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Emmanuel Moynot

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Emmanuel Moynot
Emmanuel Moynot au Festival Bédécibels 2012, à Antibes.
Biographie
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Voir et modifier les données sur Wikidata (64 ans)
FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
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Fauve Polar SNCF (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Emmanuel Moynot est un auteur de bande dessinée français né le .

Actif depuis le début des années 1980, il est découvert par le grand public lorsqu'il succède à Jacques Tardi sur les adaptations en bande dessinée de Nestor Burma, d'après les romans de Léo Malet.

Débuts chez Glénat

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Emmanuel Moynot est le fils de Jean-Louis Moynot, dirigeant syndicaliste, membre du bureau confédéral de la CGT de 1967 à 1981, et de Geneviève Moynot-Dandres. Il est le frère de Clotilde Moynot et le neveu de Bruno Moynot. Il grandit en région parisienne. Il débute dans la bande dessinée en publiant des récits courts dans des fanzines, en particulier PLG (à partir du no 8 du printemps 1981) et Dommage (no 4 à 7, 1981-82)[1]. Tout en restant fidèle à PLG[2], Moynot cherche rapidement à collaborer avec des éditeurs professionnels : après quelques travaux mal payés pour Elvifrance, il participe ainsi bénévolement de 1982 à 1984 à la revue diffusée en kiosque Viper[3]. Puis, sur les conseils d'Henri Filippini, rédacteur en chef du mensuel Circus, propose une bande dessinée policière à Glénat, qui l'accepte : ce premier album, L'Enfer du jour, paraît en novembre 1983[4],[5].

Dans les années suivantes, Moynot continue à travailler pour Glénat : il signe plusieurs histoires courtes, souvent liées à la guerre d'Indochine, dans des hors-séries de Circus (onze entre 1984 et 1987) et dessine un diptyque sur la Seconde Guerre mondiale écrit par Michel Schetter, Yerushalaïm, prépublié dans le mensuel Vécu (1985-1986)[4]. Si Moynot n'apprécie pas ce travail de commande (le projet avait été refusé par Alain Mounier) qui le force à dessiner des avions, cela lui permet de vivre de la bande dessinée à plein temps[5]. Cependant, lorsque Moynot indique à Filippini qu'il désire un droit de regard sur le troisième tome, Schetter met fin à leur collaboration, et Moynot quitte Glénat face au refus d'éditeur ses récits courts parus dans Circus[5]. Moynot, insatisfait du dessin réaliste qu'il s'imposait chez Glénat, cherche alors à développer un projet plus personnel[5].

Pensant que ses trois albums lui ouvriront des portes, Moynot démarche ensuite les éditeurs avec le recueil d'histoires courtes La Pension des Deux-Roses. Essuyant des échecs répétés, il travaille durant deux ans uniquement pour la communication tout en s'occupant de sa fille et se mettant à la musique[5]. Puis il retravaille son projet d'album, finalement publié en 1989 par la maison d'édition belge Magic Strip, alors en déclin[5]. Moynot, qui adopte alors un dessin semi-réaliste à la Tardi, doit cependant continuer les travaux alimentaires, dans la publicité ou en collaborant à des revues comme I Love English (1990-93) et Je bouquine (1990-91)[1],[3].

Passage à des projets plus personnels

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Moynot présente ensuite à Dargaud, qui venait de voir partir nombre de ses auteurs les plus rentables et cherchait de nouvelles séries, Le Temps des bombes, un triptyque sur l'anarchisme que le nouveau directeur littéraire Didier Christmann accepte face à la détermination de Moynot[6]. Si Moynot réalise avec la coloriste Johanna Schipper les deux premiers albums en 1992 et 1993, il sollicite le scénariste Dieter, dont il avait apprécie le travail sur Julien Boisvert, pour l'aider à achever le troisième volume, paru en 1994[6]. Cette collaboration s'avérant fructueuse, les deux hommes signent ensuite Qu'elle crève la charogne chez Vents d'Ouest (1995) et Bonne fête, maman ! dans la revue Gotham (1996, recueilli en album par Casterman en 1998), deux ouvrages évoquant la vie urbaine quotidienne contemporaine[7]. Dargaud accepte également de publier une version redessinée et augmentée de L'Enfer du jour en 1995, travail qui permet à Emmanuel Moynot de reprendre un album dont il appréciait le scénario mais dont le dessin l'embarrassait[8].

Dieter et Moynot lancent encore chez Dargaud en 1997 la série conceptuelle Nord-Sud, dont chaque album est une enquête policière indépendante se déroulant dans une ville différente du globe[9]. L'expérience est cependant interrompue après deux tome et c'est Delcourt qui publie leur projet suivant : Vieux Fou ! (1999 à 2001) autour du personnage de Javier, un ancien de la lutte contre le franquisme, kidnappant un enfant pour payer ses vieux jours. Parallèlement à cette collaboration, Moynot, qui désire ne pas être catalogué comme auteur de bande dessinée policière et historique, se remet à travailler seul en 1997 sur deux projets d'albums concrétisés en 1999 : l'histoire intimiste Pendant que tu dors, mon amour chez Casterman et le court récit humoristique Y5/P5, une merveilleuse histoire d'amour chez PMJ éditions[10].

Reprise de Nestor Burma et succès public

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Autres activités

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Parallèlement à sa carrière d'auteur et de scénariste de bande dessinée, il est musicien. Auteur-compositeur, chanteur et guitariste, il chante dans les années 1980 dans le groupe Les Chiens de Dieu, puis dans un autre nommé Bonobo au cours de la décennie suivante[11].

Après avoir habité à Paris, Moynot réside à Bordeaux depuis 2003.

Thèmes et style

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Moynot se considère davantage comme un « auteur de récit » que comme un pur « dessinateur »[a].

L'univers de ses albums est sombre voire fataliste. Attachant une importance aux personnages et aux décors, ses thèmes de prédilection sont « l'erreur » (L'enfer du jour), « la méprise amoureuse » (À quoi tu penses ?, Pendant que tu dors mon amour), la solitude des hommes (Bonne fête Maman !, Monsieur Khol, L'année dernière, L'heure la plus sombre vient toujours avant l'aube) ou la difficulté de la création artistique (Oscar & Monsieur O, Anatomie du désordre) [12].

Il a aussi traité du thème de l'anarchie à travers l'itinéraire du personnage d'Augustin au tournant du XXe siècle dans Le temps des bombes (1992 à 1994).

Bande dessinée

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  1. Shoshik, 1985 (ISBN 2723406091).
  2. L'Hiver de faust, 1986 (ISBN 2723407624).
  1. Au nom du Père, 1992 (ISBN 2205040693).
  2. L'Esprit de révolte, 1993 (ISBN 2205041274).
  3. Le Fils perdu (coscénario de Dieter), 1994 (ISBN 2205041967).
  • Qu’elle crève la charogne ! (coscénario de Dieter), coll. « Gibier de potence », éditions Vents d'Ouest, 1995 (ISBN 2869673612).
  • Nord-Sud (coscénario de Dieter, couleur de Jean-Jacques Chagnaud), Dargaud :
  1. Moscou, 1997 (ISBN 2205043927).
  2. Los Angeles, 1997 (ISBN 2205045598)[14].
  1. Vieux Fou ! (couleur de Jean-Jacques Chagnaud), 1999 (ISBN 2840553708).
  2. Le Retour du vieux fou, 2000 (ISBN 284055528X).
  3. Vieux fou contre Godzilla, 2001 (ISBN 2840556596).
  1. Le Drosera géant, 2004 (ISBN 2723443582).
  2. On a toute la vie (couleur de Laurence Busca), 2005 (ISBN 2723446751).
  1. La Nuit de Saint-Germain-des-Prés (couleur Laurence Busca), 2005 (ISBN 2203399082).
  2. Le soleil naît derrière le Louvre (couleur Laurence Busca), 2007 (ISBN 9782203399327).
  3. L'Envahissant Cadavre de la plaine Monceau (couleur Laurence Busca), 2009 (ISBN 9782203021785).
  4. Nestor Burma contre CQFD (couleur Chantal Quillec), 2016 (ISBN 9782203108905).
  5. L’Homme au sang bleu (couleur Chantal Quillec), 2017 (ISBN 9782203122161).
  6. Les Rats de Montsouris, 2020 Dessin : François Ravard (ISBN 9782203190832)
  • Paroles de Verdun, Éditions Soleil, 2007
  • Québec. Un détroit dans le fleuve[b], Casterman, 2008
  • Le crime parfait, Philéas, 2022

Illustration

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Récompense

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Emmanuel Moynot avec le Fauve Polar au Festival d'Angoulême 2020.

Notes et références

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  1. Il affirme : « Je suis pas un dessinateur. J’écris et je dessine pour la bande dessinée. Je suis un auteur de bandes dessinées. » (extrait de « Désirs Noirs » les Univers d’Emmanuel Moynot, film de Jean-Baptiste Béïs, 2008.
  2. Québec. Un détroit dans le fleuve (scénario de Philippe Girard) est un album célébrant les 400 ans de la naissance de la ville. L'album est composé de quatre histoires écrites par des scénaristes et des dessinateurs différents (Jimmy Beaulieu (dess) et Émile Bravo (sc), Étienne Davodeau (dess) et Pascal Girard (sc), Emmanuel Moynot (dess) et Philippe Girard (sc) , Jean-Louis Tripp (sc) et Dub (dess))

Références

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  1. a et b Morin 1997, p. 15.
  2. Moynot participe à chaque numéro de PLG jusqu'en 1989 (no 25), continue ensuite à collaborer ponctuellement numéros et fait l'objet d'une longue interview dans le no 33. Morin 1997, p. 15.
  3. a et b Moynot 1997, p. 9-10.
  4. a et b Morin 1997, p. 14.
  5. a b c d e et f Moynot 1997, p. 9.
  6. a et b Moynot 1997, p. 10.
  7. Moynot 1997, p. 12.
  8. Moynot 1997, p. 11.
  9. Morin 1997, p. 14-15.
  10. Moynot 1997, p. 11-12.
  11. Moynot 1997, p. 13.
  12. Cf.« Désirs Noirs » les Univers d’Emmanuel Moynot, film de Jean-Baptiste Béïs, 2008.
  13. « Fil rouge », sur BD Gest.
  14. Arnie, « Nord Sud-Los Angeles », BoDoï, no 1,‎ , p. 42.
  15. Frédéric Bosser, « Voilà l'été... », BoDoï, no 10,‎ , p. 37.
  16. Laurent Mélikian, « Bonne Fête Ma-mort... », BoDoï, no 14,‎ , p. 13.
  17. Nicolas Pothier, « Très gigolo », BoDoï, no 30,‎ , p. 9.
  18. Christian Marmonnier, « Fracture du Khol », BoDoï, no 39,‎ , p. 18.
  19. Philippe Audoin, « Oscar, Moynot revient ! », BoDoï, no 48,‎ , p. 17.
  20. Pascal Paillardet, « Palette sans galette », BoDoï, no 62,‎ , p. 14.
  21. Olivier Mimran, « Hurlements en coulisses : retour à nos premières amours », dBD, no 70,‎ , p. 85.
  22. « Angoulême 2020 : le Fauve d'or est attribué à "Révolution", le Prix du Public France Télévisions à "Saison des roses" », sur francetvinfo.fr,

Bibliographie

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Liens externes

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