ban
ban
n.m.bans
n.m. pl.ban
(bɑ̃)nom masculin
exclure qqn de Les plus pauvres sont mis au ban de la société.
BAN
(ban) s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Parmi cele ost faites un ban crier [, Ronc. p. 66]Charles li rois fit faire et son ban et son cri [, Ronc. p. 191]À dan Randulf del Broc l'aveit ainz comandé, E encontre cels furent par ban tut assemblé [, Th. le mart. 137]Dunc comanda li reis, e fist par ban crier Qu'um laissast quitement lui e les suens aler [, ib. 46]Tut lur aveir aureit tresqu'à un sul denier Li reis ; car pur ço out cest ban fait nuncier, Que li clerc saint Thomas n'osouent repairier [, ib. 67]
- XIIIe s. Et me sires Loeys feist crier son ban que nus n'i fourfesit riens, sous la hart [, Chr. de Rains. 156]Et la mesenge li escrie : Renart, cist bans est tost brisiez De la pais que me disiez [, Ren. 1836]Vos feïstes le ban roial, Que jà mariage par mal N'osast nus fraindre ne brisier [, ib. 8277]Se li hons ne la feme ne savoit riens du mariage, ne par les bans qui furent fet en sainte Eglise, ne en autre maniere.... [BEAUMANOIR, XVIII, 7]Adont li sires doit fere crier trois bans [ID., LXIV, 11]
- XVe s. Messire Godefroy de Harecourt commanda que.... quand ceux de Caen ouïrent ce ban.... [FROISS., I, I, 272]Ils firent commander que on sonnast la ban-cloche, et que chacun s'allast armer [ID., I, I, 173]Avec le roy estoient les nobles du royaulme assemblez par maniere de arriere-ban [COMM., III, 3]Roye [ville] où il y avoit quinze cens francs archiers dedans et ung nombre d'hommes d'armes d'arriere-ban [ID., III, 10]
- XVIe s. Ces assemblées s'appelloyent ban ou heriban : qui selon aucuns signifie cri et arriere-cri [LANOUE, 227]Anciennement les baillifs et seneschaux avoyent la charge d'assembler et conduire les arriere bans [ID., 230]Il fit faire un band avec des cloches au lieu de tambours, que tous les prisonniers eussent à se rendre auprès du prince [D'AUB., Faen. IV, 9]À la charge que tous ceux qui ont suivi son parti seront r'appellez de ban [de l'exil] [ID., Hist. I, 46]Quelques capitaines prindrent leurs quaisses et leurs tambours, et firent un ban en ces termes [ID., ib. II, 377]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. ban ; espagn. et ital. bando ; bas-lat. bannum, de l'allemand. Le haut allemand bannan se présente aussitôt ; mais Diez remarque que bannan aurait donné, dans les langues romanes, banner, bannare, et non bannir, bandire, qu'il rattache au gothique bandvjan, banvjan, désigner, signifier ; mais il est obligé de supposer que le v du gothique manquait dans le dialecte allemand qui a fourni bannir. Notons que le gaélique a aussi bann, de sorte que le radical pourrait avoir subi une influence autre que celle de la forme germanique. Notons aussi que, à côté de bannire, à beaucoup près le plus fréquent, on trouve dans le bas-latin bannare, dans imbannare, dans bannalis, dans bannaria, bannarius. Il y a donc lieu de donner la préférence au haut allemand, admettant seulement un changement de conjugaison, comme dans bajulare qui a donné bailler et baillir.
ban
Battre un ban, le ban, Battre la caisse d'une certaine manière pour annoncer qu'il va être fait quelque proclamation ou quelque annonce.
Ban de vendange, Publication du jour où la vendange devait s'ouvrir. On disait de même Ban de fauchaison, ban de moisson.
Ban de mariage. Proclamation à l'église et publication par voie d'affiches à la porte de la mairie d'une promesse de mariage entre deux personnes. Le premier, le second ban. Publier des bans. La publication des bans. Dispenser des bans. Payer les bans.
Il signifiait aussi Convocation que le suzerain faisait de la noblesse pour le servir à la guerre, soit en personne, soit par un certain nombre de gens armés, dans la proportion du revenu et de la qualité de chaque fief.
Il s'est dit aussi, et plus ordinairement, du Corps même de la noblesse qui pouvait être ainsi convoqué. Dans cette acception, on ne l'emploie guère sans le rapprocher de l'expression Arrière-ban. Pour se tirer d'affaire il dut convoquer le ban et l'arrière-ban de ses amis. Le ban se rapportait aux fiefs et l'arrière- ban aux arrière-fiefs.
Le ban et l'arrière-ban s'est dit quelquefois de la Division en deux classes de la population virile d'un pays : l'une, composée des habitants les plus valides, prend les armes en certaines occasions; et l'autre, formée des plus âgés, ne se lève que dans les grands périls de l'État, pour seconder la première.
Fig. et fam., Convoquer le ban et l'arrière- ban, S'adresser à tous ceux dont on peut espérer du secours, quelque appui, pour le succès d'une affaire. Pour se tirer d'affaire, il dut convoquer le ban et l'arrière-ban de ses amis. Il signifie aussi Faire une convocation générale de certaines personnes. Il a réuni le ban et l'arrière-ban de ses relations.
Four à ban, moulin à ban, etc. Four, moulin, etc. à l'usage duquel un seigneur avait droit d'assujettir par proclamation ceux qui étaient dans l'étendue de sa seigneurie. On dit plus communément Four banal, moulin banal, etc.
Il signifiait aussi Exil imposé à quelqu'un par proclamation. Il a gardé ce sens dans Être en rupture de ban qui se dit d'un Individu placé sous la surveillance de la haute police et qui, étant dans l'obligation de rester dans la circonscription territoriale qui lui a été assignée comme résidence, revient dans les lieux où tout séjour lui a été interdit.
Mettre un prince au ban de l'Empire, dans l'ancienne Constitution germanique, Le déclarer déchu de ses dignités, droits et privilèges, et le proscrire. En 1706, l'électeur de Bavière fut mis au ban de l'Empire par la diète de Ratisbonne. On disait dans un sens analogue Mettre une ville au ban de l'Empire, au ban impérial.
Fig., Mettre quelqu'un au ban de l'opinion publique, Le déclarer, le proclamer indigne de toute considération.
ban
Ban, m. C'est cry publique à voix ou son de trompe, Proclamatio per praeconem. Il fit cryer un ban, en Oolin, L'Italien l'appelle aussi Bando. Et tant les criées faites des biens vaccans dans le fief d'aucun Seigneur que les publications faites au prone de l'Eglise d'un futur mariage sont par mesme raison appelées Bans, Denunciationes bonorum vacantium aut futuri coniugij. Ban aussi et arriere-ban signifie la convocation, assemblée et trouppe des nobles d'une Seneschaucée ou Bailliage tenans fiefs ou arriere-fiefs au dedans des enclaves desdits Seneschaucée ou Bailliage, Nobilium conuentus, Liu. lib. 23. Et ce selon ladite energie du mot ban, parce que telle Convocation et mandement se fait par cry publique et son de trompe en la ville capitale desdits Seneschaucée ou Bailliage, en laquelle au jour à eux assigné tant iceux feudataires et arriere-feudataires sont à haute voix appelez, et à tour de roolle par les noms et tiltres de leurs dits fiefs ou arriere-fiefs. Mais qui voudroit tirer ce mot Ban François, de cest autre Bann Allemant, qui signifie un Champ, ce ne seroit sans quelque couleur de raison: Car tout ainsi que Feudum et retrofeudum Latinizez, et fief et arriere- fief François viennent de Feld Allemant, qui aussi signifie un Champ; estant le fief un territoire, marche, ou contrée assignée à bailler par investiture au gendarme ou soldart à la charge de certain devoir, service, foy, hommage et recognoissance de subjection envers celuy qui a droit d'en faire investiture et assignation: par mesmes raisons de Bann Allemant qui aussi signifie Champ, peuvent venir Ban et arriere-ban François, d'autant que les sujets audit ban et arriere-ban sont ceux qui tiennent les territoires, marches, ou contrées par la ferme et aux champs, ainsi que dit est, A cause desquels tenemens ils sont obligez ausdits devoirs, service, foy, hommage et recognoissance de subjection envers ceux qui en ont fait l'octroy et investiture, ou envers ceux qui d'eux ont droit et cause. Suivant cette deduction, Four et moulin Banier, ou Bannier (selon l'orthographe dudit mot Allemant) qu'on dit aussi four, et moulin à ban ou bannal, sera entendu le four et moulin du Bann, c'est à dire du champ, territoire, marche ou contrée ainsi que dit est, baillé et assigné, duquel four et moulin le feudataire est tenu bailler sa declaration ou adveu, comme de membres appartenances et dependances de son Bann, c'est à dire de son fief, ayant droit à cause desdits four et moulins Banniers, ou Bannals, ou à ban, de contraindre ses sujets estagiers du bourg où ledit four est assis d'y venir fournier et cuyre leur pain, et acquiter le profit du fournage, et les estagiers coustumiers là demeurans dans la ban- lieuë dudit moulin d'y venir moudre leur bled. Lesquels feudataires au temps de la premiere institution et octroy des fiefs, avoient four et moulin Banniers, si la concession et octroy de leur fief le portoit par expres, et non ja par vertu de leur fief nuëment, mais depuis que les fiefs ont prins forme et regle de droit coustumier selon le degré de justice que le feudataire a en son fief et selon la coustume du païs, qui n'est pas la mesmes toutes pars, Il est fondé ou non fondé, d'avoir four ou moulin à Ban.
Appeler à ban et fiches, est appeler un absent à cry public et attache d'affiches aux lieux publiques, Absentes aut latitantes denunciationibus, edictis ac libellis euocare. B.
Rappeau de ban, Commeatus, remeatusque liber extorridatus codicillis regis.
Ban et arriere-ban, Euocatio et subeuocatio. B.
Crier le ban et arriere-ban, Euocationem et beneficiariorum militum conuentum in diem certam edicere. Liu. lib. 22. Nobilium qui fundos beneficiarios possident sublatis vacationibus edicere.
Qui mene le ban, Praefectus euocatorum, ex Cic.
ban
BAN, s. m. 1°. Mandement fait à cri public, pour ordoner ou défendre quelque chôse. = 2°. Proclamation qui se fait dans l'Eglise, pour avertir qu'il y a promesse de mariage entre deux persones~. — (L'Acad. ajoute, ou que quelqu' un va être promu aux Ordres sacrés. Ce n'est qu'une publication du titre Clérical. Il est peu d'endroits où on lui done le nom de ban.) Publier des bans, obtenir dispense de deux bans, de tous les bans. Acheter des bans, c. à. d. la dispense des bans. On dit vulgairement, jeter, pour publier des bans. "On veut jeter des bans, avant que les articles soient présentés. Jamais il ne s'est vu tant de charrettes devant les boeufs. SÉV.
3°. Assemblée de la Noblesse, lorsqu'elle est convoquée par le Prince, pour le servir à la guerre. On dit ordinairement, ban et arrière-ban.
4°. Exil, bannissement. "Il lui a été ordonné de garder son ban. — Mettre un Membre, un Vassal de l'Empire au ban de l'Empire; le déclarer déchu de ses dignités, de ses droits, le proscrire.
Four à ban, moulin à ban. On dit plus comunément, banal.