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« Wali (arabe) » : différence entre les versions

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{{voir homonymes|Wali}}
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'''Wali''' est la transcription de deux mots arabes proches qui partagent la même racine (WLY) et qui signifient ''gouverner'' ou ''être proche de'' :
Le mot d'origine arabe '''wali''' est la forme francisée de deux mots arabes ayant la même racine (WLY) et signifiant l'un « gouverner », l'autre « être proche ».
* '''wāli''' ([[arabe]] : wāl<sup>in</sup> {{langue|rtl|ar|والٍ}} pl. wulāt {{langue|rtl|ar|وُلاة}})°: préfet ; gouverneur ; proconsul ; vice-roi ;
* '''walîy''' ([[arabe]] : walīy {{langue|rtl|ar|وَليّ}} pl. ʾawlyāʾ {{langue|rtl|ar|أَوْلِياء}})°: protecteur ; saint patron ; ami de Dieu ; tuteur ; celui qui sert de guide spirituel. Le [[Coran]] invite à choisir ses amis (ʾawliyâʾ) parmi les croyants<ref>Par exemple ''Coran'', [[al-Baqara]], verset 8</ref>.
Le '''wali''' désigne aussi le [[Droit du mariage dans la tradition musulmane|tuteur matrimonial]] dans le droit musulman.


== Wāli ==
== Philologie ==
Le premier mot est ''wāl<sup>in</sup>'' ({{langue|rtl|ar|والٍ}}), au pluriel ''wulāt'' ({{langue|rtl|ar|وُلاة}}), qui signifie « représentant du pouvoir central en province », soit, selon le contexte, « gouverneur », « vice-roi », « proconsul », « préfet ».
=== Généralités ===
Dans les pays de langue arabe, le '''wāli'''<ref>'''Wali''' figure dans le [http://www.littre.org/definition/wali ''Littré'' (wali)], le [http://atilf.atilf.fr/ ''TLFi''] l'ignore</ref> dirige une [[wilaya]] ([[arabe]] : ''wilāya'' {{langue|rtl|ar|وُلاية}}). Le terme a été emprunté par le [[turc]] sous la forme '''[[vali]]''', lequel dirige '''un''' [[wilaya|vilayet]] (turc : {{langue|ltr|tr|vilâyet}})<ref>Le [http://www.littre.org/definition/vilayet ''Littré'' (vilayet)] et le [http://atilf.atilf.fr/ ''TLFi''] ignorent le mot [[wilaya]] mais les deux connaissent le mot venant du turc : '''vilayet'''.</ref>.


Le second mot est ''walīy'' ({{langue|rtl|ar|وَليّ}}), au pluriel ''awlyā'' ({{langue|rtl|ar|أَوْلِياء}}) : « protecteur » ; « tuteur » ; « guide spirituel », « saint patron », « ami de Dieu »<ref>{{ouvrage |titre=Historical Dictionary of the Sudan|auteur1=Robert S. Kramer |auteur2=Richard A. Jr. Lobban |auteur3=Carolyn Fluehr-Lobban |date=2013 |éditeur=Scarecrow Press/Rowman & Littlefield |page=361 |isbn=978-0-8108-6180-0 |url=https://books.google.com/books?id=0OKZRewiEOsC&q=%22holy+man%22+wali&pg=PA361 |langue=en |quote=QUBBA. The Arabic name for the tomb of a holy man ... A qubba is usually erected over the grave of a holy man identified variously as '''WALI''' (saint), faki, or shaykh since, according to folk Islam, this is where his baraka [blessings] is believed to be strongest&nbsp;... }}.</ref> ; « tuteur matrimonial » dans le [[Droit du mariage dans la tradition musulmane|droit musulman du mariage]] ; « ami » (le [[Coran]] invite à choisir ses ''{{pas clair|awliyâ}}''<ref>Le pluriel est-il ''awlya'' ou ''awliya'' ? S'agit-il de deux pluriels différents pour le même mot singulier ?</ref> parmi les croyants<ref>Par exemple ''Coran'', [[al-Baqara]], verset 8.</ref>).
=== Al-Andalus ===
{{article détaillé|Wali d'al-Andalus}}C'est le titre que portaient au [[Moyen Âge]] les gouverneurs arabes de [[al-Andalus]]<ref>Définition de wali dans [http://francois.gannaz.free.fr/Littre/accueil.php ''Littré'']</ref>, ainsi que ceux de la Sicile avant l'instauration de [[Émirat de Sicile|l'émirat]].


== « Wali » dans le domaine administratif et politique ==
=== Algérie ===
Dans les pays de langue arabe, un '''wali''' dirige une [[wilaya]] (en [[arabe]] : ''wilāya'' {{langue|rtl|ar|وُلاية}}).
Ce terme a été emprunté par le [[turc]] sous la forme '''[[vali]]''', mot qui désigne le fonctionnaire à la tête d'un [[wilaya|vilayet]] (en turc : {{langue|ltr|tr|vilâyet}}).

=== Usage en français ===
Le mot ''wali'' figure dans le [http://www.littre.org/definition/wali Littré], mais pas dans le [http://atilf.atilf.fr/ TLFi].

Tous deux ignorent le mot ''wilaya'', mais connaissent le mot ''vilayet'' ([http://www.littre.org/definition/vilayet].

=== En Espagne à l'époque d'al-Andalus (711-1492) ===
{{article détaillé|Wali d'al-Andalus}}

C'est le titre que portent les gouverneurs de province d'[[al-Andalus]]<ref>Définition de wali dans [http://francois.gannaz.free.fr/Littre/accueil.php ''Littré'']</ref>, représentants du [[Califat omeyyade|calife omeyyade]] (711-750), puis de l'[[Émirat de Cordoue|émir de Cordoue]] (750-929), puis des différents pouvoirs musulmans qui se succèdent durant la période de la [[Reconquista|reconquête chrétienne]], notamment le [[Royaume de Grenade|roi de Grenade]] de 1238 à 1492.

Il est aussi utilisé dans la Sicile musulmane avant l'instauration de l'[[émirat de Sicile]] en 831.

=== République algérienne ===
{{article détaillé|Wali (Algérie)}}
{{article détaillé|Wali (Algérie)}}
En [[Algérie]] le ''wali'' est le représentant de l'État dans les [[Wilayas d'Algérie|wilayas]], il est nommé par décret présidentiel.
En [[Algérie]], le ''wali'' est le représentant de l'État, à la tête de la circonscription appelée [[Wilayas d'Algérie|wilaya]]. Il est nommé par décret présidentiel.


=== Maroc ===
=== Royaume du Maroc ===
{{article détaillé|Administration territoriale du Maroc|Direction générale des affaires intérieures (Maroc)}}
{{article détaillé|Administration territoriale du Maroc|Direction générale des affaires intérieures (Maroc)}}
Au [[Maroc]], le wali {{incise|grade de [[gouverneur (Maroc)|gouverneur]] au sein du ministère de l'Intérieur}} est un haut fonctionnaire. Nommés par le [[roi du Maroc|roi]]<ref name="BDLP">{{lien web|url=http://www.bdlp.org/resultats.asp?base=MA&query=wali%231|titre=Wali|site=[[Base de données lexicographiques panfrancophone]]|consulté le=17 novembre 2017}}</ref>, ils représentent, dans le cadre de la [[déconcentration]], le pouvoir central au niveau d'une [[Administration territoriale du Maroc#Régions|région]] ([[collectivité territoriale]]) du pays, en tant que gouverneur de la [[Wilaya#Maroc_:_«_Wilaya_»|wilaya]] : en tant que tel, il est gouverneur de la préfecture ou province chef-lieu de la région, et son principal rôle est de coordonner l'administration des préfectures ou provinces qui la composent<ref name="BDLP" />.
Au [[Maroc]], le wali (en français, [[gouverneur (Maroc)|gouverneur]]), est un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, nommé par le [[roi du Maroc|roi]]<ref name="BDLP">{{lien web|url=http://www.bdlp.org/resultats.asp?base=MA&query=wali%231|titre=Wali|site=[[Base de données lexicographiques panfrancophone]]|consulté le=17 novembre 2017}}.</ref>.


{{pas clair|Dans le cadre de la [[déconcentration]], il représente le pouvoir central au niveau d'une [[Administration territoriale du Maroc#Régions|région]] ([[collectivité territoriale]]), en tant que gouverneur de la [[Wilaya#Maroc|wilaya]] : en tant que tel, il est gouverneur de la préfecture ou province chef-lieu de la région, et son principal rôle est de coordonner l'administration des préfectures ou provinces qui la composent<ref name="BDLP" />.}}
=== Tunisie ===

=== République tunisiene ===
{{article détaillé|Gouvernorat (Tunisie)}}
En [[Tunisie]], le ''wali'' est le fonctionnaire à la tête d'un [[gouvernorat]].
En [[Tunisie]], le ''wali'' est le fonctionnaire à la tête d'un [[gouvernorat]].


=== Turquie ===
=== République turque ===
En [[Turquie]], le ''vali'' est un [[gouverneur]] de [[Provinces de Turquie|province]], équivalent d'un [[préfet]].
En [[Turquie]], est utilisé le mot (dérivé de ''wali'') ''vali'', qui désigne un [[gouverneur]] de [[Provinces de Turquie|province]], équivalent d'un [[préfet]].

== « Wali » dans le domaine de la religion et du droit coranique ==
=== Dans le Coran ===
Dans le Coran, ''walī'' (pluriel ''awliyā''') est un terme qui désigne celui qui est proche de Dieu, idée à laquelle vient s’ajouter le sens de protection : {{Citation|Vous n'avez de protecteur (walīy) que Dieu et Son Envoyé, et ceux qui croient, ce sont eux qui effectuent la prière, acquittent la purification dans la prosternation... ([[Al-Ma'ida]], v. 55, traduction [[Jacques Berque|J. Berque]]).}}


Le mot s'applique aussi à Mahomet qui est le parfait ami / protégé de Dieu, et aussi le parfait ami / protecteur des croyants{{Sfn|Lory|5=2010}}. Et donc, on le voit, Dieu est aussi walîy, comme le dit le Coran: « Dieu est l'ami ou le protecteur de ceux qui croient »<ref>« Allahu walīu al-ladīna 'amanū ». Al-Baqara, v. 257.</ref>. ''Walîy'' est d'ailleurs l'un des [[Dénomination de Dieu dans l'islam|99 noms de Dieu]]{{Sfn|Lory|5=2010}}, et le terme revient 233 fois dans le Coran<ref>Maurice Gloton, ''Les 99 noms d'Allâh'', Paris, al-Bouraq, 2007 {{ISBN|978-2-841-61331-1}} p. 145-147.</ref>
== Walîy ==
Dans le Coran, ''walī'' (pluriel ''awliyā''') est un terme qui désigne celui qui est proche de Dieu, idée à laquelle vient s’ajouter le sens de protection : {{Citation|Vous n'avez de protecteur (walīy) que Dieu et Son Envoyé, et ceux qui croient, ce sont eux qui effectuent la prière, acquittent la purification dans la prosternation... ([[Al-Ma'ida]], v. 55, traduction [[Jacques Berque|J. Berque]]).}} Mais le mot s'applique aussi à Mahomet qui est le parfait ami / protégé de Dieu, et aussi le parfait ami / protecteur des croyants{{Sfn|Lory|5=2010}}. Et donc, on le voit, Dieu est aussi walîy, comme le dit le Coran: « Dieu est l'ami ou le protecteur de ceux qui croient »<ref>« Allahu walīu al-ladīna 'amanū ». Al-Baqara, v. 257.</ref>. ''Walîy'' est d'ailleurs l'un des [[Dénomination de Dieu dans l'islam|99 noms de Dieu]]{{Sfn|Lory|5=2010}}, et le terme revient 233 fois dans le Coran<ref>Maurice Gloton, Les 99 noms d'Allâh, Paris, al-Bouraq, 2007 {{ISBN|978-2-841-61331-1}} p. 145-147.</ref>


=== Walîy : Saint ===
=== Au sens de saint ===
Le ''walīy [[Allah|Allāh]]'' ([[arabe]]: {{langue|rtl|ar|ولي الله}}), le « proche de Dieu » peut être vu plus ou moins comme l’équivalent du ''saint'' dans le [[catholicisme]]. Pour la chercheuse Rachida Chih, il y a en effet des similitudes claires entre les deux termes: tant dans le christianisme que dans l'islam, les saints sont les amis de Dieu, et ils rapprochent de Dieu ceux qui l'implorent. C'est pourquoi l'idée de sainteté renvoie à celle de proximité (''qurb'') et de rattachement à Dieu (''waliya'')<ref name=":0">{{Article |langue= |auteur1=Rachida CHIH |titre=Sainteté, maîtrise spirituelle et patronage: les fondements de l'autorité dans le soufisme |périodique=Archives de Sciences sociales des Religions |numéro=125 |date=janv.-mars 2004 |doi=https://doi.org/10.4000/assr.1034 |lire en ligne= |pages=79-98 (v. p. 80-81) }}</ref>. Et ils sont donc les proches de Dieu (''al-muqarrabûn'') et réciproquement ceux dont Dieu se charge: ils sont ainsi ses protégés<ref name=":0" />.
Le ''walīy [[Allah|Allāh]]'' ([[arabe]]: {{langue|rtl|ar|ولي الله}}), le « proche de Dieu » peut être vu plus ou moins comme l’équivalent du ''saint'' dans le [[catholicisme]]. Pour la chercheuse Rachida Chih, il y a en effet des similitudes claires entre les deux termes: tant dans le christianisme que dans l'islam, les saints sont les amis de Dieu, et ils rapprochent de Dieu ceux qui l'implorent. C'est pourquoi l'idée de sainteté renvoie à celle de proximité (''qurb'') et de rattachement à Dieu (''waliya'')<ref name=":0">{{Article |langue= |auteur1=Rachida CHIH |titre=Sainteté, maîtrise spirituelle et patronage: les fondements de l'autorité dans le soufisme |périodique=Archives de Sciences sociales des Religions |numéro=125 |date=janv.-mars 2004 |doi=https://doi.org/10.4000/assr.1034 |lire en ligne= |pages=79-98 (v. p. 80-81) }}.</ref>. Et ils sont donc les proches de Dieu (''al-muqarrabûn'') et réciproquement ceux dont Dieu se charge: ils sont ainsi ses protégés<ref name=":0" />.


Le saint se distingue par ses grandes qualités d'âme, un certain ascétisme et renoncement matériel mais surtout un grand degré de piété. On lui prête des dons de clairvoyance ainsi qu'un pouvoir de [[bénédiction]].
Le saint se distingue par ses grandes qualités d'âme, un certain ascétisme et renoncement matériel mais surtout un grand degré de piété. On lui prête des dons de clairvoyance ainsi qu'un pouvoir de [[bénédiction]].
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Au Maghreb en particulier, les [[marabout (islam)|marabouts]] (murābiṭ {{langue|rtl|ar|مرابط}}) sont des saints locaux reconnus dont le tombeau est l'objet d'un culte populaire. Ce culte des saints est combattu par certains sunnites qui y voient une forme de [[polythéisme]], faisant sortir la personne qui le pratique de l'[[islam]].
Au Maghreb en particulier, les [[marabout (islam)|marabouts]] (murābiṭ {{langue|rtl|ar|مرابط}}) sont des saints locaux reconnus dont le tombeau est l'objet d'un culte populaire. Ce culte des saints est combattu par certains sunnites qui y voient une forme de [[polythéisme]], faisant sortir la personne qui le pratique de l'[[islam]].


Pour les [[chiisme|chiites]], [[Ali ibn Abi Talib|`Alî]] est le plus grand des walîy : il est l’ami d’Allah, son lieutenant (au sens de ''représentant'', le terme est parfois traduit par ''régent''). Les onze [[imam]]s qui lui succèdent seront aussi investis de cette qualité d’« amis d’Allah » (walayâ, {{langue|rtl|ar|وليا}}). Ils ne reçoivent pas directement le message divin de la bouche de l’ange comme pour Mahomet, mais ils reçoivent son inspiration en songe<ref>Cf. Mohammad Ali Amir-Moezzi, 2007, ''Le guide Divin dans le shi'isme originel: Aux sources de l'ésotérisme en islam'', Paris, Verdier, coll. « Poche », 2007 [1996].</ref>.
Pour les [[chiisme|chiites]], [[Ali ibn Abi Talib|Alî]] est le plus grand des ''walîy'' : il est l’ami d’Allah, son lieutenant (au sens de ''représentant'', le terme est parfois traduit par ''régent''). Les onze [[imam]]s qui lui succèdent seront aussi investis de cette qualité d’« amis d’Allah » (walayâ, {{langue|rtl|ar|وليا}}). Ils ne reçoivent pas directement le message divin de la bouche de l’ange comme pour Mahomet, mais ils reçoivent son inspiration en songe<ref>Cf. Mohammad Ali Amir-Moezzi, 2007, ''Le guide Divin dans le shi'isme originel: Aux sources de l'ésotérisme en islam'', Paris, Verdier, coll. « Poche », 2007 [1996].</ref>.


=== Walîy : Tuteur ===
=== Au sens de tuteur ===
==== En [[Algérie]] ====
==== En Algérie ====
D'après le code de la famille algérien de 1984, le mariage est contracté par le consentement des futurs conjoints, la présence du ''tuteur matrimonial'' (wali) et de deux témoins ainsi que la constitution d’une dot. Ce tuteur est généralement le père. Il ne peut pas empêcher la personne placée sous sa tutelle de contracter mariage si elle le désire et si celui-ci lui est profitable. Il lui est interdit de contraindre au mariage la personne mineure placée sous sa tutelle de même qu’il ne peut la marier sans son consentement.
D'après le code de la famille algérien de 1984, le mariage est contracté par le consentement des futurs conjoints, la présence du ''tuteur matrimonial'' (wali) et de deux témoins ainsi que la constitution d’une dot. Ce tuteur est généralement le père. Il ne peut pas empêcher la personne placée sous sa tutelle de contracter mariage si elle le désire et si celui-ci lui est profitable. Il lui est interdit de contraindre au mariage la personne mineure placée sous sa tutelle de même qu’il ne peut la marier sans son consentement.


La nouvelle mouture du code de la famille apportée en 2005 révise ces dispositions ; les femmes n’ont plus besoin du consentement d’un tuteur pour se marier. Il requiert seulement qu’un wali de son choix soit présent au mariage. Le wali agit en tant que protecteur présent pendant que la femme conclut le mariage elle-même<ref>https://www.scribd.com/doc/6005355/Code-de-la-famille-algerien</ref>.
La nouvelle mouture du code de la famille apportée en 2005 révise ces dispositions ; les femmes n’ont plus besoin du consentement d’un tuteur pour se marier. Il requiert seulement qu’un wali de son choix soit présent au mariage. Le wali agit en tant que protecteur présent pendant que la femme conclut le mariage elle-même<ref>{{lien web |langue=en |titre=Code de la famille algérien |url=https://www.scribd.com/doc/6005355/Code-de-la-famille-algerien |site=Scribd |consulté le=17-11-2023}}.</ref>.
{{Article détaillé|Droit comparé du mariage franco-algérien}}
{{Article détaillé|Droit comparé du mariage franco-algérien}}


==== Au Maroc ====
==== Au Maroc ====
L'ancien ''code du statut personnel'' marocain stipulait que la femme ne pouvait contracter de mariage par elle-même ; elle devait nécessairement passer par l'intermédiaire d'un homme (wali) à qui elle donnait mandat pour la marier.
L'ancien Code du statut personnel marocain stipulait que la femme ne pouvait contracter de mariage par elle-même ; elle devait nécessairement passer par l'intermédiaire d'un homme (wali) à qui elle donnait mandat pour la marier.
Les ''tuteurs matrimoniaux'' n'étaient pas librement choisis par la fiancée ; le ''tuteur matrimonial'' est le parent masculin le plus proche de la future mariée. L'ancien code du statut personnel et successoral, dans son article 11, les citait par ordre de priorité. Cependant, le même code stipulait qu'il est interdit à la femme de se marier sans le concours d’un tuteur, que le tuteur n'est pas habilité à refuser de marier une femme ou, au contraire, à la contraindre, et qu'il est mandaté pour un acte bien précis et son rôle doit se borner à servir d’intermédiaire pour transmettre le consentement de son mandant au mariage.
Les ''tuteurs matrimoniaux'' n'étaient pas librement choisis par la fiancée ; le ''tuteur matrimonial'' est le parent masculin le plus proche de la future mariée. L'ancien code du statut personnel et successoral, dans son article 11, les citait par ordre de priorité. Cependant, le même code stipulait qu'il est interdit à la femme de se marier sans le concours d’un tuteur, que le tuteur n'est pas habilité à refuser de marier une femme ou, au contraire, à la contraindre, et qu'il est mandaté pour un acte bien précis et son rôle doit se borner à servir d’intermédiaire pour transmettre le consentement de son mandant au mariage.


Le [[Moudawana|nouveau code du statut personnel]]<ref>[http://www.justice.gov.ma/MOUDAWANA/Guide%20pratique%20du%20code%20de%20la%20famille.pdf Code du statut personnel du Maroc]</ref> annule ces dispositions ; la présence du ''wali'' ne devient alors nécessaire qu'en cas de minorité d'un des deux époux.
Le [[Moudawana|nouveau Code du statut personnel]]<ref>[http://www.justice.gov.ma/MOUDAWANA/Guide%20pratique%20du%20code%20de%20la%20famille.pdf Code du statut personnel du Maroc]</ref> annule ces dispositions ; la présence du ''wali'' ne devient alors nécessaire qu'en cas de minorité d'un des deux époux.


==== En [[Turquie]] ====
==== En Turquie ====
Le terme a été emprunté en [[turc]] sous la forme '''veli''', avec le sens “tuteur (d'un enfant).
Le terme a été emprunté en [[turc]] sous la forme '''veli''', avec le sens de « tuteur » (d'un enfant).


=== Walîy : Médiateur ===
=== Au sens de médiateur ===
Le [[Diwan al madhalim|Diwan al-Madhalim]] (dīwān al-maẓālim {{langue|rtl|ar|ديـوان المظالم}}) est le ''bureau des doléances'' concernant les administrations du [[Maroc]]. Institué en [[2001]], ce bureau est dirigé par le ''Wali Al-Madhalim'' (walīy al-maẓālim {{langue|rtl|ar|ولي المظالم}}).
Le [[Diwan al madhalim|Diwan al-Madhalim]] (dīwān al-maẓālim {{langue|rtl|ar|ديـوان المظالم}}) est le bureau des doléances concernant les administrations du [[Maroc]], institué en [[2001]]. Ce bureau est dirigé par le ''wali Al-Madhalim'' (walīy al-maẓālim {{langue|rtl|ar|ولي المظالم}}).


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==


=== Le waliy comme saint ===
=== Le ''waliy'' comme saint ===


* {{Lien web |langue=en |auteur=Hamid Algar |titre=AWLĪĀʾ |url=http://www.iranicaonline.org/articles/awlia |site=iranicaonline.org |périodique=Encyclopædia Iranica |date=2011 |consulté le=2020-11-8}}
* {{Lien web |langue=en |auteur=Hamid Algar |titre=AWLĪĀʾ |url=http://www.iranicaonline.org/articles/awlia |site=iranicaonline.org |périodique=Encyclopædia Iranica |date=2011 |consulté le=2020-11-8}}
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* [[Droit comparé du mariage franco-algérien]]
* [[Droit comparé du mariage franco-algérien]]
* [[Gouverneur général]]
* [[Gouverneur général]]
* [[Wilaya]] administrée par le '''wâli'''.
* [[Wilaya]]
* [[Moulay (titre)|Moulay]] (mawlāy {{langue|rtl|ar|مولاي}} racine (WLY))
* [[Moulay (titre)|Moulay]] (mawlāy {{langue|rtl|ar|مولاي}} racine (WLY))
* [[Mollah]] (mawlā {{langue|rtl|ar|مولى}} racine (WLY))
* [[Mollah]] (mawlā {{langue|rtl|ar|مولى}} racine (WLY))

Dernière version du 11 novembre 2024 à 12:55

Le mot d'origine arabe wali est la forme francisée de deux mots arabes ayant la même racine (WLY) et signifiant l'un « gouverner », l'autre « être proche ».

Le premier mot est wālin (والٍ), au pluriel wulāt (وُلاة), qui signifie « représentant du pouvoir central en province », soit, selon le contexte, « gouverneur », « vice-roi », « proconsul », « préfet ».

Le second mot est walīy (وَليّ), au pluriel awlyā (أَوْلِياء) : « protecteur » ; « tuteur » ; « guide spirituel », « saint patron », « ami de Dieu »[1] ; « tuteur matrimonial » dans le droit musulman du mariage ; « ami » (le Coran invite à choisir ses awliyâ[pas clair][2] parmi les croyants[3]).

« Wali » dans le domaine administratif et politique

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Dans les pays de langue arabe, un wali dirige une wilaya (en arabe : wilāya وُلاية). Ce terme a été emprunté par le turc sous la forme vali, mot qui désigne le fonctionnaire à la tête d'un vilayet (en turc : vilâyet).

Usage en français

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Le mot wali figure dans le Littré, mais pas dans le TLFi.

Tous deux ignorent le mot wilaya, mais connaissent le mot vilayet ([1].

En Espagne à l'époque d'al-Andalus (711-1492)

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C'est le titre que portent les gouverneurs de province d'al-Andalus[4], représentants du calife omeyyade (711-750), puis de l'émir de Cordoue (750-929), puis des différents pouvoirs musulmans qui se succèdent durant la période de la reconquête chrétienne, notamment le roi de Grenade de 1238 à 1492.

Il est aussi utilisé dans la Sicile musulmane avant l'instauration de l'émirat de Sicile en 831.

République algérienne

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En Algérie, le wali est le représentant de l'État, à la tête de la circonscription appelée wilaya. Il est nommé par décret présidentiel.

Royaume du Maroc

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Au Maroc, le wali (en français, gouverneur), est un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, nommé par le roi[5].

Dans le cadre de la déconcentration, il représente le pouvoir central au niveau d'une région (collectivité territoriale), en tant que gouverneur de la wilaya : en tant que tel, il est gouverneur de la préfecture ou province chef-lieu de la région, et son principal rôle est de coordonner l'administration des préfectures ou provinces qui la composent[5].[pas clair]

République tunisiene

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En Tunisie, le wali est le fonctionnaire à la tête d'un gouvernorat.

République turque

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En Turquie, est utilisé le mot (dérivé de wali) vali, qui désigne un gouverneur de province, équivalent d'un préfet.

« Wali » dans le domaine de la religion et du droit coranique

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Dans le Coran

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Dans le Coran, walī (pluriel awliyā') est un terme qui désigne celui qui est proche de Dieu, idée à laquelle vient s’ajouter le sens de protection : « Vous n'avez de protecteur (walīy) que Dieu et Son Envoyé, et ceux qui croient, ce sont eux qui effectuent la prière, acquittent la purification dans la prosternation... (Al-Ma'ida, v. 55, traduction J. Berque). »

Le mot s'applique aussi à Mahomet qui est le parfait ami / protégé de Dieu, et aussi le parfait ami / protecteur des croyants[6]. Et donc, on le voit, Dieu est aussi walîy, comme le dit le Coran: « Dieu est l'ami ou le protecteur de ceux qui croient »[7]. Walîy est d'ailleurs l'un des 99 noms de Dieu[6], et le terme revient 233 fois dans le Coran[8]

Au sens de saint

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Le walīy Allāh (arabe: ولي الله), le « proche de Dieu » peut être vu plus ou moins comme l’équivalent du saint dans le catholicisme. Pour la chercheuse Rachida Chih, il y a en effet des similitudes claires entre les deux termes: tant dans le christianisme que dans l'islam, les saints sont les amis de Dieu, et ils rapprochent de Dieu ceux qui l'implorent. C'est pourquoi l'idée de sainteté renvoie à celle de proximité (qurb) et de rattachement à Dieu (waliya)[9]. Et ils sont donc les proches de Dieu (al-muqarrabûn) et réciproquement ceux dont Dieu se charge: ils sont ainsi ses protégés[9].

Le saint se distingue par ses grandes qualités d'âme, un certain ascétisme et renoncement matériel mais surtout un grand degré de piété. On lui prête des dons de clairvoyance ainsi qu'un pouvoir de bénédiction.

Au Maghreb en particulier, les marabouts (murābiṭ مرابط) sont des saints locaux reconnus dont le tombeau est l'objet d'un culte populaire. Ce culte des saints est combattu par certains sunnites qui y voient une forme de polythéisme, faisant sortir la personne qui le pratique de l'islam.

Pour les chiites, Alî est le plus grand des walîy : il est l’ami d’Allah, son lieutenant (au sens de représentant, le terme est parfois traduit par régent). Les onze imams qui lui succèdent seront aussi investis de cette qualité d’« amis d’Allah » (walayâ, وليا). Ils ne reçoivent pas directement le message divin de la bouche de l’ange comme pour Mahomet, mais ils reçoivent son inspiration en songe[10].

Au sens de tuteur

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En Algérie

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D'après le code de la famille algérien de 1984, le mariage est contracté par le consentement des futurs conjoints, la présence du tuteur matrimonial (wali) et de deux témoins ainsi que la constitution d’une dot. Ce tuteur est généralement le père. Il ne peut pas empêcher la personne placée sous sa tutelle de contracter mariage si elle le désire et si celui-ci lui est profitable. Il lui est interdit de contraindre au mariage la personne mineure placée sous sa tutelle de même qu’il ne peut la marier sans son consentement.

La nouvelle mouture du code de la famille apportée en 2005 révise ces dispositions ; les femmes n’ont plus besoin du consentement d’un tuteur pour se marier. Il requiert seulement qu’un wali de son choix soit présent au mariage. Le wali agit en tant que protecteur présent pendant que la femme conclut le mariage elle-même[11].

L'ancien Code du statut personnel marocain stipulait que la femme ne pouvait contracter de mariage par elle-même ; elle devait nécessairement passer par l'intermédiaire d'un homme (wali) à qui elle donnait mandat pour la marier. Les tuteurs matrimoniaux n'étaient pas librement choisis par la fiancée ; le tuteur matrimonial est le parent masculin le plus proche de la future mariée. L'ancien code du statut personnel et successoral, dans son article 11, les citait par ordre de priorité. Cependant, le même code stipulait qu'il est interdit à la femme de se marier sans le concours d’un tuteur, que le tuteur n'est pas habilité à refuser de marier une femme ou, au contraire, à la contraindre, et qu'il est mandaté pour un acte bien précis et son rôle doit se borner à servir d’intermédiaire pour transmettre le consentement de son mandant au mariage.

Le nouveau Code du statut personnel[12] annule ces dispositions ; la présence du wali ne devient alors nécessaire qu'en cas de minorité d'un des deux époux.

Le terme a été emprunté en turc sous la forme veli, avec le sens de « tuteur » (d'un enfant).

Au sens de médiateur

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Le Diwan al-Madhalim (dīwān al-maẓālim ديـوان المظالم) est le bureau des doléances concernant les administrations du Maroc, institué en 2001. Ce bureau est dirigé par le wali Al-Madhalim (walīy al-maẓālim ولي المظالم).

Notes et références

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  1. (en) Robert S. Kramer, Richard A. Jr. Lobban et Carolyn Fluehr-Lobban, Historical Dictionary of the Sudan, Scarecrow Press/Rowman & Littlefield, (ISBN 978-0-8108-6180-0, lire en ligne), p. 361.
  2. Le pluriel est-il awlya ou awliya ? S'agit-il de deux pluriels différents pour le même mot singulier ?
  3. Par exemple Coran, al-Baqara, verset 8.
  4. Définition de wali dans Littré
  5. a et b « Wali », sur Base de données lexicographiques panfrancophone (consulté le ).
  6. a et b Lory 2010.
  7. « Allahu walīu al-ladīna 'amanū ». Al-Baqara, v. 257.
  8. Maurice Gloton, Les 99 noms d'Allâh, Paris, al-Bouraq, 2007 (ISBN 978-2-841-61331-1) p. 145-147.
  9. a et b Rachida CHIH, « Sainteté, maîtrise spirituelle et patronage: les fondements de l'autorité dans le soufisme », Archives de Sciences sociales des Religions, no 125,‎ , p. 79-98 (v. p. 80-81) (DOI https://doi.org/10.4000/assr.1034).
  10. Cf. Mohammad Ali Amir-Moezzi, 2007, Le guide Divin dans le shi'isme originel: Aux sources de l'ésotérisme en islam, Paris, Verdier, coll. « Poche », 2007 [1996].
  11. (en) « Code de la famille algérien », sur Scribd (consulté le ).
  12. Code du statut personnel du Maroc

Bibliographie

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Le waliy comme saint

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Articles connexes

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Liens externes

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