ombrage
ombrage
n.m.ombrage
(ɔ̃bʀaʒ)nom masculin
inspirer de la rancœur ou de la jalousie à qqn Elle portefait ombrage à sa concurrente.
s'inquiéter ou s'offenser de qqch Il a pris ombrage de cet échec.
OMBRAGE
(on-bra-j') s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Fai nous œil à œil sans ombrage, Face à face, non par image, Ton fill veoir en majesté [, le Miserere du reclus de Moliens, dans GODEFROY, Lex. de Corneille]
- XVIe s. Un cler ruisseau bruyant près de l'umbrage [MAROT, III, 293]Ils ont aperceu seulement de loin et en ombrage ce que nous voyons aujourd'hui en pleine clarté [CALV., Instit. 268]Ce sont des ombrages qui leur viennent de quelques conceptions informes [MONT., I, 188]Cette femme sentant les premiers ombrages de grossesse.... [ID., II, 14]Ils sacrifioient des pourceaux en figure, payants Dieu en peincture et en umbrage [ID., II, 136]Epicurus tient l'homme sage n'avoir qu'un umbrage et similitude du bonheur [ID., II, 268]Les dogmatistes les plus fermes sont contraints en cet endroit, de se rejecter à l'abry des umbrages de l'Academie [ID., II, 304]Tes bois Dont l'ombrage incertain lentement se remue [RONS., Forêt de Gastine.]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. umbratge ; du lat. umbraticus, qui vient de umbra, ombre. Dans l'ancienne langue, ombrage est adjectif et signifie soit ombreux, obscur : La prison onbrage [QUESNES, Romanc. p. 94]; soit ombrageux :Gardés que vous ne soiiez ombrage vers lui, ne changeans de vostre talent [H. DE VALENC., XII]
ombrage
Il désigne aussi l'Ombre donnée par cet ensemble de feuillage. Ces arbres donnent un ombrage agréable.
Il signifie au figuré Malaise provenant de la crainte d'être éclipsé par une autre personne. Donner de l'ombrage à quelqu'un. Il en a pris ombrage. Tout lui fait ombrage. Tout lui porte ombrage.
ombrage
Ombrage, m. penac. Vmbraculum, Opacitas.
L'ombrage les garde de croistre, Opacitas prohibet incrementum.
ombrage
OMBRAGE, s. m. OMBRAGER, v. act. OMBRAGEUX, EûSE, adj. OMBRE, s. f. [Onbrage, gé, geû, geû-ze, onbre; 1re lon. 2e e muet au dern. 3e e muet au 1er, é fer. au 2d, lon. au 3e et 4e.] Ombre est l'obscurité causée par un corps oposé à la lumière. Ombrage est l'ombre que font les arbres. Figurément. Défiance, soupçon. Ombrager, faire, doner de l'ombre. "L'ombre de la terre caûse l'éclipse de la lune. "L'ombre de St. Pierre guérissait les malades. "Ces arbres font un bel ombrage: ils ombragent tous les environs. Doner de l'ombrage à... Prendre de l'ombrage de... Tout lui fait ombrage. "Vos fréquentes visites lui causent de l'ombrage. = Ombrageux se dit, au propre, des chevaux, mulets, etc. sujets à avoir peur de leur ombre, ou de quelque objet qui les surprend. Au fig. soupçoneux, qui prend aisément des ombrages.
Rem. 1°. On dit, au figuré, faire ombrage, sans article, et causer, doner de l'ombrage avec l'article. "Au lieu de l'envoyer dans sa Patrie... pour qu'il ne fît plus aucun ombrage, il le noma son Lieutenant en Irlande. Hist. d'Angl. Il falait mettre, pour qu'il ne fît plus d'ombrage à persone; ou bien, pour qu'il ne causât plus aucun ombrage. = 2°. Ombrager, ombrer: Le premier se dit des corps qui font de l'ombre. "Une infinité d' arbres ombragent la campagne. Ombrer ne se dit qu'en Peintûre: "Ce Peintre ombre bien; c. à. d. met bien les ombres dans un tableau. "Un tableau bien ombré. L. T. = * Un Poète moderne a dit, s'ombrager pour, prendre de l'ombrage: c' est un néologisme, qui ne parait pas heureux.
Quiconque est sans génie est sûr de ton sufrage:
Mais, malheur à celui dont ton orgueil s'ombrage.
Ép. de Boil. à Volt. par M. Clém.
M. de St. Marc dit qu'ombrager a toujours été de peu d'usage en notre langue, et que nous n'en avons conservé que le participe passif, qui régit l'ablatif:
Et son feutre, à grand poil, ombragé d'un panache.
Boileau.
Il ajoute que Boileau a été repris d'avoir fait ce verbe actif, et de lui avoir doné le sens de cacher.
Je le vois ce dragon tout prêt à m'ombrager.
Dans cette acception, ce verbe n'est pas usité, il est vrai, mais dans le sens de, faire ombre, il est en usage, et l'Académie l'admet. "Cet arbre ombrageoit tous les environs. = 3°. Ombrageux, ombragé, ombreux: le premier ne se dit point dans le propre: on ne dit point des lieux ombrageux, mais ombragés. Il ne se dit qu'au fig. des animaux qui ont peur de leur ombre, et des hommes soupçoneux et défians. Ombreux, qui fait de l'ombre, ne se dit qu'en Poésie. "Les ombreûses forêts. — Ce mot n'est point dans le Dict. de l'Acad. L. T. — Le Rich. Port. dit qu'il vieillit. = 4°. * On dit, prendre ombrage, ou de l'ombrage, etc. Marsolier dit, dans le même sens, prendre de l'ombre: "Il s'étoit aperçu que le Duc avoit pris de l'ombre de son premier voyage en France. Vie de St. Fr. de Sales. — Mde de Sévigné dit aussi faire ombre, pour, faire ombrage: "On l'a voulu chasser de l'Hôtel de Condé, parce qu'il faisoit ombre aux autres. = Faire ombre a un aûtre sens; c'est obscurcir le mérite, le crédit de quelqu'un par un plus grand.
En style proverbial, avoir peur de son ombre; être extrêmement peureux ou soupçoneux et défiant: "Il a peur de son ombre: il ne dort ni nuit ni jour. Télém. Cela est un peu trop familier pour un Poème héroïque. = C'est l'ombre et le corps se dit de deux persones inséparables. "Mde de Coulanges est toujours obsédée de notre cousin: il ne paroit plus qu'elle l'aime; et cependant c'est l'ombre et le corps. Sév. — D'aûtres disent: il ne la quitte pas plus que son ombre; il la suit comme l'ombre fait le corps. = On dit, poétiquement, les ombres (les ténèbres) de la nuit. Les ombres de la mort, du tombeau. Et figurément, dans le haut style: les grandeurs du monde ne sont qu'ombre et fumée.
OMBRE, au figuré: 1°. Protection. "L'ombre d'un Maître si puissant le met à couvert. "Cet homme, quoique hors d'état d'agir, est une bone ombre dans sa maison: il en impôse par sa présence. Il se dit sur-tout adverbialement, à l'ombre d'une protection si puissante. 2°. Avec la prép. sous, Prétexte. "Sous ombre d'amitié, de lui vouloir du bien. "Sous ombre qu'il avoit des afaires pressantes. = 3°. Aparence: "La Reine n'avoit joui que d'une ombre de crédit. "La République Romaine n'étoit plus que l'ombre de ce qu'elle avoit été. = Prendre l'ombre pour le corps, l'aparence pour la réalité. = Pas l'ombre, point du tout. "Il a de la vivacité, de la gentillesse dans l' esprit, mais pas l'ombre du sens commun. Marm.
OMBRE, Mânes. "Leur sang sera agréable à l'ombre de ce Héros. Télém.
OMBRE, en Peintûre, couleur obscûre, qu'on emploie dans un tableau, pour représenter les parties des objets les moins éclairées, et aussi pour doner du relief aux objets éclairés. = On dit, figurément, d'un léger défaut dans une persone vertueûse, dans un bon ouvrage: c'est une ombre au tableau.