Émile Bevernage
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Émile Bevernage (né le à Roost-Warendin et mort le à Agen[1]), fraiseur de son état, est, pendant l'occupation nazie, un résistant communiste français, déporté au camp de concentration de Mauthausen.
Biographie
[modifier | modifier le code]Ami de Marcel Cretagne, son voisin à Issy-les-Moulineaux[2], qui le guide vers le Parti communiste, Émile Bevernage fait partie du premier noyau constitué en 1941 de ce qui allait devenir le « détachement Valmy », groupe d'action sous la direction du Parti communiste visant notamment à exécuter les « traîtres », anciens cadres ralliés à la politique de collaboration[3].
Le , Bevernage participe, en soutien de Marcel Cretagne[4], à l'exécution de Marcel Gitton, secrétaire général du Parti ouvrier et paysan français (POPF) qu'il avait fondé. Quelques semaines plus tard, il échoue dans sa tentative, où il est chargé de tirer, pour éliminer Fernand Soupé, ex-maire communiste de Montreuil devenu membre du Parti populaire français (PPF) collaborationniste[5].
Après avoir aussi failli à l'exécution d'Élie Ventura, qui devait se dérouler en même temps que celle de Georges Déziré, Bevernage est accusé par d'autres membres du détachement Valmy, notamment Marcel Cretagne et André Jacquot, d'être un « lâche ». Craignant pour sa vie, il déserte le détachement et se réfugie à Angers[6].
Découvert par la police, il est arrêté en et déporté sous le sigle Nuit et brouillard[7] et interné au camp de Mauthausen le sous le matricule 47 509. Au sein du complexe concentrationnaire, il est affecté à Gusen le (sous le matricule 14998), puis à Wiener Neustadt le et enfin au Camp central le [8].
Libéré le et rapatrié en France le , il reprend sa carte du PCF, mais est exclu du parti, comme la plupart des membres de son groupe, en 1947.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Bevernage Émile, dit « Milou », dit « Abbeville », Le Maitron
- Stéphane Courtois, De la Résistance à l'assassinat politique, Le Figaro,
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Liquider les traîtres : La face cachée du PCF 1941-1943, Paris, Robert Laffont, coll. « Documento », , 510 p. (ISBN 978-2-221-15617-9, ISSN 2267-182X, BNF 44272021)
- Alain Guérin, Chronique de la Résistance, Place des éditeurs, , 1812 p. (ISBN 978-2-258-08853-5 et 2-258-08853-4, lire en ligne), p. 1501
- Franck Liaigre (dir.), Les FTP, Paris, Éditions Perrin, coll. « Synthèses historiques », , 341-346 p. (ISBN 978-2-262-06469-3, BNF 44490759, lire en ligne), « Sources »
Archives
[modifier | modifier le code]- Émile Bevernage au Bureau Résistance du Service historique de la Défense à Vincennes[10] et au Bureau des archives des victimes des conflits contemporains à Caen
Références
[modifier | modifier le code]- Relevé généalogique sur Filae
- (Berlière et Liaigre 2015) : « Le trio qui, en septembre 1941, avait tué Marcel Gitton, demeurait rue Jeanne-d'Arc à Issy-les-Moulineaux — Marcel Cretagne et Émile Bevernage au 8, Fosco Focardi au 2 [...] ».
- Thomas Wieder, Quand le PCF faisait la police dans ses rangs, Le Monde, 7 septembre 2007.
- Guérin 2010, p. 1501.
- « Fernand Soupé, collabo, le premier maire communiste de Montreuil, une histoire « oubliée » », sur Le blog Bagnolet en Vert citant JM. Berlière et Franck Liaigre
- (Berlière et liaigre 2015) : « Conformément à cet ordre de Dubois, Élie Ventura aurait dû mourir dans les bois de Meudon au printemps 1942. Émile Bevernage, désigné avec Jacquot par Bourbon pour exécuter la mission, témoigne : Jacquot et moi étions désignés à exécuter l'homme tandis que d'autres complices feraient justice à la femme qui accompagnait la victime. [...] Jacquot venait en compagnie de Ventura et Cretagne les suivait à une distance de 100 mètres. Jacquot fit feu sur la victime, mais son arme s'est enrayée et moi-même je n'avais pas le courage nécessaire de tirer sur ventura qui s'enfuyait. Mes deux camarades m'ont adressé aussitôt les reproches les plus violents, menaçant de me condamner à mort par le groupe punitif pour ma lâcheté. L'échec est patent : Ventura a pris la poudre d'escampette ; Jeannette Béraud, ayant raté le rendez-vous prévu, n'a pu être exécutée ; Bevernage, effrayé, s'est enfui à Angers [...]. »
- Cette qualification est appliquée aux déportés destinés à disparaître, cf Fiche d'Édouard Parfait sur le site Les Amis de la Fondation de la Résistance.
- « fiche de renseignements », sur monument-mauthausen.org
- MAUTHAUSEN. Bulletin intérieur de l'amicale des déportés et familles de Mauthausen, No 237, 1er trimestre, mars 1989, p. 12 (rubrique « Décès » de la page « La Vie de l'Amicale ») : « BEVERNAGE Emile (Agen) - Mauthausen, Gusen, 47 504. »
- Liaigre 2015, p. 341.