parade

1. parade

n.f. [ de 1. parer ]
1. Cérémonie militaire où les troupes sont rassemblées pour une revue, un défilé : La parade du 14-Juillet.
2. Manifestation voyante destinée à attirer l'attention : Tout cet étalage de tristesse n'est que parade cabotinage, comédie
3. Ensemble de comportements de séduction précédant l'accouplement, chez de nombreuses espèces animales.
4. Exhibition burlesque à la porte d'un théâtre forain ou devant un cirque pour engager le public à entrer.
De parade,
destiné à servir d'ornement : Une épée de parade ; fig., peu sincère : Une compassion de parade.
Faire parade de,
attirer l'attention sur ; faire valoir : Elle fait parade de ses origines nobles fait étalage de

2. parade

n.f. [ de 2. parer ]
1. Action de parer, d'éviter un coup, en escrime, en boxe, etc. : Cette boxeuse a une bonne parade.
2. Riposte immédiate et efficace à une attaque : Les informaticiens ont trouvé une parade à ce nouveau virus réplique, solution
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PARADE

(pa-ra-d') s. f.
Terme de manége. Arrêt d'un cheval qu'on manie (c'est le sens du mot espagnol parada, et c'est ce sens qui s'est introduit le premier). Un cheval sûr à la parade est un cheval qu'on arrête facilement dans sa course. Parade manquée, se dit lorsque le cheval qu'on veut arrêter s'arme de la bride, en haussant le dos. Lieu où ceux qui vendent des chevaux viennent habituellement les montrer aux acheteurs.
De ce sens dans les manéges et les carrousels est venu le sens d'exhibition pompeuse, qui se liait d'ailleurs à parer, orner. Lit de parade, lit élevé sur lequel on expose, après leur mort, les personnages de grande distinction.
....Des Mazarins l'insolente bravade Qui font voir d'Emery [surintendant des finances] en son lit de parade, Lui qu'on ne devait voir qu'en parade au gibet [GUI PATIN, t. II, p. 19]
Son corps [de Newton] fut exposé sur un lit de parade dans la chambre de Jérusalem, endroit d'où l'on porte au lieu de leur sépulture les personnes du plus haut rang et quelquefois les têtes couronnées [FONTEN., Newton.]
Il a été un temps où les rois et les reines, les princes et princesses étaient exposés après leur mort pendant quelques jours sur un lit de parade, dans une chapelle ardente [LEGRAND D'AUSSY, Inst. Mém. sc. mor. et polit. t. II, p. 258]
Lit de parade, se disait aussi d'un lit paré sur lequel les nouvelles mariées recevaient pendant quelques jours les visites de leurs connaissances.
On verra la jeune princesse de Guémené [nouvellement mariée] aujourd'hui en parade à l'hôtel de Guémené.... elle y recevra ses visites quatre jours de suite [SÉV., 8 déc. 1679]
Terme de guerre. Revue qu'on fait passer aux troupes qui vont monter la garde.
Les douze cent mille hommes armés qui font la parade en Europe, pourront bien ne faire longtemps que la parade [VOLT., Lett. Levenhaupt, 13 fév. 1768]
L'esprit de Bonaparte n'est pas à Sainte-Hélène, il est ici dans les hautes classes ; on rêve, non des conquêtes, mais la grande parade ; on donne le mot d'ordre, on passe des revues, on est fort satisfait [P. L. COURIER, Lettre au censeur, x.]
Populairement et fig. Défiler la parade, mourir. Marche que les chevaliers faisaient en bel ordre dans la lice avant de commencer les carrousels.
Étalage, montre.
L'armée des Macédoniens néglige cette vaine parade [les belles armures], et elle n'a soin que de se conserver inébranlable [VAUGEL., Q. C. III, 2]
Fer, jadis tant à craindre, et, qui, dans cette offense, M'a servi de parade et non pas de défense [CORN., Cid, I, 7]
Paraître avec éclat mère dénaturée.... C'est mettre avec trop d'art la douleur en parade [ID., Perth. III, 3]
On fait parade du luxe jusque dans l'église, et on le mène en triomphe aux yeux de Dieu même [BOSSUET, Sermons, Nécess. de la vie, 2]
Que.... au milieu de l'argent et des diamants il mit en parade des sacs et des boisseaux [BOILEAU, Du subl. XXXIV]
Jene compte pour rien la parade des carrosses et des laquais [HAMILT., Gramm. VII]
Ayant su d'ailleurs qu'ils avaient fait parade, dans plusieurs maisons, du premier volume de l'Émile que j'avais eu l'imprudence de leur prêter [J. J. ROUSS., Confess. X]
Terme de marine. Faire parade, orner un vaisseau de tous ses pavillons. De parade, se dit de ce qui est moins pour l'usage que pour l'ornement. Un meuble, un habit de parade. Fig.
Il faut composer un homme en lui-même, avant que de méditer quel rang on lui donnera parmi les autres ; et, si l'on ne travaille sur ce fonds, toutes les autres vertus, si éclatantes qu'elles puissent être, ne seront que des vertus de parade [BOSSUET, 2e panég. saint Joseph, préambule.]
Distinguons deux hommes en un, L'homme secret et l'homme de parade [LAMOTTE, Fabl. II, 19]
Chez certaines femmes, les mœurs de parade et les mœurs négligées sont aussi différentes que la coiffure du jour et la coiffure de nuit [DUFRESNY, Double veuvage, I, 10]
Il plaint ces voluptueux de parade, qui livrent leur vie entière à l'ennui pour paraître avoir du plaisir [J. J. ROUSS., Ém. IV]
Quiconque a le courage de paraître toujours ce qu'il est, deviendra tôt ou tard ce qu'il doit être ; mais il n'y a plus rien à espérer de ceux qui se font un caractère de parade [ID., Lett. à Sophie, Corresp. t. v, p. 26, dans POUGENS]
Fig. Faire parade d'une chose, en tirer vanité.
Ébloui du nouvel éclat Dont sa vanité fait parade [BOURSAULT, Lett. nouv. t. II, p. 307, dans POUGENS]
Et il me semble qu'on m'avait voulu récompenser par là de ce que je n'avais point fait parade de ma vertu [FONTEN., Lucrèce, Barbe.]
On dit en un sens analogue : par parade.
La plupart de leurs belles sentences [des sages du monde] ne sont dites que par parade et par une gravité affectée [BOSSUET, Sermons, Rosaire, préambule.]
Scènes burlesques données par les bateleurs à la porte de leur théâtre pour piquer la curiosité des passants et s'attirer des spectateurs.
Il ne dédaignait pas même de se prêter à ce genre de farce appelé parade, genre que le bon goût a enfin remis à sa place et relégué sur les balcons de la foire [D'ALEMB., Éloges, Moncrif.]
Il est allé à cinq heures du soir à Versailles, où on lui prépare opéras, comédies, ballets, parades, etc. [ID., Lett. au roi de Pr. 30 juillet 1781]
Par extension.
M. de Maurepas était le premier homme du monde pour les parades ; il était célèbre pour ses bons mots [VOLT., Lett. Delisle, 10 juill. 1774]
Par une autre extension, mauvaises pièces de théâtre.
Je ne crois pas qu'il y ait une ville de province dans laquelle on pût achever la représentation de ces parades qui ont été applaudies à Paris [VOLT., Lett. d'Argental, 2 sept. 1767]
Fig.
Il [Diderot] a dit : Tu [Voltaire] as reçu les honneurs du triomphe dans la capitale la plus éclairée de l'univers.... et les critiques ont ajouté avec une hardiesse qui ne se dément pas : parade burlesque ! [DIDER., Claude et Nér. II, 109]
Fig. Vain semblant, étalage plein de fausseté. Ses larmes n'étaient qu'une parade. Il jouait une parade. Cette cérémonie ne fut qu'une parade. Parade politique, démonstrations politiques qui ne sont qu'une comédie.
Ménager ou menacer la cour, accroître sa puissance sous les règnes faibles, reculer ou composer avec les gouvernements absolus, voilà quel était [dans le parlement] le cercle de ces évolutions, de ces parades politiques, de ces intrigues souterraines [MIRABEAU, Collection, t. III, p. 71]
Terme d'escrime. Action de parer un coup. Parade prompte, ferme.
Chaque botte doit avoir sa parade, ou moyen de la parer, même les bottes secrètes, [, Dict. des arts et mét. Maître d'armes]
Fig.
Allant toujours à la parade, elle leur fit prendre le parti de.... [SAINT-SIMON, 130, 188]
Fig. Il n'est pas heureux à la parade, c'est-à-dire il ne sait pas écarter une plaisanterie, un reproche.

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Et fut environ quinze jours le corps de Henri II en parade mortuaire en un grande salle dressée dans les Tournelles [CONDÉ, Mémoires, p. 546]
    Les pilleurs, les emprunteurs mettent en parade leurs bastiments, leurs achapts, non ce qu'ils tirent d'aultruy [MONT., I, 162]
    Sans pompe ny parade de suite [, Sat. Mén. p. 3]
    Les plagiaires, lesquels faisans parade du sçavoir d'autrui.... [PARÉ, Au lect.]
    [Dames et demoiselles, dans un ballet] après avoir fait le tour de la salle pour la parade comme dans un camp, et après s'estre bien fait voir.... [BRANT., Dames ill. p. 80, dans LACURNE]
    Feu M. de Guise comparut ainsi en sa parade [habillement] et entrée de camp en un combat à cheval qui se fit un jour au Louvre aux nopces de M. de Joyeuse [ID., Cap. estr. t. I, p. 87]
    La cavallerie estoit mieux en ordre que le reste ; mais, après avoir fait montre et parade en l'armée du duc, elle se defit incontinent, et ne servit quasi de rien [VILLEROY, Mém. t. I, p. 288, dans LACURNE]
    Si le cas est que ilz donnent argent pour distribution, vulgairement appelée parade [à l'offertoire, en un enterrement] [DU CANGE, parata.]

ÉTYMOLOGIE

  • Espagn. parada, lieu de station, le temps d'arrêt d'un cheval de manége (voy. PARER). L'écuyer brillait et faisait briller son cheval à la parade ; le mot parade s'introduisit en France sous François Ier, mais avec sa signification espagnole. Parade restait dans les carrousels, les manéges et les cérémonies ; ce fut sous le règne de Charles IX que certaine figure des carrousels, nommée jusqu'alors comparsa, prit le nom de parade. De là l'expression passa dans les troupes avec sa signification présente ; mais ce fut seulement pendant le règne de Louis XIV, à l'ordonnance du 25 juillet 1665, qu'il fut ordonné aux gardes françaises de faire parade.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

parade

PARADE. n. f. Montre, étalage de quelque chose. Cela n'est mis là que pour la parade.

Il se dit, particulièrement, de Tout ce qui est moins pour l'usage ordinaire que pour l'ornement. Une chambre, un meuble de parade. Un habit de parade.

Lit de parade se dit particulièrement d'un Grand lit sur lequel on expose après leur mort les personnages de grande distinction.

Fig., Faire parade d'une chose, En faire ostentation, en tirer vanité. Il fait parade de son esprit, de son savoir. Faire parade de beaux sentiments.

PARADE s'est dit, en termes militaires, de la Revue des troupes allant monter la garde.

Pas de parade, Sorte de marche cadencée en usage dans certaines cérémonies militaires.

PARADE se dit aussi des Scènes burlesques que les bateleurs donnent au peuple à la porte de leur théâtre pour engager à y entrer. La parade avait attiré un public nombreux.

Il se dit, par extension, d'une Imitation ridicule, d'un vain semblant, d'un étalage plein de fausseté. Cette cérémonie ne fut qu'une parade.

PARADE se dit encore du Lieu où ceux qui vendent des chevaux viennent habituellement les montrer aux acheteurs. Voyez MONTRE.

parade

PARADE. n. f. T. d'Escrime. Action par laquelle on pare un coup. Parade sûre, prompte, ferme. Se mettre à la parade. Manquer à la parade.

Il n'est pas heureux à la parade se dit figurément de Celui qui ne sait pas riposter à une plaisanterie, à une raillerie, à un reproche.

PARADE, en termes de Manège, désigne l'Arrêt d'un cheval qu'on manie. Ce cheval est sûr à la parade.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

parade

Parade, Apparatus.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

parade


PARADE, s. f. [3e e muet.] 1°. Montre, étalage. "Mettre en parade. "Cela n'est mis que pour parade, ou pour la parade. "Lit, chambre, bufet, carrosse, cheval de parade; qui est moins pour l'usage ordinaire que pour l'ornement. = 2°. Ostentation, vanité. "Faire parade de son esprit, de son savoir, de sa beauté = Parade, ostentation (synon.) Le premier sert plutôt à désigner l'action et sa fin, ou son but; le second à désigner la manière de faire l'action et son principe, ou sa caûse. — On fait plutôt parade d'une chôse, qu'on n'en fait ostentation: l'usage est d'exprimer l'action par le premier de ces mots. — On fait une chôse pour la parade: on l'a fait par ostentation. — Pour marque la fin, et par le principe. = Parade ne désigne que l'apareil extérieur: l'ostentation seule est le vice. = Parade se dit, au propre, dans un sens favorable ou indiférent: ostentation réveille toujours l'idée du blâme, etc. Extr. des Synon. Fr. de M. l'Ab. Roubaud. = 3°. En termes d'escrime, action de parer un coup. = 4°. En termes de guerre, montre que font sur la place les troupes qui vont monter la garde. = 5°. Scènes burlesques que les Bâteleurs donent au peuple à la porte de leur théâtre, pour engager à y entrer. — De là, on apèle comédie-parade, une farce, une comédie au grôs sel.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

parade

nom féminin parade
Étalage pour se valoriser.
déploiement, étalage, exhibition -familier: esbroufe -populaire: épate.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

parade

parade, parryטקס (ז), מסדר (ז), מפגן (ז), מצעד (ז), צעדה (נ), תמנוע (ז), מִסְדָּר, מִפְגָּן, מִצְעָד, צְעָדָהparade, balts [dier], uiterlijk vertoon, voorvertoning, optochtParadeπαρέλασηparata, sfilataاسْتِعْرَاضٌprůvodparadedesfileparaatiparadaパレード행렬opptogparadadesfileпарадpromenadstråkขบวนแห่tören alayıcuộc diễu hành游行Парад (paʀad)
nom féminin
1. défilé militaire parade militaire
2. action de se défendre trouver la bonne parade
3. fait de montrer, d'exposer vêtements de parade
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parade

[paʀad] nf
(= spectacle, défilé) → parade
de parade [cheval, arme, tenue] → ceremonial
(= ostentation) faire parade de → to flaunt, to show off
(= défense, riposte) → counter, parry
trouver la parade à une attaque → to parry an attack
(ESCRIME, BOXE)parry
(FOOTBALL, HANDBALL, HOCKEY) [gardien] → stop
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005