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Ögedeï

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Ögödei
Ögödei, portrait du XIVe siècle
Fonction
Khagan de l'empire mongol
Empire mongol
-
Titre de noblesse
Khagan
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
ᠣᠭᠡᠳᠡᠢ ᠬᠠᠭᠠᠨ ou Өгэдэй хаанVoir et modifier les données sur Wikidata
Noms de naissance
ᠣᠭᠡᠳᠡᠢ, ӨгөдэйVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom posthume
英文皇帝Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de temple
太宗Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
Huochenbieji (d)
Wuluchi (d)
Yeli'andun (d)
Djötchi
Djaghataï
Tolui
Alaqai Beki
Checheyikhen
Il-Alti (en)
Kuoliejian (d)
Tümelün
Chawuer (d)
Shuerche (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Impératrice Borakchin (en)
Impératrice Hutieni (d)
Impératrice Muge (en)
TöregeneVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Godan Khan
Güyük
Khashi (d)
Sürkhakhan (d)
Khochu (d)
Mieli (d)
Khadan
Khorachar (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ögedeï (mongol bičig : ᠣᠭᠡᠳᠡᠢ
ᠬᠠᠭᠠᠨ
, translittération : Ögedei qaγan, mongol cyrillique : Өгэдэй хаан, translittération : Ögedeï Khaan : « généreux »[1]), parfois retranscrit en Ögödei, né vers 1186, mort le , fils de Gengis Khan (mort en 1227), est le deuxième khagan des Mongols, de 1227 à 1241.

Il est le frère de Djötchi, Djaghataï et Tolui.

Famille et premières conquêtes

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Couronnement d'ögedei

Ögedeï est le troisième fils de Gengis Khan et de son épouse principale, la khatan, Börte[2].

En 1211, il participe notamment aux premières campagnes de l'invasion mongole en Chine aux côtés de ses frères. En 1213, il dirige l'aile occidentale contre les Khitans[3]. En 1218-1219, il participe à l'invasion mongole de l'Empire khwarezmien. Son père lui ordonne de diriger l'armée durant la capture et le sac de plusieurs villes, dont Otrar[4].

En 1224, Gengis Khan effectue une réforme administrative qui scinde l'empire en plusieurs Ulus (région administrative) et nomme ses fils à leur tête[5].

Après le décès de Gengis Khan en 1227, un qurultay se tient afin de nommer le successeur. Son frère, Tolui, assure l'interrègne durant la procédure de succession. Durant le qurultay, les différents prétendants sont étudiés. En effet, son premier fils Djötchi est écarté à cause d'une légitimité douteuse dû au lien paternel incertain, Djaghataï est considéré trop impulsif. Tolui, quant à lui, est désigné pour la gestion des biens de Gengis Khan. Ögedeï est le choix favorisé de son vivant par Gengis Khan et est effectivement approuvé. En 1229, il est proclamé Khagan de l'Empire mongol[6].

Jusqu'alors dirigé par un Khan, Ögödei décide de prendre le nom de Khagan (Grand Khan) afin de diriger l'Empire mongol. L'instauration de ce titre l'érige à un rang comparable à celui d'Huángdì ou de roi des rois[7].

Conquêtes militaires

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Durant son règne, Ögödei laisse les différents chefs militaires de l'armée mongole diriger leurs propres campagnes militaires et étendre l'Empire. Durant les premières années 1230, plusieurs conquêtes se déroulent parallèlement[6].

En 1230, l'invasion mongole de la Corée reprend sur ordre d'Ögödei et parvient à soumettre les Goryeo en 1231. En parallèle, à l'ouest de l'empire Mongol, les troupes achèvent le dernier foyer de résistance du Khwarezm en 1230 et assurent le contrôle des territoires capturés en Asie centrale[6].

En 1233, l'invasion mongole en Chine se poursuit. Les tumen (unité de 10.000 guerriers mongols) atteignent le Primorié et soumettent les Jürchen dans la partie orientale du territoire de la dynastie Jin. Après la capture de Chizhou, la dynastie Jin prend fin et les territoires intègrent l'Empire mongol. Les conquêtes se poursuivent ensuite vers le sud et mettent sous pression la dynastie Song qui accepte de verser un tribut de 200.000 lingots d'argent et 200.000 rouleaux de soie annuellement pour maintenir la paix[6].

En 1235, il réunit un nouveau qurultay afin de déterminer les objectifs des prochaines conquêtes. Il décide de poursuivre les conquêtes vers l'Europe depuis la steppe pontique. Dès 1236, les attaques dirigées par son neveu Batu se concentrent sur la région du Khanat bulgare de la Volga puis, en 1237, la conquête des steppes russes par l'armée mongole dirigée par Batu, son neveu[8][6] et la formation de la Horde d'or.

Les conquêtes perdurent avec la prise de Kiev en 1240, puis l'invasion de la Pologne et de la hongrie en 1241. Mais elles s'interrompent à la mort d'Ögödei en décembre 1241[6].

Administration impériale

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La stabilité de l'Empire mongol repose sur la capacité d'Ögödei à garantir des ressources et butins de guerre. Ata-Malik Juvaini évoque la propension du Khagan à distribuer de grandes quantité de richesses pour garantir son prestige et sa légitimité : « ceux qui se délectent de l'avarice perdent une part de leur intellect. Entre la terre et un trésor enfoui, il n'y a aucune différence : tous deux sont inutiles. [...] Nous devons garder nos trésors dans nos coeurs et donner ce que nous avons pour glorifier notre nom »[9].

Cette politique qui lui permet de préserver la fidélité des tribus a également pour conséquence de vider régulièrement le trésor impérial. Face à cela, Ögödai envisage de procéder au massacre des populations du Nord de la Chine afin d'exploiter les terres pour l'agriculture et l'élevage. Cependant, son conseiller Yelü Chucai l'en dissuade. Il le convainc de favoriser la perception des taxes sur les populations conquises[9] : « Bien que vous ayez conquis l'Empire céleste à cheval, vous ne pouvez le gouverner à cheval ».

Ögödei place Yelü Chucai à la tête de la gestion des territoires chinois conquis qui suggère de s'appuyer sur d'anciens bureaucrates confucéens afin de profiter de leur expérience administrative. Ögödei accepte et approuve l'introduction d'un recensement en 1233 et 1234 afin de procéder à la taxation des populations. Toutefois, vers 1239, Ögödei revient à sa volonté d'étendre les territoires destinés à l'élevage et s'accapare une portion des territoires conquis du nord de la Chine à cet effet[9].

Afin d'améliorer l'administration des autres territoires conquis, il envoie des officiels (darugachi) accompagnés de scribes (bitikchi) pour prendre la charge de pouvoirs administratifs, militaires et judiciaires[9].

En 1235, il met en place un système de relais de poste efficace dans le vaste Empire mongol[10] espacés chacun de 40 km les uns des autres. Ce système permet aux massagers de parcourir entre 350 et 400 km par jour grâce au changement des montures au sein des relais de poste[11].

En 1230, le camp militaire principal de l'Empire devient l'emplacement d'une nouvelle ville, Karakorum, fondée sous l'impulsion d'Ögödei. L'élite est contrainte d'assurer la construction des palais et résidences dans la ville, dont le palais impérial d'Ögödei, achevé en 1235. La ville prend une forme rectangulaire et se divise en plusieurs quartiers : aristocratique, impérial, artisanal, marchand. Elle est particulièrement teintée de multiculturalisme avec une importante tolérance religieuse[11].

Mort et succession

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Ögödei meurt le 11 décembre 1241 durant un duel de boissons[7]. Sa mort interrompt l'avancée des armées mongoles en Europe. Une retraite est ordonnée et achevée en 1243[12]. À cause du système tribal de succession, une période d'interrègne débute[13]. Sa veuve Töregene assume la régence de 1241 à 1246, date de l'élection de leur fils Güyük, khagan de 1246 à 1248[14].

La veuve de Güyük, Oghul Qaïmich, assume la régence jusqu'au , date à laquelle Berké réunit le qurultay et proclama Möngke (règne : 1251-1259) grand khan[15], à qui succède Kubilai (règne : 1260-1294), tous deux neveux d'Ögedeï[16]. Les Ögödéides, dont le fief était centré sur la Mongolie, sont de ce fait totalement écartés du pouvoir.

Épouses et descendance

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Comme son père Gengis Khan, Ögedeï a plusieurs épouses et soixante concubines[17], dont Töregene Khatun. Parmi les autres épouses figurent Möge Khatun (ancienne concubine de Gengis Khan) et Jachin Khatun.

Épouses principales :

  1. Boraqchin, ancienne épouse d'Ogedei
  2. Töregene Khatun
    1. Güyük, le troisième grand khan des Mongols
    2. Godan Khan – le premier prince bouddhiste mongol
    3. Köchü (mort en 1237) – durant la campagne militaire en Chine Song
      1. Shiremün – désigné héritier par Ögedeï.
      2. Boladchi
      3. Söse
    4. Qarachar
      1. Totaq
    5. Qashi – mort sous le règne d'Ögedeï.
      1. Qaïdu (1235-1301)
  3. Möge Khatun
  4. Körügene

Concubines :

  1. Ergene
    1. Khadan
  2. Melig (ja) – élevé par le Danichmendides Hajib.

Notes et références

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  1. de ög- : donner et -dei, suffixe de dérivation
  2. Marie Favereau, La Horde. Comment les Mongols ont changé le monde., 2023, Éd. Perrin, (ISBN 978-2262099558)
  3. Mirgalyev 2017, p. 72.
  4. Mirgalyev 2017, p. 73.
  5. Mirgalyev 2017, p. 153.
  6. a b c d e et f Mirgalyev 2017, p. 62.
  7. a et b (en) « Ögödei | Mongol Ruler, Conqueror & Empire Builder | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
  8. Batu est le fils de Djötchi, premier fils de Gengis Khan et Börte.
  9. a b c et d Mirgalyev 2017, p. 65.
  10. Even et Pop 1994, p. 246
  11. a et b Mirgalyev 2017, p. 66.
  12. Mirgalyev 2017, p. 137.
  13. Mirgalyev 2017, p. 221.
  14. Mirgalyev 2017, p. 138.
  15. (Grousset, p. 349)
  16. Möngke et Kubilai sont tous deux fils de Tolui, le quatrième et dernier fils de Genghis Khan et Börte
  17. Rashīd al-Dīn Tabib, 1247-1318, Les successeurs de Gengis Khan, New York, Columbia University Press, , 620 p. (ISBN 0-231-03351-6, OCLC 160563)

Bibliographie

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  • Marie Favereau : La Horde. Comment les Mongols ont changé le monde., 2023, Éd. Perrin, (ISBN 978-2262099558)
  • Anonyme (trad. Marie-Dominique Even, Rodica Pop), Histoire secrète des Mongols : Chronique mongole du XIIIe siècle, UNESCO/Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient », , 350 p. (ISBN 9782070736904)
  • René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Éditions Payot, , 4e éd., 620 p. (lire en ligne), autre éditions : Payot Paris, 2001, 656 p., (ISBN 2-228-88130-9), (Première édition : Payot, 1939).
  • Ilnur Mirgalyev, The Golden Horde in world history, Sh. Marjani Institute of History of the Tatarstan Academy of Sciences, coll. « Tartaria Magna », (ISBN 978-5-94981-254-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes

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