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« Charles Burguet (architecte) » : différence entre les versions

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'''Charles Burguet''' est un [[architecte]] [[France|français]], né à [[Bordeaux]] le {{Date de naissance|10|décembre|1821|âge=non}}, et mort en 1879.
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'''Charles Bernard Burguet''', né le 10 décembre 1821 et mort le 9 mars 1879 à [[Bordeaux]], est un architecte français et l'une des figures majeures de l'architecture municipale de la ville de [[Bordeaux]]. En 1842, il entre à l'[[Beaux-Arts de Paris|École des Beaux-Arts de Paris]]. Élève d’[[Hippolyte Le Bas|Hippolyte Lebas]]<ref name=":0">{{Ouvrage|prénom1=Philippe|nom1=Maison des sciences de l'homme Val de Loire|prénom2=Sylvain|nom2=Centre d'histoire de la ville moderne et contemporaine|nom3=Groupe d'étude de la ville régulière|titre=L'urbanisme, des idées aux pratiques, {{sp-|XIX|-|XXI}}: actes de la journée d'étude organisée à Tours le 8 mars 2006|éditeur=Presses universitaires de Rennes|collection=Espace et territoires|date=2008|isbn=978-2-7535-0683-1|consulté le=2023-12-18}}.</ref>, il est nommé architecte de la ville de Bordeaux en 1850.

Durant trente ans, il contribue au renouvellement du [[néo-classicisme]] bordelais, grâce à ses travaux, tels que la construction de différents édifices importants de la ville : le [[Musée des Beaux-Arts de Bordeaux|Musée de Beaux-Arts]], le [[Château Palmer]] et l'ancienne [[école de médecine et de chirurgie de Bordeaux]].

Ses activités comprenaient également des restaurations, notamment celles du fleuron du [[Grand-Théâtre (Bordeaux)|Grand Théâtre]], où il travaille aux côtés du théoricien et praticien de la restauration, Eugène-Emmanuel [[Eugène Viollet-le-Duc|Viollet-le-Duc]]<ref name=":0" />. L'architecte bordelais réalise aussi des transformations comme celles effectuées sur la [[Place de la Comédie (Bordeaux)|place de la Comédie]] ou encore sur les façades sur le [[Jardin public de Bordeaux|Jardin public]].

Il est l'introducteur de l'[[architecture métallique]] à [[Bordeaux]] avec ses dessins pour la reconstruction, en [[métal]], du marché des Grands-Hommes<ref name=":0" />.


== Biographie ==
== Biographie ==


=== Jeunesse et formation ===
Charles Bernard Burguet est le fils du médecin Jean Auguste Burguet et d’Alexis Elisabeth Betzy Caillau, domiciliés au n° 41 de la [[rue Fondaudège]] à Bordeaux. Charles Burguet s'inscrit dans une lignée d'architectes puisque son grand-père paternel, Bernard Burguet, était lui-aussi architecte de profession<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=INHA |titre=Burguet, Charles |url=https://agorha.inha.fr/ark:/54721/6b66aaa0-3f9f-4189-98f2-769cf2417263 |accès url=libre |site=AGORHA |consulté le=14 décembre 2023}}.</ref>.


Charles Burguet est d'abord formé dans l’atelier de son oncle, Jean Burguet (1788-1848), architecte. Le {{date-|8 octobre 1842}}, il obtient une lettre de recommandation pour poursuivre ses études et entrer à l’[[Beaux-Arts de Paris|École royale des Beaux-Arts]] de Paris où il restera quatre années (1846). Au sein de cette prestigieuse institution, Charles Burguet est le disciple du célèbre architecte français [[Hippolyte Le Bas|Hippolyte Lebas]], professeur d'histoire de l'art qui dispense ses cours à l'École de 1842 à 1856. L'enseignement de ce dernier est parfois critiqué, notamment par la ''Revue générale de l’architecture et des travaux publics'', dirigée par [[César Daly]]. En effet, lors de ses enseignements, H. Lebas prend pour modèle, quasi-exclusivement, l’architecture de l’apogée de la période antique, ce qui lui sera reproché.
Il est formé à l'[[Beaux-Arts de Paris|École des Beaux-Arts à Paris]] de 1842 à 1846 et travaille à Bordeaux à partir de 1848. Il devient architecte de la ville<ref>{{Lien web |titre=Arc! - Charles Burguet (1821-1879) |url=http://www.artemisia.no/arc/historisk/bordeaux/francais/1800/fr.charles.burguet.html |site=www.artemisia.no |consulté le=2021-11-29}}</ref>.<gallery caption="Réalisations">

Charles participe aux concours de {{2ème|classe}} de l’[[Beaux-Arts de Paris|Ecole royale des Beaux-Arts]] jusqu’en 1847. Il obtient des médailles dans diverses matières telles que la construction, l’architecture, la perspective ou encore les mathématiques. Malgré de bons résultats, il ne passe pas le concours pour intégrer la {{1re|classe}}, ce qui l'empêche de concourir au [[Prix de Rome (France)|Grand prix de Rome]].

En 1848, il revient travailler à [[Bordeaux]] car il est davantage attiré par l’aspect plus pragmatique du métier d’architecte. Il veut être sur le terrain et mettre à profit les innovations matérielles de son époque issues de la Révolution Industrielle. C'est à ce moment qu'il devient architecte municipal de la ville de Bordeaux.

=== L'architecte et son « style » ===
Charles Burguet est l'architecte bordelais à qui l’on doit les plans de l’[[hôpital Saint-André]]. Il est alors influencé par le [[Architecture néo-classique|néoclassicisme]] bordelais de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle.

Son premier chantier en tant qu’architecte de la ville est celui de l’église Saint-Martial à la fin des années 1840. Le clocher de celle-ci avait été retiré quelques années plus tôt car il présentait une menace pour la sécurité, en partie en raison de la nature marécageuse du sol. En 1851, le conseiller municipal Picard soutient la demande des usagers qui souhaitent un nouveau clocher pour cet édifice. Ainsi, Burguet propose un projet abordable financièrement et parvient en même temps à stabiliser la structure par un ingénieux système de pilotis. Ce clocher ressemble aux exemples parisiens contemporains tels que [[Église Notre-Dame-de-Lorette de Paris|Notre-Dame-de-Lorette]] (réalisée par H. Lebas, entre 1823 et 1836).

En 1852, il est confronté à un défi : la construction d’une nouvelle [[sacristie]] et la consolidation du [[chœur (Architecture)|chœur]] pour l’[[Basilique Saint-Michel de Bordeaux|église Saint-Michel]]. En effet, il n’a pas eu de formation le préparant à travailler sur un édifice de style [[Architecture gothique|gothique]]. Dans un premier temps, il mène une campagne de fouilles lors de laquelle il découvre une ancienne [[crypte]]. Il décide ensuite d’installer la nouvelle sacristie à cet emplacement. Il parvient également à restituer l’esprit gothique à travers une attention esthétique poussée. On lui demande ensuite, en 1859, de reconstruire le chœur architectural de l’édifice qui menace de s'effondrer. Il s'implique beaucoup dans ce chantier, tant pour négocier les prix avec les divers fournisseurs que pour apporter une solution efficace au problème. Quelques années plus tard, il réalise aussi dans cette église la réfection des maçonneries. Il prend soin de respecter la véracité historique du lieu et ainsi ne pas dénaturer le style de l’édifice qui illustre le glissement du gothique flamboyant vers la [[Architecture de la Renaissance|Renaissance]].

Entre 1854 et 1856, il transforme le [[château Palmer]] en un édifice de style [[Style néo-Renaissance|néo-Renaissance]] s'inspirant du [[château Pichon-Longueville]] avec ses quatre tourelles d'angles rondes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Château Palmer - Appellations et Crus classés |url=https://www.abcduvin.com/index.php/term/,6c53aa9f5fa7aa706e53aaafadad.xhtml |accès url=libre |site=Château Palmer |consulté le=30 novembre 2021}}.</ref>.

En 1874, il réalise la Faculté de Droit<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Laurence Chevallier |titre=Les facultés de Bordeaux intra muros au XIXe siècle - Notices biographiques des figures majeures de la construction des facultés bordelaises |url=https://patrimoine-artistique.u-bordeaux-montaigne.fr/includes/pdf/Notices-biographiques-des-figures-majeures-de-la-construction-des-facultes-bordelaises-au-XIXe-siecle.pdf |format=pdf |site=Université Bordeaux Montaigne}}.</ref>, [[place Pey-Berland]], le premier des trois « palais » universitaires construits à Bordeaux à cette période, avec la faculté de médecine (actuelle faculté de sociologie) et la faculté de lettres (actuel [[Musée d'Aquitaine]]).

== Réalisations ==
Charles Burguet a réalisé de nombreux monuments et a contribué au remaniement de nombreux bâtiments, que ce soit des églises des halles de marchés ou l'architecture de jardins.

=== Architecture religieuse (clocher d'église, presbytère) ===

* Le clocher de l’église Saint-Martial (1839-1840) à Bordeaux.
* La reconstruction de l'église Saint-Michel chœur et sacristie (à partir de 1851).
* Le dépositoire du [[cimetière de la Chartreuse]] (1852) à Bordeaux
* Le presbytère de l'église Saint-Pierre, 31-35 rue Leupold (1857)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Robert Coustet]]|titre=Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux|passage=296|lieu=Mollat|année=2009|pages totales=564|isbn=9782358770026}}.</ref>.

=== Architecture civile ===

[[Fichier:Charles Burguet, Faculté de droit, élévation de la façade principale février 1872. Archives municipales de la ville de Bordeaux, 6875 M 5.jpg|vignette|252x252px|Élévation de la façade principale de la [[Faculté de droit et science politique de Bordeaux|Faculté de droit]] par Charles Burguet, février 1872. [[Bordeaux|Archives municipales de la ville de Bordeaux]].]]

==== Écoles ====

* L' [[école de médecine et de chirurgie de Bordeaux]] (1852), 42 rue Lalande à Bordeaux.
* La [[Faculté de droit et science politique de Bordeaux|Faculté de droit]] de Bordeaux (1870).
* L'École Nuyens, dans le [[Quartier de La Bastide|quartier de la Bastide]] (1871).

==== Hôtels ====

* L'[[hôtel Calvet]] ou hôtel des Sociétés savantes, 1 place Bardineau (1851).

==== Hôpitaux ====

* L'Hôpital St-André (1821-1825) sur la place d’Armes (actuelle [[place de la République (Bordeaux)|place de la République]]).

==== Institutions culturelles ====

* Le [[Musée des Beaux-Arts de Bordeaux|Musée de Beaux-Arts de Bordeaux]] (1858-1867).
* La campagne de restauration du [[Grand-Théâtre (Bordeaux)|Grand-Théâtre]] (salle de concert, foyer public, salle des Grands Hommes) - Etude de la stabilité du bâtiment.

==== Marchés ====

* La halle du marché des Grands-hommes (1864), détruite en 1961.
* Le Marché de Lerme (1867).
* Les Halles du marché des [[Les Chartrons|Chartrons]] (1869).
* Le Grand Marché de Bordeaux (1875), détruit dans les années 1950 pour construire le [[Palais des sports de Bordeaux|Palais des sports]].

[[Fichier:Château Palmer - Cocks&Féret 1898.jpg|vignette|228x228px|Illustration du [[Château Palmer]] en 1898.]]

==== Palais & châteaux ====

* Le [[Château Pichon-Longueville]] (1850 et 1855) à Pauillac, en Médoc.
* [[Château Palmer|Le Château Palmer]] (1855) : En 1854, Charles Burguet accepte de construire un édifice néo-classique au cœur des vignes de Palmer sur la commande des Frères Pereire. Le résultat est un palais gréco-romain « déguisé » en château médiéval, caractérisé par un fronton triangulaire, des baies en [[arc plein cintre]] et des portes ornées d'éléments en forme d'œufs et de flèches<ref>{{Lien web |titre=« Chateau Palmer {{!}} Palmer en son château », |url=www.chateau-palmer.com |consulté le=11 décembre 2023}}.</ref>.
* Le remaniement de l'arrière du [[Palais de la Bourse (Bordeaux)|Palais de la Bourse]], donnant sur les places Gabriel et Jean-Jaurès (1865).

==== Places publiques ====

* La Place Tourny (1853) à Bordeaux.
* La fontaine de la place Mériadeck (1867), aujourd'hui située place du Colonel-Raynal.

=== Architecture de jardins ===

* Les serres du [[Jardin public de Bordeaux]] (1859), démolies en 1933.

== Galerie ==
<gallery caption="Réalisations">
Fichier:Ecole de médecine et de chirurgie de Bordeaux.jpg|École de médecine et de chirurgie de Bordeaux (1852).
Fichier:Ecole de médecine et de chirurgie de Bordeaux.jpg|École de médecine et de chirurgie de Bordeaux (1852).
Fichier:Château Palmer 2015.jpg|[[Château Palmer]] (1856).
Fichier:Bordeaux - Jardin public 3.jpg|L'ancienne serre du [[Jardin botanique de Bordeaux]] (1859).
Fichier:Plan d'eau - Jardin Botanique de Bordeaux.jpg|Pavillon de l'ancienne serre.
Fichier:Beaux arts bordeaux.jpg|Aile nord du [[Musée des Beaux-Arts de Bordeaux]] (1858-1867).
Fichier:Beaux arts bordeaux.jpg|Aile nord du [[Musée des Beaux-Arts de Bordeaux]] (1858-1867).
Fichier:Bordeaux Musée des Beaux Arts 09.JPG|Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
Fichier:Place du Marché des Chartrons, Bordeaux, France - panoramio.jpg|Halle du marché des Chartrons (1869)
Fichier:Place du Marché des Chartrons, Bordeaux, France - panoramio.jpg|Halle du marché des Chartrons (1869).
Fichier:Faculté de Droit Bordeaux.jpg|Faculté de droit de Bordeaux (1870).
Fichier:Bordeaux - Grand marché - cours Victor Hugo.jpg|Le Grand Marché de Bordeaux (1875), détruit et devenu le parking Victor Hugo.
</gallery>
</gallery>


== Hommage ==
== Hommage ==
Le comédien et réalisateur [[Charles Burguet|Charles Léon Levy]] a changé son patronyme à l'État civil pour prendre celui de "Charles Burguet"<ref name="acte naissance corrigé">[http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMTgtMDItMDgiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MjE3Mzc1O3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-508%2C114&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=121 Archives de Paris {{9e}} en ligne, acte de naissance {{n°|451}} du 19/3/1872, avec mention de jugement recticatif de patronyme, vue 28/31]</ref>.
Le comédien et réalisateur [[Charles Burguet|Charles Léon Levy]] a changé son patronyme à l'État civil pour prendre celui de « Charles Burguet »<ref name="acte naissance corrigé">[http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMTgtMDItMDgiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MjE3Mzc1O3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-508%2C114&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=121 Archives de Paris {{9e}} en ligne, acte de naissance {{n°|451}} du 19/3/1872, avec mention de jugement recticatif de patronyme, vue 28/31].</ref>.

L'adresse actuelle de l'[[Hôpital Saint-André]] CHU de Bordeaux porte le nom de l'oncle de Charles Burguet : 1 rue Jean Burguet, 33000 Bordeaux.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==


* [[Robert Coustet]], ''Charles Burguet (1821-1879) et l’architecture métallique à Bordeaux'', 1974 ([https://www.persee.fr/doc/rhbg_0242-6838_1973_num_22_1_2014 en ligne sur Persée]).
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Robert Coustet]]|titre=Le Nouveau Viographe de Bordeaux|sous-titre=Guide historique et monumental des rues de Bordeaux|passage=|éditeur=Mollat|date=2009|pages totales=564|isbn=9782358770026}}


* Charles Bauchal. ''Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français''. 1887.
== Voir aussi ==


* Delphine Costedoat, « L’architecte municipal Charles Burguet à Bordeaux (1821-1879) : le pragmatisme en quête du juste paradigme » dans ''L’urbanisme des idées aux pratiques ({{sp-|XIX|-|XXI}})'', 2008.

* Philippe Chassaigne (dir.) et Sylvain Schoonbaert (dir.), ''L’urbanisme des idées aux pratiques ({{sp-|XIX|-|XXI}})'', coll. « Espaces et Territoires », Presses universitaires de Rennes, 2008.

* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Robert Coustet|titre=Le Nouveau Viographe de Bordeaux|sous-titre=Guide historique et monumental des rues de Bordeaux|éditeur=Mollat|date=2009|pages totales=564|isbn=9782358770026}}

== Voir aussi ==
* [[Liste des monuments historiques de Bordeaux]]
* [[Liste des monuments historiques de Bordeaux]]
*[[Liste de personnalités liées à Bordeaux]]


== Liens externes ==
== Liens externes ==
*{{Liens}}
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{{Portail|Bordeaux|Architecture}}
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[[Catégorie:Architecte français du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Architecte français du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts au XIXe siècle]]
[[Catégorie:Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts au XIXe siècle]]
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[[Catégorie:Décès à Bordeaux]]
[[Catégorie:Architecture métallique]]
[[Catégorie:XIXe siècle]]
[[Catégorie:Néo-classicisme]]

Dernière version du 22 avril 2024 à 20:46

Charles Burguet
Biographie
Naissance
Décès
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BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École nationale supérieure des beaux-arts ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité

Charles Bernard Burguet, né le 10 décembre 1821 et mort le 9 mars 1879 à Bordeaux, est un architecte français et l'une des figures majeures de l'architecture municipale de la ville de Bordeaux. En 1842, il entre à l'École des Beaux-Arts de Paris. Élève d’Hippolyte Lebas[1], il est nommé architecte de la ville de Bordeaux en 1850.

Durant trente ans, il contribue au renouvellement du néo-classicisme bordelais, grâce à ses travaux, tels que la construction de différents édifices importants de la ville : le Musée de Beaux-Arts, le Château Palmer et l'ancienne école de médecine et de chirurgie de Bordeaux.

Ses activités comprenaient également des restaurations, notamment celles du fleuron du Grand Théâtre, où il travaille aux côtés du théoricien et praticien de la restauration, Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc[1]. L'architecte bordelais réalise aussi des transformations comme celles effectuées sur la place de la Comédie ou encore sur les façades sur le Jardin public.

Il est l'introducteur de l'architecture métallique à Bordeaux avec ses dessins pour la reconstruction, en métal, du marché des Grands-Hommes[1].

Jeunesse et formation

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Charles Bernard Burguet est le fils du médecin Jean Auguste Burguet et d’Alexis Elisabeth Betzy Caillau, domiciliés au n° 41 de la rue Fondaudège à Bordeaux. Charles Burguet s'inscrit dans une lignée d'architectes puisque son grand-père paternel, Bernard Burguet, était lui-aussi architecte de profession[2].

Charles Burguet est d'abord formé dans l’atelier de son oncle, Jean Burguet (1788-1848), architecte. Le , il obtient une lettre de recommandation pour poursuivre ses études et entrer à l’École royale des Beaux-Arts de Paris où il restera quatre années (1846). Au sein de cette prestigieuse institution, Charles Burguet est le disciple du célèbre architecte français Hippolyte Lebas, professeur d'histoire de l'art qui dispense ses cours à l'École de 1842 à 1856. L'enseignement de ce dernier est parfois critiqué, notamment par la Revue générale de l’architecture et des travaux publics, dirigée par César Daly. En effet, lors de ses enseignements, H. Lebas prend pour modèle, quasi-exclusivement, l’architecture de l’apogée de la période antique, ce qui lui sera reproché.

Charles participe aux concours de 2e classe de l’Ecole royale des Beaux-Arts jusqu’en 1847. Il obtient des médailles dans diverses matières telles que la construction, l’architecture, la perspective ou encore les mathématiques. Malgré de bons résultats, il ne passe pas le concours pour intégrer la 1re classe, ce qui l'empêche de concourir au Grand prix de Rome.

En 1848, il revient travailler à Bordeaux car il est davantage attiré par l’aspect plus pragmatique du métier d’architecte. Il veut être sur le terrain et mettre à profit les innovations matérielles de son époque issues de la Révolution Industrielle. C'est à ce moment qu'il devient architecte municipal de la ville de Bordeaux.

L'architecte et son « style »

[modifier | modifier le code]

Charles Burguet est l'architecte bordelais à qui l’on doit les plans de l’hôpital Saint-André. Il est alors influencé par le néoclassicisme bordelais de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle.

Son premier chantier en tant qu’architecte de la ville est celui de l’église Saint-Martial à la fin des années 1840. Le clocher de celle-ci avait été retiré quelques années plus tôt car il présentait une menace pour la sécurité, en partie en raison de la nature marécageuse du sol. En 1851, le conseiller municipal Picard soutient la demande des usagers qui souhaitent un nouveau clocher pour cet édifice. Ainsi, Burguet propose un projet abordable financièrement et parvient en même temps à stabiliser la structure par un ingénieux système de pilotis. Ce clocher ressemble aux exemples parisiens contemporains tels que Notre-Dame-de-Lorette (réalisée par H. Lebas, entre 1823 et 1836).

En 1852, il est confronté à un défi : la construction d’une nouvelle sacristie et la consolidation du chœur pour l’église Saint-Michel. En effet, il n’a pas eu de formation le préparant à travailler sur un édifice de style gothique. Dans un premier temps, il mène une campagne de fouilles lors de laquelle il découvre une ancienne crypte. Il décide ensuite d’installer la nouvelle sacristie à cet emplacement. Il parvient également à restituer l’esprit gothique à travers une attention esthétique poussée. On lui demande ensuite, en 1859, de reconstruire le chœur architectural de l’édifice qui menace de s'effondrer. Il s'implique beaucoup dans ce chantier, tant pour négocier les prix avec les divers fournisseurs que pour apporter une solution efficace au problème. Quelques années plus tard, il réalise aussi dans cette église la réfection des maçonneries. Il prend soin de respecter la véracité historique du lieu et ainsi ne pas dénaturer le style de l’édifice qui illustre le glissement du gothique flamboyant vers la Renaissance.

Entre 1854 et 1856, il transforme le château Palmer en un édifice de style néo-Renaissance s'inspirant du château Pichon-Longueville avec ses quatre tourelles d'angles rondes[3].

En 1874, il réalise la Faculté de Droit[4], place Pey-Berland, le premier des trois « palais » universitaires construits à Bordeaux à cette période, avec la faculté de médecine (actuelle faculté de sociologie) et la faculté de lettres (actuel Musée d'Aquitaine).

Réalisations

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Charles Burguet a réalisé de nombreux monuments et a contribué au remaniement de nombreux bâtiments, que ce soit des églises des halles de marchés ou l'architecture de jardins.

Architecture religieuse (clocher d'église, presbytère)

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  • Le clocher de l’église Saint-Martial (1839-1840) à Bordeaux.
  • La reconstruction de l'église Saint-Michel chœur et sacristie (à partir de 1851).
  • Le dépositoire du cimetière de la Chartreuse (1852) à Bordeaux
  • Le presbytère de l'église Saint-Pierre, 31-35 rue Leupold (1857)[5].

Architecture civile

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Élévation de la façade principale de la Faculté de droit par Charles Burguet, février 1872. Archives municipales de la ville de Bordeaux.
  • L'hôtel Calvet ou hôtel des Sociétés savantes, 1 place Bardineau (1851).

Institutions culturelles

[modifier | modifier le code]
  • La halle du marché des Grands-hommes (1864), détruite en 1961.
  • Le Marché de Lerme (1867).
  • Les Halles du marché des Chartrons (1869).
  • Le Grand Marché de Bordeaux (1875), détruit dans les années 1950 pour construire le Palais des sports.
Illustration du Château Palmer en 1898.

Palais & châteaux

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  • Le Château Pichon-Longueville (1850 et 1855) à Pauillac, en Médoc.
  • Le Château Palmer (1855) : En 1854, Charles Burguet accepte de construire un édifice néo-classique au cœur des vignes de Palmer sur la commande des Frères Pereire. Le résultat est un palais gréco-romain « déguisé » en château médiéval, caractérisé par un fronton triangulaire, des baies en arc plein cintre et des portes ornées d'éléments en forme d'œufs et de flèches[6].
  • Le remaniement de l'arrière du Palais de la Bourse, donnant sur les places Gabriel et Jean-Jaurès (1865).

Places publiques

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  • La Place Tourny (1853) à Bordeaux.
  • La fontaine de la place Mériadeck (1867), aujourd'hui située place du Colonel-Raynal.

Architecture de jardins

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Le comédien et réalisateur Charles Léon Levy a changé son patronyme à l'État civil pour prendre celui de « Charles Burguet »[7].

L'adresse actuelle de l'Hôpital Saint-André CHU de Bordeaux porte le nom de l'oncle de Charles Burguet : 1 rue Jean Burguet, 33000 Bordeaux.

Notes et références

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  1. a b et c Philippe Maison des sciences de l'homme Val de Loire, Sylvain Centre d'histoire de la ville moderne et contemporaine et Groupe d'étude de la ville régulière, L'urbanisme, des idées aux pratiques, XIXe – XXIe siècle: actes de la journée d'étude organisée à Tours le 8 mars 2006, Presses universitaires de Rennes, coll. « Espace et territoires », (ISBN 978-2-7535-0683-1).
  2. INHA, « Burguet, Charles » Accès libre, sur AGORHA (consulté le ).
  3. « Château Palmer - Appellations et Crus classés » Accès libre, sur Château Palmer (consulté le ).
  4. Laurence Chevallier, « Les facultés de Bordeaux intra muros au XIXe siècle - Notices biographiques des figures majeures de la construction des facultés bordelaises » [PDF], sur Université Bordeaux Montaigne.
  5. Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 9782358770026), p. 296.
  6. « « Chateau Palmer | Palmer en son château », » (consulté le ).
  7. Archives de Paris 9e en ligne, acte de naissance no 451 du 19/3/1872, avec mention de jugement recticatif de patronyme, vue 28/31.

Bibliographie

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  • Charles Bauchal. Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français. 1887.
  • Delphine Costedoat, « L’architecte municipal Charles Burguet à Bordeaux (1821-1879) : le pragmatisme en quête du juste paradigme » dans L’urbanisme des idées aux pratiques (XIXe – XXIe siècle), 2008.
  • Philippe Chassaigne (dir.) et Sylvain Schoonbaert (dir.), L’urbanisme des idées aux pratiques (XIXe – XXIe siècle), coll. « Espaces et Territoires », Presses universitaires de Rennes, 2008.
  • Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 9782358770026)

Liens externes

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