introduction à la mécanique des fluides
introduction à la mécanique des fluides
introduction à la mécanique des fluides
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déformerait aussi vite que le permet l’inertie. L’action de la viscosité est
donc retardatrice.
Pour mieux comprendre cette notion de viscosité, considérons
un fluide dans un récipient. Isolons un élément de surface ds . Quand le
fluide est au repos, la force par unité de surface qui s’exerce sur cet
élément ds est perpendiculaire à cet élément et est connue sous le
nom de pression statique. Cette pression est indépendante de
l’orientation de l’élément ds .
Quand le fluide est en mouvement, la force par unité de surface qui
s’exerce sur ds :
i- reste perpendiculaire à ds si le fluide est parfait.
ii- n’est plus perpendiculaire à ds si le fluide est visqueux. A la
pression p vient s’ajouter une autre qui elle dépend de
l’orientation de l’élément ds . Cette force est due à la
viscosité du fluide. On conclue donc que la viscosité est une
caractéristique qui n’entre en jeu que quand le fluide se met
en mouvement.
I-4- Coefficient de Viscosité :
Les forces de viscosité sont mises en évidence par l’expérience
de Couette. Soient deux cylindres circulaires coaxiaux, de rayons peu
différents, dont l’espace intermédiaire est rempli de fluide.
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été transmis au cylindre intérieur. On dit alors qu’il y a eu transfert de
quantité de mouvement. Ce transfert a été fait par l’intermédiaire du
fluide séparant les deux cylindres. Sur le cylindre intérieur doit donc
s’exercer une force F qui est tangente en chaque point de sa surface
latérale. Couette a étudié expérimentalement les variations de cette
force en fonction des caractéristiques de l’expérience. Il a déduit la
relation suivante :
F . S .V
e
où S est la surface latérale du cylindre intérieur, V la vitesse linéaire du
cylindre extérieur, e la distance séparant les deux cylindres et un
coefficient qui ne dépend que de la nature du fluide considéré. Ce
coefficient est appelé coefficient de viscosité dynamique
(coefficient de frottement interne). Pour caractériser et mesurer ce
coefficient , on applique un couple de torsion C , au cylindre
intérieur, de manière à immobiliser ce dernier. On aura donc
compensé l’effet de la force F et on a donc égalité entre le couple
C et le moment de la force F par rapport à l’axe de rotation. On écrit
alors :
C F .ri . S .V .ri /e
d’où on tire :
C.e
.
S .V .ri
Cette dernière relation va nous permettre de calculer . Il reste
maintenant à déterminer l’unité de mesure de ce coefficient. Pour ce
faire, nous allons faire une petite analyse dimensionnelle en utilisant
cette dernière relation. Si on considère l’équation aux dimensions de
cette égalité on aura :
SC.V. e.r
i
avec :
C M .L 2.T 2 ; e L ; S L2 ; V L.T 1 et r L .
i
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1 Pa.s 1Pl 10 PO .
On définit aussi la viscosité cinématique par la relation :
avec la masse volumique du fluide considéré. L’équation aux
dimensions donne pour la dimension de :
L 2 .T 1 .
Dans le système C.G.S. cette unité de la viscosité dynamique est
appelée le Stokes (St) et on a 1 St 1cm2 / s . Dans le S.I. cette unité est
connue sous le nom de MyriaStokes MaSt ou le m / s . C’est cette
2
2
L .T 1
1StokesSt1cm2 / s 1MyriaStokes MaSt1m2 / s 104 Stokes
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p po
p
a
po
(po)
où (po) est la viscosité calculée à une pression de référence po ( par
exemple la pression atmosphérique). Pour toutes les huiles de minérales
on a : a 1.003 . Pour des huiles de graissages double si la pression
passe de 1 à 300 kgf /cm2 (300 bar) . est multiplié par 10 si la pression de
1 à 1000 bar . Cette remarque est importante car dans les turbo-
machines la pression peut atteindre plusieurs centaines de bar.
6.Influence de la température
a-gaz : est à peu près T . Un anglais, Sutherland, a établi en
1893 la formule suivante, à l’aide de la théorie cinétique des gaz,
c
T . 1
To
o c
To . 1
T
où c est un coefficient qui dépend de la nature du gaz. Pour l’air on a
c120 . T est la température absolue.
b-liquides : décroît si la température augmente, la loi de variation est
très complexe. La meilleure formule empirique est la loi de Walther :
m
Log ( ) To
,
Log ( o ) T
m est un coefficient qui dépend de la nature du liquide. Cette formule
est très utile pour les liquides visqueux présentant une grande variation
de avec T (exemple les huiles de graissages).
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De no jours, on fabrique de plus en plus d’huiles à indice de
viscosité variable (huile multigrade) qui se comportent comme des
huiles très faibles à basse température et des huiles très fortes (épaisses)
à haute température.
7.Structure de l’écoulement et mécanismes de transfert :
Dans l’expérience de Couette, quand on fait tourner le cylindre
extérieur et qu’on immobilise le cylindre intérieur, la question que l’on
se pose est : Comment le fluide, se trouvant entre les deux cylindres, se
déplace-t-il ?
Le principe d’adhérence stipule que toute particule, d’un fluide
visqueux, qui est en contact direct avec une paroi solide doit y
adhérer, c’est à dire avoir la même vitesse que la paroi solide.
L’ensemble des particules qui sont en contact direct avec une paroi
solide constitue ce qu’on appelle une couche fluide. Donc, la couche
fluide en contact direct avec le cylindre extérieur se déplace avec la
même vitesse que ce cylindre. Alors que la couche fluide en contact
direct avec le cylindre intérieur est fixe. Le reste des particules fluides
qui se trouvent coincées entre les deux couches fluides citées ci-
dessus, est aussi structuré en couches fluides. La forme de ces couches
fluides, dans le cas de l’expérience de Couette, est cylindrique. Ces
enveloppes cylindriques sont coaxiales et tournent chacune avec une
vitesse angulaire différente. Ces vitesses angulaires varient de 0 , pour
la couche fluide la plus interne, et va en croissant jusqu’à la vitesse
angulaire du cylindre extérieur, pour la couche fluide la plus externe.
Cette structure ordonnée du fluide est appelée structure laminaire
(écoulement laminaire). Elle est caractérisée par le fait qu’il n’y a pas
d’échange macroscopique de particules entre les différentes couches
fluides. Toutefois, il est à noter que cette structure ne subsiste que si les
vitesses mises en jeu ne sont pas assez grandes. Un critère, beaucoup
plus rigoureux, de maintien de cette structure sera donné plus tard.
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