Ch1 - Acteurs Et Fcts de L'éco

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* Economie, sociologie et

histoire du monde
contemporain: microéconomie
et macroéconomie

CPGE ECG 1
Vincent Barou
Ch 1. Les acteurs et les
grandes fonctions de
l’économie
(Partie 1.1/ Les fondements de l’économie)
Commentaires (programme officiel):
https://cache.media.education.gouv.fr/file/SPE1-MEN-MESRI-4-2-2021/64/0/spe776_annexe
_1373640.pdf

« On étudiera les caractéristiques des différents acteurs


économiques ainsi que les opérations qui les relient. Cette
approche utilisera les concepts et outils de la comptabilité
nationale. On abordera ainsi la présentation du circuit
économique et des agrégats de la comptabilité nationale. On
mettra l’accent sur l’équilibre ressources-emplois et sa
traduction dans le tableau entrées-sorties, y compris en
introduisant les coefficients techniques. On mettra en évidence
les relations entre secteurs institutionnels pour montrer la
logique de la répartition des revenus. La construction du tableau
économique d’ensemble ne sera pas exigée. »
«Les grandes personnes aiment les chiffres.
Quand vous leur parlez d’un nouvel ami,
elles ne vous questionnent jamais sur
l’essentiel […] Elles vous demandent : «
Quel âge a-t-il ? Combien a-t-il de frères ?
Combien pèse-t-il ? Combien gagne son
père ? Alors seulement elles croient le
connaître.»
Antoine de Saint-Exupéry (1943): Le Petit Prince
Références:

* Piriou
J-P., Bournay J. et Biausque V. (2019): La comptabilité
nationale, coll Grands Repères, La découverte

* http://www.comptanat.fr/

* Melchior, espace étudiant


https://www.melchior.fr/espace-classe-prepa

* Tableau de bord de l’économie française et européenne:


https://www.insee.fr/fr/outil-interactif/5367857/
PLAN

Introduction
I/ Les « lunettes » de la comptabilité
nationale
II/ Les opérations sur produits
III/ La répartition des revenus
Introduction

"Croissance du PIB, stagnation du revenu disponible des ménages,


amélioration du taux de marge des sociétés, déficit et dette des
administrations publiques, creusement du déficit commercial français" :
toutes ces informations économiques reviennent de manière récurrente
dans les débats politiques et la presse, alors même que la grande
majorité des lecteurs ne dispose pas nécessairement des compétences
techniques pour les analyser et en mesurer la portée.

La comptabilité nationale => préalable indispensable à toute démarche


visant à expliquer les phénomènes économiques globaux

Pour expliquer les phénomènes économiques d'ensemble (l'inflation, la


croissance, le chômage ainsi que leurs évolutions…), nécessité :
- de disposer de données chiffrées les quantifiant et
- de construire des grandeurs économiques globales (agrégats) et
- d'adopter une analyse macroéconomique.
Entretien avec Jean-Luc Tavernier, Directeur général de l’Insee
(Melchior 2021)

https://www.youtube.com/watch?v=K5qBx_If3QU
I/ Les « lunettes » de la comptabilité
nationale (CN)
A La CN contemporaine comme produit d’une
longue histoire
B Une présentation sous forme de circuit
économique
C Les secteurs institutionnels (SI) comme
acteurs de l’économie
La CN est une représentation globale, détaillée et chiffrée de l’économie
nationale dans un cadre comptable équilibré (Piriou et alii, 2019). Elle
recense et mesure les flux monétaires représentatifs d’un pays.

=> Elle permet donc d’appréhender les acteurs et les grandes fonctions
de l’économie.

• Appréhender le monde économique et social à travers les « lunettes »


(grille de lecture) de la CN. Le réel n’est pas donné, il doit être
construit.

• CN  base théorique (keynésienne) + concepts


=> Langage commun à la communauté scientifique, quantification de
l’économie (comparaisons dans le temps et internationales)

• Représentation construite (donc discutable) au cours de l’histoire,


produit de rectifications multiples
• La CN remplit 4 fonctions :

1. L'organisation et la collecte d'informations statistiques venant des


agents « individuels » de l’économie (entreprises, ménages, etc.);

2. La production de statistiques agrégées (au niveau national). A partir


des données individuelles, l’INSEE (en France) élabore la construction
d’agrégats (le PIB, le taux d’inflation, le taux de chômage, etc.) et de
ratios (taux d’investissement, d’épargne, d’autofinancement…),
indispensables pour orienter les décisions de politique économique et faire
des comparaisons (entre pays et dans le temps).

3. La représentation du « circuit économique » : permet de décrire les


relations causales entre les différents agrégats macroéconomiques.

4. La production de prévisions : cette représentation agrégée de


l’économie, issue de la comptabilité nationale, sert aussi d’un outil de
prévision de la conjoncture pour aider un gouvernement à trouver des
a) A l’origine d’une représentation d’ensemble de
l’économie

• Préoccupation au début d’intellectuels (pas des Etats): la fiscalité; en


connaissant le revenu national et sa répartition entre les différentes
classes sociales, on pourrait répartir l’impôt de manière plus juste et
plus efficace (il en entrerait davantage). Exemples:
- William Petty (1623-1687): médecin; il veut montrer la possibilité de
lever des impôts de manière moins pénible et inéquitable  1ère
estimation du revenu national de l’Angleterre en 1664, en fonction de la
provenance du revenu (de la terre, des autres capitaux, et du travail).
- Vauban (1633-1707): ingénieur militaire à la retraite; s’intéresse à la
démographie et à la prévision économique, publie en 1707 La dîme
royale, dans lequel il prône un impôt unique progressif par classe de
revenu (de 5 % à 10 %) sur tous les revenus le roi y compris (plutôt que
des impôts lourds sur certains qui détournent de l’activité productive).
- Antoine de Lavoisier (1743-1794), grand scientifique, fermier général
(collecteur d’impôt) fait une estimation du revenu national en 1791 pour
évaluer le rendement des nouveaux impôts adoptés par l’Assemblée
nationale.
• Autre motif de l’estimation du revenu national: la comparaison avec
les autres pays (comparer la force économique nationale)
- Petty voulait combattre les idées pessimistes de ses contemporains sur
la situation de l’Angleterre; ce qu’il réalise sur un plan qualitatif,
Gregory King le matérialise magistralement sur le plan quantitatif, avec
la 1ère estimation du revenu national de la France, de l’Angleterre et de
la Hollande pour 1688 où il conclut que la France a un revenu double de
celui de l’Angleterre mais que par habitant ça lui fait donc les ¾ du
revenu anglais
- King établit également une série sur la période 1688-1695 afin de
mesurer l’impact de la « guerre de six ans » => 1ère série et pas d’autre
avant un siècle et demi.

• Importance des travaux des physiocrates pour qui la richesse d’un


pays ne se résume pas à celle de l’Etat (différent des mercantilistes).
La seule activité réellement productive est l’agriculture (elle multiplie
les biens alors que l’industrie les transforme). Modèle de 3 classes:
- la classe stérile (marchands et industriels),
- la classe des propriétaires,
- la classe productive (agriculteurs).
François Quesnay (1694-1774): Le Tableau économique (1758)
• Les années 1930-1940 marquent une (double) étape décisive:
- crise économique (Grande dépression) et guerre => La CN a été
développée quand l'État a entrepris de contrôler et réguler l'activité
économique (fonction de stabilisation conjoncturelle de l’Etat) après la
crise des années 1930.
- John Maynard Keynes publie son ouvrage Théorie Générale de
l'Emploi, de l'Intérêt et de la Monnaie (1936) => renouveau théorique
dans l’analyse des phénomènes macroéconomiques (d’ensemble) et
intérêt renouvelé dans leur explication. Mais, pour les expliquer, le
préalable est de les mesurer (donc besoin d’outils performants de CN)
La construction d'agrégats macroéconomiques, ie des grandeurs
synthétiques caractéristiques de l'économie nationale (produit national,
revenu national) commence à cette période.

A l'origine, la création de la CN a vocation de permettre aux


gouvernements de mettre en place efficacement les recommandations de
Keynes en matière de politique de stabilisation. Celle-ci fournit les
moyens d'évaluer les conséquences des politiques menées par les
dirigeants et donc est considérée comme un enjeu démocratique majeur.
b) Le développement de la CN moderne après 1945

• Les premières tentatives de CN se réalisent en ordre relativement dispersé.


Premiers schémas de comptes nationaux élaborés durant la seconde guerre
mondiale, notamment Simon Kuznets aux E-U ou François Perroux en France.
Création de l’Insee en 1946.

• Rapidement, ces comptabilités nationales hétérogènes ne permettent pas des


comparaison des performances entre pays. Devant ce constat, l'Organisation
des Nations Unies (l'ONU) a mis au point un cadre commun, un système
harmonisé de comptabilité nationale à partir de 1953 appelé Système de
comptabilité nationale des Nations Unies (SCN).

• La construction européenne a aussi imposé une normalisation des


comptes, des agrégats et de leur mesure, et des notions, notamment pour
la mise en œuvre et le respect des traités :
- La définition d'objectifs de déficit et de dette dans le cadre du traité
d'Amsterdam (1997) suppose une mesure commune de ces agrégats.
- Les prélèvements effectués pour le budget de l'Union Européenne sur la base
du PIB de chaque État imposent une mesure harmonisée de celui-ci entre les
différents États.
Dans le cadre du Système Monétaire Européen (SME, 1979-1999), les
systèmes de comptes nationaux ont été harmonisés autour de normes
communes, et les États européens utilisent le même cadre comptable : le
SEC (système européen de comptabilité).
Est actuellement en vigueur le SEC 2010 (depuis le 1er janvier 2014).

• La CN est donc le fruit d’une évolution progressive de son cadre et de


ses concepts afin de le rendre plus cohérent et afin de l’harmoniser
entre pays occidentaux depuis un siècle.
Le cadre comptable que l’on va présenter ici paraît bien établi, figé,
strict, mais il ne l’est en réalité pas ; il a été le produit d’évolutions
incessantes et il continuera de l’être:
- pour s’adapter aux évolutions économiques (importance des services
non marchands après 1945, importance des transactions financières
aujourd’hui avec ses problèmes de mesure, prise en compte des dégâts
environnementaux, des investissements immatériels, etc.)
- et il repose sur un certain nombre de conventions qui sont donc
révisables (exemple: non intégration du travail domestique dans le
revenu, la richesse d’un pays alors qu’on prend en compte le travail fait
par un homme ou une femme de ménage dès lors qu’il donne lieu à un
paiement).
• En France, l'élaboration des comptes nationaux incombe à :
- l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Études
Économiques),
- la Banque de France,
- la direction des finances publiques et
- la direction générale du Trésor
L’Insee publie les principaux résultats des comptes non financiers de
l’année N en mai de l’année N + 1.
La Banque de France publie les comptes financiers chaque mois ou
trimestre.
I/ Les « lunettes » de la comptabilité
nationale (CN)
A La CN contemporaine comme produit d’une
longue histoire
B Une présentation sous forme de circuit
économique
C Les secteurs institutionnels (SI) comme
acteurs de l’économie
a) Une présentation du circuit

• La CN représente l’économie nationale comme un circuit.


• La production est à l’origine de l’activité économique. Elle est à la
fois la source des biens et services, mais aussi des revenus (salaires,
profits…) dont la dépense doit permettre l’achat des produits.
• S’agissantdes produits (biens et services), il faut prendre en compte
les importations qui augmentent les ressources en produits, et les
exportations qui sont une des utilisations possibles des produits
disponibles (à côté de la consommation et de l’investissement).
• Quant aux revenus, ils ne sont pas dépensés tels quels par ceux qui les
ont reçus de la production. Leur répartition entre les agents
économiques est modifiée par des opérations de redistribution du
revenu (impôts, cotisations et prestations sociales…) et par des
transferts de revenus avec le reste du monde.
• Lesdépenses d’un agent économique ne sont qu’exceptionnellement
identiques à ses revenus. Pour certains, les premières sont inférieures
aux seconds. Ils ont alors une capacité de financement qui leur permet
d’augmenter leurs créances, par exemple en prêtant.
• D’autres, au contraire, ont un besoin de financement parce que leurs
dépenses excèdent leurs revenus. Ils doivent alors augmenter leurs
dettes, par exemple en empruntant.
• Des opérations financières permettent ainsi à la capacité de
financement des uns de combler le besoin de financement des autres.
Elles peuvent aussi avoir lieu entre les unités résidentes (l’économie
nationale) et des unités non résidentes (le reste du monde).

Source : Piriou J-
P., Bournay J. et
Biausque V.
(2019)
Source : Mankiw
G., Principes de
l’économie,
Economica, 1998
b) Le périmètre de l’économie nationale

Le critère de délimitation est celui de la résidence:


L’économie nationale est l’ensemble des unités résidentes, c’est-à-dire des
unités qui ont un centre d’intérêt sur le territoire économique.

• Le territoire économique de la France comprend le territoire géographique


métropolitain, l’espace aérien national, les eaux territoriales, les gisements
situés dans les eaux internationales exploités par des unités résidentes dans
l’une des autres parties du territoire économique, les DOM (mais pas les TOM).

• Une unité a un centre d’intérêt sur le territoire si elle y effectue des


opérations économiques pendant un an ou plus. Le critère de la nationalité
n’intervient donc pas.
Un travailleur immigré appartient à l’économie nationale alors qu’un français
travaillant à l’étranger n’en fait pas partie. Les travailleurs frontaliers ou
saisonniers et les touristes sont rattachés au territoire dans lequel ils résident
habituellement. Lorsqu’une société étrangère (c’est-à-dire ayant son siège social
en dehors du territoire) exerce pendant plus d’un an une activité sur le territoire
par le biais d’une succursale, d’un bureau de vente ou d’un chantier de longue
durée, cette activité est attribuée à une unité résidente (fictive) appelée quasi-
société.
c) Les 4 principaux types d’opérations économiques

1. Les opérations sur produits: description de l’origine des biens et


services (production, importations) et de leurs différentes utilisations
(consommation, investissement…).
=> Approche de l’économie nationale par les produits (cf II/)
=> Synthèse dans le tableau entrées-sorties (TES). Il représente le
système productif comme un ensemble de branches, c’est-à-dire d’unités
qui produisent le même bien ou service.

2. Les opérations de répartition: description de la formation des


revenus des agents (distribution et redistribution).
Revenu = ce qu’un individu peut consommer au cours d’une période de
temps sans entamer la valeur de son patrimoine (John R. Hicks).
=> Approche par les revenus (cf III/)
=> Ici les sujets ne sont plus les branches mais les secteurs
institutionnels, c’est-à-dire des regroupements d’unités qui ont un
comportement économique analogue (ménages, sociétés…).
3. Les opérations financières: description des flux de créances acquises
ou cédées et des dettes contractées ou remboursées par les agents
économiques au cours de la période considérée ainsi que des encours
c’est-à-dire des stocks de créances et de dettes pendant la période
considérée.
=> Elles s’inscrivent dans le prolongement des opérations de répartition.

4. Les opérations sur les patrimoines: description des avoirs et de


dettes détenus par chaque secteur et des changements de valeur des
stocks (selon les flux, achats et ventes d’actions par les ménages
pour le stock d’actions par exemple; selon la modification des prix;
selon d’autres changements tels la découverte de gisements ou des
destructions après une catastrophe naturelle par exemple).

Þ Toutes ces opérations sont synthétisées dans des agrégats (PIB, RNB,
patrimoine national…) et sont reprises dans le tableau économique
d’ensemble (TEE).
Finalement…

La CN est une technique statistique utilisant toutes les sources


disponibles pour construire une vue globale et équilibrée de l’économie
d’un territoire sur une période donnée.

C’est un modèle synthétisant en quelques grandes catégories:


- Lesunités élémentaires regroupés en secteurs institutionnels et
branches;
- Les transactions élémentaires regroupées en opérations.
Ce modèle permet le calcul d’agrégats grâce à une organisation des
opérations en séquences de compte.

Le cadre d’ensemble des compte peut être représenté par le tableau


suivant.
La colonne centrale montre la
séquence des comptes courants: on
part de la production, celle-ci
procure des revenus primaires puis
secondaires après redistribution; le
revenu disponible est consommé ou
épargné.

En bas du tableau est décrit comment


on passe du compte de patrimoine
d’ouverture au compte de
patrimoine de clôture par les
comptes d’accumulation ou de
variation de patrimoine avec 3
composantes:
-l’épargne, complétée par des flux
financiers et disponible pour des
investissements non financiers et
financiers;
-Les réévaluations en fonction des
prix;
-Les autres changements.
Quelques définitions complémentaires:

Production = activité exercée par une unité institutionnelle qui combine


des ressources en main d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer
des biens ou fournir des services, et résultat de cette activité.
NB: les processus purement naturels sans intervention ou contrôle humain
ne font pas partie de la production.

Consommation = utilisation d’un produit entraînant à plus ou moins long


terme sa destruction.

Epargne = fraction du revenu d’un agent économique qui n’est pas


consommée immédiatement. C’est un flux qui alimente le stock de
patrimoine.

Investissement = flux qui permet d’accroître ou de renouveler un stock de


capital.

Capital = stock d’actifs, réels ou financiers, qui produit un flux de revenus


I/ Les « lunettes » de la comptabilité
nationale (CN)
A La CN contemporaine comme produit d’une
longue histoire
B Une présentation sous forme de circuit
économique
C Les secteurs institutionnels (SI) comme
acteurs de l’économie
a) Des unités institutionnelles aux secteurs institutionnels

• Impossibilité d’élaborer des comptes pour chaque agent => nécessité de


regroupement en secteurs institutionnels (SI)

• LesSI sont des regroupements d’unités institutionnelles (UI), qui sont


des centres élémentaires de décision économique jouissant d’une
autonomie de décision dans l’exercice de leur fonction principale.

• Une UI est susceptible d’acheter elle-même des biens ou services ou des


actifs à d’autres UI, de signer des contrats en son nom, de s'engager dans
des activités économiques dont elle sera tenue responsable.
• Une UI peut être:
- une personne physique (ex : ménage),
- une personne morale: une entreprise, une administration publique ou
une association.

• UI dont le comportement est analogue (même fonction principale)  SI


b) Les 5 secteurs institutionnels résidents et le reste du monde

1. Les ménages

• On distingue deux types de ménages: les ménages "ordinaires" qui


regroupent les personnes vivant dans un même logement, et les ménages
"collectifs" qui sont les populations des maisons de retraite, des foyers de
travailleurs, etc. Fonction principale: consommer.
• On retrouve également dans ce secteur les entreprises individuelles. L'EI
est une unité économique qui ne possède pas de personnalité juridique
distincte de celle se son exploitant. Par exemple : les agriculteurs, les
artisans, les professions libérales, les petits commerçants, etc. Notons
que les entreprises individuelles peuvent employer quelques salariés.
L’intégration des entreprises individuelles dans le secteur des ménages se
justifie par le fait qu'il n'est pas possible de distinguer le patrimoine des
ménages de celui des entrepreneurs qui les font fonctionner et donc
d’établir des comptes séparés. C'est par exemple le boulanger qui prélève
dans sa caisse pour aller faire ses courses personnelles ou l'agriculteur qui
utilise sa voiture personnelle pour aller se fournir en engrais.
En 2018, la France hors Mayotte compte 29,7 millions de ménages. Ils sont
constitués en moyenne de 2,19 personnes partageant le même logement. Les
ménages sont de plus en plus petits car les unions sont plus fragiles et la
population vieillit. Ainsi, en 2018, 37 % des ménages sont constitués d’une seule
personne, contre 27 % en 1990.
Depuis 60 ans, les ménages français consomment un peu plus chaque année si bien
qu’aujourd’hui le volume annuel de leurs dépenses de consommation est 4,3 fois plus élevé
qu’en 1962. Bien plus forte que celle de la population (multipliée par 1,4 depuis 1962), cette
progression globale recouvre de profonds changements entre les différents postes de
consommation : les parts réservées à l’alimentation et à l’habillement se sont réduites au profit
notamment des transports et du logement. En 2020, la dépense de consommation finale des
ménages chute de 7,1 % en volume en raison de la crise sanitaire. La chute de la consommation
en volume est particulièrement forte pour les dépenses en hébergement et restauration, en
transports et en loisirs et culture.
2. Les sociétés non financières (SNF)

• Cesont l’ensemble des sociétés dont la fonction principale est de


produire des biens et services non financiers marchands.
Un produit marchand est vendu à un prix économiquement significatif,
supérieur ou égal à 50 % des coûts de production; dans la cas contraire, il
est non marchand.

• Des statuts très différents:


- Société anonyme
- Société coopérative
- Association sans but lucratif qui produit des services pour les
entreprises (ordre des architectes, centres interprofessionnels…)
- Établissement public à caractère industriel et commercial (ONF, RATP,
CNES, l’opéra de Paris, BPI, INA…)
- Quasi-sociétés (succursales, bureaux de vente, société dont le siège est
à l’étranger…).
Champ: France, entreprises des secteurs
marchands, hors agriculture et secteur financier.

En 2018, les secteurs marchands non agricoles et non financiers sont composés de
3,8 millions d'entreprises. Ce sont essentiellement des micro-entreprises, càd de
moins de 10 salariés (96 %), mais pour autant, les petites et moyennes
entreprises (PME = microentreprises + entreprises de moins de 250 salariés), les
entreprises de taille intermédiaire (ETI = entreprises entre 250 et 4 999 salariés) et
les grandes entreprises (GE = entreprises d’au moins 5 000 salariés et CA annuel
supérieur à 1,5 Md d’euros) emploient plus de huit salariés sur dix (en équivalent
temps plein (EQTP)) et génèrent environ 86 % du chiffre d’affaires dégagé par les
entreprises en France.
3. Les sociétés financières (SF)

• Ce sont l’ensemble des sociétésqui font le lien entre agents à capacité


de financement et agents à besoin de financement.

• 2 fonctions principales:
- Financer: collecter, transformer et répartir des moyens de
financement, ou gérer ces moyens de financement. Les SF assurent ici
essentiellement une activité d'intermédiation financière. On y retrouve
notamment la Banque centrale, les autres institutions de dépôts
(banques) et les autres intermédiaires financiers (société
d'investissement à capital variable, SICAV, par exemple).
- Mutualiser les risques: transformer des risques individuels en risques
collectifs. C’est la fonction des sociétés d’assurance.

NB: les EI, les SNF et l’essentiel des SF sont des entreprises, c’est-à-dire
des organisations qui combinent des facteurs de production (K et L) afin
de produire des biens ou services marchands.
Attention ! La recherche du profit n’est pas nécessaire pour être une
4. Les administrations publiques (APU)

• Il s’agit de toutes les UI dont la fonction principale est de produire des


services non marchands et/ou d’effectuer des opérations de
redistribution des revenus ou du patrimoine. Elles tirent la majeure
partie de leurs ressources de contributions obligatoires (impôts et
cotisations sociales).

• On distingue:
- Les administrations centrales (Etat, Universités, CNRS…)
- Les administrations locales (régions, départements, communes, régies,
chambre de commerce…)
- Lesadministrations de sécurité sociale (régimes d’assurance sociale,
hôpitaux publics…).

• L'enjeu autour de la définition du secteur institutionnel des


administrations publiques est central dans la mesure où il détermine le
chiffre de la dette publique et du déficit public.
Le poids des dépenses publiques dans le PIB a fortement augmenté
(+ 6,2 points) et atteint 61,6 % en 2020. Les prestations sociales
représentent plus de 40 % des dépenses publiques et les dépenses de santé
un peu moins de 15 %. Sur longue période, le poids dans le PIB des
dépenses publiques est passé de 34,7 % en 1960 à 55,4 % en 2019.
5. Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM
ou ISBL)

• Les ISBLSM regroupent essentiellement des associations telles que des


associations de consommateurs, des partis politiques, des syndicats, des
églises, des organismes de charité, etc.
• Leur production est non marchande et leurs ressources formées de
contributions volontaires (si elles reçoivent plus de 50 % de leurs
recettes des APU, alors elles sont considérées comme telles).

L’INSEE estime à 1.3 million le nombre d’associations en activité totalisant ainsi 12.7 millions
de bénévoles et 1.8 millions d’emplois particulièrement dans le secteur sanitaire et social qui
emploie presque le million de salariés (ETP).
Les budgets sont très variables selon la taille des associations et seules 5 % des associations
disposent de budgets supérieurs à 150 000 € mais la multitude de petites unités a une
place importante dans l’action sociale.
L’INSEE estimait la part des associations à 2.9 % du PIB en 2014 avec 3.5 milliards de dons et
mécénat.
6. Le reste du monde (RDM)

Il regroupe les unités non résidentes qui effectuent des opérations avec
l'économie nationale. Une vente à un touriste étranger séjournant en
France est une opération avec le RDM, pas la vente à une filiale
d’entreprise étrangère installée en France.
c) Secteurs institutionnels, branches et secteur d’activité

• Rappel:pour l’approche par les produits, la CN fait référence à des


branches et pour l’approche par les revenus à des SI.

• Une UI ne peut appartenir qu’à un seul secteur d’activité (celui de son


activité principale, qui produit le plus de valeur ajoutée) mais peut
faire partie de plusieurs branches.

• Cela s’explique par le fait qu’elle produit souvent plusieurs biens et


services distincts.
Ex: une firme peut être classée dans le secteur automobile (secteur
d’activité principale) mais dans plusieurs branches (automobiles, biens
d’équipement professionnels, construction…)
II/ Les opérations sur les produits
A De la production…
B …à l’équilibre ressources-emplois (ERE)
d’un produit…
C …et au produit intérieur brut (PIB)
D De l’ERE au tableau entrées-sorties (TES)
II/ Les opérations sur les produits
A De la production…
B …à l’équilibre ressources-emplois (ERE)
d’un produit…
C …et au produit intérieur brut (PIB)
D De l’ERE au tableau entrées-sorties (TES)
a) Qu’est-ce que la production?

Dans les systèmes de CN actuels, sont intégrés:


- La production de biens et services marchands;
- La production de biens et services non marchands;
- Les services financiers.

Ne relèvent pas de la production:


- Le travail domestique non salarié;
- Tous les aspects de l’interaction entre économie et nature (exploitation
de ressources naturelles, pollution, biodiversité, services des
écosystèmes…).

La production peut être:


- Marchande;
- Pour usage (ou emploi) final propre;
- Non marchande.
1. La production marchande
• Environ 80 % de la production totale (données 2013)
• Evaluation au prix de base (= prix perçu effectivement
par le
producteur) et non aux prix de marché (= prix de vente au
consommateur).
Prix de base = prix de marché + subventions à la production
– impôts sur les produits (dont TVA)
• production écoulée ou destinée à être écoulée sur un marché
• Le prix doit être « économiquement significatif », c’est à dire couvrir
plus de 50 % de son coût de production.

2. La production pour usage final propre


• Environ 7 % de la production totale
• Biens ou services qu’une unité institutionnelle produit et conserve pour
sa propre consommation finale ou formation brute de capital fixe (son
investissement)
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1698
3. La production non marchande
• Environ 12 % de la production totale
• Production destinée à d'autres unités institutionnelles lorsqu'elle est
livrée gratuitement ou à des prix économiquement non significatifs.
• Elle est constituée de biens et de services individuels ou collectifs
produits par les institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLSM) ou par les administrations publiques.
b) La délimitation pratique de la production
c) Une évaluation en valeur (courante)

• L’évolutionde la production, comme celle des autres opérations telle


que la consommation, se fait en valeur. Celle-ci comprend 2 parties:
- Une évolution des prix (problème de mesure lié à l’« effet qualité »);
- Une évolution résiduelle appelée évolution en volume.
II/ Les opérations sur les produits
A De la production…
B …à l’équilibre ressources-emplois (ERE)
d’un produit…
C …et au produit intérieur brut (PIB)
D De l’ERE au tableau entrées-sorties (TES)
a) Des ressources et des emplois

Ressources Emplois
· Production (P) · Consommation intermédiaire de
produit (CIP)
· Importations (IM) · Dépense de consommation finale
(DC)
· Formation brute de capital fixe
(FBCF)

· Variation de stocks (VS)

· Acquisitions nettes d'objets de


valeurs (OV)
· Exportations (EX)
• CIP = valeur de biens ou services incorporés dans des produits plus élaborés ou
détruit au cours du processus de production

• DC = dépense qui permet l’acquisition de produits utilisés directement par les


ménages, les ISBLSM ou les administrations publiques résidentes

• FBCF = investissements matériels essentiellement (peu d’immatériels, dont


logiciels)
« brute » car tous les flux sont comptabilisés (même si remplacement du capital usé)

• OV = achats (nets de cessions) par les ménages de bijoux, de pierres et métaux


précieux, d’antiquités et d’objets d’art

• EX = produits fournis par des unités résidentes à des unités non résidentes (sans
nécessairement de franchissement de frontière)

• IM = produits fournis par des unités non résidentes à des unités résidentes (sans
nécessairement de franchissement de frontière)

• VS = différence entre les entrées du produit en stocks et les sorties, en tenant


compte des pertes accidentelles
b) L’équilibre ressources-emplois (ERE)

P + IM = CIP + DC + FBCF + VS + OV + EX

• C’est un équilibre comptable et non un équilibre économique.

• Ilest forcément réalisé: par exemple, même si un produit est peu


vendu durant une période, l’équilibre est possible grâce à la variable VS
II/ Les opérations sur les produits
A De la production…
B …à l’équilibre ressources-emplois (ERE)
d’un produit…
C …et au produit intérieur brut (PIB)
D De l’ERE au tableau entrées-sorties (TES)
a) De la valeur ajoutée d’une branche…

• La valeur produite par une branche est inférieure à la valeur du produit


qu’elle fabrique.
• Pourquoi ?
La valeur du produit fabriqué par la branche contient la valeur de biens
et de services que la branche a utilisés sans les avoir produits.
Ex : la branche qui fabrique des automobiles utilise des pneus, du verre,
de l’acier… qu’elle n’a pas produit

• La valeur réelle que la branche a produite est celle qu’elle a ajoutée


par son activité aux différentes consommations intermédiaires qu’elle a
utilisées pour produire. Il s’agit ici de la valeur ajoutée brute.
VA = P – CI

NB : La mesure exacte de l’apport productif de la branche est cependant


la valeur ajoutée nette, qui tient compte aussi de l’usure des machines
et des bâtiments.
En 2020, les services principalement marchands représentent 56 %
de la valeur ajoutée. La valeur ajoutée industrielle ne représente
plus que 13 % de la valeur ajoutée totale attestant de la
tertiarisation de l’économie engagée depuis plusieurs décennies.
b) …au PIB d’une économie

• Enadditionnant les ERE de tous les produits, on obtient un équilibre


général au niveau d’une économie.
∑P + ∑IM = ∑CIP + ∑DC + ∑FBCF + ∑VS + ∑OV + ∑EX

• Sachant que VAB = P – CIP, on en déduit:


(NB: on enlève le ∑ pour faire moins chargé)
VA + IM = DC + FBCF + VS + OV + EX

• Pour une version complète et dans un souci de rigueur, il est nécessaire


de prendre en compte les impôts sur les produits (IP) et les subventions
sur les produits (SP).
On obtient alors:
VA + IP – SP + IM = DC + FBCF + VS + OV + EX
• Pardéfinition, le produit intérieur brut (PIB) est égal à la somme des
VAB augmentée des IP nets des SP:
PIB = VA + IP – SP

Le PIB est la valeur, au prix de marché, des biens et services produits par
des unités résidentes et disponibles pour des emplois finals (nets des
importations).

• L’ERE d’une économie peut donc s’écrire:


PIB + IM = DC + FBCF + VS + OV + EX

 PIB = DC + FBCF + VS + OV + EX - IM

ainsi: PIB = demande globale intérieure + solde commercial extérieur


L’approche par la production n’est pas la seule manière de calculer le PIB

= somme des emplois


= somme des revenus
finals moins les IM (la
primaires distribués dans
valeur créée est soit
l’économie pour
utilisée à l’intérieur du
rémunérer la participation
pays, soit au commerce
des agents à la production
avec le RDM)
Le PIB s’élève à 2 303 milliards d’euros en 2020.

En 2020, le produit intérieur brut (PIB) chute de 7,9 % en volume. Ce


recul est très largement consécutif à la crise sanitaire liée à la Covid-
19 : l'économie a été fortement perturbée par l'épidémie. La baisse
mesurée cette année est ainsi la plus importante de l'histoire des
comptes nationaux français, établis depuis 1949.
• D’autres agrégats

Le revenu national est la valeur totale des revenus primaires à recevoir


dans une économie, moins le total des revenus primaires à payer par les
unités résidentes.
Les revenus primaires correspondent aux revenus dont disposent les
unités résidentes du fait de leur participation directe à des processus de
production et les revenus qu’elles reçoivent d’actifs financiers ou de
ressources naturelles en échange de leur mise à disposition à une autre
unité institutionnelle.

RNB = PIB + revenus primaires reçus du RDM


– revenus primaires versés au RDM

Différence PIB et RNB de l’ordre de 1%


en France (plus élevé dans les PED)
Le revenu national disponible est égal à la somme des revenus
disponibles des secteurs institutionnels.
Le revenu national disponible est égal au revenu national (aux prix du
marché) diminué des transferts courants (impôts courants sur le revenu,
le patrimoine, etc., cotisations sociales, prestations sociales, autres
transferts courants) versés à des unités non résidentes, et augmenté des
transferts courants reçus du reste du monde par des unités résidentes.
L’épargne mesure la partie du revenu national disponible qui n'est pas
affectée à la dépense de consommation finale. Elle est égale à la somme
des épargnes des différents secteurs institutionnels.
II/ Les opérations sur les produits
A De la production…
B …à l’équilibre ressources-emplois (ERE)
d’un produit…
C …et au produit intérieur brut (PIB)
D De l’ERE au tableau entrées-sorties (TES)
a) L’intérêt du TES: un outil de description et de prévision

• Origine dans les tableaux input-output de Wassily Leontieff qui les


utilisa pour analyser l’évolution de l’économie américaine
The Structure of the America Economy, 1919-1929. An empirical
application of Equilibrium Analysis (1941)

• Faire apparaître l’interdépendance des différentes branches qui


s’impactent entre elles par le biais des consommations intermédiaires.
=> comme chaque branche utilise les produits des autres branches, les
variations d’activités dans l’une d’entre elles affectent plus ou moins
fortement les activités des autres branches

• Cet impact dépend des coefficients techniques (mesure de la


consommation intermédiaire d’un produit qui est nécessaire à une
branche pour la production d’un euro)
• Le TES sert à simuler les effets d’un choc prévisible dans un secteur
donné sur l’ensemble de l’économie.
Concrètement, un ralentissement de la demande et donc de la production
dans l’une des branches amène une réduction de la demande de biens
intermédiaires que cette branche fait aux autres branches.

• Le TES permet d’étudier les répercussions sur l’ensemble des branches


de la variation des besoins pour un produit donné. C’est un outil de
prévision des conséquences macroéconomiques de décisions privées
ou publiques.
Ex: mesure fiscale favorable au bâtiment => hausse de la P du secteur du
bâtiment => hausse de la P de toutes les branches lui fournissant des CI
et éventuellement hausse de IM

• W. Leontieff (1941) montre à l’aide d’un TES à 42 branches que


l’industrie américaine de l’acier, assimilée à une industrie de guerre,
non seulement ne serait pas en état de surproduction après la Seconde
guerre mondiale, mais au contraire ne parviendrait pas à répondre aux
demandes directes ou indirectes suscitées par la reconversion de
l’économie américaine (notamment redémarrage de la construction de
• Illustration de l’interdépendance des branches:

Les pénuries contaminent désormais l’ensemble du secteur industriel


allemand. Un sondage mené par l’institut de recherches économiques
IFO en témoigne: presque les deux tiers des entreprises se plaignent de
difficultés d’approvisionnement en pièces ou matières premières. Cet
indice trimestriel a bondi d’avril à juillet de 45 % à 63,8 %. Le record de
la préoccupation (84,4 %) affecte les fabricants de matériels électriques,
en manque chronique de semi-conducteurs. Les produits intermédiaires
comme le bois et le métal se font très rares sur le marché. «Des
difficultés d’approvisionnement liées évidemment à la désorganisation
des chaînes de livraison provoquées par la pandémie. L’extraction du
cobalt et du nickel a souffert, par exemple, de la dureté des
confinements en Amérique du Sud», renchérit Matthias Diermeier, de
l’Institut économique allemand (IW).
Source: le Figaro, 05/08/2021
b) Fonctionnement

Le TES est la juxtaposition de 5 tableaux


Tableau des ressources :
La valeur hors TVA et droits de douane de la production agricole est de 914 milliards.
74 milliards de produits agricoles ont été importés. Pour obtenir les ressources
évaluées au prix de marché, on ajoute la TVA et les droits de douane (25 milliards).

Finalement, les ressources en produits agricoles valorisées au prix de marché


s’élèvent à 1 013 milliards.
Une lecture en
colonne montre que la
branche industrie a
utilisé 778 milliards de
services.

Tableau des consommations intermédiaires :


Ce tableau indique la consommation intermédiaire d’un même produit par les différentes branches.
Les produits agricoles ont été utilisés comme consommations intermédiaires :
- par la branche agriculture à hauteur de 256 milliards,
- 103 milliards pour la branche industrie et
- 48 milliards pour les services.
Tableau des emplois finals :
Au stade final, les produits agricoles ont été employés respectivement à :
- 468 milliards pour la consommation,
- 4 milliards pour la FBCF et 9 pour la variation des stocks
- 125 milliards pour l’exportation.
En ajoutant le total des consommations intermédiaires de produits agricoles (407 milliards), on
retrouve bien le total des ressources en produits agricoles (1 013 milliards).
Matrice des coefficientes techniques à partir du tableau précédent:

Cij = CI du produit i par la branche j / production branche j

Le coefficient technique C23 mesure la CI de produits industriels qui est


nécessaire à la production d’un euro par la branche service:
C23 = 544 / 2642 = 0,206
Þ La branche service doit utiliser 0,206 euro de produits industriels pour
produire 1 euro de service
Matrice des coefficientes techniques à partir du tableau précédent:

Cij = CI du produit i par la branche j / production branche j

Le coefficient technique C21 mesure la CI de produits industriels qui est


nécessaire à la production d’un euro par la branche agriculture:
C21 = 143 / 429 = 0,333
Þ La branche agriculture doit utiliser 0,333 euro de produits industriels
pour produire 1 euro de biens agricoles
III/ La répartition des revenus
A L’enregistrement des opérations de
répartition
B La séquence des comptes courants
C Les principaux ratios issus du TEE
III/ La répartition des revenus
A L’enregistrement des opérations de
répartition
B La séquence des comptes courants
C Les principaux ratios issus du TEE
• Objectif: présenter l’économie sous forme d’un circuit mettant en
œuvre l’ensemble des opérations non financières (opérations sur biens
et services, opérations de répartitions) et des opérations financières
entre les agents économiques regroupés en secteurs institutionnels.

• Chaque SI dispose de ressources: P, travail rémunéré, revenus sociaux…


dont il peut faire différents usages: épargne, consommation,
investissement.

• Les opérations de répartition décrivent le partage de la VA et la


redistribution du revenu par secteurs et branches.
On peut citer notamment:
- La rémunération des salariés (revenu du travail)
- Les revenus de la propriété: les intérêts sur crédits ou obligations, les
dividendes, les loyers des terrains, les revenus des investissements…
- Les
cotisations et prestations sociales: cotisations des salariés et des
employeurs, retraites, indemnités chômage, allocations familiales…
- Lesimpôts sur la production: TVA, taxes sur les produits énergétiques,
taxes sur l’alcool et le tabac, droits sur les importations…
• Fluxenregistrés dans des comptes emplois-ressources selon le principe
de la comptabilité en partie double.
Chaque opération est inscrite dans 2 comptes, en ressources de l’agent
qui reçoit un montant et en emplois de l’agent qui le dépense.
=> Comptes toujours équilibrés (emplois = ressources)

• Chaque opération est comptabilisée d’un point de vue économique


(achat d’un bien) et financier (la variation de ses créances ou de ses
dettes).

• Les opérations financières sont la contrepartie des opérations


économiques (ou réelles).

• Une créance est un droit sur la dette que l’on possède d’un autre agent.
La monnaie est une créance pour celui qui l’a détient et une dette pour
la banque qui crée la monnaie.
Ex: l’enregistrement d’un salaire de 10 000 euros => 4 opérations
distinctes
III/ La répartition des revenus
A L’enregistrement des opérations de
répartition
B La séquence des comptes courants
C Les principaux ratios issus du TEE
La structure de la séquence des comptes est la même pour les
différents secteurs institutionnels (sauf le reste du monde).
Ces comptes sont dits articulés ou enchaînés, c’est-à-dire que le solde
du compte précédent (la différence entre les ressources et les emplois)
constitue une ressource pour le compte suivant et son utilisation va
être étudiée dans le compte à venir.
Þ Mise en avant des relations entre SI

La liste des comptes : PERRUC

1.le compte de production (P)


2.le compte d'exploitation (E)
3.le compte de répartition des revenus primaires (R)
4.le compte de redistribution du revenu (R)
5.le compte d'utilisation du revenu disponible (U) (ou compte
d'utilisation du revenu disponible brut ajusté).

➢Les comptes d'accumulation (on raisonne en termes de variation


d’actif et de variation de passif) :
6.le compte de capital (C)
7.le compte financier
Objectif : Faire apparaître la VA créée par le SI par son activité
productive

Solde calculé : La VAB, déjà définie précédemment comme le


supplément de valeur ajouté par l’activité productive, c’est à dire
l’excédent de la valeur de la production sur la valeur des
consommations intermédiaires.
Objectif : La VA est un revenu dégagé par l'activité de production qui
permet de rémunérer les facteurs de production qui y ont contribué.

Le compte d’exploitation fait ainsi apparaître le partage primaire de


la valeur ajoutée entre la rémunération des salariés, le profit de
l'entreprise (par l'excédent brut d'exploitation, EBE) et l'État, au
moyen de ses prélèvements sur la production, précisément les «
autres» impôts nets subventions sur la production.
Compte de répartition primaire (R) ou d'affectation
des revenus primaires

Objectif : décrire comment se forment les revenus primaires des


différents secteurs institutionnels.

Solde calculé : solde brut des revenus primaires (SRP) qui permet de
mesurer ce que le secteur institutionnel dégage comme revenu
primaire avant la redistribution.
Compte de répartition secondaire ou de distribution
secondaire (redistribution) du revenu (R)

Objectif : enregistrer et décrire l'ensemble des autres opérations qui


contribuent à la formation du revenu disponible des différents
secteurs institutionnels.
A la différence des opérations de répartition primaire, les opérations de
répartition secondaire ne sont pas liées directement à l’activité de
production.

Solde calculé : revenu disponible brut qui est un revenu après


redistribution. Ce solde est une donnée économique essentielle car il
constitue ce qui pourra être consommé par les secteurs institutionnels.
Le compte d'utilisation du revenu disponible (U)

Objectif : décrire l'utilisation faite par chaque secteur institutionnel de


son revenu disponible.
Cette utilisation peut se décomposer entre consommation finale et
épargne, pour les ménages, les APU et les ISBLSM qui sont les seuls à
avoir une dépense de consommation finale.

Solde calculé : Épargne brute. Cette épargne fait le lien entre compte
d’opérations courantes et compte d’accumulation. Celle-ci va ensuite
être utilisée pour réaliser des opérations d'accumulation (non financière
et financière).
Objectif : Une fois l'épargne brute formée, il s'agit ici de comprendre
comment l'épargne et les transferts en capital nets (transferts reçus moins
transferts versés) sont utilisés pour la formation du capital. Autrement dit,
c'est le compte d'utilisation non financière de l'épargne brute. Il
représente les opérations non financières d'accumulation du secteur
institutionnel.
Solde calculé : capacité ou besoin de financement (capacité négative
de financement).
• Si ∑ de l’S > Invts => l’agent est en capacité de financement
• Si ∑ de l’S < Invts => l'agent est en besoin de financement

Par convention, la capacité ou le besoin se placent toujours à gauche


dans le compte de capital : en négatif s'il s'agit d'un besoin de
financement, en positif s'il s'agit d'une capacité de financement.

La capacité de financement est donc le solde des comptes non


financiers.

Elle permet de voir si au terme de ses opérations de répartition et sur les


produits, le secteur institutionnel concerné va chercher à se financer ou
bien à financer auprès des autres secteurs institutionnels.
Objectif : décrire l'ensemble des opérations financières entre les SI.

Ce compte vient compléter l'analyse des comptes non financiers et


permettre de comprendre comment la capacité de financement va être
"utilisée" pour financer une augmentation des actifs financiers ou bien
comment le besoin de financement va être financé par une variations des
passifs financiers (comment l’agent va se financer).

L'articulation entre comptes non-financiers et compte financier se réalise


au niveau du dernier des comptes non financiers, le compte de capital,
avec la capacité ou le besoin de financement de secteur :
• si un secteur dégage une capacité de financement dans les comptes
non financiers, il devra observer une variation positive de ses actifs dans
le compte financier.
• si un secteur dégage un besoin de financement dans les comptes non
financiers, il devra observer une variation positive de ses passifs dans le
compte financier.
https://publications.banque-france.fr/le-patrimoine-economique-national-
en-2020-des-evolutions-contrastees-entre-le-secteur-public-et-les
III/ La répartition des revenus
A L’enregistrement des opérations de
répartition
B La séquence des comptes courants
C Les principaux ratios issus du TEE
NB: Il existe un tableau économique d’ensemble (TEE)

Il s’agit de présenter, en un seul tableau, la séquence des comptes de


l’économie nationale dans son ensemble.

Plusieurs ratios sont calculés à partir du TEE.


Lecture

En 2020, le taux
de marge (= EBE /
VA) est égal
à 31,8 %,

le taux
d’investissement
(= FBCF / VA) à
24,6 % et

le taux
d’autofinanceme
nt (= EB / FBCF) à
89,1 %.

Champ : France, sociétés non financières, hors entreprises individuelles, Source Insee, comptes nationaux -
base 2014.
93
= EX / PIB = IM / PIB
21,4 % Le taux d’épargne mesure la part
en du revenu disponible brut qui n’est
2020 pas utilisée par les ménages en
dépense de consommation finale.
= EB / RDB

12,1 %
en Le taux d'épargne financière
2020 = capa de fi / RDB

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