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« Bataille de Sugar Point » : différence entre les versions

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{{A sourcer|date=février 2021}}
{{Infobox Conflit militaire
{{Infobox Conflit militaire
| conflit = Bataille de Sugar Point
|image= Pf026012.jpg
| guerre = [[Guerres indiennes]]
|légende= Ojibways dans un canoé sur Leech Lake, 1896.
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| légende = Ojibwés dans un canoë sur le lac Leech, 1896.
|guerre=[[Guerre d'indépendance des États-Unis]]
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}}


La '''bataille de Sugar Point''' eut lieu le {{date|5 octobre 1898}} près du [[lac Leech]] dans le [[Minnesota]] entre l'[[United States Army|armée américaine]] et des [[Ojibwés]] du groupe des « Pilleurs » (''Pillagers'' en anglais, ''Makandwewininiwag'' en [[ojibwé (langue)|ojibwé]]). Selon la ''Minnesota Historical Society,'' c'est le dernier soulèvement amérindien des États-Unis d'Amérique.
La '''bataille de Sugar Point''' est une bataille basée au [[Minnesota]] proche du lac [[Leech Lake]].

== Contexte ==
Le grief principal entre les Pilleurs et la police de la réserve concernait les arrestations fréquentes et les jugements d'Amérindiens dans des tribunaux fédéraux éloignés des réserves. L'accusation portait souvent sur la vente et la consommation d'alcool dans la réserve, interdites par la loi fédérale.

Au cours des années 1880, le corps des ingénieurs de l'armée américaine construisait des barrages à la source de la rivière Mississippi. Un barrage sur le site du lac Leech, en inondant des terres amérindiennes, déplaça des villages et détruisit une bonne partie des moyens de subsistance agricoles.

La coupe de bois mort par les sociétés locales d'exploitation forestière entretenait aussi un ressentiment important. Celles-ci payaient le bois à un prix sous-évalué et avec du retard. Il arrivait parfois que des bucherons sans scrupules mettent le feu à des arbres sains pour les faire passer pour du bois mort récoltable.

Un Pilleur, Bug-O-Nay-Ge-Shig (Trou-dans-la-journée), contestait les pratiques de ces sociétés dans la réserve au début de l'année 1898. Quand lui et le chef amérindien Sha-Boon-Day-Shkong allèrent au village amérindien proche de Onigum le {{date-|15 septembre}}, ils furent arrêtés par le marshal [[Robert Morrison (marshal)|Robert Morrison]] et le policier de la réserve Arthur M. Tinker comme témoins d'actes de contrebande et ils devaient être conduits à [[Duluth (Minnesota)|Duluth]]. Alors qu'on les emmenait, Bug-O-Nay-Ge-Shig demanda secours à des passants et un groupe de Pilleurs attaqua Morrison et Tinker, permettant l'évasion de Bug-O-Nay-Ge-Shig et Sha-Boon-Day-Shkong et leur retour à Sugar Point. Bug-O-Nay-Ge-Shig avait une bonne raison de vouloir éviter cette arrestation : pareille mésaventure lui était arrivée 5 mois plus tôt et, à l'âge de 62 ans, il avait dû faire le chemin du retour à pied de Duluth.

Après l'évasion de Bug-O-Nay-Ge-Shig, Tinker demanda l'aide militaire de [[Fort Snelling]]. Une escouade de 20 soldats du [[3e régiment d'infanterie (États-Unis)|{{3e|régiment}} d'infanterie]] placée sous le lieutenant Chauncey B. Humphreys, fut dépêchée à Onigum. Quand ses éclaireurs rapportèrent que Bug-O-Nay-Ge-Shig refusait de se rendre, Humphreys décida d'envoyer des renforts. Un détachement de 77 soldats placé sous les ordres du commandant Melville C. Wilkinson et accompagné du général [[John M. Bacon]] fut envoyé. L'expédition comptait aussi des officiers, des policiers et plusieurs journalistes.

Le détachement partit de [[Walker (Minnesota)|Walker]] sur deux bateaux à vapeur pour rejoindre Sugar Point, une petite péninsule au nord-est du lac Leech.


== Bataille ==
== Bataille ==
Après leur arrivée à terre, deux des Pilleurs qui avaient aidé Bug-O-Nay-Ge-Shig à s'évader furent arrêtés. Bug-O-Nay-Ge-Shig, lui, était introuvable, ayant apparemment pris la fuite avant l'arrivée des soldats. Ceux-ci établirent un campement et fouillèrent les bois alentour et les villages voisins pour arrêter les Pilleurs faisant l'objet d'un avis de recherche. Les soldats ne trouvèrent personne et, de fait, les Pilleurs jeunes s'étaient cachés dans les bois.
La question principale concerne des [[pillages]] qui ont été attribués au indiens. Il y a eu des arrestations fréquentes de membres de tribu, et certains membres ont été emmenés dans des tribunaux fédéraux loin des réserves. Ces accusations portaient sur la vente et la consommation d'alcool dans les réserves, ce qui était interdit par la loi fédérale.

Qui tira le premier coup de feu et dans quelles circonstances fit l'objet d'une controverse. Le général Bacon avance qu'un soldat avait tiré par accident, amenant les Pilleurs réfugiés dans les bois à se croire attaqués ; les Pilleurs disent que la bataille a commencé quand, arrivant à Sugar Point en bateau, des soldats se mirent à tirer sur un canoë transportant des femmes amérindiennes venant demander la libération de prisonniers sur les bateaux.

Vers {{heures|11|30}}, les Pilleurs commencèrent à tirer sur les soldats depuis la forêt alentour. Les soldats, dont beaucoup de jeunes recrues, se jetèrent au sol après que leurs officiers leur aient fait encercler la cabane de Bug-O-Nay-Ge-Shig. Au cours de la première demi-heure, quelques soldats furent tués ou blessés. Wilkinson, blessé à la cuisse gauche, et les autres soldats se replièrent sur le côté de la cabane donnant sur le lac.

Le commandant Wilkinson fut ensuite touché par une seconde balle à l'abdomen alors qu'il exhortait ses troupes, bravant le feu ennemi. Il mit plus d'une heure à mourir. Le sergent William Butler fut également tué d'un tir dans la tête alors qu'il allait informer le général Bacon des dernières paroles du commandant : « ''faites leur l'enfer'' (give em hell) ».


Le soir même, un policier amérindien fut tué par un soldat l'ayant pris pour un Pilleur. Au matin, un soldat, mortellement blessé alors qu'il cherchait à déterrer des pommes de terre, fut la dernière victime officielle de la bataille.
Il y avait aussi les pratiques commerciales des sociétés d'exploitation forestière dans les réserves en 1898. Le chef indien Sha-Boon-Day-Shkong a été arrêté et envoyé pour voir le général américain [[Robert Morrison]] concernant les opérations de contrebande, à [[Duluth (Minnesota)|Duluth]]. Mais Sha-Boon-Day-Shkong a réussi à s'évader durant le convoi.


Les Pilleurs se dispersèrent tôt le lendemain et les soldats repartirent pour Walker. Six soldats, dont le commandant Wilkinson, avaient été tués et dix autres blessés. Aucun civil ne fut tué pendant la bataille, à l'exception de l'officier de police amérindien. En revanche, cinq civils, dont un deuxième policier amérindien, furent blessés.
Après son évasion, Robert Morrison a demandé l'aide militaire de [[Fort Snelling]]. Une petite force de 20 soldats du [[3e Régiment d'infanterie (États-Unis)]] sous le lieutenant Chauncey B. Humphreys, a été dépêchés à Onigum. Quand ses éclaireurs ont rapporté que Sha-Boon-Day-Shkong a refusé de se rendre, Humphreys a décidé d'envoyer des renforts supplémentaires.


Après son évasion, Bug-O-Nay-Ge-Shig ne fut jamais capturé. Il mourut en 1916 à l'âge de 80 ans.
Une plus grande force est arrivée et 77 soldats sous les ordres du Major Melville C. Wilkinson, et accompagné par le général [[John M. Bacon]].


== Suites ==
La petite force a embarqué dans deux bateaux à vapeur, de Duluth pour Leech Lake, une petite péninsule située dans la partie nord-est du lac.
La nouvelle de l'accrochage fit naitre la crainte d'un soulèvement général et l'attaque des campements de Bemidji, Cass Lake, Deer River, Grand Rapids, et de Walker, dans le Minnesota. Des troupes fédérales supplétives furent envoyées de Fort Snelling et la garde nationale du Minnesota fut mobilisée, en même temps que les colons se constituaient en milices.


Les Ojibwés se réfugièrent dans des régions plus reculées de la réserve, craignant des représailles de l'armée ou des colons.
Sha-Boon-Day-Shkong avait fui avant leur arrivée. Les soldats ont commencé à fouiller les bois environnants et les villages voisins. Mais aucun homme n'était présent dans la zone.


La peur d'un nouveau soulèvement amérindien se dissipa après que les journaux eurent décrit les circonstances de l'attaque. Le jour qui suivit la bataille, un journal local publia la lettre ouverte des chefs amérindiens dénonçant les pratiques des sociétés d'exploitation forestière du bois et demandant l'établissement d'une commission d'enquête composée de personnes honnêtes et indépendantes de l'industrie forestière.
Les circonstances exactes de quel côté le premier coup de feu a été tiré sont contestés par les deux camps. La bataille a commencé quand plusieurs soldats ont été vus tirant sur un canot indien transportant plusieurs femmes.


Une enquête s'ensuivit qui reconnut le tort fait aux Amérindiens par les autorités locales de les arrêter pour des motifs futiles, de les envoyer à Duluth ou à [[Minneapolis]], à plus de 300 kilomètres de leur village, pour les juger et les relâcher ensuite sans prévoir de moyen pour retourner au village.
Autour de 11h30, les pillards ont commencé à tirer sur les soldats. Les soldats, dont beaucoup de jeunes recrues, a chuté au sol bien que leurs officiers ont réussi à les amener à former une ligne de combat en forme de croissant. Au cours de la première demi-heure, un certain nombre d'hommes ont été tués ou blessés. Le Major Melville C. Wilkinson a été blessé à la jambe.


Nombre des Pilleurs recherchés se rendirent aux autorités et furent condamnés à des peines s'échelonnant entre deux et dix mois de prison et une amende de 25 à 100 dollars. Au milieu de l'année 1889, un pardon général fut décrété. Peu d'efforts furent consacrés pour trouver lesquels des Pilleurs avaient pris part à la bataille, les autorités choisissant d'enterrer l'affaire. On apprit plus tard que 19 Pilleurs seulement avaient tenu tête victorieusement aux 77 soldats du {{3e|régiment}} d'infanterie.
Le major Wilkinson revint reçu un seconde balle à l'abdomen. Le sergent William Butler, a également été tué quand il allait informer le général Bacon de la blessure mortelle du major Wilkinson.


En l'espace de quelques années, l'Etat américain achetait une bonne part des terres des Pilleurs qui devinrent forêt nationale.
Ce soir-là, un policier indien a été tué par un soldat qui l'a pris pour un des pillards et le lendemain matin, un soldat a été tué. Il était le dernier blessé officielle de la bataille.


== Annexes ==
Les pillards ont été finalement dispersée tôt le lendemain. Six soldats, y compris Major Wilkinson, avaient été tués et dix autres blessés. Aucun des civils avaient été tués lors de la bataille, à l'exception d'un officier de police indien, même si cinq, y compris un deuxième policier indien, avaient été blessés. Après son évasion, Sha-Boon-Day-Shkong n'a jamais été capturé.
=== Bibliographie ===
* {{Article |langue=en |auteur1=William E. Matsen |titre=The Battle of Sugar Point |sous-titre=a re-examination |périodique=Minnesota History |volume= |numéro= |saison=automne |année=1987 |pages=269-275 |lire en ligne=http://collections.mnhs.org/MNHistoryMagazine/articles/50/v50i07p269-275.pdf}}.
* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Gerald Robert |nom1=Vizenor |titre=Bear Island |sous-titre=the war at Sugar Point |éditeur=University of Minnesota Press |lieu=Minneapolis |année=2006 |pages totales=93 |isbn=978-0-8166-9793-9 |oclc=191953395 |lire en ligne={{Google Livres|id=oiLNwQK4O9AC}}}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Bruce M. White |titre=We are at home |sous-titre=pictures of the Ojibwe people |éditeur=Minnesota Historical Society Press |lieu=St. Paul, MN |année=2007 |pages totales=260 |passage=82-86 |isbn=978-0-87351-579-5 |oclc=77574117 |lire en ligne={{Google Livres|id=WnJSvvlRRCIC}}}}.
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Denis P. Gardner |titre=Minnesota Treasures |sous-titre=stories behind the State's historic places |éditeur=Minnesota Historical Society Press |lieu=St. Paul, MN |année=2004 |pages totales=299 |passage=16-20 |isbn=0-87351-471-8 |oclc=53139346 |présentation en ligne={{Google Livres|id=dJAtNIzM_O8C}}}}.


== Lieu de la bataille ==
=== Notes et références ===
{{Références}}
La bataille est basée au [[Minnesota]] proche du lac [[Leech Lake]].


{{Portail|Minnesota|forces armées des États-Unis|Nord-Amérindiens}}
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[[Catégorie:Lac du Minnesota|Leech]]
[[Catégorie:Ojibwé]]
[[Catégorie:Ojibwé]]
[[Catégorie:Bataille impliquant les Nord-Amérindiens]]
[[Catégorie:Bataille impliquant les Nord-Amérindiens]]
[[Catégorie:Bataille des États-Unis]]
[[Catégorie:Bataille impliquant les États-Unis]]
[[Catégorie:1898 aux États-Unis]]
[[Catégorie:Histoire du Minnesota]]

Dernière version du 24 juillet 2021 à 07:27

Bataille de Sugar Point
Description de cette image, également commentée ci-après
Ojibwés dans un canoë sur le lac Leech, 1896.
Informations générales
Date
Lieu Lac Leech
Issue Victoire des Ojibwés
Belligérants
Drapeau des États-Unis États-Unis Ojibwés
Commandants
John M. Bacon
Melville C. Wilkinson
Bug-O-Nay-Ge-Shig
Forces en présence
80 19
Pertes
7 0

Guerres indiennes

La bataille de Sugar Point eut lieu le près du lac Leech dans le Minnesota entre l'armée américaine et des Ojibwés du groupe des « Pilleurs » (Pillagers en anglais, Makandwewininiwag en ojibwé). Selon la Minnesota Historical Society, c'est le dernier soulèvement amérindien des États-Unis d'Amérique.

Le grief principal entre les Pilleurs et la police de la réserve concernait les arrestations fréquentes et les jugements d'Amérindiens dans des tribunaux fédéraux éloignés des réserves. L'accusation portait souvent sur la vente et la consommation d'alcool dans la réserve, interdites par la loi fédérale.

Au cours des années 1880, le corps des ingénieurs de l'armée américaine construisait des barrages à la source de la rivière Mississippi. Un barrage sur le site du lac Leech, en inondant des terres amérindiennes, déplaça des villages et détruisit une bonne partie des moyens de subsistance agricoles.

La coupe de bois mort par les sociétés locales d'exploitation forestière entretenait aussi un ressentiment important. Celles-ci payaient le bois à un prix sous-évalué et avec du retard. Il arrivait parfois que des bucherons sans scrupules mettent le feu à des arbres sains pour les faire passer pour du bois mort récoltable.

Un Pilleur, Bug-O-Nay-Ge-Shig (Trou-dans-la-journée), contestait les pratiques de ces sociétés dans la réserve au début de l'année 1898. Quand lui et le chef amérindien Sha-Boon-Day-Shkong allèrent au village amérindien proche de Onigum le , ils furent arrêtés par le marshal Robert Morrison et le policier de la réserve Arthur M. Tinker comme témoins d'actes de contrebande et ils devaient être conduits à Duluth. Alors qu'on les emmenait, Bug-O-Nay-Ge-Shig demanda secours à des passants et un groupe de Pilleurs attaqua Morrison et Tinker, permettant l'évasion de Bug-O-Nay-Ge-Shig et Sha-Boon-Day-Shkong et leur retour à Sugar Point. Bug-O-Nay-Ge-Shig avait une bonne raison de vouloir éviter cette arrestation : pareille mésaventure lui était arrivée 5 mois plus tôt et, à l'âge de 62 ans, il avait dû faire le chemin du retour à pied de Duluth.

Après l'évasion de Bug-O-Nay-Ge-Shig, Tinker demanda l'aide militaire de Fort Snelling. Une escouade de 20 soldats du 3e régiment d'infanterie placée sous le lieutenant Chauncey B. Humphreys, fut dépêchée à Onigum. Quand ses éclaireurs rapportèrent que Bug-O-Nay-Ge-Shig refusait de se rendre, Humphreys décida d'envoyer des renforts. Un détachement de 77 soldats placé sous les ordres du commandant Melville C. Wilkinson et accompagné du général John M. Bacon fut envoyé. L'expédition comptait aussi des officiers, des policiers et plusieurs journalistes.

Le détachement partit de Walker sur deux bateaux à vapeur pour rejoindre Sugar Point, une petite péninsule au nord-est du lac Leech.

Après leur arrivée à terre, deux des Pilleurs qui avaient aidé Bug-O-Nay-Ge-Shig à s'évader furent arrêtés. Bug-O-Nay-Ge-Shig, lui, était introuvable, ayant apparemment pris la fuite avant l'arrivée des soldats. Ceux-ci établirent un campement et fouillèrent les bois alentour et les villages voisins pour arrêter les Pilleurs faisant l'objet d'un avis de recherche. Les soldats ne trouvèrent personne et, de fait, les Pilleurs jeunes s'étaient cachés dans les bois.

Qui tira le premier coup de feu et dans quelles circonstances fit l'objet d'une controverse. Le général Bacon avance qu'un soldat avait tiré par accident, amenant les Pilleurs réfugiés dans les bois à se croire attaqués ; les Pilleurs disent que la bataille a commencé quand, arrivant à Sugar Point en bateau, des soldats se mirent à tirer sur un canoë transportant des femmes amérindiennes venant demander la libération de prisonniers sur les bateaux.

Vers 11 h 30, les Pilleurs commencèrent à tirer sur les soldats depuis la forêt alentour. Les soldats, dont beaucoup de jeunes recrues, se jetèrent au sol après que leurs officiers leur aient fait encercler la cabane de Bug-O-Nay-Ge-Shig. Au cours de la première demi-heure, quelques soldats furent tués ou blessés. Wilkinson, blessé à la cuisse gauche, et les autres soldats se replièrent sur le côté de la cabane donnant sur le lac.

Le commandant Wilkinson fut ensuite touché par une seconde balle à l'abdomen alors qu'il exhortait ses troupes, bravant le feu ennemi. Il mit plus d'une heure à mourir. Le sergent William Butler fut également tué d'un tir dans la tête alors qu'il allait informer le général Bacon des dernières paroles du commandant : « faites leur l'enfer (give em hell) ».

Le soir même, un policier amérindien fut tué par un soldat l'ayant pris pour un Pilleur. Au matin, un soldat, mortellement blessé alors qu'il cherchait à déterrer des pommes de terre, fut la dernière victime officielle de la bataille.

Les Pilleurs se dispersèrent tôt le lendemain et les soldats repartirent pour Walker. Six soldats, dont le commandant Wilkinson, avaient été tués et dix autres blessés. Aucun civil ne fut tué pendant la bataille, à l'exception de l'officier de police amérindien. En revanche, cinq civils, dont un deuxième policier amérindien, furent blessés.

Après son évasion, Bug-O-Nay-Ge-Shig ne fut jamais capturé. Il mourut en 1916 à l'âge de 80 ans.

La nouvelle de l'accrochage fit naitre la crainte d'un soulèvement général et l'attaque des campements de Bemidji, Cass Lake, Deer River, Grand Rapids, et de Walker, dans le Minnesota. Des troupes fédérales supplétives furent envoyées de Fort Snelling et la garde nationale du Minnesota fut mobilisée, en même temps que les colons se constituaient en milices.

Les Ojibwés se réfugièrent dans des régions plus reculées de la réserve, craignant des représailles de l'armée ou des colons.

La peur d'un nouveau soulèvement amérindien se dissipa après que les journaux eurent décrit les circonstances de l'attaque. Le jour qui suivit la bataille, un journal local publia la lettre ouverte des chefs amérindiens dénonçant les pratiques des sociétés d'exploitation forestière du bois et demandant l'établissement d'une commission d'enquête composée de personnes honnêtes et indépendantes de l'industrie forestière.

Une enquête s'ensuivit qui reconnut le tort fait aux Amérindiens par les autorités locales de les arrêter pour des motifs futiles, de les envoyer à Duluth ou à Minneapolis, à plus de 300 kilomètres de leur village, pour les juger et les relâcher ensuite sans prévoir de moyen pour retourner au village.

Nombre des Pilleurs recherchés se rendirent aux autorités et furent condamnés à des peines s'échelonnant entre deux et dix mois de prison et une amende de 25 à 100 dollars. Au milieu de l'année 1889, un pardon général fut décrété. Peu d'efforts furent consacrés pour trouver lesquels des Pilleurs avaient pris part à la bataille, les autorités choisissant d'enterrer l'affaire. On apprit plus tard que 19 Pilleurs seulement avaient tenu tête victorieusement aux 77 soldats du 3e régiment d'infanterie.

En l'espace de quelques années, l'Etat américain achetait une bonne part des terres des Pilleurs qui devinrent forêt nationale.

Bibliographie

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Notes et références

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