ondes_centimétriques_09
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TP n° 6
Ondes centimétriques
Dans ce TP, nous nous intéressons à des ondes électromagnétiques de longueur d’onde
centimétrique. Cette caractéristique fondamentale permet de réaliser des expériences de diffraction et
d’interférences de façon assez simple en utilisant des objets de taille macroscopique. Ces ondes
électromagnétiques ont des fréquences assez élevées (1 GHz à 100 GHz) et sont extrêmement
utilisées dans les dispositifs de télécommunication. Elles possèdent bien entendu des propriétés
similaires à leurs homologues du visible.
Dans cette séance, nous nous intéresserons plus particulièrement à leur état de polarisation, ainsi
qu’à la mesure de leur longueur d’onde. Nous verrons également des exemples d’ondes stationnaires
et regarderons plus en détail les phénomènes d’interférences.
1. Appareillage
Description du matériel :
1.1.1. Emetteur :
Le montage pour l’étude des ondes centimétriques utilise comme générateur une
diode Gunn. On donne à ce composant le nom de diode car c’est un dipôle dont la caractéristique I(V)
(fig.1.), ressemble, pour les faibles valeurs de V, à celle d’une diode classique.
La diode Gunn se compose d’un petit parallélépipède de silicium convenablement dopé sur lequel
sont placés deux contacts électriques.
La caractéristique I(V) montre qu’à partir d’une certaine tension (4 à 5 volts) le graphe présente un
coude et que l’intensité augmente quand la tension diminue. On dit qu’on a une résistance négative.
Il importe donc dans un montage destiné à relever les caractéristiques de la diode Gunn de placer une
résistance en série pour éviter de faire passer dans le composant une intensité trop forte risquant de
le détruire.
Quand une tension convenable est appliquée à la diode, le courant, au lieu de la traverser de façon
continue, la parcourt par vagues successives.
Dans notre montage, cette tension est comprise entre 7 et 9 volts.
Si la diode est placée dans un circuit oscillant possédant une fréquence de résonance proche de celle
des vagues de courant, le circuit oscillant joue le rôle d’un volant et délivre un signal sinusoïdal.
Pratiquement, la fréquence étant très élevée, de l’ordre de 10 GHz, la diode est placée dans une
cavité résonnante conductrice convenablement accordée.
L’accord est réalisé par le positionnement du piston formant le fond de la cavité, une vis d’accord
permet de parfaire le réglage.
Ces réglages sont réalisés en usine et on ne doit pas avoir à les modifier, sauf en cas de changement
de diode.
1.1.2. Récepteur
Il est constitué d’une diode hyperfréquence « SHF » (Super High GFrequency) . Son rôle est de
transformer la puissance électromagnétique captée en tension continue. Il ne détecte que la
composante du champ électrique parallèle à son axe de révolution et délivre un signal
proportionnel à l’intensité de l’onde.
Deux récepteurs sont disponibles. Le premier est constitué d’une diode sur
laquelle sont attachés deux fils métalliques (antenne). Il présente l’intérêt d’être
facilement orientable dans les trois directions de l’espace et d’être hautement
directionnel. Le second est constitué d’une diode placée dans une cavité
résonante accordée (fiig 2) et d’un pavillon d’entrée (cornet). Dans cette
configuration, la puissance captée est beaucoup plus importante.
1.1.3. Alimentation
Le coffret d’alimentation contient les circuits nécessaires à l’alimentation de la diode Gunn ainsi qu’un
amplificateur pour la diode détectrice. L’alimentation fournit une tension continue parfaitement filtrée.
Un réglage intérieur par potentiomètre permet d’ajuster cette tension à la valeur donnant la puissance
hyperfréquence maximale. Etant données les dispersions de caractéristiques, chaque alimentation est
réglée en fonction de l’émetteur correspondant. Dans le cas où l’on possède plusieurs appareils, il est
recommandé de laisser appariés alimentation et émetteur.
Fig.3. : coffret contenant l’alimentation pour l’émetteur, le circuit amplificateur pour le détecteur et une
sortie pour voltmètre
Le circuit amplificateur de la diode détectrice est constitué d’un amplificateur opérationnel délivrant
une tension amplifiée rigoureusement proportionnelle à l’énergie hyperfréquence reçue par la diode.
Cette amplification permet de faire la mesure sur un voltmètre classique. Pour les signaux faibles,
l’amplification peut être multipliée par 10 par le jeu d’un inverseur.
Un bouton de tarage permet de régler avec précision le zéro sur l’appareil de mesure. Les appareils
étant en position de fonctionnement, arrêter l’émission hyperfréquence en mettant la main devant le
cornet. En agissant sur le bouton « mise à zéro », amener l’indication du voltmètre au minimum de
lecture. Cette façon de procéder est préférable à celle qui consiste à couper l’alimentation de la diode
Gunn en agissant sur son interrupteur. En effet, à cause de sa résistance négative, la diode Gunn met
quelques secondes pour atteindre son régime de fonctionnement.
Par ailleurs, la tension maximale délivrée par l’amplificateur est de 12 volts. Cette tension étant
atteinte, elle ne sera pas dépassée, même si la puissance du signal hyperfréquence augmente. Il faut
donc éviter de se placer dans ces conditions de fonctionnement. Si la tension de sortie atteint ces
valeurs élevées, c’est généralement que l’amplificateur est en position x10. Le ramener à la position
x1, le voltmètre étant utilisé au calibre 1,5 volts.
1.1.4. Accessoires :
• un banc de guidage
• des écrans réfléchissants métalliques
• deux fentes réglables
• deux plaques de plexiglass
Fig. 4 : accessoires
2. Mesures
Ondes stationnaires
• Quelle est la valeur du champ électrique en tout point d’un conducteur parfait non chargé ?
• Pour réaliser cette condition, comment doit être le champ électrique de l’onde réfléchie par un
conducteur parfait par rapport au champ de l’onde incidente ?
• On illumine un réflecteur métallique avec une onde électromagnétique (incidence normale).
Montrer que la superposition de l’onde incidente et de l’onde réfléchie donne naissance à une
onde stationnaire. Donner la distance théorique entre deux nœuds ou ventres successifs en
fonction de la longueur d’onde λ.
• Positionner le réflecteur métallique en face de l’émetteur (environ 50 cm) de façon à réaliser
un système d’ondes stationnaires.
• Positionner la sonde à antennes de façon à ce qu’elle perturbe le moins possible le système.
Réajuster le zéro en tension.
• Mesurer avec le maximum de précision la longueur d’onde λ. Décrire le mode opératoire
Interférences
De façon générale, deux ondes peuvent interférer lorsque leur longueur d’onde est identique est
que leur déphasage reste constant dans le temps. Pour satisfaire cette dernière condition, on
peut créer deux faisceaux cohérents à partir d’un seul faisceau initial. Ceci peut être réalisé par
division du front d’ondes (bifentes de Young) ou par division d’amplitude (Interféromètre de
Michelson).
Son principe de fonctionnement est présenté sur la figure 5. Le miroir semi transparent S
(orienté à 45°) divise le faisceau issu de l’émetteur E en deux faisceaux d’amplitude identique.
Ces deux ondes sont réfléchies sur les miroirs M1 et M2 et convergent vers le récepteur à
cornet R. Si le chemin optique des deux faisceaux est identique (à un multiple de la longueur
d’onde prêt), les ondes interfèreront de façon constructive et conduiront à un maximum
d’intensité. Si le miroir mobile M2 est déplacé d’une quantité x, la variation du chemin optique
introduira un déphasage entre les deux ondes et modifiera l’intensité mesurée. Pour certaines
positions du miroir M2, les ondes peuvent interférer de façon destructive conduisant à une
annulation du signal mesuré.
• Donner le chemin optique L1 et L2 parcouru par les deux ondes (L1 : trajet l0-l1-l3, L2 : trajet l0,
l2, l3). On rappelle que le chemin optique L d’une onde électromagnétique traversant un milieu
d’épaisseur l et d’indice n est donné par L = l.n . Dans l’air, on considèrera n=1 (chemin
optique et chemin géométrique sont identiques).
• Calculer la différence de marche δ ( δ=L1-L2) entre les deux faisceaux. Lorsque δ est un
multiple de la longueur d’onde, les interférences sont constructives et on observe un
maximum au niveau du détecteur. Donner la relation entre λ et x où x est le déplacement
correspondant au passage entre deux maxima consécutifs.
• Réaliser le montage proposé (Figure 5). Le miroir semi transparent (plexiglass) doit être
correctement orienté à 45°. Mettre en place le détecteur à cornet et réajuster le zéro en
tension. Décrire le mode opératoire utilisé pour mesurer λ. Déterminer λ et Δλ. Comparer à la
mesure précédente.
Lorsque l’on introduit devant le miroir M2 (Figure 6) une plaque de diélectrique d’indice de
réfraction n, on modifie le chemin optique correspondant (qui se trouve augmenté) ainsi que les
conditions d’interférences : l’intensité diminue. Il suffit de déplacer le miroir M2 d’une quantité z
vers le miroir semi transparent pour retrouver les maxima d’intensité.
• Donner le chemin optique dans les deux bras ainsi que la différence de marche
correspondante.
1
n = 1+ (p λ 2 + z)
e
p est un entier négatif ou nul, e l’épaisseur de la plaque, z est le déplacement qui permet de
retomber sur un maximum d’interférence (il est compté positivement lorsque l’on se déplace
vers le miroir séparateur S).
• Placer le miroir M2 de façon à vous trouver sur un maximum d’intensité (Figure 6). Rajouter la
plaque de plexiglas (épaisseur e= ? mm) devant le miroir M2. Déplacer le miroir M2 vers le
miroir semi transparent de façon à retrouver le maximum (z). Déduire l’indice de réfraction n,
ainsi que la permittivité relative (ou constante diélectrique) εr ( εr = n 2 ) à partir de cette
mesure.
Il est également possible d’obtenir deux faisceaux cohérents par division du front d’onde. Le cas
le plus simple est celui des bifentes de Young.
Le principe est présenté sur la figure 7. Une onde plane monochromatique rencontre deux
fentes parallèles. Ces deux fentes se comportent alors comme des sources secondaires
cohérentes et peuvent donner lieu à des interférences. La distribution de l’intensité repérée par
dans direction θ montre des maximums et des minimums suivant que les interférences sont
constructives ou destructives.
Pour simplifier le problème, on considère que la distance fente-détecteur est très grande devant
la distance interfentes a. Cela revient à considérer les interférences à l’infini. La figure
précédente est alors remplacée par la figure 7.
• La distance entre les deux fentes et notée a. Déterminer la différence de marche entre les
deux faisceaux en fonction de a et θ. Montrer que la longueur d’onde λ est reliée à la position
a
des kiemes maxima θk par λ = sin θ k .
k
Les fentes d’Young sont constituées de la cornière, et de trois plaques métalliques (figure 8). La
largeur des fentes est de 24 mm, l’entraxe des fentes est de 104 mm. La double fente doit être
• Faire tourner le cornet récepteur suivant θ. Noter la position angulaire θmax du premier
maximun de chaque coté de la direction θ=0 (θ+max et θ-max). Calculer la valeur moyenne de θ et
déterminer la longueur d’onde λ ainsi que Δλ.
• La fréquence de l’onde donnée par la constructeur est de 10 Ghz. Calculer la longueur d’onde
correspondante et comparer aux valeurs expérimentales.