Marithé + François Girbaud
Marithé + François Girbaud
Mad Lane | |
Création | 1972 |
---|---|
Dates clés | 22 juin 2015 : immatriculation de la société actuelle |
Fondateurs | Marithé Bachellerie et François Girbaud |
Forme juridique | société par actions simplifiée |
Siège social | Neuilly-sur-Seine France |
Direction | Marithé Bachellerie |
Activité | Commerce de gros d'habillement et de chaussures |
Produits | Vêtements |
Société mère | Mad Lane |
Effectif | 6 à 9 en 2019 |
SIREN | 812 146 603 |
Site web | www.girbaud.com |
Chiffre d'affaires | comptes non disponibles[1] |
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Marithé + François Girbaud est une marque de prêt-à-porter homme et femme créée en 1972 par deux stylistes français Marithé Bachellerie et François Girbaud. Elle est surtout connue dans le monde pour ses créations autour du jeans.
Historique
[modifier | modifier le code]Fondateurs
[modifier | modifier le code]Marithé Bachellerie est née en 1942 à Lyon et François Girbaud en 1945 à Mazamet (Tarn). Ils se rencontrent à Saint-Tropez en 1967. De retour à Paris, ils vivent dans une communauté hippie, François commence à travailler dans la boutique mythique de Western House (temple de la fringues US créé en 1964) où il devient un vendeur incontournable[2] pendant que Marithé confectionne des ponchos qui auront un grand succès dans la boutique comme le rappelle Christine Albanel dans son discours de remise du titre de Chevalier de la légion d’honneur en 2009[3],[4]. François apprend le dessin industriel, travaille comme ferronnier puis dans une fabrique de valises.
Avec le soutien de Maurice Chorenslup et Pierre Zelcer, à la fin des années 60, ils commencent à délaver des jeans dans une laverie du quartier Belleville à Paris. En 1968, ils montent leur 1ère marque : « ÇA... » et inventent cette fois-ci l'industrialisation du délavage de jeans bruts (des Wrangler au début) en les mettant dans de grandes machines à laver avec des pierres[5], le stonewash est né. Avec l'aide de Jacques Rozenker (ancien directeur des Créations Sylvie Vartan) pour la fabrication, les créateurs ont déjà en tête de produire des jeans avec une esthétique distincte : « Ne pas faire un jean comme les américains ». Le couple crée également à différentes époques les marques suivantes : Matricule 11342 (1975), Compagnie des montagnes et des forêts (1975)[5], Closed (1976)[6], Compléments (1979), Maillaparty (1979)[7], Momento Due (1983)[8], Reproduction (1983), Métamorphojean (1989)[9], S.P.Q.R.CITY (1989).
Boutiques Marithé + François Girbaud
[modifier | modifier le code]La première boutique Marithé + François Girbaud est installée à Paris, rue de Turbigo: Halles Capone (1972)[10]. Dans ce concept store au cœur de Paris, Marithé et François présentent leurs propres lignes ainsi que d'autres produits. Plusieurs boutiques ouvrent en France, aux États-Unis et au Japon.
Techniques et commercialisation
[modifier | modifier le code]Fin des années 60, la technique du « Stonewash » est industrialisée; cette technique de délavage du jeans utilise la pierre ponce qui gomme la couleur de la toile denim pour obtenir un vêtement nouvellement fabriqué avec un aspect usé[11],[12].
Les jeans connaissent un succès à l’international et plus particulièrement le baggy, popularisé par la comédienne Jennifer Beals, héroïne du film Flashdance qui passe un contrat publicitaire avec la société[13],[14]. Selon le journal Le Monde, les créateurs marquent l'histoire du jean depuis les années 1980[15].
L'ouverture du flagship store rue Etienne Marcel a lieu en 1985 suivie du premier défilé à Paris dans la cour carrée du Louvre[16]. En 1986, le fabricant VF Corporation signe la licence Marithé + François Girbaud aux États-Unis[17].
Suit le lancement du stretch pour les vêtements de ville. Le jean est retravaillé avec le « métamorphojean » (1988) qui met l'accent sur l'attitude, le confort et la liberté du mouvement[18]. Nouveau concept (1989), le sport dans la ville [19].
En 1995, Marithé et François commencent à utiliser de nouvelles techniques de coupe et de montage : laser, ultra-son, techno-fusion[20]. Ils lancent ensuite le nouveau procédé bleu éternel (1997) permettant au jean indigo de ne pas se délaver. Le vêtement reste doux, confortable et garde ses propriétés principales : profondeur et authenticité de la couleur. Le Wattwash, traitement du jean au laser permet de vieillir artificiellement la toile denim et réduit la consommation d'eau de 97,5%. Cela donne l'occasion de sensibiliser les consommateurs sur la prise de conscience écologique[21],[22].
En 2005, la campagne publicitaire la Cène (Girbaud) reprend le tableau La Cène de Léonard de Vinci[23], et fait scandale auprès de l'Église[24].
Alors que dans les années 90, la marque frisait le milliard de dollar de chiffre d'affaires, c'est en 2007 que les créateurs reprennent le contrôle de leur développement, mais en 2010[25], le groupe ne réalise plus que €200 millions de chiffre d'affaires (retail), dont 30% en France (soit €60 millions)[26].
Fermeture des boutiques
[modifier | modifier le code]À la suite de la crise de 2008, en , le tribunal de commerce de Paris place la société en redressement judiciaire. Le , Marithé et François Girbaud ferment leurs boutiques à l'issue d'une procédure de liquidation judiciaire[27],[15].
Mad Lane tour et vente en ligne
[modifier | modifier le code]En 2015, Marithé + François Girbaud revient avec un nouveau style de distribution sous la forme d’une nouvelle société baptisée Mad Lane[28] ; des tournées dans les villes de France et de Belgique avec des ventes/événements éphémères, parfois agrémentés d’exposition de peintures sur denim de Girbaud, dont les dates et lieux sont annoncés sur le site internet[7].
Expositions
[modifier | modifier le code]- MiXage, Musée du textile Choletais, - [29].
- Le Maître de la Toile de Jean, en collaboration avec la galerie Canesso, rue Laffitte à Paris. Pour l’occasion, Marithé+François Girbaud crée une veste de tailleur gravée au laser à l’image du tableau du XVIIe siècle du Maestro della tela jeans : Le Petit Mendiant à la part de tourte[30],
- L'autre Jean, le Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne invite Marithé et François Girbaud, - [31],[32],[33]
- Les Labos , Biennale internationale du design de Saint-Étienne,13-.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gilles Lhote et Béatrice Nouveau, Jeans : 150 ans de Légende, éditions Michel Lafon, (ISBN 9782840989776, OCLC 469515169, présentation en ligne).
- François Girbaud, Ma peau : rock 'n' street couture, éditions Michel Lafon, (ISBN 9782749903057, OCLC 470246092, présentation en ligne).
- Jean-Noël Blanc, 363000 [trois cent soixante trois mille] signes la chaîne graphique, éditions des Cahiers intempestifs, (ISBN 2911698355 et 9782911698354, OCLC 493580532).
- Olivier Gerval, Émilie Kremer et Jean Claude Prinz, Concept store, Eyrolles, (ISBN 9782212124286, OCLC 748879445, lire en ligne).
- Luxsure, Paris Agency, Dossier spécial, Fashion Week de Paris, Collections prêt à porter, Marithé + François Girbaud, automne hiver 2010-2011, Issue n°7, [lire en ligne].
- Catherine Jazdzewski, Mode : 365 histoires pour être bien dans ses baskets, éditions de La Martinière, (ISBN 9782732450476, OCLC 820664603).
- collectif (préf. Yohji Yamamoto), Marithé + François Girbaud : de la pierre à la lumière, La Martinière, , 303 p. (ISBN 9782732454887, OCLC 829976684).
- Sylvie Marot, Défier le temps, une affaire de mode : colloque international des 27 et 28 mars 2012, Université Lumière Lyon, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 110 p. (ISBN 9782841473151 et 2841473155, OCLC 881423659), « Marithé+François Girbaud, défi(L)eurs de mode », p. 98-103.
Filmographie
[modifier | modifier le code]- 1988 : Court-métrage On s'est tous défilé par Jean-Luc Godard[34].
- 2017 : Marithé + François = Girbaud de Jérémie Carboni avec Marithé Bachellerie, François Girbaud, Renzo Rosso, Benjamin Cotto, etc.[35],[36]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « MAD LANE », sur societe.com (consulté le ).
- Sylvie ROUX, « Chez Girbaud, le jean est éternel », La Dépêche, (lire en ligne, consulté le ).
- [http://www2.culture.gouv.fr/culture/actualites/conferen/albanel/dismode09.html
- « Marithé, Christian Bonnet et Francis Kurkdjian décorés par l'Etat français », sur FashionNetwork.com (consulté le ).
- « Chez Girbaud, le jean est éternel », sur ladepeche.fr (consulté le )
- [vidéo]SJCOM, « CLOSED (JL Godard 1988) », (consulté le )
- (en-US) Laure Guilbault, « Marithé and François Girbaud Set Private Sales », WWD, (lire en ligne, consulté le ).
- « Le luxe selon ... Marithée et François Girbaud », La Parisienne, 2010-12-06cet10:31:00+01:00 (lire en ligne, consulté le ).
- SJCOM, « Métamorphojean (1990) », (consulté le )
- lessor42.fr, « Marithé et François Girbaud : « L'autre jean » », sur L'Essor Loire (consulté le )
- I. Can Do It, « Jeans et denim de A à Z : le Stone Wash », sur Mondenim (consulté le ).
- Sylvie Marot, « Marithé+François Girbaud. T(rav)ailler le pantalon », Pièce Détachée, no 2 « Le Pantalon », (EAN 9782956455813, résumé) :
« Eux », ce sont Marithé et François Girbaud, les inclassables de la mode. « Nous avons inventé le stone washed, je le crois, c’est écrit dans les livres et les articles de presse. » C’est ainsi qu’ils avancent toujours précédés de cette légende. Tantôt qualifiés de « papes du jean », « rois du pantalon » mais aussi de « visionnaires » ou de « designers industriels », ils sont sans conteste des figures singulières et importantes de l’histoire de la mode contemporaine. »
- « L'histoire du baggy, à la croisée du hip-hop et de la mode », sur kulturejean.kaporal.com (consulté le )
- « Marithé et Francois Girbaud (Créateur de mode) - Tendances de Mode », sur www.tendances-de-mode.com (consulté le )
- Article non signé, « Marithé et François Girbaud en liquidation judiciaire », Le Monde, (lire en ligne).
- Duc Tran, « Le Montmarcel Le flagship parisien de Marithé + François Girbaud », sur Essential Homme (consulté le )
- [1], Marithé et François Girbaud reprennent leur destin en main sur le Figaro.
- « Marithé + François Girbaud : les techniciens de la mode | BONNEGUEULE », sur www.bonnegueule.fr (consulté le )
- Sophie Kurkdjian, « “L’Autre Jean”, exposition Marithé+François Girbaud, Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Etienne, jusqu’au 06 mai 2013 », sur Histoire et Mode (consulté le ).
- « Une technique plus écolo pour délaver les jeans », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
- SJCOM, « WATTWASH™ - Marithé + François Girbaud », (consulté le )
- « Wattwash - Encyclo-ecolo.com - l'encyclopédie écologique », sur www.encyclo-ecolo.com (consulté le ).
- [vidéo]ericexul, « La Cène par françois girbaud in culture pub 2006 640x480 », (consulté le )
- « La Cène détournée de Marithé et François Girbaud est interdite d'affichage », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
- « Marithé et François Girbaud reprennent le contrôle de leur marque », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).
- Anne-Sophie Cathala, « Marithé et François Girbaud prêts à céder leur marque », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- France 3 Rhône-Alpes
- « Mad Lane », sur www.societe.com (consulté le )
- Catalogue BnF.
- « Marithé+François Girbaud met l'histoire du jean à l'honneur », FashionNetwork.com, (lire en ligne, consulté le )
- L'autre Jean, Journal d'exposition sur MAI Saint-Étienne
- (en-US) Laure Guilbault, « Museum Sets Marithé + François Girbaud Retrospective », WWD, (lire en ligne, consulté le )
- franceinfo, « Le Jean selon Marithé et François Girbaud exposé à Saint-Etienne », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- [vidéo]Marithé François Girbaud, « on s est tous defile.mov », (consulté le )
- Imdb.com
- « 10 talents en quête de notoriété au Festival des créateurs de mode de Dinan », Culturebox, (lire en ligne, consulté le )