Aller au contenu

Cadet Rousselle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cadet Rousselle
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 63 ans)
AuxerreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Plaque commémorative

Guillaume Joseph Rousselle, ou Roussel, dit Cadet Roussel, né le à Orgelet (France)[1] et mort le à Auxerre, est un huissier français de la ville d'Auxerre dont l'excentricité a été gentiment moquée dans une chanson qui porte son nom.

Guillaume Joseph Roussel[2] a 19 ans lorsque son père meurt le à l'âge de 48 ans. Les circonstances et la date exacte de l’arrivée de Cadet Roussel à Auxerre sont inconnues. Dans son livre, paru en , Pierre Pinsseau[3] raconte la vie de Guillaume Joseph Roussel à Auxerre où il serait arrivé en . Il s’y place d’abord comme domestique et laquais, puis comme clerc d’huissier.

Le , il présente une requête au lieutenant général du bailliage d’Auxerre pour l’office de premier huissier audiencier au bailliage et siège présidial d’Auxerre à valider par le roi Louis XVI le alors qu’il demeure dans cette ville depuis plusieurs années. Il s’était marié avec Jeanne Serpillon, son aînée de seize ans, qui ne lui apporte aucune dot.

Sa nomination comme huissier audiencier lui assure désormais un revenu décent. L’année suivante, il achète une petite maison biscornue à laquelle il ajoute, au-dessus d’un vieux porche, une construction en forme d’étroite loggia. L’aspect curieux de son domicile marque les esprits autant que le caractère du personnage qu’on dit jovial, bon vivant, un peu excentrique, mais qui jouit de la sympathie de ses concitoyens. C’est ce qui explique sans doute qu’il ait inspiré une chanson due à Gaspard de Chenu[4].

Guillaume Roussel bénéficie alors d’une certaine popularité. À Auxerre, il est un sans-culotte qui suit le mouvement révolutionnaire. Il s'oppose à l'apposition de scellés sur la maison d'un ami, ce qui lui vaut son exclusion du Comité de Surveillance. En , il organise la fête de la déesse Raison où il représente, sous un costume fantasque, le dieu Temps. Après un passage en prison en 1794-1795, il limite prudemment son activité à ses fonctions d’huissier.

Veuf de Jeanne Serpillon le (24 nivôse de l'an XI), il se remarie, après un court veuvage, le (30 germinal de l'an XI) suivant avec Reine Baron, nièce et héritière de sa première épouse, de 23 ans sa cadette.

Il meurt à Auxerre, le , sans postérité mais immortalisé par la chanson de Gaspard de Chenu.

Hommages posthumes

[modifier | modifier le code]

La ville d’Auxerre lui a érigé une statue[Quand ?], due au sculpteur François Brochet, sur la place Charles-Surugue.

L'emplacement de sa première maison est indiqué par une plaque située sous le porche de la tour de l'Horloge d'Auxerre, à l'angle de la place du Maréchal-Leclerc et de la rue de l'horloge. Une rue de cette ville porte également son nom.

L'écrivain suisse Jacques Aeschlimann prend comme nom de plume Cadet Rousselle pour signer ses chroniques dans le journal La Suisse entre 1953 et 1970.

La chanson de Cadet Roussel

[modifier | modifier le code]

D'après cette chanson, Cadet Roussel avait «Trois maisons, trois habits, trois deniers et une épée, trois beaux yeux, trois gros chiens et trois beaux chats ». Elle est ainsi devenue une chanson de marche des armées de la Révolution puis une comptine.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Registres paroissiaux 1738-1743 de la commune d'Orgelet », sur Archives départementales du Jura (consulté le ).
  2. Aricia, « Association de Sauvegarde du Patrimoine Historique et naturel d'Orgelet et sa Région », sur asphor.org (consulté le ).
  3. Docteur en droit et lettres, avocat puis magistrat, président du tribunal civil d'Auxerre de 1942 à 1946. Romancier, poète et chansonnier. A aussi publié sous le pseudonyme de Pierre de La Chassaigne.
  4. Seigneur du Souchet, né en . Il est notable à Auxerre et auteur de chansons spirituelles et satiriques. En , il est un des contestataires locaux du décret de suppression de la noblesse. Opposant au nouveau régime mis en place, il se moque, dans ses écrits, de ceux qui se sont ralliés au pouvoir révolutionnaire.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Pierre Pinsseau, Cadet Roussel (1743-1807), Paris, R. Clavreuil, , 127 p.

Liens externes

[modifier | modifier le code]