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Aristide Aubert du Petit-Thouars

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Aristide Aubert du Petit-Thouars
Aristide Aubert du Petit-Thouars
Aristide Aubert du Petit-Thouars
Lithographie d'Antoine Maurin 1836

Surnom Dupetit-Thouars
Naissance
au château de Boumois
Décès (à 37 ans)
à la bataille d'Aboukir
Mort au combat
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la Monarchie constitutionnelle française République française
Drapeau de la France République française
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Pavillon de la Marine de la République française Marine de la République
Grade capitaine de vaisseau
Années de service 17781798
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution
Faits d'armes Bataille d'Aboukir
Hommages Six bâtiments de guerre
Rues à Paris, Angers et Lille
Statue et place à Saumur
Statue à Saint-Martin-de-la-Place
G.M.R. (Groupes Mobiles de Réserve - ancêtres des CRS) basés à Tours puis à Nantes
Famille Aubert du Petit-Thouars

Aristide Aubert du Petit-Thouars dit Dupetit-Thouars, né le , au château de Boumois, près de Saumur et tué le , à la bataille d'Aboukir, est un officier de marine français du XVIIIe siècle. Capitaine de vaisseau, il se distingue à la bataille d'Aboukir, au cours de laquelle il trouve la mort[1].

Origines et famille

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Aristide Aubert du Petit Thouars descend d'une famille de la noblesse de Touraine anoblie en 1714[1]. Il est le quatrième fils de Gilles-Louis-Antoine Aubert du Petit Thouars, capitaine au régiment de Rouergue et de sa femme Marie Gohin, dame de Boumois. Son frère aîné Louis-Marie Aubert du Petit Thouars, se distingue comme botaniste. Sa sœur Perpétue du Petit Thouars (1765-1805) épouse Nicolas Bergasse en 1791.

Carrière dans la Marine

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Jeunesse et débuts

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À l'âge de neuf ans, il est envoyé au collège militaire de La Flèche où il rencontre Louis-François-Bertrand du Pont d'Aubevoye de Lauberdière, élève comme lui, futur aide de camp du général de Rochambeau, et qui deviendra son ami.

La lecture de Robinson Crusoé — paru en 1719 — éveille en lui le goût des courses maritimes. Il compose un roman, dont il est le héros, et, pour le réaliser, s'échappe avec un de ses camarades, afin de s'embarquer à Nantes comme mousse. Repris tous les deux et menacés d'une peine sévère, Dolomieu, en garnison à La Flèche, séduit par le caractère d'Aristide, obtient sa grâce.

Aristide Aubert du Petit Thouars a quatorze ans quand il fait la connaissance du navigateur Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec, que son père est chargé de garder prisonnier au château de Saumur, à la suite de sa disgrâce.

Il passe ensuite à l'École militaire de Paris. Il y fait alors des études sérieuses et est un temps destiné à l'infanterie, mais il refuse de suivre cette voie. En 1776, à la suite des réformes des écoles militaires par le comte de Saint-Germain, aucune nomination ne se faisant dans la Marine, il entre dans le régiment de Poitou.

À la nouvelle du troisième voyage de Cook, il s’offre pour l’accompagner comme volontaire. Il n'est pas retenu.

La guerre d'indépendance des États-Unis

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La guerre avec l’Angleterre lui fournit en 1778 la possibilité d'obtenir du Ministère la permission d’aller à Rochefort où, à la suite d’un examen qu’il réussit avec distinction, il est reçu garde de la Marine en février de la même année. Il se trouve dès le sur Le Fendant, vaisseau de 74 canons, au combat d'Ouessant. L'année suivante, il prend part à la prise de Fort Louis du Sénégal, au combat de la Grenade et à d’autres affaires toujours sur le vaisseau Le Fendant, commandé par le marquis de Vaudreuil. De 1780 à 1782, il sert sous les ordres du comte de Guichen aux Antilles où il participe aux combats contre les escadres britanniques de George Brydges Rodney. Il participa, en 1780, aux trois combats de Guichen contre Rodney et, en 1782, sur le vaisseau de 80 canons, La Couronne, à la bataille des Saintes. Une fois la paix signée, il obtient le commandement du Tarleton.

Pendant la paix, Aristide du Petit Thouars est employé à des croisières durant lesquelles il ne néglige aucune occasion de perfectionner ses connaissances. Dans ce dessein, il fait deux voyages en Angleterre. Il effectue des travaux hydrographiques dans l’archipel grec et en mer de Marmara. Il étudie en autodidacte les mathématiques et, le , il est promu lieutenant de vaisseau.

Expédition à la recherche de La Pérouse

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Sitôt connue la disparition de La Pérouse, dont on est alors sans nouvelles depuis quatre ans, Du Petit-Thouars se met en tête d'organiser une expédition de recherche[2] et lance une souscription. Il publie un prospectus pour cette expédition, qui devait se terminer par la traite des pelleteries de la côte nord-ouest de l’Amérique septentrionale. Son frère Louis-Marie se joint à lui. En décembre 1791, l’Assemblée nationale lui octroie la somme de 10 000 francs tout en déclarant l’entreprise nationale. Louis XVI souscrit pour la même somme et le fait chevalier de Saint-Louis (le port de la croix de Saint-Louis est alors prohibé en France). La souscription n’ayant pas apporté les fonds suffisants, du Petit Thouars vend ses biens et ceux de sa famille. Le ou le [réf. nécessaire], il appareille sur le Diligent, un chasse-marée (ou brick) de 52 tonneaux, avec 32 hommes et armé de 12 canons. Il part sans son frère, arrêté par les révolutionnaires à Brest.

Il sauve de la faim quarante Portugais qu'il trouve dans l'île de Sel, une des îles du Cap-Vert mais perd le tiers de son équipage pour cause de maladie.

Au cours d'une escale au Brésil, il est arrêté par les Portugais et subit une longue détention à Lisbonne. Libéré en 1793, il vit trois ans aux États-Unis (Nouvelle-Angleterre), où il rencontre, parmi de nombreux émigrants, le duc de Liancourt, Talleyrand et d'autres. Avec l'argent du premier et les terres qu'on lui concède, il entreprend, lui-même de fonder une ville qu'il nomme Asile.

Mais le 9 thermidor met fin au projet et il rentre en France en 1795, où il avait été destitué comme aristocrate, il obtient sa réintégration, est promu capitaine de vaisseau et prend le commandement du vaisseau de 80 canons, Le Tonnant.

L'expédition d’Égypte et la bataille d'Aboukir

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Il fait partie de l'expédition d'Égypte, lors de la bataille d'Aboukir, en qualité de commandant du Tonnant. Il force le HMS Bellerophon à amener son pavillon, et se dégage du HMS Majestic[3].

Durant le combat, il « a eu un pied fracassé par un boulet et, à peine amputé et suturé, il est revenu sur le pont où il s'est fait porter un sac rempli de son pour y placer sa jambe blessée et freiner l'hémorragie » (M. Battesti). Son dernier ordre est, dira-t-on, de clouer au mât le pavillon tricolore pour qu'il ne puisse être amené. Charles Mullié affirme que, tant que ses forces le lui permirent, il continua de donner des ordres, et il cria en expirant : « Équipage du Tonnant, n'amenez jamais votre pavillon ! ».

Le croiseur cuirassé Dupetit-Thouars
Statue d'Aristide Aubert Du Petit-Thouars à Saumur.

Plusieurs bâtiments de la Marine nationale française ont porté le nom de « Dupetit-Thouars » :

Un monument illustrant la tragédie du Tonnant, dû au sculpteur Alfred Benon, a été inauguré à Saint-Martin-de-la-Place, son village natal, le 13 septembre 1931.

Sa statue en pied, due au sculpteur Albert Jouanneault et située place du Petit-Thouars à Saumur a été inaugurée par le ministre Georges Leygues le .

Il existe une rue Dupetit-Thouars dans le IIIe arrondissement de Paris, et d'autres à Lille, à Angers, à Concarneau, Lima

· Une rue et un arrêt de bus dans la ville de Brest

Publications

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  • La Biographie maritime[4], dit : « Dupetit-Thouars a laissé plusieurs manuscrits, que sa sœur, Mlle Félicité Du Petit-Thouars[5], a réunis en 3 volumes in-8°, sous le titre de Lettres, Mémoires et opuscules d'Aristide du Petit-Thouars, capitaine de vaisseau, enseveli sous les débris du Tonnant, au combat d'Aboukir. » Guérard[6] dit qu'un seul volume fut publié par le frère et la sœur[7]. « Il contient, dit-il, une longue lettre sur la guerre de 1778-83 adressée au commandant Du Lomieu en 1785, où l'on reconnaît le capitaine instruit et avide d'enrichir la science de faits nouveaux. »
  • Mémoires de Georges-Aristide-Aubert Dupetit-Thouars, capitaine de vaisseau. Manuscrit[8].

Notes et références

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  1. a et b Jean-Luc Chappey, « La France impériale entre l’Ancien Régime et le Directoire. Les expéditions d’Aristide Aubert Dupetit-Thouars (1760-1798) », B. Deruelle et alii (dir.), L’historien-Citoyen. Révolutions, guerre, empires. Mélanges en l’honneur de Bernard Gainot, Paris, éditions de la Sorbonne, 2022
  2. Calixte de Nigremeont, « Le panthéon de l’Anjou. Aristide du Petit-Thouars, celui qui mourut à Aboukir… », sur ouest-france.fr, Ouest France, (consulté le )
  3. « Du Petit-Thouars à Aboukir », Revue des Deux Mondes (1829-1971), vol. 39, no 2,‎ , p. 416–432 (ISSN 0035-1962, lire en ligne, consulté le )
  4. Il porte comme sous-titre : Notices historiques sur la vie et les campagnes des marins célèbres, par Hennequin, chef de bureau au ministère de la marine, 3 vol. in-8. Paris, Regnault, 1837.
  5. Relation d'une visite de Wilhelm von Humboldt Le mardi (3 prairial) Visite chez Mlle Dupetit-Thouars… Elle paraît fort religieuse, ce qui la rend particulièrement sentimentale. Elle me parla presque exclusivement de son frère. Depuis l'âge de onze ans il éprouvait un penchant irrésistible pour les voyages au long cours. À l'École Militaire on le destinait à l'Infanterie, mais il ne voulut point suivre cette voie. Il étudia les mathématiques, en autodidacte, et l'idée lui vint, après l'entreprise infructueuse de d'Entrecasteaux, de partir à la recherche de La Pérouse […] Félicité habite le département de Maine-et-Loire, sur une Île de la Loire, au milieu d'une belle nature, selon ses propres termes. […] Sa trop grande sentimentalité ne m'a jusqu'à présent permis de découvrir chez elle qu'une assez plate moralité. in Wilhem von Humboldt - Journal Parisien (1797-1799)
  6. La France littéraire ou la littérature contemporaine. Paris, 1842
  7. Chez Dentu et Arthur Béchard. Paris, 1822, in-8.
  8. Ces mémoires sont relatifs à la guerre d'Amérique de 1779 à 1783, et leur auteur les destinait à l'impression. Ils ne contiennent pour Thomas Balch que de faibles lacunes. Il indique que ce manuscrit acquis par lui le renferme des lettres et des renseignements qui lui donnent tout lieu de croire qu'il n'a jamais été publié et qu'il n'est pas de la main du capitaine Dupetit-Thouars lui-même, malgré l'affirmation de l'expert, M. Chavaray, consignée dans son catalogue et répétée dans la pièce qui constate l'authenticité de ce manuscrit. Il pense qu'il a été dressé sur les notes du capitaine, par son frère le botaniste.

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Bibliographie

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  • Michèle Battesti, La bataille d'Aboukir, 1798 : Nelson contrarie la stratégie de Bonaparte, Paris, Economica, , 263 p. (ISBN 978-2-7178-3740-7, OCLC 421727085).
  • Félicité Aubert Du Petit-Thouars, « [Notice sur la vie de son frère, Aristide Du Petit-Thouars] », dans Annales maritimes et coloniales, année 1820, vol. 2, Paris, Imprimerie royale (lire en ligne), p. 735-762.
  • Georges-Laurent Aubert Du Petit-Thouars, Notices biographiques sur plusieurs membres de la famille Aubert de Saint-Georges Du Petit-Thouars, H. Fournier, Paris, 1834 p. 28 [lire en ligne],
  • Thomas Balch, Les Français en Amérique pendant la guerre de l'Indépendance des États-Unis : 1777-1783, A. Sauton, Paris, 1872 Lire en Ligne
  • Jacques de La Faye, Une Famille de marins. Les Du Petit-Thouars, Bloud et Barral, Paris, 1893, [lire en ligne]
  • Amiral Bergasse du Petit Thouars, Aristide Aubert du Petit Thouars héros d'Aboukir, 1760-1798 : lettres et documents inédits, Paris, Plon, , 557 p. (OCLC 474466663)
  • Jean Sibenaler, Du Petit-Thouars : marin de la Royale, 1760-1798, Maulevrier France, Hérault, , 192 p. (ISBN 978-2-903851-85-9)

Articles connexes

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Liens externes

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