ombrage

ombrage

n.m.
Ensemble de branches, de feuilles d'arbres qui donnent de l'ombre ; cette ombre : Se promener sous les ombrages du parc feuillage, frondaison
Porter ou faire ombrage à qqn,
lui inspirer de l'inquiétude ou du ressentiment.
Prendre ombrage de qqch,
s'en offenser.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

ombrage

(ɔ̃bʀaʒ)
nom masculin
1. ombre donnée par les arbres se reposer sous l'ombrage des pommiers
2. figuré
inspirer de la rancœur ou de la jalousie à qqn Elle portefait ombrage à sa concurrente.
s'inquiéter ou s'offenser de qqch Il a pris ombrage de cet échec.
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OMBRAGE

(on-bra-j') s. m.
Réunion d'arbres, de branches, de feuilles qui donnent de l'ombre.
Les cerfs sont étonnés d'y perdre leurs ombrages [ROTR., Herc. mour. V, 1]
Mes arrière-neveux me devront cet ombrage [LA FONT., Fabl. XI, 8]
Je trouve des promenades que j'ai faites, et dont le plant me donne un ombrage qui me fait souvenir que je ne suis pas jeune [SÉV., Lettre à Bussy, 9 oct. 1675]
Je reposais sous l'ombrage, Quand Néris vint m'éveiller [BÉRANG., Double ivr.]
Poétiquement. Les ombrages verts, l'ombre que font les arbres quand ils sont garnis de leurs feuilles.
Par analogie. Obscurcissement, absence de lumière.
Prenez garde comme l'art de la peinture y est bien observé, soit aux raccourcissements, soit aux ombrages ou aux proportions [D'URFÉ, Astrée, I, 11]
Et j'ai devant les yeux toujours quelque nuage Qui m'offusque la vue et m'y jette un ombrage [CORN., Nicom. III, 4]
Nos sens sont des trompeurs dont les fausses images à notre entendement n'offrent rien d'assuré, Et ne lui font rien voir qu'à travers cent nuages Qui jettent mille ombrages Dans l'œil mal éclairé [ID., Imit. I, 3]
Comme le jour des nuits efface les ombrages, Ou comme le soleil dissipe les nuages [SENECÉ, Lett. à Mme ***.]
Faire ombrage, projeter une ombre qui nuit.
Je fais jeter de grands arbres à bas, parce qu'ils font ombrage [SÉV., 28 juin 1671]
Fig. Soupçon, défiance (attendu que l'ombre excite la défiance et l'inquiétude, particulièrement chez les chevaux).
Ton esprit amoureux n'aura-t-il point d'ombrage ? [CORN., Cid, II, 3]
L'un conçoit de l'envie et l'autre de l'ombrage [ID., Poly. III, 1]
Grâces aux immortels, l'effort de mon courage Et ma grandeur future ont mis Rome en ombrage [ID., Nicom. II, 3]
La prudence et l'honnêteté peuvent bien diminuer la jalousie que l'intérêt fait naître entre les égaux ; mais elles ne peuvent jamais ôter tout l'ombrage que met dans l'esprit des supérieurs le soin de leur sûreté [RETZ, Conjur. Fiesque.]
Quand d'un injuste ombrage Votre raison saura me réparer l'outrage [MOL., D. Garc. I, 3]
Vivez, solennisez vos fêtes sans ombrage [RAC., Athal. III, 4]
Son humeur aigrie et portée à la défiance et aux ombrages par des malheurs continuels [J. J. ROUSS., Corresp. t. VI, p. 392, dans POUGENS]
Faire ombrage, causer de l'inquiétude, des soupçons.
Tout vous nuit, tout vous perd, tout vous fait de l'ombrage [CORN., Poly. V, 1]
Un visir aux sultans fait toujours quelque ombrage [RAC., Bajaz. I, 1]
Il pourrait même, sans un grand raffinement d'amour-propre, être humilié de cette bienveillance dédaigneuse, et se plaindre de ne faire à personne assez d'ombrage pour mériter au moins un ennemi [D'ALEMB., Élog. St-Aulaire.]
On murmure, on m'alarme, et tout me fait ombrage [VOLT., Oreste, II, 3]
Prendre ombrage, devenir jaloux, se chagriner, s'inquiéter.
Si bien que le sénat, prenant un juste ombrage D'un empire si grand sous un si grand courage.... [CORN., Nicom. I, 5]
Et mon mari, de vous, ne peut prendre d'ombrage [MOL., Tart. IV, 4]
Tout autre aurait pour moi pris les mêmes ombrages [RAC., Phèd. II, 5]
Donner ombrage, donner de la jalousie, de l'envie, de l'inquiétude.
Le moindre vaisseau dans la plage Nous donne aussitôt de l'ombrage [SCARRON, Virg. I]
Je sais qu'Idoménée a eu le malheur de vous donner des ombrages ; mais il est aisé de guérir toutes vos défiances [FÉN., Tél. X]
Sous Domitien, la religion chrétienne commença à donner quelque ombrage au gouvernement [VOLT., Dict. phil. Église.]

HISTORIQUE

  • XIIIe s.
    Fai nous œil à œil sans ombrage, Face à face, non par image, Ton fill veoir en majesté [, le Miserere du reclus de Moliens, dans GODEFROY, Lex. de Corneille]
  • XVIe s.
    Un cler ruisseau bruyant près de l'umbrage [MAROT, III, 293]
    Ils ont aperceu seulement de loin et en ombrage ce que nous voyons aujourd'hui en pleine clarté [CALV., Instit. 268]
    Ce sont des ombrages qui leur viennent de quelques conceptions informes [MONT., I, 188]
    Cette femme sentant les premiers ombrages de grossesse.... [ID., II, 14]
    Ils sacrifioient des pourceaux en figure, payants Dieu en peincture et en umbrage [ID., II, 136]
    Epicurus tient l'homme sage n'avoir qu'un umbrage et similitude du bonheur [ID., II, 268]
    Les dogmatistes les plus fermes sont contraints en cet endroit, de se rejecter à l'abry des umbrages de l'Academie [ID., II, 304]
    Tes bois Dont l'ombrage incertain lentement se remue [RONS., Forêt de Gastine.]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. umbratge ; du lat. umbraticus, qui vient de umbra, ombre. Dans l'ancienne langue, ombrage est adjectif et signifie soit ombreux, obscur :
    La prison onbrage [QUESNES, Romanc. p. 94]
    ; soit ombrageux :
    Gardés que vous ne soiiez ombrage vers lui, ne changeans de vostre talent [H. DE VALENC., XII]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

ombrage

OMBRAGE. n. m. Ensemble des branches et des feuilles des arbres, qui produit de l'ombre. Ombrage frais, épais. Un ombrage impénétrable aux rayons du soleil. Promenons- nous sous cet ombrage.

Il désigne aussi l'Ombre donnée par cet ensemble de feuillage. Ces arbres donnent un ombrage agréable.

Il signifie au figuré Malaise provenant de la crainte d'être éclipsé par une autre personne. Donner de l'ombrage à quelqu'un. Il en a pris ombrage. Tout lui fait ombrage. Tout lui porte ombrage.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

ombrage

Ombrage, m. penac. Vmbraculum, Opacitas.

L'ombrage les garde de croistre, Opacitas prohibet incrementum.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

ombrage


OMBRAGE, s. m. OMBRAGER, v. act. OMBRAGEUX, EûSE, adj. OMBRE, s. f. [Onbrage, , geû, geû-ze, onbre; 1re lon. 2e e muet au dern. 3e e muet au 1er, é fer. au 2d, lon. au 3e et 4e.] Ombre est l'obscurité causée par un corps oposé à la lumière. Ombrage est l'ombre que font les arbres. Figurément. Défiance, soupçon. Ombrager, faire, doner de l'ombre. "L'ombre de la terre caûse l'éclipse de la lune. "L'ombre de St. Pierre guérissait les malades. "Ces arbres font un bel ombrage: ils ombragent tous les environs. Doner de l'ombrage à... Prendre de l'ombrage de... Tout lui fait ombrage. "Vos fréquentes visites lui causent de l'ombrage. = Ombrageux se dit, au propre, des chevaux, mulets, etc. sujets à avoir peur de leur ombre, ou de quelque objet qui les surprend. Au fig. soupçoneux, qui prend aisément des ombrages.
   Rem. 1°. On dit, au figuré, faire ombrage, sans article, et causer, doner de l'ombrage avec l'article. "Au lieu de l'envoyer dans sa Patrie... pour qu'il ne fît plus aucun ombrage, il le noma son Lieutenant en Irlande. Hist. d'Angl. Il falait mettre, pour qu'il ne fît plus d'ombrage à persone; ou bien, pour qu'il ne causât plus aucun ombrage. = 2°. Ombrager, ombrer: Le premier se dit des corps qui font de l'ombre. "Une infinité d' arbres ombragent la campagne. Ombrer ne se dit qu'en Peintûre: "Ce Peintre ombre bien; c. à. d. met bien les ombres dans un tableau. "Un tableau bien ombré. L. T. = * Un Poète moderne a dit, s'ombrager pour, prendre de l'ombrage: c' est un néologisme, qui ne parait pas heureux.
   Quiconque est sans génie est sûr de ton sufrage:
   Mais, malheur à celui dont ton orgueil s'ombrage.
       Ép. de Boil. à Volt. par M. Clém.
M. de St. Marc dit qu'ombrager a toujours été de peu d'usage en notre langue, et que nous n'en avons conservé que le participe passif, qui régit l'ablatif:
   Et son feutre, à grand poil, ombragé d'un panache.
       Boileau.
Il ajoute que Boileau a été repris d'avoir fait ce verbe actif, et de lui avoir doné le sens de cacher.
   Je le vois ce dragon tout prêt à m'ombrager.
Dans cette acception, ce verbe n'est pas usité, il est vrai, mais dans le sens de, faire ombre, il est en usage, et l'Académie l'admet. "Cet arbre ombrageoit tous les environs. = 3°. Ombrageux, ombragé, ombreux: le premier ne se dit point dans le propre: on ne dit point des lieux ombrageux, mais ombragés. Il ne se dit qu'au fig. des animaux qui ont peur de leur ombre, et des hommes soupçoneux et défians. Ombreux, qui fait de l'ombre, ne se dit qu'en Poésie. "Les ombreûses forêts. — Ce mot n'est point dans le Dict. de l'Acad. L. T. — Le Rich. Port. dit qu'il vieillit. = 4°. * On dit, prendre ombrage, ou de l'ombrage, etc. Marsolier dit, dans le même sens, prendre de l'ombre: "Il s'étoit aperçu que le Duc avoit pris de l'ombre de son premier voyage en France. Vie de St. Fr. de Sales. — Mde de Sévigné dit aussi faire ombre, pour, faire ombrage: "On l'a voulu chasser de l'Hôtel de Condé, parce qu'il faisoit ombre aux autres. = Faire ombre a un aûtre sens; c'est obscurcir le mérite, le crédit de quelqu'un par un plus grand.
   En style proverbial, avoir peur de son ombre; être extrêmement peureux ou soupçoneux et défiant: "Il a peur de son ombre: il ne dort ni nuit ni jour. Télém. Cela est un peu trop familier pour un Poème héroïque. = C'est l'ombre et le corps se dit de deux persones inséparables. "Mde de Coulanges est toujours obsédée de notre cousin: il ne paroit plus qu'elle l'aime; et cependant c'est l'ombre et le corps. Sév. — D'aûtres disent: il ne la quitte pas plus que son ombre; il la suit comme l'ombre fait le corps. = On dit, poétiquement, les ombres (les ténèbres) de la nuit. Les ombres de la mort, du tombeau. Et figurément, dans le haut style: les grandeurs du monde ne sont qu'ombre et fumée.
   OMBRE, au figuré: 1°. Protection. "L'ombre d'un Maître si puissant le met à couvert. "Cet homme, quoique hors d'état d'agir, est une bone ombre dans sa maison: il en impôse par sa présence. Il se dit sur-tout adverbialement, à l'ombre d'une protection si puissante. 2°. Avec la prép. sous, Prétexte. "Sous ombre d'amitié, de lui vouloir du bien. "Sous ombre qu'il avoit des afaires pressantes. = 3°. Aparence: "La Reine n'avoit joui que d'une ombre de crédit. "La République Romaine n'étoit plus que l'ombre de ce qu'elle avoit été. = Prendre l'ombre pour le corps, l'aparence pour la réalité. = Pas l'ombre, point du tout. "Il a de la vivacité, de la gentillesse dans l' esprit, mais pas l'ombre du sens commun. Marm.
   OMBRE, Mânes. "Leur sang sera agréable à l'ombre de ce Héros. Télém.
   OMBRE, en Peintûre, couleur obscûre, qu'on emploie dans un tableau, pour représenter les parties des objets les moins éclairées, et aussi pour doner du relief aux objets éclairés. = On dit, figurément, d'un léger défaut dans une persone vertueûse, dans un bon ouvrage: c'est une ombre au tableau.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

ombrage

nom masculin ombrage
1.  Feuillage épais.
feuillage, ramure -littéraire: couvert, ramée.
2.  Ombre produite.
ombre, pénombre -littéraire: opacité.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

ombrage

טולא (נ), צל (ז)

ombrage

shade

ombrage

rezzo

ombrage

stínování

ombrage

[ɔ̃bʀaʒ] nm
prendre ombrage de → to take umbrage at
faire ombrage à qn, porter ombrage à qn → to offend sb
(= ombre) → shade, leafy shade
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005