moi
1. moi
pron. pers. [ lat. me ]2. moi
n.m. inv. [ de 1. moi ]MOI
(moi) , pronom singulier de la première personne et des deux genres, dont la destination principale est de servir de régime, mais que l'usage emploie comme sujet quand on a besoin d'une forme qui ne soit pas enclitique, comme le sont je et me ; nous en est le pluriel.REMARQUE
- 1. Quand le verbe est suivi de y, moi se met après y (avec des tirets). Attendez-y-moi. Menez-y-moi. Vous allez dans votre voiture, donnez-y-moi une place. Ces constructions sont données par le Dictionnaire de l'Académie, qui dit dans un endroit qu'elles sont bizarres, et, dans un autre, ne leur inflige aucun blâme. Des grammairiens veulent qu'on dise : attendez-m'y, menez-m'y, comme on dit : tirez-m'en.
- 2. Quand le verbe est suivi de en, moi ne s'emploie plus, c'est me : Donnez-m'en. Voilà l'embarras ; tirez-m'en.
- 3. Quand le verbe à l'impératif est accompagné d'une négation, le pronom régime est me, et non pas moi. Ne m'en parlez pas, et non, n'en parlez pas à moi ; ou du moins cette dernière tournure aurait un sens différent ; voy. ci-dessus le n° 5.
- 4. Dans l'ancien français, moi n'était jamais employé comme sujet, et l'on disait : je qui vous parle, et non, comme aujourd'hui, moi qui vous parle. On voit la transition se faire au XVIe siècle. Tandis que Montaigne emploie moi comme nous faisons, Rabelais se sert de je : Voulant donc (je, votre humble esclave) accroistre vos passe-temps, Pant. II, Prol. ; et Calvin : Ce ne suis-je pas qui en suis cause, Inst. 146 ; et Marot : Je qui avois ferme entente et attente D'estre en sepulchre honorable estendu, Suis tout debout à Montfaulcon pendu, I, 394. Même au XVIIe siècle, Scarron commence son Virgile travesti par ce vers : Je qui chantai jadis Typhon.
- 5. Dans l'ancienne langue, je n'était pas ou du moins pouvait ne pas être enclitique. Mais, quand il le devint constamment, alors la nouvelle langue usa de moi pour sujet, en place de je. Par le même principe, toutes les fois qu'on a besoin d'une forme qui ne soit pas enclitique, on met moi et non pas me. Me reprend son emploi quand on a besoin d'une forme enclitique.
HISTORIQUE
- IXe s. In o quid [pourvu que] il mi altresi fazet [m'en fasse autant] [, Serment]
- XIe s. Si me direz à Charlemagne rei, Qu'il ait merci de mei [, Ch. de Rol. VI]
- XIIe s. S'irons tornoier, moi et vos [, Chev. au lyon, V. 2501]Jamais crerez [croirez] bricon, moi ne autrui [, Ronc. 11]Porprenez moi ces puis [monts] et ces lariz [champs] [, ib. 57]Moi ai perdu et trestote ma gent [, ib. 124]Baron, amenez moi mon felon boisseor [traître] [, ib.]p. 198. Par tantes fois [j'] ai esté assailliz, Que je n'ai mais pooir de moi defendre. [, Couci, V]Ensemble convient remanoir Moi et amour par estouvoir [par devoir] [, ib. XVIII]
- XIIIe s. Tant que la vraie histoire [j'] emportai avec mi [, Berte, I]Sire, dist-elle, adieu ! saluez moi mon frere [, ib. IV]Moi ne chaut qu'on en fasse, mais qu'ele soit tuée [, ib. XVI]La moy place [la place de moi] il prist delez la place le conte d'Eu, pource que il savoit que le conte d'Eu amoit ma compaignie [JOINV., 278]Quant ge voi que losengeor, Et traïtor, et envieus Sunt de moi nuire curieus [, la Rose, 4056]
- XVIe s. Reveille-moi, belle ; Mon cœur est tout endormy, Reveille le my [MAROT, I, 197]Ce suis-je moi qui suis, et n'y a autre Dieu que moy [CALVIN, Instit. 92]La seule mort a causé ma tristesse, La seule mort y pourra mettre cesse, Ne m'empeschant plus longuement de suivre Cet autre moy, pour qui j'aimois à vivre [DESPORTES, Épitaphe, Diane, Complainte.]Ce seroit cesser d'estre moy, Que de cesser d'aimer ma dame [ID., Amours d'Hippolyte, XXII, chanson.]Las ! que puis-je avoir fait, o moy, pauvre insensé, Qu'Amour de plus en plus mes douleurs renouvelle ? [ID., ib. XXIII]Laisse moy l'astrologie divinatrice et l'art de Lullius, comme abuz et vanitez [RABEL., Pant. II, 8]Moy qui ay.... [MONT., I, 16]Moy, selon leur licence et impunité, admire de les voir.... [ID., I, 170]Ceuxlà se moquent de toi, Diogenes. Et je ne me sens pas mocqué, moy, respondit-il [AMYOT, Comm refréner la col. 30]
ÉTYMOLOGIE
- Pic. et wall. mi ; provenç. mi, mei ; espagn. portug. et ital. mi ; du lat. mihi ; allem. mich ; angl. me ; sanscr. ma. La forme ancienne est mei, mi, à côté de moi ; ce qui exclut l'accusatif latin me.
moi
MOI s'emploie comme sujet, à la place de Je : dans une proposition elliptique : Qui veut aller avec lui? Moi. Il est aussi fatigué que moi. Feriez-vous comme moi? dans une proposition dont le verbe est à l'infinitif : Moi, trahir le meilleur de mes amis! Faire une lâcheté, moi! dans une proposition participe : Moi parti, ils ont continué à délibérer. Comme sujet réel : Il n'y eut que moi de cet avis. Il s'emploie en outre comme sujet coordonné à un nom ou à un autre pronom : Mon avocat et moi sommes de cet avis. Son père, sa mère et moi, le lui avons défendu. Lui et moi l'avons ainsi décidé. Ni vous ni moi ne sommes contents de notre sort. Nous irons à la campagne lui ou moi.
Il s'emploie comme attribut : C'est moi.
Il s'emploie comme complément direct à la place de Me : dans une proposition elliptique : Qui a-t-on voulu désigner? Moi. On vous a désigné ainsi que moi; dans une proposition dont le verbe est accompagné de ne... que... (au sens de seulement) : Je ne plains que moi; après un verbe à l'impératif sans négation : Écoutez-moi. Récompensez-moi. Il s'emploie en outre comme complément direct coordonné à un nom ou à un autre pronom : Il a renvoyé son frère et moi. Il a mécontenté ses parents et moi. Il est venu nous voir mon frère et moi. Il viendra nous voir, vous et moi.
Il s'emploie comme complément indirect sans préposition après un verbe à l'impératif non accompagné d'une négation : Pardonnez- moi. Obéissez-moi. Rendez-moi compte. Dites- moi la vérité. Mais avec le mot en, on dit : Donnez-m'en. Rendez-m'en compte. Dites-m'en la cause.
Quelquefois, et dans le langage familier, Moi, complément indirect, s'emploie d'une manière explétive et marque seulement une insistance plus vive de la part de celui qui parle : Faites-moi taire ces gens-là? Prends- moi le bon parti.
MOI s'emploie comme complément indirect ou circonstanciel après une préposition : Vous servirez-vous de moi? Il a parlé de moi. Il tient cela de moi. Pense-t-on à moi? Ils auront besoin de moi. Ils auront affaire à moi. Cela vient de moi. Cela est à moi. Cela est pour moi. Je prends cela pour moi. Selon moi, vous avez raison. Vous serez remboursé par moi. Cela retombera sur moi. Tout est contre moi. Venez avec moi.
Il s'emploie de même avec une préposition comme complément du nom : C'est un homme à moi, un ami à moi, de l'argent à moi. De moi, après un nom de personne ou un pronom personnel également précédé de la préposition de, se met quelquefois pour Le mien, etc. C'est l'opinion de mon père et de moi que je vous exprime. C'est le sentiment de lui et de moi.
Il s'emploie aussi pour donner plus d'énergie à la phrase et pour mettre en relief la personne qui parle. Il peut ainsi s'ajouter à Je : Je dis, moi; je prétends, moi. Moi, je dis; moi, je prétends. Tu es tranquille; moi je suis inquiet. Moi, dont il déchire la réputation, je ne lui ai jamais rendu que des services. Moi, à qui il fait tant de mal, je cherche toutes les occasions de lui être utile. Moi, ne songeant à rien, je suis allé tout bonnement lui dire ce qui se passait.
Il peut de même s'ajouter à Me, soit comme complément direct, soit, précédé de à, comme complément indirect. Voudriez-vous me perdre; moi votre allié? Moi! vous me soupçonneriez de vous avoir trahi! Vous me feriez cela, à moi.
Il figure aussi dans certains tours particuliers, soit comme sujet, soit comme complément. C'est moi qui vous en réponds. Si c'était moi qui avais fait cela... C'est de moi qu'il s'agit! C'est à moi qu'il faudra vous adresser. C'est moi qu'il a pris à partie.
Il s'emploie avec la même valeur d'insistance dans les locutions quant à moi, pour moi : Vous en direz ce qu'il vous plaira; quant à moi, pour moi, je sais bien ce qui en est.
MOI, joint à un nom ou à un autre pronom, ne doit, d'après les convenances de notre politesse, être placé qu'en second : Vous et moi, un tel et moi; à moins que le nom auquel il est joint ne soit celui d'une personne qui lui doit le respect; ainsi un père dira : Moi et mon fils; un maître : Moi et mon domestique.
À part moi. Voyez PART.
À moi! Sorte d'exclamation, pour faire venir promptement quelqu'un auprès de soi ou pour appeler à l'aide. À moi! à moi! mes amis! À moi! au secours!
MOI se prend substantivement pour désigner l'Attachement de quelqu'un à ce qui lui est personnel. Le moi choque toujours l'amour- propre des autres.
Il se prend aussi, en termes de Philosophie, pour l'Individualité métaphysique d'une personne. Malgré le changement continuel de l'individu physique, le même moi subsiste toujours.
On dit par opposition le non-moi.
C'est un autre moi-même se dit de Quelqu'un que celui qui parle aime particulièrement et en qui il a une absolue confiance.
QUANT-À-MOI s'emploie parfois comme nom masculin dans la phrase suivante et autres semblables, où il signifie Air fier et réservé. Je me suis tenu sur mon quant-à-moi.
CHEZ-MOI s'emploie comme nom masculin pour désigner la Maison, l'intérieur de celui qui parle. J'aime mon chez-moi.
moi
MOI, pron. [Moa, monos.] Il n'est d'usage qu'au génitif et au datif; de moi, à moi. Au nominatif, on dit je; à l'acusat. me, et au datif aussi, quand il précède le verbe. "Il m'a doné; il m'est resté; il me fit présent. = 1°. Moi sert quelquefois pour le nominatif et pour l'acusatif, comme dans ces phrâses: nous sommes venus moi et mon frère: on nous a renvoyés moi et mon ami. (Voy. NOUS) Mais, hors de là, ce serait une faûte de se servir de moi; plus grande encôre de le joindre à je, et de dire, moi je ne veux pas; comme disent les enfans, à qui l'on répond, moi et je sont deux bêtes. — Cependant, quand moi est après le verbe, ou qu'il est joint à même, il peut acompagner je: "Je vous dis moi: "Moi-même je l'ai vu: "J'y veux aller moi-même. = Après la conjoncion et, il peut aussi être le sujet (nominatif) d'un membre de phrâse. "Votre pauvre frère m'écrit, et moi à lui. Sév. On sous-entend, je lui écris. Cette conjonction et fait que moi je n'est pas ridicule, comme il l'est ordinairement. "Ils sont partis; et moi je n'ai pu le faire. = Moi se met quelquefois même dans le discours familier, à la fin de la phrâse, quand on se défend de quelque chôse qu'on nous reproche, ou qu'on nous atribûe: "Vous prétendez donc que, etc. je ne prétends pas cela moi. J'aime à rire moi; et toutes ces mines alongées m'afligent. MARIN, Jul. — Dans ces ocasions, il peut aussi marcher à la tête. "Qui résistera à ce penchant, si l'on nous ôte le frein des moeurs? Moi, je n'ôte rien, dit Verglan; mais je veux que chacun puisse vivre à sa guise. Marm. = 2°. On a depuis long-tems agité la question, s'il faut dire: si c'était moi qui eusse fait, ou qui eût fait. La règle et Vaug. étaient pour le premier; l'usage et Th. Corn. paraissaient être pour le second. Il semble, à la vérité, qu'avec moi le verbe doit être à la première persone; mais l'usage ayant prévalu pour faire ce solécisme, il doit l'emporter sur la règle. On est acoutumé d'entendre dire, si c' était moi, qui l'eût fait; si c'étoit moi qui préchât, et non pas qui l'eusse fait, qui préchasse. Cette dernière manière choque par défaut d'habitude. — Cet usage n'est pas si général, et beaucoup de persones qui se piquent de bien parler disent: qui eusse fait, qui eusse dit. MARIN = 3°. Le génitif de moi n'est guère usité qu'acompagné d'un autre génitif: "C'est le sentiment de mon frère et de moi; d'elle comme de moi. L'avis de Mr. et de moi, est, etc.
Il peut, avec raison, implacable, irrité,
De l'Empire et de moi combler l'adversité.
Tibère par M. Fallet.
L'adversité de moi ne vaudrait rien en prôse; mais en vers, par l'inversion et l'association du substantif, de l' Empire, on y fait moins d'atention. = Hors de là, on se sert du pron. possessif, mon, ma, mes. On dit, ma maison, et non pas la maison de moi. Le logis d'un tel et le mien, et non pas de moi. Dans les phrâses mêmes, citées plus haut, le mien vaut mieux que de moi. "C' est le sentiment de mon frère et le mien, etc. = Les exceptions de cette règle sont les phrâses suivantes: pour l'amour de moi; à cause de moi, en dépit de moi, au dedans de moi, au devant de moi, etc. Ce serait mal parler que de dire, pour mon amour, pour ma caûse; à mon dedans, à mon devant, etc. = 4°. Outre me et à moi, il a un troisième datif, qui est moi; mais celui-ci suit toujours le verbe, au lieu que me le précède toujours. "Donez-moi; il me dona. De plus, ce moi n'a d'usage qu'à l'impératif: dites-moi, répondez-moi, etc. = À~ moi se met toujours aussi aprês le verbe: pensez à moi, adressez-vous à moi; ce livre est à moi. Il se met avec tous les modes et dans tous les tems. = Quand un verbe, qui régit le datif, est acompagné de la négative ne, et suivi d'un que, on se sert d'à moi, et non de me. Ainsi, quoiqu'on dise, cela me convient, il faut pourtant dire, cela ne convient qu'à moi. = Aprês les verbes réciproques, on met aussi à moi. "Il m'a adressé un paquet: il s'est adressé à moi. = 5°. Outre l'acusatif me, ce pronom a aussi moi; mais me se met toujours devant le verbe, et il s'étend à tous les modes et à tous les tems, excepté l'impératif: il m'aime, il m'a aimé, il m'aimera. Au contraire, moi suit toujours le verbe, ou immédiatement, quand ce verbe est à l'impératif: instruisez-moi; ou à la suite d'un aûtre substantif, lorsque le verbe est à un aûtre mode: "Il est venu me voir, mon frère et moi. — Il y a des ocasions où me se met après le verbe et se joint à l'impératif, comme quand on dit: acusez m'en, si vous l'osez; délivrez m'en, etc. = 5°. L'ablatif de ce pronom est entièrement semblable au génitif; mais au lieu que de moi est très-peu d'usage au second câs; il en a, au contraire, un très-grand au dernier. "Il tient cela de moi; il est éloigné de moi; il a eu soin de moi, etc. etc. Regn. = Ces règles sont comunes à tous les pronoms personels tu, il, elle, nous, vous ils, elles.
De moi, pour moi, quant à moi, adv. Le 1er était fort usité aûtrefois: Malherbe s'en sert souvent et Ménage le croyait plus propre à la Poésie; et pour moi à la prôse. Aujourd' hui, et depuis long-tems, de moi ne se dit plus, et l'on se sert toujours de pour moi, aussi bien dans les vers comme dans la prôse. Corneille l'a employé dans Cinna.
Pour moi, soit que le ciel me soit dur ou propice.
Voyez DE, Rem. * = Quant à moi a essuyé bien des condamnations de Vaugelas, du P. Bouhours, de Ménage, de Th. Corneille. Il n'avait pour lui que le Poète Chapelain, meilleur Gramairien que Poète. Cependant il s'est maintenu dans le discours familier. Pour moi est de tous les styles. = Se mettre sur son quant à moi, prendre un air fier, est du style critique et moqueur. = À~ moi! exclamation pour faire venir promptement quelqu'un auprès de soi. À~ moi, soldats! = De vous à moi, façon de parler, qui équivaut à celle-ci, je vous le dis en confiance. "De vous à moi, je ne crois pas que la chôse réussisse.
moi
ich, mich, mir, ickeme, I, to me, ego, selfmij, ik, aanme, aanmij, 'k, me, naarme, naarmij, ego, thuis, zelfאגו (ז), אנוכי (ת), אניaku, beta, gua, gue, hamba, sayaεγώ, μεyo, meego, io, me, miego, megإليَّměmigminämene私を나를mniemeмне, меня, мнойmigฉันbentôi我我 (mwa)pronom personnel
moi
[mwa]donne-le-moi → give it to me
donne-moi la main → give me your hand
Coucou, c'est moi! → Hello, it's me!
à moi → mine
Ce livre n'est pas à moi → This book isn't mine.
un ami à moi → a friend of mine
à moi! → help!, help me!
moi, je ... → Personally, I ...
Moi, je pense que tu as tort → Personally, I think you're wrong.
- Excusez-moi
- Laissez-moi descendre
- Laissez-moi passer, s'il vous plaît
- Attendez-moi
- C'est trop cher pour moi
- Le car est parti sans moi
- Laissez-moi tranquille !