« Tour de France 1989 » : différence entre les versions
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* Lors de la dernière étape contre-la-montre (Versailles-Paris : 24,5 km), LeMond roule à 54,545 km/h de moyenne. Dans l'étape contre la montre Dinard - Rennes, il expérimente un guidon de triathlète qui sera ensuite adopté par l'ensemble des coureurs |
* Lors de la dernière étape contre-la-montre (Versailles-Paris : 24,5 km), LeMond roule à 54,545 km/h de moyenne. Dans l'étape contre la montre Dinard - Rennes, il expérimente un guidon de triathlète qui sera ensuite adopté par l'ensemble des coureurs. |
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* Delgado rate le départ du prologue et perd 2'40". À partir de la cinquième étape contre-la-montre Dinard-Rennes, la course se résume à un match Fignon-LeMond. La veille de l'arrivée, le Français possède 50 secondes d'avance sur l'Américain qui le domine dans la dernière étape contre la montre et gagne le Tour avec 8 secondes d'avance, le plus faible écart jamais enregistré. |
* Delgado rate le départ du prologue et perd 2'40". À partir de la cinquième étape contre-la-montre Dinard-Rennes, la course se résume à un match Fignon-LeMond. La veille de l'arrivée, le Français possède 50 secondes d'avance sur l'Américain qui le domine dans la dernière étape contre la montre et gagne le Tour avec 8 secondes d'avance, le plus faible écart jamais enregistré. |
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* La vitesse moyenne du Tour est de 37,818 km/h. |
* La vitesse moyenne du Tour est de 37,818 km/h. |
Version du 30 juillet 2010 à 15:08
Course |
76e Tour de France |
---|---|
Étapes |
22 |
Date |
du 1er au Modèle:Date sport |
Distance |
3 285 km |
Pays traversé(s) | |
Lieu de départ | |
Lieu d'arrivée | |
Partants |
198 |
Coureurs au départ |
198 |
Coureurs à l'arrivée |
138 |
Vitesse moyenne |
37,818 km/h |
Vainqueur | |
---|---|
Deuxième | |
Troisième | |
Classement par points | |
Meilleur grimpeur | |
Meilleur jeune | |
Vainqueur du combiné | |
Meilleure équipe |
Le 76e Tour de France se tient du 1er juillet au 23 juillet 1989 sur 21 étapes pour 3285 km.
Déroulement
Généralités
- 22 formations prennent le départ au Luxembourg. Seule la formation Reynolds-Banesto arrivera à Paris au complet. La formation Kelme ne verra pas les Champs-Élysées, tous éliminés.
- Lors de la dernière étape contre-la-montre (Versailles-Paris : 24,5 km), LeMond roule à 54,545 km/h de moyenne. Dans l'étape contre la montre Dinard - Rennes, il expérimente un guidon de triathlète qui sera ensuite adopté par l'ensemble des coureurs.
- Delgado rate le départ du prologue et perd 2'40". À partir de la cinquième étape contre-la-montre Dinard-Rennes, la course se résume à un match Fignon-LeMond. La veille de l'arrivée, le Français possède 50 secondes d'avance sur l'Américain qui le domine dans la dernière étape contre la montre et gagne le Tour avec 8 secondes d'avance, le plus faible écart jamais enregistré.
- La vitesse moyenne du Tour est de 37,818 km/h.
Contexte
Qualifié par la presse sportive de « Tour le plus fou »[1], le Tour de France 1989 présente les ingrédients idéaux d'une dramaturgie sportive exceptionnelle : des acteurs de choix (quatre anciens vainqueurs du Tour étaient au départ : Laurent Fignon, Greg LeMond, Stephen Roche et Pedro Delgado), le retour de Greg LeMond, de nombreux rebondissements, un suspense intense et un dénouement inattendu.
Favoris
Pedro Delgado, vainqueur du Tour de France 1988 et du Tour d'Espagne 1989 est le favori à sa propre succession. Laurent Fignon, qui vient de s'adjuger le Tour d'Italie 1989, sa première victoire dans un grand tour depuis le Tour 84 après son doublé dans Milan-San Remo, est le challenger désigné de Delgado. Le français Charly Mottet a montré des qualités qui en font un outsider, son récent statut de numéro 1 mondial au classement FICP (ex-classement UCI), depuis mai, suite à ses victoires aux 4 Jours de Dunkerque et au Critérium du Dauphiné libéré, rend ses ambitions crédibles et légitimes. Les autres prétendants sont : Steven Rooks, 2ème du Tour 88 derrière Delgado, le prometteur Erik Breukink et l'américain Andy Hampsten et, dans une moindre mesure, les colombiens Fabio Parra (3ème du Tour 88 et 2ème de la Vuelta 89, derrière Delgado) et Luis Herrera, ainsi que l'Irlandais Stephen Roche qui peine à retrouver une condition physique digne de son palmarès. Greg LeMond, vainqueur du Tour de France 1986, n'est pas cité dans les favoris au départ de ce Tour 89 en raison de son manque de références et de résultats depuis son retour à la compétition suite à son accident de chasse d'avril 1987.
La course
Le prologue
Le Tour démarre dans la grisaille luxembourgeoise. L’Espagnol Pedro Delgado, par négligence[2], se présente avec 2 minutes et 40 secondes de retard sur la rampe de départ et s’inflige un handicap au classement général. L'Américain Greg LeMond, qui revient sur l’épreuve après deux années d’absence suite à son accident de chasse d’avril 1987, signe au prologue le deuxième temps ex-aequo avec Laurent Fignon et l’Irlandais Sean Kelly derrière le vainqueur néerlandais Erik Breukink.
Le contre la montre par équipes
Dès le lendemain du prologue et après une demi-étape remportée par le Portugais Acacio Da Silva qui prend du même coup le maillot jaune, Pedro Delgado est en déroute dans le contre la montre par équipe. Abattu moralement par son prologue, il est lâché puis attendu par ses équipiers de Reynolds qui avaient pourtant les moyens de bien figurer, notamment grâce au jeune Miguel Indurain. Au classement général, il est pratiquement éliminé dans la lutte pour la victoire finale. Greg LeMond, au sein de sa modeste équipe belge ADR-Agrigel qui compte quelques coureurs valeureux tels que Johan Museeuw et Eddy Planckaert, ne peut faire mieux que limiter les dégâts face à Laurent Fignon dont la formation Super U s'adjuge la victoire d’étape.
Le contre la montre individuel de Rennes
Sur les 73 kilomètres du parcours de la cinquième étape entre Dinard et Rennes, l’orage et la pluie menacent. Pedro Delgado, parti tôt en raison de son classement médiocre, réalise sur route sèche un meilleur temps provisoire qui peut s’avérer définitif car la pluie s’abat sur les concurrents qui partent en dernier, notamment Fignon et LeMond. Charly Mottet, spécialiste de l’effort individuel connaît un « jour sans » et ne peut menacer Delgado. Seuls Fignon et LeMond peuvent le battre. Greg LeMond réalise sous la pluie une performance exceptionnelle avec un équipement innovant, le guidon de triathlète, qui lui permet de bénéficier d’un troisième appui supérieur et d’un meilleur aérodynamisme. Il améliore le temps de Delgado de 24 secondes. Fignon accomplit la seconde moitié du parcours dans des conditions météorologiques pénalisantes et ne peut faire mieux que troisième derrière LeMond et Delgado. Trois ans après sa victoire sur les Champs-Elysées devant Bernard Hinault, LeMond retrouve le maillot jaune. Des observateurs prédisent cependant l’incapacité de LeMond de tenir ce niveau en haute montagne[réf. nécessaire].
Estocade à Superbagnères
La première étape pyrénéenne, la veille à Cauterets, a vu les favoris se neutraliser et arriver dans le même temps alors que Miguel Indurain s’est imposé en solitaire. L’étape menant à Superbagnères est longue et difficile. Fignon est en difficulté dans le Tourmalet mais retrouve ses moyens sur la fin du parcours. Dans la montée finale vers Superbagnères, et alors que Delgado est parti, comme la veille, pour combler petit à petit son retard au classement, LeMond est isolé et semble devoir s’employer pour avaler la pente. Fignon, pourtant émoussé, accélère. Ce n’est pas une attaque nette, Fignon n’en a plus les moyens, mais LeMond est décroché mètre après mètre. Pour la première fois depuis sa victoire dans le Tour de France 1984, Fignon revêt le maillot jaune. Il possède sept secondes d'avance sur LeMond.
Le chrono d’Orcières-Merlette
Les étapes de transition entre les deux massifs montagneux des Pyrénées et des Alpes ont donné lieu à un épisode très animé le 14 juillet quand Fignon et Mottet se sont échappés, obligeant Delgado, LeMond et les Néerlandais Steven Rooks et Gert-Jan Theunisse à une poursuite, la victoire à Marseille revenant finalement à l’équipier de Fignon, le Français Vincent Barteau. L’entrée dans les Alpes est marquée par l’exercice particulier du contre la montre en côte entre Gap et Orcières-Merlette, théâtre de la quinzième étape de ce Tour. Steven Rooks remporte la course mais c’est le match pour le maillot jaune qui accapare l’attention. LeMond reprend son guidon de triathlète. Il n’est cependant pas en mesure de lutter pour la victoire d’étape et se classe cinquième. Fignon, parti en dernier et en jaune, ne parvient pas à trouver le bon rythme et termine au dixième rang derrière Rooks. LeMond récupère le maillot jaune.
Coup de force à l’Alpe d’Huez
Comme dans les Pyrénées, la première étape en ligne dans les Alpes qui passe par l’Izoard et s’achève à Briançon ne crée par d’écarts malgré une belle descente de la part de Mottet et LeMond. La 17e étape vers l’Alpe d'Huez passe par le col du Galibier et le Col de la Croix de Fer. Profitant de la réserve de LeMond et Fignon à se dévoiler, Theunisse se lance dans une échappée solitaire pour la victoire. Les leaders se présentent groupés au pied de la montée de l’Alpe d’Huez. A mi-pente, le groupe est réduit à quelques unités, dont Fignon, LeMond, Delgado et son équipier Rondon. LeMond se contente de suivre pour défendre sa place et Fignon, très fatigué, sait que s’il n’attaque pas, il emmènera l’Américain dans sa roue au sommet. Cyrille Guimard, le directeur sportif de Fignon, qui connaît bien LeMond pour l’avoir dirigé chez Renault de 1981 à 1984, reconnaît chez l’Américain des signes de défaillance et conseille à Fignon de passer à l’attaque[3]. Fignon, lui-même éprouvé, n’y croit pas et refuse dans un premier temps d’obéir de peur de s’exposer à un contre. Mais Guimard, sûr de lui, lui ordonne d’accélérer. Fignon se dresse sur les pédales, livre toutes ses forces dans son attaque. Seul Delgado peut le suivre, LeMond craque. Fignon prend plus d’une minute à LeMond au sommet et retrouve le maillot jaune, avec 26 secondes d'avance.
Fignon enfonce le clou
Profitant de l’ascendant qu’il a pris sur LeMond, Fignon, en jaune, attaque à nouveau le lendemain sur la route de Villars de Lans. La prise de risque est payante pour Fignon qui, seul, tient en respect un groupe composé de tous ses suivants au classement général : LeMond, Delgado, Rooks, Theunisse, Kelly et Alcala. A l’arrivée, en plus de la victoire d’étape, il conforte sa place de leader en accroissant son avance de 24 secondes. Le lendemain, alors que le même groupe de sept se dispute la victoire de la 19e étape à Aix les Bains, LeMond l’emporte au sprint, avec les félicitations de Fignon[4] qui paraît ainsi assuré de sa victoire dans le Tour.
Les 8 secondes
Fignon souffre depuis l’arrivée à Aix les Bains d’une blessure à l’entrejambe, une irritation liée à l’échauffement par frottement entre la selle et son cuissard[5]. La rumeur l’annonce diminué à la veille de disputer le contre la montre final sur les 24,5 km entre Versailles et Paris. Après le déroulement riche en rebondissements offert par ce Tour, le doute en la victoire promise est évoqué par la presse mais personne n’imagine raisonnablement que LeMond, face à un Fignon au sommet de sa forme, puisse reprendre les 50 secondes qui le séparent de ce dernier. LeMond y croit et veut jouer sa chance jusqu’au dernier mètre. Il s’élance de Versailles comme pour un sprint et tient ensuite un rythme important, arqué sur son guidon de triathlète, refusant d’être renseigné sur les temps intermédiaires pour se concentrer sur son effort. Fignon, sur une machine plus traditionnelle, montre moins de puissance et de fluidité et les pointages en cours de parcours confirment l’impression. LeMond est l’auteur du meilleur temps sur les Champs-Elysées, avec une vitesse moyenne supérieure à 54 km/h, mais doit attendre l’arrivée de Fignon pour connaître le temps repris. Fignon, qui sait qu’il a régulièrement perdu du temps tout au long du parcours, livre un long sprint désespéré sur les pavés des Champs Élysées et s’effondre à terre une fois la ligne passée. LeMond gagne le Tour de France pour 8 secondes, le plus petit écart jamais enregistré entre un vainqueur et son second dans le Tour de France.
Les symboles du Tour 89
La consécration de l’école Guimard
L’affrontement entre Fignon et LeMond constitue l’apothéose et la conclusion du cyclisme des années 1980 qui a été dominé par les coureurs issus de l’école Cyrille Guimard. Les deux protagonistes du Tour 89 ont été recrutés dans les rangs amateurs par le dirigeant de l’équipe Renault au début des années 1980, lequel a ensuite alimenté des rivalités entre ses coureurs et ex-coureurs, d’abord entre Fignon et Hinault en 1984, puis au travers de la confrontation entretenue par Bernard Tapie au sein de l’équipe La Vie Claire entre Hinault et LeMond en 1985 et 1986, et enfin par ce match entre Fignon et LeMond.
Le plus beau plateau des années 80
Hormis l’absence de Bernard Hinault, retraité depuis fin 1986, le Tour de France 1989 présentait le plus illustre plateau de concurrents qui fût possible au départ d’un Tour de France au cours des années 1980. Stephen Roche, le vainqueur du Tour 87, présent au départ, n’a pas été au niveau de son année 1987 et qu’il ait dû abandonner au départ de la dixième étape.
Le duel entre Fignon et LeMond en 1989 a été arbitré par Pedro Delgado, vainqueur du Tour en 1988 et second en 1987, tandis que Sean Kelly, le plus grand coureur de classiques des années 1980 enlevait le maillot vert et que les Néerlandais Rooks et Theunisse s’affirmaient comme les meilleurs grimpeurs, respectant au passage la tradition d’un vainqueur Néerlandais à l’Alpe d’Huez[6], s’opposant à un autre grand spécialiste de la montagne de cette décennie, l’Écossais Robert Millar, vainqueur à Superbagnères. Les espoirs Miguel Indurain et Gianni Bugno réalisèrent des performances annonçant leurs ambitions futures dans l’épreuve. Ce Tour 89 signe donc la fin d’une génération et d’une époque. Les années 1990 allaient voir apparaître de nouvelles pratiques et une spécialisation des coureurs selon leurs objectifs induisant la fin des champions polyvalents capables de s’illustrer tant dans les classiques que dans les grands tours ou les championnats.
Le premier Tour sous la direction de Jean-Marie Leblanc
Jacques Goddet, directeur historique de l'épreuve, s'était retiré après l'édition 1988 marquée par l'affaire Delgado. Le groupe Amaury, propriétaire de la course, a alors désigné Jean-Pierre Carenso, un gestionnaire, et Jean-Marie Leblanc, ancien coureur et journaliste à l'Equipe, pour diriger le Tour de France en leur assignant la tâche ardue de rendre à l'épreuve son caractère humain et dramatique et ainsi s'écarter du modèle de gestion uniquement fondé sur les impératifs de rentabilité de ses prédécesseurs [7] où menaçait une certaine forme de gigantisme. Leblanc ne cèdera sa place qu'en 2006 à Christian Prudhomme.
Les étapes
Classement finaux
Classement général
Classement général final | ||||||||||||||||||||||
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Classements annexes
Maillot vert | Sean Kelly (IRL) 277 pts |
2e | Etienne De Wilde (BEL) 194 pts |
3e | Steven Rooks (NED) 163 pts |
Maillot à pois | Gert-Jan Theunisse (NED) 441 pts |
2e | Pedro Delgado (ESP) 311 pts |
3e | Steven Rooks (NED) 257 pts |
Maillot blanc | Fabrice Philipot (FRA) |
Casquettes jaunes | PDM |
Liste des coureurs
NP: non-partant; A: abandon en cours d'étape; E : éliminé; HD: hors délai.
Notes et références
- Titre du magazine mensuel « Vélo Magazine » d’août 1989
- [1]
- D’après Fignon dans « Nous étions jeunes et insouciants », Grasset, 2009
- D’après Fignon dans « Nous étions jeunes et insouciants », Grasset, 2009
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- [3]
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Liens externes