douceur

douceur

n.f.
1. Qualité de ce qui est doux, agréable aux sens, de ce qui procure du plaisir : La douceur d'une peau finesse, velouté ; rugosité moelleux, suavité
2. Qualité de ce qui n'est pas extrême, brusque ou discontinu : La douceur des températures clémence ; rigueur, rudesse brusquerie
3. Caractère, comportement doux, affectueux : Il lui parle avec douceur gentillesse, tendresse ; brutalité, rudesse
En douceur,
sans brusquerie, sans brutalité ; doucement : L'avion s'est posé en douceur. Elle lui a annoncé la nouvelle en douceur.

douceurs

n.f. pl.
1. Friandises.
2. Paroles aimables ; gentillesses : Dire des douceurs à une femme galanteries
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

DOUCEUR

(dou-seur) s. f.
Qualité de ce qui est doux. Ce fruit a de la douceur. La douceur d'un parfum. La douceur de son chant. La douceur de la peau. Au plur. Des choses douces au goût.
Acceptez cependant quelque peu de douceurs, Fort propres en ces lieux à conforter les cœurs ; Les sèches sont dessous, celles-ci sont liquides [CORN., Suite du Ment. II, 6]
Merveille qui m'as enchanté Par tes douceurs et tes pistoles, Sache un peu mieux les partager ; Et, si tu veux nous obliger à dépeindre aux races futures L'éclat de tes faits inouïs, Garde pour toi les confitures, Et nous accable de louis [CORN., Suite du Ment. III, 2]
Mille bonbons, mille exquises douceurs Chargeaient toujours les poches de nos sœurs [GRESSET, Ver-Vert.]
S. f. plur. Les parties d'une gravure les plus délicates, les moins chargées de tailles, et les plus éclairées. Fig.
Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs Relevaient de ses yeux les timides douceurs [RAC., Brit. II, 2]
Se dit de la température et des climats qui n'ont rien d'excessif en froid ou en chaud. La douceur de la température.
Je songeais à la Touraine où j'avais déjà été et qui me plaisait beaucoup, tant pour la douceur du climat que pour celle des habitants [J. J. ROUSS., Confess. X]
Qualité morale répondant à la qualité physique de douceur. Avoir de la douceur. Un air de douceur. Prendre quelqu'un par la douceur.
Rome sait observer tout ce qu'elle a promis, Et traite avec douceur tous ceux qu'elle a soumis [MAIR., Mort d'Asdrubal, III, 5]
J'essaierai tour à tour la force et la douceur [RAC., Brit. III, 5]
Dieu, notre Dieu sans doute a versé dans son cœur Cet esprit de douceur [ID., Esther, II, 9]
Il affecte pour vous une fausse douceur [ID., Athal. I, 1]
Et la douceur peut tout sur notre volonté [VOLT., Alz. IV, 1]
La modeste douceur Donne un prix aux vertus et sied à la valeur [ID., Tancr. I, 2]
Le voilà [le roi de Prusse] ce savant que la gloire environne, Qui préside aux combats, qui commande à Bellone, Qui, du fier Charles Douze égalant le grand cœur, Le surpasse en prudence, en esprit, en douceur [ID., Épître LII]
Douceur de cœur, amour pour une femme.
Il se rend complaisant à tout ce qu'elle dit, Et pourrait bien avoir douceur de cœur pour elle [MOL., Tart. III, 1]
Modération, mesure.
J'aime qu'avec douceur nous nous montrions sages [MOL., Tart. IV, 3]
Ce qui flatte l'âme comme les substances douces flattent le goût. Ceux qui jouissent de toutes les douceurs de la vie.
Joignons à la douceur de venger nos parents.... [CORN., Cinna, I, 2]
Quand l'homme se possède, et que les créatures N'ont aucunes douceurs qui puissent l'arrêter [ID., Imit. I, 25]
Saintes douceurs du ciel, adorables idées [ID., Poly. IV, 2]
Si vous pouviez comprendre et le peu qu'est la vie, Et de quelles douceurs cette mort est suivie ! [ID., ib. IV, 3]
Ils se sont privés.... Des charmantes douceurs d'élever votre enfance [ID., Nicom. I, 2]
.... Vous seul refusez les douceurs de la paix [ID., Sertor. IV, 3]
Et ce sont des douceurs exquises que des louanges éclairées [MOL., Bourg. gent. I, 1]
Le plaisir d'aimer, sans l'oser dire, a des peines, mais il a aussi ses douceurs [PASC., de l'Amour.]
Soit que l'impossibitité dont parle saint Paul veuille dire qu'en effet il n'y a plus de retour à ces premières douceurs qu'a goûtées une âme innocente, quand elle y a renoncé avec connaissance [BOSSUET, Anne. de Gonz.]
Les douceurs du monde nous sont interdites, et nous nous privons des douceurs de la religion [BOURD., Exhort. sur l'observ. des règles, t. I, p. 218]
Ah ! si le seul amour qu'il eut pour sa patrie Le rendit insensible aux douceurs de la vie.... [RAC., Thébaïde, III, 4]
[Que] J'aille vanter partout la douceur de ses fers [ID., Alex. III, 2]
S'il [l'amour] a quelque douceur, n'osez-vous l'essayer ? [ID., Phèdre, I, 1]
Le cœur peut se tromper, l'amour et ses douceurs Pourront coûter, Palmyre, et du sang et des pleurs [VOLT., Fanat. III, 3]
J'oublierai dans la douceur de leur société [de mes amis] la sottise que j'ai faite ce matin [ID., Memnon.]
La douceur de te voir ne m'est donc point ravie [ID., Tancr. II, 7]
[La santé] Bien sans qui tous les biens n'offrent point de douceurs [A. CHÉN., Élég. VI]
La vie eut bien pour moi de volages douceurs ; Je les goûtais à peine, et voilà que je meurs [ID., ib. VII]
Livre-toi sans alarme aux douceurs du repos [LEMERC., Agamemn. V, 1]
Ils [ces bois] n'auront point, mon fils, de lieu trop solitaire Pour protéger des jours dont je sens la douceur [C. DELAV., Paria, III, 4]
Dédommagement. Cela lui a valu quelque douceur.
Cette conduite lui a attiré mille petites douceurs [SÉV., 452]
Elle en tomba d'accord, promit quelques douceurs [LA FONT., Fiancée.]
Petit profit qu'on donne à quelqu'un pour reconnaître sa peine. Faites cela, il y aura quelque petite douceur pour vous.
Au plur. et rarement au singulier, paroles flatteuses. C'est une douceur qu'on vous dit en passant.
Je lui ai dit toutes vos douceurs là-dessus [SÉV., 31]
Elle me prie de vous dire mille douceurs de sa part [ID., 68]
Je ne veux dire aucune douceur à M. de Grignan [ID., 611]
Ironiquement. Injures.
Il [l'abbé Cotin] achevait de lire ses vers ; Ménage entra ; Mademoiselle les fit voir à Ménage, sans lui en nommer l'auteur ; Ménage les trouva ce qu'effectivement ils étaient, détestables ; là-dessus nos deux poëtes se dirent à peu près l'un à l'autre les douceurs que Molière a si agréablement rimées [D'OLIVET, Hist. de l'Acad. t. II, p. 190, dans POUGENS]
Propos galants adressés par les hommes aux femmes.
Nous les gâtons par nos douceurs [MOL., Princ. d'Él. III, 2]
Et goûter le plaisir de m'ouïr dire des douceurs [ID., G. Dandin, II, 4]
Il lui conte des douceurs [ID., Fourber. I, 6]
Et d'aller, à l'abri d'une perruque blonde, De ses fades douceurs fatiguer tout le monde [BOILEAU, Sat. IV]
En douceur, loc. adv. Avec douceur, en bien-être.
Où l'on puisse en douceur couler quelque moment [CORN., Ment. I, 1]
Peu à peu.
Mais je suis pris ailleurs ; près d'un objet vainqueur Je fais à petit bruit mon chemin en douceur [REGNARD, Distrait, II, 7]
Terme de métier. Par une gradation insensible. Amincir une planche en douceur. Terme de marine. Filer en douceur, amener en douceur, filer sans secousse un cordage tendu. Avec modération, ménagement, sans éclat.
De prévenir l'éclat où ce coup-ci m'expose, Et faire qu'en douceur passât toute la chose [MOL., le Dép. III, 3]
En faisant cette union [des ministres], Harcourt, qui tout en douceur donnait la loi, voulut que Mme des Ursins y fût comprise [SAINT-SIMON, 144, 99]
L'un fait beaucoup de bruit qui ne lui sert de guères ; L'autre en toute douceur laisse aller les affaires [MOL., Éc. des f. I, 1]
De manière à ne pas blesser. C'est un conseil que je lui ai donné en douceur. C'est une pilule un peu amère qu'il faut lui faire avaler en douceur. Prendre les choses en douceur, les accepter sans se formaliser de ce qu'elles peuvent avoir de désobligeant. Dans la douceur, même sens.
Je souhaite fort que les choses aillent dans la douceur [MOL., Festin, V, 3]
Les choses iront dans la douceur [ID., l'Av. V, 2]

PROVERBE

    Plus fait douceur que violence [LA FONT., Fabl. VI, 3]

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    Dame Dex peres, par la vostre dousor.... [, Ronc. p. 108]
    Au renouveau de la douçor d'esté [, Couci, XI]
    Ja de mon cuer n'istra [ne sortira] mais la semblance, Dont [ma dame] me conquist as mots pleins de douçor [, ib. XVI]
    J'ai tant de joie et j'ai tant de dousour, Que me partir n'en pourroie à nul jour [, ib. XVII]
    À la douçor du tens qui raverdoie Chantent oisel et florissent verger [, ib. XX]
    Tant requist nuit et jur la mere al creatur Qu'ele li tramesist santé de sa dolur, Qu'à lui vint une nuit la dame de dulcur [, Th. le mart. 94]
  • XIIIe s.
    Et moult leur prist grant pitié de la grant douceur qu'il virent au duc [VILLEH., XLI]
    Chascuns lui porte honor, douçor et compaignie [, Berte, LX]
  • XVe s.
    [Le comte de Flandre] requeroit par douceur que ces blancs chaperons fussent mis jus [FROISS., II, II, 53]
    Et estoit tout le pays pour le comte, excepté les quatre-mestiers dont aucunes douceurs venoient en la ville de Gand [ID., II, II, 148]
    Il faut avoir mauvaise beste par douceur [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 310]
  • XVIe s.
    Il n'y avoit doulceur aucune dont ilz se peussent sustenter avec le pain [AMYOT, Eum. 21]

ÉTYMOLOGIE

  • Picard, doucheur ; provenç. dolzor, doussor ; espagn. dulzor ; ital. dolciore ; du latin dulcorem, de dulcis, doux.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    DOUCEUR. Ajoutez :
    Au billard, de douceur, en poussant la bille avec ménagement.
    Vous n'avez pas votre égal au billard pour le bloc fumant et le carambolage de douceur [ALPH. KARR, les Guêpes, oct. 1842]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

douceur

DOUCEUR. n. f. Qualité de ce qui est doux; et aussi la Chose même qui a cette qualité. Il s'emploie au propre et au figuré. La douceur du sucre, du lait, du miel, d'un fruit. Douceur exquise. Douceur fade. La douceur de la peau. La douceur d'un parfum. La douceur de la voix. La douceur du style. La douceur du temps. La douceur du sommeil. Douceur d'esprit, de moeurs, de caractère, de langage, de manières. C'est la douceur même. Douceur affectée. La douceur des regards. Une physionomie pleine de douceur. C'est une grande douceur de vivre avec ses amis. La solitude a ses douceurs.

DOUCEURS, au pluriel, peut désigner aussi des Friandises propres à flatter le goût. Durant ma maladie, il m'apportait chaque jour des douceurs. Acheter des douceurs à un enfant.

Il se dit aussi des Choses morales qui flattent l'âme, l'esprit, comme les substances douces flattent le goût. Les douceurs de la fortune, du succès, de la renommée.

Il se prend plus particulièrement, et d'une manière absolue, pour Façon d'agir douce et éloignée de toute sorte de violence. Naturel enclin à la douceur. Employer la douceur. Traiter quelqu'un avec douceur. Gouverner les peuples avec douceur, avec un esprit de douceur. Prendre quelqu'un par la douceur. Prov., Plus fait douceur que violence.

Il se dit encore des Paroles aimables et particulièrement des Paroles galantes qu'un homme adresse à une femme pour tâcher de lui plaire, de s'en faire aimer. Conter, dire des douceurs à une femme. Prêter l'oreille aux douceurs des galants.

EN DOUCEUR, loc. adv. et fam. Doucement, lentement, avec ménagement, avec précaution. Quand vous soulèverez ce meuble, allez-y bien en douceur. Il cherche à traiter en douceur cette affaire difficile.

Prendre les choses en douceur, Ne point se formaliser de ce qu'il peut y avoir de désobligeant dans les procédés ou les discours d'autrui.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

douceur


DOUCEUR, s. f. [Dou-ceur.] Qualité de ce qui est doux. Il se dit au propre et au figuré, dans la plupart des sens de doux. "Douceur du sucre, du lait. Douceur de la voix, de l'haleine. Douceur des regards, du visage. Goûter la douceur de la vie, du commandement, de commander. etc. Gouverner les peuples avec douceur.
   Au pluriel, il ne s'emploie qu'au figuré. "Les douceurs de la société. La solitude a ses douceurs. — Conter, dire des douceurs à une femme, lui dire des chôses flateuses et galantes, comme si l'on était amoureux d'elle. — Mde de Sévigné le dit de femme à femme. "J'ai dit à Mde de Coulanges toutes vos douceurs.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

douceur

nom féminin douceur
1.  Qualité de ce qui est agréable aux sens.
3.  Petite friandise.
4.  Caractère de ce qui n'est pas excessif.
ardeur, dureté, force, rigueur, sécheresse -littéraire: inclémence.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

douceur

softness, sweetness, blandness, gentleness, meekness, mellowness, mildnessמגד (ז), מותק (ז), ממתק (ז), מתיקה (נ), מתיקות (נ), מתק (ז), רוך (ז), רכות (נ), מְתִיקוּת, מֶתֶק, מֹתֶק, רֹךְ, רַכּוּתmildheid, zachtheid, zoetheid, genot, heerlijkheid, kalmte, rust, vriendelijkheid, liefelijkheid, molligheidSanftmut, Süße, Zärtlichkeitternuradolcezzaсладостsladkostsødme단맛sötma (dusœʀ)
nom féminin
1. sensation agréable la douceur d'un tissu la douceur d'une musique
fait pour un climat de ne pas être froid
2. gentillesse agir avec douceur
3. sans choc atterrir en douceur
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

douceur

[dusœʀ]
nf
[surface, couleur, son] → softness; [matière, soie] → softness, smoothness
Cette crème maintient la douceur de votre peau → This cream keeps your skin soft.
[aliment, friandise] → sweetness
[climat, air] → mildness
[personne, son attitude] → gentleness
parler avec douceur → to speak gently
(autres locutions) en douceur [réveiller, prendre] → gently; [démarrer, atterrir] → smoothly
L'avion a atterri en douceur → The plane made a smooth landing. douceurs
nfpl (= friandises) → sweets (Grande-Bretagne), candy sg (USA)
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005