saoudite, 50 0,8 49 20 Norvège 61 1,0 7
Royaume d’
21 Philippines 48 0,7 17 21 Malaisie 52 0,9 16
22 Brésil 44 0,7 12 22 Indonésie 51 0,9 19
23 Malaisie 42 0,7 34 23 Türkiye 48 0,8 21
24 Fédération de Russie 40 0,6 -16 24 Israël 47 0,8 5
25 Macao, Chine 38 0,6 187 25 Qatar 36 0,6 -3
26 Égypte 35 0,5 24 26 Philippines 29 0,5 16
27 Indonésie 33 0,5 45 27 Viet Nam 29 0,5 6
28 Qatar 29 0,5 -1 28 Koweït, État du 28 0,5 8
29 Maroc 26 0,4 21 29 Ukraine 23 0,4 -6
30 Viet Nam 19 0,3 45 30 Argentine 23 0,4 7
Total des économies 5 825 90,8 - Total des économies 5 268 89,1 -
ci-dessus ci-dessus
Monde (hors 6 416 100,0 9 Monde (hors 5 915 100,0 9
commerce intra UE) commerce intra UE)

(1) Estimations du Secrétariat. Les données trimestrielles ne sont pas disponibles.


… indique des chiffres non disponibles ou non comparables.

Notes : Estimations préliminaires fondées sur des statistiques trimestrielles. Les chiffres pour un certain nombre de pays et
territoires sont des estimations du Secrétariat. D’autres données sont disponibles à l’adresse suivante : http://stats.wto.org/.
Source : OMC-CNUCED.

42
Tableau 5 de l’appendice - Principaux exportateurs de services fournis
par voie numérique, 2023
Milliards de dollars et pourcentage

Part dans les


Variation annuelle
Valeur exportations
en %
mondiales
Rang Exportateurs 2019 2020 2021 2022 2023 2019 2023 2021 2022 2023
1 États-Unis d’Amérique 471 534 602 631 649 16,7 15,3 13 5 3
2 Royaume-Uni 274 318 380 377 438 9,7 10,3 20 -1 16
3 Irlande 169 242 295 295 328 6,0 7,7 22 0 11
4 Inde 124 144 173 219 257 4,4 6,0 20 27 17
5 Allemagne 183 203 246 238 248 6,5 5,8 21 -3 4
6 Chine 114 147 185 198 207 4,0 4,9 26 7 4
7 Pays-Bas 164 147 160 171 194 5,8 4,6 10 7 13
8 Singapour 107 130 156 171 182 3,8 4,3 21 10 6
9 France 128 131 151 151 170 4,6 4,0 15 0 13
10 Luxembourg 100 104 128 117 122 3,5 2,9 23 -9 4
11 Japon 104 110 117 110 116 3,7 2,7 6 -6 6
12 Suisse 86 86 99 101 111 3,0 2,6 16 1 10
13 Belgique 63 73 84 82 89 2,2 2,1 14 -2 9
14 Canada 56 69 78 77 80 2,0 1,9 13 -1 5
15 Suède 45 51 65 65 69 1,6 1,6 27 0 7
16 Espagne 45 46 52 57 67 1,6 1,6 14 9 19
17 Israël 34 43 55 59 63 1,2 1,5 27 9 6
18 Corée, République de 36 42 54 55 62 1,3 1,5 28 2 13
19 Italie 42 46 55 55 61 1,5 1,4 19 0 12
20 Émirats arabes unis 29 33 37 46 48 1,0 1,1 14 22 5
21 Pologne 22 29 35 39 46 0,8 1,1 21 10 20
22 Hong Kong, Chine 38 39 43 46 46 1,4 1,1 9 8 0
23 Autriche 25 29 33 34 36 0,9 0,8 16 1 6
24 Danemark 18 22 24 26 34 0,7 0,8 8 9 29
25 Philippines 19 23 25 27 29 0,7 0,7 9 9 8
26 Taipei chinois 18 22 24 26 27 0,6 0,6 13 9 4
27 Finlande 20 22 25 24 23 0,7 0,5 14 -6 -1
28 Brésil 13 14 17 21 23 0,5 0,5 19 23 10
29 Roumanie 11 13 16 18 20 0,4 0,5 19 13 14
30 Australie 15 16 19 19 19 0,5 0,5 17 1 2
Total des économies 2 574 2 926 3 434 3 552 3 866 91,3 90,9 - - -
ci-dessus
Monde 2 819 3 205 3 762 3 900 4 251 100,0 100,0 17 4 9

Source : Estimations de l’OMC.

43
Bibliographie
Auboin, M. et Borino, F. (2022), “Applying import- McKenna, M. F., Katz, S. L., Condit, C., et S.
adjustment demand methodology to trade analysis Walbridge, (2012) “Response of commercial
during the Covid-19 crisis: what do we learn?”, ships to a voluntary speed reduction measure: are
Document de travail de l’OMC n° ERSD-2022-8, voluntary strategies adequate for mitigating ship-
OMC. strike risk”, Coastal Management, 40 (6), pages
634 à 650.
Banque centrale européenne (2018), “Consumption
of durable goods in the ongoing economic Pratson, L. F. (2023) “Assessing impacts to
expansion”, Economic Bulletin, Issue 1/2018, BCE. maritime shipping from marine chokepoint closures”,
Communications in Transportation Research, 3:
Blanga-Gubbay, M. et Rubínová, S. (2023), “Is 100083.
the Global Economy Fragmenting?”, Document de
travail de l’OMC n° ERSD-2023-10, OMC.

44
Organisation mondiale du commerce
Rue de Lausanne 154
CH-1211 Genève 2
Suisse
Tél. : +41 (0)22 739 51 11

Publications de l’OMC
Courriel : publications@wto.org
www.wto.org

ISBN (version imprimée) ISBN 978-92-870-7636-6


(version électronique) ISBN 978-92-870-7635-9

Imprimé par l’Organisation mondiale du commerce.


© Organisation Mondiale du Commerce 2024.
Rapport conçu par Triptik, Annecy.
Les « Perspectives du commerce mondial et
statistiques » de l’OMC analyse l’évolution
récente du commerce mondial jusqu’au
quatrième trimestre de 2023 et présente les
prévisions de l’OMC concernant le commerce
mondial pour 2024 et 2025. Il contient des
ventilations du commerce des marchandises
et du commerce des services commerciaux
par secteur et par région, ainsi que des
renseignements détaillés concernant les
principaux pays commerçants. La publication
du rapport coïncide avec celle des dernières
statistiques commerciales trimestrielles
et annuelles de l’OMC, qui peuvent être
téléchargées à partir de la base de données
en ligne de l’Organisation à l’adresse suivante :
stats.wto.org.

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