Pauline Ouedraogo
Pauline Ouedraogo
Pauline Ouedraogo
Pauline OUÉDRAOGO
Léonard NABALOUM
Université Joseph Ki-Zerbo
paulineprincess99@gmail.com
Résumé
La présente analyse se donne pour objectif de décrypter le roman « L’aventure ambiguë » de Cheikh
Amidou KANE en vue de découvrir son rapport avec la réalité socio-culturelle de l’Afrique de l’ouest
dont le Burkina Faso. Nous emploierons la sémiotique narrative de Greimas mais aussi la pragmatique
d’Austin, de Morris et de Ducrot en décrivant d’une part l’être de ce personnage et en le comparant à
celui des populations éprouvées par l’insécurité, les instabilités politiques, les problèmes d’indépendance
d’autre part. Il s’est agi de décrire les conditions d’existence du personnage principal, « Samba Diallo »,
victime de son hybridité culturelle, notamment africaine et occidentale. Nous avons pu monter les
conséquences de la rencontre entre l’Afrique et l’Europe. Ces conséquences sont positives mais aussi
négatives. Notre étude a mis en évidence le rapport entre le malaise de Samba Diallo du fait de sa culture
matinée avec le malaise des populations africaines malgré les indépendances depuis 1960. Ainsi, nous
estimons, qu’à l’image de Samba Diallo, l’Afrique n’est pas parvenue à assimiler sa condition de peuple
à culture métissée. Êtres mi-africains et mi-européens, les populations de l’ex-Afrique occidentale française
manifestent des comportements similaires à ceux du personnage principal de L’aventure ambiguë.
Summary
Semio-narrative and pragmatic approach of " L’aventure ambiguë " of Cheikh
Amidou KANE : the consequences of a hybrid culture.
We aims to decipher the novel " L’aventure ambiguë " of Cheikh Amidou KANE in order to discover
its relationship with the socio-cultural reality of West Africa including Burkina Faso. We will use the
narrative semiotics of Greimas but also the pragmatics of Austin, Morris and Ducrot in order to achieve
our objectives by describing on the one hand the being of this character and comparing it to that populations
tested by insecurity, political instability, problems of independence on the other hand. It was a question of
describing the living conditions of the main character, "Samba Diallo", victim of his cultural hybridity,
in particular African and Western. We were able to show the consequences of the meeting between Africa
and Europa. These consequences are positive as well as negative. Our study has highlighted the
relationship between the uneasiness of Samba Diallo because of his mixed culture with the unease of the
African populations despite independence since 1960. Thus, for us, like Samba Diallo, Africa did not
succeed in assimilating its condition as a people with a mixed culture. Being half-African and half-
226
European, the populations of the former French West Africa manifest behaviors similar to those of the
main character of « L’aventure ambiguë ».
Introduction
227
vaincre sans avoir raison mais surtout à leur permettre d’avoir un meilleur
habitat et des soins de qualité mais, malgré son ingéniosité n’est pas
parvenu à le faire du fait de son hybridité culturelle. Il en a même été
victime. Une méthode sémio-narrative et pragmatique nous a permis de
trouver des éléments de réponse afin de mettre en évidence le faire et
l’être contenu dans l’œuvre de Cheikh Amidou KANE, notamment en
rapport avec les réalités socio-économiques.
228
De nombreux habitants participèrent à la première guerre
mondiale au sein des bataillons de tirailleurs sénégalais. En 1915 et 1916
a lieu la guerre du Bani-Volta pour protester contre les recrutements
forcés. Près de trente mille personnes furent tuées par les troupes de
l'Afrique-Occidentale française. Le 1er mars 1919, Édouard Hesling
devient le premier gouverneur de la nouvelle colonie de Haute-Volta.
Celle-ci est démembrée le 5 septembre 1932 et le territoire est partagé
entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger. Le 4 septembre 1947, la Haute-
Volta est reconstituée dans ses limites de 1932. Le 11-Décembre 1958,
elle devient la république de Haute-Volta, une république membre de la
Communauté française, et elle accède à l'indépendance le 5 août 1960.
La population burkinabè est très hétérogène avec une occupation
géographique diversifiée. Les Mossis sont l'ethnie majoritaire du Burkina
Faso, constituant plus de 56 % de la population, soient 11 à 12 millions
de personnes et se situent principalement au centre du Burkina Faso dans
les villages des bassins des rivières Nazinon et Nakambé. Les Mossis
parlent le mooré ; Les Peulhs au Burkina Faso ont pour principale zone
d'implantation le Nord, à savoir les provinces du Soum, du Seno, du
Yagha et partiellement celle de l'Oudalan ; Les Touaregs, un peuple
Amazigh d’Afrique du Nord, sont aussi présents au Burkina Faso dans
la région de Seno et en général dans la Région du Sahel, située dans la
zone Sahélienne de l’Afrique, à la frontière avec le Mali et le Niger. On
distingue les Peulhs du Djelgodji venus chercher refuge en Côte d’Ivoire
après avoir perdu leurs troupeaux pendant la sècheresse de 1983-1984 ;
Les Gourounsis, les Touaregs, les Sénoufos, les Lobis, les Bobos et les
Samos sont aussi des ethnies du Burkina Faso.
Les populations africaines et particulièrement burkinabè ont,
depuis les indépendances, tenté d’asseoir un modèle de développement
qui puisse leur permettre de s’épanouir mais en vain. Ces populations, à
l’image de Samba Diallo dont la culture hybride a constitué un frein à son
épanouissement ont échoué leur quête de développement du fait du
syncrétisme culturel. Il s’agit d’une population dont la vision est partagée
entre deux tendances culturelles dont certaines pratiques culturelles
rétrogrades. Tout comme Samba Diallo, les populations burkinabè n’ont
pas pu atteindre l’état de la métamorphose. Le fou, « monstre hybride »
et violent parce qu’il a séjourné en Europe est semblable aux extrémistes
violents qui commettent des actes d’assassinat au nom de la religion,
notamment musulmane à travers l’Afrique dont le Burkina Faso.
229
1.2. L’œuvre
L’Aventure ambiguë est une œuvre littéraire qui raconte l’histoire
complexe de Samba Diallo. Samba Diallo est un jeune garçon
exceptionnel d’origine peule de sa mère et toucouleur de son père. Son
père l’a confié au maître coranique, Thierno qui, très vite a repéré chez
cet enfant des qualités exceptionnelles. A l’école coranique, Samba Diallo
avant l’âge de sept ans a dû subir les atrocités diversement à l’image : « La
buche ardente (qui) lui roussit la peau » si bien que « Samba Diallo se
souvenait qu’un jour pris d’une colère démente, le maître l’avait précipité
à terre et l’avait furieusement piétiné, comme font certains fauves sur leur
proie. » Lorsque le jeune Samba Diallo eut l’âge de sept ans, il fut envoyé
à l’école nouvelle, l’école occidentale malgré les avis partagés. Le chef
Diallobé hésitant de l’y envoyer finit par l’admettre car sa sœur, la Grande
Royale lui a fait savoir qu’à l’école européenne, le jeune Samba apprendra
à « vaincre sans avoir raison. » mais aussi à « apprendre à se construire
des demeures qui résistent au temps… »
A l’école européenne, Samba Diallo a également été exceptionnellement
brillant à l’école nouvelle qu’il put poursuivre ses études à Paris en France
où il rencontre Lucienne, une communiste, et Pierre-Louis, un avocat
antillais militant avec lesquels ils échangent sur leurs cultures. Là-bas, le
jeune africain, déjà désarticulé du fait de sa double identité notamment
peule et toucouleur, de son hybridité culturelle teintée de la culture
africaine et celle en rapport avec la religion musulmane dont la pratique
s’est avérée difficile, n’est pas parvenu à se métamorphoser. Il revint dans
le pays des Diallobés très déchiré du fait de sa culture métissée à la
demande de son père. En Afrique, il fait la connaissance d’un homme
qui a lui aussi fait un séjour en Europe. Ce fou avait muri le projet selon
lequel Samba Diallo devait succéder au Chef des Diallobés, son Maître
coranique. Il fut déçu parce que Samba Dialla avait abandonné les
pratiques de la religion musulmane. C’est ce fou qui poignarda le
personnage principal de L’aventure ambiguë à mort. Samba Diallo ne
devait jamais oublier les versets coraniques appris avec tant de peine.
Selon son maître coranique, « la parole qui vient de Dieu doit être dite
exactement, telle qu’il Lui avait plu de la façonner. Qui l’oblitère mérite
la mort. »
230
même. Il nous apparait que tout au long de notre cheminement nous
n’avons pas cesser de nous métamorphoser. Quelquefois la
métamorphose ne s’achève même pas, elle nous installe dans l’hybride et
nous y laisse. » Quelle est la méthodologie de cette recherche ?
231
-le sujet d’état : où le sujet est en jonction avec l’objet de la quête. La
jonction est soit conjonctive (S⋂O) ou disjonctive (S⋃O).
S=sujet⋂=relation de conjonction (possession de l’objet), ⋃=relation de
disjonction (non-possession de l’objet). Dans ce cas il n’y a pas d’action
quelconque du sujet, mais d’un état de celui-ci par rapport à l’objet
(conjonction ou disjonction).
-le sujet opérateur : c’est un sujet qui, d’une manière ou d’une autre
permet qu’un sujet passe d’un état à l’autre, que son état soit transformé
par jonction. Le sujet qui était en disjonction sera par conséquent en
conjonction (Le Maire attribue des parcelles aux habitants) et celui qui
était en conjonction en sera disjoint (Le Maire retire des parcelles aux
habitants).
Il y a deux types d’objet : l’objet de valeur et l’objet modal :
-L’objet de valeur : est l’objet qui est recherché, celui que le sujet
opérateur, de par les différentes transformations qu’il opère sur le sujet
d’état permet d’obtenir. C’est l’objet final de la quête.
-l’objet modal : c’est une étape préalable, un passage obligatoire pour
obtenir l’objet final de la quête. Il y a souvent plusieurs objets modaux
qui constituent une condition sine qua none qui s’opèrent avant
l’obtention de la quête finale « …pour atteindre le village et obtenir le
salut (objet de valeur), le sujet doit obtenir un cheval comme moyen
efficace de déplacement (objet modal). » (Louis Millogo, 2007 : 22)
L’axe du pouvoir (Adjuvant-Opposant) : c’est le couple de forces
contraires. Tous deux agissent vers le Sujet. L’adjuvant aide le Sujet, lui
facilite la recherche de l’Objet. Contrairement à l’Adjuvent, l’Opposant
s’oppose au sujet dans sa quête, il lui complique la tâche. Des sujets ayant
le même objet de quête s’opposent. C’est dans ce sens que Louis
MILLOGO affirme qu’« Il y a un type particulier d’opposant appelé anti-
opposant. C’est le sujet A dont la réalisation de la quête entraine
nécessairement l’échec de celle du sujet B. » (Louis Millogo, 2007 : 23)
Tout comme les autres actants, l’Adjuvant et l’Opposant peuvent être
physiques ou moraux.
Le schéma actantiel permet de saisir en totalité les forces agissantes d’une
communication. Les éléments que nous avons présentés ci-dessus
constituent des outils d’analyse du récit. Ils permettent d’étudier la
narrativité d’un énoncé verbal ou non-verbal à travers des opérations
d’analyse allant de la situation initiale à la situation finale (Louis Millogo,
2007). Quel sera le
232
2. Schéma actantiel de L’aventure ambiguë Cheick Hamidou
KANE
Le schéma actantiel du récit de cette œuvre est organisé sur la base des
axes suivants:
233
Diallo, en plus de la différence culturelle du fait que sa mère soit peule et
son père Diallobé est resté au foyer-ardent pendant plusieurs années. Il
s’agit de cet être hybride qui est chargé de se conjoindre à la culture
occidentale caractérisée par non seulement la technique mais aussi à
« Vaincre sans avoir raison ».
L’objet de la quête, tel qu’abordé dans l’œuvre constitue un mal
nécessaire. La culture occidentale s’est imposée à l’Afrique par la
colonisation et l’esclavage. C’est dans ce sens que le Chef dans une
situation incommodante explique pourquoi il admet la culture
occidentale. Il avoue : « Si je ne dis pas aux Diallobés d’aller à l’école
nouvelle ils n’iront pas, leurs demeures tomberont en ruine. Leurs
enfants mourront ou tomberont en esclavage. La misère s’installera chez
eux et leurs cœurs seront pleins de ressentiments… » (45) Pour la Grande
Royale, « l’école étrangère est la forme nouvelle de la guerre que (leur)
font ceux qui sont venus, et il faut envoyer » (45) l’élite africaine dont
Samba Diallo. Que pouvons-nous retenir de l’axe de la communication ?
234
que « la vérité qu’ils (Africains) n’ont pas maintenant, qu’ils sont
incapables de conquérir, ils l’espèrent pour la fin…Tout ce qu’ils veulent
et qu’ils n’ont pas, au lieu de chercher à le conquérir, ils l’attendent. » (81)
car pour eux, « L’absurde, c’est le monde qui ne finit pas. » (81) Ce qu’il
faut noter, c’est que Samba Diallo s’oppose à sa propre quête. Il estime
qu’il a choisi « l’itinéraire le plus susceptible » de le perdre. Ce
syncrétisme actantiel constitue la complexité de la quête. Le sujet de la
quête, Samba Diallo est également l’opposant de sa propre quête si bien
qu’il n’est pas pu se conjoindre à l’objet. D’ailleurs, l’actant destinateur,
sensé contribuer à la réussite de la quête s’y oppose d’une manière ou
d’une autre. Nous avons le père de Samba qui, à un moment donné l’a
instruit de rentrer au Diallobé. Il regrette de l’avoir envoyé à l’école
nouvelle ainsi : « mon opinion est que tu reviennes … (de) l’Occident où
j’ai eu tort de te pousser. » (164)
235
Les actants du récit sur l’Afrique, particulièrement le Burkina Faso dans
le schéma actantiel se présentes comme suit :
-l’axe du désir (S-O) qui présente le sujet, les intellectuels
africains en quête du développement. Le sujet, à l’image de Samba
Diallo s’est retrouvé dans une situation par la force des choses. En effet,
le peuple africain très composite du fait de sa pluralité culturelle dont la
langue et les pratiques et habitudes culturelles a été contraint à adopter la
culture occidentale, notamment la langue, les pratiques et habitudes
culturelles. Ainsi, sans avoir une compréhension claire de l’objectif visé,
le peuple africain dont les valeurs culturelles comme le cas de l’école
coranique, s’acquiert dans la douleur s’est lancé dans le modernisme, une
sorte d’initiation à l’amiable. En réalité, l’objet s’affiche comme un mal
nécessaire. Le sujet, tout comme Samba Diallo est confronté à une
situation de dilution ou d’abandon des valeurs chèrement acquises auprès
de ses parents. Le sujet n’est pas parvenu à se conjoindre à l’objet. Que
pouvons-nous retenir de l’axe de la communication ?
-l’axe de la communication (D1-D2) présente l’Afrique, plus
particulièrement les autorités coutumières, l’actant destinateur qui, par
contrainte comme le cas de la scolarisation de Samba Diallo envoie des
Africains, les futurs intellectuels, sujet de la quête afin qu’ils aillent à la
conquête du développement, l’objet du désir au profit de l’Afrique, les
autorités coutumières, les intellectuels africains, les destinataires. Par la
force des choses, les grands conquérants que sont Samory Touré,
Béhanzin, Mogo-naba Wobgo, EL Adj Omar Foutiyou Tall, et bien
d’autres ont admis la pénétration coloniale avec toutes ses conséquences
positives comme négatives. En effet, l’œuvre l’Afrique a reçu l’Europe
par impuissance. Ainsi, « Le pays des diallobé n’était pas le seul qu’une
grande clameur eût réveillé un matin. Tout le continent noir avait eu son
matin de clameur… Le matin de l’Occident en Afrique noire fut constellé
de sourires, de coups de canon et de verroteries brillantes. Ceux qui
n’avait point d’histoire rencontraient ceux qui portaient le monde sur
leurs épaules…On leur proposa au choix, l’amitié ou la guerre. Très
sensément, ils choisirent l’amitié. » (72-73). Il est évident que tout comme
Samba Diallo, influencé par les courants de pensées philosophiques selon
Nietsche et Descartes, les intellectuels africains dont l’existence est bâtie
sur les valeurs africaines ont également été à l’école nouvelle, l’étude de
la philosophie. Que retenir de l’axe du pouvoir ?
236
-l’axe du pouvoir (Op-Adj) met en évidence l’action des
intellectuels africains qui est favorisée par l’occident, l’école nouvelle,
l’actant adjuvant mais limitée dans son élan par l’actant opposant,
l’hybridité culturelle, les intellectuels africains. En réalité, de la même
manière que Samba Diallo était sujet et opposant en même temps, dans
la réalité de l’histoire africaine après l’implantation de l’école nouvelle, les
intellectuels du continent africains s’opposent à l’accomplissement de la
quête.
En somme nous avons remarqué qu’il existe du syncrétisme
actantiel dans ce schéma actantiel ci-dessus. Le sujet est son propre
obstacle. Les Etats de l’Afrique de l’Ouest que sont principalement le
Mali, le Burkina Faso, le Niger ne sont pas parvenu à atteindre les
objectifs escomptés. Pourtant, les autorités, notamment coutumières et
l’ensemble du peuple noir étaient convaincus que « Ces générations
nouvelles allaient apprendre à construire des demeures, à soigner les cors
à l’intérieur de ces demeures comme savaient le faire les étrangers. »
(119). Malheureusement, comme Samba Diallo, ces intellectuels, dès leur
retour de l’Occident ont été confrontés à leur hybridité culturelle fort
ancrée depuis l’enfance. De toute évidence, à l’image du père de Samba
Diallo, les autorités coutumières ayant envoyé leurs progénitures à l’école
étrangère parce que « Le canon contraint les corps, l’école fascine les
âmes » (74) mais ce que la verges et l’amour ont semé demeurent toute
la vie. La verge du foyer-ardent pour le Maître, l’amour de la Grande-
Royale pour Samba Diallo, l’éducation traditionnelle et les moments
d’initiations pour les intellectuels africains ont renaquit dès lors qu’il
fallait mettre en pratique les valeurs occidentales, notamment la
réalisation d’une architecture fiable et le développement de la médecine
d’où le sous-développement dans ces pays. L’ambiguïté de l’aventure des
Etats africains depuis 1960 à nos jours est similaire à l’errance de Samba
Diallo qui semble avoir perdu son temps en allant en Europe pour
revenir se faire assassiner par un fou, image de l’acteur de restauration de
la culture africaine dont les racines ont déjà été confondues à la culture
islamique. Les grandes figures comme Léopold Sédar Senghor, Joseph
Ki Zerbo, Cheick Anta Diop, Amadou Hampâté Bâ et bien d’autres se
sont consacrés à la quête du développement du continent mais n’y sont
pas parvenus. En réalité, ces intellectuels ont montré leur capacité à
s’approprier la théorie de la culture occidentale, à figurer parmi les
meilleurs théoriciens mais, ils ne sont pas parvenus à conjoindre leurs
populations à l’objet développement pour plusieurs raisons. Il y a la
237
figure opposante du fou, représentation de l’intellectuel révolté et mal
renseigné mais surtout la figure du chef coutumier, garant de la tradition
africaine qui, d’une manière ou d’une autre constitue un obstacle au
développement selon l’Occident. Ces intellectuels, à l’image de Samba
Diallo ne pouvant pas poursuivre deux lièvres à la fois : préserver la
culture africaine malgré la vétusté des infrastructures et de la médecine
ou adopter la culture occidentale avec ses exigences et atteindre le
développement.
Conclusion
238
imposant la langue française en France. Ce choix constitue un impératif
dans le contexte de remise en cause des fondements sociaux dont les
pratiques culturelles du fait du terrorisme (situation semblable à celle du
« fou » dans l’œuvre) qui contraint les populations aux déplacements
massifs à travers la partie ouest de l’Afrique.
Bibliographie
239