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« Henri Gillard » : différence entre les versions

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| légende = Statue de l'abbé Henri Gillard, sculptée par Michaël Thomazo, devant l'église du Graal.
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'''Henri Gillard''', plus connu sous le nom de l’'''abbé Gillard''' ou du '''recteur de Tréhorenteuc''', est un [[Abbé|prêtre]] breton attaché à l'[[église Sainte-Onenne|église Sainte-Onenne de Tréhorenteuc]] de 1942 à 1962. Dès son arrivée, il fait restaurer cette petite église communale du Morbihan en la décorant de peintures qui mélangent le merveilleux celte à la foi chrétienne, à travers la symbolique du [[Graal]]. Il popularise nettement la [[légende arthurienne]] grâce à ses nombreux ouvrages et aux visites guidées du [[Val sans retour]] tout proche, qu'il organise. Durant ses années de service, il guide les visiteurs et les héberge dans l'église. Son action dynamise la commune de [[Tréhorenteuc]], alors victime d'un important [[exode rural]], pour en faire une destination touristique prisée. Désavoué et exilé par sa hiérarchie en 1962, l'abbé Gillard est finalement réhabilité et enterré dans l'église de Tréhorenteuc après son décès en 1979. Une statue à son effigie a été érigée et une association s'est constituée pour défendre ses œuvres et son héritage.


'''Henri Gillard''', plus connu sous le nom de l’'''abbé Gillard''' ou du '''recteur de Tréhorenteuc''' (né le {{date de naissance|30|novembre|1901}} à [[Guégon]] et mort le {{date de décès|15 juillet 1979}} à [[Plumergat]]), est un [[Abbé|prêtre]] breton attaché à l'[[église Sainte-Eutrope Sainte-Onenne]] de 1942 à 1962. Dès son arrivée, il fait restaurer cette petite Église d'une commune isolée (à l'époque on ne s'y rend que par des chemins empierrés) du Morbihan en la décorant de peintures qui mélangent le merveilleux celte à la foi chrétienne, à travers la symbolique du [[Graal]]. Il popularise nettement la [[légende arthurienne]] grâce à ses nombreux ouvrages et aux visites guidées du [[Val sans retour]] tout proche, qu'il organise. Durant ses années de ministère, il guide les visiteurs et les héberge dans l'église.
== Biographie ==
{{Encadré
| fond = #FFF8F8
|titre=Inscription gravée sur la porte de l'[[église Sainte-Onenne]] à la demande de l'abbé Gillard
|contenu=La porte est en dedans<ref>Michèle Bourret, ''Le patrimoine des communes du Morbihan, vol. 1, Flohic éditions, 1996, p. 604</ref>.}}
Henri Gillard naît à [[Guégon]] le 30 novembre 1901, au manoir de Trémaleuc. Ses ancêtres sont agriculteurs depuis plusieurs générations. Il étudie à [[Ploërmel]] puis au grand séminaire de [[Vannes]], avant d'être ordonné [[Curé|prêtre]] le 20 décembre 1924, à l'âge de 23 ans. D'abord professeur de collège, il devient [[vicaire]] à [[Plumelec]] puis est nommé à [[Crédin]] où déjà, sa hiérarchie apprécie peu son originalité. Il est mobilisé pour la [[Seconde Guerre mondiale]] en 1940 et regagne Crédin après la [[Bataille de France#Fall Rot : l'invasion de la France|débâcle]]<ref name="Guilloux"/>{{,}}<ref name="Ealet08146"/>. Durant l'occupation allemande, il se réfugie dans ses lectures<ref name="Ealet08146"/>.


Son action dynamise la commune de [[Tréhorenteuc]], alors victime d'un important [[exode rural]], pour en faire une destination touristique prisée. Désavoué et exilé par sa hiérarchie en 1962, l'abbé Gillard est finalement réhabilité après son décès en 1979, et enterré dans l'église de Tréhorenteuc. Une statue à son effigie a été érigée. Une association s'est constituée pour défendre ses œuvres et son héritage.
[[Fichier:Église Sainte-Onenne, Tréhorenteuc, France.jpg|thumb|L'[[église Sainte-Onenne]], plus connue sous le nom de « chapelle du Graal », restaurée par l'abbé Gillard.]]
En mars 1942, il arrive à [[Tréhorenteuc]] comme nouveau recteur de la paroisse locale. En raison de ses idées originales et non-conformes, le [[diocèse de Vannes]] souhaite vraisemblablement le « mettre au placard » dans cette petite commune rurale isolée et reliée par des chemins de terre, dont l'église tombe en ruines<ref name="Arz"/>{{,}}<ref name="Ealet0811"/>. Tréhorenteuc, affecté par l'[[exode rural]], est considérée comme le « [[pot de chambre]] » du diocèse<ref name="Ealet08145">{{harvsp|Ealet|2008|p=145}}</ref>. L'abbé Gillard prend en sympathie les agriculteurs pauvres de la commune, partage leur vie dans la simplicité et devient leur secrétaire de [[mairie]]<ref name="Ealet08147">{{harvsp|Ealet|2008|p=147}}</ref>. Avec les 150 habitants<ref>{{harvsp|Papieau|2014|p=103}}</ref> de Tréhorenteuc, il distingue le potentiel des légendes de [[Brocéliande]] et du [[Val sans retour]] tout proche<ref name="Ealet0811">{{harvsp|Ealet|2008|p=11}}</ref>. Il entreprend de restaurer l'église à ses frais et au prix de nombreuses privations<ref name="Ealet08147" />. Dès 1943, il fait éditer de petits guides de visite aux « éditions du Val »<ref name="Ealet08149">{{harvsp|Ealet|2008|p=149}}</ref>. Son sens de la communication et sa personnalité construisent la notoriété de ce village, qui attire peu à peu des visiteurs venus de toute la France. L'abbé Gillard, dans une contexte de déclin de l'économie agricole, permet à la commune de trouver quelques revenus [[tourisme|touristiques]]<ref name="Ealet0811"/>. Moins qu'un lieu de culte, son église devient un centre culturel, « faute d'habitants »<ref>{{harvsp|Gillard|1971|p=4}}</ref>.


== Biographie ==
L'abbé Gillard est, d'après Jacky Ealet, un « expert en communication avant l'heure » et un {{citation|visionnaire}}<ref name="Ealet0811"/>. Il ne place pas les aspects « païens » de la légende arthurienne et le [[catholicisme]] en opposition<ref name="Pinup">{{chapitre|titre ouvrage=Curiosités, jeux et énigmes de la Bretagne|titre=À Tréhorenteuc, une pin-up dans un chemin de croix|titre ouvrage=Curiosités, jeux et énigmes de la Bretagne|auteur=Jean-Pierre Colignon|éditeur=Albin Michel|année=2014|isbn=2226306781|isbn2=9782226306784|passage=livre numérique}}</ref>. [[Charles Le Quintrec]] raconte sa rencontre avec Henri Gillard, « qu'il admirait beaucoup », en précisant qu'à ses yeux « tout n'était que symboles »<ref name="Quintrec"/>. Il est passionné par les nombres et l'[[astrologie]], passant de longues heures à regarder les étoiles et à lire des ouvrages anciens. Sa hiérarchie n'a pas de prise sur lui, il revient sans cesse à ses calculs et ses études de la symbolique<ref name="QuintPar"/>. Toujours d'après Le Quintrec, l'abbé parle bas et vite, et possède le regard d'un enfant<ref name="Quintrec"/>.
Henri Gillard naît à [[Guégon]] le {{date-|30 novembre 1901}}, au manoir de Trénaleuc<ref name="Ealet08146">{{harvsp|Ealet|2008|p=146}}</ref>. Ses ancêtres sont agriculteurs depuis plusieurs générations<ref name="Ealet08146"/>. Il étudie à [[Ploërmel]] puis au grand séminaire de [[Vannes]], avant d'être ordonné [[Curé|prêtre]] le {{date-|20 décembre 1924}}, à l'âge de 23 ans<ref name="Ealet08146"/>. D'abord professeur de collège, il devient [[vicaire]] à [[Plumelec]] puis est nommé à [[Crédin]] où déjà, sa hiérarchie apprécie peu son originalité<ref name="Ealet08146"/>. Il est mobilisé pour la [[Seconde Guerre mondiale]] en 1940, et regagne Crédin après la [[Bataille de France#Fall Rot (« plan rouge ») : l'invasion de la France|débâcle]]<ref name="Guilloux"/>{{,}}<ref name="Ealet08146"/>. Durant l'occupation allemande, il se réfugie dans ses lectures<ref name="Ealet08146"/>.


=== Recteur de la paroisse de Tréhorenteuc ===
Henri Gillard fréquente aussi de nombreux intellectuels bretons, en particulier [[Xavier de Langlais]] et [[Jean Markale]]<ref>{{harvsp|Papieau|2014|p=104}}</ref>. Le poète breton Charles Le Quintrec évoque d'interminables discussions autour de la légende [[Ys|de Ker-Is]] et des épopées celtiques, entre l'abbé Gillard et ses invités<ref name="QuintPar">[[Charles Le Quintrec]], ''Un Breton à Paris'', Albin Michel, 2012, {{ISBN|2226228225|9782226228222}}, p. (livre numérique)</ref>. En redécorant l'église de Tréhorenteuc en faisant appel au merveilleux celtique, chrétien, et à l'ésotérisme, l'abbé se met en phase avec les nouvelles pratiques socio-économiques de son époque, permises par l'arrivée des congés payés et les progrès de l'[[automobile]] : il répond à une demande<ref>{{harvsp|Papieau|2014|p=105}}</ref>. Les premiers circuits touristiques sont créés dans les années d'après-guerre. Des cars partent de [[Rennes]] le dimanche pour desservir Tréhorenteuc, d'où l'abbé Gillard se charge de faire visiter le Val sans retour{{sfn|Calvez|2010|p=13}}. Il effectue une présentation symbolique et religieuse du lieu, et n'hésite pas à héberger les visiteurs dans son église restaurée, à la manière d'une [[auberge de jeunesse]]{{sfn|Ealet|2008|p=153-154}}. Henri Gillard passe à la télévision ([[France Régions 3|FR3]]) et à la radio ([[Europe 1]]), pour présenter les lieux de la légende arthurienne{{sfn|Ealet|2008|p=154-155}}. La représentation du [[chemin de croix]] qu'il a commandée pour l'église, figurant la [[fée Morgane]] dans un habit qui laisse deviner ses formes, contribue notamment à faire connaître les lieux<ref name="Pinup"/>.
En {{date-|mars 1942}}, il devient le nouveau recteur de la paroisse locale de [[Tréhorenteuc]]. En raison de ses idées originales et non-conformes selon lesquelles la légende du Graal n'en est pas une<ref>{{lien web |titre=L'église de l'abbé Gillard |url=https://broceliande.guide/L-eglise-de-l-abbe-Gillard |site=Brocéliande en Bretagne |consulté le=08-12-2023}}.</ref>, le [[diocèse de Vannes]] souhaite vraisemblablement le « mettre au placard » dans cette petite commune rurale isolée et reliée par des chemins de terre, dont l'église tombe en ruines<ref name="Arz">{{ouvrage|auteur=Claude Arz|titre=Voyages dans la France mystérieuse|éditeur=Place des éditeurs|collection=Ésotérisme et spiritualité|année=2011|ISBN=284228450X|isbn2=9782842284503}}, p. (livre numérique, rech. « Abbé Gillard »)</ref>{{,}}<ref name="Ealet0811"/>. Tréhorenteuc, affecté par l'[[exode rural]], est considérée comme le « [[pot de chambre]] » du diocèse<ref name="Ealet08145">{{harvsp|Ealet|2008|p=145}}</ref>.


L'abbé Gillard, grâce à sa maîtrise du [[gallo]] parvient rapidement à se faire accepter des Tréhorenceutois et prend en sympathie les agriculteurs pauvres de la commune, partage leur vie et devient leur secrétaire de [[mairie]]<ref name="Ealet08147">{{harvsp|Ealet|2008|p=147}}</ref>. Avec les 150 habitants{{sfn|Papieau|2014|p=103}} de Tréhorenteuc, il distingue le potentiel des légendes de [[Brocéliande]] et du [[Val sans retour]] tout proche<ref name="Ealet0811">{{harvsp|Ealet|2008|p=11}}</ref>. L'abbé Gillard ne place pas les aspects « païens » de la légende arthurienne et le [[catholicisme]] en opposition<ref name="Pinup">{{chapitre|titre=À Tréhorenteuc, une pin-up dans un chemin de croix|titre ouvrage=Curiosités, jeux et énigmes de la Bretagne|auteur=Jean-Pierre Colignon|éditeur=Albin Michel|année=2014|isbn=2226306781|isbn2=9782226306784|passage=livre numérique}}</ref>. En redécorant l'église de Tréhorenteuc (à ses frais<ref name="Ealet08147" />), il fait appel au merveilleux celtique, chrétien, et à l'ésotérisme : l'abbé se met ainsi en phase avec les nouvelles pratiques socio-économiques de son époque, permises par l'arrivée des [[congés payés]] et les progrès de l'[[automobile]], il répond à une demande touristique<ref>{{harvsp|Papieau|2014|p=105}}</ref>.
En 1962, ses idées attirent l'attention de son [[évêché]]. Sa hiérarchie, choquée par ses actions et la façon dont il mêle le [[christianisme]] au merveilleux païen, le déplace et l'empêche d'accéder à l'[[église Sainte-Onenne]]<ref name="Ealet0811"/>{{,}}<ref name="Pinup"/>. Il vit ses dernières années dans la maison de retraite du clergé à [[Sainte-Anne-d'Auray]]. Il reçoit toujours de nombreuses visites, y compris de la presse et de la télévision<ref name="Quintrec"/>. Avec cet éloignement de Tréhorenteuc, il souffre beaucoup de ne pas pouvoir guider les touristes en leur expliquant la symbolique des lieux. Il ressemble, d'après Le Quintrec, à un « enfant perdu, égaré et amoindri » en quête de tendresse<ref name="Quintrec">{{harvsp|Le Quintrec|1987|p=livre numérique}}</ref>. Il faut attendre son décès en [[juillet 1979]] pour que le diocèse de Vannes le réhabilite officiellement, et lui permette d'être enterré dans son église<ref name="Ealet0811"/>.


Les premiers circuits sont créés dans les années d'après-guerre : des cars partent de [[Rennes]] le dimanche pour desservir Tréhorenteuc, d'où l'abbé Gillard se charge de faire visiter le Val sans retour{{sfn|Calvez|2010|p=13}}. Il effectue une présentation symbolique et religieuse du lieu, et n'hésite pas à héberger les visiteurs dans son église restaurée, à la manière d'une [[auberge de jeunesse]]{{sfn|Ealet|2008|p=153-154}}. Henri Gillard passe à la télévision ([[France Régions 3|FR3]]) et à la radio ([[Europe 1]]), pour présenter les lieux de la [[légende arthurienne]]{{sfn|Ealet|2008|p=154-155}}. La représentation du [[chemin de croix]] qu'il a commandée pour l'église, figurant la [[fée Morgane]] dans un habit qui laisse deviner ses formes, contribue notamment à faire connaître les lieux<ref name="Pinup" />. Dès 1943, il fait éditer de petits guides de visite aux « éditions du Val »<ref name="Ealet08149">{{harvsp|Ealet|2008|p=149}}</ref>. Son grand sens de la communication<ref name="Ealet0811" /> et sa personnalité construisent la notoriété de ce village, qui attire peu à peu des visiteurs venus de toute la France. Dans un contexte de déclin de l'économie agricole, son action permet à la commune de trouver quelques revenus [[tourisme|touristiques]]<ref name="Ealet0811" />. Moins qu'un lieu de culte, son église devient un centre culturel, « faute d'habitants »{{sfn|Gillard|1971|p=4}}.
== Bibliographie ==
Henri Gillard écrit une vingtaine d'opuscules sous le nom d'auteur « Le recteur de Tréhorenteuc », deux livrets audiovisuels sur les Épitres et l'Évangile dans les musées nationaux, et un essai consacré au [[zodiaque]]. La plupart de ses ouvrages sont désormais visibles à l'[[office de tourisme]] de Tréhorenteuc<ref name="Guilloux">Yves Guilloux, ''Le triskell et l'écharpe : la transceltique d'un maire breton'', éditions Cheminements, coll. Une mémoire, 2004, {{ISBN|2844782515|9782844782519}}, {{p.|250}}</ref>.


[[Image:Église Sainte-Onenne, Tréhorenteuc, France.jpg|thumb|L'[[église Sainte-Onenne]], plus connue sous le nom de « chapelle du Graal », restaurée par l'abbé Gillard.]]
*{{écrit|titre=Les Mystères de Brocéliande|éditeur=Éditions du Ploërmelais|année=1954|pages totales=48}}
La personnalité originale de l'abbé favorise son intégration au milieu culturel breton. Le poète breton [[Charles Le Quintrec]] évoque d'interminables discussions autour de la légende de [[Ys|Ker-Is]] et des épopées celtiques, entre l'abbé Gillard et ses invités<ref name="QuintPar">{{ouvrage|auteur=[[Charles Le Quintrec]]|titre=Un Breton à Paris|éditeur= Albin Michel|année= 2012|ISBN=2226228225|isbn2=9782226228222|passage=livre numérique}}</ref>. Il souligne que pour Henri Gillard « tout n'était que symboles »<ref name="Quintrec"/>. De fait, Gillard est passionné par les nombres et l'[[astrologie]], passant de longues heures à regarder les étoiles et à lire des ouvrages anciens. Sa hiérarchie n'a pas de prise sur lui, il revient sans cesse à ses calculs et ses études de la symbolique<ref name="QuintPar"/>. Toujours d'après Le Quintrec, l'abbé parle bas et vite, et possède le regard d'un enfant<ref name="Quintrec"/>.
*{{écrit|titre=La mystique des nombres dans les beaux arts|éditeur=Éditions du Ploërmelais|année=1955|pages totales=64}}
Henri Gillard fréquente d'autres intellectuels bretons, en particulier [[Xavier de Langlais]] et [[Jean Markale]]{{sfn|Papieau|2014|p=104}}.
*{{écrit|titre=Symbolisme et mystique des nombres en Brocéliande|éditeur=Éditions du Ploërmelais (Impr. le Ploërmelais)|année=1956|pages totales=93}}

*{{écrit|titre=Vérités et légendes de Tréhorenteuc|éditeur=St. Joachim|année=1971|pages totales=48|id=VerLeg1971}}
=== Dernières années ===
*{{écrit|titre=Les Épîtres dans les musées nationaux : livret audio-visuel|éditeur=St. Joachim|année=1971|pages totales=63}}
En 1962, ses idées attirent l'attention de son [[évêché]]. Sa hiérarchie, choquée par ses actions et la façon dont il mêle le [[christianisme]] au merveilleux païen, le déplace et l'empêche d'accéder à l'[[église Sainte-Eutrope Sainte-Onenne]]<ref name="Ealet0811"/>{{,}}<ref name="Pinup"/>. Il vit ses dernières années dans la maison de retraite du clergé à [[Sainte-Anne-d'Auray]]. Il reçoit toujours de nombreuses visites, y compris de la presse et de la télévision<ref name="Quintrec"/>. Cet éloignement de Tréhorenteuc le fait souffrir. Il ressemble, d'après Le Quintrec, à un « enfant perdu, égaré et amoindri » en quête de tendresse<ref name="Quintrec">{{harvsp|Le Quintrec|1987|p=livre numérique}}</ref>. Il faut attendre son décès, le {{date de décès|15 juillet 1979}}<ref>{{lien web|url=https://deces.matchid.io/search?advanced=true&fuzzy=false&ln=gillard&sex=M&bd=1901&dd=1979 |titre=État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970|consulté le=2023-10-20|site=deces.matchid.io}}</ref>, pour que le [[diocèse de Vannes]] le réhabilite officiellement et lui permette d'être enterré dans son église<ref name="Ealet0811"/>.
*{{écrit|titre=Implantation en Brocéliande des romans de la Table ronde|éditeur=Henri Gillard|année=1972|pages totales=44}}
*{{écrit|titre=Le Zodiaque: ses signes, les nombres sacrés et les idéogrammes|éditeur=Henri Gillard|année=1976|pages totales=65}}
*{{écrit|titre=Vérités et légendes de Tréhorenteuc|éditeur=Association de sauvegarde des œuvres de l'Abbé Gillard|année=1996|pages totales=48|commentaire=Préface de [[Jean Markale]]}}


== Postérité ==
== Postérité ==
L'abbé Gillard est considéré comme l'homme qui a redonné vie aux légendes arthuriennes dans cette petite commune de Bretagne, grâce à ses efforts et à la restauration de son église, dédiée à [[sainte Onenne]]<ref name="Arz">Claude Arz, ''Voyages dans la France mystérieuse'', Place des éditeurs, coll. Ésotérisme et spiritualité, 2011, {{ISBN|284228450X|9782842284503}}, p. (livre numérique, rech. « Abbé Gillard »)</ref>. Il a mêlé légendes celtiques et foi chrétienne, dans une ouverture d'esprit certaine<ref name="Ealet08137">{{harvsp|Ealet|2008|p=137}}</ref>. Il laisse en héritage une célèbre petite phrase, {{citation|La porte est en dedans}}, et d'autres réflexions ésotériques du type {{citation|Ce que l'on voit n'existe pas, mais ce que l'on ne voit pas existe}}<ref name="Ealet08146">{{harvsp|Ealet|2008|p=146}}</ref>.
L'abbé Gillard est considéré comme l'homme qui a redonné vie aux légendes arthuriennes dans cette petite commune de Bretagne, grâce à ses efforts et à la restauration de son église, dédiée à [[Sainte Onenne]]<ref name="Arz" />. Il a mêlé légendes celtiques et foi chrétienne, dans une ouverture d'esprit certaine<ref name="Ealet08137">{{harvsp|Ealet|2008|p=137}}</ref>. Il laisse en héritage une célèbre petite phrase, {{citation|La porte est en dedans}}, et d'autres réflexions ésotériques du type {{citation|Ce que l'on voit n'existe pas, mais ce que l'on ne voit pas existe}}<ref name="Ealet08146" />.


C'est aussi le dernier recteur de Tréhorenteuc : après son départ, la charge religieuse de la petite église est confiée au recteur de [[Néant-sur-Yvel]] et au curé de [[Mauron]]<ref name="Ealet08142">{{harvsp|Ealet|2008|p=142}}</ref>. Après son décès est créée l'« Association de sauvegarde des œuvres de l'Abbé Gillard ». L'édifice est désormais qualifié d'« église ésotérique »<ref name="Arz"/>. En 1998, une statue à son effigie est érigée devant l'église, en hommage notamment à son investissement pour sa restauration<ref name="Pinup"/>. Durant ses années de service comme prêtre, l'abbé Gillard a rencontré Jacques Bertrand, alias [[Jean Markale]], qui est considéré depuis comme son héritier spirituel<ref name="Ealet08149"/>.
C'est aussi le dernier recteur de Tréhorenteuc : après son départ, la charge religieuse de la petite église est confiée au recteur de [[Néant-sur-Yvel]] et au curé de [[Mauron]]<ref name="Ealet08142">{{harvsp|Ealet|2008|p=142}}</ref>. Après son décès est créée l'« Association de sauvegarde des œuvres de l'Abbé Gillard ». L'édifice est désormais qualifié d'« église ésotérique »<ref name="Arz" />. Durant ses années de service comme prêtre, l'abbé Gillard a rencontré Jacques Bertrand, alias [[Jean Markale]], qui est considéré depuis comme son héritier spirituel<ref name="Ealet08149" />.
{{clr}}

=== Statue ===
En 1998, une statue de [[bronze]] à son effigie est érigée devant l'église, en hommage notamment à son investissement pour sa restauration<ref name="Pinup" />.

Le mercredi {{date|19|mai|2021}}, des touristes remarquent la disparition de la statue de l'abbé Gillard, demandant si elle est en restauration<ref name="Artic2021">{{article|titre=Tréhorenteuc. Devant l’église, la statue de l’abbé Gillard a été volée|périodique=[[Ouest-France]]|date=20 mai 2021|url=https://www.ouest-france.fr/bretagne/trehorenteuc-56430/trehorenteuc-devant-l-eglise-la-statue-de-l-abbe-gillard-a-ete-volee-2667a092-b8da-11eb-a8ab-975e6ec67661|consulté le=21 mai 2021}}.</ref>. La date du vol est inconnue, ni la personne qui ouvre l'église, ni les habitants n'ayant remarqué la disparition de la statue<ref name="Artic2021" />. Le maire de Tréhorenteuc Michel Gortais dépose plainte pour ce vol, vol qui affecte les habitants de la commune, qu'ils soient religieux ou non<ref name="Artic2021" />. Un appel au [[financement participatif]] est lancé en 2022 afin de remplacer la statue par une réplique en [[résine]]<ref>{{article|langue=fr|titre=Tréhorenteuc. L’appel aux dons relancé pour la nouvelle statue de l’abbé Gillard|périodique=Ouest-France|date=2022-10-06|url=https://www.ouest-france.fr/bretagne/trehorenteuc-56430/lappel-aux-dons-relance-pour-la-nouvelle-statue-de-labbe-gillard-63008038-db06-448a-98fc-524e25eb7775|consulté le=2023-10-20|site=Ouest-France.fr}}.</ref>.

== Publications ==
Henri Gillard écrit une vingtaine d'opuscules sous le nom d'auteur « Le recteur de Tréhorenteuc », deux livrets audiovisuels sur les Épitres et l'Évangile dans les musées nationaux, et un essai consacré au [[zodiaque]]. La plupart de ses ouvrages sont désormais visibles à l'[[office de tourisme]] de Tréhorenteuc<ref name="Guilloux">{{ouvrage|auteur=Yves Guilloux|titre=Le triskell et l'écharpe : la transceltique d'un maire breton|éditeur= éditions Cheminements| collection= Une mémoire|année= 2004|ISBN=2844782515|isbn2=9782844782519|passage=250}}</ref>.
* {{Ouvrage
| titre = Les Mystères de Brocéliande
| éditeur = Les Éditions du Ploërmelais
| année = 1954
| pages totales = 48
| présentation en ligne = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33441927/f1.item
| consulté le = 18 juillet 2023
}}
* {{Ouvrage
| titre = La mystique des nombres dans les beaux arts
| éditeur = Les Éditions du Ploërmelais
| année = 1955
| pages totales = 64
| présentation en ligne = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3393491x
| consulté le = 18 juillet 2023
}}
* {{écrit|titre=Symbolisme et mystique des nombres en Brocéliande|éditeur=Éditions du Ploërmelais (Impr. le Ploërmelais)|année=1956|pages totales=93}}
* {{écrit|titre=Vérités et légendes de Tréhorenteuc|éditeur=St. Joachim|année=1971|pages totales=48|id=VerLeg1971}}
* {{écrit|titre=Les Épîtres dans les musées nationaux : livret audio-visuel|éditeur=St. Joachim|année=1971|pages totales=63}}
* {{écrit|titre=Implantation en Brocéliande des romans de la Table ronde|éditeur=Henri Gillard|année=1972|pages totales=44}}
* {{écrit|titre=Le Zodiaque: ses signes, les nombres sacrés et les idéogrammes|éditeur=Henri Gillard|année=1976|pages totales=65}}
* ''Vérités et légendes de Tréhorenteuc'', Association de sauvegarde des œuvres de l'Abbé Gillard, Préface de [[Jean Markale]], 1996

== Distinctions ==

* {{Déco Officier de l'ordre des Palmes académiques}} (1er décembre 1958)<ref>{{Lien web |titre=Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses - Légifrance |url=https://www.legifrance.gouv.fr/liste/bodmr |consulté le=2024-05-20}}</ref>


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Annexes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* {{article|prénom1=Marcel|nom1=Calvez|titre=Druides, fées et chevaliers dans la forêt de Brocéliande : de l'invention de la topographie légendaire de la forêt de Paimpont à ses recompositions contemporaines|périodique=Festival international de géographie. Programme scientifique|lieu=Saint-Dié-des-Vosges|année=2010|lire en ligne=http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/52/54/61/PDF/ForA_tde_BrocA_liandeFIGCalvezsansillustrations.pdf}}
* {{article|prénom1=Marcel|nom1=Calvez|titre=Tréhorenteuc, nouveau centre de la topographie légendaire arthurienne, et l'abbé Henri Gillard|périodique=Colloque international "Territoire, économie, patrimoine"|lieu=Saint-Brieuc|année=2010|lire en ligne=http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00624869}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jacky|nom1=Ealet|titre=Tréhorenteuc en Brocéliande|éditeur=Les oiseaux de papier|collection=De Brocéliande à...|année=2008|isbn=978-2-916359-28-1|plume=oui}}
* {{Ouvrage|prénom1=Henri|nom1=Gillard|titre=Vérités et légendes de Tréhorenteuc|éditeur=St. Joachim|année=1971|pages totales=48|isbn=}}
* {{chapitre|titre=17 juin|titre ouvrage=Les Lumières du soir : Journal 1980-1985|prénom1=Charles|nom1=Le Quintrec|lien auteur1=Charles Le Quintrec|éditeur=Albin Michel|année=1987|isbn=2226228586|isbn2=9782226228581}}
* {{Ouvrage|prénom1=Isabelle|nom1=Papieau|titre=Le retour de la celtitude|sous-titre=de Brocéliande aux fées stars|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|collection=Logiques sociales|année=2014|pages totales=184|isbn=978-2-336-34479-9|isbn2=2-336-34479-3}}

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
*[[Église Sainte-Onenne]]
* [[Église Sainte-Eutrope Sainte-Onenne]]
*[[Tréhorenteuc]]
* [[Tréhorenteuc]]
*[[Val sans retour]]
* [[Val sans retour]]


=== Bibliographie ===
=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:Henri Gillard|commons titre=Henri Gillard}}
*{{article|prénom1=Marcel|nom1=Calvez|titre=Druides, fées et chevaliers dans la forêt de Brocéliande : de l'invention de la topographie légendaire de la forêt de Paimpont à ses recompositions contemporaines|périodique=Festival international de géographie. Programme scientifique|lieu=Saint-Dié-des-Vosges|année=2010|lire en ligne=http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/52/54/61/PDF/ForA_tde_BrocA_liandeFIGCalvezsansillustrations.pdf}}
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*{{article|prénom1=Marcel|nom1=Calvez|titre=Tréhorenteuc, nouveau centre de la topographie légendaire arthurienne, et l'abbé Henri Gillard|périodique=Colloque international "Territoire, économie, patrimoine"|lieu=Saint-Brieuc|année=2010|lire en ligne=http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00624869}}
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Henri Gillard
Image illustrative de l’article Henri Gillard
Statue de l'abbé Henri Gillard, sculptée par Michaël Thomazo, devant l'église du Graal.
Biographie
Nom de naissance Henri Antoine Marie Gillard
Naissance
Manoir de Trénaleuc, Guégon
(Morbihan, France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 77 ans)
Plumergat
(Morbihan, France)
Recteur de Trehorenteuc
(19421962)

Blason

Henri Gillard, plus connu sous le nom de l’abbé Gillard ou du recteur de Tréhorenteuc (né le à Guégon et mort le à Plumergat), est un prêtre breton attaché à l'église Sainte-Eutrope Sainte-Onenne de 1942 à 1962. Dès son arrivée, il fait restaurer cette petite Église d'une commune isolée (à l'époque on ne s'y rend que par des chemins empierrés) du Morbihan en la décorant de peintures qui mélangent le merveilleux celte à la foi chrétienne, à travers la symbolique du Graal. Il popularise nettement la légende arthurienne grâce à ses nombreux ouvrages et aux visites guidées du Val sans retour tout proche, qu'il organise. Durant ses années de ministère, il guide les visiteurs et les héberge dans l'église.

Son action dynamise la commune de Tréhorenteuc, alors victime d'un important exode rural, pour en faire une destination touristique prisée. Désavoué et exilé par sa hiérarchie en 1962, l'abbé Gillard est finalement réhabilité après son décès en 1979, et enterré dans l'église de Tréhorenteuc. Une statue à son effigie a été érigée. Une association s'est constituée pour défendre ses œuvres et son héritage.

Henri Gillard naît à Guégon le , au manoir de Trénaleuc[1]. Ses ancêtres sont agriculteurs depuis plusieurs générations[1]. Il étudie à Ploërmel puis au grand séminaire de Vannes, avant d'être ordonné prêtre le , à l'âge de 23 ans[1]. D'abord professeur de collège, il devient vicaire à Plumelec puis est nommé à Crédin où déjà, sa hiérarchie apprécie peu son originalité[1]. Il est mobilisé pour la Seconde Guerre mondiale en 1940, et regagne Crédin après la débâcle[2],[1]. Durant l'occupation allemande, il se réfugie dans ses lectures[1].

Recteur de la paroisse de Tréhorenteuc

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En , il devient le nouveau recteur de la paroisse locale de Tréhorenteuc. En raison de ses idées originales et non-conformes selon lesquelles la légende du Graal n'en est pas une[3], le diocèse de Vannes souhaite vraisemblablement le « mettre au placard » dans cette petite commune rurale isolée et reliée par des chemins de terre, dont l'église tombe en ruines[4],[5]. Tréhorenteuc, affecté par l'exode rural, est considérée comme le « pot de chambre » du diocèse[6].

L'abbé Gillard, grâce à sa maîtrise du gallo parvient rapidement à se faire accepter des Tréhorenceutois et prend en sympathie les agriculteurs pauvres de la commune, partage leur vie et devient leur secrétaire de mairie[7]. Avec les 150 habitants[8] de Tréhorenteuc, il distingue le potentiel des légendes de Brocéliande et du Val sans retour tout proche[5]. L'abbé Gillard ne place pas les aspects « païens » de la légende arthurienne et le catholicisme en opposition[9]. En redécorant l'église de Tréhorenteuc (à ses frais[7]), il fait appel au merveilleux celtique, chrétien, et à l'ésotérisme : l'abbé se met ainsi en phase avec les nouvelles pratiques socio-économiques de son époque, permises par l'arrivée des congés payés et les progrès de l'automobile, il répond à une demande touristique[10].

Les premiers circuits sont créés dans les années d'après-guerre : des cars partent de Rennes le dimanche pour desservir Tréhorenteuc, d'où l'abbé Gillard se charge de faire visiter le Val sans retour[11]. Il effectue une présentation symbolique et religieuse du lieu, et n'hésite pas à héberger les visiteurs dans son église restaurée, à la manière d'une auberge de jeunesse[12]. Henri Gillard passe à la télévision (FR3) et à la radio (Europe 1), pour présenter les lieux de la légende arthurienne[13]. La représentation du chemin de croix qu'il a commandée pour l'église, figurant la fée Morgane dans un habit qui laisse deviner ses formes, contribue notamment à faire connaître les lieux[9]. Dès 1943, il fait éditer de petits guides de visite aux « éditions du Val »[14]. Son grand sens de la communication[5] et sa personnalité construisent la notoriété de ce village, qui attire peu à peu des visiteurs venus de toute la France. Dans un contexte de déclin de l'économie agricole, son action permet à la commune de trouver quelques revenus touristiques[5]. Moins qu'un lieu de culte, son église devient un centre culturel, « faute d'habitants »[15].

L'église Sainte-Onenne, plus connue sous le nom de « chapelle du Graal », restaurée par l'abbé Gillard.

La personnalité originale de l'abbé favorise son intégration au milieu culturel breton. Le poète breton Charles Le Quintrec évoque d'interminables discussions autour de la légende de Ker-Is et des épopées celtiques, entre l'abbé Gillard et ses invités[16]. Il souligne que pour Henri Gillard « tout n'était que symboles »[17]. De fait, Gillard est passionné par les nombres et l'astrologie, passant de longues heures à regarder les étoiles et à lire des ouvrages anciens. Sa hiérarchie n'a pas de prise sur lui, il revient sans cesse à ses calculs et ses études de la symbolique[16]. Toujours d'après Le Quintrec, l'abbé parle bas et vite, et possède le regard d'un enfant[17]. Henri Gillard fréquente d'autres intellectuels bretons, en particulier Xavier de Langlais et Jean Markale[18].

Dernières années

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En 1962, ses idées attirent l'attention de son évêché. Sa hiérarchie, choquée par ses actions et la façon dont il mêle le christianisme au merveilleux païen, le déplace et l'empêche d'accéder à l'église Sainte-Eutrope Sainte-Onenne[5],[9]. Il vit ses dernières années dans la maison de retraite du clergé à Sainte-Anne-d'Auray. Il reçoit toujours de nombreuses visites, y compris de la presse et de la télévision[17]. Cet éloignement de Tréhorenteuc le fait souffrir. Il ressemble, d'après Le Quintrec, à un « enfant perdu, égaré et amoindri » en quête de tendresse[17]. Il faut attendre son décès, le [19], pour que le diocèse de Vannes le réhabilite officiellement et lui permette d'être enterré dans son église[5].

Postérité

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L'abbé Gillard est considéré comme l'homme qui a redonné vie aux légendes arthuriennes dans cette petite commune de Bretagne, grâce à ses efforts et à la restauration de son église, dédiée à Sainte Onenne[4]. Il a mêlé légendes celtiques et foi chrétienne, dans une ouverture d'esprit certaine[20]. Il laisse en héritage une célèbre petite phrase, « La porte est en dedans », et d'autres réflexions ésotériques du type « Ce que l'on voit n'existe pas, mais ce que l'on ne voit pas existe »[1].

C'est aussi le dernier recteur de Tréhorenteuc : après son départ, la charge religieuse de la petite église est confiée au recteur de Néant-sur-Yvel et au curé de Mauron[21]. Après son décès est créée l'« Association de sauvegarde des œuvres de l'Abbé Gillard ». L'édifice est désormais qualifié d'« église ésotérique »[4]. Durant ses années de service comme prêtre, l'abbé Gillard a rencontré Jacques Bertrand, alias Jean Markale, qui est considéré depuis comme son héritier spirituel[14].

En 1998, une statue de bronze à son effigie est érigée devant l'église, en hommage notamment à son investissement pour sa restauration[9].

Le mercredi , des touristes remarquent la disparition de la statue de l'abbé Gillard, demandant si elle est en restauration[22]. La date du vol est inconnue, ni la personne qui ouvre l'église, ni les habitants n'ayant remarqué la disparition de la statue[22]. Le maire de Tréhorenteuc Michel Gortais dépose plainte pour ce vol, vol qui affecte les habitants de la commune, qu'ils soient religieux ou non[22]. Un appel au financement participatif est lancé en 2022 afin de remplacer la statue par une réplique en résine[23].

Publications

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Henri Gillard écrit une vingtaine d'opuscules sous le nom d'auteur « Le recteur de Tréhorenteuc », deux livrets audiovisuels sur les Épitres et l'Évangile dans les musées nationaux, et un essai consacré au zodiaque. La plupart de ses ouvrages sont désormais visibles à l'office de tourisme de Tréhorenteuc[2].

  • Les Mystères de Brocéliande, Les Éditions du Ploërmelais, , 48 p. (présentation en ligne)
  • La mystique des nombres dans les beaux arts, Les Éditions du Ploërmelais, , 64 p. (présentation en ligne)
  • Symbolisme et mystique des nombres en Brocéliande, Éditions du Ploërmelais (Impr. le Ploërmelais), 1956
  • Vérités et légendes de Tréhorenteuc, St. Joachim, 1971
  • Les Épîtres dans les musées nationaux : livret audio-visuel, St. Joachim, 1971
  • Implantation en Brocéliande des romans de la Table ronde, Henri Gillard, 1972
  • Le Zodiaque: ses signes, les nombres sacrés et les idéogrammes, Henri Gillard, 1976
  • Vérités et légendes de Tréhorenteuc, Association de sauvegarde des œuvres de l'Abbé Gillard, Préface de Jean Markale, 1996

Distinctions

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Notes et références

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  1. a b c d e f et g Ealet 2008, p. 146
  2. a et b Yves Guilloux, Le triskell et l'écharpe : la transceltique d'un maire breton, éditions Cheminements, coll. « Une mémoire », (ISBN 2844782515 et 9782844782519), p. 250
  3. « L'église de l'abbé Gillard », sur Brocéliande en Bretagne (consulté le ).
  4. a b et c Claude Arz, Voyages dans la France mystérieuse, Place des éditeurs, coll. « Ésotérisme et spiritualité », (ISBN 284228450X et 9782842284503), p. (livre numérique, rech. « Abbé Gillard »)
  5. a b c d e et f Ealet 2008, p. 11
  6. Ealet 2008, p. 145
  7. a et b Ealet 2008, p. 147
  8. Papieau 2014, p. 103.
  9. a b c et d Jean-Pierre Colignon, « À Tréhorenteuc, une pin-up dans un chemin de croix », dans Curiosités, jeux et énigmes de la Bretagne, Albin Michel, (ISBN 2226306781 et 9782226306784), livre numérique
  10. Papieau 2014, p. 105
  11. Calvez 2010, p. 13.
  12. Ealet 2008, p. 153-154.
  13. Ealet 2008, p. 154-155.
  14. a et b Ealet 2008, p. 149
  15. Gillard 1971, p. 4.
  16. a et b Charles Le Quintrec, Un Breton à Paris, Albin Michel, (ISBN 2226228225 et 9782226228222), livre numérique
  17. a b c et d Le Quintrec 1987, p. livre numérique
  18. Papieau 2014, p. 104.
  19. « État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970 », sur deces.matchid.io (consulté le )
  20. Ealet 2008, p. 137
  21. Ealet 2008, p. 142
  22. a b et c « Tréhorenteuc. Devant l’église, la statue de l’abbé Gillard a été volée », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Tréhorenteuc. L’appel aux dons relancé pour la nouvelle statue de l’abbé Gillard », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses - Légifrance » (consulté le )

Bibliographie

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  • Marcel Calvez, « Druides, fées et chevaliers dans la forêt de Brocéliande : de l'invention de la topographie légendaire de la forêt de Paimpont à ses recompositions contemporaines », Festival international de géographie. Programme scientifique, Saint-Dié-des-Vosges,‎ (lire en ligne)
  • Marcel Calvez, « Tréhorenteuc, nouveau centre de la topographie légendaire arthurienne, et l'abbé Henri Gillard », Colloque international "Territoire, économie, patrimoine", Saint-Brieuc,‎ (lire en ligne)
  • Jacky Ealet, Tréhorenteuc en Brocéliande, Les oiseaux de papier, coll. « De Brocéliande à... », (ISBN 978-2-916359-28-1). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Henri Gillard, Vérités et légendes de Tréhorenteuc, St. Joachim, , 48 p.
  • Charles Le Quintrec, « 17 juin », dans Les Lumières du soir : Journal 1980-1985, Albin Michel, (ISBN 2226228586 et 9782226228581)
  • Isabelle Papieau, Le retour de la celtitude : de Brocéliande aux fées stars, Éditions L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », , 184 p. (ISBN 978-2-336-34479-9 et 2-336-34479-3)

Articles connexes

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Liens externes

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