Article Ebengo et Losembe
Article Ebengo et Losembe
Article Ebengo et Losembe
RÉSUMÉ
La présente étude vise à améliorer les conditions de vie de la population kinoise en particulier celle de
la commune de Kintambo en apportant un plan d’aménagement pour la lutte contre le phénomène
d’inondation dans cette municipalité.
Bien que les inondations dans le monde soient des phénomènes tout à fait naturels, plusieurs auteurs
sont d’avis que dans certaines régions du globe, leur occurrence a connu une hausse significative ces
dernières décennies à cause du changement climatique et l’occupation anarchique des lits majeurs des
rivières sans aménagement préalable du site (MUHINDO S., 2011 ; Mehdi REZOUG, 2012 ; OZER et
al., 2014 ; TANOUE M. et al., 2016 ; KISANGALA et al., 2018 ; EBENGO 2020).
Ceci nous a poussé à mener une analyse statistique des volumes des pluies de ces cinq dernières
années, soit de 2015 à 2020, des enquêtes sur terrain et l’analyse morphologique du terrain. Il était
question de comparer les volumes pluviométriques de deux périodes à savoir, la période allant de 2009
à 2014 et celle allant de 2015-2020 fournies par la METTELSAT, afin de voir s’il y a eu un
changement significatif dans la variable précipitation. Les enquêtes ont révélé six causes majeures des
inondations dans la commune de Kintambo.
Mots clés : Changement climatique, environnement, plan d’aménagement, précipitation.
ABSTRACT
This study aims to improve the living conditions of the Kinshasa population, particularly that of the
municipality of Kintambo by providing a development plan to combat the phenomenon of flooding in
this municipality.
Although floods around the world are quite natural phenomena, several authors believe that in some
regions of the world, their occurrence has increased significantly in recent decades due to climate
change and the uncontrolled occupation of major river beds (MUHINDO S., 2011 ; Mehdi REZOUG,
2012 ; OZER et al., 2014 ; TANOUE M. et al., 2016 ; KISANGALA et al., 2018).
This prompted us to conduct a statistical analysis of rainfall volumes over the past five years, from
2015 to 2020, field surveys and morphological analysis of the terrain. It was a question of comparing
the rainfall volumes of two periods, namely the period from 2009 to 2014 and the period from 2015-
2020 provided by METTELSAT, in order to see if there was a significant change in the precipitation
variable. Investigations revealed six major causes of flooding in muncipality of Kintambo.
Keywords : Climate change, environment, development plan, precipitation.
1. INTRODUCTION
Bien que les inondations dans le monde soient des phénomènes tout à fait naturels, plusieurs
auteurs sont d’avis que dans certaines régions du globe, leur occurrence a connu une hausse
significative ces dernières décennies à cause du changement climatique et l’occupation
anarchique des lits majeurs des rivières (MUHINDO S., 2011 ; Mehdi REZOUG, 2012 ;
OZER et al., 2014 ; TANOUE M. et al., 2016 ; KISANGALA et al., 2018).
La ville de Kinshasa, confrontée aux effets du changement climatique (NTOMBI et al., 2009 ;
MAKANZU I., 2014) et à une démographie galopante (HOLENU M., 2020), n’échappe aux
inondations.
Si le proverbe « après la pluie vient le beau temps » se vérifie au sens propre et figuré ailleurs,
il n’en est pas le cas pour certaines communes de la ville de Kinshasa, à l’occurrence, la
commune de Kintambo, « l’épicentre » de cette ville.
En effet, lors des grandes averses, la commune de Kintambo connait des inondations suite
notamment au débordement des rivières Makelele et Maluku, et l’absence des réseaux
d’assainissement dans certains quartiers. Cela pose des véritables problèmes de santé publique
et exacerbe la vulnérabilité de la population, sans pourtant être trop commenté par des
scientifiques œuvrant dans le domaine d’aménagement du territoire et urbanisme.
Face à cette triste réalité, le rôle d’un aménageur est notamment celui de mieux comprendre la
problématique de ces inondations pour arriver à proposer des solutions durables.
2. Matériels et Méthodes
2.1. Présentation du milieu d’étude
La Commune de Kintambo est l’une de vingt-quatre communes de la ville de Kinshasa, elle
se trouve dans le district de la Lukunga, d’une superficie de 2,72 Km2, avec comme
coordonnées géographique 4° 19′ 37″ Sud, 15° 16′ 22″ Est, géographiquement elle est située
au nord-ouest de la ville de Kinshasa.
Sa population est évaluée à 90.320 habitants en Janvier 2022 selon le service de la population
de la commune de Kintambo.
Une grande superficie de sols marécageux et bas-fonds est occupée par les habitations
obstruant ainsi l'écoulement des eaux de pluie et surtout compliquant l'assainissement de la
zone.
Cette approche a consisté à consulter les différents travaux scientifiques déjà réalisés dans la
même thématique.
Nous avons également consulté les documents sur la situation sanitaire de la population dans
la commune de Kintambo. Ces documents ont été fournis par le bureau de la zone de santé de
Kintambo situé à l’enceinte de l’hôpital général de Kintambo (HGK), et ont couvert la période
allant de 2015 à 2021.
Ces statistiques sanitaires nous ont permis de suivre l’évolution des maladies hydriques de ces
cinq (5) dernières années, dans le but de dégager les liens avec les inondations.
D’après Luc DESCROIX et al., (2015) et Agathe NKWESO (2016), le paramètre naturel qui
impacte sur les inondations est la pluie. Elle influence essentiellement par sa quantité et son
intensité. Plus la quantité d'eau précipitée est importante, plus la probabilité d'inondation est
élevée.
Ceci nous a poussé à mener une analyse statistique des volumes des pluies de ces cinq
dernières années, soit de 2015 à 2020 et l’analyse morphologique du terrain. Il était question
de comparer les volumes pluviométriques de deux périodes à savoir, la période allant de 2009
à 2014 et celle allant de 2015-2020 fournies par la METTELSAT, afin de voir s’il y a eu un
changement significatif dans la variable précipitation.
Cette approche a consisté à effectuer une descente in situ sur les quartiers qui connaissent les
problèmes d’inondations. Cela a permis d’observer de plus près le phénomène à étudier et
d’entre en contact avec la population, dans le but d’obtenir leurs versions des faits.
La liste des quartiers inondables a été fournie par la maison communale de Kintambo.
L’enquête n’a été menée que dans les parcelles résidentielles des quartiers inondables. Ces
quartiers sont renseignés dans le tableau 1.
Avec :
n : Taille de l’échantillon ;
t : le niveau de confiance (la valeur type du niveau de confiance de 95% est de 1,96) ;
p : probabilité de réalisation de l’événement (c’est le rapport entre le nombre des parcelles des
quartiers inondables sur le nombre total des parcelles dans la Commune de Kintambo) ;
m : marge d’erreur (ici fixé à 5% puisque le niveau de confiance est estimé à 95%) ;
Avec un niveau de confiance de 95% et une marge d’erreur de 5%, la taille d’échantillon
correspondant pour chaque quartier est :
Pour obtenir une bonne répartition des questionnaires dans un même quartier, il a été
déterminé un pas de sondage. Le pas de sondage a identifié les parcelles à enquêter de
manière aléatoire. Pour un quartier spécifique le calcul du pas de sondage a consisté à diviser
le nombre total des parcelles résidentielles par le nombre des parcelles à enquêter.
Les différentes tailles d’échantillon avec les pas de sondage sont synthétisées dans le tableau
suivant :
Pas de sondage 4 3 4 3 14
L’enquête s’est déroulée entre la période allant du 4 au 18 octobre 2022 accompagné de deux
La fiche d’enquête a été élaborée à partir du serveur électronique Kobo toolbox.
3. Résultats et discussions
3.1. Données des précipitations
Selon KISANGALA et al (2018), analyser les précipitations d’une région soumise aux
inondations s’avère judicieux puisqu’elles influent sur les risques hydrologiques en général et
les inondations en particulier.
C’est cette considération qui nous a dicté à analyser les précipitations de la ville de Kinshasa,
plus précisément, celles de la station de Binza, puisque cette station est plus proche de notre
milieu d’étude.
L’analyse a consisté à vérifier s’il y a eu augmentation ou baisse des précipitations ces cinq
dernières années comparativement aux dernières années antérieures soit, 2009-2014 et 2015-
2020.
Pour ce faire, l’étude a mobilisé les données sur les hauteurs d’eau de 2009 à 2015. Le tableau
suivant présente ces données.
Les données présentées sur ce tableau constitué la base de toutes les analyses
2400
Hauteurs des pluies (mm)
2200
2000
1800
1600
1400
Pluies
1200
Linéaire (Pluies)
1000
Année
La figure identifie deux années hydrologiques à savoir, 2009-2010 et 2014-2015 qui ont
enregistré des hauteurs des pluies inférieures à la normale de Kinshasa, soit 1413 mm
(BULTOT, 1971).
Les restantes d’années ont connu des totaux annuels largement supérieurs à cette normale.
Nous pouvons donc retenir que les précipitations ont connu une hausse sensible cette dernière
décennie.
Au-delà de cette présentation brute, nous nous sommes servis du calcul du coefficient de
variation pour mieux disposer des plus amples informations en rapport avec la variabilité de la
distribution des pluies dans la partie urbaine de Kinshasa.
Avec :
Dans le cadre de ce mémoire, ce test a servi à comparer les moyennes de deux périodes
pluviométriques à savoir, la période allant de 2009 à 2014 et celle de 2015 à 2020.
Ce test se calcul dans les cas des petits échantillons comme suit :
Avec
La valeur t8, 0,01 (lue dans la table de la loi de student) est de 3,355. La table de la loi de
student est reprise en annexe 1. La règle de décision est telle que :
Avec un risque de 1% que nous nous sommes trompés, nous pouvons affirmer sans peur
d’être contredit qu’il n’existe pas une différence significative entre les deux moyennes
pluviométriques étudiées. Cela nous amène à conclure que les volumes pluviométriques ne
sont pas à l’origine de l’aggravation des inondations dans la ville de Kinshasa en général et la
commune de Kintambo en particulier. Ceci confirme MAKALY BIEY (2018).
Les causes des aggravations des inondations dans la commune de Kintambo sont donc à
rechercher dans la politique d’urbanisation.
Les enquêtes ont révélé six causes majeures des inondations dans la commune de Kintambo
(Figure 19). De toutes les causes énumérées, la population enquêtée place l’ensablement de la
rivière au sommet (50%). A la deuxième position, on retrouve la présence des déchets dans la
13,64% Ensablement de la
rivière
27,27% 50%
Présence des déchets
27,27% dans la rivière
36,36%
31,82% Construction
anarchique
Manque d’entretien
des caniveaux
rivière (36,36%).
L’ensablement des lits mineurs et majeurs des rivières est le résultat du phénomène d’érosion
sur les versants des collines en amont de ces rivières, alors que la présence des déchets
plastiques est due à une mauvaise gestion des déchets ménagers.
D’après les enquêtes, 87% de la population utilisent les rivières Makelele et Maluku comme
dépotoirs sauvage. Cette triste réalité est aussi d’usage chez les pousse-pousseurs qui
collectent les poubelles dans les ménages.
L’envahissement du fond de lits des rivières par le dépôt des sables et des déchets entraine la
diminution de la profondeur de la rivière et occasionne par corollaire la montée de son niveau
à plusieurs mètres, en provoquant le rétrécissement des lits.
Près de 32% d’enquêtés tiennent pour responsable d’inondation les constructions anarchiques.
Avec la démographie galopante, les gens se permettent de construire sur des espaces jadis
déclarés non aedificandi, sans tenir compte de normes d’urbanisation. Ces constructions
anarchiques conduisent également à l’imperméabilisation des surfaces du sol (MUHINDO,
2011).
La population tient aussi pour également pour responsables des inondations, le nombre
insuffisant des caniveaux associé au sous-dimensionnement de ceux existant et leur manque
d’entretien.
Le graphique illustré sur la figure 19 montre que 18% des enquêtés affirment que parfois les
eaux prennent plus de 2 jours avant de se retirer. Néanmoins, près de la moitié des enquêtes
50
40
Pourcentages
30
20
10
0
moins de 1 plus de 1 plus de 2 entre 1 – 2
jour jour jours jours
La Figure 5 montre la perception des enquêtés sur les conséquences des inondations. On
retrouve la perte des biens matériels en première position (95%). Les 5% restants sont
attribués aux maladies hydriques telles que le paludisme et la typhoïde, les dépôts des tas de
sable, la destruction des maisons, des routes et des caniveaux, et la perturbation des activités
commerciales.
Il sied de noter qu’à l’inverse du paludisme et la fièvre typhoïde, les diarrhées sont plus
observées chez les sujets de moins de 5 ans.
PERIODE < 5 ans 5 ans + < 5 ans 5 ans + < 5 ans 5 ans +
Pour lutter contre les inondations, plusieurs sortes d’aménagements ont été entrepris par
l’autorité publique. 45% de ces aménagements ont porté sur le curage des caniveaux. On
retrouve aussi à 30% la construction des nouveaux caniveaux (Figure 6).
Malheureusement, tous ces aménagements n’ont pas servi à atténuer voire freiner tant soit peu
l’intensité des inondations dans la commune de Kintambo. Cet avis est partagé par 68% des
personnes enquêtées.
Certains des aménagements humains sur les rivières arrivent parfois à augmenter les débits
d'eau et donc le risque d'inondation, car les surfaces pavées utilisées sont totalement
imperméables à l'eau. Plus exactement, les aménagements comme le curage ou l'extraction de
matériaux dans la rivière ont pour conséquences une perte importante de la biodiversité et un
risque d'aggravation des inondations en aval, car ils accélèrent la vitesse de l’écoulement des
50
40
Pourcentages
30
20
10
0
eaux.
4. Ebauche et perspectives d’aménagement pour la commune de Kintambo
4.1. Contexte et justification
Limiter les dommages aux biens, aux infrastructures et à l’environnement causés par
les inondations ;
La présente stratégie de réduction des risques d’inondation décrit les défis que les autorités
municipales doivent relever relativement aux risques que posent les inondations dans la
commune de Kintambo et elle présente des interventions, sous la forme de 9 mesures à
prendre, organisées selon les trois objectifs suivants, qui sont au cœur de la stratégie :
Objectif 3 : Atténuation éclairée des risques d’inondation existants. Cet objectif fait intervenir
le SIG dans la réduction des risques d’inondation et dans la planification urbaine.
Ces cartes sont donc essentielles à la planification d’urgence et capitales pour déterminer si un
bien précis convient à une utilisation prévue. Des cartes des zones inondables précises
associées à une bonne planification de l’utilisation du territoire et des infrastructures peuvent
contribuer à éviter les dommages causés par les inondations et assurer la sécurité publique.
Figure 7. Carte des zones inondables dans la commune de Kintambo
Cette carte présente les surfaces inondées dans la commune de Kintambo. Il s’observe que le
phénomène d’inondation couvre une superficie totale de 3,65Km2 soit, 90% de superficie
totale de la commune.
La présente stratégie renferme des mesures à prendre qui se traduiront par une meilleure
capacité à identifier les endroits où les futures inondations risquent de se produire, de telle
sorte que l’on puisse prendre des mesures proactives, tant à l’échelle provinciale qu’à
l’échelle municipale, pour éviter toute exposition supplémentaire aux inondations et atténuer
les risques d’inondation actuels. Ces mesures comprennent les suivantes :
1. Actualiser les cartes des zones inondables de la commune de Kintambo et des terres
intérieures en tenant compte de certaines priorités, notamment :
b) Établir des priorités fondées sur les risques pour préciser les zones où le besoin de cartes
des zones inondables est le plus urgent ;
c) Fixer le cycle de renouvellement souhaité pour s’assurer que les cartes demeurent exactes à
l’avenir.
2. Faire participer la population de la commune de Kintambo à la cartographie des zones
inondables.
3. Accroître les efforts de sensibilisation et d’éducation relatifs aux cartes des zones
inondables voir à ce que les cartes soient accessibles à tous et que les habitants de Kintambo
soient au courant de l’importance et du but des cartes des zones inondables et qu’ils disposent
de l’information nécessaire sur leur utilisation et leur interprétation.
On ne peut réaliser pleinement les avantages qu’offrent les investissements dans les cartes des
risques d’inondation que si les décisions en matière de planification et d’aménagement
tiennent compte de cette cartographie.
La présente stratégie renferme des mesures qui mèneront à l’élaboration d’un cadre de
planification municipale intégrant les risques d’inondation, qui permettra de prendre de
meilleures décisions quant aux structures, aux installations et aux utilisations du territoire qui
sont proposées. Ces mesures comprennent les suivantes :
4. Élaborer une politique provinciale sur les risques d’inondation en partenariat avec les
administrations locales et les résidents de Kintambo, une politique provinciale sur les risques
d’inondation établissant les principes généraux et les exigences minimales à respecter pour
pouvoir réagir à ces risques (par exemple, identifier les zones inondables dans les plans des
collectivités et instaurer des normes appropriées de zonage et d’aménagement) de telle sorte
que les nouveaux projets d’aménagement ne fassent pas augmenter les risques d’inondation
ou la vulnérabilité aux inondations.
5. Donner à la population les moyens de suivre la politique municipale sur les risques
d’inondation et les renseignements dont elle a besoin pour suivre la politique provinciale en
matière de risques d’inondation de manière à répondre aux besoins locaux, tout en respectant
les normes minimales établies par le gouvernement provincial.
En plus des cartes des zones inondables décrites sous l’objectif 1, ces renseignements
comprendront des règlements modèles, les meilleures pratiques de gestion des eaux de pluie
et des renseignements sur les aspects sociaux, techniques et juridiques de la gestion des
risques d’inondation.
6. Tenir compte de la vulnérabilité aux inondations dans les décisions relatives au
financement Atténuer la vulnérabilité aux inondations des aménagements bénéficiant d’une
aide financière du gouvernement provincial.
Les activités à mettre en place pour lutter contre l’inondation se répartissent à court, moyen et
à long terme.
- Le curage régulier des rivières Makelele et Makuku pour une nette amélioration des
conditions d’écoulements ;
- L’identification des constructions anarchiques sur les lits majeurs et mineurs de rivières
(empêchant les engins de génie civil à procéder au curage systématique des rivières ou
caniveaux) en vue de leur démolition sans autres formes des procès ;
- La sécurisation des berges des rivières par l’aménagement des corniches le long de celles-
ci ;
- la mise en place d’une commission permanente des acteurs de la voirie OVD, OR, ACGT,
etc…
- La mise en place d’un programme régulier de curage des rivières et la construction des
berges et exutoires en perré maçonné,
- La réouverture des lits de rivières rétrécies par les occupations anarchiques ainsi que les
collecteurs, caniveaux et égouts empiétés.
- Prendre des mesures de police pour endiguer le mal consistant à jeter par la population
des déchets dans les rivières et ouvrages d’assainissement ;
5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Au terme de cette recherche dont l’objet a porté sur les risques d’inondations et la
vulnérabilité de la population dans la commune de Kintambo à Kinshasa. Perspectives
d’aménagement durable, il sied de rappeler que la problématique a tourné autour de la
recherche des facteurs à la base de l’accentuation des inondations dans la Commune de
Kintambo avant de proposer un plan d’aménagement durable pour la lutte contre ce
phénomène.
- La population enquêtée estime que l’ensablement des rivières Makelele et Maluku est
la principale cause des aggravations des inondations dans la zone d’étude. Cette
considération est partagée par 50% de la population enquêtée ;
- Plus des 60% de la population ont soutenu que la mise en place d’un plan
d’assainissement s’avère indispensable pour la lutte contre les inondations ;
- Cette proposition nous poussée à proposer 4 sites du pré-stockage des déchets
ménagers et a formulé les recommandations suivantes à court, moyen et long terme :
Le curage régulier des rivières Makelele et Maluku qui serpentant la commune
de Kintambo de l’amont à l’exutoire ;
Le curage des ouvrages d’assainissement, caniveaux, collecteur et autres
avaloirs etc. ;
Le dragage de ces mêmes rivières pour les débarrasser des sables et des
déchets encombrants qui font obstacles aux écoulements ;
L’identification des constructions anarchiques sur les lits majeurs et mineurs
de rivières (empêchant les engins de génie civil à procéder au curage
systématique des rivières ou caniveaux) en vue de leur démolition sans autres
formes des procès ;
La Sécurisation des berges des rivières par l’aménagement des corniches le
long de celles-ci ;
La mise en place d’un programme régulier de curage des rivières et de dragage
du fleuve et la construction des berges et exutoires en perré maçonné ;
L'installation d'un dispositif des filets spécialisés dans les rivières à l’entrée des
ouvrages de franchissement (ponts) pour empêcher les débris et autres
bouteilles en plastiques de boucher les lits de rivières et faciliter leur
évacuation ;
Prendre des mesures de police pour endiguer le mal consistant à jeter par la
population des déchets dans les rivières et ouvrages d’assainissement,
Redimensionnement du réseau actuel en fonction de la démographie,
Création d’une police d’urbanisme pour dissuader et sanctionner,
Gestion durable des déchets par la sensibilisation de la population.
Cependant, n’avons pas la prétention d’avoir épuisé les recherches en rapport avec les
inondations dans la Commune de Kintambo, ce travail reste perfectible et soumet-il volontiers
à d’éventuelles critiques et suggestions dans le sens de son amélioration et consolidation de
ses résultats.
Références bibliographiques
Antoine BAILLY et Jean Marie HURIOT : ville et croissances ; éd. Anthropos Paris France 275
pages.
ENSP, Gestion et assainissement des eaux usées dans les zones d'habitat planifié et leurs
périphéries. In « Gestion durable des déchets et assainissement urbain », 2004. 191 p. pp. 150-
151.
GIEC, [2007] : Bilan 2007 des changements climatiques : rapport de synthèse. Contribution des
groupes de travail I, II et III au quatrième rapport d’évaluation du groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat. GIEC, Genève, Suisse, 103 pages.
Holenu M.H., (2020) : Kinshasa : Urbanisation et enjeux écologiques durables, Ed. L’Harmattan,
ISBN : 978-2-343-17952-0 368p
Kisangala M.M., Ntombi M.K.M, Nkweso M.D., (2018) : Le changement climatique au travers
les inondations dans la ville de Bandundu (RDC), Article in Congo Sciences ISSN : 2410-4299,
Vol. 6, 39p
LELO NZUZI, F., Kinshasa, ville et environnement. Ed. L'HARMATTAN. Paris/France 2008.
282 pages.
Ntombi, M.K., Pangu, S., Mukunayi, N., Kisangala, M., & Makanzu, I., 2009 : Les ressources en
eau et les changements climatiques en cours en République Démocratique du Congo. In :
Endundo José, "Seconde communication nationale à la Convention Cadre sur le Changement
Climatique.