Ce document décrit l'évolution de la critique littéraire entre les deux guerres mondiales, en particulier le développement de la critique thématique influencée par la phénoménologie et l'analyse des formes thématiques récurrentes dans les œuvres littéraires.
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Ce document décrit l'évolution de la critique littéraire entre les deux guerres mondiales, en particulier le développement de la critique thématique influencée par la phénoménologie et l'analyse des formes thématiques récurrentes dans les œuvres littéraires.
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La mutation de la critique dans l'entre- deux-guerre
La critique au carrefour du siècle
Les critiques d’interprétation : questions et méthodes La critique au carrefour du siècle • Ce n’est qu’à partir de cette mise en question du fait littéraire qu’il est possible de saisir les enjeux de la critique contemporaine dans la mesure où le critique se trouve désormais au carrefour des disciplines issues des sciences humaines. Réciproquement la littérature met en jeu la totalité des rapports entre le sujet, le monde et le langage ce qui a suscité l’attention des nouveaux chercheurs en sciences humaines. Les critiques d’interprétation : questions et méthodes
• l’ « École de Genève » et la critique
thématique On associe généralement origine de la critique dite « thématique » à deux critiques genevois et surtout à deux de leurs ouvrages : De Baudelaire au surréalisme de Marcel Raymond et L’Âme romantique et le rêve d’Albert Béguin qui n’avait pourtant pas projet de fonder un courant. • Deux notions capitales marquent ici une double rupture : refus du classement positiviste de la littérature par « écoles » et aveu d’une interrogation personnelle comme source et raison de la critique. • Le mouvement qui porte A. Béguin procède d’un désir de connaissance spirituelle qui le distingue de la démarche psychanalytique. La valeur centrale de cette connaissance repose sur ce que Béguin dans sa préface appelle « l’image » : « le poète est celui qui, utilisant à d’autres fins ce qu’il a de commun avec le névrosé, arrive à couper le fil qui retient en lui l’image : dès lors, elle est autre chose ». • C’est dans l'investigation méthodique de cette découverte romantique « l’âme », qu’apparaît en filigrane la notion de thème c’est à dire d’univers sensible dont l’imagination est le foyer. • Mots de l’indicible constitueront dans le texte un réseau complexe de significations, révélateur d’un imaginaire ou d’une « âme » dépassant la notion très générale de thème « qui désigne une catégorie sémantique qui peut être présente tout au long du texte, ou même dans l’ensemble de la littérature (le « thème de la mort ») » (Ducrot et Todorov Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage) Gaston Bachelard et la phénoménologie de l’image poétique
• Qu’elle s’attache à la conscience ou à
l’imaginaire, la critique thématique revendique sa filiation avec la phénoménologie moderne (Merleau-Ponty) : envisage la perception comme une activité mettant en jeu les objets extérieurs, non pas tels qu’ils « apparaissent » mais tels que les construit la conscience de chacun, expérience de la sensation définition comme point originel d’intersection du sujet et du monde. • « tous ces poètes ont été saisis au niveau d’un contact original avec les choses […] Ainsi se formaient devant moi autant d’univers imaginaires » (Onze études sur la poésie modernes) • Mais la notion d’imaginaire proprement dite se réfère à la pensée de Gaston Bachelard, il s’est interrogé sur les grands mythes fondamentaux inspirés des grandes catégories élémentaires de l’univers (comme l’eau, l’air, le feu, la terre, l’espace) qui structureraient notre présence au monde. Travaux de Bachelard équivalent pour la critique thématique à une transposition de la phénoménologie à l’étude de l’imaginaire poétique : Jean-Pierre Richard et l’analyse des formes thématiques
• Le langage étant supposé mimer une «
intention fondamentale » qui lui préexiste, investigation thématique (voisine mais distincte en cela de la critique psychanalytique) dévoile sens caché, s’attache à expliquer comment thèmes d’une œuvre suggère expérience d’une conscience unique • « Les thèmes majeurs d’une œuvre, ceux qui en forment l’invisible architecture, et qui doivent pouvoir nous livrer la clef de son organisation, ce sont ceux qui s’y trouvent développés le plus souvent, qui s’y rencontrent le plus souvent avec une fréquence visible exceptionnelle. La répétition, ici comme ailleurs, signale l’obsession.» • L’analyse thématique prend donc le plus souvent appui sur des extraits courts, qu’elle commente d’un point de vue phénoménologique pour les relier à de nouveaux extraits – le commentaire dessinant ainsi, de fragments en fragments un parcours au terme duquel apparaît ce que le critique appelle un « paysage » : par exemple au cours de sa lecture de Verlaine JP Richard découvre l’imaginaire de la « fadeur » ou de la « neutralité» Cf avant-propos de Onze études sur la poésie moderne. • L’analyse thématique procède ainsi d’une intuition initiale indispensable que vient confirmer ou infirmer une lecture toujours consciente du paradoxe qu’il y a à vouloir rendre compte pas à pas voire mot à mot d’une signification poétique insécable. Écueil de la division que tente de surmonter la notion même de « réseau thématique ». Jean Starobinski ou l’expérience critique
• A élaboré un mode de « lecture qui s’efforce
simplement de déceler l’ordre ou le désordre interne des textes qu’elle interroge, les symboles et les idées selon lesquels la pensée de l’écrivain s’organise ». • Critique n‘est plus une question de méthode d’analyse du texte au sens restreint de technique reproductible mais une expérience qui vise à la reconnaissance et à la restitution de l’univers d’autrui. • Au contact de la psychanalyse et de la linguistique, travaux plus récents de JP Richard attestent de l’évolution de la critique thématique vers une analyse plus minutieuse des traits de langage. • Pour la critique thématique, les réalités formelles de l’œuvre à la différence des structures inconscientes de la langue ou des mythes, renvoient toujours à la conscience singulière qui les conçoit. Perspectives et enjeux de la critique thématique
• Influencée par l’esthétique romantique de ses débuts, la
critique thématique a mis l’accent sur une définition de l’œuvre comme originalité, avatar du « moi profond » dont parle Proust, notion cardinales d »imaginaire « et de « conscience » sur lesquelles elle se fonde , indissociable d’une conception idéale du sujet, mais au-delà de l’univers singulier de l’auteur ce sont toujours sinon des essences du moins des catégorie de la perception comme le temps et l’espace que retrouve George Poulet dans toute l’œuvre. • La tâche du critique : moins de discerner ce qui fait l’œuvre que de s’identifier à elle c’est-à-dire à s’en faire l’identique selon une relation du même au même.