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x Ens Psi 2018 Maths Sujet

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X-ENS PSI 2018

On note C([0, 1], R) l’ensemble des fonctions continues de [0, 1] dans R et pour tout k ∈ N∗ , on note
C k ([0, 1], R) l’ensemble des fonctions de classe C k de [0, 1] dans R. On dit qu’une fonction f ∈ C([0, 1], R)
est positive si :
∀x ∈ [0, 1], f (x) ≥ 0
Pour toute fonction f ∈ C([0, 1], R), on définit sa norme infinie par :
kf k∞ = sup |f (x)|
x∈[0,1]

Etant donné un entier n ∈ N∗ , on note Mn (R) l’ensemble des matrices carrées de taille n. On définit
également In la matrice identité de taille n. Si x = (x1 , . . . , xn ) ∈ Rn , on note :
kxk∞ = max |xi |
1≤i≤n

Si X est une variable aléatoire réelle, on note, sous réserve d’existence, E(X) et V(X) son espérance,
respectivement sa variance.
Enfin, si n ∈ N∗ et k ∈ N, alors nk désigne le nombre de parties à k éléments d’un ensemble de


cardinal n.

On étudie ici l’équation différentielle avec conditions aux limites suivantes :


−u00 (x) + c(x)u(x) = f (x), x ∈ [0, 1]

(1)
u(0) = u(1) = 0
où c ∈ C([0, 1], R), f ∈ C([0, 1], R) et c positive.

Après avoir montré l’existence et l’iunicité d’une solution u ∈ C 2 ([0, 1], R) au problème (1), on
s’intéressera à la construction d’une suite d’approximations de u.

Les parties 1,2 et 5 sont indépendantes. Les parties 3 et 4 nécessitent d’utiliser certains résultats établis
dans les parties 1 et 2.

1 Existence et unicité des solutions de (1)


1. Soit λ ∈ R. Montrer que le problème
 −vλ00 (x) + c(x)vλ (x) = f (x), x ∈ [0, 1]

v (0) = 0 (1bis)
 λ0
vλ (0) = λ
admet une unique solution vλ ∈ C 2 ([0, 1], R).
2. Montrer que pour tout λ ∈ R, vλ peut s’exprimer sous la forme :
vλ = λw1 + w2
avec w1 ∈ C 2 ([0, 1], R) l’unique solution du système
 −w100 (x) + c(x)w1 (x) = 0, x ∈ [0, 1]

w1 (0) = 0
 0
w1 (0) = 1
et w2 une fonction indépendante de λ à caractériser.
3. Montrer que w1 (1) 6= 0.
4. En déduire qu’il existe une solution u ∈ C 2 ([0, 1], R) du problème (1). Montrer que cette solution
est unique.
5. Montrer que si f est positive, alors u est également positive.

1
2 Une matrice de discrétisation
Soit n ∈ N∗ . On considère An la matrice carrée de taille n, constante par diagonale :
 
2 −1 0 . . . ... 0
−1 2 −1 . . .
 .. 
 . 
.. 
 0 −1 2 . . . ..

. . 
An =  .. .. .. .. ..


 . . . . . 0
 ..
 
.. ..
. .

 . 2 −1
0 ... ... 0 −1 2

6. Soit V =t (v1 , . . . , vn ) un vecteur propre de An associé à une valeur propre complexe λ. Montrer
que λ est nécessairement réelle et que les composantes vi de V vérifient la relation :

vi+1 − (2 − λ)vi + vi−1 = 0, 1 ≤ i ≤ n

où on pose v0 = vn+1 = 0.


7. Montrer que toute valeur propre de An est dans l’intervalle ]0, 4[.
8. Soit λ une valeur propre de An .
(a) Montrer que les racines complexes r1 , r2 du polynôme

P (r) = r2 − (2 − λ)r + 1

sont distinctes et conjuguées.


(b) On pose r1 = r2 = ρeiθ avec ρ > 0 et θ ∈ R.
Montrer qu’on a nécessairement sin((n + 1)θ) = 0 et ρ = 1.
9. Déterminer l’ensemble des valeurs propres de An ainsi qu’une base de vecteurs propres.
10. On considère la famille de matrices B = [bi,j ]1≤i,j≤n ∈ Mn (R) vérifiant les trois propriétés
suivantes (appelées M -matrices) :


 bi,i > 0
bi,j ≤ 0 pour tout j 6= i

∀i ∈ {1, . . . , n}, Pn


 bi,j > 0
j=1

Montrer que si B est une M -matrice, alors on a


(a) B est inversible
(b) Si F =t (f1 , . . . , fn ) a des coordonnées toutes positives, alors B −1 F aussi,
(c) tous les coefficients de B −1 sont positifs.
11. En appliquant les résultats précédents à An + εIn avec ε > 0, montrer que tous les coefficients
de A−1
n sont positifs.

3 Une suite d’approximations de la solution de (1)


Soit n ∈ N∗ fixé. On note h = 1
n+1 et on considère les réels (xi )0≤i≤n+1 définis par xi = ih pour tout
i ∈ {0, . . . , n + 1}.
12. Montrer que pour toute fonction v ∈ C 4 ([0, 1], R), il existe une constante C ≥ 0, indépendante
de n, telle que
1
∀i ∈ {1, . . . , n}, |v 00 (xi ) − (v(xi+1 ) + v(xi−1 ) − 2v(xi ))| ≤ Ch2
h2

2
13. Montrer qu’il existe une unique famille de réels (ui )0≤i≤n+1 vérifiant

− h12 (ui+1 + ui−1 − 2ui ) + c(xi )ui = f (xi ), pour 1 ≤ i ≤ n



(2)
u0 = un+1 = 0

14. On suppose (dans cette question seulement) que c(x) = 0 et f (x) = 1 pour tout x ∈ [0, 1]. On
note u la solution exacte du problème (1). Montrer que pour tout i ∈ {0, . . . , n + 1}, on a
1
ui = u(xi ) = xi (1 − xi )
2
15. Montrer que si f est positive, alors ui ≥ 0 pour tout i ∈ {0, . . . , n + 1}.

4 Un premier résultat de convergence


Dans toute cette partie, on supposera de plus que c ∈ C 2 ([0, 1], R) et que f ∈ C 2 ([0, 1], R) (c est
toujours positive également).
16. Soit n ∈ N∗ . On définit l’application N de Mn (R) dans R par la relation :

N (A) = sup{kAxk∞ , kxk∞ ≤ 1}

Montrer que N est une norme sur Mn (R) et que si A = [ai,j ]1≤i,j≤n , alors
n
X
N (A) = max |ai,j |
i∈{1,...,n}
j=1

17. Soit n ∈ N∗ .
(a) En utilisant les résultats des questions 14 et 15, montrer que pour la matrice An définie au
début de la partie 2, on a :
1
N (((n + 1)2 An )−1 ) ≤
8
(b) En déduire que pour toute matrice diagonale Dn = [di,j ]1≤i,j≤n telle que di,i ≥ 0 pour tout
i ∈ {1, . . . , n}, on a également
1
N (((n + 1)2 An + Dn )−1 ) ≤
8
18. Soit u l’unique solution du problème (1) et (ui )0≤i≤n+1 la famille définie par la relation (2) pour
n ∈ N∗ . Montrer qu’il existe une constante C̃ > 0, indépendante de n, telle que


max |u(xi ) − ui | ≤
0≤i≤n+1 n2

Indication : on pourra introduire le vecteur X =t (ε1 , . . . , εn ) où on a posé εi = u(xi ) − ui et


calculer An X.

5 Un second résultat de convergence


On suppose dans cette partie que f ∈ C([0, 1], R) est telle que :

∃α ∈]0, 1], ∃K ≥ 0, ∀(y, z) ∈ [0, 1]2 , |f (y) − f (z)| ≤ K|y − z|α

On suppose également que :


∀x ∈ [0, 1], c(x) = 0

3
On note u la solution associée au système (1).
Pour tout n ∈ N∗ , on définit les deux polynômes :
n   
X k n
Bn f (X) = f X k (1 − X)n−k
n k
k=0
n  
X n+1
B̂n+1 u(X) = uk X k (1 − X)n+1−k
k
k=0
où u0 , . . . , un sont solutions du système (2), avec c = 0.
19. Soit x ∈]0, 1[ et n ∈ N∗ . On considère X1 , . . . , Xn des variables aléatoires mutuellement indépendantes
et suivant toutes la même loi de Bernoulli de paramètre x. on pose
X1 + · · · + Xn
Sn =
n
(a) Exprimer E(Sn ), V(Sn ) et E(f (Sn )) en fonction de x, n et du polynôme Bn f .
(b) En déduire les inégalités :
n  
X k n k 1 1
x− x (1 − x)n−k ≤ V(Sn ) 2 ≤ √
n k 2 n
k=0

20. Montrer que λα ≤ 1 + λ pour tout réel λ > 0 et en déduire l’inégalité :


k α √
 
−α/2 k
x− ≤n 1+ n x−
n n
pour tous x ∈]0, 1[, n ∈ N∗ et k ∈ {0, . . . , n}.
21. Soit n ∈ N∗ . Montrer que
3K 1
kf − Bn f k∞ ≤
2 nα/2
Indication : On pourra dans un premier temps exprimer f (x) − Bn f (x) en fonction de E(f (x) −
f (Sn )).
22. Montrer que pour tout n ∈ N∗ et tout x ∈]0, 1[ on a :
n−1   
n X `+1 n−1 `
(B̂n+1 u)00 (x) = − f x (1 − x)n−1−`
n+1 n+1 `
`=0

23. Soit n ∈ N∗ tel que n ≥ 2. On pose χn+1 = B̂n+1 u − u.


(a) Montrer que
1 1
kχ00n+1 k∞ ≤ kf − Bn−1 f k∞ + kf k∞ + K
n+1 (n + 1)α
(b) Montrer que pour tout x ∈ [0, 1] il existe ξ ∈ [0, 1] tel que
1
χn+1 (x) = − x(1 − x)χ00n+1 (ξ)
2
Indication : on pourra pour x ∈]0, 1[ considérer la fonction
χn+1 (x)
h(t) = χn+1 (t) − t(1 − t), t ∈ [0, 1]
x(1 − x)
24. En déduire qu’il existe une constante M ≥ 0 telle que pour tout n ∈ N∗ , on a
M
ku − B̂n+1 uk∞ ≤
nα/2

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