allier
allier
v.t. [ lat. alligare, lier ]s'allier
v.pr. (à, avec)allier
Participe passé: allié
Gérondif: alliant
Indicatif présent |
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j'allie |
tu allies |
il/elle allie |
nous allions |
vous alliez |
ils/elles allient |
ALLIER
(a-li-é) v. a.REMARQUE
- Des grammairiens ont dit : Allier avec suppose que les choses que l'on allie sont de nature différente, et qu'elles n'ont en elles-mêmes aucun rapport qui les dispose à être alliées. On dira, par exemple, il est difficile d'allier le fer avec l'or. Allier à suppose que les choses que l'on allie ont un rapport qui les dispose à être alliées : allier l'or à l'argent ; allier les maximes des stoïciens à l'Évangile. Cette distinction subtile n'a aucun fondement dans l'usage ; ce qui le prouve, c'est qu'avec alliance, qui ne comporte pas la préposition à, on se sert, dans tous les cas, de la préposition avec, sans que le sens en souffre : l'alliance de la douceur avec le courage.
HISTORIQUE
- XIe s. Le dragon [il] porte à qui la gent s'alie [se rallie] [, Ch. de Rol. CXII]
- XIIe s. Alium nous par serement Nos aveir et nous desfendum, Et tuit ensemle nous tenum [WACE, Rou, 5975, 6074]Li reis Salomun fud afermez en sun regne ; si se aliad par amur et par priveted à Pharaün le rei de Egypte [, Rois, p. 233]Car il cremi forment que li fiers reis Henris Ne desist qu'il se fust e aliez e mis Tut pur le guerreier od le rei Loewis [, Th. le Mart. 97]E les leis que vus dites, à quei li reis s'alie, Ne sunt de leauté, ainz sunt de felunie Contre Deu e raisun, pur destruire clergie [, ib. 40]Car se nul plait valsist [il voulût] vers les clers comencier, Les evesques verreit tuz ensemble aliez, N'ensi ne purreit pas l'arcevesque plaissier [, ib. 39]
- XIIIe s. Et li dona Alexis sa fille, et s'alierent ensemble en tel maniere [VILLEH., CXV]Car si tost cum li portier sorent Que si grant ost encontre eux orent, Ensemble tretuit trois s'alient Et s'entre jurent et affient, Qu'à lor pooir s'entr'aideront [, la Rose, 15317]Li Turc en Antioche sunt dolent del destrier ; Isnelement sonerent un grant cor montanier, à la porte de fer font lor gent aloier [assembler] [, Ch. d'Ant. IV, 260]Sarrasin et Paien s'alerent allier, Bien furent trente mil à l'estour comencier [, ib. VI, 899]Puisque ele est aliie par mariage, ele n'a nule poesté de soi, de ses convenances acomplir [BEAUMANOIR, XXXIV, 50]Quant le soudanc de Damas sot que nous estions aliez à ceulz d'Egypte [JOINV., 268]
- XVe s. Et si bien le servirent [leur roi] et si avant se bouterent sur les Anglois, que tous y demeurerent, ni onques nul ne s'en partit ; et furent trouvés lendemain sur la place autour de leur seigneur et leurs chevaux tous alloiés ensemble [FROISS., I, I, 288][Urbain] sentoit le royaume d'Espaigne contraire à ses opinions et aloyé à Clement avecques le roi de France [ID., II, II, 207]Les ditz alliez, comme me fut dit par ceulx qui y estoient, pouvoient bien estre trente mil hommes de pied.... [COMM., V, 3]
- XVIe s. Il ne devoit pas s'allier [par mariage] de celuy, non duquel l'alliance luy estoit plus honorable, mais plus aisée et plus facile à avoir [AMYOT, Arist. et Cat. comp. 12]Et si luy arriva encore de renfort le secours de alliez Lucaniens et Samnites [ID., Pyrrh. 37]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. aliar, alhiar ; espagn. aliar et alear, dans le sens d'allier des métaux ; ital. allegare ; du latin alligare, de al pour ad, à, et de ligare, lier (voy. LIER).
ALLIER
(a-lié) s. m.ÉTYMOLOGIE
- Ménage le tire du latin ales, oiseau, à l'aide d'un mot forgé par lui, alitarium ; ce qui ne vaut rien. Le valaque a le mot haléu, filet ; il serait possible que le mot allier eût le même radical, et que ce radical fût le grec pêcheur.
allier
Il signifie figurément Joindre ensemble des choses différentes, opposées, disparates. Allier la force à la prudence. Allier les plaisirs avec les devoirs. Il sait allier l'esprit du monde avec celui de la religion. Ce poète a l'art d'allier les mots qui semblent le moins faits pour être unis. Ces deux qualités ne peuvent s'allier, ne s'allient que difficilement. Ces mots ne s'allient pas l'un avec l'autre, etc.
ALLIER signifie particulièrement Unir par les liens du mariage. Allier une maison, une famille à une autre. Il s'est allié en bon lieu. Il veut se bien allier. S'allier à une bonne famille, avec une bonne famille. Ces deux familles se sont alliées.
Il se dit spécialement, en termes d'Arts, de l'Action de combiner les métaux. Allier l'or avec l'argent. Ces deux métaux ne s'allient point, ne peuvent s'allier ensemble.
Le participe passé ALLIÉ, ÉE, s'emploie aussi adjectivement avec le sens de Qui est uni par une entente, un pacte politique ou par des liens résultant du mariage. Peuples alliés. Nations alliées. Ils étaient alliés entre eux par suite d'un second mariage.
Il s'emploie aussi comme nom. Intervention des alliés. L'armée des alliés. Les parents et alliés.
allier
allier
Allier, Il vient de Alligo, alligas.
S'allier et s'associer, Congerminare.
S'allier ensemble pour faire quelque chose, soit bonne ou mauvaise, Conspirare, Coire in foedus.
S'allier avec aucun, Accedere ad amicitiam alicuius, Venire in amicitiam alicuius, Affinitates cum aliquo iungere, Adiungere se alteri, Iungi foedere alicui.
Allier à soy une ville, Vrbem aliquam in societatem sibi adiungere.
Qu'on ne peut allier et joindre ensemble, Insociabilis.
Quand on s'allie et fait-on guerre ensemble, Socia arma.
Fort allié et grand amy, Pernecessarius.
Qui est allié de parenté à aucun, Iunctus alicui cognatione.
Qui est allié et confederé avec nous par une alliance publique, Publice socius.
Ville alliée au peuple Romain par plaisirs et services qu'elle a fait, Coniuncta officiis cum Popul. Rom. ciuitas.
Les arts sont alliez les uns avec les autres, Artes continentur cognatione quadam inter se.
Peuples alliez, Foederati populi.
Nations alliées, Deuinctae firma pace nationes, Foederatae nationes.
Nos alliez, Fratres nostri.
Les alliez du peuple Romain et compagnons, Socij populi Romani.
Les alliez et confederez d'un Prince, Foederati, non autem, confoederati, vide Spieglium in Lexico iuris.
Alliance ancienne, Connubium vetustum. Liu. lib. 23.
¶ Alliez et complices en quelque meffait, Conscij et affines criminis.
Parens et alliez, Necessarij et propinqui.
allier
ALLIER, v. act. [Ali-é, Suivant M. de Wailly, alier est toujours de 3 syll. en vers: il supôse donc qu'il n'est que de 2 syll. en prôse. Je crois qu'il se trompe, ou il s'est mal exprimé. S'il s'était contenté de dire qu'il n'a également que 3 syll. en vers dans le futur et le conditionel, j'allierai, j'allierais, qu'on prononce, alirai, alirais, il aurait mieux dit, ce me semble.] 1°. Mêler, incorporer, "allier l'or avec l'argent. = 2°. Joindre par mariage. Alors il ne s'emploie qu'avec le pron. pers. S'ALLIER à une bonne famille, avec une bonne famille. Vaugelas est du sentiment que s'allier à est plus élégant que s'allier avec. Cela peut être vrai du sens propre, mais au figuré, avec vaut mieux. Il faut alier le plaisir avec le devoir, la gloire avec la vertu. L'Acad. ne met point d'exemple de ce mot au figuré: c'est un oubli. = 3°. Il se dit comme alliance, de l'union et de la confédération entre les États; mais alors encôre il se dit ordinairement avec le pron. pers. s'allier, ou au passif; ces deux Princes se sont alliés. "Cette République est alliée de toutes les Puissances. L'Acad. met un exemple de l'actif. "C'est l'intérêt de leurs États qui allie ces deux Princes. Il n'est guère usité en ce mode.
allier
ALLIER, s. m. [Il n'est que de 2 syll. a-lié.] Sorte de filet à prendre des perdrix.
allier
allier (s')
allier
verbinden, legieren, mischen, vermischenconnect, join, ally, alloy, interconnect, liaise, combinelegeren, verbinden, aanelkaarvastmaken, mengen, aan elkaar vastmakenסגסג (פיעל), סִגְסֵגaloji, interligiösszekötcombinar, misturarkombinovatkombinerekombineraรวม (alje)verbe transitif