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Troisième année licence "Electromécanique"

Assuré par Prof. Z.AZZOUZ

Département d‟Automatique

Année Universitaire 2023/2024

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CHAPITRE I: GENERALITES

I. Eco-conception et développement durable

I.1 Développement durable

Développement durable (Dd) : Selon la Commission Mondiale sur l‟Environnement et le Développement (Commission
Brundtland, CMED), le développement durable est le développement qui répond aux besoins de la génération présente sans
compromettre la possibilité de développement des générations futures. Ainsi la notion de développement durable se traduit par
un avenir équilibré entre société, économie et environnement (Fig. 1).
Selon la norme Iso 14062, le Dd est défini comme étant l‟intégration des contraintes environnementales dans la conception des
produits et services, selon une approche globale et multicritères.

Fig.1 Schématisation du principe de développement durable

Environnement : Système complexe comprenant des éléments en interrelation à savoir :


 Les milieux physiques (eau, air, sols),
 Les êtres vivants
 Les ressources naturelles.
Les activités humaines ont des impacts négatifs sur l‟environnement à savoir :
 Epuisement des ressources naturelles,
 Changement climatique
 Pollution de l‟eau, de l‟air et des sols,
 Déchets,
 Bruit,
 Dégradation des espaces naturels et du cadre de vie,
 Atteintes à la biodiversité.

I.2 Eco conception

I.2.1 Conception
Critères intéressant les concepteurs : les attentes des clients, la maîtrise des coûts, la faisabilité technique. L‟éco-conception
ajoute une nouvelle dimension : la prise en compte de l‟environnement.

I.2.2 Produit
L‟éco-conception peut s‟appliquer aux produits (biens et services) de tous les secteurs tels que le secteur des produits électriques
et électroniques, de l‟ameublement, des produits ménagers, des emballages, des produits de construction, des transports, des
services touristiques, …

I.2.3 Actions d’éco-conception


Il existe plusieurs types de produits :

 Produits consommateurs d’énergie (photocopieur, lampe,…) : l’action d’éco-conception dans ces produits consiste à agir sur la phase
d’utilisation
 Produits « jetables » à usage unique (durée de vie courte) : l‟action d‟éco-conception consiste à agir à la source par le choix de
matière à polluants réduits ou l‟utilisation de matériaux recyclés.

L‟éco-conception est une composante du management environnemental. La prise en compte de l‟environnement passe par des :
 Mesures curatives : on constate une pollution, on installe un système de dépollution pour la traiter.
Exemple: Filtrage de la fumée dégagée par les centrales (usines) thermique de production d‟énergie électrique
 Mesures préventives: on constate une pollution, on met en place des mesures technologiques (Limitation ou abandon de la
production de voitures thermiques à essence ou diesel, Filtres anti-pollution) et organisationnelles (Réduction de la vitesse des voitures,
limitation de la circulation automobile avec gratuité des transports en commun électriques) pour l‟éviter.
 L‟éco-conception.

Cela suppose pour le fabricant :


 Connaître et optimiser les flux de matières et d‟énergie
 Anticiper et respecter au moindre coût les réglementations environnementales
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 Répondre aux attentes naissantes du marché
 Accroître la confiance du consommateur
Pour le consommateur :
 Bénéficier de produits éco-conçus : adaptation au besoin et durabilité des produits
 Préserver ou améliorer son cadre de vie
 Réaliser des économies lors de l‟utilisation des produits
Et pour la collectivité (commune, wilaya)
 Réaliser des économies d‟énergie
 Diminuer les coûts de traitement des déchets
 Diminuer les coûts induits par les pollutions et les risques
 Gérer à long terme les ressources naturelles

Eco-concevoir un produit passe par :


 L‟identification de ses impacts environnementaux
 La définition pour les impacts, des étapes du cycle de vie les plus problématiques
 L‟évaluation des possibilités d'amélioration.
 L‟action de façon optimale sur les impacts environnementaux
 L‟économie des matières premières, l'eau, l'énergie
 L‟utilisation des éco-matériaux.
 La non transformation ou dégradation du milieu naturel et du cadre de vie
 L‟utilisation de technologies propres
 L‟optimisation de techniques de production
 L‟augmentation de la durée de vie des produits
 Le recyclage et la valorisation des produits en fin de vie

Et la réduction :
 Des gaz à effet de serre
 De l‟impact sur la couche d‟ozone
 De la toxicité,
 De l‟acidification de l‟air
 De l‟impact sur la santé
 Du volume et du poids des emballages
 De l'eutrophisation de l'eau (asphyxie par apport de substances nutritives-tel que le phosphore et l’azote- des écosystèmes aquatiques
résultant de la prolifération d’algues consommant l’O2 nécessaire à la vie de l’écosystème)
 Des bruits intérieurs et extérieurs
 De la production de déchets
 Des déplacements et privilégier les moyens de transports propres

I.2.4 Principe de l’éco conception


L‟étude de l‟éco conception concerne plusieurs champs disciplinaires et englobe de nombreux thèmes à savoir :
1- Les enjeux Industriels et Sociétaux
2- L‟évaluation environnementale
3- L‟étude technique
4- Le Management d‟entreprise
5- La valorisation

Les enjeux industriels et sociétaux de l’éco conception


Le contexte externe aux entreprises agit fortement sur leur démarche de développement de produits ou services (produits
industriels, services ou procédés écoconçus). Les enjeux industriels et sociétaux d‟éco conception sont liés à la fois aux politiques de
développement durable et aux politiques industrielles dans le monde. La pression sociétale et la prise de conscience de la
dépendance industrielle aux ressources sont venues renforcer la prise en compte de l‟environnement dans le développement de
nouveaux produits. C‟est dans ce contexte général qu‟émerge l‟écoconception avec des enjeux spécifiques.

L’évaluation environnementale
Pour éco-concevoir un produit, il faut passer par une phase d‟évaluation de son effet sur l‟environnement ( étude des impacts
environnementaux).

a)Enjeux environnementaux
• L‟eau
• L‟air
• Les sols
• La biodiversité
• L‟énergie
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• Les nuisances
• Les déchets

A/Enjeu de l’Eau (des fleuves, des mers, des nappes phréatiques)


Il faut savoir que l‟eau douce représente 0,5% des réserves d‟eau. La consommation (dont 70% est réservée aux besoins de
l’agriculture) dépasse la capacité de régénération de l‟eau. De plus la distribution (au niveau mondial) est non homogène, les
disponibilités en eau potable diminuent. Ainsi, des estimations prévoient qu‟en 2025, un quart de la population mondiale en
manquera. Cette pénurie à pour cause l‟agriculture intensive et l‟augmentation de la population.
B/L’Air
La qualité de l‟air s‟est dégradée. Il comporte des composés organiques volatils (COV), de la poussière et des particules
toxiques sous forme de gaz (CO2,…).
L‟effet de serre désigne le réchauffement de la terre par les gaz présents dans l‟atmosphère (sans effet de serre la température de la
terre serait proche de 18°C). Cet effet est responsable de l‟augmentation de la température moyenne de la terre de 0,5°C depuis le
début du 18ème siècle (réchauffement climatique).
Quels sont les gaz à effet de serre
- Gaz carbonique (C02) : provient de la combustion des énergies fossiles et déforestation.
- Méthane (CH4) provient de l‟élevage des ruminants, la culture du riz, les décharges d‟ordures ménagères, des exploitations
pétrolières et gazières.
- Halocarbures (HFC, CFC et PFC) tels que les gaz réfrigérants pour climatisations et les gaz propulseurs d‟aérosols.
- Protoxyde d‟azote (N2O) : provenant des engrais azotés et procédés chimiques.
- Hexafluorure de soufre (SF6) : contenu dans les transformateurs électriques.
C/Les sols
La pollution des sols influe sur l‟agriculture et les nappes phréatiques. Parmi les causes de pollution des sols on peut citer
l‟épandage (opération consistant en l’utilisation de déchets spécifiques et à les répartir sur des cultures) de lisiers (engrais organiques valorisés), les
boues et la circulation automobile.
D/La Biodiversité
La biodiversité est définie comme étant l'ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons,
bactéries, virus…) ainsi que toutes les relations et interactions qui existent, d‟une part, entre les organismes vivants eux-mêmes,
et d‟autre part entre ces organismes et leurs milieux de vie.
Il faut savoir que :
- La moitié des espèces vivantes que nous connaissons pourrait disparaître d‟ici un siècle !!!
- Le Rythme actuel de leur disparition : 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel d‟extinction !
- Accélération de l‟érosion exclusivement liée aux activités humaines.
Conséquences économiques de la biodiversité
- Fourniture de biens irremplaçables et indispensables à notre survie (nourriture, oxygène, matières premières…),
- Existence d‟espèces (insectes, chauves-souris, oiseaux…) assurant la pollinisation des végétaux.
- Les milieux naturels contribuent à une épuration naturelle de l‟eau, à la prévention des inondations, à la structuration des
paysages et à l‟amélioration de notre cadre de vie.
Par ailleurs, d‟après l‟UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature):
- 1 plante sur 5 est menacée de disparition
- 1 oiseau sur 8, un mammifère sur 5 sont menacés d‟extinction.
La cause humaine étant impliquée pour 80% des cas.
Causes majeures :
- Fragmentation et destruction des milieux naturels (urbanisation croissante et expansion des terres agricoles)
- Surexploitation d‟espèces sauvages (surpêche, déforestation, braconnage…) ;
- Pollutions (d’origine industrielle, agricole…) ;
- Changement climatique (effet direct ou indirect sur la biodiversité).
E/L’énergie
Sur l‟aspect énergétique on assiste à :
- Une surconsommation d‟énergie fossile (non renouvelable) : charbon, pétrole, gaz
- Des réserves limitées (50 ans pour pétrole, 100 ans pour gaz, 200 ans pour charbon)
- Des émissions de gaz à effet de serre contribuant à l‟élévation de la température.
F/Les nuisances
- Sonores.
- Visuelles.
- Olfactives.
G/Les déchets
La gestion des déchets passe par :
- La diminution des quantités et des volumes
- La diminution de leur nocivité
- Leur recyclage et valorisation

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Conséquences du Réchauffement climatique
- Elévation de la température des continents
- Fonte des glaciers aux pôles d‟où élévation du niveau de la mer.
- Augmentation de la désertification.
- Augmentation des phénomènes météorologiques violents.

Empreinte écologique
Est définie par l‟Indice du poids qu‟un individu fait peser sur l‟environnement c‟est-à-dire la surface productive pour assurer le
maintien de son niveau de vie. Ainsi on estime qu‟en surface, et selon son niveau de vie, quatre planètes seraient nécessaires à
l‟européen, huit à l‟américain et une demi-planète au citoyen africain. Les systèmes de production doivent être 10 fois plus éco-
efficients !!!

b) Enjeux économiques
Ils passent par :
- L‟intégration des coûts de « pollution »
- La diminution des coûts de matière première, des taxes et des impôts « écologiques », des assurances et des déchets et rejets.

L’étude technique du produit


L‟étude technique du produit est nécessaire à son amélioration afin de répondre aux enjeux identifiés lors de l‟analyse du
contexte d‟éco conception. L‟évaluation environnementale directe ou indirecte du produit servira de point de départ à
l‟amélioration de ses performances environnementales.
Le management d’entreprise
Les entreprises des pays industrialisés travaillent presque exclusivement dans un contexte normatif. Ce contexte normatif
concerne le produit lui-même et l‟entreprise dans son fonctionnement. Sur la base de ce fonctionnement d‟entreprise,
l‟écoconception nécessite des modifications de l‟organisation pour s‟intégrer de manière efficace et pérenne.
La valorisation de l’éco conception
Le fait d‟engager une démarche d‟éco conception engendre à priori un avantage pour la société et la nature. Cette démarche est
par conséquent valorisante. L‟entreprise qui investit dans ce type de démarche doit également en tirer profit.

II. Energies renouvelables (EnR) et non renouvelables (NEnR)

II.1 Généralités

II.1.1 Quelques définitions


Sources d’Energies Renouvelables : ce sont des sources qui se renouvellent et qui ne s‟épuiseront donc jamais à l‟échelle du
temps humain !
Les sources renouvelables sont :
- L‟énergie solaire.
- L‟énergie éolienne,
- L‟énergie hydraulique.
- L‟énergie géothermique.
- L‟énergie marine.
- L‟énergie issue de la biomasse.

Sources d’Energies Non Renouvelables: Ces sont les énergies fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz dont les
gisements limités peuvent être épuisés.

II.1.2 Diversité des filières des EnR


Les EnR comprennent un ensemble de filières suivantes :
- Filière basée sur une énergie photonique : l‟énergie solaire, qui provient du flux de photons solaires sur la surface terrestre.
- Filière basée sur des énergies mécaniques : éolienne, hydraulique gravitaire, énergie des courants de marées ou des vagues
produites par le vent.
- Filière basée sur des énergies thermiques : la géothermie qui exploite le flux de chaleur qui provient des couches profondes de
la terre, l‟énergie thermique des mers qui exploite les différences de température entre la surface et les couches profondes des
mers tropicales.
- Filière basée sur des énergies de combustion : d‟un combustible ou d‟un carburant renouvelable, qu‟on appelle biomasse, tiré
de la matière organique (les plantes, les arbres, les déchets animaux, etc.), elle-même fabriquée grâce au soleil par la photosynthèse du
carbone
Ces filières se différencient par :
- Le type de vecteur énergétique qu‟elles produisent (électricité, chaleur, combustible ou carburant).
- Le caractère plus ou moins modulaire des équipements qu‟elles mobilisent.
- La nature des contraintes environnementales qu‟elles génèrent.

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CHAPITRE II : CENTRALES THERMIQUES

II.1 Centrales thermiques à flamme

Les centrales thermiques à flamme transforment en électricité une énergie mécanique obtenue à partir d‟une énergie thermique.
Les centrales thermiques à flamme fonctionnent avec l‟énergie thermique produite en brûlant un combustible fossile (gaz,
charbon ou fioul) ou de la biomasse solide :
• Dans une chaudière, qui transfère la chaleur dégagée par la combustion à l‟eau, produisant de la vapeur. La pression exercée
par la vapeur fait tourner une turbine à vapeur, qui entraîne un alternateur. L‟alternateur convertit l‟énergie mécanique
fournie par la rotation de la turbine en énergie électrique,
• Dans une turbine à combustion (TAC), couplée à un alternateur

On a donc deux types de centrales thermiques à flammes : les centrales à turbine à vapeur (fonctionnant au charbon, gaz naturel, fioul
ou avec de la biomasse solide) et les centrales à turbine à gaz (fonctionnant au gaz naturel ou au fioul liquide).

II.1.1 Centrales thermiques à flamme à turbine à vapeur

Le principe général de fonctionnement de ce type de centrale repose sur la combustion du charbon, de fioul ou de gaz naturel
dans une chaudière pour y faire chauffer de l‟eau issue d‟une source d‟eau douce de préférence (fleuve, rivière,…) afin d‟obtenir de
la vapeur. Cette dernière sera ensuite envoyée sous forme d‟eau liquide chaude (en augmentant la pression de la vapeur-pressurisation) à
la turbine à vapeur (on dépressurise afin de restituer la vapeur) qui fait tourner l‟alternateur (générateur d‟électricité).

Fig. 2 : Schéma de principe d’une centrale thermique à flamme à turbine à vapeur

II.1.1.1 Centrales thermiques à flamme fonctionnant avec du charbon


Les centrales au charbon les plus répandues dans le monde dans les pays disposant de réserves importantes (Etats-Unis, Russie,
Chine, Allemagne…), bien que cela soit le mode de production électrique le plus émetteur de gaz à effet de serre.
A-Fonctionnement
1. Combustion : On brûle le charbon broyé (poudre) au niveau de la chaudière, l‟énergie chimique est changée en énergie
thermique.
2. Production de vapeur d’eau : les molécules d‟eau bougent à grande vitesse, l‟énergie thermique est changée en énergie
cinétique.
3. Enclenchement de la turbine : La vapeur fait ensuite tourner une turbine, l‟énergie cinétique est changée en énergie
mécanique de rotation.
4. Production d’électricité : La turbine entraîne l‟alternateur, , l‟énergie mécanique est alors changée en énergie électrique.

La combustion : Le charbon réduit en poudre est brûlé dans les brûleurs d'une chaudière pouvant mesurer jusqu'à 90 m de
hauteur.
La production de vapeur : La chaudière est tapissée de tubes dans lesquels circule de l'eau froide. En brûlant, le combustible
dégage de la chaleur qui va chauffer cette eau. L'eau se transforme en vapeur, envoyée sous pression vers les turbines.
L’enclenchement de la turbine : sous l‟effet de la vapeur, la turbine tourne
La production d'électricité : Dans son mouvement ; la turbine accouplée à l‟alternateur, entraîne ce dernier à la même vitesse
qu‟elle. Grâce à l'énergie fournie par la turbine, l'alternateur produit un courant électrique alternatif. Un transformateur élève la
tension du courant électrique produit par l'alternateur pour qu'il puisse être plus facilement transporté dans les lignes à très
haute et haute tension.
Le recyclage : À la sortie de la turbine, la vapeur est à nouveau transformée en eau grâce à un condenseur dans lequel circule
de l'eau froide en provenance de la mer ou d'un fleuve. L'eau ainsi obtenue est récupérée et circule à nouveau dans la
chaudière pour recommencer un autre cycle. L'eau utilisée pour le refroidissement est restituée à son milieu naturel ou renvoyée
dans le condenseur. Les fumées de combustion sont dépoussiérées grâce à des filtres et sont évacuées par des cheminées.

B-Production
Puissance produite: De quelques dizaines à quelques centaines de mégawatts dans les dernières décennies.
Contraintes géographiques: D‟importantes quantités d‟eau sont nécessaires pour le refroidissement des centrales thermiques
(à charbon, fioul ou au gaz naturel), c‟est pourquoi on les installe généralement aux abords d‟un cours d‟eau.

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Exploitation: Très modulables et mobilisables rapidement, les centrales thermiques au charbon peuvent être utilisées en
période de pointe, pour ajuster la production à l‟augmentation de la demande.

C- Environnement
Ressources :Le charbon fait partie des ressources fossiles non renouvelables. Cependant, c‟est le combustible fossile dont les
réserves sont les plus abondantes (200 ans environ).
Pollution : La production d‟électricité à partir du charbon est grande émettrice de CO2. La combustion du charbon émet
d‟autres polluants : oxydes de soufre (SO2, SO3), oxydes d‟azote (NOx), cendres et fumées chargées en dioxines, métaux lourds
(mercure, arsenic) ou éléments radioactifs (uranium, thorium, radium, radon…). L‟extraction du charbon cause des fuites de méthane,
gaz à effet de serre plus puissant que le CO2.
Impacts sur la santé et la biodiversité : L‟exploitation du charbon cause d‟accidents de mines (effondrements, coups de grisou) et
de maladies professionnelles des mineurs (silicose, cancer du poumon). Les cendres sont les déchets produits par la combustion du
charbon, stockées à proximité des sites de production. La combustion du charbon concentre dans les cendres la radioactivité
naturelle du minerai, en la multipliant par 7 à 10. Les cendres volantes se répandent dans les milieux naturels et contaminent les
sols, les eaux de surface, les nappes phréatiques et l‟atmosphère par des polluants chimiques ou radiologiques. Les
radionucléides peuvent ainsi contaminer la chaîne alimentaire (animaux broutant l’herbe, fruits et légumes), et exposer les populations
humaines vivant à proximité ou travaillant sur ces sites (par ingestion, inhalation ou contact cutané). On appelle cela la « radioactivité
naturelle technologiquement renforcée ».
Solutions pour limiter les impacts: La reprise des cendres pour valorisation répond aux objectifs du développement durable :
elles sont utilisées pour la fabrication de bétons, ciments, parpaings, utilisés dans le bâtiment et les travaux publics, pour la
voierie (sous-couches routières), ou le drainage de terrains de sport. Cependant, l‟effet radiologique des ciments et bétons utilisés
dans le secteur résidentiel est encore mal connu. Certains sites de stockage ont été revégétalisés et utilisés pour les loisirs (chasse,
pêche, randonnée, sport) ou même l‟agriculture, sans que le potentiel toxique ait été étudié.

D-Enjeux socio-économiques
Impacts socio-économiques : Les centrales à charbon sont actuellement très compétitives, notamment à cause de l‟abondance
et du faible coût du combustible et à cause du faible coût du CO2 (moins de 10 euros la tonne en 2012). Selon le niveau de prix du
CO2, investir dans les technologies permettant de limiter les émissions de CO2 n‟est donc pas forcément plus économique que
de payer les pénalités d‟émissions. A l‟avenir, une taxe carbone plus élevée devrait rendre les centrales, au charbon, moins
compétitives face aux centrales moins émettrices de CO2.
Perspectives d’avenir
- Limiter les rejets polluants : Divers dispositifs existent déjà actuellement pour limiter les rejets de SOx et de NOx, notamment
par des technologies de traitement des fumées.
- Réduire les émissions de CO2.
Résumé des avantages et inconvénients des centrales à charbon
Avantages
- Construction rapide
- Technique bien connue
- On peut l‟installer presque partout.
- Bonne production
- Système d‟appoint lorsque la demande est forte
- Faible coût de construction
Inconvénients
- Source d‟énergie non renouvelable.
- Pollution : poussières et atmosphérique.
- Pluie acide et gaz à effet de serre.
- Coût de production parfois très élevé.
- Conséquences à long terme sont majeures pour l‟environnement.

II.1.1.2 Centrales thermiques à flamme fonctionnant avec du fioul (fuel)


Le Fioul est un dérivé du pétrole obtenu par raffinage de ce dernier.

A-Fonctionnement : Identique à celui des centrales à charbon, sauf que le fioul est vaporisé en fines gouttelettes avant de le
brûler.
B-Production
Puissance produite: Ce type de centrale utilise le fioul comme combustible dans une chaudière produisant de la vapeur, afin
de faire tourner une turbine couplée à un alternateur.
C-Environnement
Ressources : Le fioul est un hydrocarbure dérivé du pétrole (source non renouvelable).
Pollution : L‟impact environnemental le plus inquiétant de la combustion du fioul est l‟émission de quantités importantes de
CO2, gaz à effet de serre responsable du dérèglement climatique. Utilisé pour la production électrique, le fioul est plus polluant
que le gaz naturel, et moins que le charbon. La combustion du fioul émet également des dioxydes de soufre (SO2), responsables

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de pluies acides, et des oxydes d‟azote (NOx). Le raffinage du pétrole pour obtenir le fioul est aussi source de pollution (oxydes
de soufre, oxydes d’azote, composés organiques volatils, particules, monoxyde de carbone, benzène, et de nombreux gaz à effet de serre).
Impacts sur la santé et la biodiversité : L‟extraction du pétrole a des impacts sur les écosystèmes et la biodiversité, la santé
des travailleurs ou des populations locales. L‟extraction des sables bitumeux (pétrole sale) est la plus polluante (émission de CO2,
pollution d’énormes quantités d’eau créant des lacs toxiques, contaminant les sols, les rivières, les plantes). Le transport maritime et l‟extraction
du pétrole offshore exposent aux risques de marées noires, dont les effets sont désastreux sur les fonds marins et les zones
côtières. Les dégazages illégaux déversent dans la mer d‟importantes quantités d‟hydrocarbures
Solutions pour limiter les impacts:
- Utilisation de technologies dépolluantes pour réduire les émissions de SO2 et de NOx (centrales de production électrique, raffineries).
- Respect des conventions internationales de réduction de la pollution (Protocole de Kyoto, pour la réduction des émissions de gaz à effet
de serre/ Convention MARPOL contre la pollution marine).
D-Enjeux socio-économiques
Impacts socio-économiques. Le recours aux centrales thermiques au fioul est actuellement en perte de vitesse à cause :
• De l‟augmentation des coûts du pétrole.
• Des difficultés géopolitiques que peut poser son approvisionnement (dépendance vis-à-vis du Moyen Orient).
• De sa raréfaction future.
• De ses effets négatifs sur l‟environnement et le dérèglement climatique.

II.1.1.3 Centrales thermique à flamme fonctionnant avec du gaz naturel


A-Fonctionnement : Les centrales au gaz naturel fonctionnent comme les centrales au fioul, mais brûlent du gaz au lieu du
fioul. Elles sont peu répandues et progressivement remplacées par les centrales à turbine à gaz. Le gaz naturel est injecté
directement dans la chaudière, sans traitement préparatoire.
B-Production
Une centrale thermique au gaz utilise un gaz à fort pouvoir calorifique, tel le gaz naturel (gaz conventionnel), pour produire de
l‟électricité.
C-Environnement
Ressources : Le gaz est une énergie fossile non renouvelable. Les réserves de gaz naturel sont plus importantes que les réserves
de pétrole, mais elles aussi sont mal réparties géographiquement (concentrées pour les 2/3 en Russie et au Moyen-Orient).
Pollution : Le gaz naturel offre un bilan environnemental très favorable dans la production d‟électricité. Les émissions de
CO₂ liées à son utilisation sont deux fois moins élevées que celles des centrales à charbon les plus performantes. De plus,
contrairement au charbon, il ne contient quasiment pas de soufre et sa combustion ne produit ni particules de poussière ni
odeurs. Les émissions de NOx et de SOx sont aussi très limitées.
Impacts sur la santé et la biodiversité : L‟extraction des gaz non conventionnels pose encore des problèmes liés aux risques
environnementaux qu‟elle met en jeu.
D-Enjeux socio-économiques
Le gaz est concurrencé par le charbon, qui malgré son mauvais bilan environnemental connaît un regain d‟intérêt du fait de
son faible coût. La pénalisation des émissions de gaz à effet de serre, via un coût du carbone plus important, est entrain
d‟inverser la tendance en faveur du gaz.

II.1.1.4 Centrales thermiques à flamme fonctionnant avec de la biomasse solide


Les centrales à biomasse solide mettent en œuvre une combustion directe de la biomasse au sein d'une chaudière, afin de
produire de la vapeur à haute température et à haute pression. Cette vapeur entraine une turbine qui génère de l'électricité via un
alternateur. Une grande majorité des centrales biomasses produisant de l‟électricité fonctionnent en cogénération, en valorisant
l‟énergie thermique contenue dans la vapeur en sortie de turbine.

La biomasse solide regroupe le bois, les déchets de bois, les granulés et autres déchets végétaux et animaux. Les centrales de
taille industrielle privilégient les plaquettes ou les granulés de bois comme combustible qui facilitent le stockage et les opérations
de manipulations. La reconversion de centrales thermiques à flamme conventionnelles à charbon en centrales biomasse est une
option connaissant un intérêt croissant.

II.1.2 Centrales thermiques à flamme à turbine à gaz (appelées aussi à turbine à combustion TAC)

La turbine à combustion (TAC) est un type de moteur à combustion interne largement utilisé dans l'aviation et la propulsion
navale. Dans la production d‟énergie électrique, la TAC alimentée au gaz entraîne un alternateur. Par ailleurs, à froid, la mise en
route (démarrage) de la TAC ne demande que quelques minutes. Son rendement avoisine les 50 % (contre environ 35 % pour les
centrales thermiques à turbine à vapeur). Les centrales à turbines à gaz utilisent habituellement comme combustible le mazout léger
ou le gaz naturel qui est moins polluant et permet d'éviter les odeurs, les poussières et les oxydes de soufre. Elles portent ce
nom parce que c'est le gaz issu de la combustion qui actionne la turbine à gaz (ou turbine à combustion). La puissance installée des
centrales à combustion les plus récentes se situe entre 400 et 800 MW. Les turbines à combustion sont également répandues
pour la production décentralisée dans l'industrie ou le tertiaire, notamment pour un fonctionnement en cogénération ce qui
augmente encore plus significativement leur rendement. L'intérêt de la cogénération sur les TAC réside dans la haute
température des fumées de combustion, dont la chaleur peut être récupérée et valorisée sans affecter la production électrique.

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A-Fonctionnement :
Les centrales thermiques à flamme à turbine à gaz comprennent :

A-1/Les centrales à cycle simple : constituées d‟une turbine à combustion fonctionnant au gaz entraînant un alternateur
(Fig.4).

Fig. 4 : Schéma de principe d’une centrale thermique à flamme à turbine à gaz à cycle simple

De l‟air frais est injecté dans un compresseur. Une fois comprimé à haute pression, l‟air est propulsé dans la chambre de
combustion. L‟air comprimé est mélangé à du combustible (gaz naturel ou fioul domestique) dans une chambre de combustion.
Cette combustion produit des gaz chauds appelés gaz à combustion. Ces gaz chauds sont propulsés dans une turbine
génératrice d‟électricité, avant d‟être rejetés par une cheminée.

Dans les centrales à cycle simple, on peut augmenter le rendement avec la cogénération (Fig.5)

Fig. 5 : Schéma de principe d’une centrale thermique à flammes à turbine à gaz (cycle simple) avec cogénération

A-2/Les centrales à cycle combiné gaz: de plus en plus répandues grâce à leur rendement énergétique plus élevé (près de
60%)limitant ainsi les émissions de CO2 par rapport aux centrales classiques. La chaleur contenue dans les fumées à la sortie
de la turbine à combustion (qui fait tourner le premier alternateur) est récupérée au sein d‟une chaudière de récupération pour
produire de la vapeur alimentant une turbine à vapeur qui elle-même va faire tourner un deuxième alternateur (Fig.6). On a
donc une double génération d‟électricité. Dans ce fonctionnement il est possible de pratiquer la cogénération en valorisant la
vapeur chaude de sortie ce qui permet d‟augmenter encore plus le rendement pour atteindre les 80 à 90%.

Fig. 6 : Schéma de principe d’une centrale thermique à flamme à turbine à gaz à cycle combiné gaz

B-Production
Exploitation : Les centrales à cycle simple sont surtout utilisées comme centrales de pointe, en raison de leurs coûts
d'exploitation élevés découlant de la forte consommation d'un combustible qui est relativement cher, pour assurer un
complément de production en cas de forte demande ponctuelle (heures de pointe). Ces centrales ont l'avantage de pouvoir être
mises en marche et arrêtées en quelques minutes seulement, alors que les autres types de centrales thermiques ont besoin de
délais plus longs. Les centrales à cycle combiné sont utilisées en semi-base et pour les périodes de pointe. Rapidement
mobilisables, elles peuvent être utilisées pour compenser les variations rapides de puissance des parcs éoliens (variations de la force
du vent) ou des centrales photovoltaïques (passages de nuages).

Par ailleurs, on distingue trois types de périodes de production et de consommation électrique à savoir:
La période de base : correspond à l‟électricité produite et consommée toute l‟année et en permanence (7/7 et 24/24). En
Algérie, cette production de base est assurée par les centrales thermiques à turbine à gaz (TAC).
La période de semi-base : correspond à l‟électricité produite en complément de la production de base, sur des durées
d‟utilisation annuelles moyennes, lorsque la consommation augmente en hiver (notamment en journée pendant la semaine).
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La période de pointe : relative à l‟électricité produite dans le but de réponde aux pics de consommations d‟électricité, lors des
périodes les plus chargées de l‟année. Ces pics de consommation hivernaux, qui représentent généralement quelques dizaines ou
quelques centaines d‟heures par an, ont généralement lieu vers midi et aux alentours de 20 heures.

D-Enjeux socio-économiques
La technologie du cycle combiné contribue fortement à l‟augmentation de l‟utilisation du gaz dans le domaine de la production
d‟électricité.

Avantages et inconvénients des centrales à TAC

Avantages
- Mise en marche et arrêt rapides
- Source d‟appoint.
- Production moyenne.
- Peut être implantée près des centres urbains (ne nécessite pas d’eau).

Inconvénients
- Fonctionnement coûte cher.
- Pétrole
- Pollution atmosphérique
- Source d‟énergie non renouvelable.

II.2 Centrales thermiques diesel

Les centrales diesel sont constituées de plusieurs groupes électrogènes. Elles sont utiles particulièrement dans les régions
éloignées. Elles desservent en majeure partie des communautés isolées. Les centrales diesels alimentent ainsi des réseaux de
distribution autonomes.

Fig. 7 : Photo d’une centrale diesel

Avantages et inconvénients des centrales diesel

Avantages
- Construction facile.
- Idéale pour une région isolée, là où le transport d‟électricité est impossible ou trop coûteux.

Inconvénients
- Fonctionnement coûteux
- Entretien du moteur et prix du diesel.
- Pollution atmosphérique
- Source d‟énergie non renouvelable.
- Conséquences à long terme sont majeures pour l‟environnement

10
CHAPITRE III : GROUPES ELECTROGENES

III.1 Généralités

Pour pallier les éventuelles insuffisances et défaillances occasionnelles des réseaux publics, les groupes électrogènes (GE), des
sources d‟énergie électrique mobiles ont été développées et perfectionnées. Aujourd‟hui elles deviennent essentielles et
répondent à plusieurs enjeux selon leurs utilisations:
• Enjeux humains : dans le domaine médical, des vies étant en jeu, la moindre panne du réseau public doit être
immédiatement compensée par des générateurs secondaires.
• Enjeux de sécurité : dans le secteur bancaire ou dans un Datacenter, s‟assurer qu‟aucune donnée n‟est corrompue en cas de
coupure de courant est primordial.
• Enjeux financiers : le coût d‟une défaillance électrique pour une banque, un chantier, un Datacenter est colossal.

L‟entraînement des GE utilisés pour les applications industrielles ou tertiaires est généralement assuré par :
• Un moteur diesel,
• Une turbine à gaz, ou
• Une turbine à vapeur.

Les turbines sont principalement utilisées pour les groupes des centrales électriques de production, alors que les moteurs diesel sont
utilisés aussi bien en production qu‟en secours. Le choix du moteur est déterminé par des éléments tels que : la disponibilité et
les conditions d‟approvisionnement d‟un type de fuel. L‟utilisation du moteur diesel est cependant très fréquente.

III.2 Constitution

Un GE est un dispositif qui permet de produire de l‟électricité de manière autonome (indépendante du réseau électrique) et mobile.
 Un moteur thermique (essence ou diesel).
 Un générateur à courant alternatif (alternateur, très fréquent) ou à continu (dynamo).
 Un système de régulation (de type électronique dans les modèles actuels) qui module la vitesse du moteur thermique en
fonction de la charge* et la tension aux bornes de l‟alternateur.
Le générateur à courant continu (dynamo) délivre une tension de fin de charge réglable permettant la recharge des parcs batterie en tension 12V,
24V, 48V nominale ou plus, selon le modèle choisi. Le générateur à courant alternatif (alternateur) délivre une tension de 220 V-230 V pour
un GE monophasé, 380 V-400 V pour un GE triphasé.

Fig. 8 : Constitution d’un GE


* Les fluctuations de charge peuvent entrainer des variations de la vitesse du moteur thermique ce qui se traduit par une variation de la tension délivrée par le GE.

III.3 Description Générale

Chaque GE comporte une plaque d‟identification généralement fixée sur le carter d‟alternateur et/ou l'enveloppe du tableau.
Cette plaque comporte les informations nécessaires à l‟identification du GE et ses caractéristiques de fonctionnement. Ces
informations comprennent le numéro du modèle, le numéro de série et les caractéristiques de sortie comme : la tension, les
phases et la fréquence, la puissance de sortie en kVA et kW, et le type de service.

Le système de refroidissement du moteur comprend un radiateur, un ventilateur de grande puissance de type soufflant et un
thermostat. L‟alternateur est équipé de son propre ventilateur interne pour refroidir ses composants. La puissance électrique de
sortie est produite par un alternateur correctement calibré. Le moteur et l‟alternateur sont accouplés et montés sur un châssis en
acier très résistant.

III.4 Fonctionnement des GE

L‟utilisation courante du GE étant la fourniture d‟énergie en secours, il est important de prendre certaines précautions pour
s‟assurer de l‟entrée en service rapide et correcte en cas de nécessité (démarrage). Un exemple des précautions à prendre est la
lubrification (huile moteur), ainsi que le maintien à une température constante de l‟eau de refroidissement lorsque le groupe est à
l‟arrêt.

11
Avant d‟arrêter un GE, il faut réduire son débit à zéro en transférant la charge sur d‟autres sources, puis ouvrir le disjoncteur. Le
groupe devra tourner quelques minutes à vide pour permettre son refroidissement avant son arrêt. Dans certains cas il est
nécessaire de continuer le système de refroidissement après l‟arrêt afin d‟éliminer la chaleur latente de la machine.

Remarque: Il est nécessaire de faire fonctionner un GE périodiquement. Pour une installation pouvant supporter une coupure
brève, l‟ouverture du disjoncteur d‟alimentation normale démarre automatiquement le GE qui prend alors en charge
l‟alimentation de secours. Après un temps de fonctionnement déterminé, on peut ouvrir le disjoncteur d‟alimentation de secours
et fermer le disjoncteur “normal”.

III.5 Puissance nominale (utile) d’un GE

La puissance active délivrée dépend du type de fuel utilisé et des conditions du site, y compris la température ambiante, la
température du fluide de refroidissement, l‟altitude et l‟humidité relative. Elle dépend également des caractéristiques de la charge
telles que les possibilités de surcharge et les variations de charge dans le temps. La norme ISO 3046-1 pour les moteurs diesel
indique trois variantes pour la définition de la puissance nominale et précise la définition des capacités de surcharge. La notion
de puissance se définit donc par :
- La puissance continue: Le moteur peut fournir 100 % de sa puissance nominale pendant une durée non limitée. C‟est la
notion utilisée pour un groupe de production.
- La puissance principale (PRP) : Le moteur peut fournir une puissance de base pendant une durée non limitée et 100 % de la
puissance nominale pendant une certaine durée. Cette durée, ainsi que la puissance de base, n‟est pas la même pour tous les
constructeurs. Un exemple typique serait une puissance de base de 70 % de la puissance nominale et 100 % de la charge
nominale pendant 500 heures par an.
- La puissance de secours : la puissance maximale que le GE (travaillant exclusivement en secours) peut délivrer, durant une
période limitée (généralement moins de 500 heures par an).

Lorsqu‟un GE est utilisé comme source principale d‟énergie électrique, il convient de tenir compte des éléments suivants :
- Pouvoir fonctionner en parallèle avec d‟autres groupes et/ou avec le réseau.
- Prévoir de longues périodes de maintenance.
- Assurer le démarrage autonome.
- Tenir compte de la vitesse : une vitesse lente augmente la longévité du groupe (d’où la limite de 750 tmin pour les moteurs diesel).

Et s‟il est utilisé en groupe de secours :


- Assurer la rapidité et la fiabilité du démarrage et de la prise en charge.
- Réaliser un système fiable de délestage pour éviter la surcharge ou le décrochage.
- Permettre des tests périodiques en charge.
- Assurer le fonctionnement en parallèle avec le réseau si le groupe doit être utilisable pour passer les périodes de pointe.
- Une application courante des GE est d‟alimenter les onduleurs (également nommés UPS ou ASI) durant les coupures du réseau
public.

III.6 Modes d’utilisation des GE

Selon le lieu dans lequel un groupe est déployé et les enjeux auxquels il répond, son utilisation, son rendement et son
importance varient grandement.
- Production de pointe : Le GE est utilisé pour couvrir les besoins en pointes du réseau électrique public. En fonctionnement normal du réseau,
le générateur se trouve en mode « stand-by », et n’entre en activité que pour compenser les pointes de consommation électrique. Cette technique est
majoritairement utilisée dans des pays en voie de développement, lorsque le réseau principal ne suffit plus à alimenter les infrastructures en
développement d’une région.
- Production d’énergie électrique: Le GE sert à la production énergétique, alimentant un réseau de distribution. Ce type d’installation trouve
son application sur des sites où le réseau de distribution public est inexistant, et techniquement ou économiquement impossible à mettre en place, tel
qu’en montagne, ou encore dans une mine. La durée de fonctionnement annuelle de ces GE est souvent très élevée.
- Production de secours: Les GE de secours sont destinés à approvisionner un établissement en courant électrique en cas de panne du réseau
public. Ils se mettent automatiquement en route dès qu’une panne est détectée. Ils sont mis en place dans des bâtiments où les pannes de courant
induisent une mise en danger de vies humaines (hôpitaux ou maisons de retraite) ou des pertes de productivité (banques ou Datacenters).
- Production de secours inversé: Pour des sites où la production d’électricité constante est critique, comme le site de lancement de la navette
Ariane ou l’éclairage d’un stade de Football, un groupe électrogène est chargé de la production d’énergie principale. Si celui-ci venait à avoir une
défaillance technique, le relai est assuré par le réseau public.

III.7 Types de GE

- Les groupes mobiles: Les groupes mobiles nécessitent d'être le plus compact possible et proposent des puissances
domestiques (1 à 6 kW pour les portatifs) jusqu'à 10 kW maximum pour les déplaçables dans des tensions de courant standard
230 V monophasé et 400 V triphasé.
- Les groupes fixes: Les groupes fixes peuvent être imposants pour proposer des tensions élevées, des puissances beaucoup
plus importantes et embarquer des systèmes plus poussés.
12
CHAPITRE IV : CENTRALES NUCLEAIRES

IV.1 Généralités sur l’énergie nucléaire

L'énergie nucléaire est produite par les noyaux des atomes qui subissent des transformations, ce sont les réactions nucléaires.

Il existe deux types d'énergies nucléaires :


- Fission : employée dans les bombes A et dans les centrales nucléaires courantes.
- Fusion : utilisée par les étoiles pour rayonner de l'énergie.

Fig. 9 : Réaction de fission

Ainsi, La fission de 1 gramme d'uranium 235 produit autant d'énergie thermique que la combustion de 1,6 tonnes de fuel ou de
2,8 tonnes de charbon. L'uranium (en fait de l'oxyde d'uranium UO2, se présentant sous forme de poudre noire) est le combustible le plus
utilisé. Cependant, certains réacteurs utilisent du combustible MOX, qui contient du plutonium.

Les applications de l'énergie nucléaire concernent, pour l‟essentiel :


Dans le domaine civil
 La production d'électricité dans des centrales nucléaires.
 La propulsion navale (principalement pour les flottes militaires, dans les sous-marins et les porte-avions).
 La production d'isotopes radioactifs utilisés dans l'industrie (radiographie de soudure par exemple) et en médecine (médecine nucléaire
et radiothérapie).
 La production de chaleur pour alimenter un réseau de chauffage, le dessalement de l'eau de mer ou la production d'hydrogène.
Dans le domaine militaire
 Les armes nucléaires.
 La propulsion navale.

IV.2 Centrales nucléaires

Près d‟un cinquième de l‟énergie mondiale est produite par des centrales nucléaires. Suivant le cas, une centrale nucléaire peut
être composée de deux à six unités de production ; chaque unité étant essentiellement équipée d‟un réacteur nucléaire et d‟un
groupe turbo-alternateur produisant l‟électricité.

IV.2 .1 Principe général d’une centrale nucléaire


Dans un réacteur la fission (« la casse ») du noyau de l‟atome d‟uranium 235 ou de plutonium produit beaucoup de chaleur.
L‟énergie nucléaire se change alors en énergie thermique. Avec cette chaleur on produit de la vapeur. L‟Énergie thermique est
alors transformée en énergie cinétique. La vapeur fait tourner ensuite la turbine à vapeur. L‟énergie cinétique est dans ce cas
changée en énergie mécanique de rotation. La turbine entraîne alors l‟alternateur (générateur). Dans ce cas, l‟énergie mécanique est
changée en énergie électrique. Un réacteur nucléaire permet de produire à volonté une réaction de fission en chaîne et d‟en
régler l‟intensité.

Plusieurs technologies savent transformer en électricité l‟énergie produite par cette réaction. Parmi elles, les filières à eau sous
pression, REP et à eau bouillante, REB, équipent la majorité du parc électronucléaire mondial. Dans un réacteur nucléaire, la
réaction en chaîne est maîtrisée et se maintient à un rythme de fissions constant grâce à des barres de contrôle qui régulent le
nombre de neutrons et à un modérateur qui régule leur vitesse (ralentissement des neutrons afin d’augmenter les chances qu’ils provoquent une
fission). L‟énergie libérée sous forme de chaleur doit être récupérée pour produire de l‟électricité. C‟est le caloporteur, un fluide
pouvant être un gaz ou un liquide, qui joue ce rôle. Le caloporteur s‟échauffe au contact du combustible chauffé par les fissions.
En circulant autour des barreaux d‟uranium, il récupère la chaleur du combustible pour la transporter hors du cœur du réacteur.

IV.2 .2 Principales filières de centrales nucléaires


Les principales filières de centrales nucléaires sont la filière à eau pressurisée (réacteur nucléaire à eau pressurisée : REP) et la filière
"à eau bouillante" (réacteur nucléaire à eau bouillante : REB).
Filière à eau pressurisée : Dans les REP(PWR), un pressuriseur maintient l‟eau à une pression suffisamment élevée pour
l‟empêcher de bouillir et la garder sous forme liquide. Les REP sont les plus utilisés dans le monde (66 % du parc actuel en
puissance installée). Celui-ci est le plus important au monde au regard de la production nationale d‟électricité (autour de 80%). Elles
utilisent l‟eau ordinaire comme fluide modérateur et caloporteur.
13
Fig. 10 : Constitution du réacteur à eau pressurisée (REP)

Filière "à eau bouillante : Dans les REB (BWR), l‟eau entre en ébullition et se transforme en vapeur à l‟intérieur même de
la cuve. Les pompes de recirculation forcent l‟eau qui n‟a pas été vaporisée à retourner dans le cœur, accélérant le mouvement
de la circulation naturelle. La vapeur produite est acheminée directement par des tuyauteries "vapeur" vers le turboalternateur.
L‟enceinte de confinement empêche la dissémination de produits radioactifs en cas d‟endommagement du cœur. Les REB
utilisent aussi l‟eau ordinaire comme fluide modérateur et caloporteur.

Fig. 11 : Constitution du réacteur à eau bouillante (REB)

IV.2 .3 Constitution d’une centrale nucléaire à eau pressurisée


Le circuit primaire : Composé du réacteur relié par des tuyauteries aux générateurs de vapeur (3 ou 4 générateurs suivant la
puissance de la centrale). Dans le réacteur, la fission des atomes d'uranium produit une grande quantité de chaleur. Cette chaleur fait
augmenter la température de l'eau qui circule en boucle grâce à de puissantes pompes et s‟échauffe en traversant le cœur du
réacteur à 320 °C. L'eau est maintenue sous forte pression (155 bars grâce à un pressuriseur) pour l'empêcher de bouillir (reste à l’état
liquide). Ces matériels sont implantés dans un bâtiment confiné en acier, dénommé Bâtiment du Réacteur (BR). Du fait des
rayonnements émis par le réacteur, l‟eau du circuit primaire est radioactive. Ce circuit fermé est appelé circuit primaire.
Le circuit secondaire : Le circuit primaire communique avec un deuxième circuit fermé, appelé circuit secondaire par
l'intermédiaire d'un générateur de vapeur. Dans ce générateur de vapeur, l'eau chaude du circuit primaire chauffe l'eau du circuit
secondaire qui se transforme en vapeur (à la manière d’un échangeur de chaleur). Cette vapeur sous pression (58 bars – 77 bars)
alimente la turbine qui entraîne à son tour un alternateur. Elle envoyée ensuite vers le condenseur composé d‟un ensemble de
tubes parcourus par de l‟eau froide prélevée au milieu aquatique (fleuve, rivière, mer) ce qui conduit à la transformation de la
vapeur en eau froide. Reprise par de puissantes pompes, l‟eau parcourt le poste d‟eau (réchauffage de l’eau) puis le circuit
d‟alimentation des générateurs de vapeur pour recommencer son cycle. N‟étant pas en contact direct avec l‟eau du circuit
primaire, l‟eau du circuit secondaire n‟est pas radioactive.
Le circuit tertiaire (Circuit de refroidissement) : Le refroidissement du condenseur peut être assuré en circuit ouvert ou en
circuit fermé.
En circuit ouvert, l’eau prélevée au milieu aquatique parcourt l’intérieur des tubes du condenseur en s’échauffant à leur contact puis retourne
directement au milieu aquatique. Dans ce cas, l’énergie thermique extraite du condenseur est intégralement transférée au milieu aquatique.
En circuit fermé : Si le débit de la rivière est trop faible, ou si l’on veut limiter son échauffement, on utilise des tours de refroidissement, ou
aéroréfrigérants. L’eau chaude provenant du condenseur, répartie à la base de la tour, est refroidie par le courant d’air qui monte dans la tour (l’énergie
thermique extraite est cédée en quasi-totalité -96-98 %- à l’atmosphère). L’essentiel de cette eau retourne vers le condenseur, une petite partie s’évapore
dans l’atmosphère, ce qui provoque ces panaches blancs caractéristiques des centrales nucléaires (Attention : certaines centrales thermiques possèdent le
même système de refroidissement). Ce circuit fait l’objet d’un appoint d’eau prélevée en rivière et d’une purge continue par laquelle une faible partie de
l’énergie thermique est transférée au cours d’eau.

Refroidissement en circuit ouvert Refroidissement en circuit fermé

Fig. 12 : Refroidissement d’un réacteur nucléaire à eau pressurisée


14
Grâce à l'énergie fournie par la turbine, l'alternateur produit un courant électrique alternatif. Ce courant (tension 20 ou 24 kV) est
envoyé sur un poste de transformation (où un transformateur élève la tension de ce courant électrique afin qu'il puisse être plus
facilement transporté dans les lignes très haute tension) avant de partir sur le réseau de transport électrique Très Haute Tension (400 kV).

Avantages et inconvénients des centrales nucléaires


Avantages
- Produit beaucoup d‟électricité.
- Coût de production intéressant.
- Près des grands centres.
- Énergie propre pour l‟atmosphère.
- Utilise peu de combustible.

Inconvénients
- Déchets radioactifs difficiles à gérer.
- L‟extraction de l‟uranium empoisonne environnement et populations.
- Délais de construction longs (plusieurs années)
- Coût de construction et de démantèlement élevés.
- Nécessite beaucoup de sécurité et d‟entretien pour éviter un accident grave.
- Les conséquences à long terme sont majeures pour l‟environnement(les déchets nucléaires sont nocifs et impossibles à éliminer. Ils sont
radioactifs pour des temps allant jusqu’à plusieurs siècles ou plusieurs millions d'années).

15
CHAPITRE V: CENTRALES HYDRAULIQUES OU HYDOELECTRIQUES

V.1 Introduction

L‟hydroélectricité ou production d‟électricité par captage de l‟eau est apparue au milieu du XIXe siècle. La force de l‟eau (énergie
hydraulique) fait tourner une turbine qui entraîne un générateur électrique qui produit de l‟électricité.

L'énergie hydraulique : C‟est l'énergie générée lors du déplacement ou de l'accumulation d'un fluide incompressible telle que
l'eau douce ou l'eau de mer. L‟énergie hydraulique est aujourd‟hui la source d‟énergie renouvelable la plus utilisée pour la
production d‟électricité dans le monde. Comme les autres énergies renouvelables, l‟énergie hydraulique offre plusieurs atouts :
elle produit de l‟électricité sans émettre de C02 ni de déchets tout en préservant les énergies fossiles.
Les points forts de l‟énergie hydraulique sont aussi sa capacité à fournir la charge de base, ses capacités d‟accumulation et de
stabilisation du réseau et son caractère décentralisé.
A noter que cette énergie conserve un fort potentiel dans la transition énergétique mondiale visant à délaisser les sources
d‟énergies conventionnelles au profit d‟une utilisation poussée des énergies renouvelables.

V.2 Centrales hydrauliques ou hydroélectriques

Une centrale hydraulique produit de l'électricité grâce à une chute d'eau, entre deux niveaux de hauteurs différentes, qui met en
mouvement une turbine reliée à un alternateur.

V.2.1 Constitution/fonctionnement d’une centrale hydraulique basée sur une retenue d’eau (Fig.13)
1/ La retenue d’eau : Le barrage retient l'écoulement naturel de l'eau. De grandes quantités d'eau s'accumulent et forment un
lac de retenue. L'usine est souvent en contrebas du barrage.
2/ La conduite forcée de l’eau : Une fois l'eau stockée, des vannes sont ouvertes pour que l'eau s'engouffre dans de longs
tuyaux métalliques appelés conduites forcées. Ces tuyaux conduisent l'eau vers la centrale hydraulique, située en contrebas. La
plupart des centrales hydrauliques en France sont automatisées. Chaque centrale se met en marche selon un programme
prédéfini en fonction des besoins en électricité.
3/ La production d’électricité : À la sortie de la conduite, dans la centrale, la force de l'eau fait tourner une turbine qui fait, à
son tour, fonctionner un alternateur. Grâce à l'énergie fournie par la turbine, l'alternateur produit un courant électrique
alternatif. La puissance de la centrale dépend de la hauteur de la chute et du débit de l'eau. Plus ils seront importants, plus
cette puissance sera élevée.
4/ L’adaptation de la tension : Un transformateur élève la tension du courant électrique produit par l'alternateur pour qu'il
puisse être plus facilement transporté dans les lignes à très haute et haute tension. L'eau turbinée qui a perdu de sa puissance
rejoint la rivière par un canal spécial appelé canal de fuite.

Photo d‟un barrage Principe de production d‟énergie hydroélectrique


Fig.13 : Centrale hydroélectrique

V.2.2 Différents types de centrales hydroélectriques


Il existe une grande diversité d'installations hydroélectriques, en fonction de leur situation géographique, du type de cours d'eau,
de la hauteur de la chute, de la nature du barrage et de sa situation par rapport à l'usine de production électrique.

 Les centrales de basse chute (appelées aussi centrales au fil de l'eau), se trouvent sur les grands fleuves ou sur les grandes
rivières et fonctionnent au fil de l'eau avec un débit important et un dénivelé faible avec une chute de moins de 30 m. Ne
disposant pas de capacité pour retenir l'eau (dans ce cas, il n'y a pas de retenue d’eau), elles turbinent en continu le débit du cours
d'eau (l'électricité est produite en temps réel).

Fig.14 : Centrale hydroélectrique de basse chute (au fil de l’eau)

 Les centrales de moyenne chute (centrales fonctionnant par éclusées), se trouvent en moyenne montagne et dans les régions de
bas-relief. Elles sont caractérisées par un débit moyen et un dénivelé assez fort avec une chute comprise entre 30 et 300 m.
16
Elles utilisent les réserves d'eau accumulées sur des courtes périodes. Ces centrales d‟éclusée servent pour la régulation
journalière ou hebdomadaire de la production (turbinent en période de pointe de consommation).

Fig.15 : Centrale hydroélectrique de moyenne chute

 Les centrales de haute chute, se trouvent en altitude. Elles sont caractérisées par un débit faible et un dénivelé très
fort avec une chute supérieure à 300m. Le barrage s'oppose à l'écoulement naturel de l'eau pour former un lac de retenue.
Ce lac est alimenté par l'eau des torrents, la fonte des neiges et des glaciers. Les usines de lacs disposent de plus de 400
heures de réserves. Leur rapidité de démarrage permet de répondre aux besoins de consommation, notamment en hiver.

Fig.16 Centrale hydroélectrique de haute chute

 Les centrales de pompage-turbinage (STEP) : elles utilisent un réservoir en amont et un réservoir en aval. Entre ces 2
réservoirs l'eau est pompée vers l'amont en période de basse consommation quand l'électricité est abondante et turbinée vers
l'aval en période de pointe de consommation. Ces centrales au rendement global de l'ordre de 75% produisent environ 5
TWh/an. La technique de pompage-turbinage permet de stocker de grandes quantités d'énergie électrique par l'intermédiaire
de l'énergie potentielle de l'eau. Utilisant cette technique, les stations de transfert d'énergie par pompage (STEP) permettent
d'éviter le gaspillage d'énergie pendant les heures creuses (nuit, week-end) en exploitant le surplus d‟électricité durant ces
périodes en pompage et en restituant une partie de cette énergie électrique (75%) par turbinage en période de besoin
d‟électricité (pour pallier par exemple à l'intermittence de la production électrique du secteur éolien et solaire ou en cas de pic de consommation).
Principe du pompage-turbinage
Une centrale hydroélectrique réversible (pompage ou turbinage) est utilisée pour transférer l'eau entre deux bassins situés à des
altitudes différentes. Lorsque le réseau fournit un surplus d'électricité (heures creuses ou pic de production) l'eau du bassin inférieur
est pompée dans le bassin supérieur. Sous l'effet de la pesanteur, cette masse d'eau représente une future capacité de
production électrique. Lorsque le réseau connaît un déficit de production électrique, la circulation de l'eau est inversée. La
pompe devient alors turbine et restitue l'énergie accumulée précédemment. L'opération engendre au max 25% de perte, mais
permet de stocker de l'énergie inutilisée.

Fig.17 : Centrale hydroélectrique de pompage-turbinage

Avantages et Inconvénients des centrales hydroélectriques


Avantages
- Grande production d‟électricité.
- Facilitée d'entretien et faible usure du matériel qui travaille à vitesse et à température modérée.
- Haut niveau de rendement des machines, capable de transformer 90% de l‟énergie de l'eau en énergie mécanique.
- Faible cout d‟exploitation.
- Souplesse d‟exploitation.
- L‟énergie hydraulique est une énergie rapidement mobilisable (démarrage en quelques minutes).
- L'énergie hydraulique est économique à double titre. D'une part, ressource de base, l'eau, est gratuite et renouvelable. D' autre
part, elle permet d'économiser le combustible nucléaire ou fossile.
- Énergie propre : Pas de pollution atmosphérique.
- Source d‟énergie renouvelable, l‟eau.

Inconvénients
- Délai de construction assez grand.
- Modification du paysage-aspect naturel du site (cas des barrages)
- Risque de pour les personnes en aval (barrage qui lâche !)
- Parfois loin des grands centres nécessitant donc de grandes lignes de transport.

17
CHAPITRE VI : ENERGIES EOLIENNES

VI.1 Principes d’aérodynamique

Pour comprendre le mode de fonctionnement d'une éolienne, il faut introduire quelques concepts d'aérodynamique. Parmi ces
concepts on note :
• La portance et la trainée.
• Le décrochage.
• Les forces aérodynamiques sur le rotor d'une éolienne.
• Réglage de la puissance motrice : calage et décrochage.
• La trainée induite : aile d'envergure finie.

VI.1.1 Génération de la portance et de la trainée d'un profil d'aile


Une aile d'avion ou d'éolienne est un corps à 3 D spatiales, elle se caractérise par son profil. De ce profil découle la portance et
la traînée mais aussi la finesse de l‟aile et quelques autres paramètres.
Profil de l’aile : Le profil de l‟aile est le contour de la voilure, vu de côté, sur une section donnée. Nous obtenons ce profil si
nous « coupons » l‟aile et que l‟on regarde la découpe.
Une aile d'avion (ou d'éolienne) est un corps à 3 dimensions spatiales possédant:
 Une certaine longueur de corde (direction "x"),
 Une certaine cambrure (direction "y")
 Une certaine envergure (direction "z").
De manière générale, il est assez difficile de considérer ces trois dimensions simultanément. On considère généralement les deux
dimensions qui contiennent le phénomène physique dominant (cambrure et corde).

Fig.18 : Profil d’une aile d’avion (et donc d’une pale d’éolienne)

À gauche, illustration du concept d'aile en 3-D avec une cambrure (direction "y"), une envergure L (direction "z") et une corde C
(direction "x"). Le profil d'aile (surface grisée) est obtenu en "découpant" une section de l'aile en un point le long de l'envergure.

À droite, vue de profil d'une pale d'éolienne qui donne un bon aperçu d'un profil d'aile. Ici, il s'agit du profil en bout d'aile.

On analyse donc les phénomènes physiques au moyen de profils 2D d'aile. Ce profil est constitué, d'une part, d'un bord
d'attaque, d'un bord de fuiteet d‟une corde qui relie ces deux extrémités.

Fig.19 : Profil 2D d'une aile d’avion (et donc d’une pale d’éolienne)

Si on place ce profil d'aile placé dans une soufflerie, la corde présente un certain angle avec la vitesse de l'air en amont, V. Cet
angle s'appelle l'angle d'attaque (AOA pour "angle of attack“). Plus cet angle est important, plus les filets d'air sont déviés par le
profil. En d'autres termes, la présence de l'aile réorganise localement l'écoulement de l'air (autour du profil). La partie du profil
entre le bord d'attaque et de fuite orientée vers le haut est appelée, extrados, tandis que l'autre moitié orientée vers le bas est
appelée, intrados. Du côté de l'extrados, l'aile a fait accélérer l'écoulement (la vitesse V de l’écoulement d’air augmente). Par contre,
elle a ralenti l'écoulement côté intrados (V diminue).

D'après les lois de la physique une telle accélération est accompagnée d'une diminution de pression alors que la décélération
engendre une augmentation de la pression. Comme la pression est différente au-dessus et en dessous de l'aile, les forces de
pression sur l'aile ne sont pas identiques au-dessus et en dessous ce qui implique une force résultante orientée vers le haut.

18
C'est cette force qui permet aux oiseaux ou aux avions de voler. Elle est d'autant plus importante que l'angle entre l'axe du
profil, c'est-à-dire la corde, et la vitesse de l'air amont, V, est important. Cette force résultante peut, comme toute force,
se décomposer en plusieurs composantes. Dans notre cas, on considère la composante dans la direction de l'écoulement,
la force de trainée (D drag"), et la force dans la direction perpendiculaire à l'écoulement, la force de portance (L comme
"lift").

VI.1.2 Décrochage
On a vu que la force résultante (suite aux forces de pression exercées sur une aile notamment la force de portance), augmente
avec l'angle d'attaque du profil. Cependant il y a une limite à cette croissance : c‟est le phénomène de décrochage (ou "stall" en
anglais).

Fig.20 : Exemple d’une courbe de portance en fonction de l'angle d'attaque

Dans le cas d'un profil à angle d'attaque inférieur à la limite de décrochage, les trajectoires du fluide, à savoir l'air, sont
infléchies par la présence du profil (voir figure ci-dessous). On a dans ce cas une accélération côté extrados et une décélération
côté intrados, accompagnée d'une diminution et une augmentation de pression, respectivement. Cette différence de pression sur
les deux faces du profil est la base de la génération de portance.

Fig.21 : Trajectoires d’un fluide en écoulement normal

Dans le cas d'un profil qui décroche les angles d'attaques sont trop importants et le fluide ne parvient plus prendre les
trajectoires imposées par le profil (fortement incliné). Les trajectoires de fluides ont tendance à rester plus proches de leur
situation initiale (avant que l'aile ne passe). Comme il y a moins de déformation de trajectoire, il y a moins d'accélération du
fluide côté extrados du profil. Du coup, la dépression est moins importante et, sans surprise, la portance devient moins
importante.

Fig.22 : Trajectoires d’un fluide correspondant à la phase de décrochage

VI.1.3 Forces aérodynamiques sur le rotor d'une éolienne (cas d’une éolienne à axe horizontal)

Dans le cas d‟une éolienne, il faut considérer en plus des notions, de profil d'aile, de corde, d'angle d'incidence ainsi que de
trainée et de portance, la vitesse de rotation des pales qui, en pratique, est plus grande/à la vitesse du vent.

Fig.23 Vitesses et forces exercées sur un profil d'une éolienne

Illustration de la résultante des forces engendrée par la


Illustration de l’angle d'incidence (α), de l’angle de vitesse du vent et la rotation de l'éolienne.
calage (β) et de la vitesse relative (Va ).

Influence de la vitesse de rotation sur l'angle d'attaque et l'intensité de la vitesse

Considérons un profil d'une pale de notre éolienne, obtenu en "coupant" l'aile à une certaine hauteur, r, comprise entre le
moyeu et l'extrémité de la pale. Vu du haut, cela donne la figure ci-contre où la grande flèche noire indique le sens de rotation.
Si l'éolienne a une vitesse de rotation de n (Hz ou tours/seconde), alors à la hauteur du profil, la vitesse tangentielle de la pale
induite par la rotation, Up, est de :

Up = n.(2..r) en [m/s], toujours dans le sens de rotation.


19
On voit clairement que la vitesse Up augmente proportionnellement avec la hauteur le long de la pale (r). La vitesse tangentielle
maximale sera obtenue en bout d'aile.
En plus de la vitesse de rotation, on a toujours la vitesse du vent, V v, mesurée loin en amont de l'éolienne. L'écoulement est déjà
influencé par la présence de l'éolienne avant d'arriver au niveau du rotor si bien qu'il est partiellement freiné avant d'atteindre
celui-ci. Si on place notre repère de vitesse sur le profil d'aile, il faut alors combiner la vitesse de rotation de l'éolienne, U, à cette
hauteur, à la vitesse 2/3.V du vent pour obtenir la vitesse du vent relative rencontrée par le profil de l'éolienne, Va. C'est cette
vitesse qu'il faut connaître pour pouvoir estimer la force qui sera exercée sur le profil de la pale. En effet, on connaît maintenant
la vitesse de l'écoulement (la norme du vecteur Va) mais aussi son angle d'attaque. Comme on l'a introduit ci-dessus, il ne suffit
pas de connaître la vitesse du vent, V v. La vitesse tangentielle, Up, induite par la rotation influence significativement
l'écoulement qui sera reçu par le profil.

Angle de calage : l‟angle de calage ("pitch angle" en anglais) se définit comme étant l'angle entre le plan de rotation et la corde
du profil. Contrairement à l'angle d'attaque, il ne dépend pas de conditions de l'écoulement. Il s'agit d'un paramètre géométrique
que l'on peut adapter. En effet, l'angle d'attaque dépend des conditions de fonctionnement. Dans le cas de notre éolienne, il
dépend de la vitesse du vent, de la vitesse de rotation ainsi que de l'orientation de la corde du profil (autrement dit de l'angle de
calage).

Fig.24 : Représentation schématique de la variation de l'angle de calage des pales d'une éolienne

On peut faire varier l'angle de calage en faisant tourner la pâle autour de son axe, tel qu'illustré dans la figure ci-dessus. On voit
qu'en modifiant cet angle, on modifie l'angle d'attaque et par conséquent la force qui sera exercée sur le rotor. Le pivotement
des pales peut être réalisé par des actionneurs électromécaniques ou par un système hydraulique.

Vrillage de l'aile (pâle) : comme la vitesse relative, Vr, augmente avec la hauteur de long de la pâle, la géométrie de celle-ci est
adaptée à cette augmentation de vitesse. On voit notamment la diminution de l'angle de calage avec la hauteur pour garder
l'angle d'attaque comparable tout le long de la pâle. C'est cette variation qui donne un aspect vrillé à la pâle.

Caractéristiques de la force exercée sur le profil d'une éolienne


On voit que la vitesse relative caractérisée par une certaine intensité et une direction décrite par l'angle d'attaque, induit une
force sur le profil. Cette force F, se décompose en une composante tangentielle, F T qui contribue positivement à la rotation de
l'éolienne, c'est l'effet utile recherché (du moins pour toutes éoliennes basées sur la portance), et une composante axiale
FN perpendiculaire au plan de rotation qui n'a aucun effet utile. Au contraire, cette force axiale soumet l'éolienne par sa poussée
à une contrainte mécanique importante. C'est l'élément dominant lors du dimensionnement du mât d'une éolienne.

Fig.25 : Bilan des forces exercées sur le profil d'une éolienne

Si on décompose la force aérodynamique selon sa composante de portance et de trainée, on en déduit les propriétés suivantes :
 La portance L, contribue positivement à la rotation de l'éolienne. En d'autres termes, elle induit une force dans le sens de
rotation, c'est l'effet utile recherché. C'est aussi pourquoi on dit que ces éoliennes sont basées sur la portance.
 La trainée, D, contribue négativement à la rotation de l'éolienne. En d'autres termes, elle induit une force dans le mauvais
sens, c'est un effet parasite. Elle diminue le rendement de conversion de l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique sur
le rotor. C'est pourquoi, tout comme un planeur, les pâles d'une éolienne sont conçues pour minimiser la trainée et obtenir
ainsi les meilleurs rendements.

VI.1.4 Réglage de la puissance d’une éolienne : calage et décrochage


Pour faire fonctionner une éolienne correctement, on doit pouvoir jouer sur les paramètres aérodynamiques des pâles pour
contrôler la vitesse de rotation ainsi que la puissance soutirée au vent :

- Dans le cas de vents importants, le rotor peut être soumis à des forces mécaniques qui peuvent dépasser les contraintes
admissibles. En outre, la puissance fournie par le rotor est limitée par la puissance maximale de la génératrice.
- Dans le cas de fonctionnement normal, on doit pouvoir fonctionner à la vitesse de rotation souhaitée ou du moins, prédéfinie.

20
Il y a deux grandes manières de faire varier, et donc de contrôler, la force aérodynamique sur le rotor d'une éolienne :

Première solution: changer l'angle d'attaque et diminuer la surface au vent balayée par l'éolienne.
Deuxième solution: décaler le rotor ("yawing" en anglais) par rapport à la direction du vent (selon un axe vertical pour un décalage
gauche-droite, ou selon un axe horizontal pour mettre incliner le rotor vers l'horizontal).

VI. 2 Caractéristiques et types d’éoliennes

VI. 2.1 Caractéristiques


Une éolienne tourne pour une vitesse du Vent > 15km/h (4m/s). La vitesse optimale (assurant un rendement maximal) est de
40‐50km/h (12m/s). Lorsque la vitesse est supérieure à 50km/h (12m/s)et < 90km/h (soit 25m/s), on doit la ralentir en
agissant sur l‟inclinaison des pales, par freinage mécaniques ou aérodynamiques. Pour des vitesses supérieures à 90km/h (soit
25m/s) on opère au blocage du rotor à l‟aide de freins mécaniques ou aérodynamiques pour des raisons de sécurité.

VI. 2.2 Types d’éoliennes


On distingue notamment quatre types d‟installations :
- Mini micro éoliennes (souvent intégrées au bâtiment) : production ~100kW/an (faible) rotor ~1,75m, Puissance crête ~70W.
- Éoliennes sur un terrain individuel : rotor ~10m de diamètre, mat de 15m (max), production ~40MWh/an, puissance crête de
15kW.
- Fermes éoliennes ou parcs éoliens (3 à 10 machines distantes de 200m sur 10hectars) qui constitue l‟essentiel des installations avec
une production ~5GWh/an, puissance crête de 2MW, nacelle ~72 tonnes située à 80 ou 100m de haut comprenant des pales
(automatiquement orientables pour s’adapter à la vitesse du vent, stabiliser la vitesse de rotation du rotor et améliorer le rendement du générateur
électrique) de 45 à 70m de diamètre, pour un poids total ~250 tonnes.
- Fermes éoliennes en mer (10km des côtes, 25 à 30m de profondeur).

VI.3 Centrales éoliennes

L'énergie éolienne est une forme indirecte de l'énergie solaire. L‟absorption du rayonnement solaire dans l‟atmosphère engendre
des différences de température et de pression qui mettent les masses d‟air en mouvement, et créent le vent. Avec l‟eau et le bois,
le vent a été une des premières ressources naturelles à avoir été utilisée pour faciliter la vie de l‟homme. En maîtrisant la force du
vent, l‟homme a pu naviguer et découvrir de nouvelles terres ou encore moudre les grains avec des moulins à vent.
Aujourd‟hui, l‟énergie éolienne permet de produire de l‟électricité grâce aux éoliennes. L'énergie éolienne peut être utilisée de
deux manières :
 Conservation de l'énergie mécanique : le vent est utilisé pour faire avancer un véhicule, pour pomper de l'eau ou pour
faire tourner la meule d'un moulin.
 Transformation en énergie électrique : l„éolienne est couplée à un générateur électrique pour fabriquer du courant
continu ou alternatif. Le générateur est relié à un réseau électrique ou bien fonctionne de manière autonome avec un
générateur d'appoint et/ou un parc de batteries ou un autre dispositif de stockage d´énergie.
Par ailleurs, pour constituer une centrale éolienne, il faut disposer d‟un grand nombre d‟éoliennes (ferme d’éoliennes).

VI. 3.1 Constitution/Fonctionnement d’une éolienne


L‟éolienne est constituée des éléments suivants :
- Les fondations (la base).
- La tour comprend un mât vertical et un système de levage.
- Une hélice.
- Un rotor.
- Une nacelle.

Les fondations (la base)


Réalisées à l‟aide de blocs de béton armé de plusieurs centaines de tonnes. Par exemple, pour une éolienne de 80 m de haut, il
faut des blocs de 400 tonnes de béton et de fer d'armature enterrés de 5 à 6m de profondeur. Au-dessus de ces fondations, une
autre dalle est coulée afin de fixer la première partie du mat de l'éolienne permettant et de maintenir la structure globale.

Fig.26 : Constitution d’une éolienne/fondations


La tour
Comprenant un mât vertical tubulaire et creux servant à tenir l‟hélice en hauteur et un système de levage fixé à la partie
supérieure du mât.

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Fig.27 : Constitution d’une éolienne/mât
Une ouverture en bas du mât permet d‟accéder aux différents équipements de l‟éolienne parmi lesquels :
Le transformateur (derrière une armoire de couplage au réseau électrique) qui permet d‟augmenter la tension de l‟électricité produite
afin de l‟injecter sur le réseau
Les cellules et disjoncteurs de protection
Les prises de connexion électrique pour le raccordement au câble d‟évacuation d‟énergie
L‟unité de traitement d‟information et de commande (calculateur : commande des moteurs d’orientation de la nacelle face au vent,
freinage…).

L’hélice
Composée de trois pales portées par un rotor et installées au sommet du mât et qui vont « capter » le vent et tourner grâce à lui.
Les pales permettent ainsi de transformer l‟énergie cinétique (énergie que possède un corps du fait de son mouvement) du vent en énergie
mécanique. Le vent fait tourner les pales entre 10 et 25 tours par minute. La vitesse de rotation des pales est fonction de la taille
de celles-ci. Plus les pales seront grandes, moins elles tourneront rapidement.
Le rotor
Partie rotative de l‟éolienne placée en hauteur afin de capter des vents forts et réguliers. Il est couplé à l‟arbre moteur sur lequel
se trouvent fixées les trois pales de l‟hélice. Ces pales qui sont en matériau composite, sont mises en mouvement par l‟énergie
cinétique du vent. Reliées par un moyeu, ces dernières peuvent en moyenne mesurer chacune 25 à 60 m de long et tourner à une
vitesse de 5 à 25 tr/min.

Fig.28 : Constitution d’une éolienne/hélice-rotor


La nacelle
Structure montée au sommet du mât abritant les différents éléments mécaniques. Elle repose sur un roulement comportant un
mécanisme d‟orientation face au vent : le « yaw ». Dans la nacelle sont embarqués :
- L‟arbre moteur, les roulements et paliers.
- Le multiplicateur de vitesse (éventuellement !).
- Le frein (régulateur de vitesse).
- Le générateur.
- Le système de régulation électrique (pour ralentir le rotor du générateur en cas de surrégime).
- La girouette.
- L‟anémomètre.
- L‟armoire de couplage au réseau électrique.
- Les composants auxiliaires comprenant les pompes et les circuits hydrauliques, les ventilateurs et le circuit de
conditionnement de l‟air, etc.

Fig.29 : Constitution d’une éolienne /Nacelle/Girouette et anémomètre

1. Le multiplicateur de vitesse : Présent uniquement dans certains types d‟éoliennes selon la technologie du générateur
adoptée Il est équivalent à une boite à vitesse et sert à augmenter le nombre de tours de l‟hélice donc d‟accélérer le
mouvement lent des pales permettant de produire plus d‟électricité avec moins de vent.

2. Le frein : Le système de verrouillage du rotor est équipé d‟un frein servant au ralentissement de l‟hélice en cas de vitesse du
vent > 50km/h et à son arrêt si elle atteint les 90 km/h (30 tr/min), pour éviter qu‟elle ne décroche et s‟envole. Ce frein est
actionné suite à une mesure de la vitesse du vent par un capteur (anémomètre).

3. Le générateur : Transforme l‟énergie mécanique en énergie électrique qui sera injectée dans le réseau électrique. Le choix du
générateur est crucial, car c'est lui qui détermine la future production d'électricité. Le générateur d'une éolienne domestique est
une machine synchrone (fonctionnant en alternateur c'est-à-dire qu‘elle produit du courant électrique alternatif).Les génératrices des
22
éoliennes doivent pouvoir fonctionner avec une source de puissance mécanique (couple) très fluctuante. A noter aussi que La
plupart des générateurs ont besoin de tourner à grande vitesse (de 1000 à 2000 tours par minute) pour produire de l‟électricité.

3.a) Tension de la génération électrique : Sur les grandes éoliennes (P ≥ 100 à 150 kW), la tension générée par l'éolienne
est le plus souvent un courant alternatif triphasé de 690 V. Le courant est ensuite conduit à travers un transformateur
pour augmenter la tension à approximativement 10 kV à 30 kV (selon le standard du réseau électrique local).
3.b) Fonctionnement: Le générateur fonctionne en mettant un champ magnétique, créé par des aimants, en mouvement. Ce
mouvement est créé par la rotation des pales. Donc, plus le champ magnétique est fort et le mouvement rapide, plus il y
aura d'électricité produite.
3.c) Placement du générateur : On distingue deux placements suivant le type d'éolienne :
- Le générateur est le plus souvent situé en bas du pylône, pour une éolienne verticale.
- Le générateur est installé généralement en haut du mât, directement derrière les pales, pour une éolienne horizontale.

A noter que pour une utilisation domestique avec stockage du courant issu de l‟éolienne, il faut convertir le courant alternatif
en courant continu avant de le stocker sur des batteries. Ceci est effectué à l‟aide d‟un régulateur muni de redresseur intégré.
Ce courant sera à nouveau converti en courant alternatif en sortie des batteries par un onduleur pour pouvoir être utilisé dans
la maison.
3.d) Types de générateurs utilisés : Il existe deux grandes familles de générateurs à courant alternatif :
- Les génératrices Asynchrones (GAS).
- Les génératrices Synchrones (GS)

Génératrices Asynchrones(GAS) : dans lesquelles les fréquences des champs magnétiques rotoriques et statoriques sont différentes. Elles
sont utilisées dans la majorité (90 % des éoliennes installées dans le monde fonctionnent sur le principe du multiplicateur à très fort couple et de
forte puissance) des éoliennes puissantes (plus de 1 kW), car elles peuvent supporter des variations de vitesse présentes en cas de rafales. Elles
impliquent néanmoins l’utilisation d’un multiplicateur de vitesse entre le rotor et le générateur. Cependant, vu que le vent étant par nature de
vitesse variable, la variation de vitesse des pales entraîne une usure rapide du multiplicateur (qui tombe en panne) ce qui nécessite des
changements fréquents de ce dernier (d’où un surcoût !). Un autre inconvénient lié à l’utilisation du multiplicateur réside dans son coût élevé. Par
ailleurs, le multiplicateur est un système mécanique possédant un rendement très faible, il va donc pénaliser le rendement total de l'éolienne. La
solution à tous ces inconvénients étant bien sûr d’éviter d’utiliser le multiplicateur de vitesse en connectant directement l'alternateur aux pales.
Ceci est rendu possible en utilisant des génératrices de type synchrone à attaque directe spéciales dans lesquelles on a un gain notable en rendement
et en dimensions (plus compactes). En effet, il s’agit de génératrices à aimants permanents terres rares à haute énergie (en remplacement des
bobines d’excitation au rotor des génératrices synchrones classiques). Dans ce cas, la génératrice se trouve directement reliée au rotor.

Génératrices Synchrones (GS) : dans lesquelles les fréquences des champs magnétiques rotoriques et statoriques sont identiques. Les GS
également appelées alternateurs, sont utilisées pour les très petites éoliennes (moins de 1 kW), dans ce cas le générateur est directement relié au
moyeu de l’hélice (sans multiplicateur de vitesse) : éoliennes à entrainement direct classique. Un autre avantage de l’entrainement direct est la
réduction du poids des pales et de la nacelle de l'éolienne (jusqu'à 35 % sur une machine de 5 MW).

4. La girouette : l'efficacité maximum de l'éolienne est obtenue lorsque l'hélice est face au vent. Ainsi, la girouette permet à
l'éolienne de rester dans l'axe du vent. Fixé sur la nacelle, cet appareil mesure la direction du vent et, par l‟intermédiaire de
moteurs électriques, va faire tourner l‟éolienne pour que l‟hélice se trouve exactement face au vent et ainsi optimiser son
rendement.

5. L’anémomètre : C‟est un petit appareil qui permet de mesurer la vitesse (ou la pression) du vent.Sur une éolienne, ce
dispositif permet d‟activer des freins lorsque les vents dépassent une certaine vitesse afin de bloquer les palles. En cas de vents
violents, elles risqueraient de se détériorer en tournant trop vite.

6. L’armoire de couplage au réseau électrique : elle rend compatible l‟énergie produite par l‟éolienne avec celle du réseau ce
qui consiste à transformer la tension qui est aux alentours de 690 V à une grande tension (20 000 volts) et la réinjecte dans
celui-ci pour être distribuée aux consommateurs.

7. Les composants auxiliaires tels que les systèmes de régulation de la vitesse des pales /systèmes de freinage des pales.
La production d'énergie d'une éolienne dépend du vent qui n'est pas régulier. Une éolienne doit donc posséder un régulateur
de vitesse pour éviter l'emballement de la rotation des pales (et donc l’endommagement) lorsque la vitesse de ces dernières est trop
élevée. L‟aérogénérateur (éolienne) usuel est prévu pour fournir un rendement maximal pour des vitesses du vent comprises
entre 15 km/h (4m/s) et 50 km/h (14m/s).Pour une vitesse du vent > 50 km/h, les aérogénérateurs sont malmenés
(fonctionnement non souhaité) ce qui nécessite un freinage (donc une régulation de la vitesse). Il existe différents systèmes de régulation
de vitesse à savoir la régulation aérodynamique des pales, la régulation mécanique et la régulation électronique.

23
VI. 3.2. Différentes formes d’application de l’énergie éolienne
Parmi les différentes formes d‟application de l‟énergie éolienne, on opère une distinction entre :
- L‟installation onshore (terrestres),
- L‟installation offshore (en mer)
- Les petites installations éoliennes.

L‟énergie éolienne onshore devrait prendre une importance croissante dans le moyen terme dans le domaine de la stabilité du
réseau. Mais l‟énergie éolienne offshore pourra aussi être amenée à contribuer à l‟approvisionnement en charge de base grâce
aux vitesses constantes du vent et aux facteurs d‟utilisation élevés en haute mer.

Avantages et Inconvénients des centrales éoliennes

Avantages
- Énergie propre
- Source d‟énergie renouvelable : Le vent
- Utile dans les régions éloignées.
- Excellent système d‟appoint : en hiver il y a plus de vent et l‟air est plus dense donc plus efficace.

Inconvénients
- Nécessite d‟un grand parc pour avoir une bonne production.
- Pollution visuelle.
- Danger pour les oiseaux là où il y a des migrations.
- Il n‟y a pas toujours du vent

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CHAPITREVII : L’ENERGIE SOLAIRE/CENTRALES SOLAIRES

VII.1 Introduction

Le Soleil nous envoie chaque jour une quantité considérable d‟énergie, qu‟on peut récupérer sous forme de chaleur ou
transformer en électricité. Le rayonnement solaire capté par la surface terrestre se divise en rayonnement direct, qui nous
parvient en ligne droite par temps clair, et en rayonnement diffus, qui est dispersé ou réfléchi par des composants de
l'atmosphère. Les centrales solaires offrent une opportunité aux pays ensoleillés comparable à celle des fermes éoliennes pour
les pays côtiers. Ainsi, dans beaucoup de régions du monde, un km 2 de terrain suffirait à générer jusqu'à 120 Gwh d'électricité
par an, grâce à la technologie des centrales solaires. Cette énergie est équivalente à la production annuelle d'une centrale
classique de 50 MW.

Il existe deux principaux types de « centrales » solaires à savoir :


 Les centrales solaires thermodynamiques à concentration (thermosolaires)
 Les centrales solaires photovoltaïques

Les centrales solaires thermodynamiques à concentration ont une inertie thermique qui permet de limiter l‟intermittence
(production d’électricité en continu pendant la journée même lors des passages nuageux) et de fournir de l‟électricité la nuit. Ce ci est obtenu
grâce au stockage thermique de plusieurs heures qu‟on peut réaliser dans ce type de centrale. En revanche, les centrales
photovoltaïques peuvent perdre 80% de leur puissance en quelques secondes lors de passages nuageux.

VII.2 Centrales solaires

VII.2.1. Centrales solaires thermodynamiques à concentration


Le rayonnement est concentré en un point ou en une ligne, où l'énergie thermique est transmise au fluide caloporteur.
L'intensité de la concentration est définie par le facteur de concentration. Plus celui-ci est élevé, plus la température atteinte sera
importante. Les centrales solaires thermodynamiques peuvent être classées en quatre filières technologiques suivant deux
systèmes de concentrations:

Système de concentration linéaire: il englobe les filières suivantes :


- Filière des centrales à collecteurs (miroirs) cylindro-paraboliques
- Filière des centrales à collecteurs linéaires de Fresnel
Système de concentration par foyer: il englobe les filières suivantes :
- Filière des centrales à tour
- Filière des centrales à collecteurs paraboliques : Dish-Stirling

A/Systèmes de concentration linéaire


 Centrales à collecteurs (miroirs) cylindro-paraboliques
C‟est la filière la plus éprouvée des techniques de concentration solaire et la plus fréquente. Elle est actuellement utilisée par les
plus puissantes centrales solaires au monde dans le Sud-ouest des Etats-Unis et dans le Sud de l‟Espagne.

Constitution
L'installation typique est constituée de trois éléments principaux : le champ solaire, le système de transfert de la chaleur et le
système de génération électrique.

Fig.30: Installation typique d’une centrale solaire à concentration linéaire à miroirs cylindro-paraboliques

Le champ solaire comprend :


Le collecteur composé de rangées de longs miroirs, cylindro-paraboliques en verre de 100 à 800 m2 , qui tournent autour
d‟un axe horizontal pour suivre la course du soleil et qui concentrent les rayons du soleil sur des tubes placés à l‟axe focal du
concentrateur et dans lesquels circule un fluide caloporteur (huile synthétique).
Un système de poursuite solaire ayant pour rôle d'adapter l'inclinaison du collecteur de manière à ce que la radiation
solaire incidente soit toujours perpendiculaire à ce dernier.

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Le système de transfert de la chaleur: Le fluide caloporteur, généralement une huile de synthèse, chauffé lors du passage dans les
tubes, circule à travers une série d‟échangeurs de chaleur pour produire de la vapeur surchauffée à la température de 400°C sous
une pression de 100 bars. Il constitue ainsi la source chaude d‟un cycle vapeur classique à resurchauffe.

Le système de génération électrique : vapeur surchauffée qui fait fonctionner une turbine à vapeur qui à son tour fait tourner un
générateur électrique.

Avantages et Inconvénients

Avantages
- Source d‟énergie inépuisable et gratuite.
- Pas d‟émission polluante.
- Peut fonctionner sans intermittence.
Inconvénients
- Nécessite un fort ensoleillement et une zone chaude.
- Surface au sol importante.
- Un terrain assez plat (pente maximale de 3%) et rectangulaire est requis.
- L‟huile thermique utilisée pose des problèmes : elle se dégrade chimiquement à partir de 400°C ce qui limite le rendement du
cycle thermodynamique du fait de la limitation de la température de la source chaude ; elle se solidifie à 12°C et il peut être
nécessaire la nuit ou en hiver de consommer du combustible fossile dans l‟unique but de la garder fluide ; enfin l‟huile est
inflammable et présente un risque environnemental.

 Centrales à collecteurs (miroirs) linéaires de Fresnel


La filière Fresnel est une variante de la filière à collecteurs cylindro-paraboliques. Elle est simple et peu coûteuse. Cette
technologie est encore au stade de la démonstration. Son principe est basé sur l‟utilisation de miroirs plans moins chers que les
réflecteurs paraboliques. Cependant, cette filière possède les plus faibles performances optiques et le plus faible rendement
solaire-électrique annuel net (10%).

Principe
Les collecteurs sont des miroirs en bandes parallèles disposés à plat et près du sol. Ils pivotent en suivant la course du soleil
pour rediriger et concentrer en permanence les rayons solaires vers un tube ou un ensemble de tubes récepteurs linéaires fixes.
En circulant dans ce récepteur (tube) horizontal ; le fluide thermodynamique peut être vaporisé puis surchauffé jusqu‟à 500°C
(100 bars). La vapeur alors produite actionne une turbine qui produit de l‟électricité. Le cycle thermodynamique est
généralement direct, ce qui permet d'éviter les échangeurs de chaleur.

Fig.31 : Centrale solaire à concentration linéaire utilisant des miroirs linéaires de Fresnel

Avantages et Inconvénients

Avantages
- Les miroirs plans sont plus simples à fabriquer et meilleur marché que les paraboliques et cylindro-paraboliques.
- Moins de prise au vent (évite d‟être arrachée), infrastructure moins importante qu‟une centrale à capteurs cylindro-
paraboliques.
Inconvénients
- Performances optiques inférieures d‟environ 30% par rapport aux réflecteurs paraboliques et cylindro-paraboliques.

B/Systèmes de concentration par foyer

 Centrales solaires à Tour

Principe
Les centrales à tour utilisent un champ de miroirs orientables (héliostats) qui suivent individuellement les rayons du soleil
incidents et les réfléchissent avec précision en direction d‟un récepteur placé au sommet d‟une tour. Le facteur de concentration
peut dépasser 1000; ce qui permet d‟atteindre des températures importantes allant de 600°C à 1000°C au niveau d‟un fluide
caloporteur.
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Fig.32: Centrale solaire à concentration par foyer : Centrale à Tour

Deux principales technologies existent dans cette filière à savoir :


- Les systèmes à caloporteur : sels fondus
- Les systèmes à caloporteur : eau/vapeur.

SYSTEMES A CALOPORTEUR : SELS FONDUS


Principe
Les rayons du soleil sont focalisés par l‟ensemble des miroirs sur le récepteur de chaleur situé en haut de la tour. Les sels
fondus* (fluide caloporteur à l’état liquide), pompés dans un bac « froid », circulent dans le récepteur où ils sont chauffés par le
rayonnement solaire. La température des sels passe alors de 288° C (sels froids, température maintenue élevée > T solidification des sels à
l’aide de résistances chauffantes électriques) à plus de 566° C.

Fig.33: Centrale solaire à concentration par foyer : Centrale à Tour à sels fondus

Les sels chauds sont ensuite stockés dans un bac « chaud » (réservoir calorifugé capable de contenir une grande quantité de sels fondus
chauds) ce qui permet de stocker de la chaleur. Une partie de ces sels chauds est envoyée au bas de la tour, pour passer dans un
échangeur de chaleur où circule de l‟eau qui se transforme en vapeur (les hautes températures atteintes dans le récepteur permettent de
produire de la vapeur surchauffée dans le groupe vapeur). La vapeur obtenue actionne une turbine entraînant une génératrice de courant :
production d‟électricité pendant la journée. Pendant la nuit (ou bien lors des passages nuageux de la journée), on puise les sels chauds
du bac « chaud » et on les renvois vers l‟échangeur pour produire l‟électricité suivant le cycle habituel.

* Sels fondus-Mélange de nitrate de sodium NaN03, de nitrate de potassium KN03 et de nitrite de sodium NaN02. Le mélange le plus couramment utilisé, est usuellement nommé
H.T.S. (Heat Transfer Salt) composé de 53% KN03 , 40% NaN02 et de 7% NaN03. Leurs principaux avantages sont de pouvoir fonctionner à la pression atmosphérique pour des
températures comprises entre 150 et 550 oC.

Avantages et Inconvénients
Avantages
- Température des sels élevée permettant la production de la vapeur sous pression ce qui accroît rendement.
Inconvénients
- La température de solidification des sels fondus qui est de l‟ordre de 250 °C qui nécessite un maintien à chaud (280°C)
permanent des circuits pour éviter les problèmes de bouchons (solidification au niveau d’une vanne, d’un réservoir de stockage…, dans
ce cas le système doit être mis en arrêt pendant une longue période afin d’enlever tous les blocs de sel étrangers impactant considérablement sur la
rentabilité du système).
- Cette technologie requiert une étape d‟échange thermique supplémentaire qui augmente le coût d‟investissement de la centrale
et diminue légèrement son rendement global.

SYSTEMES A CALOPORTEUR : EAU/VAPEUR


Principe
Le fluide caloporteur eau-vapeur permet d‟être directement utilisé dans le cycle thermodynamique de la turbine. Cela permet
d‟éviter une étape supplémentaire d‟échange thermique et donc de réduire le coût d‟investissement et d‟augmenter légèrement le
rendement global. Ainsi, la chaleur obtenue au niveau du récepteur, traversé par l‟eau comme fluide caloporteur, transforme
cette eau en vapeur. Cette vapeur maintenue sous pression (surchauffée : 150 bars et 550°C) fait tourner une turbine qui entraîne
un alternateur qui produit un courant électrique alternatif.

Fig.34 : Centrale solaire à concentration par foyer : Centrale à Tour à eau/vapeur


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Avantages et Inconvénients
Avantages
- Grande simplicité du procédé.
- Puissance considérable (chaleur très importante !).
Inconvénients
- L‟utilisation de tubes (dans le récepteur) alimentés en eau à haute pression pour le maintien de l‟eau à l‟état liquide s‟accompagne
de corrosion donc un entretien couteux.
- Le stockage de vapeur requiert de larges containers possédant des murs très épais dus à la pression élevée nécessaire à une
turbine à vapeur. Cela a pour conséquence d‟augmenter considérablement les coûts du stockage.

 Centrales solaires à collecteurs paraboliques : Dish-Stirling


Ce système est constitué de trois éléments principaux : le concentrateur solaire (collecteur parabolique), le récepteur solaire placé au
foyer du concentrateur et le moteur Stirling couplé à une génératrice électrique. Les collecteurs paraboliques possédant une
surface réflective de verre ou de plastique fonctionnent d'une manière autonome. Ils s‟orientent automatiquement et suivent le
soleil (tout au long de la journée, le socle de la parabole s’oriente automatiquement face au soleil pour suivre sa course et ainsi profiter d’un
ensoleillement maximum) afin de réfléchir et de concentrer les rayons du soleil vers un point de convergence appelé foyer (récepteur).
Le récepteur solaire (placé au foyer du concentrateur parabolique) est en fait une enceinte fermée contenant du gaz* qui est monté en
température (700†1000°C) sous l'effet de la concentration. Il s‟en suit alors un entraînement d‟un moteur Stirling qui convertit
l‟énergie solaire thermique en énergie mécanique puis en électricité via un couplage à une génératrice.
* Le fluide de travail (gaz : hélium ou hydrogène à une pression de 200 bars) du moteur Stirling est alternativement chauffé (700 °C) et refroidi (par l'air ambiant, brassé par un
ventilateur à l'arrière du moteur) dans un cycle fermé. Il se détend lorsqu’il est chauffé dans le récepteur solaire (source chaude) et il est comprimé lorsqu’il est refroidi. La puissance
récupérable sur l’axe moteur est la différence entre le travail fourni lors de la détente du fluide et le travail utilisé par le fluide (gaz) lors de sa compression.

Avantages et Inconvénients
Avantages
- Modularité : Ils peuvent être installés dans des endroits isolés, non raccordés au réseau électrique.
- Possèdent les meilleurs rendements solaire-électricité (29.4%).
Inconvénients
- Stockage d‟énergie électrique (ou de chaleur) impossible.

Fig.35: Principe de la concentration par foyer : collecteurs paraboliques : Dish-Stirling

Fig.36: Centrale solaire à concentration par foyer : Centrale à collecteurs paraboliques : Dish-Stirling

VII.2.2. Centrales solaires thermodynamiques photovoltaïques


Elles sont basées sur une technologie qui permet la transformation directe de l‟énergie lumineuse du soleil en énergie électrique :
la cellule photovoltaïque.

Principe de fonctionnement d’une cellule solaire photovoltaïque


Les cellules solaires sont composées d‟un ou plusieurs matériaux semi-conducteurs et permettent de convertir directement
l‟énergie solaire en énergie électrique (courant continu) sur la base de l‟effet photovoltaïque. Les cellules photovoltaïques sont la
plupart du temps reliées en modules pour atteindre des capacités plus élevées.

Principe d’une centrale solaire photovoltaïque


Elle est constituée d‟un ensemble de modules solaires photovoltaïques, chaque module étant formé d‟un certain nombre de
panneaux eux-mêmes constitués de plusieurs cellules. La puissance d‟une centrale solaire photovoltaïque est proportionnelle à la
surface de modules installée. Le rayonnement solaire est capté par les cellules photovoltaïques qui produisent du courant
continu.
Les onduleurs convertissent la tension continue en tension alternative compatible avec le réseau de distribution. L‟énergie
produite est consommée localement ou envoyée sur le réseau électrique. On utilise actuellement du silicium pour la fabrication
des cellules photovoltaïques..

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Le jour, les cellules (appelées aussi photopiles) créent, grâce au soleil, de l'électricité que l'on utilise directement. La nuit, comme il
n'y a pas de soleil, on ne peut pas produire d'électricité. On a donc besoin de batteries pour alimenter les appareils électriques.

Ces batteries sont chargées le jour grâce aux photopiles et se déchargent la nuit.

Fig.37: Schéma de fonctionnement d’une centrale photovoltaïque

Avantages et Inconvénients

Avantages
• Haute fiabilité, pas de pièce mobile (sauf sur des systèmes de suiveurs solaire, le mouvement est cependant très lent)
• Système silencieux
• Entretien réduit, coût de fonctionnement faible.

Inconvénients
• Production d‟électricité uniquement le jour.
• Coût de fabrication élevé.
• Rendement faible.

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CHAPITRE VIII : PILES A COMBUSTIBLE (PAC)

VIII.1 Généralités sur les PAC

VIII.1.1 Définition
Une pile à combustible (PAC) est un générateur d'électricité qui transforme directement l'énergie d'une réaction
chimique en courant électrique de façon continue. Elle permet donc de convertir directement de l‟énergie chimique de
combustion (oxydo-réduction) en énergie électrique, en chaleur et en eau. Il faut enfin noter que la PAC, en soit, n‟est pas une
technologie qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ni de produire de l‟électricité propre : tout dépend du
type de combustible utilisé.

VIII.1.2 Avantages et inconvénients des PAC


Avantages
- Le combustible utilisé (H2 notamment) est très abondant
- La conversion directe (sans combustion !) de l‟énergie chimique en énergie électrique permet d‟avoir un rendement électrique
élevé (40-60%).
- Production d‟eau et de chaleur (qui peut être valorisée !)
- Réduction des émissions de CO2.
- Emissions faibles ou nulles (NOx, SO2, poussières, CO)
- Contrairement aux piles traditionnelles ou aux batteries, dans une PAC l‟énergie n‟est pas stockée dans le volume fini de la
pile lui-même, mais dans des réservoirs de gaz qui peuvent alimenter la PAC de manière continue.
- Les PAC possèdent une bonne capacité énergétique comparée à celle des batteries (à poids égal une PAC peut générer 1000 fois
plus d’électricité qu’une batterie normale au plomb et 200 fois plus qu’une batterie Li-Ion).
- Maintenance réduite.
- Bonne fiabilité.

Inconvénients
- Technologie délicate : problèmes de corrosion des électrodes, de durée de vie des catalyseurs, d‟humidification des
électrodes, d‟évacuation de la chaleur en l‟absence d‟une valorisation locale.
- Leur coût qui reste assez élevé (coût du H2-production et distribution*, coût du catalyseur en platine élevé! **).

* La quasi-totalité de l'hydrogène produit aujourd'hui, essentiellement pour des applications industrielles (chimie et raffinage), provient de la décomposition d'hydrocarbures -des énergies
fossiles donc - et ces procédés émettent d'importantes quantités de CO2 et d'autres polluants. Une autre solution moins polluante pour produire l’H2 repose sur l'électrolyse "haute
température" (décomposition de l'eau H2O en hydrogène et oxygène à l'aide d'un courant électrique). Mais tant l'électrolyse que la haute température nécessitent une grosse dépense
d'énergie (problème de Coût).
** Le coût de la platine, représente 25% du coût total d'une PAC actuellement (Il faut environ 0,1mg de platine/cm2 d’électrode d’une PEMFC).

VIII.1.3 Historique
L‟histoire du développement de la PAC couvre plus de 170 ans.

1839 : Le chimiste allemand Christian Schönbein découvre l‟effet PAC.


1842 : Le chimiste anglais William R. Grove réalise le premier modèle en laboratoire de la PAC.
Les recherches sont ensuite abandonnées pendant près d‟un siècle!!!
1932: L‟anglais Francis Thomas Bacon reprend les études au sujet de la PAC.
1953: Francis T. Bacon réalise un premier prototype de 1kW, puis 5 kW.
1959: Francis T. Bacon réalise un deuxième prototype de 5 kW, ce prototype servira de modèle pour les futures PAC
utilisées lors des missions spatiales Apollo.
1965: La pile à combustible est pour la première fois utilisée (les astronautes des capsules GEMINI consomment l'eau produite par les
générateurs électriques de leur vaisseau). En France, de nombreuses sociétés françaises s'y intéressent : GAZ DE FRANCE,
ALSTHOM, THOMSON, IFP, ONIA, RENAULT, etc. Cependant, les recherches se sont à nouveau arrêtées en
1981 pour des raisons techniques.
Milieu des Années 90 : Début du développement de la PAC dans le domaine du transport (automobile notamment).
A la fin de cette décennie, les recherches vont être encouragées et financées (en partie) par l‟État, qui crée en 1999 le Réseau
de recherche technologique 'pile à combustible'. Ce réseau rassemble de nombreuses entreprises, centres de recherche et
universités françaises. Environ 20 millions d'euros ont été mis à disposition pour assurer le financement de ces projets pour la
période 1999-2000. Cependant, depuis l'incident du Zeppelin*, l'hydrogène apparait aux yeux de l'opinion public comme
extrêmement dangereux et la pile à combustible fait peur!

* Le 6 mai 1937 : Explosion du dirigeable allemand Zeppelin-Hindenburg, qui a tué 36 de ses 100 passagers alors que le zeppelin s’apprêtait à atterrir sur une base aérienne dans le
New Jersey (USA). Le dirigeable était chargé d’électricité statique après être passé dans un orage ; un conduit de gaz s’étant cassé (à l'origine de la fuite d’hydrogène) a déclenché un feu à
l’arrière (enflammant l’hydrogène) après que l’équipage au sol a attrapé les cordes d’atterrissage (mettant l’appareil en contact avec le sol).

Les PAC ont connu des progrès technologiques majeurs à l‟occasion des programmes spatiaux américains (Gemini et Apollo). La
PAC bénéficie d‟investissements considérables de recherches développement dans le monde (évalués entre 4 et Mds de $US par an),
en provenance essentiellement de l‟industrie automobile et des agences gouvernementales. Les sociétés industrielles spécialisées
dans le domaine dépenseraient de l‟ordre de 260 m$ par an.
30
VIII.1.4 Fonctionnement général des PAC
Le cœur d‟une PAC est constitué de trois éléments:
- Une électrode émettrice d‟électrons (anode oxydante).
- Une électrode collectrice d‟électrons (cathode réductrice).
- Un électrolyte séparant les deux électrodes.

Les PAC sont constituées d‟un assemblage de cellules électrochimiques (anode-cathode), d‟où l‟appellation « pile ». Suite à des
réactions chimiques à l‟anode (oxydation) et à la cathode (réduction), un courant électrique continu apparait dans le circuit
extérieur. Le principe de la pile à combustible repose sur une réaction chimique simple :

Hydrogène + Oxygène → Electricité + Eau + Chaleur : 2 H2 + O2 →2 H2O

Fig.38 : Constitution d’une PAC (illustration pour la PAC de type PEMFC)

Remarques
- La tension aux bornes d‟une cellule est souvent de l‟ordre de 0,7 V. L‟association en série d‟un certain nombre de cellules
permet d‟obtenir des tensions et courants électriques adaptés aux besoins. Certains types de PAC sont capables de délivrer
des puissances électriques conséquentes, de l‟ordre du mégawatt (10 6W).
- Le nombre de cellules fixe la tension, la surface d‟une cellule fixe l‟intensité du courant, le produit des deux, fixe la
puissance. Le rendement global varie (selon le type de piles) de 35 à 55 % en production électrique. Si la production de chaleur
est utilisée (cogénération) le rendement peut atteindre 75 à 90 %.
- Le courant électrique créé par la pile est continu. Par conséquent, pour certaines applications (courant domestique par exemple), il
devra être transformé en courant alternatif au moyen d‟un onduleur.

VIII.1.5 Principaux domaines d’application des piles à combustible


Les applications des PAC se concentrent surtout dans les domaines suivants:
- Les transports : voitures électriques, bus, aéronefs.
- Les appareils portables : ordinateurs, téléphones, DVD, …
- La production stationnaire d‟électricité et la cogénération chaleur/électricité.
- Les applications militaires (la défense : sous-marins, …).
- L‟espace (générateur spatial, applications civiles et militaires).

Chaque domaine d‟application exige des puissances électriques, des températures de fonctionnement, des modes d‟alimentation
en combustibles (hydrogène, méthanol, oxygène…) correspondant à un type de pile.

VIII.2 Classification des PAC

Les PAC peuvent être classées selon plusieurs critères à savoir :la nature de leur électrolyte, la température de fonctionnement,
la nature du combustible (solide, liquide, acide, basique) et le design et les matériaux constituant les électrodes.

Classification selon la nature de l’électrolyte


PAC à électrolyte liquide :
 PAC Alcaline à électrolyte liquide (AFC)
 PAC à Carbonate fondu (MCFC)
 PAC à Acide phosphorique (PAFC)
 PAC alimentée par du méthanol (DMFC) et PAC à éthanol direct (DEFC)
PAC à électrolyte solide :
 PAC alcaline à membrane électrolyte solide (SAMFC)
 PAC à Membrane échangeuse de protons (PEMFC)
 PAC à Oxyde solide (SOFC) et PAC à céramique protonante (PCFC)
PAC à électrolytes acides (ions H+ migrant de l’anode vers la cathode):PEMFC, DMFC, DEFC et PAFC
PAC à électrolytes basiques (ions négatifs migrant de la cathode vers l’anode): AFC, SAMFC, MCFCSOFC et PCFC

Classification selon la température de fonctionnement


 Les PAC à basse température (20-100°C):PEMFC, DMFC, DEFC, AFC et SAMFC.
 Les PAC à moyenne température (200°C):PAFC
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 Les PAC à haute température : SOFC (800-1000°C), PCFC (350-600°C) et MCFC (650°C).
Classification selon la nature du combustible
 Hydrogène pur.
 Combustible contenant du H2.
Classification selon le design et les matériaux des électrodes

VIII.3 Etude du fonctionnement des PAC selon le critère de la température de fonctionnement

VIII.3.1 Fonctionnement des PAC à basse température (20-100°C)

 PAC à membrane échangeuse de protons PEFC (Polymer Exchange Membran Fuel Cell)

A/CONSTITUTION
 L’électrolyte : membrane polymère conductrice de protons. Les électrolytes des PEMFC fonctionnent pour des
températures comprises entre 60 et 90°C, à des pressions comprises entre 0,1 MPa à 0,5 MPa. Ils ont la propriété de
conduire, directement d‟une électrode à l‟autre, des molécules ionisées et de faire barrage aux électrons en les obligeant à
passer par le circuit extérieur de la pile où leur énergie électromotrice peut être exploitée (récupération d’un courant).
 Les deux électrodes : anode et cathode, composées de particules de Carbone et recouvertes de Platine qui joue le rôle de
catalyseur (favorise la réaction d’oxydation du H2, qui est le combustible de la pile, et de réduction de l’oxygène contenu dans l’air).
 Les plaques de diffusion: appelées aussi Backing qui entourent les électrodes servent à la diffusion des gaz jusqu‟aux
électrodes, au transfert des électrons et à la gestion de l‟eau en l‟évacuant ou en humidifiant la membrane.
 Les plaques bipolaires : servent à collecter le courant et à séparer les gaz à l‟anode et à la cathode.

Fig.39 : Constitution d’une PEMFC


B/FONCTIONNEMENT
L‟alimentation de la PEMFC se fait par une injection continue de combustible (H2 généralement) à partir d‟un réservoir à l‟anode,
et une injection du dioxygène (O2) de l‟air ou l‟air lui-même à la cathode.

Principe de la réaction chimique: Il s‟agit d‟une combustion électrochimique et contrôlée de dihydrogène (H2) et de
dioxygène (O2), avec production simultanée d‟électricité, d‟eau et de chaleur, selon la réaction chimique de fonctionnement de la
pile. La réaction comprend l‟oxydation d‟un combustible (H2) à l‟anode et la réduction d‟un oxydant (O2 ou l‟air) à la cathode.

Fig.40 : Fonctionnement d’une PEMFC

Réaction d’oxydation : Oxydation catalytique, en présence de platine, de l‟hydrogène qui se dissocie de ses électrons :
H2 → 2H+ + 2e-
Les électrons sont captés par l‟électrode et, ne pouvant traverser l‟électrolyte, sont contraints de circuler dans un circuit
électrique externe, ce qui crée un courant électrique continu. L‟anode constitue la borne négative. En parallèle, les ions H +
traversent l‟électrolyte et arrivent sur la cathode, où a lieu la réaction de réduction de l‟oxygène en présence de la platine : les
ions H+ se combinent à la molécule O2 et aux électrons pour former de l‟eau, qui est évacuée sous forme de vapeur. La réaction
produit également de la chaleur. Pour que la réaction ait lieu, on utilise un catalyseur, le plus souvent de platine. Ce dernier a
pour rôle d‟augmenter la vitesse de réaction sans pour autant être consommé lui-même. Le catalyseur est disposé sur l‟anode et
sur la cathode.

Réaction de réduction : à la cathode on assiste à une réduction catalytique, en présence de platine, de l‟oxygène qui capture les
ions H+ ayant traversé l‟électrolyte et les électrons arrivant du circuit extérieur. La réaction produit de la chaleur et de l‟eau : ½
O2 + 2H+ + 2 e- →H2O + chaleur, la cathode est la borne positive.

32
L'équation globale de la réaction étant : O2 (gaz) + 2H2(gaz) →2H2O (gaz) +Q (chaleur)

La réaction est exothermique c'est-à-dire qu'il y a dégagement de chaleur au sein de la pile (pouvant dépasser exceptionnellement 100
°C!). La vapeur d‟eau produite sort de la pile en emportant une part de l‟énergie thermique. Cette chaleur peut être mise à profit
: chauffage, source d‟eau chaude.

C/AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Avantages
Le rendement des PEMFC peut atteindre 50 %.
Fonctionnement à relativement basse température : 60 à 90 °C, adapté à de nombreuses applications,
Démarrage et réchauffement rapides ; elle n'a pas donc pas besoin d'isolant thermique.
Absence d‟émissions polluantes (si on utilise de l’hydrogène pur comme combustible).
Robustesse liée à la nature solide de l‟électrolyte (solide)
Bonne densité de puissance (la PEMFC est compacte et légère)
Inconvénients
Longévité limitée de l‟électrolyte qui ne supporte pas le fonctionnement sous 0 °C (ce qui nécessite de la réchauffer par temps
froid) et au-delà de 100 °C (ce qui nécessite un refroidissement).
Très sensible à la pollution extérieure
Coût relativement élevé de la membrane (en Nafion, très cher) et des catalyseurs
Assèchement de la membrane (nécessite humidification)
Coût relativement élevé (notamment celui lié à la platine : 0,2 à 1mg/cm2 d‟électrode)
L‟utilisation des PEMFC embarquées sur des véhicules automobiles se heurte à deux difficultés :
 La quantité de platine au cm2 de membrane, qui doit encore diminuer pour une utilisation massive ;
 Le stockage de l’hydrogène sous haute pression (700 bars) ou liquide et la chaîne de distribution de ce vecteur énergétique encore à
organiser.

D/APPLICATIONS
La puissance de sortie varie de 50 mW à 250 kW. Ces piles constituent actuellement la principale technologie :
- Des applications du secteur des transports.
- Applications fixes de faibles dimensions.
- Micro-applications.
- Applications compactes portatives.

 PAC à membrane échangeuse de protons à méthanol DMFC (Direct Methanol Fuel Cell)

Ce sont des PEMFC, avec comme combustible le méthanol. Le méthanol (CH 3OH) qui est un alcool (alcool éthylique) est
facilement stockable (car liquide à température ambiante), et est facilement produit dans l‟industrie.

A/CONSTITUTION
Idem que celle de la pile PEMFC sauf que le catalyseur à l‟anode est composé d‟un mélange de Ruthénium et de Platine afin
d‟empêcher l‟altération de la pile avec le monoxyde de carbone.

B/FONCTIONNEMENT
Les DMFC sont basées sur l'oxydation du méthanol sur une couche de catalyseur (mélange de platine et de ruthénium au niveau de
l’anode) afin de former du CO2. Donc à l'anode, cet alcool perd de l'hydrogène et donne du gaz carbonique, en même temps que
des électrons. A noter qu‟il y‟à consommation d‟eau à l'anode et production d‟eau la cathode. Les protons (ion H+) sont
transportés au travers de la membrane échangeuse de protons vers la cathode où ils réagissent avec de l'oxygène de l‟air
(réduction) afin de produire de l'eau (en captant des électrons) et de la chaleur. La réduction de l‟O2 de l‟air est rendue possible grâce à
la platine fixée sur la cathode. Les électrons sont transportés via un circuit externe de l'anode vers la cathode, procurant ainsi de
l'énergie aux équipements externes.

Réactions chimiques dans la pile à méthanol :


Réaction au niveau de l'anode : CH3OH + H2O → CO2 + 6H+ + 6e-
Réaction au niveau de la cathode : 3/2 O2 + 6H + 6 e- → 3H2O + chaleur
+

Réaction globale: CH3OH+3/2 O2 → CO2+ 2H2O+chaleur

C/AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Avantages
 Alimentées directement en méthanol : On évite le reformage (opération d’extraction du H2 à partir d’hydrocarbures) et le stockage de
l‟H2 (stockage plus facile du méthanol ne nécessitant ni hautes pressions, ni températures basses car il est liquide à température ambiante, dans ce cas
l'hydrogène n'est pas stocké dans un volumineux réservoir, il est fourni sous forme de méthanol (CH 3-OH) en solution dans l'eau).
 La densité énergétique volumique du méthanol (quantité d'énergie obtenue lors de l'utilisation d'un volume donné de méthanol) est
beaucoup plus importante que celle de l'hydrogène, même lorsque ce dernier est fortement comprimé.
 Perspective de progrès (technologie récente)
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Inconvénients
 Le besoin en eau limite la densité énergétique du combustible.
 Toxicité du méthanol.
 Technologie non démontrée pour des puissances >1kW (dégradation des cellules).
 Coût élevé dû à l‟utilisation de la platine à raison de 2mg/cm2 d‟électrode.
 La membrane utilisée dans la DMFC, similaire à celle des piles PEMFC, ne bloque pas complètement le passage de méthanol
(diffusion du méthanol), soluble dans l‟eau, vers la cathode. Ce phénomène de l‟anode vers la cathode (appelé « cross-over ») a
une influence négative sur les propriétés de la pile se traduisant par :
 Une perte d’énergie car le méthanol traversant l’électrolyte n’est pas utilisé pour la réaction d’oxydation ;
 Une réduction de l’activité de la cathode, certains sites actifs du catalyseur étant impliqués dans la réaction d’oxydation du méthanol ayant
traversé la membrane, avec formation de CO2** à la cathode ; le rendement de la réduction d'oxygène à la cathode diminue (ce qui affecte donc
le rendement global de la pile).
 Un empoisonnement du catalyseur (platine) du côté de la cathode par le méthanol d’où une réduction graduelle de l’activité catalytique.

Remarque :
On trouve aujourd‟hui des piles dont le méthanol (toxique pour l’homme) est remplacé par de l‟éthanol (DEFC), moins toxique et
ayant une meilleure densité énergétique (quantité d’énergie produite kWh/kg).
**La production de CO2 à la cathode implique un processus supplémentaire nécessitant sa neutralisation.

D/APPLICATIONS
Au niveau technologique actuel, les DMFC ont une puissance limitée, mais peuvent stocker de l'énergie dans de faibles volumes.
Ceci signifie qu'elles peuvent produire une faible quantité d'énergie sur une longue période. Ce fonctionnement rend les DMFC
appropriées dans les applications liées aux téléphones ou aux ordinateurs portables.

 PAC à membrane échangeuse de protons à éthanol DEFC (Direct Ethanol Fuel Cell)

Suivant le développement de la pile à combustible de type DMFC, d‟autres combustibles utilisables directement, comme
l‟éthanol (C2H5OH), ont soulevé un intérêt croissant.

A/CONSTITUTION
Idem que celle de la DMFC avec cependant une membrane électrolyte composite (enrichie de nanoparticules de silice ; sous forme de
micro-billes de dioxyde de silicium). Elle ne laisse pas passer l‟éthanol (phénomène de cross-over).

B/FONCTIONNEMENT
Réactions chimiques

A l‟anode (électrode négative) : C2 H5OH (liq) + 3H2O (liq) → 2CO2 (gaz) + 12H+ (aq) +12e-
Les ions H+ traversent l‟électrolyte et à l‟électrode positive, qui joue le rôle de cathode, le dioxygène gazeux est réduit en eau.

A la cathode : O2 (gaz) + 4H+ (aq) + 4e- → 2 H2O (liq)


La réaction globale est : C2 H5OH (liq) + 3O2 (gaz) → 2CO2 (gaz)+3 H2O (liq)

C/AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Avantages
- L‟éthanol est produit à partir de composés d‟origine agricole donc renouvelables. En effet, l‟éthanol peut être obtenu en
grandes quantités à partir de la biomasse sur la base d‟un procédé de fermentation de ressources renouvelables comme le
sucre de canne, le blé, le maïs ou la paille. Cet éthanol « bio-généré » (appelé bio-éthanol) est intéressant car il ne modifie pas le
taux de CO2 atmosphérique.
- La chaîne d'approvisionnements de l‟éthanol est déjà en place.
- L‟éthanol reste le combustible le plus simple d‟utilisation pour un usage large par les consommateurs ;
- L‟éthanol est beaucoup moins toxique que le méthanol.
- L‟éthanol est un liquide riche en hydrogène et sa densité énergétique théorique est plus importante (8 kWh/kg comparé à 6,1
kWk/kg pour le méthanol).

Inconvénients
Les performances des PAC à l‟éthanol sont actuellement inférieures à celles des piles au méthanol. Des problèmes techniques
restent posés tels que :
- La dégradation des catalyseurs par les sous-produits de décomposition formés à l‟issue de la réaction d‟oxydation catalytique
de l‟éthanol comme de l‟aldéhyde acétique (CH3CHO) ou l‟acide acétique (CH3COOH) en plus du gaz carbonique (CO 2).
En effet, ces composés réduisent le rendement et doivent être éliminés.
- La production d‟éthanol agricole est un sujet faisant l‟objet de polémiques, certains craignant qu‟elle se fasse au détriment
des cultures alimentaires.

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D/APPLICATIONS
Technologie prometteuse pour les applications de faible puissance (technologies portables -téléphonie ou ordinateurs). Les DEFC sont
destinées à l‟alimentation des systèmes micro-électroniques (micro-piles alimentant les agendas électroniques de poche, les téléphones
portables,).

 PAC alcaline AFC : Alkaline Fuel Cell

L‟AFC est l‟une des plus anciens dispositifs de PAC. Le premier prototype de pile à combustible alcaline a été présenté en 1953
par l‟ingénieur britannique Francis-Thomas Bacon. Ce type de pile à combustible fait l‟objet de réalisations dans le domaine
spatial depuis les années 1960.

A/CONSTITUTION
Electrolyte (assure la conduction des ions OH-): Dans les applications terrestres, l‟électrolyte (solution aqueuse-liquide- d’hydroxyde
de potassium : KOH avec une concentration variant de 30 à 40 %) est mis en circulation grâce à une pompe, alors que dans les
applications spatiales, l‟électrolyte est immobilisé par imprégnation d‟une membrane.
Les catalyseurs : pour la réaction d‟oxydation (anode) de l‟hydrogène sont à base de nickel ou du platine-palladium.
Les catalyseurs : pour la réduction de l‟oxygène (cathode) sont à base d‟oxyde de nickel, d‟argent ou de platine-or.
Les électrodes : sont en carbone ou en nickel poreux.
Combustible : le Dihydrogène (H2).

B/FONCTIONNEMENT
Dans ce type de pile, ce sont des ions hydroxydes (HO-) qui se déplacent dans un électrolyte constitué d‟une solution basique
(d’où le terme « alcalin »), comme par exemple de l‟hydroxyde de potassium (KOH). Il s‟agit d‟une oxydo-réduction,
électrochimique et contrôlée, d‟hydrogène et d‟oxygène, avec production simultanée d‟électricité, d‟eau et de chaleur.

Réactions chimiques
A la cathode, la borne positive, l‟O2 réagit avec l‟eau (présente dans la solution alcaline) selon la réaction :
O2 (gaz)+ 2 H2O(liq) + 4 e- → 4 (OH-, aq) : il s‟agit d‟une réduction.

Les ions (HO-) vont ensuite migrer jusqu’à l’anode, où ils vont réagir avec l‟H2 pour libérer des électrons et de l‟eau selon la
réaction d‟oxydation : H2 (gaz) + 2(OH-, aq)→ 2H2O(liq) + 2 e-. L‟eau, produite à l‟électrode négative, est rejetée dans
l‟électrolyte, d‟où elle doit ensuite éliminée.

Fig.41: Fonctionnement d’une AFC

Réaction chimique globale : 2H2 (gaz) + O2(gaz) → 2H2O (liq) + Q (chaleur)

C/AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Avantages
 Leur température de fonctionnement dans une gamme large (25 à 260°C),
 La performance de la cathode est nettement plus élevée que celle des piles à acide (bon rendement)
 Leur très faible coût de fabrication : l’électrolyte est un produit très courant et le catalyseur le plus utilisé, le nickel, bien moins cher que le
platine des autres piles à combustible.
 Produisent de l‟eau pure ; voilà pourquoi la NASA les a incluses dans leurs fusées pour fournir aux occupants à la fois électricité et boisson.
 Peuvent produire jusqu‟à 20 kW d‟énergie électrique ; leur efficacité avoisine les 70%.
Inconvénients
 Un empoisonnement rapide de l‟électrolyte par le CO 2 (quiforme des carbonates de potassium K 2CO3et précipitent à la surface des
électrodes, diminuant ainsi leur activité) si on utilise l‟air ambiant (contenant du CO2) à la cathode dans les applications terrestres
(véhicules électriques notamment). Ce type de pile n‟a donc d‟intérêt que si l‟on dispose d‟hydrogène et d‟oxygène purs (ce
qui augmente leur coût de fonctionnement).
 L‟électrolyte est liquide et corrosif (durée de vie plus faible que d’autres piles). L‟utilisation de polymères échangeurs d‟ions
hydroxydes comme électrolyte est solution souvent envisagée. Il s‟agit alors de pile alcaline solide (Solid Alkaline Fuel Cell,
SAFC).
 La présence d'eau, qui est un produit de réaction, diminue la performance de l'électrolyte en le diluant.

D/APPLICATIONS
Domaine spatial essentiellement.
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 PAC alcaline à membrane électrolyte solide : SAMFC (Solide Alkaline Fuel Cell)

A/CONSTITUTION
La SAMFC étant une hybridation de la PEMFC avec une AFC, sa structure ne diffère pas de celle des PEMFC.

B/FONCTIONNEMENT

Réactions chimiques
A l'anode, la pile est alimentée avec un combustible liquide (alcools tels que le méthanol, l’éthanol, l’éthylène glycol et des solutions de
borohydrure de sodium ou bien un mélange à base de glycérol).

En présence des ions OH- (présents dans l’électrolyte),si le combustible est du méthanol (CH3OH) il y‟à libération par oxydation du
CO2, de l‟eau et des électrons. En revanche, si le combustible est un mélange de glycérol on assiste à une libération d‟une
molécule type mésoxalate (COO- - CO – COO-), de l‟eau et des électrons.

A la cathode, la pile est alimentée en oxygène humidifié. L‟oxygène, l‟eau et les électrons reçus à travers le circuit électrique
(libérés par oxydation) extérieur, vont réagir par réduction pour former les ions OH- qui vont traverser l‟électrolyte en direction
de l‟anode pour boucler le circuit électrique.

Etapes de fonctionnement
1. Oxydation à l‟anode du combustible ce qui entraine la production d‟eau (H 2O), de CO2 (si combustible=méthanol) et
d‟électrons.
2. Transfert vers l‟anode des ions (OH-) à travers l‟électrolyte (membrane polymère qui contient les ions OH-)
3. Réduction à la cathode de l‟oxygène de l‟air se terminant par la production d‟ions (OH -).

Si le combustible est du Méthanol (CH3OH)

Réactions chimiques mises en jeu:

Anode : CH3OH + 6OH- → CO2 + 5 H2O + 6e- : Réaction d‟oxydation

Cathode : 3/2 O2 + 3 H2O + 6e- → 6 OH- : Réaction de réduction de


l‟oxygène

Equation générale : CH3OH + 3/2 O2 → 2 H2O + CO2


Fig.42 : Fonctionnement d’une SAMFC au méthanol

Si le combustible est du Glycérol (CH2OH-CHOH-CH2OH e- e-

Combustible e- O2+H2O
(glycérol)
e-

Libération:
Combustible appauvri OH-
+
Produits de réactions
+
H2O
O2

Cathode
Electrolyte
Anode 2H2O + O2 +4e- 4OH-
CH2OH-CHOH-CH2OH+12OH- COO- - CO – COO- + 10H2O + 10e-

Fig.43 : Fonctionnement d’une SAMFC au glycérol

Réactions chimiques mises en jeu


A l'anode, la pile est alimentée par un mélange à base de glycérol. Le combustible en présence des ions OH - (présents dans
l‟électrolyte) libère une molécule type mésoxalate (COO- - CO – COO-), de l‟eau et des électrons.
CH2OH-CHOH-CH2OH+12OH-→ COO--CO-COO-+10H2O+ 10e-

A la cathode, la pile est alimentée en oxygène humidifié. L‟oxygène, l‟eau et les électrons reçus à travers le circuit électrique
extérieur, vont réagir pour former les ions OH- qui vont traverser la membrane électrolyte en direction de l‟anode pour boucler
le circuit électrique : O2 +2H2O + 4e- → 4OH-

C/AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Avantages
Leurs électrodes permettent une utilisation moindre de métaux nobles, remplacés par le cobalt, l‟argent ou le nickel, et donc
une réduction de coût.

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L‟oxydation du méthanol s‟effectuait mieux en milieu basique qu‟en milieu acide, ce qui permet l‟utilisation de métaux non-
nobles.
La réduction de l‟oxygène à la cathode est meilleure à pH élevé (PH>7 pour les solutions basiques).
Pas de problème de fuite du méthanol dans la membrane (électrolyte)
Inconvénients
L‟utilisation du méthanol fait de la SAMFC un système moins propre, à cause de la formation de CO 2, gaz à effet de serre.
Néanmoins, pour des raisons d‟infrastructure, de coût et de sécurité, notamment si l‟application concerne les transports, le
méthanol, qui est un liquide, présente des avantages intéressants sur l‟hydrogène.
Faible conductivité (par rapport aux PEMFC) de l‟électrolyte solide.
La chaleur libérée par une SAMFC est négligeable devant celle d‟une PEMFC.

D/APPLICATIONS
Applications de petite puissance (1 à 20 kW) telle que l‟électronique portable. En effet, la SAMFC vise principalement la
production d‟énergie électrique. A cause de sa faible densité de puissance, ses applications sont aujourd‟hui limitées à l‟usage
exclusif dans le domaine de l‟électronique portable. Cependant, en fonction du combustible utilisé, la SAMFC peut être utilisée
en même temps comme générateur électrique et comme générateur des sous-produits chimiques à valeur ajoutée dans l‟industrie
(produits dont la transformation va faire augmenter de façon considérable la valeur commerciale).

VIII.3.2 Fonctionnement des PAC à moyenne température (200°C)

 PAC à acide phosphorique PAFC (Phosphoric Acid Fuel Cell)

Ce sont des piles qui ont la technologie la plus mature (développées depuis les années 60) ; plus de 200 unités sont installées dans le
Monde et fonctionnent dans des banques, des hôtels, des hôpitaux et dans des postes de police. C‟est donc une technologie très
avancée en termes de développement et de commercialisation. La technologie PAFC, comme son nom l‟indique, utilise de
l‟acide phosphorique comme électrolyte, et elle est tolérante aux impuretés issues de l‟opération d‟extraction de l‟H2 (reformage)
tel que le CO2.La forte chaleur dégagée par la pile permet son utilisation pour la cogénération.

Par ailleurs, la technologie PAFC fonctionne à des températures de 150 °C à 220 °C, des pressions pouvant aller de 0,1 MPa à
0,8 MPa, avec un rendement électrique compris entre 37 et 42 %, et un rendement global en cogénération (électricité et chaleur
produite) de 85 %. Elle permet notamment de répondre aux besoins sur des puissances importantes (100 kWe à 1MWe). Les
coûts de ces solutions et les délais importants de mise en service ont réduit considérablement l‟intérêt commercial de cette
technologie, au profit des PEMFC.

A/HISTORIQUE
La pile à combustible à acide phosphorique est issue des travaux de G.-V. Elmoreet H.-A. Tanner qui ont mis en évidence en
1961 l‟intérêt de l‟acide phosphorique mélangé à de la poudre de silice. Elle a connu une première application en 1965 à des fins
militaires. Une centrale de 1 MW utilisant cette pile a été construite en 1978. C‟est aujourd‟hui une technologie mature pour les
applications fixes. Quelques essais ont également été effectués pour les applications portables et les transports publics.

B/CONSTITUTION
L’électrolyte est de l‟acide phosphorique liquide (H3PO4) maintenu dans une matrice poreuse (stabilisé-non circulant- dans une
matrice de poudre de silice-carbure de silicium-CSi).
Les électrodes sont faites d‟un mélange Pt/C avec un liant en PTFE (Polytétra-Fluoro-Ethylène ou Teflon). L‟ensemble forme
une structure poreuse pour faciliter la circulation du gaz et de l‟eau produite à la cathode. Le support des électrodes est une
structure en graphite qui sert aussi de collecteur de courant.
Le catalyseur des deux électrodes est de la platine ou un mélange de platine et de nickel.

Fig.44: Constitution d’une PAFC

C/FONCTIONNEMENT
Elle fonctionne sur la base d‟une oxydoréduction électrochimique avec de l‟oxygène et de l‟hydrogène et permet la production
d‟électricité, d‟eau et de chaleur. Sa température de fonctionnement est très critique, en général autour de 200°C :
 < 150°C, la conductivité ionique de l’électrolyte est faible ;
 >210°C, sa structure se modifie et l’électrolyte se décompose ;
 < 190°C, l’électrolyte se dissout dans l’eau ;
 L’électrolyte a aussi tendance à se figer et augmenter de volume à une température < 42°C.
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Fig.45: Fonctionnement d’une PAFC

Réactions électrochimiques
Les réactions sont les mêmes que pour la pile à combustible PEMFC.

Ainsi, à l‟électrode négative, qui joue le rôle d’anode, le dihydrogène est oxydé selon la demi-réaction :

2 H2(gaz) →4 H+(aq) + 4 é

Les ions H+ traversent l‟électrolyte et à l‟électrode positive, qui joue le rôle de cathode, le dioxygène est réduit selon la demi-
réaction :

O2 (gaz) + 4 H+(aq) + 4 é → 2 H2O(liq)

Réaction Globale de la pile: 2 H2(gaz) + O2 (gaz) → 2 H2O(liq)

D/AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Avantages
 La conductivité de l‟électrolyte liquide est plus élevée que celle des électrolytes solides.
 Facilité de fabrication,
 Meilleure tolérance de l‟électrolyte vis-à-vis du CO à cause de la température de fonctionnement (comprise dans la gamme 150 à
220°C). Cette température est contrôlée grâce à un fluide (air, eau ou huile circulant dans des plaques de refroidissement intercalées entre
les cellules) pour éviter l'évaporation de l'électrolyte.
 L‟électrolyte est peu sensible aux impuretés, notamment au CO2, ce qui permet de travailler facilement avec de l‟air à la place
de l‟oxygène pur (plus économique) ou avec des gaz issus du reformage et donc contenant du CO2.
 L'intérêt des PAFC réside aussi dans l'utilisation de la chaleur produite: celle-ci a une température autour de 85°C (de plus
hautes températures sont possibles) et une température de retour de 40°C, le rendement thermique de la pile dépendant du niveau
exact de ces deux températures.
Ces facteurs ont facilité le développement commercial de ce type de PAC.
Inconvénients
 L‟électrolyte étant très corrosif, la durée de vie des électrodes est limitée.
 Le démarrage est assez lent.
 Une bonne maîtrise de la température est indispensable pour assurer des conditions de fonctionnement correctes (il se
solidifie à 42°C ce qui impose de maintenir la pile au-dessus de cette température à l'arrêt)
 Pertes en acide sur une longue durée de fonctionnement
 Le rendement électrique qui est de 40% environ, diminue avec la durée de vie : il passe à 38% après 8000 h de
fonctionnement et diminue encore avec le temps : cet effet est dû à l'évaporation de l'électrolyte et à la corrosion des
électrodes.

E/APPLICATIONS
Les PAFC sont souvent utilisés dans les applications à forte demande d'énergie, telles que les hôpitaux, les écoles et les centres
de fabrication et de transformation.

VIII.3.3 Fonctionnement des PAC à haute température

 PAC à oxyde solide SOFC : Solid Oxide Fuel Cell, (800÷1000°C)

A/HISTORIQUE
Dans les années 1930 en Suisse, Emil Baur et Hans Preis ont expérimenté des PAC à haute température avec un oxyde solide
comme électrolyte. Les recherches ont ensuite repris à la fin des années 1950, durant lesquels divers centres de recherche aux
Pays-Bas et aux Etats-Unis ont amélioré les connaissances sur la technologie des électrolytes solides. Plus tard, dans les années
soixante, des chercheurs de Westinghouse réussirent enfin à faire fonctionner une cellule, utilisant un oxyde de zirconium et un
oxyde de calcium (1962). Enfin, au début des années 80 que les développements ont véritablement débuté et que les
performances se sont améliorées significativement (1983 chez Argonne National Laboratory, 1985 chez ECN, Pays-Bas et 1989 chez
Ceramatec, USA, par exemple).

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B/CONSTITUTION
Structure essentiellement composée de deux électrodes séparées par un électrolyte solide, conducteur des ions O 2-.

Combustibles : Sont très variés avec possibilité ou non de reformage interne (production locale du H2 à partir du méthane par
exemple).
Electrodes : Le matériau généralement utilisé à l‟anode est du nickel poreux ou un mélange de nickel et d‟oxyde de zirconium
dopé à l‟yttrium. Les matériaux de la cathode fonctionnent en conditions très oxydantes (air ou O2+ haute température), ce qui
interdit l‟emploi de matériaux classiques et oblige à l‟utilisation de matériaux nobles* et/ou exotiques**, plus onéreux donc. Le
matériau le plus utilisé à la cathode est un manganite de lanthane, dopée au strontium.
L’électrolyte : C‟est une céramique : l‟oxyde de zirconium (ZrO2) dopée à l‟oxyde d‟yttrium (Y2O3). A haute température, cet
oxyde est un conducteur ionique (O2-).
Le catalyseur : Ce type de pile n‟a pas besoin de catalyseurs précieux tels que le platine. Les plus utilisés sont à base de nickel et
d‟oxydes :
- À l‟anode : un cermet*** Ni-YSZ (Ni + zircone stabilisée à l‟Yttrium),
- À la cathode : un composé de type LaxSr1-xMnO3.

Les plaques bipolaires : Elles ont pour fonction de collecter le courant et d‟assurer la distribution de combustible et d‟air. Les
matériaux utilisés dépendent des technologies développées et du niveau de température souhaité : ce peut être du chromite de
lanthane dopé au magnésium (pour les températures supérieures à 900°C), ou des alliages à base de chrome et de fer. Dans le cas de
piles fonctionnant à une température inférieure à 700°C, ces plaques peuvent être en acier inoxydable.
* L'or (Au), l'argent (Ag), le rhodium (Rh), l'osmium(Os), le palladium(Pd), le ruthénium (Ru), l'iridium (Ir) et le platine (Pt).
**Ferrites, Inconel, Molybdène, Nickel et ses alliages, Tungstène, Nimonic
***Cermet = matériau composite composé d’un renfort en céramique (Cer) et d’une matrice métallique (Met).

Température de fonctionnement: Elle se situe traditionnellement autour de 1000°C, mais la recherche de l‟abaissement du
coût et de l‟amélioration de la tenue mécanique de la structure conduit les chercheurs à abaisser cette température autant que
possible, tout en la maintenant au-dessus de 650°C quand on souhaite utiliser un hydrocarbure et procéder à un reformage
interne (gaz naturel, par exemple). En alimentation hydrogène, les japonais ont réussi à abaisser cette température à 550°C.

C/FONCTIONNEMENT
Le principe de fonctionnement des SOFC est basé sur le mécanisme suivant: le dioxygène est dissocié à la cathode, puis l‟anion
migre à travers l‟électrolyte conducteur ionique à haute température et va se combiner à l‟anode avec le dihydrogène, pour
former de l‟eau et libérer des électrons.

Fig.46: Fonctionnement d’une SOFC

Réactions chimiques
A la cathode : réduction catalytique du dioxygène : O2 (gaz) + 4 e- →2O2-

A l’anode : oxydation catalytique du dihydrogène qui capture les ions oxydes O2-qui ont traversé l‟électrolyte pour donner de la
chaleur et de l‟eau : 2H2 (gaz)+2O2-→2H2O + Q (chaleur) + 4e-

Réaction globale: 2H2 (gaz)+O2(gaz)→ 2H2O(gaz)

D/AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Avantages
 Pas de platine et de métaux précieux
 Le rendement électrique maximal d‟une SOFC alimentée en hydrogène est évalué à 60% (la pile à combustible peut donc convertir
60% de l’énergie du carburant hydrogène en électricité). Le haut niveau de température de la chaleur rejetée (500 – 700°C) permet
d‟améliorer sensiblement ce rendement en valorisant cette chaleur par couplage avec une turbine à gaz suivie éventuellement
d‟une dernière récupération de chaleur, destinée au chauffage, par exemple.
 La température élevée de fonctionnement et la formation de vapeur d‟eau permettent un reformage interne (direct ou indirect), à
l‟anode, d‟un combustible carboné (gaz naturel, kérosène, méthanol, etc …). Cette caractéristique fait que la pile SOFC, qui peut,
bien évidemment, être alimentée directement en hydrogène, est parfois, et de ce fait, décrite comme une pile au gaz naturel
(reformeur intégré à l’anode).

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 Ce niveau de température permet à ces piles d‟être beaucoup moins sensibles que les autres aux impuretés contenues dans le
combustible. Par exemple, le monoxyde de carbone CO, impureté pour une pile de type PEM, devient au contraire un
combustible pour une pile de type SOFC !
 Les prototypes les plus puissants sont actuellement de 250 kW mais des projets à 2 MW sont à l‟étude.
Inconvénients
 La haute température (1000°C!) de fonctionnement est obligatoire pour permettre à l‟électrolyte de posséder une conductivité
suffisante. Mais cette température élevée contraint les matériaux (actuellement, les efforts de développement se concentrent sur la recherche
de nouveaux matériaux plus stables à ces hautes températures et sur la diminution de la température de fonctionnement en dopant l’électrolyte
d’autres composés).
 Perte de conductivité des zircones avec le temps
 Aciers spéciaux nécessaires (plaques bipolaires)

E/APPLICATIONS
Les Piles à combustible à oxyde solide (SOFC) sont utilisées dans une gamme d'applications, allant des petits groupes
électrogènes auxiliaires résidentiels fournissant de la chaleur et de l'électricité aux maisons, aux gros groupes électrogènes
stationnaires pour les grands bâtiments et les entreprises.

 PAC à céramique protonante PCFC : Protonic CeramicFuel Cell,(350÷600°C)

La pile PCFC est une variante de la pile SOFC. C‟est une pile à haute température fonctionnant à température plus basse que la
SOFC : 350 - 600°C. Elle repose sur un transfert au sein d'une céramique de protons (au lieu d'ions négatifs O2-, le cas de la SOFC)
qui ont une conductivité élevée à ces hautes températures.

A/FONCTIONNEMENT
Une température élevée de fonctionnement est indispensable afin d'atteindre un bon niveau de rendement énergétique
électrique avec les piles à hydrocarbure. Les PCFC peuvent fonctionner à de hautes températures et oxydent, de manière
électrochimique, des combustibles fossiles directement à l'anode. Cela élimine l'étape intermédiaire de production
d'hydrogène du procédé de reconstitution qui est déjà lui-même assez coûteux. Les molécules gazeuses du combustible
hydrocarboné sont absorbées à la surface de l'anode en présence de vapeur d'eau, et les atomes d'hydrogène sont suffisamment
excités pour être absorbés dans l'électrolyte dont le dioxyde de carbone agit comme produit de réaction d'origine. De plus, les
PCFC possèdent un électrolyte solide, ce qui implique que la membrane ne peut s'assécher comme dans les piles à
combustible PEM, ou que le liquide s'échappe comme pour les PAFC.

Fig.47: Fonctionnement d’une PCFC

 PAC à carbonate fondu MCFC (MoltenCarbonate Fuel Cell), 650°C

L‟utilisation des carbonates fondus pour des dispositifs technologiques ou industriels se concentre très majoritairement sur des
compositions alcalines (Li2CO3, Na2CO3 et K2CO3), sous forme pure ou de mélange, et qui contiennent parfois une certaine
proportion de carbonates alcalino-terreux (CaCO3, BaCO3...). La température de fusion des carbonates alcalins purs est
comprise entre 1000 et 1200 K° environ.

A/HISTORIQUE
 La pile à combustible MCFC a pour origine les travaux du chercheur suisse Emil Baur qui, dans les années 30, a
expérimenté des piles à combustible avec comme électrolytes des carbonates fondus. Les problèmes de conductivité
électrique et de réactions chimiques secondaires incontrôlées l‟ont amené à abandonner cette technologie.
 Peu avant 1960, deux scientifiques néerlandais, G.-H.-J. Broers et J.-A.-A. Ketelaar ont conçu une cellule avec un
électrolyte de carbonate de lithium et de sodium dans une matrice d‟oxyde de magnésium. Dans les années 1960, Texas
Instrument a fabriqué des piles de ce type pour des applications militaires.
 Puis au début des années 90, la société japonaise Ishikawajima Heavy Industries (IHI) assemble et teste avec succès une
pile de 1 kWe qui fonctionne 10 000 heures, après quoi plusieurs autres sociétés japonaises se lancent dans cette
technologie, suivies par la société américaine Energy Research Corp (devenue Fuel Cell Energy).

B/CONSTITUTION
Structure essentiellement composée de deux électrodes (l‟anode et la cathode) séparées par un électrolyte liquide, conducteur
des anions CO3.

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L’anode est généralement réalisée en alliage nickel-chrome contenant au moins 10% en masse de chrome. Une barrière poreuse
est souvent mise en place entre l‟anode et l‟électrolyte pour éviter le passage de gaz d‟une électrode à l‟autre.
La cathode est généralement réalisée en oxyde de nickel. Un des problèmes de ce type de pile est le risque de dissolution de cet
oxyde dans l‟électrolyte et sur l‟anode, conduisant ainsi à un court-circuit. Ainsi, d‟autres alliages (ferrates et manganates de lithium,
éventuellement dopés de cobalt, cuivre ou magnésium) sont parfois utilisés. Le besoin de CO2 à la cathode nécessite une récupération du
CO2 produit à l‟anode.
Les plaques bipolaires, sont en acier inoxydable (ou alliages à base de nickel) protégé par traitement de surface (couche de nickel
à l‟anode, par ex.).
Le catalyseur : La température élevée de fonctionnement permet aux MCFC d'utiliser des catalyseurs sans platine au moyen
d'un processus appelé « reformage interne », qui réduit le coût global du système. Il n‟y a donc pas de catalyseur précieux
comme dans les piles à plus basse température. Le nickel rapporté sur l‟oxyde de magnésium ou l‟aluminate de lithium a une
activité catalytique suffisante pour assurer l‟oxydation de l‟hydrogène et le reformage sur l‟anode à 650°C avec un rendement
proche de 100%. A la cathode, le catalyseur est NiO + Li.
L’électrolyte est un mélange de carbonates (généralement de lithium et potassium) qui a une tendance à migrer et donc que l‟on
stabilise, par absorption dans une matrice céramique isolante et chimiquement inerte.
Température et pression de fonctionnement : dans le cas de reformage interne, le meilleur rendement de reformage étant
obtenu à basse pression, la pile fonctionnera à une pression proche de l‟ambiante et à une température voisine de 650°C.
Evacuation de la chaleur : le reformage interne facilite beaucoup l‟évacuation de la chaleur dans la mesure où cette opération
est endothermique (absorbe la chaleur). Dans le cas d‟un reformage externe, plus facile à gérer mais moins performant, la chaleur
évacuée est utilisée en partie pour chauffer la vapeur nécessaire au reformage, le reste de l‟énergie nécessaire à cette opération
étant assuré par les imbrûlés (CO et CH4) sortant de l‟anode.
Combustibles : Les MCFC peuvent également utiliser le gaz naturel directement comme source de combustible, car ses
températures élevées permettent le reformage interne du gaz naturel en hydrogène dans le système lui-même.

C/FONCTIONNEMENT
Il s‟agit d‟une oxydo-réduction électrochimique et contrôlée d‟hydrogène et d‟oxygène, avec production simultanée d‟électricité,
d‟eau et de chaleur, selon la réaction chimique globale connue : H2+1/2O2 → H2O
Alimentation directe en Hydrogène

Fig.48: Fonctionnement d’une MCFC alimentée directement par de l’Hydrogène

Réactions électrochimiques
A l’anode:2 H2 + 2 CO32− → 2 H2O + 2 CO2 + 4 e-
A la cathode: O2 + 2 CO2 + 4 e− → 2 CO32−
La réaction globale:2H2+ O2→ 2H2O
Alimentation en gaz naturel
Réactions électrochimiques
A l’anode : Une première réaction de reformage interne (dans le cas d’une alimentation en gaz naturel ):
CH4 + 2 H2O → 4 H2 + CO2
Puis: H2 + CO3- 2 → H2O + CO2 + 2 e- + traces de CO
CO + CO3- 2 → 2 CO2+ 2 e- (pour les traces de CO)
A la cathode: O2 + 2 CO2 + 4 e- → 2 CO32-
D/AVANTAGES ET INCONVENIENTS
Avantages
 Les MCFC peuvent atteindre des rendements de 50 à 60% et de 70 à 80% dans les applications de cogénération.
 Ces piles à combustible sont généralement déployées dans des applications stationnaires, fournissant une alimentation
primaire et de secours de haute qualité aux services publics et aux entreprises.
 La MCFC fait partie des piles dites à « électrolyte liquide », fonctionnant à haute température (vers 650°C) ; cette haute
température permet :
- Une valorisation intéressante des calories rejetées à haut niveau thermique, et en particulier le couplage avec une turbine à gaz en aval.
- Le reformage direct à l’anode de combustibles type hydrocarbures.
Inconvénients
- La gestion d’un électrolyte liquide et les risques de corrosion, par comparaison avec l’électrolyte solide de la SOFC,
- La nécessité d’injecter à la cathode le CO2 récupéré à l’anode, ce qui complique le système.

E/APPLICATIONS
Ses applications sont tournées vers le stationnaire (production d’électricité) dans la gamme des centaines de kW.

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