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Cecilia Mangini

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Cecilia Mangini est une réalisatrice et documentariste engagée italienne, également scénariste et photographe, née le à Mola di Bari, dans les Pouilles et morte le à Rome[1].

Cecilia Mangini naît en 1927 dans les Pouilles, région pauvre et agricole du sud de l'Italie. En 1933, contrainte par la crise économique, sa famille part s'installer à Florence. Comme tous les enfants, Cecilia prête serment au fascisme. Elle découvre le cinéma dans les cercles cinématographiques. Ces cercles sont institués par le régime fasciste, comme instrument de propagande pour séduire la jeunesse.

Après la guerre, une nouvelle génération de cinéastes dont Giuseppe Ferrara, Gianfranco Mingozzi, Luigi Di Gianni, Lino del Fra et Cecilia Mangini donne naissance à un renouveau du cinéma italien, le néoréalisme. Elle est la seule femme de ce groupe[2]. Elle va écrire et réaliser des documentaires photographiques ou cinématographiques sur l'Italie.

En 1952, elle effectue son premier reportage photographique à Lipari. Elle enregistre les visages, les gestes du travail manuel et les corps des personnes qui travaillent dans les carrières de pierre ponce.

En 1956 et 1957, Cecilia Mangini produit pour la revue Rotosei deux séries de photographies en suivant les récits d'Elio Vittorini et Riccardo Bacchelli à Milan. Elle photographie l'Italie divisée entre les traditions et la modernité représentée par les usines en plein champ de l'après-guerre[3].

En 1958, elle abandonne la photographie pour se consacrer au cinéma. Elle réalise Ignoti alla Città, (Ignorés par la ville). Elle filme les bidonvilles de la périphérie de Rome, et les jeunes désœuvrés dont Pier Paolo Pasolini a fait le portrait dans son roman Le Ragazzi di Vita. Le film est censuré pour incitation à la délinquance[4].

En 1959, pour son deuxième documentaire Maria e i Giorni, elle fait le portrait d'une femme, paysanne dans sa région natale des Pouilles. La même année, elle réalise Stendalì. Le texte est composé par Pier Paolo Pasolini, de poésies populaires en griko, un dialecte parlé dans la région de Salento, héritage du grec de l’Antiquité. Le film retrace un rite de lamentation lors du deuil[5].

En 1961, elle filme dans la banlieue romaine La Canta delle Marane. Elle demande à Pasolini d'écrire le commentaire. Celui-ci écrit les textes de trois des courts métrages documentaires, Ignoti alla città, Stendalì et La canta delle marane.

En 1962, Mangini, Lino Del Fra et Lino Miccichè réalisent un documentaire, All’Armi, Siam Fascisti, à partir d’archives issues de la propagande visuelle des régimes fascistes. Le film est censuré parce qu'il montre et dénonce les collusions entre le Vatican et le régime fasciste de Mussolini. Entre et , elle effectue un reportage au Viêt Nam, avec son mari Lino Del Fra, pour soutenir la cause du Vietnam du Nord[3].

En 2021, la cinémathèque du documentaire consacre une rétrospective en ligne intitulée Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens !. Cette exposition présente en particulier l'œuvre de Cecilia Managni en relation à celle de Pier Paolo Pasolini[6].

Filmographie

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Réalisatrice de documentaires

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Scénariste

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Notes et références

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  1. (it) « Addio a Cecilia Mangini, la prima documentarista d'Italia: aveva 93 anni. "Era la donna rock del cinema" », sur la Repubblica, (consulté le ).
  2. Marcos Uzal, « Les chants de Mangini », Cahiers du cinéma, no 774, mars 2021, p. 82
  3. a et b Anne-Violaine Houcke, « Analyse : Cecilia Mangini », sur Critikat, (consulté le ).
  4. Anne-Violaine Houcke, « Les banlieues de Cecilia Mangini et Pasolini », sur BALLAST, (consulté le ).
  5. Pascale Paulat et Christophe Postic, « Stendali », sur tenk.fr, Tënk (consulté le ).
  6. Mathieu Macheret, « L’Italie pasolinienne de la documentariste Cecilia Mangini », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. (it) « Firenze di Pratolini », sur Docucity (consulté le ).

Liens externes

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