Algeì Rie France

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Algérie France, des guerres

multiples aux fragmentations


mémorielles
1.Finir la guerre, chacun chez soi
1. Finir la guerre, chacun chez soi

A. En France, les queues de comète de la guerre


Le cessez-le-feu et les amnisties
• Le 22 mars 1962, sont amnistiés par décret les « faits
commis dans le cadre des opérations de maintien de
l'ordre dirigées contre l’insurrection algérienne » et les
« faits relatifs à la participation à l’insurrection et à l’aide
au FLN ».
 
• Le texte du décret précise : « Nul ne peut être inculpé,
recherché, poursuivi, condamné ni faire l’objet de décision
pénale, de sanction disciplinaire ou de discrimination
quelconque » pour des actes en liaison avec le maintien de
l'ordre.
1. Finir la guerre, chacun chez soi

A. En France, les queues de comète de la guerre

B. En Algérie, la guerre comme fondement du régime


Hymne algérien

Nous jurons! par les tempêtes dévastatrices Prépare toi ! Voici notre réponse!
abattues sur nous  Le verdict, notre Révolution le rendra
Par notre sang noble et pur généreusement Car, nous avons décidé que l'Algérie
versé vivra
Par les éclatants étendards flottant au vent Soyez – en témoins !
Sur les cimes altières de nos fières montagnes Nos braves formeront nos bataillons
Que nous nous sommes dressés pour la vie ou Nos dépouilles seront la rançon de notre
pour la mort! gloire
Car, nous avons décidé que l'Algérie vivra. Et nos vies celle de notre immortalité
Soyez – en témoins ! Nous lèverons notre drapeau bien haut
Nous sommes des combattants pour le au-dessus de nos têtes
triomphe du droit Front de Libération, nous t'avons juré
Pour notre indépendance, nous sommes fidélité
entrés en guerre. Car, nous avons décidé que l'Algérie
Nul ne prêtant l'oreille à nos revendications vivra
Nous les avons scandées au rythme du canon Soyez – en témoins !
Et martelées à la cadence des mitrailleuses Des champs de bataille monte l'appel de
Car, nous avons décidé que l'Algérie vivra la Patrie
Soyez – en témoins ! Écoutez-le et obtempérez!
  Ô France ! le temps des palabres est révolu Écrivez-le avec le sang des martyrs
Nous l'avons clos comme on ferme un livre Et enseignez-le aux générations à venir!
Ô France ! voici venu le jour où il faut Ô  gloire, vers toi nous tendons la main
rendre des comptes! Car, nous avons décidé que l'Algérie
vivra
Soyez – en témoins !
Monument aux morts d’Alger (Landowski et Bigonet),
Première Guerre mondiale
Monument aux morts d’Alger
devenu monument commémorant l’indépendance
1. Finir la guerre, chacun chez soi
A. En France, les queues de comète de la guerre
B. En Algérie, la guerre comme fondement du régime

C. Témoigner pour revendiquer


 
 
La FNACA
Féé
1. Finir la guerre, chacun chez soi

2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la


France ?
Benjamin Stora (1950-…)
• Benjamin Stora
• La Gangrène et l’oubli
• Les années algériennes
1. Finir la guerre, chacun chez soi

2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la


France ?

A. La pluralité des expériences s’exprime


Les harkis et leurs
familles : la relégation
contestée
La nostalgie des Français
d’Algérie et la souffrance du
déracinement
La marche de 1983: l’union au présent,
au-delà des différentes expériences de la
génération précédente
Après l’arrivée de la gauche au
pouvoir, commémoration des morts
de la manifestation interdite du 8
février 1962 contre l’OAS

Plaque au métro Charonne (Paris)


1. Finir la guerre, chacun chez soi
 
2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la
France ?
A. La pluralité des expériences s’exprime

B. Les questions qui dérangent peuvent être posées…


La torture en débat

1971-1972
1983
Décembre 1982 : dernière amnistie

« Le pardon n’est pas l’oubli. Il n’implique aucune approbation des faits qui, hier,
ont provoqué des condamnations. Mais la société française doit aider à
l’apaisement des esprits. Elle doit aider à refermer les plaies. C’est le rô le du
gouvernement ».

Pierre Mauroy, Premier ministre


1. Finir la guerre, chacun chez soi

2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la


France ?
A. La pluralité des expériences s’exprime
B. Les questions qui dérangent peuvent être posées…

C. Tandis qu’en Algérie, le raidissement est la norme.


 
A partir du début des années 1970,
l’Etat algérien a lancé une phase qu’il
qualifie de « écriture et ré-écriture de
l’histoire ».
30e anniversaire du « déclenchement de la révolution »

Sous la présidence de Chadli Bendjedid, création de 4 médailles


commémoratives de « moudjahid » :
La première est décernée aux martyrs, la deuxième aux grands blessés de guerre, la
troisième aux membres de l’ALN et la dernière à ceux de l’organisation civile du FLN.

Musée de l’armée
Musée du Moudjahid et Flambeau des Martyrs
Le flambeau du martyr
Un symbole algérien
1. Finir la guerre, chacun chez soi

2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la


France ?
 
3. Années 1990 : la guerre comme un miroir éclaté
 
1. Finir la guerre, chacun chez soi

2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la


France ?
 
3. Années 1990 : la guerre comme un miroir éclaté

A. La guerre d’indépendance, ressource symbolique


réactivée
 
La « famille révolutionnaire » ou le lien familial avec la
guerre comme capital social

A côté de l’ONM (organisation nationale des moudjahidine)

l’Organisation nationale des enfants de chouhada, ONEC


l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine, ONEM
L’Etat algérien doit honorer la mémoire du chahid «  en
toutes manifestations et cérémonies et enseigner aux
générations futures les valeurs et idéaux pour lesquels il a
lutté » (article 12 de la loi de 1999).
La politique des aéroports.
Réintégrer les exclus du récit officiel: une politique symbolique au secours du pouvoir

Messali Hadj, fondateur du premier parti indépendantiste algérien (dont est issu, après
scission, le FLN) et mort en exil en France: Tlemcen.
Abane Ramdane, organisateur politique hors pair lors des premiers temps du FLN et
coordinateur de la première plate- forme politique du mouvement, assassiné par des
membres du FLN hostiles à ses positions fin 1957: Bejaïa.
Krim Belkacem, fondateur du FLN, ministre et négociateur des accords d’Evian,
rapidement dans l’opposition après l’indépendance, et assassiné en exil en 1970: Hassi
Messaoud
Khider Mohammed, nationaliste historique lui aussi devenu opposant au régime à
l’indépendance et assassiné en exil en 1967: Biskra
Les harkis toujours au ban de la société

article 68 : « Perdent leurs droits civiques et


politiques, conformément à la législation en
vigueur, les personnes dont les positions pendant
la révolution de libération nationale ont été
contraires aux intérêts de la patrie et ayant eu un
comportement indigne ».
 
Loi du 5 avril 1999 relative au chahid et au
moudjahid.
1. Finir la guerre, chacun chez soi
 
2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la
France ?
 
3. Années 1990 : la guerre comme un miroir éclaté
A. La guerre d’indépendance, ressource symbolique
réactivée

B. En France, premiers travaux historiques sur archives


publiques et mémoires des Algériens en France

 
1. Finir la guerre, chacun chez soi
 
2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la
France ?

3. Années 1990 : la guerre comme un miroir éclaté


A. La guerre d’indépendance, ressource symbolique
réactivée
B. En France, de premiers travaux historiques sur archives
publiques

C. L’ombre de Vichy : la question de l’Etat


 
 
Maurice Papon: le procès d’un fonctionnaire
obéissant?

Le JT pendant le procès (attention, les chiffres donnés sont


faux!) https://www.youtube.com/watch?v=6yAZ_fDfMI4
1. Finir la guerre, chacun chez soi
 
2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la
France ?
 
3. Années 1990 : la guerre comme un miroir éclaté
 
4. Depuis les années 2000, entre hypermnésie et désir de
banalisation mémorielle 
 
1. Finir la guerre, chacun chez soi

2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la


France ?
 
3. Années 1990 : la guerre comme un miroir éclaté
 
4. Depuis les années 2000, entre hypermnésie et désir de
banalisation mémorielle 

A. La rencontre ratée du début des années 2000 


 
• Loi relative à la substitution, à l'expression « aux opérations
effectuées en Afrique du Nord », de l'expression « à la guerre
d'Algérie ou aux combats en Tunisie et au Maroc »

• Article 1er
« La République française reconnaît, dans des conditions de
stricte égalité avec les combattants des conflits antérieurs, les
services rendus par les personnes qui ont participé sous son
autorité à la guerre d'Algérie ou aux combats en Tunisie et au
Maroc entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962. (…)

• Article 2
« Ces dispositions sont également applicables aux membres des
forces supplétives françaises (…). »

Loi n° 99-882 du 18 octobre 1999


1. Finir la guerre, chacun chez soi
 
2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la
France ?
 
3. Années 1990 : la guerre comme un miroir éclaté
 
4. Depuis les années 2000, entre hypermnésie et désir de
banalisation mémorielle 
A. La rencontre ratée du début des années 2000 

B. En France, la guerre d’Algérie s’installe dans le paysage


mémoriel officiel 
Le mémorial national pour les militaires morts en Afrique du Nord (1952-1962).
2002
2001
En hommage à toutes les victimes de l’OAS en Algérie et en France
civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires,
défenseurs des institutions et des valeurs de la République
Aux « martyrs de l’Algérie française »
Place du 8 février 1962
Vœu relatif à la dénomination d’une place dans Paris “place du 8 février 1962” en mémoire des victimes du
métro Charonne (2005)
 
 Le Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil municipal,
Le 8 février 1962, il y a exactement 43 ans, la CGT, la CFDT, l’UNEF, certaines sections de la FEN et du SNI,
le Parti communiste français, le PSU, les Jeunesses communistes et le Mouvement de la Paix, lançaient un
appel à manifester à la Bastille contre l’OAS, pour la paix en Algérie.
Il faut rappeler que l’OAS, née de l’extrême droite en Algérie, multipliait les attentats. Il y en avait eu 10 pour
la seule journée du 7 février 1962.
Le 8 février au soir, alors que le cortège se disloquait, c’est l’horreur : la police charge les manifestants avec une
violence meurtrière. Il y a des centaines de blessés et 8 morts. Un 9e manifestant mourra après deux mois de
coma.
Le Conseil du 11e arrondissement, à l’unanimité, a émis le voeu qu’un hommage soit rendu aux victimes du 8
février 1962.
Aussi, sur la proposition de MM. Jean VUILLERMOZ, Patrick BLOCHE, Georges SARRE et des élu-e-s des
groupes Communiste, Socialiste et Radical de Gauche, du Mouvement Républicain et Citoyen,
Emet le voeu :
-de dénommer “place du 8 février 1962” la place située à l’intersection du boulevard Voltaire et de la rue de
Charonne.
1. Finir la guerre, chacun chez soi
 
2. Vers la reconnaissance des années algériennes de la
France ?
 
3. Années 1990 : la guerre comme un miroir éclaté
 
4. Depuis les années 2000, entre hypermnésie et désir de
banalisation mémorielle 
A. La rencontre ratée du début des années 2000 
B. En France, vers une certaine reconnaissance officielle …

C. l’accélération mémorielle de la dernière décennie


 
« (…) Rien ne se construit dans la dissimulation, dans l’oubli, et encore moins dans le déni.
La vérité n’abîme pas, elle répare ; la vérité ne divise pas, elle rassemble.
Alors, l’histoire, même quand elle est tragique, même quand elle est douloureuse pour nos
deux pays, doit être dite. Et la vérité je vais la dire ici, devant vous. Pendant 132 ans,
l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal, ce système a un nom :
c’est la colonisation. Et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au
peuple algérien. (...) nous avons le respect de la mémoire, de toutes les mémoires.
Nous avons ce devoir de vérité sur la violence, sur les injustices, sur les massacres, sur la
torture. Connaître, établir la vérité, c’est une obligation, et elle lie les Algériens et les
Français. C’est pourquoi il est nécessaire que les historiens aient accès aux archives, et
qu’une coopération dans ce domaine puisse être engagée, poursuivie, et que
progressivement, cette vérité puisse être connue de tous.
La paix des mémoires, à laquelle j’aspire, repose sur la connaissance et la divulgation de
l’histoire. Mais la nôtre est aussi une histoire humaine, car au-delà des blessures, au-delà
des deuils, demeure la relation exceptionnelle nouée entre les Français et les Algériens ; les
Français d’Algérie, instituteurs, médecins, architectes, professeurs, artistes, commerçants,
agriculteurs qui, avec le peuple algérien, avaient su nouer, dans des conditions difficiles,
intolérables parfois, des relations tellement humaines.

Extraits de l’allocution du Président de la République française


devant les parlementaires algériens, Alger, 20 décembre 2012
• « (…) C’est bien une déclaration, mais l’amitié ça se prouve. C’est un
beau sentiment. Elle se fonde sur trois exigences, celles que j’ai
rappelées devant vous.
• La reconnaissance du passé dans le respect des mémoires, de toutes
les mémoires.
• La seconde exigence, c’est la solidarité entre nos deux nations qui
partagent tant de destins communs.
• Et enfin la troisième exigence, c’est de lever l’espérance. L’espérance
pour la jeunesse, la jeunesse de l’Algérie, la jeunesse de la France, celle
qui va demain décider du sort de nos deux nations.
• C’est pour elle que nous formons cette déclaration d’amitié. C’est pour
elle que nous engageons ce partenariat exceptionnel d’égal à égal.
C’est pour elle, cette jeunesse de France, cette jeunesse d’Algérie, que
je suis venu ici, en visite comme chef de l’État, comme président de la
République, pour vous dire combien je crois à l’amitié entre la France
et l’Algérie. Merci ».

Fin de l’allocution du Président de la République française


devant les parlementaires algériens, Alger, 20 décembre 2012.
Septembre 2018: Emmanuel Macron
reconnaît que la pratique de la torture
appartenait au système de répression mis en
place par la France en Algérie
Octobre 2021 : minute de silence au pont de Bezons et
déclaration sur le site de l’Elysée (extraits)

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