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Environnement de bureau

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Environnement de bureau GNOME

En informatique, un environnement de bureau (de l'anglais desktop environment) est un logiciel (ensemble de programmes) qui permet de manier l'ordinateur à travers une interface utilisateur qui se présente en mode graphique (graphical shell) sous l'aspect d'un bureau. Il s'agit d'un type d'environnement graphique où le terme « environnement de bureau » provient de la métaphore du bureau, sur laquelle sont fondés ces produits.

Certains systèmes d'exploitation comme Windows et MacOS incorporent leur environnement de bureau, d'autres comme Unix et Linux présentent un choix d'environnements de bureau.

La métaphore du bureau a été introduite par Alan Kay au Palo Alto Research Center (Xerox) en 1970. Le premier ordinateur à exploiter le concept fut le Xerox Alto (1973), machine expérimentale à diffusion restreinte, et le premier système commercialisé l'utilisant fut le Xerox Star (1981). Il fut suivi par l'Apple avec le Lisa (1983), puis le Macintosh (1984).

La métaphore du bureau est apparue dans l'ordinateur Xerox Star, construit en 1981[1]. L'idée sous-jacente est qu'utiliser un ordinateur est similaire au travail de bureau. Le contenu de l'ordinateur est alors représenté comme étant des documents et des classeurs, ainsi qu'une corbeille à papier et une calculatrice posées sur la surface d'un bureau[2].

Un document peut être ouvert dans une fenêtre, qui affiche une page de ce document.

L'idée est d'offrir une interface graphique basée sur des icônes dont la présentation simule le dessus d'un bureau. Dans ce Xerox Star, destiné à être utilisée pour de la publication assistée par ordinateur, toutes les possibilités offertes sont visibles à l'écran, et l'utilisation se limite à faire usage de sa coordination motrice, sans avoir à apprendre un langage de commande. Les résultats sont immédiatement visibles à l'écran selon le principe WYSIWYG — What You See Is What You Get, c'est-à-dire « ce que vous voyez est ce que vous obtenez »[3].

Techniquement, il s'agissait d'une révolution :

  • la structure des machines devait être révisée pour accélérer les affichages à l'écran ;
  • la structure des graphismes, jusque-là reflétée par la structure des programmes de tracé, devait maintenant être reflétée par des structures de données descriptives ;
  • une approche objet se révélait de plus en plus nécessaire.

L'idée a été reprise par les successeurs du Xerox Alto, dans l'environnement de bureau GEM de Digital Research, qui fut une copie quasi conforme du bureau du Mac jusqu'à ce qu'une décision de justice exige de la dégrader dans le cadre d'un procès en contrefaçon.

On la retrouvait dans l'interface utilisateur des ordinateurs Apple Lisa et Macintosh[4], comme dans les Amiga ou les Atari ST, ou encore le Modula Computer de Niklaus Wirth.

En 1983, Microsoft annonce la sortie de Windows, environnement de bureau pour les ordinateurs compatibles PC et le système d'exploitation MS-DOS[5]. Il ne sera mis sur le marché qu'en 1985[6]. Les versions 1 et 2 de Windows sont très limitées : pas de recouvrement de fenêtres dans la version 1, par exemple.

En 1993, le consortium X/Open, en collaboration avec Hewlett-Packard, IBM, Digital Equipment Corporation et Sun Microsystems, publie les spécifications techniques d'un environnement de bureau commun pour les différents Unix du marché, le Common Desktop Environment (abr. CDE). Cette spécification vise à unifier le look and feel des environnements de bureau des différents constructeurs, et couvre également l'interface de programmation et une suite de logiciels standards[7].

Tandis que le Common Desktop Environment est l'environnement de bureau normalisé sur les Unix sous licence propriétaire, sur les Unix libres tels que Linux et FreeBSD les deux environnements de bureau les plus populaires de 2011 sont KDE et GNOME[8], tous deux basés sur le X Window System.

Après la période de recherche de cohérence et d'unification des interfaces dans les années 1980 et 1990, les standards d'interaction sont peu à peu abandonnés dans les années 2010 et 2020[9].

Environnement de bureau propriétaire

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Les systèmes d'exploitation comme Windows et MacOS[10] possèdent un environnement de bureau unique. L'avantage pour l'utilisateur est de retrouver partout un environnement standard et cohérent, et l'inconvénient de ne pas pouvoir l'améliorer à sa guise. Il existe cependant des variations des thèmes et aussi des logiciels tiers pouvant modifier certains éléments de l'interface graphique (comme les fenêtres, les boutons et les icônes) voire de changer complètement l'interface. Un exemple pour Windows a été WindowsBlinds. Les réfractaires aux interfaces de Windows 8 et 8.1 avaient également le recours de retrouver l'ancien menu "Démarrer" avec Classic Shell.

Environnement de bureau libre

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Sur les systèmes d'exploitation fonctionnant avec le système de fenêtrage X, l’environnement de bureau est plus souple pour deux raisons : décomposé en plusieurs éléments, il sépare le système de fenêtrage, le gestionnaire de fenêtres, l’environnement graphique et le gestionnaire de fichiers, chacun interchangeable et personnalisable. Par ailleurs, X-Window a été conçu dans le contexte d’ordinateurs en réseau et permet de répartir les clients correspondants sur plusieurs machines. Ainsi, vers 1990, on voyait des utilisateurs de machines Unix non-HP utiliser le gestionnaire de fenêtres HP présent sur une machine de ce constructeur appartenant à leur réseau local.

Les principaux environnements de bureau sont fournis avec une configuration de base, et permettent de ce fait à l’utilisateur de travailler tout de suite sans avoir à effectuer de multiples réglages.

Les programmes constituant les environnements de bureau ne sont pas tous directement visibles par l’utilisateur. Certains d’entre eux sont des services de bas niveau. Par exemple, dans l'architecture KDE se trouve une partie appelée KIO slave qui donne à l’utilisateur un accès à un grand nombre de périphériques virtuels. En dehors de l’environnement KDE, ces derniers ne sont pas accessibles.

Liste d'environnements en développement actif

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GNOME et KDE sont proposés par la plupart des distributions majeures. GNOME propose une interface uniformisée et simplifiée, au prix de l'absence de personnalisation. KDE a fait le pari depuis ses débuts, de permettre un contrôle plus complet sur l'interface, son apparence et son fonctionnement, en contrepartie la simplicité n'est pas le mot d'ordre. Bien qu'elles utilisent des bibliothèques graphiques différentes, les applications écrites pour chacun des deux fonctionnent en général sur l'autre, les deux bibliothèques étant en ce cas chargées sans que l'utilisateur ait à s'en occuper.

Cinnamon, MATE, Xfce possèdent un menu à deux niveaux semblable à celui de Windows 7. Xfce est préféré par des distributions sur lesquelles l'utilisateur se consacre surtout aux applications et attache peu d'importance au bureau lui-même, par exemple Ubuntu Studio.

Environnement Bibliothèque Capture d'écran Création Dernière version Année de sortie Distribution source
Budgie (Fork de GNOME Shell) GTK 2014 10.6.4 2022 Solus
CDE Motif 1993 2.5.1 2022
Cinnamon (Fork de GNOME Shell) GTK 2011 5.6.8 2022 Linux Mint
Deepin Desktop GTK 2004 20.3[11] 2021 Deepin
Enlightenment Gestionnaire de fenêtres 1996 0.24.2 2020
Finder 1984 12.3 2022
GNOME GTK 1999 43 2022 Fedora

Ubuntu[12]

Debian[12]

KDE Plasma Qt 5 1998 5.23 2021 Kubuntu

openSUSE

KDE Neon

Alt Workstation K

Fedora KDE

Manjaro KDE

ROSA

[13]

LXQt (Fusion de LXDE et Razor-qt) Qt 2013 1.3.0 2023 Lubuntu[réf. nécessaire]
LXDE GTK 2006 0.10.1 2021[14]
MATE (Fork de GNOME 2) GTK 2011 1.26 2021 Ubuntu MATE
Pantheon (Fork de GNOME Shell) GTK 2011 6.1 [15] 2020 Elementary OS
Xfce GTK 1996 4.16 2020 Xubuntu

Liste d'environnements au stade arrêté

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Environnement Capture d'écran Création Dernière version Arrêt (année)
Elokab 2014 4.3 2017
Unity 2011 7.5 2016
Fluxbox 2001 1.3.7 2015
Openbox 2002 3.6.1 2015
Razor-qt 2010 0.5.2 2013
Étoilé 0.4.2 2012
GNUstep 1994 1.14.0 2007
NeXTSTEP 1989 3.3 1995
GEM 1985 3.11 1995
OpenLook 1988 1993

Notes et références

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  1. (en) John Charles Thomas, Human Factors in Computer Systems, Intellect Books, 1984 (ISBN 9780893911461).
  2. (en) Mark Kirkland Jones, Human-Computer Interaction: A Design Guide, Educational Technology, 1989 (ISBN 9780877782070).
  3. (en) Maurice M. de Ruiter, Advances in Computer Graphics, Volume 3, Springer - 1988 (ISBN 9783540187882).
  4. (en) InfoWorld, 13 mai 1985, Vol. 7 - No 19 (ISSN 0199-6649).
  5. (en) InfoWorld, 21 novembre 1983, Vol. 5 - No 47 (ISSN 0199-6649).
  6. (en) InfoWorld, 3 février 1986, Vol. 8 - No 5 (ISSN 0199-6649).
  7. (en) InfoWorld, 12 juillet 1993, Vol. 15 - No 28 (ISSN 0199-6649).
  8. (en) Roderick W. Smith, The Multi-Boot Configuration Handbook, Que Publishing - 2000 (ISBN 9780789722836).
  9. (en) Liam Proven, « The rise and fall of the standard user interface », The Register,‎ (lire en ligne)
  10. Stricto sensu, ces systèmes sont alignés sur POSIX, comme Unix, mais cette spécification ne mentionne pas les interfaces graphiques
  11. (en-US) « deepin 20.3 – Deepin Technology Community » (consulté le )
  12. a et b (en) « The GNOME Foundation », sur gnome.org (consulté le )
  13. « Distributions avec Plasma et les applications KDE. », sur La communauté de KDE (consulté le )
  14. (en) « Commits · lxde/lxpanel », sur GitHub (consulté le )
  15. elementary Inc, « L'alternative réfléchie, performante et éthique à Windows et macOS ⋅ elementary OS », sur elementary.io (consulté le )