Aller au contenu

Daniel Cohn-Bendit

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 16 mars 2009 à 20:31 et modifiée en dernier par Jrmy (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Modèle:Infobox personnalité politique Daniel Cohn-Bendit, né le à Montauban (Tarn-et-Garonne), est un homme politique franco-allemand, élu du parti écologiste Die Grünen, ancien adjoint à la mairie de Francfort-sur-le-Main (Allemagne) et actuel député européen.

Il s'est fait connaître comme l'un des animateurs du mouvement de Mai 68 à Paris.

Il est le frère de Gabriel Cohn-Bendit.

Biographie

Daniel Cohn-Bendit est né en France de parents juifs allemands réfugiés en France en 1933 pour fuir le nazisme. Il est apatride jusqu’à l’âge de 14 ans, où il opte pour la nationalité allemande[1] pour, dit-il, ne pas être soumis au service militaire en France. Il se définit toutefois comme « citoyen européen ».

Daniel Cohn-Bendit en meeting à Paris en février 2006.

Brièvement membre de la Fédération anarchiste, puis du mouvement Noir et rouge, il se définira plus tard comme « libéral-libertaire ». En 1967, il est étudiant en sociologie à l'Université de Nanterre lorsque commence le mouvement de contestation qui deviendra le Mouvement du 22-Mars en 1968. Il est inscrit sur la liste noire des étudiants de l'Université. A la suite de l'évacuation des locaux par la police le 2 mai, il fait partie des étudiants qui vont occuper la Sorbonne le 3 mai. Il sera avec Alain Geismar et Jacques Sauvageot l'une des figures de proue du « mouvement de mai ». Le 21 mai, alors qu'il est en voyage à Berlin, il est interdit de séjour en France. Il y revient le 28 mai, cheveux teints et lunettes noires, pour un meeting à la Sorbonne où il est acclamé. Le slogan « Nous sommes tous des juifs allemands » résumera ce soutien des jeunes à celui que la presse nomme « Dany le rouge ». L'arrêté d'interdiction de séjour ne sera levé qu'en 1978.

Dès la fin des « événements », il s'installe à Francfort-sur-le-Main, où il s'intègre à la mouvance contestataire. Il est successivement aide-éducateur dans une crèche autogérée, employé à la librairie Karl-Marx, mais petit à petit ressent le besoin de trouver un débouché politique à cette contestation de la société. Il se rapproche du mouvement des Verts allemands (Die Grünen) et se lie avec Joschka Fischer, qu'il pousse à se présenter aux élections dans le land de Hesse. Il sera lui-même plus tard candidat sous l'étiquette des Verts à la mairie de Francfort, puis au Parlement européen.

En 1981, il soutient la candidature de Coluche à la présidence de la République.

En 1986, il officialise son abandon de la perspective révolutionnaire dans un ouvrage-bilan, Nous l’avons tant aimée, la Révolution.

Depuis 1994[2], Daniel Cohn-Bendit est député au Parlement européen. Il a été d'abord élu comme tête de liste des Verts en France (sa liste obtient 9,72 % des voix en juin 1999, second meilleur résultat des Verts français aux élections européennes après celui d’Antoine Waechter en 1989), puis comme représentant des Verts allemands le . Il est porte-parole du parti européen des verts créé en février 2004, puis co-président (avec Monica Frassoni) du groupe Vert au Parlement européen. Ses options économiques libérales l’éloignent un peu de la majorité des écologistes européens qui considèrent que le dogme libéral est incompatible avec les moyens que nécessitent la préservation de la planète et le combat pour la justice sociale, et donc avec le paradigme écologiste[3].

Daniel Cohn-Bendit interviewé au bureau de Bruxelles, le 23 mars 2006.

Anti-nationaliste et partisan d’un fédéralisme européen, Daniel Cohn-Bendit s’engage dans le processus constitutionnel européen initié par le discours de son ami Joschka Fischer sur « la finalité de l’intégration européenne[4] ». Après le bilan plutôt satisfaisant des travaux de la Convention sur l'avenir de l'Europe, il adresse une lettre[5] aux gouvernements se réunissant dans une conférence inter-gouvernementale dans laquelle il les adjure :

  • de peser de tout leur poids pour éviter que le texte final du traité établissant une Constitution pour l'Europe ne contienne des reculs par rapport au texte de la convention ;
  • d’introduire dans la troisième partie de la Constitution une procédure de révision moins lourde, qui ne repose pas sur l’unanimité et qui prévoit l’entière participation du Parlement européen ainsi que la ratification par celui-ci ;
  • de révolutionner le mode de ratification utilisé jusqu’ici en organisant un référendum européen pour que tous les citoyens européens puissent s’exprimer sur cette constitution européenne et afin que les enjeux européens prennent le pas sur les considérations de politiques intérieures, ceci sans que le refus d’un seul pays puisse bloquer tous les autres.

Ces propositions trouveront peu d’échos à l’époque et ne seront pas retenues par les gouvernements, mais se retrouveront au cœur des polémiques lors de la campagne précédent le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe. Pendant cette campagne, l’action de Daniel Cohn-Bendit en faveur du OUI agace le courant du « NON de gauche », qui estime qu’on ne peut être à la fois de gauche et favorable à ce traité, ainsi que certains de ses camarades écologistes qui lui reprochent de participer à des meetings avec des membres du parti socialiste français ou de l’UDF, bien que la direction du parti des Verts (suivant le vote positif d'une majorité de militants), ait appelé à voter oui au Traité de Constitution pour l'Europe. À la secrétaire du PCF qui lui reproche de s’engager si fortement dans une campagne française, Daniel Cohn-Bendit répond : « Oui, Marie-George, je sais : je suis un juif allemand[6] ».

Il a soutenu Dominique Voynet[7] lors de l'élection présidentielle de 2007.

Daniel Cohn-Bendit est vice-président du Mouvement Européen-France depuis février 2007.

Polémique

En 2001, une polémique a lieu a propos de son livre Le Grand Bazar (Belfond, 1975), où il romançait ses activités d’aide-éducateur au jardin d’enfants autogéré de Francfort. Il déclare à ce propos : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : "Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d'autres gosses ?" Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même ». Et ailleurs : « J’avais besoin d’être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu’ils dépendent de moi ».

Ces passages ont été interprétés par certains, 25 ans plus tard, comme un acte de pédophilie. Cohn-Bendit se défend, expliquant que le texte était une provocation, n’avait pas fait scandale à l’époque et qu’aucune plainte d’enfant ou de parent n’avait été déposée. « Prétendre que j’étais pédophile est une insanité. La pédophilie est un crime. L’abus sexuel est quelque chose contre lequel il faut se battre. Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie. » Des parents de ces « crèches alternatives » ont d’ailleurs apporté leur soutien au leader écologiste : « Nous savons qu’il n’a jamais porté atteinte à nos enfants », écrivent-ils. Les enfants eux-mêmes rejettent dans cette lettre « toute tentative de rapprochement entre Daniel Cohn-Bendit et des personnes coupables d’abus sexuels sur enfants[8] ».

Européennes 2009

En 2008, Daniel Cohn-Bendit participe à l'initiative Europe Écologie de création de listes écologistes rassemblant militants des Verts et personnalités associatives ou indépendantes proches des idées écologistes, rassemblement que les Verts mettent en scène à leurs Journées d'été de Toulouse en août de la même année. Le 20 octobre 2008 avec Jean-Paul Besset, Eva Joly, Cécile Duflot (Secrétaire nationale des Verts), José Bové, Yannick Jadot, Monica Frassoni (coprésidente du groupe Vert au parlement de l'Union européenne) et Antoine Waechter (Président du MEI) il est l'une des personnalités qui ouvrent la campagne électorale des écologistes pour 2009 en lançant un appel au « Rassemblement de l'écologie »[9].

Notes et références

  1. Selon ses dires dans le reportage de Serge July diffusé le 28 mars 2008 sur France 5, ainsi que son interview à LaTéléLibre.
  2. Vos députés : Présentation : Daniel COHN-BENDIT
  3. Le mensuel La Décroissance qui publie un dossier sur Daniel Cohn-Bendit dans son numéro de février 2009 le considère comme « le Canada Dry de la politique : ça a la couleur de la rébellion, l'odeur de la rébellion, le goût de la rébellion, mais ce n'est pas de la rébellion ; c'est juste l'idéologie capitaliste classique sous une face souriante et décoiffée. Un produit marketing redoutable. » (n° 56, p. 8.)
  4. Discours de M. Joschka Fischer sur la finalité de l’intégration européenne, prononcé le 12 mai 2000 à Berlin
  5. Pour un référendum sur la Constitution à l’échelle européenne - 14 mai 2004
  6. Ich liebe dich, moi non plus -
  7. Vidéo Daniel Cohn Bendit - soutien à Dominique Voynet 2007
  8. « L'affaire Cohn-Bendit ou le procès de Mai 68 », article de Paul Quinio dans Libération,  ; voir aussi « L'innocence, on l'avait rêvée », Marie Guichoux, Libération, 24 février 2001, « Retour sur les polémiques autour de la génération 68 », Jean-Michel Helvig, Libération, 8 mars 2001, etc.
  9. Europe Ecologie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :