mentir

(Mot repris de ment)

mentir

v.i. [ lat. mentiri, de mens, mentis, esprit ]
1. Donner pour vrai ce que l'on sait être faux ou nier ce que l'on sait être vrai : Vous nous avez menti sur les bénéfices réalisés mystifier, tromper il a l'habitude de mentir ; fabuler
2. Tromper par de fausses apparences : Les tests A.D.N. ne mentent pas.
Sans mentir,
à dire vrai ; sans exagérer : Sans mentir, ils étaient bien une centaine.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

mentir


Participe passé: menti
Gérondif: mentant

Indicatif présent
je mens
tu mens
il/elle ment
nous mentons
vous mentez
ils/elles mentent
Passé simple
je mentis
tu mentis
il/elle mentit
nous mentîmes
vous mentîtes
ils/elles mentirent
Imparfait
je mentais
tu mentais
il/elle mentait
nous mentions
vous mentiez
ils/elles mentaient
Futur
je mentirai
tu mentiras
il/elle mentira
nous mentirons
vous mentirez
ils/elles mentiront
Conditionnel présent
je mentirais
tu mentirais
il/elle mentirait
nous mentirions
vous mentiriez
ils/elles mentiraient
Subjonctif imparfait
je mentisse
tu mentisses
il/elle mentît
nous mentissions
vous mentissiez
ils/elles mentissent
Subjonctif présent
je mente
tu mentes
il/elle mente
nous mentions
vous mentiez
ils/elles mentent
Impératif
mens (tu)
mentons (nous)
mentez (vous)
Plus-que-parfait
j'avais menti
tu avais menti
il/elle avait menti
nous avions menti
vous aviez menti
ils/elles avaient menti
Futur antérieur
j'aurai menti
tu auras menti
il/elle aura menti
nous aurons menti
vous aurez menti
ils/elles auront menti
Passé composé
j'ai menti
tu as menti
il/elle a menti
nous avons menti
vous avez menti
ils/elles ont menti
Conditionnel passé
j'aurais menti
tu aurais menti
il/elle aurait menti
nous aurions menti
vous auriez menti
ils/elles auraient menti
Passé antérieur
j'eus menti
tu eus menti
il/elle eut menti
nous eûmes menti
vous eûtes menti
ils/elles eurent menti
Subjonctif passé
j'aie menti
tu aies menti
il/elle ait menti
nous ayons menti
vous ayez menti
ils/elles aient menti
Subjonctif plus-que-parfait
j'eusse menti
tu eusses menti
il/elle eût menti
nous eussions menti
vous eussiez menti
ils/elles eussent menti
Collins French Verb Tables © HarperCollins Publishers 2011

MENTIR1

(man-tir) , je mens, tu mens, il ment, nous mentons, vous mentez, ils mentent ; je mentais ; je mentis ; je mentirai ; je mentirais ; mens, qu'il mente, mentons, mentez, qu'ils mentent ; que je mente, que nous mentions ; que je mentisse ; mentant, menti v. n.
Dire un mensonge.
Il faut bonne mémoire après qu'on a menti [CORN., le Ment. IV, 5]
La première [mère devant Salomon] répliquait : vous mentez ; car c'est mon fils qui est vivant, et le vôtre est mort [SACI, Bible, Rois, III, III, 22]
Quoique les personnes n'aient point d'intérêt à ce qu'elles disent, il ne faut pas conclure de là absolument qu'elles ne mentent point ; car il y a des gens qui mentent simplement pour mentir [PASC., Pens. VI, 29, édit. HAVET.]
Ce tombeau s'ouvrirait, ces ossements se rejoindraient et se ranimeraient pour me dire : pourquoi viens-tu mentir pour moi qui ne mentis jamais pour personne ? [FLÉCH., Duc de Mont.]
C'est alors qu'on trouva, pour sortir d'embarras, L'art de mentir tout haut en disant vrai tout bas [BOILEAU, Sat. XI]
Cela ressemble à Arlequin qui se dit curé de Domfront ; et, quand le juge lui fait voir qu'il a menti : monsieur, dit-il, je croyais l'être [VOLT., Philos. Bible expl. Machab. VIII]
D'un bout du monde à l'autre on ment et l'on mentit ; Nos neveux mentiront comme ont fait nos ancêtres [ID., Filles de Minée.]
Ne sais-tu pas que ceux qui mentent sans esprit, ainsi que ceux qui mentent avec esprit, n'entreront jamais dans le royaume des cieux ? [ID., Lett. Albergati, 23 déc. 1760]
La satire ment sur les gens de lettres pendant leur vie, et l'éloge ment après leur mort [ID., Lett. Bordes, 10 janv. 1769]
Il n'enrage pas pour mentir, se dit d'un homme qui ment habituellement. Sans mentir, à ne point mentir, il ne faut point mentir, en vérité, à dire vrai.
Et sans mentir, pour voir encore un homme pareil à vous, il est besoin que toute la nature travaille [BALZ., liv. I, lett. 5]
Sans mentir, vous auriez tort de vous faire turc ; car je vous assure que vous avez beaucoup d'amis dans la chrétienté [VOIT., Lett. 124]
Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois [LA FONT., Fabl. I, 2]
....La persécution qui se prépare non-seulement contre les personnes (ce serait peu), mais contre la vérité ; sans mentir, Dieu est bien abandonné [PASC., Lett. à Mlle de Roannez, 5]
Non ; mais je viens tremblante, à ne vous point mentir.... [RAC., Phèdre, IV, 6]
Il ne faut point mentir, ma juste impatience Vous accusait déjà de quelque négligence [ID., Bérén. I, 4]
Mentir à Dieu, mentir au Saint-Esprit, phrases tirées de l'Écriture.
J'avoue qu'il est rare de trouver de ces âmes noires et maudites de Dieu, qui, de propos délibéré, viennent mentir au Saint-Esprit [MASS., Carême, Confess.]
Je ne mentirai point au Dieu de vérité [M. J. CHÉN., Fénelon, I, 2]
Il en a menti, c'est-à-dire il a menti sur la chose dont il s'agit.
Ils se servent comme ils doivent du mentiris impudentissime, c'est-à-dire que vous en avez menti, mon révérend père [PASC., Lett. de Nicole au père Annat.]
.... Vous en avez menti, Reprend le campagnard, et, sans plus de langage, Lui jette pour défi son assiette au visage [BOILEAU, Sat. III]
Ceux qui vous l'ont dit en ont menti [HAMILT., Gramm. 4]
Pour rendre le démenti plus offensant, on disait : Il en a menti par la gorge.
Charles-Quint et François Ier se défièrent, s'envoyèrent des cartels, se dirent qu'ils avaient menti par la gorge, et ne se battirent point [VOLT., Mœurs, 99]
À n'en point mentir, pour n'en point mentir, pour dire la vérité.
Mais, à n'en point mentir, il serait des moments Où je pourrais entrer en d'autres sentiments [MOL., D. Garc. I, 5]
Et, pour n'en point mentir, n'êtes-vous pas méchante De vous plaire à me dire une chose affligeante ? [ID., Tart. II, 4]
Cet en ne se met qu'avec les temps composés et avec l'infinitif ; encore avec l'infinitif il tombe en désuétude.
Vous avez fait mentir le proverbe, le mot, se dit à celui qui a fait une chose improbable selon les opinions reçues.
Celle-ci donc ne fit mentir le mot [LA FONT., Fér.]
Faire mentir quelqu'un, prouver qu'il s'est trompé dans son jugement.
Je me fais un honneur de faire mentir M. de la Trousse, et je crains quelquefois de ne pas y réussir [SÉV., 395]
Se mentir à soi-même, se persuader à soi-même une chose qu'on sait être fausse. Se mentir réciproquement, se dire des mensonges les uns aux autres. Ils se sont menti réciproquement. Elles se sont toujours menti.
Activement, dans le style élevé, figurer faussement, représenter faussement.
De même qu'avant lui une érudition servile avait mal interprété les vieux monuments de notre histoire pour leur faire mentir la servitude, ainsi souvent Mably leur fait mentir la liberté [VILLEMAIN, Tabl. de la littér. du XVIIIe s. 1re part. 17e leçon]

PROVERBES

  • On sait mentir sans parler, c'est-à-dire on peut vouloir induire en erreur par sa contenance, par ses gestes.
  • A beau mentir qui vient de loin, c'est-à-dire celui qui vient de loin, dît-il des mensonges, ne peut être convaincu de fausseté.
  • Peut-être garde les gens de mentir, c'est-à-dire dans le discours peut-être est un correctif qui diminue la portée des affirmations.
  • Amplifier n'est pas mentir.
  • Bon sang ne peut mentir, une personne bien née ne dégénère pas.

REMARQUE

  • Mens-je ? ne se dit pas ; on tourne par : est-ce que je mens ?

HISTORIQUE

  • XIe s.
    Cuivert [misérables] paien, vus i avez mentit [, Ch. de Rol. XCIII]
  • XIIe s.
    Il menti de tot ce que il avoit promis [, Machab. I, 11]
    La bele, des nompers la flour, Ne faites vostre pris mentir, Par trop merci contre-tenir [CHRESTIEN DE TROYES, poésies mss avant 1300, t. III, p. 1265, dans LACURNE]
    Dix mil paiens et plus, se je ne ment [, Ronc. 95]
    De tout se ment [il ment en tout], bien le poez prover [, ib. 186]
    Il boissa [trompa] le roi Charle et sa foi lui mentit [, ib. 192]
    Et sachiez bien, se biaus servirs ne ment, Que touz les biens qu'on puet [peut] avoir d'amer, Aura mes cuers [mon cœur] qui adès [toujours] s'i atent [, Couci, XII]
    Tant [elle] est belle à regarder, Que nulz n'en porroit mentir [exagérer] [, ib. p. 123]
  • XIIIe s.
    Que qu'il se plaint et il se blasme, Li cuers li ment, et il se pasme, Et la parole a jà perdue, Narcisse [, ms. de St-Germain, f° 130, dans LACURNE]
    Ensi furent ilec par deux jors, et puis leur menti de quanque il lor avoit en covenant [en promesse] [VILLEH., CLIII]
    Mais dites verité, n'i ait de riens menti [, Berte, CXVIII]
  • XIVe s.
    ....Ce seroit Vices très grief et grans d'avoir dit janglerie ; Quar d'armes et d'amours mentir ne doit on mie [, Girart de Ross. Prol]
  • XVe s.
    Il nous vaut trop mieux à mentir notre serment envers le duc d'Anjou que devers le roi d'Angleterre [FROISS., II, II, 8]
  • XVIe s.
    Premierement ils mentent de cela : car il n'est dit nulle part que nostre Seigneur ait commandé cela à ses disciples [CALV., Instit. 189]
    Nous disons que vous avez menty par la gorge, et qu'autant que vous le dirés, vous mentirés [, Gage de bat. de François 1er et de Charles Quint, f° 80, dans LACURNE]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç et esp. mentir ; ital. mentire ; du lat. mentiri, de mens, esprit, imagination, parce que mentir c'est imaginer. Si le verbe est irrégulier au présent, cela tient à la place de l'accent dans méntior ; ainsi accentué, mentior a donné je ments, et le reste s'en est suivi.

MENTIR2

(man-tir) s. m.
L'habitude de mentir.

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Le mentir est un maudit vice [MONT., I, 36]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

mentir

MENTIR. v. intr. Dire, affirmer pour vrai ce qu'on sait être faux. La loi de Dieu défend de mentir. Ne le croyez pas, il ment, il ne fait que mentir. Il ment impudemment, effrontément. Ne pas mentir d'un mot, d'un seul mot. Mentir à sa conscience.

Par extension, Sa physionomie ment, ne ment pas, se dit d'une Personne dont le visage déguise ou annonce le caractère.

Il en a menti, Il a menti sur la chose dont il s'agit. Pour rendre cette expression plus forte, on disait Il en a menti par sa gorge, par la gorge.

Mentir à son passé, Donner un démenti à sa conduite passée.

Sans mentir, à ne point mentir, En vérité, à dire vrai. Sans mentir, c'est un méchant homme.

Faire mentir le proverbe, Faire une chose qui est contraire à l'opinion établie par quelque adage très répandu.

Prov., À beau mentir qui vient de loin, Un homme qui vient d'un pays éloigné peut facilement en imposer.

Prov. et fig., Bon sang ne peut mentir, Les personnes nées d'honnêtes parents ne dégénèrent point.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

mentir

Mentir, Dicere falsum, Dicere mendacium, Mentiri, Ementiri, Sycophantari, Sycophantizare.

Mentir à son escient, Vanitatem orationis adhibere.

Ce n'est pas mon naturel de mentir, Non est mentiri meum.

On ne fait que mentir, Nullus mentiendi modus est.

Sans mentir, Non dicam dolo, Bona fide.

De peur qu'il ne semble que tu ayes menti, Ne tu videaris mentitus.

Il a menti de ceci, Mendax huius rei est, Mentitus est.

Il nous mentira bien tantost, Fabulam incoeptat, B. ex Terentio.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

mentir


MENTIR, voy. MENTEUR.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

mentir

verbe mentir
Dissimuler la vérité.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

mentir

lügen, belügen, flunkernlie, tell a lieliegen, bedriegen, liggenכיזב (פיעל), כיחש (פיעל), שיקר (פיעל), כִּזֵּב, שִׁקֵּרmentirlyve, liggemensogimentir, tumbarsevalehdellahazudikljúgamentire, millantarelyvementir, faltar à verdade, deitarлгать, врать, брехатьljugayalan, yalan söylemekψεύδομαιيَسْتَلقِيležetležati嘘をつく눕다okłamaćโกหกnằm dài (mɑ̃tiʀ)
verbe intransitif
ne pas dire la vérité mentir à qqn
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

mentir

[mɑ̃tiʀ] vi → to lie
Tu mens! → You're lying!
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005