Fata morgana (optique)
Une fata morgana est un phénomène optique qui résulte d'une combinaison de mirages (perturbation des rayons lumineux lorsqu'ils passent à travers un gradient thermique dans l'atmosphère).
Les fata morgana sont assez rares mais ont lieu plus couramment dans certaines régions, notamment dans la baie de Bourgneuf, la baie de Lannion, la baie de Cancale et du Mont Saint-Michel, l'Archipel des Glénan, depuis les plages des Moutiers-en-Retz, l'île de Noirmoutier, le golfe de Botnie, dans la mer Baltique, dans la baie de la Table (Le Cap, Afrique du Sud), dans la baie des Chaleurs (provinces du Nouveau-Brunswick et du Québec, Canada) et dans les régions polaires, mais aussi dans le détroit de Messine, sur le continent depuis l'île de Ré et sur le lac Léman[1].
Étymologie
[modifier | modifier le code]C'est au Moyen Âge que ce phénomène a été rapporté pour la première fois, par des croisés qui, naviguant dans la mer Méditerranée, affirmaient avoir aperçu de fantastiques châteaux se refléter dans la brume près du détroit de Messine (entre la péninsule italienne et la Sicile). Ils attribuèrent ce phénomène à la fée Morgane, d'où le nom italien de fata Morgana adopté par la suite[2], et qui, d'après la légende arthurienne, avait le pouvoir d'élever des palais au-dessus des flots et d'agir sur le vent.
En 1818, ce mirage a coûté à John Ross sa carrière et sa réputation. En effet, alors qu'il se trouvait dans le détroit de Lancaster, dans le Grand Nord canadien, il renonce à poursuivre sa recherche du passage du Nord-Ouest, convaincu que des montagnes lui barrent le chemin vers l'ouest. Un an plus tard, son second, William Edward Parry, devenu capitaine, prouve que ce n'était qu'un mirage en dépassant cette longitude[3].
Explication physique
[modifier | modifier le code]Des conditions particulières sont nécessaires pour qu'une fata morgana soit perceptible : il faut que des couches d'air chaud et des couches d'air froid se superposent, entraînant une succession de mirages supérieurs et de mirages inférieurs. Les images qui parviennent à l'œil de l'observateur sont ainsi amplifiées et déformées de manière spectaculaire et celui-ci peut alors apercevoir des objets illusoires situés sur l'horizon, voire plus loin.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- François-Alphonse Forel, Le Léman : monographie limnologique, volume 2 (Lausanne, 1895), pages 544-551.
- « Réfractions extraordinaires connues sous le nom de fata morgana », sur gloubik.info, (consulté le ).
- « Biographie. Ross, sir John, volume VIII (1851-1860). Dictionnaire biographique du Canada », sur biographi.ca, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Delbecque, « Réfractions extraordinaires connues sous le nom de Fata Morgana », La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, part. 1, éd. G. Masson, no 1237, 13 février 1897. [1]
- Sébastien Lamy-Au-Rousseau, « Le mirage. Source d'illusions et révélateur de terres inconnues », Découverte, no 291,
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :