preuve

preuve

n.f.
1. Ce qui démontre, établit la vérité de qqch : Ces documents serviront de preuve à son innocence serviront à la prouver
2. En mathématiques, procédé permettant de vérifier l'exactitude d'un calcul : La preuve par neuf.
3. Personne ou chose dont l'existence constitue un témoignage : Cette femme est la preuve vivante que le clonage thérapeutique peut être efficace illustration, témoin gage, signe
À preuve que,
Fam. la preuve en est que.
Faire preuve de,
manifester : Elle fait preuve de retenue. Ils ont fait preuve de négligence.
Faire ses preuves,
manifester sa valeur, ses capacités : Cette athlète a déjà fait ses preuves.
La preuve,
Fam. après une affirmation, introduit la preuve qu'on en donne : Il avait couru : la preuve, il était essoufflé.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

PREUVE

(preu-v') s. f.
Ce qui montre la vérité d'une proposition, la réalité d'un fait.
On trouve toujours obscure la chose qu'on veut prouver, et claire celle qu'on emploie à la preuve [PASC., Pens. VII, 3, édit. HAVET.]
Dire à ceux-là [les infidèles] qu'ils n'ont qu'à voir la moindre des choses qui les environnent, et qu'ils y verront Dieu à découvert, et leur donner pour toute preuve de ce grand et important sujet le cours de la lune ou des planètes, et prétendre avoir achevé sa preuve avec un tel discours, c'est leur donner sujet de croire que les preuves de notre religion sont bien faibles [ID., ib. XXII, 2]
Les preuves ne convainquent que l'esprit ; la coutume fait nos preuves les plus fortes et les plus crues ; elle incline l'automate, qui entraîne l'esprit sans qu'il y pense [ID., ib. X, 8]
Les preuves de Dieu métaphysiques sont si éloignées du raisonnement des hommes et si impliquées, qu'elles frappent peu [ID., ib. X, 5]
Ce sage législateur [Moïse].... nous sert lui-même de preuve que sa loi ne mène rien à la perfection [BOSSUET, Hist. II, 3]
La loi salique admettait l'usage de la preuve par l'eau bouillante [MONTESQ., Esp. XXVIII, 16]
Enfin on fit la fameuse ordonnance qui défendit de recevoir la preuve par témoins pour une dette au-dessus de cent livres, à moins qu'il n'y eût un commencement de preuve par écrit [ID., ib. XXVIII, 44]
La loi salique n'admettait point l'usage des preuves négatives [ID., ib. XXVIII, 13]
Preuves testimoniales ou par témoins ; preuves littérales ou par écrit.
Les espèces de preuves les plus connues sont celles qui se font par témoins et par écrit [BOUCHAUD, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. V, p. 101]
Preuve morale, preuve qui résulte de la croyance que nous accordons à autrui.
Tout fait dont nous ne sommes pas les témoins, n'est établi pour nous que sur des preuves morales, et toute preuve morale est susceptible de plus et de moins [J. J. ROUSS., Lett. à l'archev. de Paris.]
Preuve de sentiment, croyance qui repose non sur la démonstration, mais sur la manière de sentir.
La preuve intérieure ou de sentiment lui manque, et celle-là seule peut rendre invincibles toutes les autres [J. J. ROUSS., Hél. V, 50]
Familièrement et par ellipse. Preuve de cela, ce qui prouve que cela est.
Quand je viens ici, à peine ose-t-elle me regarder : preuve d'amour ; et quand je lui parle, elle ne me répond pas le mot : preuve d'amour [FAGAN, Pupille, sc. 1]
En venir à la preuve, vérifier. Quand on en viendra à la preuve, on verra de quel côté est la vérité. En venir aux preuves, exécuter ce dont il s'agit.
Elle ne demandait pas mieux que d'en venir aux preuves [HAMILT., Gramm. 4]
Terme de jurisprudence criminelle. Preuve muette, preuve qui, sans être ni testimoniale ni littérale, résulte de quelque circonstance. Terme de procédure. Semi-preuve ou demi-preuve, commencement de preuve qui, sans être suffisant pour établir le fait dont il s'agit, fournit des indices.
Les uns veulent que les inscriptions, ainsi que tous les instruments publics, fussent une preuve complète, les autres qu'elles ne fussent qu'une semi-preuve, comme toute écriture privée [BOUCHAUD, Inst. Mém. sc. mor. et pol. t. V, p. 98]
Aujourd'hui on dit commencement de preuve.
Le commencement de preuve par écrit résulte des titres de famille, des registres ou papiers domestiques.... [, Code Nap. art. 324]
Titres qui établissent la noblesse.
Elle a envoyé chercher les preuves de mon frère, brillantes comme le soleil [MAINTENON, Lett. à Mme de Caylus, 7 mars 1718]
Faire preuve de noblesse, justifier par titres qu'on est noble. Absolument, dans le même sens, faire ses preuves.
On fait plusieurs vers et chansons, je ne veux rien écouter que ce que la comtesse [de Fiesque] cria tout haut l'autre jour chez Mademoiselle : Le roi dont la bonté le met à mille épreuves, Pour soulager les chevaliers nouveaux, En a dispensé vingt de porter des manteaux, Et trente de faire leurs preuves [SÉV., 17 déc. 1688]
Fig. Faire ses preuves, faire connaître son savoir, son mérite, son courage, etc. C'est un homme qui fait ses preuves.
Cela fait honneur aux enfants, il y avait longtemps que les pères avaient fait leurs preuves [SÉV., 411]
Fig.
Faire preuve de, prouver qu'on a.... Faire preuve à la fois d'une saine philosophie, d'une littérature exquise, d'un goût sévère et pur.... [MARMONTEL, Esquisse, Éloge de d'Alembert.]
Particulièrement. Titres, pièces que l'on met à la fin d'un ouvrage, pour prouver les faits que l'on y avance.
Fig. Marque, témoignage.
J'admire chaque jour les preuves qu'il en donne [de sa vertu] [CORN., Héracl. I, 2]
Il est bien croyable qu'un Dieu qui aime infiniment, en donne des preuves proportionnées à l'infinité de son amour et à l'infinité de sa puissance [ID., Anne de Gonz.]
J'ai lu dans tous ses traits la preuve de son crime [DUCIS, Abuf. III, 6]
Faire des preuves d'une chose, la prouver.
Je crois n'avoir pas l'âme trop intéressée, et j'en ai fait des preuves [SÉV., 192]
Faire sa preuve, être éprouvée, avec un nom de chose pour sujet.
Ce n'est point aux rives d'un fleuve... Que fait sa véritable preuve L'art de conduire les vaisseaux [MALH., III, 3]
Faire preuve, ressentir, éprouver (emploi vieilli).
Les preuves que je fais de leur impiété [MALH., I, 4]
Faire preuve de, s'essayer à (locution vieillie).
Elles souffrent bien que l'amour Par elles fasse chaque jour Nouvelle preuve de ses charmes [MALH., VI, 4]
Rendre des preuves, faire des exploits (locution vieillie).
Là rendront tes guerriers tant de sortes de preuves, Que.... [MALH., II, 12]
Terme de rhétorique. Se dit de celle des parties constitutives d'un discours que l'on appelle aussi confirmation et réfutation.
Terme d'arithmétique. Opération par laquelle on vérifie l'exactitude d'un calcul.
Dans les sucreries, vérification à l'aide de laquelle on s'assure si le sirop a atteint le degré de concentration nécessaire pour que la cristallisation puisse avoir lieu avec succès. Preuve au thermomètre, à l'aréomètre, au filet, à l'écumoire, à la dent, à l'eau.
Petite bouteille dans laquelle on reçoit, au sortir de l'alambic, l'eau-de-vie dont on veut connaître le degré. Preuve de Hollande, nom donné à un alcool marquant 19° de l'aréomètre de Cartier et renfermant environ la moitié de son volume d'alcool absolu.

HISTORIQUE

  • XIIIe s.
    Ne nul ne peut faire preuve de non [négative], que en tel maniere ou par le semblant, Ass. de J.... I, 109. Quant la preuve chiet [tombe] sur la parole afirmative, et non sur la negative [, ib.]
    Et ceste proeve doit estre fete par celi qui fist fere le contremant [BEAUMANOIR, III, 31]
  • XIVe s.
    Creu par son serment sans autre prove [DELISLE, Agricult. norm. p. 146]
  • XVIe s.
    Aussi eulx, si on les a mis à la preuve de l'action, on les a veu voler d'une aile si haulte, que.... [MONT., I, 141]
    Il a souvent faict preuve de sa personne [ID., III, 82]
    En ce miserable siecle, où les meschancetez font leur derniere preuve [LANOUE, 217]
    Et s'ils vouloyent avoir un casquet et une rondache à preuve pour les assauts et escarmouches, ils les pourroyent avoir [ID., 267]
    Iiz feirent tant, que la chose fut mise en preuve de la pluralité des voix du senat [AMYOT, Pomp. 83]

ÉTYMOLOGIE

  • Wallon, proûv ; provenç. prova, proa ; catal. proba ; espagn. prueba ; ital. prova, pruova ; du latin proba, échantillon, essai, de même radical que probare (voy. PROUVER).
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

preuve

PREUVE. n. f. Ce qui établit la vérité d'une proposition, d'un fait. Preuve convaincante. Preuve démonstrative. Preuve authentique. Preuve probante. Preuve concluante. Preuve sans réplique. Preuves judiciaires ou juridiques. Preuves testimoniales ou par témoins. Preuves littérales ou par écrit. Preuve matérielle. Preuve morale. Preuves en main. Avoir preuve en main. Vous avancez ce fait sans preuve. Demander, être admis à faire la preuve d'un fait. Le juge a ordonné la preuve. La preuve est à la charge du demandeur. Acquérir la preuve d'un délit. La preuve en est que

Par ellipse : À preuve, à preuve que. Il est très familier.

En venir à la preuve, Vérifier. Quand on en viendra à la preuve, on verra qui a dit vrai.

Faire ses preuves de noblesse ou absolument Faire ses preuves, Justifier par titres qu'on est noble de naissance.

Fig., C'est un homme qui a fait ses preuves, se dit d'un Homme qui, dans plusieurs occasions, s'est fait reconnaître pour un homme de courage, pour un honnête homme, pour un savant, etc. On dit de même : Faire preuve de courage, de savoir, etc.

PREUVE se dit particulièrement des Titres, des extraits, des pièces que l'on met à la fin d'une histoire ou d'un autre ouvrage, pour prouver la vérité des faits qui y sont avancés. Il a ajouté à son histoire un volume de preuves.

Il signifie aussi Marque, signe, témoignage, Donner des preuves de sa capacité, de son savoir. de sa valeur, de son courage, de son amitié, de son affection. J'ai reçu de lui une preuve de confiance dont je suis touché. Recevez cet avis comme une preuve de mon attachement pour vous.

En termes d'Arithmétique et d'Algèbre, il désigne la Vérification d'une opération de calcul, qui se fait par l'opération opposée. La preuve de la division se fait par la multiplication. La preuve de la soustraction se fait par l'addition.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

preuve

Preuve, voyez Prouver.

preuve

Preuve, Tentatio, Experimentum.

Raison et preuve de quelque chose douteuse, Argumentum.

Preuve et audition de tesmoins, Probatio.

Amener pour preuve, In argumentum ducere.

Je n'ameneray point pour preuves ces choses qui sont de grande consequence, Illa non argumentabor quae sunt grauia.

Apporter preuve de paroles, Verbo arguere de re aliqua.

Faire preuve, Esprouver, Tentare, Periculum facere, Periclitari, Experiri.

Faire preuve de son grand art et sçavoir, Dare experimentum insignis artificij.

Faire preuve de son labeur, Testimonium laboris sui afferre.

Faire la preuve et l'essay du vin pour le banquet, Censuram vini in epulas facere.

Pour faire preuve des vins, Ad experienda vina.

Ce que nous prenons pour preuve, Quae in exemplum assumimus.

Prendre preuve et argument, Specimen sumere.

Une fort bonne preuve ou enqueste, Testimonium sanctissimum et firmissimum, B.

Ce qui git en preuves, Ea quae ad coniecturam pertinent, Budaeus.

Il y a assez de preuve, Satis testium esse visum est, Bud.

Preuve par escrit, Memoria tabularia et consignata, Literarum memoria, Bud.

Preuve par tesmoins, Memoria hominum, B.

Preuve par tiltres et enseignemens, Aurhoritas literarum, Bud.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

preûve


PREûVE, s. f. [preû-ve: 1re lon. 2e e muet.] Ce qui établit la vérité d'une proposition, d'un fait. "Preûve convaincante, démonstrative, authentique, incontestable, etc. Preûves judiciaires, testimoniales ou litérales. = Faire preûve de noblesse; faire des preûves. — Doner des preuves de sa valeur, de son savoir, etc. = On dit fig. avoir la preûve en main: "Il s'agit de décider sur le talent de... dans le genre dramatique. La matière est grave, et demande qu'on procède avec circonspection et la preûve en main. Ann. Litt. = Faire ses preûves se dit aussi au figuré. "Il a fait ses preûves: il s'est fait conaître pour homme d'honeur; pour savant, etc. = M. l'Ab. de Fontenai dit porter preûve: Cet article est plein de raison et d'exemples qui portent preûve — J' ôse douter que cette expression soit admise par l'usage.
   PREûVE QUE, espèce de conjonction: "Ils voulurent expliquer tout, rendre raison de tout; preuve qu'on abusoit déjà des sciences qui començoient à naître. LINGUET, Siècle d'Alexandre.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

preuve

nom féminin preuve
2.  Témoignage d'une réalité.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

preuve

Beweis, Beleg, Ausweis, Korrekturfahneproof, evidence, sign, tokenbewijs, teken, adstructie, blijk, gehalteproef [alcohol], proef [wiskunde], proefהוכחה (נ), סימוכין (ז״ר), ראיה (נ), הוֹכָחָה, סִמּוּכִין, רְאָיָהbewysbevispruvoprueba, muestraprovaprova, comprovante, evidênciabevis, gärd, prov, korrekturαπόδειξη, αποδεικτικό στοιχείοبُرْهَان, دَلِيلdůkaztodistedokaz証拠증거bevis, prøvetrykkbadanie, dowódподтверждение, свидетельствоข้อพิสูจน์, หลักฐานdeneme baskısı, kanıtbằng chứng证据доказателства證據 (pʀœv)
nom féminin
1. ce qui prouve un fait C'est la preuve qu'il est coupable. des preuves d'amour
2. montrer faire preuve de générosité
3. montrer ce que l'on est capable de faire
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

preuve

[pʀœv] nf
(fait de prouver)proof
jusqu'à preuve du contraire → until proven otherwise
pour preuve → witness
(DROIT)proof, evidence no pl
Vous n'avez aucune preuve → You have no proof.
Il y a des preuves contre lui → There's evidence against him.
faire preuve de → to show
faire preuve de courage → to show courage
faire ses preuves → to prove o.s., to prove itself
Pour être embauché ici, il faut faire ses preuves → To be employed here, you need to prove yourself.
preuve matérielle nfmaterial evidence
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005