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« Émile Ferfaille » : différence entre les versions

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Seulement, un problème se pose rapidement : aucune guillotine ni bourreau n’était disponible sur le territoire belge à cette époque. Le dernier exécuteur attitré, un certain Nieuwland – mort en 1929 –, ainsi que ses deux adjoints, n'avaient jamais exécuté personne et manquaient donc d’expérience. En effet, la peine de mort n'était plus appliquée depuis cinquante-cinq ans en Belgique, le roi graciant chaque fois le condamné. De plus, il n’était pas question de traverser les lignes ennemies pour aller chercher l’une des guillotines belges qui se trouvaient alors à [[Bruges]], en territoire occupé.
Seulement, un problème se pose rapidement : aucune guillotine ni bourreau n’était disponible sur le territoire belge à cette époque. Le dernier exécuteur attitré, un certain Nieuwland – mort en 1929 –, ainsi que ses deux adjoints, n'avaient jamais exécuté personne et manquaient donc d’expérience. En effet, la peine de mort n'était plus appliquée depuis cinquante-cinq ans en Belgique, le roi graciant chaque fois le condamné. De plus, il n’était pas question de traverser les lignes ennemies pour aller chercher l’une des guillotines belges qui se trouvaient alors à [[Bruges]], en territoire occupé.
[[Fichier:Extrait d'arrêt condamnant Emiel Ferfaille.jpg|vignette|Extrait de l'arrêt condamnant Ferfaille à mort.]]

[[Georges Clemenceau]], [[Président du Conseil (France)|Président du Conseil]] français, propose alors de mettre le bourreau de la République, [[Anatole Deibler]], et son équipe à la disposition du gouvernement belge, qui accepte. C'est d’ailleurs l’une des seules fois où Deibler exerce en dehors du territoire national – il aura à quitter la France en d’autres circonstances, en {{date-|juin 1923}}, pour guillotiner dans le [[Territoire du Bassin de la Sarre]], alors sous occupation française.
[[Georges Clemenceau]], [[Président du Conseil (France)|Président du Conseil]] français, propose alors de mettre le bourreau de la République, [[Anatole Deibler]], et son équipe à la disposition du gouvernement belge, qui accepte. C'est d’ailleurs l’une des seules fois où Deibler exerce en dehors du territoire national – il aura à quitter la France en d’autres circonstances, en {{date-|juin 1923}}, pour guillotiner dans le [[Territoire du Bassin de la Sarre]], alors sous occupation française.



Version du 1 février 2021 à 02:49

Photographie d'Émile Ferfaille

Émile Ferfaille, né le à Menin[1], en Flandre-Occidentale et exécuté le à la prison de Furnes, est un criminel belge et le dernier condamné à mort de droit commun à être guillotiné de toute l’histoire de la Belgique. Son exécution a lieu durant la Première Guerre mondiale.

Biographie

Photographie du couple

Ce sergent artilleur cantonné dans le Westhoek, dernière partie du territoire belge à ne pas avoir été envahie par l’armée allemande, tua à Furnes, le , sa petite amie, une domestique de ferme nommée Rachel Ryckewaert.

Cette dernière, à qui il avait promis le mariage, était enceinte de lui depuis quatre mois. En fait, Ferfaille n’avait absolument pas l’intention de l’épouser, puisqu’il entretenait déjà une relation avec une autre femme. Rachel devenant trop insistante, Ferfaille décide alors de la tuer. Il la frappe à coups de marteau, puis l’étrangle à l’aide de la corde qu’il utilise pour lier des légumes sur sa bicyclette, et enterre ensuite le corps qu’il recouvrit de déchets de culture maraîchère.

Reconnu coupable, il est condamné à avoir la tête tranchée (selon l’article 8 Livre I Chapitre II du code pénal belge de 1867), la Belgique ayant conservé depuis son indépendance une partie des lois et des usages hérités de l'occupation française sous la Révolution et le Premier Empire, dont l'utilisation de la guillotine.

Considérant que l'octroi de la grâce royale aurait en pratique condamné Ferfaille à la prison à perpétuité et l'aurait, de ce fait, mis à l'abri des dangers que couraient ses frères d'armes au front de l'Yser, le roi Albert Ier refuse d’user de son droit de grâce, et la peine capitale a donc été appliquée.

Seulement, un problème se pose rapidement : aucune guillotine ni bourreau n’était disponible sur le territoire belge à cette époque. Le dernier exécuteur attitré, un certain Nieuwland – mort en 1929 –, ainsi que ses deux adjoints, n'avaient jamais exécuté personne et manquaient donc d’expérience. En effet, la peine de mort n'était plus appliquée depuis cinquante-cinq ans en Belgique, le roi graciant chaque fois le condamné. De plus, il n’était pas question de traverser les lignes ennemies pour aller chercher l’une des guillotines belges qui se trouvaient alors à Bruges, en territoire occupé.

Extrait de l'arrêt condamnant Ferfaille à mort.

Georges Clemenceau, Président du Conseil français, propose alors de mettre le bourreau de la République, Anatole Deibler, et son équipe à la disposition du gouvernement belge, qui accepte. C'est d’ailleurs l’une des seules fois où Deibler exerce en dehors du territoire national – il aura à quitter la France en d’autres circonstances, en , pour guillotiner dans le Territoire du Bassin de la Sarre, alors sous occupation française.

La France fournit également la guillotine destinée à faire appliquer la sentence : au lieu d’utiliser celle qui servait régulièrement aux exécutions dans l'« Hexagone » – qui était habituellement entreposée à la prison de la Santé à Paris –, Deibler doit se contenter d’une guillotine « de campagne » plus petite, que l’on a fait venir de Douai.

L’exécuteur en chef, ses adjoints et la guillotine ont donc été escortés par l’armée belge sous les bombardements de l’armée l’allemande, depuis Dunkerque jusqu’à la prison de Furnes, où l’exécution se déroule avec un jour de retard, le .

Notes et références

Filmographie

Articles connexes

Liens externes