Voir la source de Massif du Vercors

{{Coord|44.9667|5.41667|type:mountain_region:FR_dim:50000_source:dewiki|format=dms|display=title}}
{{En-tête label|AdQ|année=2014}}
{{Voir homonymes|Vercors}}
{{Infobox Montagne
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| carte={{Massif des Alpes map-fr.svg}}
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| altitude=2341
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| point culminant=[[Grand Veymont]]
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Le '''massif du Vercors''' est un [[Massif de montagnes|massif montagneux]] des [[Préalpes (France)|Préalpes]], à cheval sur les [[département français|départements français]] de l'[[Isère (département)|Isère]] et de la [[Drôme (département)|Drôme]], culminant à {{unité|2341|mètres}} d'altitude au [[Grand Veymont]], et constituant une [[Région naturelle de France|région naturelle]]. Sa nature [[Géologie|géologique]] principalement [[calcaire]] se caractérise par un [[Relief (géomorphologie)|relief]] constitué de [[Rempart montagneux|falaises]], de [[crête]]s, de [[Vallée|vaux]], de [[Gorge (géographie)|gorges]], plus complexe que le qualificatif de « [[Plateau (géographie)|plateau]] » pourrait le laisser supposer. De ce fait, il est divisé en plusieurs régions, géographiquement et historiquement distinctes : les Quatre Montagnes, les [[Forêt domaniale des Coulmes|Coulmes]], le Vercors drômois, les Hauts-Plateaux et, en [[Piémont (géographie)|piémont]], le [[Royans]], la [[Gervanne]], le [[Diois]] et le [[Trièves]]. Le surnom de « Forteresse » lui est par ailleurs associé.

Cette géographie complexe explique que le Vercors manque longtemps d'une réelle unité, les déplacements et échanges économiques se faisant entre le massif et la [[plaine]], plutôt qu'entre les différentes parties du massif. Le nom de Vercors lui-même est d'usage récent, pour désigner l'ensemble du massif : jusqu'au milieu du {{s-|XX}}, il ne désigne que le [[canton de La Chapelle-en-Vercors]] relié au [[Royans]]. Le nord du massif, autour de [[Lans-en-Vercors]], [[Villard-de-Lans]], [[Autrans]] et [[Méaudre]], en liaison avec la région [[Grenoble|grenobloise]], est jusqu'alors appelé Quatre Montagnes. Au {{s-|xx}}, la [[Seconde Guerre mondiale]], par la création du [[maquis du Vercors]], le développement du [[tourisme]] et la création du [[Parc naturel régional du Vercors|parc naturel régional]] renforcent l'unité du massif.

Ce territoire est désormais un site de sports en pleine nature où l'[[environnement]] est protégé. Bien que l'Homme ait profondément façonné le paysage pour les besoins de l'[[élevage]] et de la [[sylviculture]], les plans de [[reboisement]] font du Vercors un des principaux [[Forêt|massifs forestiers]] de France et une réserve pour des espèces telles que la [[Tulipe méridionale|Tulipe australe]] et le [[Tétras lyre]], deux des symboles du parc, auxquels s'ajoutent notamment le [[Bouquetin des Alpes]] et le [[Vautour fauve]], qui ont été réintroduits. La [[Faune (biologie)|faune]] et la [[flore]] présentent une importante diversité, en raison des différences climatiques entre les extrémités septentrionale et méridionale du massif ainsi que de l'altitude. Le parc a également pour mission de promouvoir le tourisme et de soutenir les productions locales.

== Toponymie ==
Différentes attestations sont recensées par le ''Dictionnaire topographique du département de la Drôme''<ref name="Brun-Durand">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=J. Brun-Durand|titre=Dictionnaire topographique du département de la Drôme|passage=page 411|lieu=Paris|éditeur=Imprimerie nationale|date=1891|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k392934/f5.image}}.</ref> : ''Vercorsium'' (Gall. christ., {{XVI}}, 206) en 1231, ''Vercolp'' (''Inventaire des dauphins'', 54) en 1277, ''De Vercoriis'' (cartulaire de Die, 129) en 1293, ''Vercosium'' (de Coston : Étym.) au {{s-|XIII}}, ''In montibus Vernaysonsis'' (cartulaire de Die, 101) en 1313, ''Mons de Vercors'' (Gall. christ., XVI, 130) en 1332, ''Vercorcium'' (pouillé de Die) au {{s-|XIV}}, ''Vercortium'' (A. du Rivail : ''De Allobrog.'', 117) en 1540, ''Vercorps'' (rôle de décimes) en 1576, ''Vercorts'' (archives de la Drôme, fonds de Saint-Jean-en-Royans) en 1634, ''Vercors'', pays correspondant au canton de la Chapelle-en-Vercors, moins la commune de Vassieux, en 1891.

Le Vercors doit son nom à un [[Celtes|peuple celte]] de la tribu des [[Voconces]], à laquelle [[Pline l'Ancien|Pline]] attribue la fondation de la ville de [[Novare]] en [[Piémont]] : ''{{langue|la|Novaria, ex Vertacomicoris, Vocontiorum hodieque pago non ut Cato existimat, Ligurum}}'' ({{III}}, 17)<ref name="Brun-Durand"/> et qui occupait ce massif montagneux avant l'[[Empire romain]] : les ''Vertamocorii'' (ou ''Vertamocori'', ''Vertacomicorii'', ''Vertacomocorii''<ref name="Ribard91">{{Harvsp|Ribard|2009|p=91}}.</ref>). Ce nom signifierait les « excellentes troupes » (ou « troupes du sommet »)<ref>Xavier Delamarre, ''Dictionnaire de la langue gauloise'', {{2e|édition}}, [[Éditions Errance]], 2003, article « uertamos, uertamicos », page 317 {{ISBN|2877722376}}.</ref>{{,}}<ref name="jlacroix">Jacques Lacroix, ''Les noms d’origine gauloise'', tome 1, ''La Gaule des combats'', [[Éditions Errance]], 2003, pages 110 et 161 {{ISBN|2877722643}}.</ref>.

L'appellation ''Vercors'' n'apparaît qu'au milieu du {{s-|XX}} pour désigner le massif dans son ensemble. Auparavant, il n'est utilisé que pour nommer la haute vallée de la [[Vernaison (rivière)|Vernaison]] dans le [[canton de La Chapelle-en-Vercors]], correspondant approximativement à l'actuel territoire du Vercors drômois<ref name="Sgard"/>. Au début du {{s-|XX}}, [[Henri Ferrand]] explore le massif. Il prend de nombreuses photographies, publie des ouvrages, décrit la géologie de ces montagnes. Il s'attarde surtout à relater la géographie humaine par des récits. Il est le premier à nommer le massif dans son acception contemporaine<ref name="Sgard">{{pdf}} {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Anne Sgard|titre chapitre=Vercors : l'invention d'un territoire|auteurs ouvrage=Pascal Kober (rédacteur en chef) et al.|titre ouvrage=L’alpe|sous-titre ouvrage=Vercors en question|lieu=Grenoble|éditeur=[[Glénat]]|nature ouvrage=revue du Musée dauphinois|collection=Revue l'alpe|série=Hors série|année=2001|mois=6|jour=12|pages totales=114|format=23 cm × 30 cm|isbn=2-7234-3544-X|lire en ligne=http://www.ac-grenoble.fr/aphg-grenoble/pages/vercors.pdf|consulté le=23 mai 2015|passage=page 3}}.</ref>. Toutefois, ce sont les géographes [[Raoul Blanchard]] et son élève [[Jules Blache]] qui, à la fin des années 1920 et au début des années 1930, popularisent ce terme. Il s'impose dans la seconde moitié du siècle<ref name="Sgard"/>{{,}}<ref name="Ribard24">{{Harvsp|Ribard|2009|p=24}}.</ref>.

Les habitants du Vercors sont aujourd'hui appelés ''Vertacomicoriens'' ou, selon certaines sources, ''Vertacomiriens''<ref name="jlacroix"/>{{,}}<ref>[http://www.larousse.fr/encyclopedie/mont/Vercors/148581 Le Vercors], sur le site ''larousse.fr'', consulté le 17 août 2013.</ref>. On trouve aussi parfois la forme ''Vercusiens''<ref name="Ribard91"/>.

== Géographie ==
=== Situation ===
Le Vercors est un massif des [[Préalpes (France)|Préalpes]] situé dans le Sud-Est de la [[France]], à cheval entre les départements de l'[[Isère (département)|Isère]] et de la [[Drôme (département)|Drôme]] (région [[Auvergne-Rhône-Alpes]]), à une centaine de kilomètres au sud-est de [[Lyon]]. Sa superficie est d'environ {{unité|135000|hectares}}, avec soixante kilomètres de longueur du nord au sud et quarante de largeur d'ouest en est, ce qui en fait le plus grand massif des Préalpes du Nord<ref name="Ribard23">{{Harvsp|Ribard|2009|p=23}}.</ref>.

Il est entouré par le [[massif de la Chartreuse]] au nord-est, le [[massif du Taillefer]] face à la [[Matheysine]] à l'est et le [[massif du Diois]] au sud. C'est avec ce dernier qu'est établi le seul prolongement géographique, à l'extrémité sud-est du Vercors, au niveau du [[col de Menée]] à {{unité|1457|mètres}} d'altitude. Il est arrosé du nord-est au nord-ouest par l'[[Isère (rivière)|Isère]], à l'est par le [[Drac]] ([[Trièves]]) et au sud par la [[Drôme (rivière)|Drôme]] ([[Diois]]). À l'ouest, il domine la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]]<ref name="Ribard24"/>{{,}}<ref name="Ribard23"/>.

=== Topographie ===
==== Géomorphologie ====
[[Fichier:DEMVercors.png|thumb|alt=Carte topographique du massif|[[Modèle numérique de terrain]] du massif du Vercors.]]

La géographie du Vercors est souvent résumée par le terme « plateau », probablement apparu dans les Quatre Montagnes<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=40}}.</ref>. Vue de loin, elle semble simple : la différence d'altitude entre le massif et les vallées est de plusieurs centaines de mètres, pour atteindre les zones habitées qui se trouvent entre 800 et {{unité|1200|mètres}} d'altitude<ref name="Ribard41"/>. Le relief est commandé par deux barres, celle des calcaires urgoniens et celle des calcaires tithoniens, les formations les plus tendres marno-calcaires donnant des pentes plus douces<ref>{{ouvrage|auteur=Claude Lorenz|titre=Géologie des pays européens|éditeur=Dunod|date=1980|passage=282}}.</ref>. La crête du flanc oriental, longue de cinquante kilomètres, présente plusieurs sommets qui dépassent les {{unité|2000|mètres}} d'altitude, l'intérieur du massif oscillant entre 800 et {{unité|1500|mètres}}<ref name="Ribard41">{{Harvsp|Ribard|2009|p=41}}.</ref>.

En y regardant de plus près, les contrastes sont importants : de larges [[vallée]]s (val de [[Lans-en-Vercors]], régions d'[[Autrans]], de [[La Chapelle-en-Vercors]], etc.) et [[Plateau (géographie)|plateaux]] (forêt des Coulmes, forêt de Lente et les immenses Hauts-Plateaux du Vercors) sont séparés par de profondes [[Gorge (géographie)|gorges]] (gorges de la [[Bourne (rivière)|Bourne]], du Furon, etc.) et par des falaises imposantes pouvant dépasser {{unité|400|mètres}} de hauteur (falaises de [[Presles (Isère)|Presles]], de la [[combe Laval]], du [[cirque d'Archiane]], etc.)<ref name="Ribard24"/> Le [[mont Aiguille]] est isolé du reste du massif par une [[érosion]] qui l'a entaillé sur tous ses flancs<ref name="Ribard41"/>.

Du fait de ce relief, plusieurs parties du Vercors sont particulièrement isolées du reste du massif. [[Gresse-en-Vercors]] ne communique pas avec l'intérieur du massif : il faut parcourir une centaine de kilomètres pour rejoindre le sud du Vercors en passant par le [[col de Rousset]] et environ soixante-dix aussi pour atteindre le nord du Vercors en passant par [[Saint-Nizier-du-Moucherotte]]<ref name="Ribard25">{{Harvsp|Ribard|2009|p=25}}.</ref>. Les villages de l'extrémité septentrionale du Vercors sont coupés de l'intérieur du massif depuis qu'un éboulement a eu lieu près du [[tunnel du Mortier]] ; la route n'a jamais été refaite, et il n'est pas prévu qu'elle le soit. De ce fait, les habitants doivent redescendre dans la plaine et remonter par une autre route s'ils souhaitent accéder à l'intérieur du Vercors. Le plateau du Peuil, petit plateau de l'est du Vercors, n'a pas non plus de moyens de communications avec l'intérieur du massif. Ce plateau est un témoin du glacier du [[Grésivaudan]] qui, à l'époque glaciaire, remontait jusqu'à cette altitude. On y trouve une [[tourbière]]. C'est aussi l'un des belvédères du Vercors qui permettent, par temps clair, de voir [[Grenoble]], entre [[Massif de la Chartreuse|Chartreuse]] et [[Chaîne de Belledonne|Belledonne]].

Le relief particulier du Vercors lui vaut deux surnoms. Celui de « Forteresse »<ref>{{Harvsp|Wullschleger|2004|p=}}.</ref> témoigne de l'accès difficile de la plaine au Vercors : il faut le plus souvent passer par des gorges de falaises calcaires ou des ''pas'' accessibles seulement aux randonneurs pédestres ; celui de « [[Dolomites]] françaises »<ref name="Ribard41"/> renvoie au massif calcaire italien connu pour ses formes de rochers particulières.

==== Subdivisions ====
[[Fichier:Vercors topographic map-fr.svg|thumb|alt=Carte de la topographie et des régions du Vercors|Carte topographique avec les régions du Vercors.]]

En raison de son relief particulier, le centre du Vercors est découpé en plusieurs régions distinctes<ref>[http://www.parc-du-vercors.fr/pdf_classeurs/DOSSIERS/paysages.pdf Les régions] {{pdf}}, Parc naturel régional du Vercors.</ref>.

Les Coulmes, au nord-ouest, ont toujours été la partie la plus boisée du massif. La forêt a été exploitée au {{s-|XIX}} pour faire du [[charbon de bois]], particulièrement par des personnes d'origine [[italie]]nne. Dans cette région, le Vercors ressemble plus à une montagne qu'à une succession de plateaux, les plis du calcaire urgonien étant plus arrondis. Plusieurs routes particulièrement sinueuses et aériennes permettent de se rendre dans les Coulmes, en particulier la route des gorges du Nan, et celle des [[Canyon des Écouges|Écouges]].

Les Quatre Montagnes{{Note|group=N|Au début du {{s-|XIV}}, les paroisses de [[Lans-en-Vercors|Lans]], [[Villard-de-Lans]] {{incise|dont dépend alors [[Corrençon-en-Vercors|Corrençon]]}}, [[Autrans]] et [[Méaudre]] dépendent de la seigneurie de [[Sassenage]] et forment une unité humaine et administrative désignée par le nom ''les Quatre Montagnes'' (abréviation de : ''les quatre paroisses des montagnes de Sassenage''). Elles sont aussi dénommées les ''Montagnes de Lans'' ou les ''Montagnes de Sassenage''<ref>{{Chapitre|langue=fr|auteur1=François Bonnet|auteur2=Henri Mollier|titre chapitre=Le canton de Villard-de-Lans|auteurs ouvrage=Yves Armand, Roger Blanchet, Jean Billet, Roger Biron {{et al.}}|titre ouvrage=Histoire des communes de l'Isère|sous-titre ouvrage=Grenoble et son arrondissement|volume=4|lieu=Le Coteau|éditeur=Horvath|mois=10|année=1988|pages totales=469|format livre=24 cm|isbn=2-7171-0495-X|consulté le=6 décembre 2015|partie=2|page début chapitre=325|passage=326 {{col.|2}}-327 {{Col.|1}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Annick Ménard|auteur2=Philippe Hanus|auteur3=Jean Mahey|auteur4=François Bonnet|auteur5=Louis Larbouillat|et al.=oui|préface=Bernard Jalliffier-Ardent|titre=Jadis au pays des Quatre Montagnes|sous-titre=Lans-en-Vercors|lieu={{s.l.}}|éditeur=Généalogie et histoire locale|collection=Les cahiers du Peuil|numéro dans collection=1|année=1994|mois=6|numéro d'édition=2|pages totales=98|format livre=30 cm|issn=1256-6314|lire en ligne=|consulté le=31 mai 2015|titre chapitre=Documents d’archives des Quatre Montagnes|passage=127}}.</ref>.}} sont aujourd'hui la zone la plus développée du Vercors pour le [[tourisme]], en particulier le ski de fond et le ski alpin. Cette région est très fréquentée des Grenoblois pour leurs sorties du week-end. Néanmoins, il existe toujours des activités traditionnelles dans les Quatre Montagnes, en particulier l'[[élevage bovin]] laitier et la production de [[fromage]]. Les quatre villages principaux ([[Autrans]], [[Méaudre]], [[Lans-en-Vercors]] et [[Villard-de-Lans]]) sont répartis sur deux plateaux séparés par des monts boisés. Ces quatre villages sont des stations de ski mais possèdent toujours des fermes en activité<ref name="Ribard27">{{Harvsp|Ribard|2009|p=27}}.</ref>.

Le Vercors drômois, à l'ouest, est constitué de plateaux plus petits, mais plus nombreux. Certains de ces plateaux sont spectaculaires (Ambel, Font d'Urle) et offrent de belles vues des uns sur les autres ou sur les plaines environnantes. Au nord du Vercors drômois se trouvent plusieurs gorges traversées par des routes spectaculaires taillées à même la falaise. Les plateaux herbeux du Vercors drômois sont utilisés comme alpages en été. La [[transhumance]] est l'occasion d'une fête dans le [[Diois]].

Les Hauts-Plateaux du Vercors constituent la zone la plus haute, la plus sauvage et la plus protégée du massif. Cette zone ne comporte aucun résident permanent, aucune route bitumée, et aucun véhicule à moteur n'y est autorisé. Les seules activités économiques sont l'exploitation des forêts selon le modèle de la [[futaie]] jardinée et l'utilisation des pâturages comme alpages en été.

Sur le pourtour du massif, le parc régional du Vercors recouvre partiellement ou entièrement quatre autres zones géographiques.

Le [[Royans]], au nord-ouest, est une région vallonnée vouée à l'élevage et à la culture de [[Noix|noyers]]. Trois des plus impressionnantes gorges du Vercors convergent vers le Royans : les [[gorges de la Bourne]], le cirque de la [[combe Laval]], et la vallée d'Échevis, comportant les Petits et les [[Grands Goulets]]. C'est la région la plus tournée vers l'intérieur du massif<ref name="Ribard26">{{Harvsp|Ribard|2009|p=26}}.</ref>.

La [[Gervanne]], dans le sud-ouest, est une zone de collines accidentée au pied des plateaux, où l'on trouve des villages typiques de la région. Elle est essentiellement tournée vers [[Crest (Drôme)|Crest]]<ref name="Ribard26"/>.

Le [[Diois]], au sud, correspond à une partie de la vallée de la [[Drôme (rivière)|Drôme]] autour de la ville de [[Die (Drôme)|Die]]. Cette région a un caractère méditerranéen plus marqué, avec des [[vignoble]]s et des champs de [[Lavandula angustifolia|lavande]]. C'est une zone tampon entre la Gervanne et l'intérieur du massif. Pourtant, malgré son accès relativement aisé avec ce dernier, elle s'est largement détournée des plateaux au profit de la vallée<ref name="Ribard26"/>.

Le [[Trièves]], à l'est, est un bas plateau vallonné, qui s'étend des plus hauts sommets du Vercors aux gorges du Drac, à la [[vallée de la Gresse]] et au massif du Dévoluy. C'est dans le Trièves que se trouvent le [[mont Aiguille]] et le versant oriental du [[Grand Veymont]]. C'est aussi la région la plus isolée du reste du massif<ref name="Ribard25"/>.

[[Fichier:Panorama Vercors.JPG|thumb|upright=3.2|center|alt=Un plateau verdoyant parsemé de maisons au premier plan, avec des crêtes montagneuses en arrière-plan|Vue panoramique de la crête principale du massif, du Moucherotte (à gauche) à la Grande Moucherolle (à droite), et du val de Lans.]]

==== Principaux sommets ====
[[Fichier:Veymont-aiguille mg-k.jpg|thumb|alt=Des crêtes montagneuses sur la gauche et, à droite, un sommet isolé|Vue du Grand Veymont et du mont Aiguille depuis le sud.]]
[[Fichier:Vercors 001.jpg|thumb|alt=Des crêtes montagneuses vues en enfilade et surplombant des falaises|Vue des crêtes du Vercors depuis le Grand Veymont.]]

Du nord au sud :
* [[le Moucherotte]], {{unité|1901|mètres}}, le sommet qui domine [[Grenoble]], le plus au nord du massif ;
* le [[pic Saint-Michel]], {{unité|1966|mètres}} ;
* [[roc Cornafion]], {{unité|2049|mètres}} ;
* les [[arêtes du Gerbier]], {{unité|2109|mètres}} ;
* les [[rochers des Deux-Sœurs]], comprenant :
** la Petite Sœur Sophie - {{unité|2162|mètres}},
** la Grande Sœur Agathe - {{unité|2194|mètres}} ;
* [[la Grande Moucherolle]], {{unité|2284|mètres}} ;
* la [[Petite Moucherolle]], {{unité|2156|mètres}} ;
* la [[tête des Chaudières]], {{unité|2029|mètres}} ;
* les [[rochers de la Balme]], {{unité|2063|mètres}} ;
* le [[sommet de Malaval]], {{unité|2097|mètres}} ;
* le [[Grand Veymont]], {{unité|2341|mètres}}, le [[point culminant]] du massif ;
* le [[mont Aiguille]], {{unité|2087|mètres}}, à la silhouette caractéristique ; sa première ascension en 1492, serait l'acte de naissance de l'[[alpinisme]]<ref name="Ribard96"/> ;
* le Dôme ou [[Pié Ferré]], {{unité|2041|mètres}}, à l'est de [[Die (Drôme)|Die]], dans la montagne de [[Le Glandasse|Glandasse]].

==== Principaux cols routiers ====
Par altitude décroissante :
* [[col du Mont-Noir]], {{unité|1421|mètres}}, entre [[Malleval-en-Vercors]] et [[Rencurel (Isère)|Rencurel]] ;
* [[col de l'Allimas]], {{unité|1354|mètres}}, entre [[Gresse-en-Vercors]] et [[Saint-Michel-les-Portes]] ;
* [[col de la Chau]], {{unité|1337|mètres}}, entre [[Vassieux-en-Vercors]] et [[Bouvante]] ;
* [[col de la Bataille (Vercors)|col de la Bataille]], {{unité|1313|mètres}}, entre [[Léoncel]] et Bouvante ;
* [[col de Rousset]], {{unité|1249|mètres}} (altitude du tunnel), entre [[Die (Drôme)|Die]] et [[Saint-Agnan-en-Vercors]] ;
* [[col de Saint-Alexis]], {{unité|1222|mètres}}, entre Vassieux-en-Vercors et Saint-Agnan-en-Vercors ;
* [[col de la Croix-Perrin]], {{unité|1218|mètres}}, entre [[Lans-en-Vercors]] et [[Autrans-Méaudre-en-Vercors]] ;
* [[col de Carri]], {{unité|1202|mètres}}, entre [[La Chapelle-en-Vercors]] et Bouvante ;
* [[Col de la Portette (massif du Vercors)|col de la Portette]], {{unité|1173|mètres}}, à Bouvante ;
* [[col de l'Arzelier]], {{unité|1154|mètres}}, entre [[Château-Bernard]] et [[Le Gua (Isère)|Le Gua]] ;
* [[col de Tourniol]], {{unité|1145|mètres}}, entre Léoncel et [[Barbières]] ;
* [[col de Proncel]], {{unité|1100|mètres}}, entre Vassieux-en-Vercors et La Chapelle-en-Vercors ;
* [[col des Limouches]], {{unité|1086|mètres}}, entre Léoncel et [[Peyrus]] ;
* [[col de Romeyère]], {{unité|1068|mètres}}, entre Rencurel et [[Saint-Gervais (Isère)|Saint-Gervais]] ;
* [[col de la Machine]], {{unité|1011}} mètres, entre [[Saint-Jean-en-Royans]] et Bouvante.

Le [[tunnel du Mortier]] relie [[Montaud (Isère)|Montaud]] à Autrans, à {{unité|1391|mètres}} d'altitude, mais a dû être fermé à la suite d'un énième éboulement, totalisant {{unité|20000|m|3}} de roche, le {{date-|20|avril|1992}} qui a emporté une partie du versant nord de la route. L'instabilité de la paroi a toujours empêché la concrétisation d'un projet de reconstruction un peu plus en aval, notamment au profit de la route des [[gorges d'Engins]] depuis [[Sassenage]] (D531).

=== Géologie ===
==== Orogenèse ====
[[Fichier:HLopha (huitre) fossile.jpg|vignette|droite|[[Lopha]] sp. (huître) fossile.]]

Les roches qui constituent le Vercors se forment par [[sédimentation]] à partir de {{nombre|165|millions}} d'années, au cours du [[Dogger|Jurassique moyen]], au fond de la [[Téthys alpine]]. Les dépôts d'origine animale forment des [[calcaire]]s durs tandis que les [[Roche détritique|roches détritiques]] provenant essentiellement de l'[[érosion]] de la [[chaîne hercynienne]] composent les [[Marne (géologie)|marnes]], dans une alternance marquée par les changements climatiques ou les variations de profondeur. Une de ces couches, appelée [[Tithonien]] (ex-Tithonique), est caractéristique du [[Diois]] et du [[Trièves]].

Vers {{nombre|130|millions}} d'années, au [[Crétacé]], une hausse des températures combinée à la présence de bas fonds contribuent à la mise en place de [[Récif corallien|récifs coralliens]] parmi lesquels foisonnent des [[Mollusca|mollusques]] du type [[rudiste]]s, à l'origine du calcaire [[urgonien]] composant la partie supérieure du massif, essentiellement dans sa partie septentrionale<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=28-29}}.</ref>. Cette faune primitive laisse de nombreux [[fossile]]s, à l'instar de ceux présents sur le site de [[Rencurel (Isère)|Rencurel]] dans les Coulmes<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=29}}.</ref>. Au [[Paléogène]], la Téthys se referme. Vers {{nombre|23|millions}} d'années, au début du [[Miocène]], l'érection du [[Alpes|massif alpin]] entraîne la formation d'une [[nappe de charriage]] et repousse vers l'ouest, tout en les soulevant d'environ {{unité|2000|mètres}}, les [[Roche sédimentaire|roches sédimentaires]], à l'origine présentes au-dessus de la région actuelle du [[massif des Écrins]]<ref name="Ribard30">{{Harvsp|Ribard|2009|p=30-31}}.</ref>.

Le [[Pli (géologie)|plissement]] de ces roches crée dans le massif une succession d'[[Anticlinal|anticlinaux]] et de [[Synclinal|synclinaux]] entrecoupés localement, en raison de la dureté de la roche, par des [[faille]]s<ref name="Ribard30"/>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur1=Maurice Gidon|titre=Le massif du Vercors|url=http://www.geol-alp.com/h_vercors/index_vercors.html|site=GEOL-ALP. Un atlas géologique des Alpes françaises.|consulté le=25 août 2015}}.</ref>. Ultérieurement, différentes [[Transgression marine|transgressions marines]] sont concomitantes avec une sédimentation secondaire dans des cuvettes, à la suite du creusement des gorges et de l'érosion des falaises par l'action du ruissellement, formant ainsi les [[molasse]]s présentes au pied du massif dans le [[Royans]], mais aussi dans les vaux de [[Lans-en-Vercors|Lans]], d'[[Autrans]] ou encore de Rencurel. À la fin du Miocène, une nouvelle phase de [[surrection (géologie)|surrection]] contribue au retrait définitif de la mer<ref name="Ribard30"/>{{,}}<ref name="Géologie">{{Lien web|auteur1=Jean-Philippe Delorme|responsabilité1=directeur de publication|auteur institutionnel=Parc naturel régional du Vercors|titre=La connaissance. Nature. La terre, le sol|sous-titre=Une île en montagne|url=http://www.parc-du-vercors.fr/fr_FR/la-connaissance-1110/nature-1255/la-terre-le-sol-1126.html|site=site du Parc naturel régional du Vercors|consulté le=25 août 2015}}.</ref>.

==== Érosion et karstification ====
[[Fichier:Lappiaz Vercors.JPG|thumb|left|alt=Un sol calcaire blanchâtre fortement érodé avec quelques [[conifère]]s poussant autour|Vue de [[lapiaz]], une formation rocheuse typique dans les Hauts-Plateaux.]]

Aussitôt formé, le massif est soumis à une importante érosion qui accentue et modifie le relief. Les différents synclinaux sont élargis pour former les vaux d'Autrans—[[Méaudre]], Lans—[[Villard-de-Lans|Villard]]—[[Corrençon-en-Vercors|Corrençon]], ou encore celui reliant les cols de [[Col de Romeyère|Romeyère]] à celui de [[Col de Rousset|Rousset]]. L'eau creuse le [[Cirque naturel|cirque]] d'Archiane et les [[reculée]]s de Bournillon et de [[combe Laval]]. La dissolution du calcaire entraîne la formation d'un relief [[karst]]ique, caractérisé par des [[lapiaz]] et des [[doline]]s<ref>{{Article|auteur=Jean-Jacques Delannoy |titre=Les variations spatiotemporelles de la corrosion karstique dans un massif de moyenne montagne : le Vercors|périodique=revue de géographie alpine|volume=70|année=1982|pages=241-255|éditeur=persee.fr|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1982_num_70_3_2506?q=VERCORS|consulté le=18 mai 2017}}.</ref>, et percé de nombreuses cavités ([[gouffre Berger]], [[Trou Qui Souffle]], etc.) réputées, appelées localement « pots » ou « [[scialet]]s »<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=31-34}}.</ref>. Le Vercors présente ailleurs une alternance de versants abrupts pouvant atteindre {{unité|300|mètres}} de hauteur, correspondant à l'érosion des calcaires durs et de versants moins pentus correspondant à l'érosion des marnes ou des roches marno-calcaires plus tendres<ref name="Géologie"/>, ainsi qu'une zone de hauts plateaux peu fréquentés.

[[Fichier:Unités de paysage du Valentinois.JPG|thumb|alt=Croquis. Est en ouest : Vercors, son piémont, terrasses alluviales du Valentinois, basses vallées de l'Isère et la Drôme|Carte schématisée des différentes unités de paysage du Valentinois.]]

On dénote l'absence de recouvrement total par une [[calotte glaciaire]], même pendant les périodes de [[glaciation]]<ref name="Ribard39">{{Harvsp|Ribard|2009|p=39}}.</ref>. Une langue glaciaire du [[glacier]] du [[Grésivaudan]], épais de {{unité|2000|mètres}}, déborde sur la partie septentrionale du Vercors jusque dans le val de Lans et y dépose des roches allochtones. D'autre part, des glaciers peu abrasifs en raison de la faible pente occupent localement une partie des Hauts-Plateaux, la forêt de Lente et, au sud-est du massif, le synclinal de [[Lus-la-Croix-Haute]]<ref name="Ribard39"/>. Enfin, de petits glaciers locaux ont pu se former, au [[roc Cornafion]]<ref name="Ribard39"/> comme au [[Grand Veymont]], laissant des [[moraine]]s et un [[drumlin]] en aval du sommet, entre [[Chichilianne]] et [[Gresse-en-Vercors]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Altitude de surface des glaciers du Vercors|url=http://morphoglaciaire.free.fr/site_source/Altitude/Vercors.html|consulté le=25 août 2015}}.</ref>.

Tout au long du versant occidental du Vercors, une dynamique périglaciaire a été présente : les [[alluvions]] transportées par les petites rivières{{note|group="N"|texte=Les rivières descendant du versant occidental du Vercors sont les suivantes : à [[Beauregard-Baret]], un ruisseau temporaire (sans nom) ; à [[Rochefort-Samson]], le ruisseau d'Oyan et celui de Fleurs ; à [[Barbières]], la Barberolle ; à [[Saint-Vincent-la-Commanderie]], le ruisseau de Boisse ; à [[Peyrus]], la Lierne, se jetant dans la Véore voisine ; à [[Châteaudouble (Drôme)|Châteaudouble]], le Chevillon, affluent de la Véore ; à [[Combovin]], la rivière Véore et plusieurs petits affluents<ref>{{Géoportail|latitude=44.93|longitude=5.18|zoom=11|couches=Scan|desc=Cartes IGN|consulté le=24 mai 2015}}</ref>.}} descendant du massif forment des [[Cône de déjection|cônes de déjection]]. Ces matériaux, provenant des montagnes alpines et accumulés durant la période du [[Quaternaire]], recouvrent une grande partie du fond molassique tertiaire de la plaine et des dépôts fluvio-glaciaires de l'[[Isère (rivière)|Isère]]<ref name="piedmont">{{Ouvrage|auteur1=Philippe Ravit|auteur2=[[Michel Debidour]]|responsabilité2=membre du jury|auteur3=Bernadette Cabouret |responsabilité3=membre du jury|titre=Le paysage valentinois, de la fondation de la colonie de ''Valentia'' (Valence) au {{sap|III|e}}|lieu={{s.l.}}|éditeur=Faculté de lettres et des civilisations. [[Université Lyon III Jean Moulin|Lyon 3]]|nature ouvrage=mémoire de {{Nobr|Master 1}}|année=2007|mois=9|jour=18|pages totales=202|présentation en ligne=http://philippe.ravit.pagesperso-orange.fr/Site/Accueil.html|lire en ligne=|consulté le=25 août 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=43}}.</ref>.

=== Hydrographie ===
==== Principales gorges ====
[[Fichier:Gorges De La Bourne, Vercors, France. Road D531.jpg|thumb|upright|alt=Route en encorbellement passant au travers d'une arche rocheuse par un tunnel|Vue des [[gorges de la Bourne]].]]
[[Fichier:Gorges des Ecouges - Grenoble.JPG|thumb|upright|alt=Cascade à travers des parois calcaires|Vue depuis le pont de la Cascade sur la chute d'eau débouchant du [[canyon des Écouges]].]]

Les [[Gorge (géographie)|gorges]] sont les étapes intermédiaires de circulation entre les eaux de ruissellement en grande partie souterraines du plateau et les zones de [[Piémont (géographie)|piedmont]] à la périphérie du massif<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=37-39}}.</ref> :
* [[Grands Goulets]], creusés par la [[Vernaison (rivière)|Vernaison]] et sillonnés par une route vertigineuse creusée dans la paroi ;
* [[gorges de la Bourne]], creusées par la [[Bourne (rivière)|Bourne]] ;
* [[gorges du Furon]], creusées par le Furon ;
* [[gorges d'Engins]], creusées par le Furon ;
* [[gorges du Nan]], creusées par le Nan ;
* [[canyon des Écouges]], creusé par la Drevenne ;
* [[gorges d'Omblèze]], creusées par la [[Gervanne]] ;
* [[combe Laval]], creusée par le Cholet.

Ces eaux bien oxygénées et fraîches sont riches en [[poisson]]s. De plus, le projet Vercors Eau Pure vise à restaurer la qualité des eaux sur des plans de six ans<ref>[http://www.parc-du-vercors.fr/fr_FR/agir-et-innover-1109/biodiversite-1418/la-ressource-en-eau-1428.html Préserver et gérer durablement la ressource en eau et les milieux aquatiques], Parc naturel régional.</ref>.

Les Grands Goulets sont définitivement fermés à toute circulation, y compris celle des piétons, à cause des risques permanents d'[[Glissement de terrain|éboulement]]. L'accès aux Barraques-en-Vercors se fait depuis 2008 via un nouveau tunnel construit de 2006 à 2007.

==== Glacières et névés ====
Du fait de son altitude ({{unité|2341|mètres}} au point culminant), le Vercors ne possède pas de [[glacier]]s à proprement parler. En revanche, on dénombre un certain nombre de [[Glacière naturelle|glacières]], typiques des reliefs calcaires, comme la grotte de la Glacière, près de Corrençon<ref>{{en}} [http://www.showcaves.com/english/fr/caves/Correncon.html Grotte de la Glacière de Corrençon].</ref> : située à une altitude modeste (environ {{unité|1200|mètres}}), elle se présente sous la forme d'une ouverture béante de la roche orientée vers le ciel. L'hiver, la neige s'y accumule, et l'été, elle y est conservée par une température constante proche de {{tmp|0|°C}}. Ouverte au public jusque dans les [[années 1990]], elle a été fermée depuis pour des raisons de sécurité, à cause d'éboulements notamment. Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], elle a servi de réfrigérateur naturel aux [[Résistance intérieure française|résistants]]. Aujourd'hui, l'épaisseur de glace diminue. Elle a aussi un temps approvisionné les bars de Grenoble en glaçons<ref>[http://www.notrebellefrance.com/sites_naturels_isere Sites naturels de l'Isère].</ref>.

Les [[névé]]s se retrouvent principalement à l'est du massif du Vercors. Suivant les années, on en trouve jusqu'en juin, juillet, voire début août sur le Grand Veymont notamment.

=== Climat ===
Le Vercors connaît globalement des influences [[Climat montagnard|montagnardes]] ; il est toutefois traversé par la frontière climatique entre [[Alpes du Nord]] ([[bassin versant]] de l'[[Isère (rivière)|Isère]]) et [[Alpes du Sud (France)|Alpes du Sud]] (bassin versant de la [[Drôme (rivière)|Drôme]]) définie schématiquement au niveau du [[col de Rousset]]. Les précipitations sont amenées par des régimes d'ouest à nord-ouest. Alors que la partie septentrionale reçoit une quantité de précipitations à peu près constante tout au long de l'année (environ {{unité|100|mm}} d'eau par mois, jusqu'à {{unité|1500|mm}} par an à [[Autrans]] ou [[Bouvante]]) avec une prépondérance du [[climat océanique]], la partie méridionale est marquée par un creux durant l'été (moins de {{unité|50|mm}} en juillet et août, moins de {{unité|900|mm}} par an dans le [[Diois]]) et un fort ensoleillement avec une prépondérance du [[climat méditerranéen]] qui se fait sentir jusque dans le sud du [[Trièves]], le Diois, la [[Gervanne]] voire certaines régions du [[Royans]]<ref>[http://alpesoiseaux.free.fr/climat_pluie_mensuelle_vercors.htm Le climat du Vercors : les précipitations].</ref>{{,}}<ref name="Ribard50">{{Harvsp|Ribard|2009|p=50-51}}.</ref>.

L'hiver, les précipitations se produisent la plupart du temps sous forme de [[neige]], à cause de l'influence de l'altitude. L'exposition solaire des versants, la couverture nuageuse et les vents dominants sont des facteurs également importants<ref name="Ribard50"/>. Il n'est pas rare de mesurer des températures de {{tmp|-15|°C}} à Autrans. Le record de température minimale mesuré en [[Isère (département)|Isère]] l'a d'ailleurs été à [[Villard-de-Lans]] le {{date-|7|janvier|1985}} avec {{tmp|-28|°C}}<ref name="Météo">[http://www.meteofrance.com/FR/climat/dpt_tempsdumois.jsp?LIEUID=DEPT38 Météo France : climat en Isère].</ref>, et certaines températures encore plus basses ont pu être mesurées dans des [[Lac d'air froid|trous à froid]] : la prairie de Darbounouse, dans les Hauts-Plateaux, a atteint {{tmp|-34.6|°C}} le {{date-|13|février|2018}}<ref>{{Lien web|langue=fr|url=https://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/la-chapelle-en-vercors-combe-de-darbounouse/STATIC0213.html|titre=La Chapelle-en-Vercors - Combe de Darbounouse|site=[[Infoclimat]]|consulté le=21.1.2024}}</ref>. Toutefois, les moyennes annuelles sur trente ans se situent entre {{tmp|-5|°C}} l'hiver et {{tmp|+15|°C}} l'été<ref>[http://alpesoiseaux.free.fr/climat_temperature_mensuelle_vercors.htm Le climat du Vercors : les températures].</ref>.

=== Faune et flore ===
{{Article détaillé|Flore du Vercors}}
[[Fichier:Tulipa sylvestris subsp. australis.jpg|thumb|left|upright|alt=Une fleur aux pétales jaune orangé|Fleur de [[Tulipe méridionale|Tulipe australe]].]]
[[Fichier:Cypripedium calceolus partly yellow.jpg|thumb|alt=Une fleur jaune en forme de sabot|Le [[Sabot de Vénus]].]]

On trouve dans le Vercors {{nombre|80|espèces}} végétales protégées, du [[Sabot de Vénus]] dans les milieux forestiers à la [[Campanula alpestris|Campanule des Alpes]] dans les éboulis, en passant par la [[Primula auricula|Primevère ''oreille d'ours'']] dans les falaises ou la [[Tulipe méridionale|Tulipe australe]], un des symboles du parc<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=63}}.</ref>, dans les pelouses subalpines<ref name="Territoire d'exception"/>. La différence climatique entre les parties septentrionale et méridionale du massif se ressent très fortement au niveau de la végétation. Au nord, la majorité de la surface est boisée, tandis qu'au sud, les sols sont plus secs et les espèces typiques du [[climat méditerranéen]]<ref name="Météo"/>.

==== Flore ====
L'[[étage collinéen]] et supraméditerranéen s'étend de {{unité|200|mètres}} d'altitude à 800 voire {{unité|1000|mètres}} d'altitude. Il est fortement influencé par la présence humaine. Le [[Chêne pubescent]] en est l'espace typique. Il est associé au [[buis]], au [[Hêtre commun|hêtre]] et au [[noisetier]] dans les terrains [[calcaire]]s bien drainés du Vercors drômois ou du [[Royans]]. On trouve également dans ces terrains le [[Prunus mahaleb|Bois de Sainte-Lucie]], le [[Cytise à feuilles sessiles]], le [[Laburnum anagyroides|Cytise aubour]], le [[Brome dressé]], le [[Cornouiller sanguin]], le [[Mélampyre des bois]], le [[Calament à grandes fleurs]], ainsi que des espèces de [[Clinopodium|clinopode]]. Autrement, le Chêne pubescent est associé au [[Pin sylvestre]], plus résistant au froid, présent dans les [[ubac]]s du [[Diois]] et du sud du [[Trièves]]. On y trouve aussi l'[[Érable à feuilles d'obier]], l'[[Hellébore fétide]], le [[Cotinus coggygria|Sumac fustet]], le [[Genêt cendré]], le [[Genêt à balais]], le Cornouiller sanguin, la [[Catananche caerulea|Catananche bleue]], l'[[Aphyllanthe de Montpellier]], le Brome dressé, la [[Bugrane épineuse]], le [[Lin sous-arbrisseau]], le [[Juniperus thurifera|Genévrier thurifère]] dans le Royans, le [[Genévrier de Phénicie]], le [[Quercus ilex|Chêne vert]] dans la [[Gervanne]], le noisetier, l'[[argousier]], le buis, la [[Lavandula angustifolia|lavande]], ainsi que des espèces d'[[amélanchier]], de [[chèvrefeuille]] et de [[troène]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=56-57}}.</ref>.

L'[[étage montagnard]] est présent de 800 à {{unité|1100|mètres}} d'altitude jusqu'à {{formatnum:1500}} à {{unité|1700|mètres}}. Il comprend trois [[Série (biologie)|séries]] distinctes. La hêtraie-[[sapin]]ière comprend des espèces d'[[Picea|épicéa]], d'[[Aconitum|aconit]], d'[[ancolie]], de [[Sceau de Salomon (plante)|sceau de Salomon]], l'[[Galium odoratum|Aspérule odorante]], l'[[Épilobe en épi]] et le [[framboisier]]. La série [[mésophile]] du hêtre, outre cette espèce, abrite des espèces de buis, de [[céphalanthère]], de chèvrefeuille, l'Érable à feuilles d'obier, le [[Lis martagon]] et le [[houx]]. La série mésophile du Pin sylvestre est adaptée aux zones plus sèches. Le hêtre s'y maintient aux côtés du [[Arctostaphylos alpinus|Raisin-d'ours des Alpes]], de la lavande, de la [[Calluna vulgaris|callune]] et de l'[[Airelle rouge]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=58-59}}.</ref>.

L'[[étage alpin]] s'étend de {{formatnum:1500}}-{{unité|1800|mètres}} à {{formatnum:2000}}-{{unité|2200|mètres}}, essentiellement autour des Hauts-Plateaux et au sud du Vercors. C'est une [[lande]] où le [[Genévrier nain]], la [[Nigritelle noire]], l'[[Orchis sureau]], l'[[Aster des Alpes]], le Raisin-d'ours des Alpes, les [[saxifrage]]s, la [[Joubarbe des toits]] et les [[Centaurea|centaurées]] sont parsemés de [[Pinus uncinata|Pins à crochets]], formation unique par sa taille en Europe, ou d'épicéas<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=59-60}}.</ref>. L'[[étage alpin]] se rencontre très rarement, presque exclusivement au-dessus de {{unité|2000|mètres}}. La [[Bérardie laineuse]], l'[[edelweiss]], le [[Tabouret à feuilles rondes]], la [[Dryade à huit pétales]], le [[Silène acaule]] et l'[[Androsace des Alpes]] y ont une croissance lente imposée par les rudes conditions climatiques<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=60}}.</ref>.

L'agriculture est un facteur important du façonnement végétal du massif. Des voies de communication ont été ouvertes dans les bois ; les fonds de vallée, à l'exception des zones humides, sont occupés par des champs entourés dès les premières pentes par des forêts<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=43-45}}.</ref>{{,}}<ref name="Ribard53">{{Harvsp|Ribard|2009|p=53}}.</ref>. Au {{s-|XIX|e}}, des plans de [[reboisement]] sont entrepris, voyant notamment l'introduction du [[Pinus nigra|Pin noir d'Autriche]] dans le [[Diois]]<ref name="Ribard53"/>. La migration de l'[[Olea europaea|olivier]] jusque sur les pentes les plus méridionales du Vercors est envisagée<ref name="Ribard53"/>. Le taux de boisement varie entre 40 % et près de 70 % en fonction des régions du massif, avec une moyenne de 60 %, sachant que la moitié environ de la surface forestière appartient au domaine public ; ces taux sont supérieurs à la moyenne nationale<ref name="Ribard25"/>{{,}}<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=139-140}}.</ref>. Le [[Parc naturel régional du Vercors|parc naturel régional]] abrite {{unité|125000|hectares}} de forêts<ref name="Ribard141">{{Harvsp|Ribard|2009|p=141}}.</ref>.

==== Faune ====
[[Fichier:11535 - Bouquetins sur le Grand Veymont.jpeg|thumb|alt=Troupeau de bouquetins adultes et juvéniles dans un terrain calcaire accidenté|Des [[Bouquetin des Alpes|bouquetins]] sur le [[Grand Veymont]].]]
[[Fichier:Marmota marmota Alpes2.jpg|thumb|alt=Une marmotte au pelage grisâtre à la sortie de son terrier regardant l'objectif|La [[Marmota marmota|marmotte des Alpes]], réintroduite dans le Vercors.]]
[[Fichier:Flickr - Rainbirder - Black Grouse (Tetrao tetrix) Male.jpg|thumb|alt=Un oiseau noir dans la neige|[[Tétras lyre]] mâle.]]

La faune n'échappe pas à la répartition des espèces<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=64}}.</ref>. Le massif abrite à la fois des [[mammifère]]s de l'étage collinéen ([[Cerf élaphe|cerf]], [[chevreuil]], [[Lièvre du Cap|lièvre commun]], [[sanglier]]) et des étages montagnard et alpin ([[Mouflon corse|mouflon]], [[chamois]], [[bouquetin des Alpes]], [[Marmota marmota|marmotte]], [[Lepus timidus|lièvre variable]]) qui représentent en tout {{nombre|75|espèces}}<ref name="Territoire d'exception"/>. Ainsi, le massif du Vercors est l'un des rares endroits en France où sont présentes à l'état sauvage les six espèces de grands [[Ungulata|ongulés]], même si le mouflon, dans les [[années 1950]], a fait l'objet de [[réintroduction]]s, de même que le bouquetin, en 1989, 1990 et 2002, le chevreuil et le cerf, alors que le sanglier fait régulièrement l'objet de lâchers clandestins dans le but d'être [[Chasse|chassé]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=73-74}}.</ref>{{,}}<ref name="Ribard78"/>.

Les [[Chiroptera|chauves-souris]] sont représentées par le [[Grand rhinolophe]], le [[Petit rhinolophe]], le [[Molosse de Cestoni]], le [[Grand murin]], l'[[Plecotus auritus|Oreillard roux]], l'[[Plecotus macrobullaris|Oreillard des Alpes]], la [[Pipistrellus pipistrellus|Pipistrelle commune]]<ref name="Ribard75">{{Harvsp|Ribard|2009|p=75}}.</ref>, la [[Vespère de Savi]] et la [[Eptesicus nilssonii|Sérotine de Nilsson]]<ref>[http://lpo38.free.fr/php/faune_commune_isere.php?numcom=548&site=Villard-de-Lans LPO Isère - Faune d'une commune de l'Isère: Villard-de-Lans].</ref>. Les sous-bois abritent le [[Myodes glareolus|Campagnol roussâtre]], le [[Mulot alpestre]], le [[Glis glis|Loir gris]], le [[Eliomys quercinus|Lérot commun]], le [[Muscardinus avellanarius|Loir muscardin]], l'[[Écureuil roux]], le [[Blaireau européen]] et la [[Martre des pins]]<ref name="Ribard75"/>. Les milieux ouverts abritent la [[Crocidura suaveolens|Musaraigne des jardins]], le [[Microtus agrestis|Campagnol agreste]], la [[fouine]] et le [[Oryctolagus cuniculus|Lapin de garenne]]<ref name="Ribard75"/>. On trouve également le [[Renard roux|renard]], la [[belette]], l'[[hermine]], le [[putois]] ou encore le [[Chionomys nivalis|Campagnol des neiges]]<ref name="Ribard75"/>. Le retour du [[Canis lupus italicus|Loup d'Italie]] dans le Vercors via le [[Massif du Mercantour-Argentera|Mercantour]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=76}}.</ref> est supposé au milieu des [[années 1990]] et confirmé en 1998<ref>[http://nature-biodiversite.forumculture.net/Le-retour-du-loup-dans-le-Vercors-h8.htm Le retour du loup dans le Vercors].</ref> ; il pourrait en être de même pour le [[Lynx boréal]]<ref name="Ribard77">{{Harvsp|Ribard|2009|p=77}}.</ref>. L'[[Ours brun]] a en revanche disparu dans les [[années 1940]] et n'a jamais été réintroduit, même si une étude menée a conclu que le Vercors serait le meilleur site dans les [[Alpes françaises]]<ref name="Ribard77"/>.

Plus de {{nombre|140|espèces}} d'[[oiseau]]x ont été recensées<ref>[http://www.chocard.com Oiseaux du Vercors et de Rhône-Alpes - La répartition des oiseaux de montagne].</ref>. Les plus fréquents sont le [[Merle noir]], le [[Pinson des arbres]], la [[Corneille noire]], le [[Rouge-gorge familier|Rouge-gorge]], la [[Mésange charbonnière]], la [[Fauvette à tête noire]], le [[Pouillot véloce]], le [[Troglodyte mignon]], le [[Coucou gris]] et l'[[Alouette des champs]]<ref name="ListeOiseaux">[http://alpesoiseaux.free.fr/classement.htm Oiseaux du Vercors et de Rhône-Alpes - Liste des oiseaux du Vercors triés par fréquences décroissantes].</ref>. Ce sont des espèces essentiellement présentes dans les milieux forestiers et semi-boisés, tout comme le [[Pic noir]], le [[Pic vert]], le [[Pic épeiche]], la [[Grive musicienne]], la [[Mésange boréale]], la [[Mésange bleue]], la [[Mésange nonnette]], le [[Roitelet à triple bandeau]], le [[Roitelet huppé]], le [[Serin cini]], le [[Chardonneret élégant]], le [[Verdier d'Europe]], le [[Rossignol philomèle]], la [[Huppe fasciée]], le [[Bec-croisé des sapins]], le [[Cassenoix moucheté]], la [[Chouette hulotte]], la [[Chouette effraie]] et la [[Chevêche d'Athéna]]<ref name="ListeOiseaux"/>{{,}}<ref name="Ribard71">{{Harvsp|Ribard|2009|p=71}}.</ref>. L'[[Aigle royal]] et le [[Vautour fauve]], notamment à la suite de leur réintroduction dans [[le Glandasse]] au-dessus de [[Die (Drôme)|Die]] à partir des années 1990<ref name="Territoire d'exception"/>{{,}}<ref name="Ribard72">{{Harvsp|Ribard|2009|p=72-73}}.</ref>, vivent dans les falaises<ref name="Ribard69">{{Harvsp|Ribard|2009|p=69-70}}.</ref>. Ce dernier a été suivi par le [[Grand Corbeau]], le [[Vautour moine]], le [[Percnoptère|Vautour percnoptère]] et le [[Gypaète barbu]]<ref name="Ribard69"/>. Le [[Faucon pèlerin]] et le [[Hibou grand-duc]] partagent également cet habitat<ref name="Ribard69"/>. Le [[Tétras lyre]], autre symbole du parc<ref name="Ribard72"/>, mais aussi le [[Lagopède alpin]], l'[[Accenteur alpin]] et le [[Pinson du Nord]] sont des espèces qui affectionnent les pelouses alpines des Hauts-Plateaux<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=70}}.</ref>. Le [[Cincle plongeur]], le [[Martin-pêcheur d'Europe]] et l'[[Aigrette garzette]] vivent à proximité des rivières, tout comme le [[Héron cendré]] dont la présence depuis les [[années 1980]] le long de la [[Bourne (rivière)|Bourne]] et de la [[Vernaison (rivière)|Vernaison]] constitue un record d'altitude pour l'espèce<ref name="ListeOiseaux"/>{{,}}<ref name="Ribard71"/>.

Les rares représentants chez les [[Amphibia|amphibiens]] sont le [[Crapaud commun]], la [[Grenouille rousse]], la [[Rana dalmatina|Grenouille agile]], l'[[Alyte accoucheur]], la [[Salamandra salamandra|Salamandre tachetée]], le [[Triton alpestre]] et le [[Triton palmé]]<ref name="Ribard67">{{Harvsp|Ribard|2009|p=67}}.</ref>. Parmi les [[reptile]]s, le [[Lézard vivipare]] a un mode de reproduction [[Ovoviviparité|ovovivipare]] qui lui permet de vivre sur les Hauts-Plateaux, tandis que Le [[Lézard des murailles]], le [[Lacerta bilineata|Lézard vert]] et le [[Timon lepidus|Lézard ocellé]] affectionnent les versants plus exposés au soleil ; l'[[Anguis fragilis|Orvet fragile]] est également présent<ref name="Ribard67"/>. La [[Vipère aspic]] et la [[Couleuvre verte et jaune]] sont les espèces de serpents les plus répandues, alors que la [[Natrix natrix|Couleuvre à collier]] et la [[Natrix maura|Couleuvre vipérine]] peuplent les cours d'eau<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=68}}.</ref>.

Les [[insecte]]s sont représentés par de nombreux [[Lepidoptera|papillons]], dont l'[[Apollon (papillon)|apollon]], le [[Semi-Apollon|semi-apollon]] et l'[[alexanor]] dans les éboulis et versants des montagnes, le [[Chamoisé des glaciers]] et la [[Piéride du vélar]] sur les Hauts-Plateaux, le [[Citron de Provence]] et l'[[Aurore de Provence]] plutôt dans le Diois qui héberge aussi l'[[Isabelle (papillon)|Isabelle]] ; la [[Rosalie des Alpes]] est une espèce protégée de [[Coleoptera|coléoptère]] ; le [[Euscorpius flavicaudis|Scorpion noir à queue jaune]] est présent dans le Diois en limite septentrionale de son territoire en France, tandis que la [[Lyristes plebejus|Cigale plébéienne]] migre progressivement vers le nord jusque dans le Royans et les Hauts-Plateaux ; le [[Bostryche typographe]] et la [[Thaumetopoea|chenille processionnaire]] [[Processionnaire pinivore|pinivore]] sont des [[Insecte ravageur|espèces ravageuses]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=65}}.</ref>.

Parmi les [[poisson]]s se trouvent la [[Salmo trutta|Truite fario]] et, dans la Bourne, le [[Chabot commun]] qui sont des espèces d'eau vive, ainsi que la [[Barbatula barbatula|Loche franche]], le [[chevesne]], le [[blageon]] et le [[Barbeau commun|barbeau]] dans les rivières avec moins de courant<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=66}}.</ref>.

=== Population ===
==== Urbanisation ====
[[Fichier:Geogr of Vercors.jpg|thumb|upright|alt=Carte simplifiée du massif du Vercors avec le tracé des routes principales|Carte simplifiée du massif du Vercors.]]

Les villages des Quatre Montagnes sont [[Villard-de-Lans]] ({{nombre|4038|habitants}}), [[Lans-en-Vercors]] ({{Unité|2530|habitants}}), [[Autrans-Méaudre en Vercors]] ({{Unité|2934|habitants}}) {{incise|par fusion d'[[Autrans]] et de [[Méaudre]]|non}} et [[Corrençon-en-Vercors]] ({{Unité|358|habitants}}). Au nord se trouvent également [[Saint-Nizier-du-Moucherotte]] ({{Unité|1058|habitants}}) et [[Engins]] ({{Unité|508|habitants}}).

Dans le Vercors proprement dit ou Sud-Vercors, moins peuplé, figurent [[La Chapelle-en-Vercors]] ({{nombre|676|habitants}}), chef-lieu du [[Canton de La Chapelle-en-Vercors|canton]] comptant également [[Saint-Agnan-en-Vercors]] ({{nombre|385|habitants}}), [[Vassieux-en-Vercors]] ({{nombre|351|habitants}}), [[Saint-Martin-en-Vercors]] ({{nombre|414|habitants}}) et [[Saint-Julien-en-Vercors]] ({{nombre|233|habitants}}).

La plus grande ville à la périphérie du massif est [[Grenoble]] ({{nombre|157000|habitants}}, {{formatnum:675000}} en incluant toute l'agglomération), [[préfecture]] du département de l'Isère. Elle se trouve au nord-est du massif, à l'entrée du [[Grésivaudan]]. [[Voreppe]] ({{nombre|9742|habitants}}) et [[Moirans]] ({{nombre|7743|habitants}}) sont situées un peu plus au nord. [[Pont-en-Royans]] ({{nombre|817|habitants}}) et [[Saint-Jean-en-Royans]] ({{nombre|2966|habitants}}) sont deux communes loties au pied des montagnes, dans le [[Royans]]. [[Chabeuil]] ({{nombre|6735|habitants}}), se trouve dans la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]], à une quinzaine de kilomètres de [[Valence (Drôme)|Valence]], préfecture du département de la Drôme. [[Crest (Drôme)|Crest]] ({{nombre|8008|habitants}}), [[Die (Drôme)|Die]] ({{nombre|4411|habitants}}) et [[Châtillon-en-Diois]] ({{nombre|564|habitants}}), au sud du massif, appartiennent au [[Diois]]. Enfin, [[Clelles]] ({{nombre|529|habitants}}) et [[Monestier-de-Clermont]] ({{nombre|1313|habitants}}) sont situées au pied du versant oriental des crêtes, dans le [[Trièves]].

La proximité de ces villes a, depuis un quart de siècle, sensiblement augmenté la population dans certaines régions du Vercors, notamment les Quatre Montagnes et le nord du Trièves, en attirant de nombreux travailleurs urbains qui transitent chaque jour par les principaux axes routiers du massif<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=45-46, 125}}.</ref>. Le développement du tourisme a également nécessité le déploiement d'infrastructures adaptées et une maîtrise de la pression immobilière<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=46-47}}.</ref>. Toutefois, d'autres régions plus reculées du Vercors demeurent fragiles et soumises à l'[[exode rural]]<ref name="Ribard124"/>.

==== Habitat ====
[[Fichier:Ferme du Vercors.JPG|thumb|alt=Une ferme sur une petite élévation verdoyante|Vue d'une ferme traditionnelle du Vercors.]]

Jusque dans les [[années 1930]], les [[Toit de chaume|toits de chaume]] en [[seigle]] ont recouvert les fermes traditionnelles du Vercors. En 1995, la dernière chaumière du massif, à la Bâtie, sur la commune de [[Gresse-en-Vercors]], a disparu. Pourtant, ces toits sont à l'origine des traditionnelles [[Lauze (pierre)|lauzes]] du plateau des Quatre Montagnes, extraites des carrières calcaires environnantes et qui sont venues remplacer la chaume moins présente en altitude. Elles recouvraient les [[Pignon (architecture)|pignons]], étaient surnommées « saut de moineaux » et protégeaient les toits du vent et de la pluie<ref name="Ferme2">{{pdf}} [http://www.parc-du-vercors.fr/plugins/files/index.php?action=download&path=files/Telechargements_site_PNRV/ComprendreEtPartager/PatrimoineHistoireCulture/Patrimoine_bati/Pano_4_patrimoine.pdf La ferme du Vercors 2], Parc naturel régional du Vercors.</ref>{{,}}<ref name="Ribard109">{{Harvsp|Ribard|2009|p=109}}.</ref>. Une pierre ronde, appelée épi de faîtage ou « couve », symbolisant la fertilité, recouvrait la plus haute des dalles<ref name="Histoire"/>. En raison de la rudesse du climat et du relief, chaque élément architectural apporte une réponse à une contrainte<ref name="Ribard108"/>. Les caractéristiques communes des fermes sont un grand volume allongé et des murs de pierre enduits avec peu d'ouvertures larges pour garder la chaleur, des espaces adjoints réservés aux animaux et à la [[Remise (architecture)|remise]]<ref>{{pdf}} [http://www.parc-du-vercors.fr/plugins/files/index.php?action=download&path=files/Telechargements_site_PNRV/ComprendreEtPartager/PatrimoineHistoireCulture/Patrimoine_bati/Pano_3_patrimoine.pdf La ferme du Vercors 1], Parc naturel régional du Vercors.</ref>{{,}}<ref name="Ribard109"/>{{,}}<ref name="Ribard108"/>, deux pans de toiture fortement inclinés pour chasser la neige, et un arbre [[feuillu]] ([[arbre fruitier|fruitier]] si possible), pour avoir de l'ombre en été mais de la lumière en hiver<ref name="Ferme2"/>. Les maisons sont regroupées en villages et hameaux mais l'habitat est rarement dispersé<ref name="Ribard109"/>{{,}}<ref name="Ribard108"/>.

[[Fichier:Séchoir à noix de Cognin-les-Gorges.JPG|thumb|left|alt=Bâtiment rustique en pierre, très aéré, avec un premier étage entièrement en bois|Vue du séchoir à noix du {{s-|XVIII}} à [[Cognin-les-Gorges]], classé parmi les [[Liste des monuments historiques de l'Isère|monuments historiques de l'Isère]] depuis 1994<ref>{{Base Mérimée|PA00117363}}.</ref>.]]

Au {{s-|XIX}}, l'ardoise et la tôle remplacent la chaume dans le nord du massif<ref name="Ribard109"/>, les tuiles dans le sud, avec parfois la présence d'une [[Génoise (architecture)|génoise]] typique du [[Diois]]<ref name="Ribard108"/>. En raison des destructions de la [[Seconde Guerre mondiale]], le Vercors drômois s'est singularisé par une architecture en pierres apparentes<ref name="Ribard108">{{Harvsp|Ribard|2009|p=108}}.</ref>. Le Royans, par son aspect agricole, a un habitat un peu plus dispersé, caractérisé par des maisons à quatre pans en pierres et en galets, similaires à celles du [[plateau de Chambaran]] qui lui font face sur l'autre rive de l'[[Isère (rivière)|Isère]] ; les fours à pain et les séchoirs à noix sont également des éléments caractéristiques du bâti<ref name="Ribard110111">{{Harvsp|Ribard|2009|p=110-111}}.</ref>. [[Pont-en-Royans]] se distingue par ses maisons suspendues, dont l'origine remonte au {{s-|XVI}}<ref name="Ribard110">{{Harvsp|Ribard|2009|p=110}}.</ref>, tandis que [[Saint-Jean-en-Royans]] présente de riches portes à [[Linteau (architecture)|linteaux]] ornés, reflétant le dynamisme de son industrie manufacturière<ref name="Ribard110111"/>. Les Coulmes, entre plaine et montagne, sont à la transition entre ces divers types d'habitat traditionnel et plus méridional<ref name="Ribard110"/>. Le [[Trièves]] abrite des bâtiments généralement en pierre enduite où le [[Bardage (parement)|bardage]] de bois joue un rôle important, recouverts de toits à quatre pans en croupe ou demi-croupe apparus à la fin du {{s-|XIX}}<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=111}}.</ref>. Le [[Diois]] et la [[Gervanne]] sont constitués de villages de type [[Provence|provençal]] regroupés sur eux-mêmes, bien exposés au soleil, mais aux ruelles plus resserrées afin de garder la fraîcheur l'été, avec des maisons aux dimensions et aux décorations modestes, souvent privées de l'espace habituellement réservé aux animaux sur le plateau, lesquels sont dans ce cas rassemblés dans des annexes<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=111-112}}.</ref>.

[[Fichier:Lycée climatique.JPG|thumb|alt=Bâtiment rectiligne à la longue façade blanche|Vue de la longue façade du lycée climatique Jean-Prévost de [[Villard-de-Lans]] (en travaux, août 2008). L'établissement, qui abritait des asthmatiques après sa construction en 1962<ref name="Ribard126"/>, a été réaménagé et continue à proposer des projets s'articulant autour des problèmes respiratoires dans le sport, la musique et la santé.]]

Lors de l'[[entre-deux-guerres]], sur le territoire de [[Villard-de-Lans]], se sont bâtis des dizaines d'établissements ayant pour vocation le [[climatisme]] infantile. Le premier d'entre eux a vu le jour en 1926, par refus de voir construire un nouveau [[sanatorium]] pour [[tuberculose|tuberculeux]]. Destinés à soigner les enfants fragiles et délicats, on en compte finalement près d'une centaine à la fin des [[années 1960]], dont près de soixante rien qu'à Villard-de-Lans, qui devient « le paradis des enfants »<ref>Marion Vivier, ''Maisons d'enfants du Vercors : patrimoine et mémoire du climatisme au pays des Quatre Montagnes'', [[musée dauphinois|musée Dauphinois]], éditions Patrimoine en Isère, 2004 {{ISBN|2-905375-67-1}}.</ref>{{,}}<ref name="Ribard126">{{Harvsp|Ribard|2009|p=126-127}}.</ref>{{,}}<ref name="Villard">[http://www.villard-de-lans.fr/vie-citoyenne/en-bref/villard-de-lans-en-dates/ Villard de Lans en dates].</ref>. Ces bâtiments présentent une architecture tout à fait singulière, pensée pour profiter au maximum de l'air pur, de l'ensoleillement, du froid sec de l'hiver et de la fraîcheur de l'été : grandes fenêtres, longs balcons, galeries extérieures, orientation au soleil. En même temps, ils sont abrités du vent par des rangées de [[résineux]]. Enfin, les murs étaient peints et exempts d'angles droits, et le sol recouvert de matériaux faciles à laver, pour éviter les poussières<ref name="Ribard126"/>{{,}}<ref>{{pdf}} [http://www.parc-du-vercors.fr/plugins/files/index.php?action=download&path=files/Telechargements_site_PNRV/ComprendreEtPartager/PatrimoineHistoireCulture/Patrimoine_bati/Pano_2_patrimoine.pdf Le climatisme], Parc naturel régional du Vercors.</ref>. Avec le traitement par la [[pénicilline]], les établissements ont perdu leur vocation, mais cette architecture est passée dans le savoir-faire sur le plateau et a perduré dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}}, aussi bien pour les maisons particulières que pour les centres touristiques (hôtel de Paris à Villard, Escandille à Autrans)<ref name="Ribard126"/>.

== Histoire ==
=== Préhistoire ===
Au [[Paléolithique]], les hommes préhistoriques viennent déjà des vallées pour récolter et tailler des [[silex]] de grande qualité, que l'on retrouve dans un vaste rayon autour du massif<ref name="Fragments">[http://www.parc-du-vercors.fr/fr_FR/vivre-et-sejourner-1106/culture-d-ici-culture-d-ailleurs-1135/histoires-d-un-territoire-1154.html Fragments d'Histoire], Parc naturel régional du Vercors.</ref>, depuis le val de [[Lans-en-Vercors|Lans]] jusqu'au haut [[Diois]] en passant par les Coulmes et le [[plateau de Vassieux]]<ref name="Ribard86">{{Harvsp|Ribard|2009|p=86-87}}.</ref>. En effet, les premières incursions de l'[[homme de Néandertal]] remontent au [[Paléolithique moyen]], dès {{nombre|50000|ans}} [[Avant le présent|BP]]<ref name="Ribard86"/>. Toutefois, les nombreuses [[grotte|cavités naturelles]] du Vercors, à dominante verticale, ne sont pas encore utilisées comme habitat préhistorique, ou seulement pendant la saison estivale, sans doute à cause du [[climat]] rude qui règne à l'époque sur les plateaux d'altitude<ref name="Ribard86"/>{{,}}<ref>[http://cm1cm2.ceyreste.free.fr/vercors.html Histoire du Vercors].</ref>. L'[[Homo sapiens|homme moderne]] arrive dans le massif dans un second temps, au [[Paléolithique supérieur]], après une période de [[glaciation]], entre {{formatnum:17000}} et {{nombre|14000|ans}} {{Abréviation discrète|BP|Avant le présent}}<ref name="Ribard88">{{Harvsp|Ribard|2009|p=87-88}}.</ref>. Les traces humaines les plus anciennes retrouvées sur les Hauts-Plateaux remontent vers {{nombre|12000|ans}} {{Abréviation discrète|BP|Avant le présent}}<ref name="Ribard79">{{Harvsp|Ribard|2009|p=78-79}}.</ref>. Cette présence à l'intérieur du massif se fait plus durable, en même temps que les forêts gagnent du terrain, et les abris naturels sont investis : grotte Colomb et grotte Passagère à [[Méaudre]], abri Campalou et grotte de Thaïs à [[Saint-Nazaire-en-Royans]], pas de la Charmate dans les [[gorges de la Bourne]], grotte de la Balme Rousse à [[Choranche]]<ref name="Ribard88"/>. Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs successifs viennent chasser le gibier de montagne ([[oiseau]]x, [[Marmota marmota|marmotte]], [[Bouquetin des Alpes|bouquetin]], [[chamois]], [[Cerf élaphe|cerf]], [[chevreuil]], [[Rangifer tarandus|renne]], [[Mustelidae|mustélidés]]<ref name="Ribard86"/>{{,}}<ref name="Ribard79"/>{{,}}<ref name="Tomé">{{pdf}} Carine Tomé, [http://carine.tome.free.fr/biblio/maitrise.pdf Étude de la marmotte des Alpes et de son exploitation par les chasseurs du Paléolithique final de la grotte Colomb (Méaudre - Vercors - France)], Université Pierre Mendès-France Grenoble II, Équipe de Recherche sur les Peuplements et Paléomilieux Alpins (ERPPA), URA 164 du CNRS, Institut Dolomieu, Grenoble, 1997-1998.</ref>, etc.) et pêcher dans les torrents. La fourrure était prélevée et la présence de foyers atteste que la viande pouvait être fumée sur place<ref name="Ribard88"/>.

Au [[Néolithique]], des rognons de silex sont exploités autour de Vassieux-en-Vercors dans de très vastes ateliers de taille<ref>[http://www.prehistoire-vercors.fr/decouvrez.php Le musée de la préhistoire de Vassieux].</ref>{{,}}<ref name="Ribard89"/>. La fréquentation du massif s'intensifie, l'[[Estive|estivage]] apparaît<ref name="Ribard79"/> en même temps que l'[[élevage]] ; la [[sédentarisation]] permet le développement d'une [[agriculture]]<ref name="Ribard89">{{Harvsp|Ribard|2009|p=89-90}}.</ref>. Une amorce de commerce se met en place<ref name="Ribard89"/>.

L'[[âge du bronze]] imprègne doucement le massif au cours du {{-m|II|e}}<ref name="Ribard90">{{Harvsp|Ribard|2009|p=90-91}}.</ref>. Il est suivi de l'[[âge du fer]], vers [[-700|700 {{av JC}}]], avec l'arrivée de la [[civilisation de Hallstatt]]<ref name="Ribard90"/>.

=== Peuplement progressif ===
[[Fichier:Carriére romaine de la plaine de la Queyrie.jpg|vignette|gauche|Carrière romaine de la plaine de la Queyrie ({{unité|1800|m}}).]]

L'occupation est limitée, au cours de l'[[Antiquité]], aux zones de [[Piémont (géographie)|piémont]]. Des ''{{langue|la|[[Villa rustica|villae rusticae]]}}'' sont implantées sur tout le pourtour du massif dans la [[Gaule narbonnaise]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=93}}.</ref>. Le plateau est exploité de façon saisonnière, la trace la plus notable étant des [[Carrière (géologie)|carrières]] au sud des Hauts-Plateaux, où sont encore visibles des [[Fût (architecture)|fûts]], des [[Tambour (architecture)|tambours]] et des [[Chapiteau (architecture)|chapiteaux]] grossièrement taillés. Les [[Empire romain|Romains]] se sont probablement servis de pierres du massif pour la construction de [[Die (Drôme)|Die]] (''Dea Augusta''), nouvelle capitale septentrionale du peuple [[Voconces|voconce]] à partir de la fin du {{s-|I}}<ref name="Ribard79"/>{{,}}<ref name="Fragments"/>{{,}}<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=94}}.</ref>. Ces derniers occupent essentiellement le sud et l'ouest du massif, tandis que les [[Allobroges]] demeurent dans le Royans au nord, les Quatre Montagnes et l'ouest du massif<ref name="Ribard91"/>. Le statut des [[Tricorii]], notamment dans le [[Trièves]], et des [[Vertamocores|Vertamocorii]], au centre du massif, reste incertain<ref name="Ribard91"/>.

Au cours du [[Moyen Âge]], le massif est peu à peu colonisé, en commençant par la « vallée du Vercors », comprenant [[La Chapelle-en-Vercors|La Chapelle]], [[Saint-Julien-en-Vercors|Saint-Julien]], [[Saint-Martin-en-Vercors|Saint-Martin]] et [[Saint-Agnan-en-Vercors|Saint-Agnan]] (le suffixe « en Vercors » étant une adjonction récente), ainsi que [[Rencurel (Isère)|Rencurel]], où de modestes châteaux en pierre remplacent de précédentes fortifications en bois et en terre, vestiges de la [[féodalité]] et des petites seigneuries locales, visant à contrôler la route commerciale entre le [[Diois]] et la région grenobloise<ref name="Fragments"/>{{,}}<ref name="Ribard9495">{{Harvsp|Ribard|2009|p=94-95}}.</ref>. Peu à peu, les barons de Sassenage étendent leurs prérogatives sur le pays des Quatre Montagnes, les Coulmes et une partie du Royans, tandis que les évêques de Die, dès le {{s-|IV}}, contrôlent majoritairement le sud du massif. Cette frontière politique va se perpétuer au cours des siècles, et se retrouvera finalement dans le partage entre la [[Drôme (département)|Drôme]] et l'[[Isère (département)|Isère]] à la fin du {{s-|XVIII}}<ref name="Fragments"/>{{,}}<ref name="Ribard9495"/>. Au {{s-|XII}}, des communautés de moines s'installent dans les « déserts » du Vercors : [[Chartreux]] aux [[Chartreuse des Écouges|Écouges]] et au Val-Sainte-Marie de [[Bouvante]], [[Cisterciens]] à [[Abbaye de Léoncel|Sainte-Marie]] de [[Léoncel]] puis à [[Abbaye de Valcroissant|Valcroissant]], privilégiant, eux, davantage la vie collective. Ils contribuent en tout cas au façonnement du paysage ([[Défrichement|défrichages]], culture, élevage)<ref name="Fragments"/>{{,}}<ref name="Ribard9495"/>. La pratique de l'[[essart]]age fait son apparition et favorise dans le même temps le [[pastoralisme]]<ref name="Ribard79"/>. En 1508, la [[peste]] fait de nombreuses victimes<ref name="Ribard9495"/>. Le [[protestantisme]] se répand dans le Diois, le Trièves et le Royans, mais la seconde moitié de ce siècle voit les ravages des [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]], auxquelles seul l'[[édit de Nantes]] vient mettre un terme provisoire<ref name="Ribard9495"/>. C'est paradoxalement la [[Révolution française]], née à [[Grenoble]], qui ramène définitivement la paix ; elle met aussi fin à l'influence de l'Église et des seigneurs locaux<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=97}}.</ref>.

=== Essor économique ===
Peut-être plus encore que la plaine, le massif a connu des bouleversements économiques radicaux. D'une activité agricole et d'élevage marquée par la [[transhumance]] [[Élevage ovin|ovine]] qui a creusé, depuis des siècles, d'innombrables [[draille]]s et chemins muletiers vertigineux, et laissé des [[wikt:jasse|jasses]] aussi bien que des abris en [[pierre sèche]]<ref name="Ribard81">{{Harvsp|Ribard|2009|p=81}}.</ref>, le Vercors passe, entre les {{s2-|XVIII|XX}}, à une activité plus industrielle dominée par l'[[Exploitation forestière|exploitation de la forêt]]<ref name="Fragments"/>. La [[Poix (matière)|poix]] est produite dès 1757 à partir des [[Pinus uncinata|Pins à crochets]] du [[Le Glandasse|Glandasse]]<ref name="Ribard79"/>. Au milieu du {{s-|XIX}}, ces mêmes arbres servent à alimenter, à [[Die (Drôme)|Die]], des bains thermo-résineux ayant des vertus contre les [[rhumatisme]]s<ref name="Ribard79"/>. Les besoins en bois pour la marine sont importants sous l'[[Ancien Régime]]<ref name="Ribard97"/>. Les [[scierie]]s à eau installées sur la [[Bourne (rivière)|Bourne]], le Furon ou encore la [[Vernaison (rivière)|Vernaison]], tournent à plein régime. Elles sont ensuite remplacées par des scies manuelles permettant d'entrer plus profondément dans la forêt mais qui font plus de dégâts parmi les jeunes arbres. Le bois ainsi prélevé alimente les [[verrerie]]s, les manufactures de canons, les [[Forge (métallurgie)|forges]] et les [[Haut fourneau|hauts fourneaux]]<ref name="Ribard98">{{Harvsp|Ribard|2009|p=98-99}}.</ref>. La transformation en [[charbon de bois]] se perpétue du {{s-|XIX}} à 1970, essentiellement à partir du [[Hêtre commun|hêtre]]<ref name="Fragments"/>{{,}}<ref name="Ribard79"/>. L'usage personnel pour l'[[affouage]], le [[Marronnage (bois)|marronnage]] et le [[Droit de panage|panage]] est si intense qu'il devient un facteur majeur de la [[déforestation]], que la rédaction du code forestier et l'instauration d'une [[Histoire du service forestier public en France|maîtrise des Eaux et Forêts]] à Die peinent à endiguer<ref name="Ribard97">{{Harvsp|Ribard|2009|p=97-98}}.</ref>. Des échauffourées ont lieu entre les gardes forestiers et certains habitants, menant les 6 et {{date-|7 avril 1848}}, à des échanges de coups de feu<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=100}}.</ref>. La [[houille blanche]] se développe également à petite échelle sur les torrents. Des centaines de moulins sont installés ; la seule Vernaison compte une vingtaine d'installations hydrauliques au {{s-|XVIII|e}}<ref name="Fragments"/>.

[[Fichier:17 Le Dauphiné Pittoreque.jpg|thumb|left|alt=Carte postale en noir et blanc d'une route en encorbellement taillée dans la roche au sein de gorges vertigineuses|Carte postale ancienne représentant la route des [[Grands Goulets]].]]

Dans la seconde moitié du {{s-|XIX}}, de grands travaux permettent l'ouverture de routes à travers les [[Gorge (géographie)|gorges]]. Le massif devient plus accessible et les communications sont facilitées. La première grande voie d'accès vers le Vercors est celle reliant [[Sassenage]] à [[Villard-de-Lans]], terminée en 1827<ref name="Ribard101">{{Harvsp|Ribard|2009|p=101-102}}.</ref>. Dès 1818, le [[Liste des préfets de l'Isère|préfet de l'Isère]], apprenant que le chemin de Villard à [[Grenoble]] venait de subir des dégradations particulièrement graves, envoie sur les lieux un ingénieur chargé d'en préparer la réfection. Les communes du canton (Villard-de-Lans, [[Lans-en-Vercors]], [[Autrans]], [[Méaudre]]) lui avaient adressé une supplique pour que le chemin muletier de Villard à Grenoble par Sassenage soit transformé en « une petite route praticable à de petites voitures seulement ». Elles souhaitaient cela principalement en vue de faciliter l'exportation du bois de construction à Grenoble, du bois de Marine pour l'État, et de mieux exploiter les pâturages. Pour faire face aux dépenses, toutes les communes intéressées participent, en acceptant de s'imposer. Cinq ans plus tard, le maire de Villard de Lans peut écrire : « la route tendant du Villard jusqu'à l'entrée des gorges de Lans, ainsi que celles d'embranchement tendant à Méaudre et Autrans seront incessamment ouvertes ». Le tracé est alors assez simple, et doit subir jusqu'en 1845 diverses modifications ; d'autres suivent encore en 1882 et 1886<ref>Georges Jorré, « L'établissement des routes dans le massif du Vercors », ''Revue de géographie alpine'', Vol. 9, {{Numéro|9-2}}, 1921, pages 229-284.</ref>.

[[Fichier:Affiche PLM Vercors.jpg|vignette|Affiche de la [[Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée]] (PLM) : « Le Vercors (Dauphiné) », par [[Hugo d'Alesi]], 1900.]]

Le réseau routier du Vercors continue ensuite à se développer avec une forte cadence, pendant tout le {{s-|XIX}} : la [[Route nationale 518|route des Goulets]], démarrée en septembre 1843, est achevée en 1854 après {{nombre|11|ans}} de travaux acharnés menés au [[Pic (outil)|pic]], à la [[barre à mine]] et à l'[[explosif]]<ref name="Ribard101"/>. La route du [[col des Limouches]] est ouverte en 1855<ref name="Ribard101"/>. Faute de moyens financiers, la construction de la route de la [[Bourne (rivière)|Bourne]] ne débute, elle, qu'en 1861. Après de nombreuses difficultés, Villard est enfin relié à [[Pont-en-Royans]] par les [[gorges de la Bourne]] en 1872<ref name="Ribard101"/>. Le premier tunnel du [[col de Rousset]] permet l'ouverture de la route par le [[Diois]] en 1873<ref name="Ribard101"/>. Elle est complétée par la route du col de Bacchus, un peu plus à l'ouest, l'année suivante<ref name="Ribard101"/>. Une autre route Lans—Seyssinet par [[Saint-Nizier-du-Moucherotte|Saint-Nizier]] est mise en chantier de 1869 à 1875<ref name="Ribard101"/>. Après la jonction routière entre Méaudre et les Jarrands, à l'entrée des gorges de la Bourne (1877-1883), le bois de toutes les communes du canton va de préférence transiter vers Pont-en Royans. La route des Écouges est achevée en même temps<ref name="Ribard101"/>. En 1885, la route du [[col de Menée]] et son petit tunnel permettent de relier le Diois au [[Trièves]], par l'extrémité sud-est du Vercors<ref name="Ribard101"/>. Les routes des gorges du Nan, en 1894 et du [[col de Tourniol]], en 1896, complètent les entrées ouest du massif<ref name="Ribard101"/>. Enfin, l'importante route de [[combe Laval]] est achevée en 1898<ref name="Ribard101"/>. Les guides [[Paul Joanne|Joanne]] ou [[Victor-Eugène Ardouin-Dumazet|Ardouin-Dumazet]] commencent à faire figurer le massif parmi les sites à visiter dans le [[Dauphiné]]<ref>{{pdf}} {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Anne Sgard|titre chapitre=Vercors : l'invention d'un territoire|auteurs ouvrage=Pascal Kober (rédacteur en chef) et al.|titre ouvrage=L’alpe|sous-titre ouvrage=Vercors en question, {{op. cit.}}, |lire en ligne=http://www.ac-grenoble.fr/aphg-grenoble/pages/vercors.pdf|consulté le=24 mai 2015|passage=page 2}}.</ref>. Le tourisme s'en trouve favorisé au cours du {{s-|XX|e}}<ref>{{pdf}} {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Anne Sgard|titre chapitre=Vercors : l'invention d'un territoire|auteurs ouvrage=Pascal Kober (rédacteur en chef) et al.|titre ouvrage=L’alpe|sous-titre ouvrage=Vercors en question, {{op. cit.}}, |lire en ligne=http://www.ac-grenoble.fr/aphg-grenoble/pages/vercors.pdf|consulté le=24 mai 2015|passage=page 5}}.</ref>{{,}}<ref name="Ribard101"/> : durant l'année 1928, {{nombre|21000|personnes}} empruntent déjà la route des [[Grands Goulets]] et les premiers hôtels sont ouverts<ref name="Ribard124">{{Harvsp|Ribard|2009|p=124}}.</ref>. Vers 1858, il est possible de gagner le val de Lans dans une voiture à deux places, partant de Grenoble deux fois par semaine, pour la somme de deux francs, puis, à partir de 1865, une [[patache (hippomobile)|patache]] assure un service journalier entre la capitale du Dauphiné et le chef-lieu du canton<ref>[https://web.archive.org/web/20160709080836/http://www.villard-de-lans.fr/route.html Commune de Villard-de-Lans - Historique de la commune].</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur institutionnel=[[Centre permanent d'initiatives pour l'environnement]] du Vercors. [[Parc naturel régional du Vercors]]|titre=Les déplacements d’hier à aujourd’hui dans le Vercors|éditeur= |nature ouvrage=document pédagogique|collection=Cahiers pédagogiques du Parc naturel régional du Vercors|année=|pages totales=9 fiches ; 21|lire en ligne=http://parc-du-vercors.fr/fr_FR/boite-a-outils-pedagogiques-2486/les-cahiers-pedagogiques-2589/article/2175.html|consulté le=23 mai 2015|partie=1|numéro chapitre=2|titre chapitre=Informations sur les déplacements. Les déplacements pourquoi ? Comment ?|passage=6}}.</ref>. En 1878, le [[chemin de fer]] fait son apparition, après quatre années de travaux, sur le versant oriental du Vercors, sur la rive gauche du [[Drac]], reliant ainsi [[Veynes]] à Grenoble par une série de viaducs et tunnels rendus nécessaires par le franchissement du [[col de la Croix-Haute]]<ref name="Ribard101"/>.

Une des curiosités du Vercors est son [[Tramway Grenoble - Villard-de-Lans|ancienne ligne]] de [[tramway]]. À son apogée, la ligne GVL (Grenoble - Villard-de-Lans) atteint {{unité|39|kilomètres}}<ref>[http://ville-fontaine.fr/decouvrir/histoire/tramways Le Tramway], Ville de Fontaine.</ref>. Le {{date-|3|novembre|1909}}, débutent les travaux du tramway de Grenoble. En 1911, a lieu l'inauguration du premier tronçon de {{unité|7.8|kilomètres}}, composé de {{nombre|18|arrêts}}, reliant le centre-ville (place Grenette) à Seyssins. En 1914, la [[Première Guerre mondiale]] met un frein aux travaux, alors que le terminus se situe à Saint-Nizier-du-Moucherotte. En 1920, le chantier se termine et permet de relier Villard-de-Lans via Lans-en-Vercors depuis la plaine<ref name="skipass">[http://www.skipass.com/blogs/Benett/reportage-saint-nizier-du-moucherott.html Saint Nizier du Moucherotte, la belle époque].</ref>. Jusqu'à {{nb|300000 usagers}} empruntent les {{unité|39|kilomètres}} chaque année pour se rendre sur le plateau<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=102}}.</ref>. Mais, avant la Seconde Guerre mondiale, la ligne est déjà en déficit, et celui-ci s'accroît après la [[Libération de la France|Libération]]. En 1950, les journaux titrent « la route a vaincu le rail », alors que les rails sont démantelés et que des bus remplacent les wagons. L'exploitation de la ligne complète aura duré une trentaine d'années. Cependant, les ponts et les tunnels existent toujours au début du {{s-|XXI}}, et il est possible de suivre l'ancien tracé à pied<ref name="skipass"/>{{,}}<ref>[http://www.ville-seyssinet-pariset.fr/sites/default/files/annee_tramway.pdf Les années tramway] {{pdf}}.</ref>.

=== Seconde Guerre mondiale ===
{{Article détaillé|Maquis du Vercors}}
[[Fichier:Memorial to Eugene Chavant (dit Clement).jpg|thumb|left|upright|alt=Portrait en médaillon. Sur marbre noir : Eugène Chavant dit Clément, chef civil du Vercors, Compagnon de la Libération|Plaques du mémorial en l'honneur d'[[Eugène Chavant]] à [[Grenoble]].]]

Le massif du Vercors est célèbre pour les [[Résistance intérieure française|Résistants]] qui se sont réfugiés dans les [[Maquis (résistance)|maquis]] lors de la [[Seconde Guerre mondiale]] car, ainsi que le note déjà, début 1941, l'[[Alpinisme|alpiniste]] [[Pierre Dalloz]] auprès du journaliste et écrivain [[Jean Prévost (écrivain)|Jean Prévost]], certains plateaux y sont difficiles d'accès pour les non-initiés, mais permettent de vivre en relative autarcie<ref name="Ribard104">{{Harvsp|Ribard|2009|p=104-105}}.</ref>. Le massif abrite d'abord des réfugiés originaires notamment de [[Pologne]], comme à [[Villard-de-Lans]] à partir d'{{date-||octobre|1940}}<ref>[http://www.lycee-polonais.com/naissance/origines.php Lycée Polonais de Villard-de-Lans : les origines].</ref>, et des anciens du mouvement [[Franc-Tireur]]<ref name="Mémorial">[http://memorial-vercors.fr/uploaded/files/SNHRV/PRESSE/Dossier_de_presse.pdf Présentation du Site National Historique de la Résistance en Vercors], Mémorial de la Résistance en Vercors.</ref>. Le premier maquis est constitué au tournant des années 1942-1943 à la ferme d'Ambel, à [[Omblèze]], après l'invasion de la [[zone libre]]. Dalloz et Prévost en fondent un autre au-dessus de [[Sassenage]]. Leur nombre croît rapidement ; ils sont d'abord constitués essentiellement de jeunes Français voulant échapper au [[Service du travail obligatoire (France)|Service du travail obligatoire]] (STO), établi le {{date-|16|février|1943}}<ref name="Ribard104"/>{{,}}<ref name="Mémorial"/>. Durant l'année qui suit, la résistance se limite à quelques actions contre les forces italiennes occupant, dans un premier temps, la région<ref name="Ribard104"/>. Toutefois, les chefs s'organisent et réfléchissent déjà à l'établissement d'un « plan Montagnards » visant à faire du Vercors un « [[porte-avions]] » destiné à constituer une plate-forme d'accueil d'éléments aéroportés, empêchant le repli des forces d'occupation en cas de débarquement au Sud<ref name="Ribard104"/>. Ainsi, sur demande de Dalloz, le commandant [[Marcel Pourchier]] de l'[[École militaire de haute montagne]] de [[Chamonix]] rejoint le massif et entreprend de recenser les capacités logistiques et les sites stratégiques ; il doit toutefois quitter le Vercors en mai. [[Alain Le Ray]] devient donc le premier chef militaire du [[maquis du Vercors]]. Le plan est accepté par le [[Comité national français]] installé à [[Londres]]. Le journaliste [[Yves Farge]], correspondant de [[Jean Moulin]] veillant à l'organisation militaire, et [[Eugène Chavant]], chef civil issu du mouvement [[Franc-Tireur]] chargé de la maintenance, se joignent au projet. La Résistance bénéficie du soutien de la population et mène des actions de [[guérilla]]<ref name="Ribard104"/>. Le premier parachutage d'armes et de matériel a lieu dans la plaine de Darbounouze, en {{date-||novembre|1943}}<ref>[http://11eme-cuirassiers-vercors.com/documents.php?sp=3&ssp=i Témoignages d’un Résistant du maquis dans le Vercors - Années 1943 - 1946], Association {{11e}} Cuirassiers Vercors.</ref>.

[[Fichier:Flag of Free Republic of Vercors.svg|thumb|alt=Drapeau bleu-blanc-rouge avec une croix de Lorraine plantée dans un V bleus sur la bande verticale blanche|Drapeau de la République libre du Vercors (juin-juillet 1944).]]

Les premières attaques allemandes contre le Vercors ont lieu durant l'hiver 1944. En avril, la [[Milice française]] dirigée par [[Raoul Dagostini]] mène des actions de répression à [[Vassieux-en-Vercors|Vassieux]]. [[François Huet (militaire)|François Huet]] est à son tour nommé chef militaire. Toutefois, la situation bascule à l'été 1944. La veille du [[débarquement de Normandie]], le code « le chamois des Alpes bondit » annonce la mobilisation de tous les combattants du massif<ref>Henri Noguères, ''Histoire de la Résistance en France'', tome 5, Robert Laffont, coll. « L'histoire que nous vivons », 1981 {{ISBN|9782221007785}}, page 101.</ref>, rejoints par des centaines de jeunes volontaires inexpérimentés. Huet tente d'organiser les {{formatnum:4000}} maquisards tout en évitant que se referme sur eux le piège de la forteresse. Malgré les dénégations et mises en garde du général [[Marie-Pierre Kœnig]], les combattants croient à des parachutages massifs d'armes lourdes<ref name="Ribard105">{{Harvsp|Ribard|2009|p=105-106}}.</ref>. Par défi, ils déploient à [[Saint-Nizier-du-Moucherotte|Saint-Nizier]] un immense étendard tricolore visible par les Allemands depuis [[Grenoble]]<ref name="Ribard105"/>. En réponse, le général [[Karl Pflaum]] lance, du 13 au 15 juin, une offensive de {{nombre|15000|hommes}} appuyée par d'importantes [[Troupe aéroportée|troupes aéroportées]]. Elle est fatale à ce maquis qui, malgré les appels à l'aide de Huet auprès des [[Comité français de Libération nationale|autorités d'Alger]], doit se replier dans le Sud-Vercors. Le porche d'entrée de la [[grotte de la Luire]] sert brièvement d'[[hôpital de campagne]] au maquis<ref name="Mémorial"/> ; lorsqu'il est découvert, 34 des {{nombre|35|blessés}} ainsi que les deux médecins sont exécutés, tandis que les sept infirmières sont déportées<ref name="Ribard105"/>. Pourtant, la République libre du Vercors est officiellement proclamée le 3 juillet<ref name="Ribard105"/>. Le 13, le Vercors est bombardé une première fois, puis soumis à des mitraillages quotidiens<ref name="Ribard105"/>. Malgré des parachutages les 7 juin, 25 juin et 14 juillet, le maquis reste sous-équipé. Le 19 juillet, le maquis du [[col de Menée]] est bombardé. Ce ne sont que les prémices de l'attaque allemande, qui se déroule du 21 au 23. De nouveaux bombardements ont lieu et des troupes sont débarquées par 46 [[planeur]]s en provenance du sud ; les maisons sont incendiées et des civils abattus<ref name="Ribard105"/>. Vassieux est définitivement réduite en cendres<ref name="Ribard105"/>. Dalloz, se sentant abandonné, écrit à destination d'Alger : « Vous êtes des criminels et des lâches ». Le hameau de [[Valchevrière]], aux ordres de Jean Prévost et dirigé par le lieutenant Chabal, est rasé après qu'ils ont tenté de freiner au maximum l'avancée des Allemands<ref name="Ribard105"/>. L'ordre de dispersion est donné par Huet ; cette décision sauve la vie à de nombreux maquisards. Toutefois, les cols sont contrôlés par les troupes alpines allemandes, et la majorité des maquisards doit se cacher dans le massif, comme en forêt de Lente<ref name="Ribard105"/>. Finalement, 639 combattants et 201 civils sont tués<ref name="Ribard107">{{Harvsp|Ribard|2009|p=107}}.</ref>. Le 26 juillet, Alger reçoit le télégramme suivant :

{{Citation bloc|Tous ont fait courageusement leur devoir dans une lutte désespérée et portent la tristesse d’avoir dû céder sous le nombre et d’avoir été abandonnés seuls au moment du combat.|François Huet}}

[[Fichier:Gresse-en-Vercors Combattants maquis juillet 1944 (monument devant pistes) 1.jpg|thumb|alt=Rocher calcaire massif avec deux plaques commémoratives à la mémoire des combattants du Vercors morts en juillet 1944 et une liste de 12 noms|L'un des monuments de [[Gresse-en-Vercors]] mentionne les noms de douze jeunes combattants tués.]]

Le maquis du Vercors est anéanti, mais sa résistance permet de retenir plusieurs divisions allemandes au moment des opérations [[Bataille de Normandie|Overlord]] en [[Normandie]] et surtout [[Débarquement de Provence|Anvil Dragoon]] en [[Provence]]<ref>{{pdf}} [http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.resistance-en-isere.com/Commun/docs/1/Doc189.PDF&title=Mus%C3%A9e%20de%20la%20R%C3%A9sistance%20et%20de%20la%20D%C3%A9portation%20de%20l'Is%C3%A8re Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère] - 1939 1945 l'Isère en Résistance, l'espace et l'histoire, Éditions Le Dauphiné Libéré.</ref>, si bien que les troupes alliées débarquées au Sud mettent seulement six jours au lieu des 90 prévus pour rejoindre Grenoble<ref name="Ribard107"/>. À la fin de la guerre, Vassieux-en-Vercors est élevée au rang de [[Compagnon de la Libération]], avec quatre autres communes méritantes de France. Un [[Mémorial de la Résistance en Vercors|mémorial]] est bâti au centre de Vassieux, puis plus tard au [[col de la Chau]], au-dessus du village, en l'honneur des maquisards<ref name="Mémorial"/>. Il est inauguré par le [[Premier ministre français]] [[Édouard Balladur]] le {{date-|21|juillet|1994}}.

=== Développements récents ===
En 1904, [[Autrans]] accueille déjà des compétitions de [[ski alpin]]. Le local Édouard Pouteil-Noble participe aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1924]] à [[Chamonix-Mont-Blanc]] et à ceux [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|de 1928]] à [[Saint-Moritz]], en [[ski de fond]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=148}}.</ref>. Dès 1931, des compétitions internationales se déroulent en ski alpin, qui voient notamment la victoire du champion [[Haute-Savoie|haut-savoyard]] [[Émile Allais]] devant {{nb|8000 personnes}}, aussi bien que les premiers championnats de France de [[bobsleigh]] et de [[Luge de course|luge]] à [[Villard-de-Lans]]<ref name="Villard"/>. La première [[remontée mécanique]] est ouverte sur la commune et le club de [[hockey sur glace]] des [[Ours de Villard-de-Lans]] est fondé la même année<ref name="Ribard128">{{Harvsp|Ribard|2009|p=128}}.</ref>. Dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}}, l'essor des [[Station de sports d'hiver|stations de sports d'hiver]] bat rapidement son plein. Cet engouement culmine avec l'organisation des [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|Jeux olympiques de Grenoble]] en 1968, durant lesquels trois sites du Vercors abritent des compétitions : [[Saint-Nizier-du-Moucherotte]] pour le [[Saut à ski aux Jeux olympiques de 1968|saut à ski à {{unité|90|mètres}}]], [[Autrans]] pour le [[Ski de fond aux Jeux olympiques de 1968|ski de fond]], le [[Biathlon aux Jeux olympiques de 1968|biathlon]], le [[Combiné nordique aux Jeux olympiques de 1968|combiné nordique]] et le saut à {{unité|70|mètres}}, et [[Villard-de-Lans]] pour la [[Luge aux Jeux olympiques de 1968|luge]]<ref name="Ribard107"/>{{,}}<ref name="Ribard128"/>.

Le [[Parc naturel régional du Vercors|parc naturel régional]] est créé en 1970 et, bien que la zone des Hauts-Plateaux serve un temps de camp militaire et de terrain d'artillerie dans les [[années 1970]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=80}}.</ref>, il change l'image du massif<ref name="Ribard107"/>, si bien que, depuis quelques dizaines d'années, le tourisme se popularise<ref name="Ribard107"/>. Dans les Quatre Montagnes, l'[[élevage bovin]] remplace la [[culture céréalière]]<ref name="Ribard107"/>.

Le {{date-|23|décembre|1995}}, seize adeptes (dont trois enfants) de l'[[ordre du Temple solaire]] sont retrouvés brûlés dans le massif du Vercors, à [[Saint-Pierre-de-Chérennes]], au lieu-dit le Puits de l'Enfer<ref>[http://www.prevensectes.me/ots3.htm#2 Auto-destruction de l'OTS - Décembre 1995 : {{2e|massacre}}], site de prévention contre les sectes.</ref>.

== Activités ==
=== Tourisme et infrastructures ===
Les principaux sites historiques sont les grottes de [[Choranche]]<ref name="Ribard112"/>, site touristique unique en Europe, connu depuis environ 1871<ref>[http://www.grottes-de-choranche.com/decouvrir_grotte1.php La grotte], grotte de Choranche.</ref>, la [[grotte de la Luire]], dont le site allie des thématiques géologiques et historiques, celle de [[Grotte de la Draye Blanche|la Draye Blanche]] à [[La Chapelle-en-Vercors]], riche en découvertes [[Paléontologie|paléontologiques]], l'[[abbaye de Léoncel]], fondée en 1137, et l'[[abbaye de Valcroissant]], fondée en 1188, protégées parmi les [[Liste des monuments historiques de la Drôme|monuments historiques de la Drôme]]<ref name="Ribard112">{{Harvsp|Ribard|2009|p=112-119}}.</ref> respectivement en 1840<ref>{{Base Mérimée|PA00116972}}.</ref> et en 1971<ref>{{Base Mérimée|PA00116931}}.</ref>, l'[[église Saint-Barthélemy de Lans-en-Vercors]]<ref name="Ribard112"/> dont le clocher daterait du {{s-|XVI}}<ref>Michelle Berger, ''Histoire des communes de l'Isère, {{3e|vol}}. arrondissement de Grenoble, {{1re|partie}}'', éditions Horvath, 1988.</ref> et inscrite en 1929 parmi les [[Liste des monuments historiques de l'Isère|monuments historiques de l'Isère]]<ref>{{Base Mérimée|PA00117209}}.</ref>, l'église d'[[Engins]], la plus ancienne du massif qui remonte au {{s-|XI}}, le monastère orthodoxe de Saint-Antoine-le-Grand à [[Saint-Laurent-en-Royans]], les ruines de l'ensemble castral de [[Gigors-et-Lozeron]], les fortifications de [[Beaufort-sur-Gervanne]], [[château de Rochechinard|le château]] et le musée du terroir du Royans à [[Rochechinard]], ou encore les musées de la Préhistoire et de la Résistance ainsi que son mémorial à [[Vassieux-en-Vercors]]<ref name="Ribard112"/>.

[[Autrans]] organise depuis 1984 le festival international du [[Cinéma de montagne|film de montagne]], en collaboration avec la [[Fédération française des clubs alpins et de montagne]], ainsi qu'un festival de la voix soliste depuis 2000<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=187}}.</ref>. Durant l'été, les Quatre Montagnes et le Vercors drômois accueillent les représentations de Musiques en Vercors<ref name="Ribard188">{{Harvsp|Ribard|2009|p=188}}.</ref>. [[Villard-de-Lans vit l'art de rire]] met en scène depuis 1990 l'humour et la création<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=189}}.</ref>. La fête de la transhumance se déroule chaque année depuis 1991 à [[Die (Drôme)|Die]], autour du [[solstice d'été]], tout comme la fête de l'alpage à [[Gresse-en-Vercors]] et la foire des bergers à [[Font d'Urle|Chaud Clapier]], respectivement au milieu et à la fin du mois d'août<ref name="Ribard188"/>. À [[Lans-en-Vercors]] se trouve le [[musée La Magie des Automates]].

[[Fichier:Vercors geo territories roads map-fr.svg|thumb|alt=Carte routière du Vercors|Carte routière du Vercors.]]
Les voies d'accès au cœur du massif sont peu nombreuses :
* Routes principales :
** Route départementale D531 depuis [[Sassenage]], versant nord-est, vallée de l'[[Isère (rivière)|Isère]], à travers les gorges d'Engins et du Furon ;
** Route départementale D518 depuis [[Die (Drôme)|Die]], versant sud, vallée de la [[Drôme (rivière)|Drôme]] ;
** Route départementale D68 depuis [[Chabeuil]], versant ouest, vallée du [[Rhône]] ;
** Route départementale D76 depuis [[Saint-Jean-en-Royans]], versant nord-ouest, vallée de l'Isère, à travers la [[combe Laval]] (construction de 1893 à 1896, élargissement en 1938)<ref name="Histoire">[http://www.avenue-web.com/affichageD/index.cfm?fuseaction=articles.detail&IDA=1559&IDS=5&CFID=20284316&CFTOKEN=78018709 Vercors.com] Site officiel de l'Office du tourisme de La Chapelle-en-Vercors.</ref> ;
** Routes départementales D518 et D531 depuis [[Pont-en-Royans]], versant nord-ouest, vallée de l'Isère, à travers respectivement les [[Grands Goulets]] (construction de 1843 à 1854, élargissement en 1872) et les gorges de la Bourne (de 1861 à 1871)<ref name="Histoire"/>.
* Routes secondaires :
** Route départementale D106 depuis [[Seyssins]], versant nord-est, vallée de l'Isère ;
** Route départementale D70 depuis [[Mirabel-et-Blacons]], versant sud, vallée de la Drôme ;
** Route départementale D731 depuis [[Aouste-sur-Sye]], versant sud, vallée de la Drôme ;
** Route départementale D101 depuis [[Barbières]], versant ouest, vallée de l'Isère ;
** Route départementale D92 depuis [[Saint-Pierre-de-Chérennes]], versant nord-ouest, vallée de l'Isère ;
** Route départementale D22 depuis [[Cognin-les-Gorges]], versant nord-ouest, vallée de l'Isère ;
** Route départementale D35 depuis [[Saint-Gervais (Isère)|Saint-Gervais]], versant nord-ouest, vallée de l'Isère.

En 1999, le Vercors a attiré entre {{nb|120000 et 140000 visiteurs}}<ref name="Données">[http://www.parc-du-vercors.fr/parc/donnees_essentielles.html Parc naturel régional du Vercors : les données].</ref>.

=== Activités sportives ===
==== Sports d'hiver ====
[[Fichier:Autrans Gève 1.jpg|vignette|alt=Clairière enneigée avec au premier plan un portail en bois et un insigne « Autrans : bienvenue à Gève, accès aux pistes », au second plan un ponton en bois et tout autour des conifères lourdement enneigés|Vue du domaine nordique de Gève.]]
[[Fichier:Autrans 1.jpg|vignette|alt=Un plateau enneigé au premier plan, au second plan une colline dont un versant abrite un tremplin de saut à ski et des hautes crêtes montagneuses en arrière-plan|Vue d'[[Autrans]] et son tremplin.]]

Le Vercors est un des royaumes du [[ski de fond]]<ref name="Ribard149">{{Harvsp|Ribard|2009|p=149-153}}.</ref>{{,}}<ref>[http://parc-du-vercors.fr/fr_FR/le-territoire-2122/activites-nature-1115/ski-de-fond-1404.html Ski de fond], Parc naturel régional du Vercors.</ref>, profitant de son profil globalement tabulaire<ref name="Ribard155"/> : {{unité|250|kilomètres}} de pistes sur les domaines d'Autrans - Méaudre<ref>[http://www.autrans.com/fr/hiver/ski/ski-de-fond/ski-de-fond.htm Ski de fond Vercors].</ref>, {{unité|110|kilomètres}} sur le domaine des Hauts-Plateaux (Corrençon - Bois-Barbu - Herbouilly)<ref>[http://www.villarddelans.com/ski_nordique_ski_de_fond_vercors_alpes_isere_vercors-rubrique_1-946-HIVER-FR-vercors.html Site nordique du Haut Vercors].</ref> et un total de {{unité|160|kilomètres}} sur l'espace nordique du Vercors sud réunissant les domaines de Font d'Urle Chaud Clapier, du [[col de Carri]] et de Lente<ref>[http://www.nordicfrance.fr/fr/ou-pratiquer/stations/vercors-sud-font-d-urle-chaud-clapier-carri-lente-85.html Vercors Sud : Font d'Urle Chaud Clapier -Carri -Lente], Nordic France.</ref>. Chaque année depuis 1979, mi-janvier, le village d'Autrans accueille la [[Foulée blanche]], course de ski de fond à laquelle participent plusieurs milliers de sportifs professionnels ou amateurs, dépassant les {{unité|17000|inscrits}} en 1985<ref>[https://www.lafouleeblanche.com/histoire/ Histoire de la Foulée Blanche].</ref>. En mars, depuis 1968, la Grande traversée du Vercors (ou GTV) entre Vassieux et Villard-de-Lans est réservée à des skieurs aguerris<ref name="Ribard164">{{Harvsp|Ribard|2009|p=164-165}}.</ref>. La [[raquette à neige]] est un moyen de circulation en vogue depuis les années 1990<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=154}}.</ref> et fait l'objet fin janvier d'une course, le raid Inook, entre Méaudre, Autrans et [[Engins]]<ref name="Ribard164"/>. Les [[Chien d'attelage|chiens de traîneaux]] sont apparus dans le massif en 1937 et se sont développés depuis les [[années 1950]] avec l'organisation de [[Course de chiens de traîneaux|courses]]<ref>[http://parc-du-vercors.fr/fr_FR/le-territoire-2122/activites-nature-1115/traineaux-a-chiens-1405.html Traineaux à chiens], Parc naturel régional du Vercors.</ref> à Vassieux (Alpirush) et à Autrans—Méaudre (l'Aventure polaire)<ref name="Ribard155"/>{{,}}<ref name="Ribard164"/>. Le Vercors est également un des hauts lieux français pour la pratique du [[Ski de montagne|ski de randonnée nordique]]<ref name="Ribard149"/> et du [[Ski de montagne|ski alpinisme]] qui emprunte les nombreux [[Col de montagne|pas]] de la crête orientale du massif<ref name="Ribard155">{{Harvsp|Ribard|2009|p=155}}.</ref>. Cette dernière discipline fait d'ailleurs l'objet, depuis 2004, d'une course autour du [[Grand Veymont]], présentant plus de {{unité|1600|mètres}} de dénivelé<ref name="Ribard164"/>. Le [[snowkite]] est la dernière activité en date à s'être réellement développée dans le massif, notamment sur les grands alpages de Font d'Urle<ref name="Ribard155"/> et du [[col des Limouches]].

[[Isère (département)|Isère]]<ref name="Ribard149"/> :
* [[Autrans]] : [[ski alpin]] (la Sure, le Claret), [[Saut à ski|tremplin]], [[ski nordique]] (Gève et village)
* [[Méaudre]] : ski alpin, ski nordique (Narces)
* [[Lans-en-Vercors]] : ski alpin, ski nordique (val de Lans, Allières), stade de neige
* [[Villard-de-Lans]] : ski alpin (Côte 2000), ski de fond (Bois-Barbu)
* [[Corrençon-en-Vercors]] : ski alpin (Clos de la Balme), ski nordique
{{Article détaillé|Domaine skiable de Villard-de-Lans Corrençon-en-Vercors}}
* [[Presles (Isère)|Presles]] - [[Rencurel (Isère)|Rencurel]] : ski nordique (Coulmes), ski alpin (au [[col de Romeyère]])
* [[Gresse-en-Vercors]] : ski alpin, ski nordique
[[Drôme (département)|Drôme]]<ref name="Ribard149"/>{{,}}<ref>[http://www.ladrome.fr/fr/le-tourisme/montagne-stations/nos-7-stations Site officiel de la Drôme - Nos {{nombre|7|stations}}].</ref> :
* [[Saint-Martin-en-Vercors]] : ski nordique (Herbouilly)
* [[Léoncel]] : ski nordique (le Grand Échaillon)
* [[La Chapelle-en-Vercors]] : ski nordique (col de Carri)
* [[Bouvante]] ([[Font d'Urle]] Chaud Clapier) : ski alpin, ski nordique (Lente)
* [[Saint-Agnan-en-Vercors]] ([[col de Rousset]]) : ski alpin, ski nordique, chiens de traîneaux, biathlon
* [[Vassieux-en-Vercors]] : ski nordique, chiens de traîneaux

En tout, le Vercors propose 850 à {{unité|1000|kilomètres}} de pistes de ski de fond, 90 à 130 pistes de ski alpin, environ 80 remontées mécaniques et {{nombre|10|écoles}} de ski<ref name="Données"/>{{,}}<ref name="Ribard149"/>.

Afin de pérenniser leur activité et faire face aux hivers sans neige, la plupart des stations de moyenne montagne du Vercors ont investi dans l'installation de [[Canon à neige|canons à neige]] qui ne sont pas sans impact environnemental (besoins en eau)<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=129-130}}.</ref>.

[[Fichier:Grande Moucherolle (panorama).jpg|vignette|centre|upright=3.2|Vue panoramique sur la Grande Moucherolle.]]

==== Randonnée ====
[[Fichier:Traversée du Vercors au croisement GR91-GR93.jpg|gauche|vignette|Traversée du Vercors au croisement GR91-GR93.]]
Le massif se prête à la pratique de la [[randonnée pédestre]] et des sports en pleine nature, avec {{unité|2850|kilomètres}} de sentiers de marche balisés, {{unité|1200|kilomètres}} d'itinéraires de [[vélo tout terrain]] et {{unité|800|kilomètres}} de sentiers équestres<ref name="Données"/>. Le Tour du Vercors propose aux marcheurs {{unité|350|kilomètres}} de sentiers et des connexions avec les sentiers de grande randonnée GR 9, GR 91, GR 93, GR 95, et les Tours de Pays (tour des Coulmes, tour des Quatre Montagnes, tour du mont Aiguille), tandis que la traversée du Vercors (soixante kilomètres sur trois à cinq jours) permet de découvrir les Hauts-Plateaux de part en part<ref name="Isère Magazine"/>{{,}}<ref>[http://parc-du-vercors.fr/fr_FR/le-territoire-2122/activites-nature-1115/randonnee-2936.html La randonnée sous toutes ses formes], Parc naturel régional du Vercors.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=160}}.</ref> sur un parcours similaire à la course de ski de fond. Quatre sites balisés existent en VTT : [[Villard-de-Lans]]—[[Corrençon-en-Vercors|Corrençon]], [[Autrans]]—[[Méaudre]], [[Royans]]—Vercors et vallée de la Drôme—[[Diois]] ; s'y ajoutent les grandes traversées du massif<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=162}}.</ref> ; la Transvercors se déroule chaque année en septembre entre [[Vassieux-en-Vercors]] et Villard-de-Lans<ref name="Ribard164"/>.

==== Escalade ====
La géologie du Vercors offre de nombreuses possibilités d'[[escalade]]. L'ascension du [[mont Aiguille]] en 1492 par le capitaine Antoine de Ville, sur commande de {{souverain2|Charles VIII de France|Charles VIII}} à la suite de son voyage à [[Embrun (Hautes-Alpes)|Embrun]], marque d'ailleurs symboliquement une des dates de naissance de l'alpinisme, même si les techniques employées — à l'aide d'échelles et de cordes — sont devenues désuètes<ref name="Ribard96">{{Harvsp|Ribard|2009|p=96}}.</ref>. Mais les sites d'[[Treschenu-Creyers|Archiane]], [[Presles (Isère)|Presles]] ou les falaises surplombant la vallée du [[Drac]] permettent d'emprunter des voies de difficultés variables. Le développement de cette pratique a débuté dans les années 1960 avec l'ouverture de nouvelles voies réparties actuellement sur 150 sites reconnus<ref>[http://parc-du-vercors.fr/fr_FR/le-territoire-2122/activites-nature-1115/escalades-1147.html Découvrir le milieu vertical...], Parc naturel régional du Vercors.</ref>. La difficulté des voies n'est pas à négliger, comme le prouve la mort de [[Lionel Terray]] et son compagnon de cordée Marc Martinetti en 1965 dans la face orientale des [[arêtes du Gerbier]]<ref name="Ribard159">{{Harvsp|Ribard|2009|p=159}}.</ref>. Plus récemment, des sites ont été aménagés pour la pratique de la [[via ferrata]]<ref name="Ribard159"/>.

==== Spéléologie et canyonisme ====
[[Fichier:Scialet des Bagnards.jpg|droite|vignette|Un scialet au-dessus du [[réseau du Clot d'Aspres]], le second {{unité|-1000}} du Vercors.]]

La géologie du massif permet aux [[Spéléologie|spéléologues]] d'assouvir leur passion grâce à de nombreuses cavités naturelles ([[grotte]]s, [[scialet]]s, etc.), au nombre de {{formatnum:3000}} environ, parmi lesquelles les plus connues sont : le [[gouffre Berger]], les [[cuves de Sassenage]], le [[réseau du Trou qui souffle]], la [[grotte Favot]], la [[grotte de la Luire]], la [[grotte de Choranche]], la [[grotte de Gournier]] et la [[grotte de Bournillon]]<ref>[http://parc-du-vercors.fr/fr_FR/le-territoire-2122/activites-nature-1115/speleologie-1149.html Découvrir le milieu souterrain], Parc naturel régional du Vercors.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=156}}.</ref>. Le gouffre Berger a joué un rôle important dans l'histoire de la [[spéléologie]] : découvert par Jo Berger, il a été de 1954 à 1966 le « [[Répartition des plus profondes cavités naturelles souterraines#Historique mondial des records de profondeur atteints en cavité naturelle souterraine|gouffre le plus profond]] » du monde et le premier à dépasser {{unité|1000|mètres}} dès 1956, avec exactement {{unité|1141|mètres}} de profondeur attestés en 1968, quinze ans après sa découverte<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=36}}.</ref>, puis {{unité|1271|mètres}} en 1988. Son [[exsurgence]], les cuves de Sassenage, est ouverte au public<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Parc naturel régional du Vercors|titre=Les Cuves de Sassenage|url=http://www.parc-du-vercors.fr/documentation/opac_css/doc_num.php?explnum_id=94|date=19 mai 2006|format=pdf|site=parc-du-vercors.fr|consulté le= 01 mars 2017}}.</ref>.

Hormis certaines des gorges précédemment citées et présentant des niveaux de difficulté variables, il est possible de pratiquer le [[canyonisme]]<ref>[http://parc-du-vercors.fr/fr_FR/le-territoire-2122/activites-nature-1115/canyonisme-1146.html Découvrir le milieu aquatique...], Parc naturel régional du Vercors.</ref> au Rio Sourd, au sud du parc, dans le Diois, mais la plus grande densité de parcours se trouve sur les contreforts nord et est. Parmi ces descentes, le [[canyon des Écouges]] fait partie des plus grandes descentes européennes et celle du canyon du Furon sur la commune de [[Sassenage]] est la plus parcourue. La cascade de Moulin Marquis à proximité de Choranche propose un cassé de plus de {{unité|350|mètres}}. Sur les flancs nord, de nombreuses descentes se trouvent entre [[Grenoble]] et [[Valence (Drôme)|Valence]] : canyon de l'Étroit des Colombiers, canyon des Lavures, canyon du Versoud, canyon des Écouges, canyon du Neyron, canyon du Ruzand et canyon de Carmes

=== Protection environnementale ===
Le [[parc naturel régional du Vercors]] englobe depuis le {{date-|16|octobre|1970}} l'ensemble du massif ainsi que les zones naturelles avoisinantes. En 2009, il couvre au total {{unité|206208|hectares}} dont {{unité|139000|hectares}} de forêts, soit 48 communes en Isère et 38 dans la Drôme, pour une population totale de {{nombre|46000|habitants}}<ref name="Ribard13">{{Harvsp|Ribard|2009|p=13}}</ref>. Le territoire concerné par le massif du Vercors représente {{unité|186500|hectares}} et 11 communes de l'Isère réunissant {{nombre|9000|habitants}} sont couvertes par le parc sans faire partie du massif<ref name="Isère Magazine">''Isère Magazine'', {{numéro|83}}, juin 2007, page 36.</ref>{{,}}<ref name="Ribard23"/>.

Le parc s'est constitué à cette date en Syndicat mixte qui a pour objet la contribution aux actions de protection et de développement de son territoire et siège à Lans-en-Vercors. Il est administré par un Comité syndical composé de délégués élus en collèges qui élaborent le règlement intérieur du Syndicat mixte et votent le budget. Il exerce toutes les fonctions réglementaires en vigueur sur le fonctionnement des syndicats et définit les pouvoirs qu'il délègue au Bureau syndical. Celui-ci met en œuvre la politique générale du parc en matière de protection et de mise en valeur des sites et monuments, de réalisation d'équipements de qualité, de promotion de l'économie rurale et de développement des activités touristiques et culturelles. Il élit le président qui convoque aux réunions du Comité syndical et du Bureau syndical. Enfin le directeur assure l'administration générale du parc<ref name="L'institution">[http://www.parc-du-vercors.fr/fr_FR/les-actions-1109/le-parc-mode-d-emploi-1580/son-fonctionnement-1586.html Comment fonctionne un Parc naturel régional], Parc naturel régional du Vercors.</ref>.

Les trois objectifs qui ont conduit à sa création sont la protection et la valorisation des richesses, le maintien de l'activité économique et le développement d'une harmonie entre les hommes et le milieu<ref name="Territoire d'exception">{{pdf}} Pierre-Eymard Biron, {{et al.}}, [http://parc-du-vercors.fr/plugins/files/index.php?action=download&path=files/Telechargements_site_PNRV/AgirEtInnover/Biodiversite/RNHP/PlanDeGestion/1_Document_principal.pdf&ei=B2obUon7D4TqswbqkIDwCA&usg=AFQjCNEwT8v2iB89MSO6e-qwYK1zOGQ3Ig Plan de gestion 2011-2020 - Tome 1, document principal], novembre 2010.</ref>, auxquels s'ajoutent depuis 1996 l'accueil et l'information du public<ref name="Missions">[http://parc-du-vercors.fr/fr_FR/les-actions-1109.html Le Vercors, un Parc naturel régional], Parc naturel régional du Vercors.</ref> et enfin dernièrement l'expérimentation et la recherche<ref name="Ribard13"/>. Parmi les principales réalisations du parc figurent la réintroduction du [[bouquetin des Alpes]] et du [[vautour fauve]], le classement en site [[Natura 2000]], le balisage des sentiers de randonnée ou encore le réaménagement des musées de la Préhistoire et de la Résistance de Vassieux<ref name="Ribard13"/>.

La [[réserve naturelle des Hauts plateaux du Vercors|réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors]], également à cheval entre les deux départements, représente une surface de {{unité|16600|hectares}} dont {{unité|6000|hectares}} de forêts (plus vaste réserve naturelle terrestre de France<ref name="Isère Magazine"/>) et protège les plateaux situés de {{unité|1050|mètres}} d'altitude au sommet du [[Grand Veymont]], dans la partie méridionale du massif, ainsi que le mont Aiguille, de Villard-de-Lans et Corrençon-en-Vercors à Châtillon-en-Diois. Elle a été créée le {{date-|27|février|1985}} et la réglementation y interdit toute atteinte à la flore, à la faune et aux richesses minérales, tous travaux, toute circulation motorisée, toute publicité, toute activité industrielle ou commerciale, toute introduction de chiens (sauf chiens de berger autorisés), tout feu et campement. Des sentiers de grande randonnée sont aménagés, jalonnés par de simples abris, et permettent à {{nombre|70000|visiteurs}} par an de découvrir les Hauts-Plateaux<ref name="Territoire d'exception"/>{{,}}<ref name="Ribard78">{{Harvsp|Ribard|2009|p=78}}.</ref>.

=== Agriculture ===
L'[[Agriculture|activité agricole]] dans le Vercors occupe une surface de {{unité|40000|hectares}}, jusqu'à {{unité|1300|mètres}} d'altitude, dont 85 % de [[Prairie (agriculture)|prairies]], pour un total de 500 exploitations<ref name="Ribard132">{{Harvsp|Ribard|2009|p=132}}.</ref>. La production se répartit pour 36 % du [[chiffre d'affaires]] du secteur dans la production laitière et pour 23 % dans la production de viande (une exploitation sur deux possède des bovins, dont {{nb|3000 têtes}} dans les Quatre Montagnes et le Vercors drômois) ; les noix et le vin représentent 14 % du chiffre d'affaires pour une surface agricole de seulement 3 %<ref name="Ribard132"/>. De plus, on estime qu'entre juin et octobre {{nombre|16000|ovins}}<ref name="Ribard81"/> et 300 bovins sont en [[transhumance]], bien que les camions aient généralement remplacé la marche à pied<ref name="Ribard136">{{Harvsp|Ribard|2009|p=136-137}}.</ref>. Les races ovines locales, menées pour la plupart depuis la haute [[Provence]] toute proche (moins d'une semaine à pied), jadis élevées pour leur laine, fournissent désormais presque exclusivement de la viande<ref name="Ribard136"/>. Il existe cependant d'importantes disparités entre les régions : l'agriculture occupe cinq à six fois plus d'actifs dans le Vercors drômois et la [[Gervanne]] que dans les Quatre Montagnes<ref name="Ribard132"/>. Pratiquement la moitié des exploitations a la certification d'un ou plusieurs produits [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]], un quart d'entre elles font de la vente directe<ref name="Ribard133">{{Harvsp|Ribard|2009|p=133}}.</ref> et 10 % sont engagées dans l'[[agriculture biologique]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=134}}.</ref>. Le [[parc naturel régional du Vercors]] consacre le poste principal de son budget au soutien à l'agriculture<ref name="Ribard133"/>.

[[Fichier:Villardes de Lans.JPG|thumb|left|alt=Vaches de couleur froment dans un champ|Vue d'un troupeau de villardes dans le massif du Vercors.]]

La [[Villard-de-Lans (race bovine)|villarde]] est une race bovine polyvalente, adaptée à la robustesse de la montagne, bonne productrice de lait et appréciée pour ses qualités bouchères. Très répandue sur le plateau au milieu du {{s-|XIX}}, elle a failli disparaître après la [[Seconde Guerre mondiale]] à cause des prélèvements effectués par l'armée allemande, de la [[mécanisation]] et de l'introduction de races spécialisées. À partir de la fin des [[années 1970]], elle a fait l'objet d'un plan de sauvegarde. Grâce à son lait gras, elle est désormais associée à la production du [[bleu du Vercors-Sassenage]]<ref name="Ribard133"/>. Les effectifs se maintiennent et le nombre de reproductrices dépasse 200 pour une cinquantaine de mâles<ref>[http://www.brg.prd.fr/brg/pages/rga/bovins/38.php Étude de la race bovine: Villard de Lans].</ref>.

L'[[agneau]] est élevé pour sa viande, principalement dans le [[Diois]], mais également dans le Vercors drômois et le [[Royans]]. Elle est traditionnellement consommée dans le Vercors méridional où elle supplantait autrefois la viande bovine. L'agnelage a lieu vers l'automne et l'abattage à partir des fêtes de fin d'année jusqu'au printemps<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=175}}.</ref>. L'agneau des Préalpes bénéficie d'une [[appellation d'origine contrôlée]].

[[Fichier:Cheval Barraquand paysage 1.jpg|thumb|alt=Deux chevaux de couleur baie au milieu d'un champ|Vue de chevaux du Vercors à Autrans.]]

Le [[cheval du Vercors]] serait connu depuis l'[[Antiquité]]. Cette [[race (cheval)|race]] mesure entre 1,40 et {{unité|1.55|mètre}} et pèse entre 400 et {{unité|500|kg}}<ref name="Gardelle241"/>. Rustique, solide et docile, c'est un cheval très bien adapté au terrain montagnard, ainsi qu'aux différents climats. En 1760, un moine de l'abbaye de [[Léoncel]], Dom Perrier, qui rêve de monter un haras, écrit : « Expériences faites, les chevaux nés dans le pays sont vifs, robustes, adroits, déliés, jambes sèches et nettes, pieds surs, la selle dure, comme leur constitution qui tient de l'air toujours froid ou frais et d'un pâturage au foin sec et moelleux ». Déjà au {{s-|XVII}}, des actes de vente attestent du commerce de ces bêtes. Réputés travailleurs et adroits, capables de franchir les ''pas'' les plus difficiles, ces chevaux voient leur nombre se multiplier entre la fin du {{s-|XIX}} et le début du {{s-|XX}}, avec le développement des cultures. Pourtant, à la même époque, des éleveurs sont tentés d'acquérir de grands chevaux et de grosses vaches, comme dans la vallée ; une série d'hivers rigoureux les entraînent à quitter les montagnes<ref name="fermes"/>. La famille Barraquand, originaire d'[[Ambel (Isère)|Ambel]], comprend en 1894 la nécessité d'avoir des bêtes adaptées, et finit par recréer un large [[cheptel]]<ref name="Gardelle236">{{harvsp|Gardelle|2001|p=236}}.</ref>. Afin de trouver les meilleurs pâturages en toute saison, ils pratiquent la transhumance dans la grande tradition locale. Lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], le domaine, foyer de la [[Résistance intérieure française|Résistance]], est détruit et les chevaux exterminés ou réquisitionnés par les Allemands. Au prix d'une laborieuse reconstruction, les descendants de la famille reconstituent l'élevage. La [[mécanisation]] met fin en 1954 à la transhumance. La famille, peu à peu déficitaire, dissout l'élevage en 1963<ref name="Gardelle241">{{harvsp|Gardelle|2001|p=241}}.</ref>. La plupart des bêtes autour de Léoncel descendent du cheval du Vercors<ref name="fermes">{{pdf}} [http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.fermes-equestres-vercors.com/cheval_du_vercors/Textes/Approche%2520historique%2520du%2520cheval%2520du%2520Vercors.pdf&title=Le%20cheval%20du%20Vercors%C2%A0%3A%20comment%20le%20territoire%20et%20l'histoire%20ont%20forg%C3%A9%20le%20cheval%20du%20Vercors Le cheval du Vercors : comment le territoire et l'histoire ont forgé le cheval du Vercors].</ref>, et des tentatives de reconnaissance de la race sont menées depuis la fin du {{s-|XX}}<ref name="Gardelle243">{{harvsp|Gardelle|2001|p=243}}.</ref>.

La poule grise du Vercors est apparue au début du {{s-|XX}}<ref name="Ribard177">{{Harvsp|Ribard|2009|p=177}}.</ref>, en provenance d'[[Italie]]<ref name="pleinchamp">Chantal Bonzon, Hervé Dumuis, [http://www.pleinchamp.com/elevage/volailles-lapins/actualites/races-anciennes-la-grise-du-vercors-renait Races anciennes : la grise du Vercors renaît], 9 juin 2009.</ref>. C'est une poule rustique, bonne pondeuse, appréciée pour la qualité de sa chair<ref name="Ribard177"/>{{,}}<ref name="Aubert">Céline Aubert, [http://alpes.france3.fr/2013/07/17/menacee-de-disparition-la-poule-grise-du-vercors-ete-reintroduite-dans-des-foyers-de-saint-jean-en-royans-drome-288979.html Menacée de disparition, la poule grise du Vercors a été réintroduite dans des foyers de Saint-Jean-en-Royans (Drôme)], 17 juillet 2013.</ref>. Disparue à la fin du {{s-|XX|e}}, elle a été recréée par croisements génétiques et réimplantée dans le Royans par des bénévoles<ref name="pleinchamp"/>{{,}}<ref name="Aubert"/>.

La [[sylviculture]] semble être une filière d'avenir, grâce notamment à la diversification des sources d'énergie. Elle cohabite relativement bien avec les contraintes de protection environnementale. Elle engendre déjà {{nombre|200|emplois}} directs. En outre, avec {{unité|140000|m|3}} de bois exploités dans le parc, la production potentielle est estimée au moins au double, pour peu que des infrastructures soient développées<ref name="Ribard141"/>.

=== Gastronomie ===
{{Article connexe|Cuisine dauphinoise}}

Plusieurs spécialités sont typiques du massif du Vercors. Le [[bleu du Vercors-Sassenage]] est un [[fromage au lait cru]] à [[Fromage à pâte persillée|pâte persillée]], dont l'origine remonterait au [[Moyen Âge]] et dont l'existence est attestée dès le {{s-|XVII}} ; il bénéficie d'une [[appellation d'origine contrôlée]] (AOC) depuis 1998, après avoir pourtant disparu au cours du {{s-|XX}}<ref name=rhth>[http://www.rhone-alpes-tourisme-hebergements.com/drome/produits-drome.html Produits Drôme - Les spécialités typiques du massif du Vercors].</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=170-171}}.</ref>. Le petit léoncel est également un [[fromage au lait de vache]] produit dans le village du même nom<ref name=rhth/>. Le [[picodon]], sans être typique du massif, est toutefois produit jusque dans le [[Diois]], la [[Gervanne]] et le [[Royans]], à partir de [[Fromage au lait de chèvre|lait de chèvre]] ; il est reconnu AOC depuis 1983<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=172-173}}.</ref>. Le [[Saint-marcellin (fromage)|saint-marcellin]], fromage au lait de vache à [[Fromage à pâte molle|pâte molle]] originaire de la [[Saint-Marcellin (Isère)|ville du même nom]], a une aire de production reconnue par une [[indication géographique protégée]] (IGP) qui s'étend aux Quatre Montagnes, au Vercors drômois et au Royans<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=173-174}}.</ref>. L'autranaise, le ripioupiou, le carré du Vercors ou du Trièves et le [[vercorais]] complètent les productions fromagères<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=174}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.fromage-vercors.fr/nos_fromages.html Fromagerie des plateaux du Vercors].</ref>. Les [[Raviole du Dauphiné|ravioles]] (IGP) sont une spécialité de [[Romans-sur-Isère|Romans]] et du Royans connue depuis le [[Moyen Âge]], probablement issue des bûcherons [[piémont]]ais immigrés<ref name=rhth/>{{,}}<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=178-179}}.</ref>. Le Royans est également un des berceaux de la [[noix de Grenoble]], AOC depuis 1938 ; les fruits sont consommés séchés, sous forme d'[[huile de noix]], ou de [[vin de noix]] lorsqu'ils sont ramassés verts<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=179-180}}.</ref>. Le Vercors est un terrain propice à la récolte des champignons : [[Morchella|morilles]], [[girolle]]s, [[Cantharellus (champignon)|chanterelles]] (ou localement ''craterelles''), [[Trompette de la mort|trompettes de la mort]], [[Tricholoma myomyces|petit gris]], [[Coprin chevelu|coprins chevelus]] et, dans sa partie méridionale, la [[Truffe (champignon)|truffe]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=180}}.</ref>. La bière du Vercors est élaborée à [[Villard-de-Lans]]<ref>[http://www.biereduvercors.fr/ Bière du Vercors].</ref>.

Par ailleurs, dans les environs proches ou dans une zone plus diffuse, on peut apprécier le [[gratin dauphinois]], spécialité régionale à base de [[pomme de terre]] en gratin, les [[cardon]]s, dont on mange les côtes, également préparés en gratin, la [[pogne]]<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=183}}.</ref>, viennoiserie de Romans, et le [[Gâteau de Saint-Genix|saint-genix]], spécialité de [[Saint-Genix-sur-Guiers]], et le [[Saint-félicien (fromage du Dauphiné)|saint-félicien]], fromage au lait cru de vache. La [[clairette de Die]], vin mousseux AOC depuis 1942, le [[Crémant de Die|crémant]], vin brut AOC depuis 1993, le [[Châtillon-en-diois (AOC)|vin de Châtillon-en-Diois]], AOC depuis 1975, et le Coteau de Die, vin blanc sec AOC depuis 1993, sont produits dans le Diois<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=181-182}}.</ref>.

== Culture populaire ==
=== Littérature ===
Le ''[[Mont Aiguille|mont Inaccessible]]'' est évoqué à la fois par [[François Rabelais]] au {{s-|XVI}} et [[Nicolas Edme Restif de La Bretonne]] au {{s-|XVIII}}. Le premier, dans son ''[[Le Quart Livre|Quart Livre]]'', relate, après un séjour à Grenoble en 1534, l'ascension faite quarante ans plus tôt par Antoine de Ville, de façon quelque peu imaginaire, tant par la forme de la montagne que par le nom de l'alpiniste ou ce qu'il trouva au sommet : {{citation|Ainsi dict pource qu'il est en forme d'un potiron, et de toute memoire persone surmonter ne l'a peu, fors Doyac, lequel avecques engins mirificques y monta et au-dessus trouva un vieux bélier. C'estoit à diviner qui là transporté l'avait. Aucuns le dirent, estant jeune aignelet, par quelque aigle ou duc chaüant là ravy, s'estre entre les buissons saulvé.}} Le second, dans ''[[La Découverte australe]] par un homme volant'' (ou ''Le Dédale français…'', 1781), fait de la montagne le décor paradisiaque de la première partie du roman, où un jeune [[Dauphiné|Dauphinois]], Victorin, enlève par les airs sa promise et s'installe avec elle au sommet<ref>{{Harvsp|Ribard|2009|p=190}}.</ref>. Entre-temps, en 1656, [[Denys de Salvaing de Boissieu]], dans ''Septem miracula Delphinatus'' (''Les [[sept merveilles du Dauphiné]]''), relate que des déesses chassées du [[mont Olympe]] seraient venues se réfugier sur ce promontoire, qui faisait encore partie de la falaise orientale du Vercors. Elles furent surprises dans le plus simple appareil par le chasseur Ibicus. L'affaire provoqua le courroux de [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]] qui changea le voyeur en [[Bouquetin des Alpes|bouquetin]] et sépara le mont sacré du reste du Vercors.

En 1838, le [[Grenoble|Grenoblois]] [[Stendhal]] écrit dans ''[[Mémoires d'un touriste]]'' à propos du massif : {{citation|Si l'on cédait à la tentation de parler du beau en ce pays, on ferait des volumes<ref name="Ribard191">{{Harvsp|Ribard|2009|p=191}}.</ref>.}} Les paysages du [[Trièves]] et du [[Diois]] ont inspiré [[Jean Giono]] dans ''[[Un roi sans divertissement]]'', ''Le Bout de la route'', ''[[Batailles dans la montagne]]'' et ''[[Les Âmes fortes]]''<ref name="Ribard192">{{Harvsp|Ribard|2009|p=192}}.</ref>. Un espace muséographique est consacré à Jean Giono et à son amie peintre [[Édith Berger]], à [[Lalley]]. De même, [[Daniel Pennac]] situe plusieurs passages de ''[[La Saga Malaussène]]'' dans le massif, dont il se dit amoureux et au sujet duquel il participe à des ouvrages collectifs<ref name="Ribard192"/>.

L'écrivain Jean Bruller dit [[Vercors (écrivain)|Vercors]] choisit son pseudonyme en raison de la fascination qu'exerce sur lui cet « immense navire surgissant de la plaine » (''La Bataille du silence'', 1967), lors de son séjour en garnison à [[Romans-sur-Isère]] en 1939<ref name="Ribard191"/>. D'autre part, [[Benigno Cacérès]] est l'auteur, en 1967, du roman prolétarien ''L'Espoir au cœur'', sur la résistance intellectuelle dans le [[maquis du Vercors]].

=== Cinéma ===
Plusieurs films situent leur action, pour tout ou partie, dans le massif du Vercors.

''[[La Bride sur le cou]]'' est réalisé en 1961.

''[[Le Franc-tireur (film, 1972)|Le Franc-tireur]]'' (1972, rediffusé dans quelques salles en 2002) montre le plateau du Vercors investi le {{date-|21|juillet|1944}} par les troupes allemandes qui décident d'en éliminer les [[Franc-tireur|francs-tireurs]] qui y sont réfugiés. Michel Perrat vient rendre visite à sa grand-mère, mais le village est attaqué. En fuyant, il se joint à une poignée de [[maquisard]]s et de civils qui tentent d'échapper à l'ennemi [[nazi]]. Le piège se resserre autour d'eux.

''[[Une hirondelle a fait le printemps]]'' (2001) montre le choc des cultures. Sandrine, formatrice en informatique dans la région parisienne ne supporte pas sa vie et décide de se consacrer à l'agriculture. Après une formation, elle arrive dans le massif du Vercors pour s'occuper d'une ferme qu'elle veut acheter au vieil Adrien.

La [[trilogie de Lucas Belvaux]] – ''[[Cavale (film, 2002)|Cavale]]'', ''[[Un couple épatant]]'', ''[[Après la vie]]'' – (2002) a pour concept original de reproduire l'action des trois films dans les mêmes lieux, à la même période, avec les mêmes personnages. Certains des sujets principaux dans l'un deviennent secondaires dans l'autre et réciproquement. Ainsi en racontant une même histoire selon trois points de vue et ambiances différents, une intrigue policière peut être un événement ridicule ou comique voire un thriller.

''[[Le Papillon (film, 2002)|Le Papillon]]'' (2002) suit Elsa, petite fille délaissée par sa mère, qui décide de suivre à son insu Julien, un septuagénaire passionné de papillons à la recherche d'une espèce toute particulière, l'[[Isabelle (papillon)|Isabelle]].

''[[Belle et Sébastien (film)|Belle et Sébastien]]'' (2013) est tourné sur les plateaux de Font d'Urle pour la scène d'ouverture du film de [[Nicolas Vanier]], avec [[Tcheky Karyo]] et [[Félix Bossuet]].

''[[Mon garçon]]'' (2017) raconte l'histoire d'un père ([[Guillaume Canet]]) à la recherche effrénée de son fils âgé de sept ans disparu lors d’un bivouac en montagne avec sa classe. Le tournage s'est entièrement déroulé en Isère sur le plateau du Vercors à Autrans et à Corrençon-en-Vercors.

''Et je choisis de vivre'' (2019), film-documentaire de Nans Thomassey, relate l'histoire d'une femme endeuillée par la perte de son enfant, qui, pour se reconstruire, entreprend alors un parcours initiatique dans la Drôme et plus particulièrement dans le Vercors<ref>[https://etjechoisisdevivre.fr/ Et je choisis de vivre].</ref>.

=== Musique ===
[[Alain Bashung]], sur l'album ''[[Fantaisie militaire]]'' (1998), évoque le Vercors dans la chanson ''[[La nuit je mens]]'' : « On m'a vu dans le Vercors, sauter à l'élastique ».

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Géographie des Alpes#Alpes occidentales|Géographie des Alpes occidentales]]
* [[Géographie de l'Isère]]
* [[Géographie de la Drôme]]
* [[Maquis du Vercors]]
* [[Flore du Vercors]]
* [[Forêt du Vercors]]

=== Bibliographie ===
* {{Article|auteur1=Jean-Jacques Delannoy|auteur institutionnel=Association française de karstologie|titre=Le Vercors : un massif de la moyenne montagne alpine|périodique=Karstologia : revue de karstologie et de spéléologie physique de la Fédération française de spéléologie et de l'Association française de karstologie|lieu=Paris|éditeur=[[Fédération française de spéléologie]]|numéro=1|date={{1er|semestre}} 1984|pages=34-45|issn=0751-7688|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/karst_0751-7688_1984_num_3_1_2068|consulté le=14 mai 2017}}.
* {{ouvrage|prénom1=Anne|nom1=Sgard|titre=Le paysage, de la représentation à l’identité. Les discours sur la montagne et le développement territorial. L’exemple du Vercors|éditeur=|année=1994|isbn=}}
* {{ouvrage|prénom1=Anne|nom1=Sgard|titre=Paysages du Vercors, entre mémoire et identité|éditeur=|lien éditeur=Éd. Revue de Géographie alpine|collection=Ascendances|année=1997|isbn=978-2-903095-39-0}}
* {{ouvrage|prénom1=Daniel|nom1=Pennac|titre=Le Vercors d'en haut : La Réserve naturelle des hauts-plateaux|éditeur=|lien éditeur=Milan|année=1996|isbn=2-84113-362-1}}
* {{ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Ardenne|prénom2=Jean-Pierre|nom2=Nicollet|titre=Le Vercors : voyage dans les paysages des Alpes|éditeur=|lien éditeur=Glénat|année=1999|isbn=2-7234-2600-9}}
* {{ouvrage|prénom1=Marie-France|nom1=Chevalier|prénom2=Marie-Paule|nom2=Richard|titre=Mon Vercors|éditeur=Éd. Jean-Pierre Huguet|année=2002|isbn=2-907410-79-2}}
* {{ouvrage|prénom1=Anne|nom1=Da Costa|prénom2=Fabian|nom2=Da Costa|titre=Découvrir le Vercors|éditeur=La Taillanderie|année=2002|isbn=2-87629-256-4}}
* {{ouvrage|prénom1=Alexis|nom1=Nouailhat|prénom2=Patrick|nom2=Berhault|titre=Le massif du Vercors|éditeur=Éditions du Fournel|collection=AQUARELLE|année=2004|isbn=2-915493-06-5}}
* {{ouvrage|prénom1=Michel|nom1=Wullschleger|titre=Le Vercors : Forteresse ouverte|éditeur=Dauphiné Libéré|collection=Les patrimoines|année=2004|isbn=2-911739-68-X}}
*{{ouvrage|titre=Alpages : Dauphiné Savoisiennes (Les Marches, France)|volume=2 de Alpages : les terres de l'été|collection=Les delphinales|prénom1=Charles|nom1=Gardelle|éditeur=La Fontaine de Siloé|année=2001|isbn=2842061497|isbn2=9782842061494|pages totales=320}}
* {{ouvrage|prénom1=Bernard|nom1=Jalliffier-Ardent|titre=Randonnées en Vercors|éditeur=Glénat|collection=Montagne Randonnée|année=2005|isbn=2-7234-5085-6}}
* {{ouvrage|prénom1=Roberto|nom1=Neumiller|titre=Vercors : images intimes|éditeur=Glénat|année=2006|isbn=2-7234-5535-1}}
* {{ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Ribard|titre=À la découverte du Vercors|sous-titre=Parc naturel régional|éditeur=[[Glénat]]|collection=Topo guides|lieu=Grenoble|année=2009|pages totales=203|isbn=978-2-7234-5849-8}}

=== Liens externes ===
{{Autres projets
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}}
{{Liens}}
* [https://www.parc-du-vercors.fr/ Parc naturel régional du Vercors]
* [http://geol-alp.com/h_vercors/index_vercors.html Géologie du Vercors]
* [http://www.geoglaciaire.net/index.php?option=com_content&view=article&id=85&Itemid=98 La façade nord du Vercors]

=== Notes et références ===
==== Notes ====
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==== Références ====
{{Références}}

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[[Catégorie:Massif du Vercors| ]]