o
o
[ o] n.m. inv.O1
s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. O est roons comme li mons [le monde] ; O est maniere d'arester, D'estanchier et de coi ester, Etde mal faire cesser rueve [demande] ; Lceste lettre bien le prueve, Senefiance de l'A B C [JUBINAL, t. II, p. 282]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. o ; grec, o et oméga.
O2
s. m.HISTORIQUE
- XVIe s. Que M. de Guyse se devoit saisir de sa personne [Henri III], et que de là en avant il ne serviroit plus que d'un 0 en chiffre [, Particularités concern. l'assass. du duc de Guyse, Châlons, 1589, p. 41]
ÉTYMOLOGIE
- O, zéro.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 2. O. - ÉTYM. Ajoutez : D'après M. Eman Martin, Courrier de Vaugelas, 1er juin 1875, p. 19, les paysans de la Beauce et du Perche disent encore aujourd'hui : c'est un o en chiffre ; et zéro ne se serait substitué à o que dans le commencement du XVIIIe siècle.
O3
prépositionHISTORIQUE
- XIe s. Que jel suivrai od mil de mes fedelz [, Ch. de Rol. VI]
- XIIe s. Guiteclins va par terre o sa grant baronie [, Sax. VII]
ÉTYMOLOGIE
- O est une altération des formes romanes, ob, od, ab, qui proviennent du latin apud, chez ; apud avait, dans la basse latinité, le sens de avec.
o
Ô, avec l'accent circonflexe, est une interjection qui sert à marquer diverses passions, divers mouvements de l'âme, etc. Ô temps! ô moeurs! Ô douleur! ô regret! Ô le malheureux d'avoir fait une si méchante action! Ô le plaisant homme de prétendre que...
Il marque aussi le vocatif, l'apostrophe. Ô mon fils! Ô mon Dieu!
Les O de Noël, Neuf antiennes qui commencent chacune par la particule latine O et que l'Église chante successivement dans les neuf jours qui précèdent Noël.
o
O Est l'une des cinq voyeles de l'alphabet. Est aussi interjection servant, ou à appeler, comme, O Pierre retourne, O Petre redi. Ou en cas dont l'on s'esmerveille, Admirantis. Et ce ou par loüange, comme, O le bon politique! O virum studiosum Reipublicae! O le juste Roy! O Regem iuris aequique amantem! Ou en vitupere et detestation. O le meschant homme! O scelestum hominem! Ou par vitupere indirect, qui est l'ironie, comme, O le bon galand! O frugi hominem! parlant d'un mauvais garnement. Car l'ironie oste, quant au sens, tout ce que les paroles attribuent à celuy de qui l'on parle. Ou est interjection de marque de douleur, comme, O moy infortuné! O me infelicem! Ou indicative de suffrage et approbation par exultation et liesse, comme, O qu'il avoit bien merité la mort! O quam merito capite mulctatus est! Ou indicative de souhait, comme, O que je voudrois estre fait Prevost des marchands de Paris! O quam me vellem Praetorem Praefectum mercatorum Parisiensium renuntiari! Ou simplement significative d'aise et contentement que l'on reçoit de quelque chose, comme, O que cela me plaist! O quam mihi ea res grata est! Mais en toutes ces variées significations, l'ecstase l'emporte laquelle s'estend en maintes passions de l'ame, toutes neantmoins ecstatiques, O a une autre signification toute diverse et peculiaire ce croy-je aux François, car il vaut autant que Avec ou Avecques, comme, Venez o moy, Veni mecum. Je m'en vay o vous, Tecum eo. Allez o luy, I cum illo. Laquelle façon de parler est peu frequentée, et en ont retenu l'usage les Secretaires du Roy, les Greffiers de Courts souveraines, et subalternes, et les Commissaires és lettres portans addresse pour exploicts aux huissiers, ou sergents, esquelles cette close est solennelle et ordinaire, O intimation, que à faute de, etc. C'est à dire avec intimation que tu feras aux parties que, etc. C'est à dire leur declarant par toy que à faute de, etc. voyez Intimation.
O moy homme perdu! O me perditum!
O la hardiesse de l'homme! O hominis audaciam!
O que c'est bien fait! O factum bene!
O que je voudroy, etc. Hui quam velim, etc.
O pleust à Dieu que, O vtinam.
O que la chose est bien advenuë autrement que je ne pensoy! O quam praeter spem euenit!
O que tu es venu à poinct, je te cerche, Hem opportune, teipsum quaerito.
O qu'il est abusé! Vt falsus animi est!
o
O, s. m. Un grand O, un petit o, un O majuscule. = C'est la quinzième lettre de l'Alphabet, et la quatrième des voyèles. = Dans la prononciation, il y a deux sortes d'o; l'un fermé et bref, l'aûtre ouvert et long; mais dans l'ortographe, il n'y a pas de caractère pour les distinguer. = Quand l'O comence le mot, il est fermé et bref, excepté dans ôs, ôser, ôsier, ôter, où il est ouvert et long, aussi bien que dans hôte quoique dans hotel et hotellerie il soit bref. = Pour faire bien conaître aux étrangers la prononciation de notre O, on peut citer aux Allemands leur mot bogen, aux Anglais so, aux Italiens morire, aux Espagnols, obrar. = Les Allemands donent à l'ô, marqué d'un accent circonflexe, le son d'un e féminin (ou muet); mais cet accent ne sert, en français, qu'à rendre l'o plus long (L. T.) et plus ouvert. = * Autrefois on prononçait l'o en ou dans beaucoup de mots: on disait Roume, houme, lioune, arrouser, choûse, coûte, froumage, maletoute, pouteaux, etc. au lieu de Rome, homme, lione, arroser, chôse, côte, fromage, maltote, poteaux, etc.
ô
Ô, Interjection. Elle sert devant le vocatif, et dans les exclamations. Ô siècle pervers! ô fausse sagesse! ô Philosophie impûre et ténébreûse! "Ô tems! ô moeurs! ô mon Dieu! etc.