Aller au contenu

168e régiment d'infanterie (France)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

168e régiment d'infanterie
Image illustrative de l’article 168e régiment d'infanterie (France)
Insigne régimentaire du 168e régiment d'infanterie de forteresse (1939).

Création 1913
Dissolution 1940
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type régiment d'infanterie
Rôle infanterie
Surnom Les loups
Devise Régiment de la Moselle
Inscriptions
sur l’emblème
Les Monts 1917
Verdun 1917
L'Aisne 1918
Soissonnais 1918
Vauxaillon 1918
Guerres Première Guerre mondiale
Bataille de France
Batailles 1914/1915 - Combats du Bois-le-Prêtre
1917 - Chemin des Dames
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Médaille militaire
Décorations Croix de guerre 1914-1918
4 palmes, 1 étoile de vermeil

Le 168e régiment d'infanterie (168e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé en 1913. Il combat pendant la Première Guerre mondiale, appartenant aux unités surnommées « les Loups » ou « les Loups de Bois-le-Prêtre ». Conservé à l'ordre de bataille pendant l'entre-deux-guerres, il sert sur la ligne Maginot au début de la Seconde Guerre mondiale.

Création et différentes dénominations

[modifier | modifier le code]
  • Il n'existe pas, avant 1912, de régiment ayant porté ce numéro.
  • 1913 : 168e régiment d'infanterie
  • 1914 : à la mobilisation, il met sur pied son régiment de réserve, le 368e régiment d'infanterie
  • 1935 : devient 168e régiment d'infanterie de forteresse
  • 1940 : dissous.

Chefs de corps

[modifier | modifier le code]
Quatre des colonels du 168e RI : Cheppy, Grardel, Blandin et Mathieu.
  • -  : Colonel Lebocq
  • 1914 - 1918 : Colonel Mathieu[réf. nécessaire]
  • 1934 - 1936 : Colonel Caille
  • 1936 - 1939 : Colonel Tournade
  • 1939 - 1939 : Colonel O'Sullivan
  • 1939 - 1940 : Lieutenant-Colonel L. Ferroni

Historique des garnisons, combats et batailles du 168e RI

[modifier | modifier le code]

Le régiment est formé en application de la loi du , créant 10 nouveaux régiments (de 164 à 173). Il est en garnison à Toul, avec des éléments au fort de Frouard[1].

Première Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Rattachements :

  • août : en garnison dans les forts de Toul Manonville, bois de la Rape () Woëvre : Beaumont ()
  • septembre - décembre : reprise de l'offensive, Bois-le-Prêtre, Bois de Mort-Mare (1er Bataillon) en décembre.
  • janvier - juin : Woëvre, bois le Prêtre, Croix des Carmes, tranchée de Fey. Quart en Réserve.
  • juillet - septembre : Argonne, bois de la Gruerie, Secteur de Saint-Thomas, La Harazée
  • bataille de Champagne : Servon ()
  • Lorraine (jusque juin) : Reillon, Blémerey, La Vezouze
  • Bataille de Verdun : ravin de Froideterre, Fleury (juin juillet) Saint-Mihiel (juillet-décembre) : forêt d'Apremont, bois d'Ailly
  • Verdun (décembre) : Louvemont
Officiers du 168e RI dans les tranchées fin avril 1917.
  • 15 avril : Bataille du Chemin des Dames.
  • en Champagne : Mont sans Nom, Vaudesincourt puis Souain (juillet-août)
  • Verdun : Caurières, ravin du Bazil, Samogneux, Les Chambrettes ( - ) Les Fond des Caures ()
  • En , un bataillon du 417e RI dissous, rejoint le 168e RI
  • Lorraine (décembre 17-avril) : Badonviller
  • Marne (15-) Moulin de Laffaux, bois de Cresnes, Faverolles, Vouty, Violaine
  • Soissons (août) : Autrêches (lieu-dit Chevillecourt), Morsain, Vézaponin, Montécouvé
  • Flandres (septembre-novembre) Langemarck, Staden, Izegem, La Lys

« Régiment superbe de bravoure, d'ardeur et de résistance morale » Général Mangin, 1918[2].

Entre-deux-guerres

[modifier | modifier le code]
Caserne Prince-Carl à Worms.

Le 168e régiment d'infanterie de forteresse : Avant la Seconde Guerre mondiale, le 168e RIF était stationné à la caserne Jeanne d'Arc à Thionville qu'il partageait avec le 13e RTA. Le 168e s’installe aux abris de Sainte Marie. Au début, les troupes de forteresse et d’intervalles tiennent garnison à Thionville même, située à une heure et même deux heures de marche à pied des lieux de combat : ces unités ne possèdent pas de transports automobiles. Afin d’avancer les premiers échelons de combat le plus près possible des ouvrages, trois camps sont construits à partir de 1930 : Elzange pour le premier bataillon du 168e RIF, Cattenom pour le deuxième bataillon et Angevillers pour le troisième bataillon. Ces camps avancés sont occupés en 1932 mais ne donnent pas entière satisfaction[4]. La décision est prise après l’alerte de 1936 de construire le camp avancé de Hettange-Grande pour épauler celui de Cattenom. Le 168e RIF est stationné à Hettange-Grande et fait partie des troupes de forteresse du secteur fortifié de Thionville de la ligne Maginot.

Seconde Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

À la mobilisation d'août 1939, le régiment est renforcé par les réservistes et se divise : le 1er bataillon du 168e RIF donne naissance au 167e RIF, le 3e bataillon donne naissance au 169e RIF et le 2e bataillon forme le 168e RIF de temps de guerre.

Le régiment est rattaché au Secteur fortifié de Thionville. Il retraite en juin 1940 avec la division de marche Poisot, capturée par les Allemands dans l'Est.

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[5] :

Décorations

[modifier | modifier le code]

La cravate du drapeau est décorée de la croix de guerre 1914-1918 4 palmes et 1 étoile de vermeil (4 citations à l'ordre de l'armée et 1 citation à l'ordre du corps d'armée).

Le régiment porte la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire décernée le .

Traditions et uniformes

[modifier | modifier le code]
Les loups

Refrain: "Toujours la… en l'air"[2].

Personnalités ayant servi au 168e RI

[modifier | modifier le code]
  • Charles Auguste Adolphe Balland : né à Damas-aux-Bois le 2 avril 1918 et mort à Thionville le 6 mai 2000[6]. En 1939-40, il est soldat (puis caporal et caporal-chef) au 168e Régiment d'Infanterie de Forteresse dans l'ouvrage mosellan du Kobenbusch[7]. Après le repli des troupes de forteresse le 13 juin 1940[8], il est capturé par les Allemands et emprisonné à Forbach[9]. En juillet 1940, il est libéré comme Alsacien-Lorrain[10], puis expulsé avec sa famille vers les Hautes-Pyrénées[11]. En mai 1943, pour échapper au STO, il rejoint l'Espagne à travers les Pyrénées[12]. Capturé par les autorités espagnoles, il est interné dans un balneario dans la province de Huesca pendant cinq mois[13],[14]. À sa libération, il rejoint l'Afrique du Nord où il est enrôlé au 5e Régiment de Tirailleurs Marocains[15]. En 1944, il participe à la campagne d'Italie au sein du Corps Expéditionnaire Français, et notamment à la célèbre bataille de Monte Cassino[16]. En juin 1944, il est grièvement blessé et rapatrié en Afrique du Nord, puis en France[17]. Pour ses faits de guerre, il est cité à deux reprises (à l'ordre de la brigade et du corps d'armée)[18], puis titulaires de plusieurs décorations : médaille militaire[19], médaille de l'internement pour faits de résistance[20], croix du combattant volontaire de la Résistance[21] et Légion d'honneur[22],[23],[24].
  • Nicolas Ehrismann : né à Basse-Yutz le 18 mai 1916 et mort à Bischoffsheim le 2 septembre 2003[25]. À l’été 1928, il entre au séminaire des Trois-Épis. Après son juvénat, il poursuit ses études à Fribourg, avant d’effectuer son noviciat à Téterchen. Après son parcours militaire au 168e RIF (grade de sergent), Nicolas rejoint le couvent des Rédemptoristes à Echternach d’où il est expulsé en 1941. En 1942, réfugié dans le Lot, il y est ordonné prêtre à Sousceyrac où, le 11 mai 1944, la division SS « Das Reich » capture six séminaristes du couvent. En 1945, à la libération, il célèbre sa première messe dans sa ville natale, avant de réintégrer le couvent d’Echternach. Après avoir prêché dans différentes régions de France et dans les Antilles françaises, Nicolas Ehrismann meurt au couvent rédemptoriste du Bischenberg dans lequel il s’est retiré depuis plus de quinze ans[26].
  • Charles Auguste Honoré De Cacqueray de Lorme : né le 22 décembre 1862 dans l’Aisne ; il est l’aîné d’une fratrie de quatre garçons et sera le propriétaire du château de Boismorin, vers Vailly-sur-Aisne. À trente-deux ans, il effectue une expédition d’au moins six mois en Nouvelle-Guinée britannique : il débarque sur Yule Island le 12 décembre 1894, reçu par les missionnaires catholiques du Sacré-Cœur d’Issoudun. Il visite la zone du Saint-Joseph, un des longs fleuves néo-guinéens. D’après les comptes-rendus de la Société de géographie, son séjour prend fin de manière brusque et involontaire. Charles Auguste Honoré de Cacqueray de Lorme meurt, « tué à l’ennemi », le 25 septembre 1915 à Saint-Thomas-en-Argonne, dans la Marne[réf. nécessaire].

Sources et bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Archives militaires du Château de Vincennes.
  • À partir du Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française (Général Andolenko - Eurimprim 1969).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Historique 1919, p. 5.
  2. a et b Andolenko (général), Recueils d'Historiques de l'Infanterie Française, Paris, Eurimprim éditeurs, (réimpr. 2e édition), 413 p.
    Imprimerie de Clairvivre Dordogne, relié 31,5 × 23,5 cm
  3. Worms entre-deux-guerres
  4. L'un de ses lieux de casernement sur la commune de Cattenom, au plus proche des ouvrages du Galgenberg et du Kobenbusch, est maintenant occupé par la centrale nucléaire de Cattenom.
  5. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  6. « Charles Auguste Adolphe Balland », sur MatchId.
  7. Frédéric Balland, Les deux guerres de Charles Balland 1939-1945 - Tome 1 - 1939-1940 La drôle de guerre, Metz, Frédéric Balland, , 400 p. (ISBN 978-2-9572234-0-4), p. 142
  8. Balland 2020, p. 254
  9. Balland 2020, p. 262
  10. Balland 2020, p. 274
  11. Balland 2020, p. 286
  12. Frédéric Balland, Les deux guerres de Charles Balland 1939-1945, Tome II 1943-1945 La guerre active, Frédéric Balland Éditeur, , 400 p. (ISBN 978-2-9572234-1-1), p. 43
  13. Balland 2022, p. 59
  14. « Charles Balland », sur Mémoire des hommes.
  15. Balland 2022, p. 92
  16. Balland 2022, p. 97
  17. Balland 2022, p. 135-137-140
  18. Balland 2022, p. 142-144
  19. Balland 2022, p. 288
  20. Balland 2022, p. 296
  21. Balland 2022, p. 298
  22. Balland 2022, p. 307
  23. « Anciens d'Italie : cérémonie à l'occasion du départ de la présidente et de la remise de trois Légions d'honneur », Le Républicain Lorrain,‎
  24. « Journal officiel du 10 mai 1975 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  25. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le ).
  26. Balland 2020, p. 226-227

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]