Voir la source de Accord institutionnel entre la Suisse et l'Union européenne

{{Infobox Traité international
 | nom               = Accord institutionnel entre la Suisse et l'Union européenne
 | nom_complet       = Accord facilitant les relations bilatérales entre l'Union européenne et la Suisse dans les parties du marché intérieur auxquelles la Suisse participe
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L''''accord institutionnel entre la [[Suisse]] et l'[[Union européenne]]''' (en {{lang-de|''Institutionelles Abkommen Schweiz–EU'', InstA}}), appelé aussi '''accord-cadre Suisse-UE''', est un projet d'[[accord international]], négocié entre les années 2010 et 2020. Il vise à appliquer de façon plus homogène et efficace les accords bilatéraux, existants et futurs, [[Relations entre la Suisse et l'Union européenne|entre la Suisse et l'Union européenne]] portant sur l'accès au [[marché unique européen]].

Demandé depuis 2008 par l'Union européenne, l'accord institutionnel doit préciser quatre points de la voie bilatérale : la reprise de l'[[acquis communautaire]], l'[[Interprétation (droit)|interprétation]] du droit, la surveillance de l'application des accords concernés et la [[Mode alternatif de règlement des conflits|résolution des différends]]. Les accords concernés touchent les domaines de la [[Citoyenneté de l'Union européenne#Directive 2004/38|libre circulation des personnes]], du [[transport aérien]], du transport sur [[Transport routier|route]] et sur [[Chemin de fer|rail]] ([[Transport de marchandises|marchandises]] et [[Transport en commun|voyageurs]]), de l'[[agriculture]] et de la [[Arrangement de reconnaissance mutuelle|reconnaissance mutuelle]] des [[Contrôle qualité|conformités techniques]].

Après la publication des résultats de la négociation, le débat public en Suisse met en exergue plusieurs points problématiques, dont celui de la [[souveraineté]], de la protection des salaires et des [[Aides publiques|aides d'État]] (principalement pour les [[banques cantonales]]). En {{date-|mai 2021}}, le [[Conseil fédéral suisse]] décide de mettre un terme aux négociations et de ne pas signer le projet d'accord.

Le projet polarise le monde politique en Suisse, tant aux niveaux des partis que des groupes d'intérêts. La [[doctrine juridique]] se montre majoritairement en faveur de l'accord institutionnel, même si elle est critique sur plusieurs points.

== Dénomination ==
Le nom complet de l'accord institutionnel est {{citation|Accord facilitant les relations bilatérales entre l'Union européenne et la Suisse dans les parties du marché intérieur auxquelles la Suisse participe}}<ref>{{ref loi|Titre|accord institutionnel}}.</ref>. Il est parfois abrégé en {{citation|accord-cadre}}<ref name="LT 2019-01-07">{{Article |titre=Suisse-UE: l'accord-cadre dont plus personne ne veut au Conseil fédéral |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2019-01-07 |langue=fr |auteur1=Michel Guillaume |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/suisseue-laccordcadre-dont-plus-personne-ne-veut-conseil-federal |accès url=libre }}.</ref> ({{citation étrangère|Rahmenabkommen|langue=de}}<ref name="NZZ 2021-03-05">{{Article |titre=Was Sie über das Rahmenabkommen mit der EU wissen müssen |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2021-03-05 |langue=de |auteur1=Tobias Gafafer |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/schweiz-eu-was-sie-ueber-das-rahmenabkommen-wissen-muessen-ld.1358995 |auteur2=René Höltschi |accès url=inscription }}.</ref> ou {{citation étrangère|Rahmenvertrag|langue=de}}<ref>{{Article |titre=EU-Rahmenvertrag: Die Schweiz braucht eine Vision und mehr Leadership |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-12-07 |langue=de |auteur1=Peter A. Fischer |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/eu-rahmenvertrag-die-schweiz-braucht-eine-vision-und-mehr-leadership-ld.1443021 |accès url=inscription }}.</ref> en allemand). D'autres noms sont donnés dans le débat politique et scientifique, comme {{citation|traité d'amitié}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Bernard Wuthrich |titre=Suisse-UE: derrière les accolades, le rapport de force est permanent |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2017-12-19 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/opinions/suisseue-derriere-accolades-rapport-force-permanent |consulté le=2021-04-25 |accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref name="NZZ 2021-02 Neuhaus">{{Article |langue=de |auteur1=Christina Neuhaus |titre= Wer hat Angst vor Livia Leu? |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2021-02-10 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/beim-rahmenvertrag-machen-es-sich-die-parteien-zu-bequem-ld.1600889 |accès url=inscription}}.</ref> (formule consacrée par le [[président de la Commission européenne]] [[Jean-Claude Junker]] en 2018)<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=[[Agence télégraphique suisse|ATS]] |titre=La Suisse et l’Union européenne veulent un «accord d’amitié» début 2018 déjà |périodique=Le Temps |date=2017-11-23 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/suisse-lunion-europeenne-veulent-un-accord-damitie-debut-2018-deja |consulté le=2021-04-25 |accès url=libre}}.</ref> et {{citation|traité d'intégration}}{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|56}}}}{{,}}<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Stephan Breitenmoser |auteur2=Simon Hirsbrunner |titre=EU-Rahmenabkommen – Recht und Souveränität |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2020-01-09 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/eu-rahmenabkommen-recht-und-souveraenitaet-ld.1526509 |accès url=inscription}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=22}}, voire {{citation|super-accord}}<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Markus Häfliger |titre=Darum geht es im Supervertrag mit der EU |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2018-12-10 |issn=1422-9994 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/das-kleingedruckte-im-supervertrag-mit-der-eu/story/20819882 |consulté le=2021-04-25 |accès url=limité}}.</ref>{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|9}}}}. Les plus hostiles (dont l'[[Union démocratique du centre|UDC]]) le considèrent comme un {{citation|accord de soumission}}<ref>{{Lien web |langue=de |titre=SVP will EU-«Unterwerfungsvertrag» mit aller Macht bekämpfen |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/rahmenabkommen-svp-will-eu-unterwerfungsvertrag-mit-aller-macht-bekaempfen |site=srf.ch |date=2020-10-24 |consulté le=2021-04-25}}.</ref> ou comme un {{citation|[[#Partis politiques|accord colonial]]}}{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|8}}}}, alors que les plus favorables parlent d'{{citation|accord-clé pour l'avenir de la Suisse}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=[[Awp Informations Financières|AWP]]/[[Agence télégraphique suisse|ATF]] |titre=Suisse-UE/Accord-cadre: appels à continuer à négocier une solution acceptable |périodique=[[Bilan (magazine)|Bilan]] |date=2021-04-23 |lire en ligne=https://www.bilan.ch/economie/suisse-ue-accord-cadre-appels-a-continuer-a-negocier-une-solution-acceptable |consulté le=2021-04-25 |accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref name="Le Matin 2021-03">{{Article |langue=fr |auteur1=Eric Felley |titre=Suisse-UE: ils veulent rallumer la flamme européenne |périodique=[[Le Matin (Suisse)|Le Matin]] |date=2021-03-01 |issn=1018-3736 |lire en ligne=https://www.lematin.ch/story/suisse-ue-ils-veulent-rallumer-la-flamme-europeenne-983763132376 |consulté le=2021-04-25 |accès url=libre}}.</ref>.

[[Ignazio Cassis]], [[conseiller fédéral]] chargé des [[Département fédéral des affaires étrangères|affaires étrangères]] depuis {{date-|décembre 2017}}, indique en {{date-|janvier 2018}} ne pas apprécier la formulation {{citation|accord-cadre}}, car elle serait tout aussi envenimée que celle de {{citation étrangère|[[Managed Care Organization|managed care]]|langue=en}}<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Erich Aschwanden |titre= Rahmenabkommen mit der EU: Was Ignazio Cassis zum Reset-Knopf wirklich gesagt hat |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-01-31 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/rahmenabkommen-mit-der-eu-was-ignazio-cassis-zum-reset-knopf-wirklich-gesagt-hat-ld.1352779 |accès url=inscription}}.</ref>.

== Historique ==
La conclusion d'un accord institutionnel s'inscrit dans la [[politique européenne de la Suisse]]{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|1}}}}. À la suite du [[Référendum sur l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen|rejet de l'adhésion]] à l'[[Espace économique européen]], le [[Conseil fédéral (Suisse)|Conseil fédéral]] poursuit la stratégie de la {{citation|voie bilatérale}}, fondée sur une multitude d'accords bilatéraux entre la Suisse et la [[Communauté européenne]] puis l'[[Union européenne]], dans différents secteurs{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|1}}}}{{,}}<ref>Pour un aperçu de la voie bilatérale : {{harvsp|Grin|2020}} (aspects politiques) et {{harvsp|Cottier ''et al.'' 2014}} (aspects juridiques).</ref>.

=== Institutionnalisation de la voie bilatérale ===
La voie bilatérale englobe plus de {{nb|130|accords}}{{sfn|Cottier|2019|p=346}}, ce que {{lien|Thomas Cottier|langue=de}}, [[professeur émérite]] de [[Droit de l'Union européenne|droit européen]] à l'[[Université de Berne]], définit comme un haut degré d'intégration à l'Union européenne, mais sans participation institutionnelle ({{citation étrangère|hoher Integrationsgrad mit institutioneller Abstinenz|langue=de}}){{sfn|Cottier|2019|p=346}}. Selon une étude publiée en 2019<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Katharina Gnath |titre=Study - EU Single Market boosts per capita incomes by almost 1,000 euros a year |url=https://www.bertelsmann-stiftung.de/en/topics/latest-news/2019/may/eu-single-market-boosts-per-capita-incomes-by-almost-1000-euros-a-year |site=bertelsmann-stiftung.de |date=2019-05-08 |consulté le=2021-04-24}}.</ref> par la {{langue|de|Bertelsmann [[Fondation (institution)|Stiftung]]}} (propriétaire du groupe [[Bertelsmann|homonyme]]), la Suisse est le pays non-membre de l'Union qui profite au mieux du [[Marché unique (Union européenne)|marché unique]]<ref name="FP 2021-04">{{Article |langue=en |prénom1=Caroline |nom1=de Gruyter |titre=The EU’s Next Big Problem Is Switzerland |périodique=[[Foreign Policy]] |lire en ligne=https://foreignpolicy.com/2021/04/22/the-eus-next-big-problem-is-switzerland/ |date=2021-04-22 |consulté le=2021-04-24 |accès url=libre}}.</ref>.

Depuis 2008{{sfn|Baudenbacher|2019|p=8}}{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gilles Grin|titre=Suisse-Europe|sous-titre=une perspective historique|lieu=Lausanne|éditeur=[[Fondation Jean-Monnet pour l'Europe]]|collection=Collection débats et documents,|numéro dans collection=18|année=2020|pages totales=81|isbn=|isbn erroné=9772296771001|issn=2296-7710|lire en ligne=https://jean-monnet.ch/wp-content/uploads/2020/08/20-09-suisse-europe-g--grin-cdd-n18.pdf|passage=51 |accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Schweiz – Europäische Union|langue=de|lieu=Zurich|éditeur=EIZ Publishing|date=2020|pages totales=232|isbn=978-3-03805-336-1|lire en ligne=https://eizpublishing.ch/wp-content/uploads/2020/11/Schweiz-Europaeische-Union-V1_04-20201002-digital.pdf |prénom1=Matthias |nom1=Oesch |sous-titre=Grundlagen, Bilaterale Abkommen, Autonomer Nachvollzug |doi=10.36862/eiz-297 |passage={{numéro|102}} |accès url=libre}}.</ref>, l'Union européenne requiert de la Suisse une {{citation|institutionnalisation}} de la voie bilatérale avant de conclure de nouveaux accords d'accès au [[Marché unique (Union européenne)|marché unique]]{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|2}}}}{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=7}}. Aux yeux du Conseil fédéral, les accords bilatéraux fonctionnent généralement bien<ref>{{Article |titre=Rapport sur la politique économique extérieure 2017 et Rapport sur les mesures tarifaires prises en 2017 |périodique=[[Feuille fédérale]] |date=2018-02-20 |langue=fr |auteur1=[[Conseil fédéral (Suisse)|Conseil fédéral]] |lire en ligne=https://www.fedlex.admin.ch/eli/fga/2018/287/fr |pages=791-856 |numéro=7 |accès url=libre}}, {{p.|824}}.</ref>{{,}}{{sfn|Oesch|2020|loc={{numéro|101}}}}, mais le gouvernement veut {{citation|mettre de l'huile dans les rouages}} (formule attribuée à [[Roberto Balzaretti]]){{sfn|Grin|2020|p=51}}. Pour ''[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]'', l'accord institutionnel a pour but de {{citation|pérenniser la voie bilatérale}}<ref name="LT 2018-12-14 enjeux">{{Article |langue=fr |auteur1=Michel Guillaume |titre=Les enjeux historiques de l’accord institutionnel |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2018-12-14 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/enjeux-historiques-laccord-institutionnel |consulté le=2021-04-21 |accès url=libre}}.</ref>. Les enjeux économiques sont d'une certaine importance, car {{unité|700000|emplois}} dépendent de la voie bilatérale selon [[Economiesuisse]]<ref name="LT 2018-12-14 enjeux"/>. La Suisse a ainsi tout intérêt à garder des relations stables et durables avec son plus grand partenaire commercial{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|58}}}}.

Au cœur de cette institutionnalisation se trouvent quatre éléments{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|3}}}}{{,}}{{sfn|Ambühl|Scherer|2019|loc={{numéro|9}}}} :

* la reprise de l'[[acquis communautaire]],
* l'[[Interprétation (droit)|interprétation]] du droit repris,
* la surveillance de l'application des accords, et
* la résolution des différends.

Pour l'Union européenne, une meilleure réglementation de ces quatre éléments permet de garantir que le [[Marché intérieur (Union européenne)|marché intérieur]] soit homogène et ne subisse pas de distorsion de [[concurrence]]{{sfn|Grin|2020|p=52}}. En 2012, alors que les [[#Négociations|négociations]] n'ont pas encore commencé, le président de la Commission européenne, [[José Manuel Durão Barroso|José Manuel Barroso]], affirme à [[Didier Burkhalter]] que la voie bilatérale serait terminée si la Suisse et l'Union ne réussissent pas à s'entendre pour lui donner un cadre<ref name="LT 2018-12-14 enjeux"/>.

Cette institutionnalisation est vue par une partie de la [[Doctrine (droit)|doctrine]] comme un défi pour la [[Système politique de la Suisse#Démocratie directe|démocratie semi-directe suisse]]<ref>Voir à ce sujet {{Article |titre=Die Institutionalisierung der Bilateralen Verträge |périodique=Schweizerische Zeitschrift für internationales und europäisches Recht |date=2013 |langue=de |pages=563-583 |prénom1=Andreas |prénom2=Lorenz |nom1=Glaser |nom2=Langer |sous-titre=Eine Herausforderung für die schweizerische Demokratie |numéro=4 |issn=1019-0406 }}.</ref>. Selon [[#AmbühlScherer2019|Ambühl et Scherer]], un renouveau de la voie bilatérale à travers un accord institutionnel est voulu par l'Union européenne, car le soutien pour une [[Adhésion de la Suisse à l'Union européenne|adhésion de la Suisse à l'Union]] diminue de manière croissante depuis plusieurs années{{sfn|Ambühl|Scherer|2019|loc={{numéro|7}}}}.

=== Négociations ===
==== Adoption des mandats de négociation ====
[[Fichier:Didier Burkhalter 2011.jpg|vignette|upright|alt=Portrait d'un homme aux cheveux gris.|[[Didier Burkhalter]], chef du [[Département fédéral des affaires étrangères]] lors la présentation du mandat de négociation suisse.]]
Le mandat de [[négociation]] suisse est adopté le par le [[Conseil fédéral (Suisse)|Conseil fédéral]] le {{date-|18 décembre 2013}}<ref name="NZZ 2013-12-19">{{Article |titre=Den bilateralen Weg erneuern, um ihn zu erhalten |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2013-12-19 |langue=de |auteur1=Jan Flückiger |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/den-bilateralen-weg-erneuern-um-ihn-zu-erhalten-1.18207446 |pages=11 |accès url=inscription}}.</ref>. Il est présenté à la presse par [[Didier Burkhalter]] ([[Département fédéral des affaires étrangères|affaires étrangères]]), [[Eveline Widmer-Schlumpf]] ([[Département fédéral des finances|finances]]) et [[Alain Berset]] ([[Département fédéral de l'intérieur|intérieur]]), ce qui est vu comme un signe de cohérence du collège gouvernemental selon la ''{{langue|de|[[Neue Zürcher Zeitung]]}}''<ref name="NZZ 2013-12-19"/>. Il ressort de ce mandat de négociation que le Conseil fédéral ne veut pas être lié à [[Cour de justice de l'Association européenne de libre-échange]] et qu'aucune nouvelle organisation supranationale ne doit être créée<ref name="NZZ 2013-12-19"/>. L'idée d'une résolution à l'amiable, à travers un comité mixte, est proposée pour résoudre les différends lors de l'application des accords bilatéraux, mais avec la possibilité pour la [[Cour de justice de l'Union européenne]] de pouvoir interpréter de manière contraignante le droit européen<ref name="NZZ 2013-12-19"/>. Une ligne rouge est toutefois définie au niveau de la directive sur la citoyenneté de l'Union ([[directive 2004/38/CE]]), que la Suisse ne veut pas reprendre<ref name="NZZ 2013-12-19" />.

Les [[Commission de politique extérieure|commissions de politique extérieure]] se montrent positives lors de la consultation relative au mandat : celle du [[Conseil des États (Suisse)|Conseil des États]] soutient le mandat par {{nb|10|voix}} contre 0 et 2 abstentions, celle du [[Conseil national (Suisse)|Conseil national]] par {{nb|14|voix}} contre 6 (toutes de l'[[Union démocratique du centre|UDC]])<ref name="NZZ 2013-12-19" />. La [[Conférence des gouvernements cantonaux]] (CdC) apporte également son soutien, à une très large majorité<ref>{{Article |titre=Les cantons soutiennent le mandat de négociation avec l’UE |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2013-12-13 |langue=fr |auteur1=Yves Petignat |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/cantons-soutiennent-mandat-negociation-lue |accès url=libre}}.</ref>, quelques jours avant que le mandat soit présenté par le Conseil fédéral<ref>{{Article |titre=Kantone geben grünes Licht für Verhandlungen mit der EU |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2013-12-13 |langue=de |auteur1=[[Agence télégraphique suisse|ATS]] |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/kantone-geben-gruenes-licht-fuer-verhandlungen-mit-der-eu-1.18204117 |accès url=inscription}}.</ref>{{,}}<ref name="NZZ 2013-12-19" />.

[[Yves Rossier]], [[Département fédéral des affaires étrangères#Secrétariat d'État (SEE)|secrétaire d'État]] au Département fédéral des affaires étrangères, est désigné pour mener les négociations du côté suisse<ref name="Politico 2014-05">{{Lien web |langue=en |titre=EU adopts mandate for Switzerland talks |url=https://www.politico.eu/article/eu-adopts-mandate-for-switzerland-talks/ |site=politico.eu |date=2014-05-07 |consulté le=2021-04-21 |auteur=Toby Vogel |accès url=libre}}.</ref>.

Le {{date-|6 mai 2014}}, le [[Conseil de l'Union européenne]] adopte le mandat de négociation<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[Conseil de l'Union européenne]] |titre=Mandat de négociations pour un accord UE-Suisse sur un cadre institutionnel |url=https://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-9525-2014-INIT/fr/pdf |site=europa.eu |date=2014-05-06 |consulté le=2021-04-21}}.</ref>. [[David O'Sullivan]], chef du [[Service européen pour l'action extérieure]] est chargé des négociations du côté européen<ref name="Politico 2014-05"/>.

Prenant acte de l'annonce du Conseil fédéral, la [[Commission européenne]] félicite la Suisse pour l'adoption du mandat, qui dispose selon elle d'un large soutien des [[Assemblée fédérale (Suisse)|parlementaires]], des [[Cantons de la Suisse|cantons]] et des [[partenaires sociaux]]<ref name="NZZ 2013-12-19"/>. Les négociations commencent au cours du deuxième trimestre 2014 (selon Tobler courant printemps<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Christa |nom1=Tobler |titre=One of Many Challenges after Brexit |sous-titre=The Institutional Framework of an Alternative Agreement - Lessons from Switzerland and Elsewhere |périodique=Maastrich Journal of European and Comparative Law |volume=23 |numéro=4 |date=2016 |lire en ligne=https://heinonline.org/HOL/P?h=hein.journals/maastje23&i=579 |accès url=payant |pages=575-594 |issn=1023-263X}}, {{p.|579}}.</ref>, au début de l'été selon Oesch et Speck<ref>{{Chapitre |langue=de |auteur1=Matthias Oesch |auteur2=Gabriel Speck |titre chapitre=Das geplante institutionelle Abkommen Schweiz–EU und der EuGH |auteurs ouvrage=Astrid Epiney, Lena Hehemann |titre ouvrage=Schweizerisches Jahrbuch für Europarecht / Annuaire suisse de droit européen 2016/2017 |lieu=Zurich |éditeur=Schulthess |année=2017 |pages totales=598 |isbn=978-3-7255-7741-5 |passage=255-273}}, {{p.|257}}.</ref>, le {{date-|22 mai}} selon le [[Parlement européen]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre= Recommandation du Parlement européen au Conseil du 26 mars 2019 à la Commission et à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité concernant l’accord-cadre institutionnel entre l’Union européenne et la Confédération suisse (2018/2262(INI)) |url=https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-8-2019-0241_FR.html |site=europa.eu |date=2019-03-26 |consulté le=2021-04-21}}.</ref>).

==== Présentation du projet d'accord en Suisse et consultations ====
Après avoir pris connaissance du résultat des négociations, le Conseil fédéral, représenté par Alain Berset ([[Président de la Confédération suisse|président de la Confédération]]), [[Ignazio Cassis]] (affaires étrangères) et [[Ueli Maurer]] (finances), décide le {{date-|7 décembre 2018}} de présenter le texte négocié à la presse<ref>{{Lien web |titre=7.12.2018 - BP Berset, BR Maurer, BR Cassis zur Europapolitik: Institutionelles Abkommen |url=https://www.youtube.com/watch?v=cP36cwvuYRI |langue=de,fr,it |date=2018-12-07 |site=youtube.com |consulté le=2021-04-20 |accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref name="NZZ 2018-12-07 Weder Ja noch Nein">{{Article |titre=Bundesrat sagt weder Ja noch Nein zum EU-Rahmenabkommen |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-12-07 |langue=de |auteur1=Christof Forster |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/bundesrat-sagt-weder-ja-noch-nein-zum-eu-rahmenabkommen-ld.1443059 |pages=16-17 |auteur2=Heidi Gmür |accès url=inscription}}.</ref>. Le gouvernement fédéral déclare {{citation|prendre connaissance}} de l'accord, mais décide de ne pas le [[parapher]]<ref name="Tagi 2018-12-07">{{Article |titre=Bundesrat sagt weder Ja noch Nein |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2018-12-07 |langue=de |auteur1=Fabian Schäfer |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/standard/bundesrat-sagt-weder-ja-noch-nein/story/15148882 |accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref name="LT 2018-12-07">{{Article |titre=Le Conseil fédéral ne paraphe pas l’accord-cadre avec l'UE |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2018-12-07 |langue=fr |auteur1=Michel Guillaume |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/conseil-federal-ne-paraphe-laccordcadre-lue |accès url=libre }}.</ref>. Il entend toutefois consulter les acteurs politiques suisses et les partenaires sociaux<ref name="NZZ 2018-12-07 Weder Ja noch Nein"/> avant de se prononcer sur la suite à donner à ce que le ''{{langue|de|Tages-Anzeiger}}'' qualifie de {{citation|super-accord}}<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Markus Häfliger |titre=Darum geht es im Supervertrag mit der EU |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2018-12-10 |issn=1422-9994 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/das-kleingedruckte-im-supervertrag-mit-der-eu/story/20819882 |consulté le=2021-04-21 |accès url=limité}}.</ref>. Le [[Commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage|Commissaire européen à la politique européenne de voisinage]], [[Johannes Hahn]], exclut cependant toute renégociation de l'accord<ref name="LT 2019-01-07"/>.

Plusieurs journaux considèrent que le Conseil fédéral adopte une attitude de {{citation|ni oui ni non}} envers l'accord institutionnel<ref name="NZZ 2018-12-07 Weder Ja noch Nein"/>{{,}}<ref name="Tagi 2018-12-07"/>{{,}}<ref name="LT 2018-12-07"/>. ''[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]'' va jusqu'à dire en {{date-|janvier 2019}} qu'il s'agit d'un accord dont personne au Conseil fédéral ne veut et que, pour cela, {{citation|le projet d'accord est [[Mort clinique|cliniquement mort]]}}<ref name="LT 2019-01-07"/>.

Du côté des acteurs politiques, l'accueil est au mieux {{citation|tiède}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|9}}}}. Les cantons, par l'intermédiaire de la Conférence des gouvernements cantonaux, critiquent principalement les problèmes soulevés par la [[#Protection des salaires|directive sur la citoyenneté]] et les aides d'État<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Heidi Gmür |titre= Rahmenabkommen: Die Kantone melden Vorbehalte an |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-12-14 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/rahmenabkommen-die-kantone-melden-vorbehalte-an-ld.1445069 |accès url=inscription}}.</ref>.

En {{date-|janvier 2019}}, la [[Commission de politique extérieure]] du [[Conseil national (Suisse)|Conseil national]] organise une audition publique de plusieurs experts sur le dossier<ref>{{Lien web |titre=Institutionelles Abkommen Schweiz - EU. Öffentliche Anhörung der APK-N |url=https://www.youtube.com/watch?v=LODKvWROkxU |langue=de,fr |date=2019-01-15 |site=youtube.com |consulté le=2021-04-07 |format=video}}.</ref>.

==== Demandes de clarification de la part de la Suisse ====

Après avoir pris connaissance du résultat de la consultation, le Conseil fédéral décide en {{date-|juin 2019}} de ne pas signer l'accord institutionnel<ref name="LT 2019-06">{{Article |langue=fr |auteur1=Bernard Wuthrich |titre=Accord institutionnel: la Suisse demande des clarifications à l'UE |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2019-06-07 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/accord-institutionnel-suisse-demande-clarifications-lue |consulté le=2021-04-23 |accès url=libre}}.</ref>. À ses yeux, il reste trois points à clarifier : la [[#Protection des salaires|protection des salaires]], la [[#Directive sur la citoyenneté de l'Union|directive sur la citoyenneté de l'Union]] et les [[#Aides d'État|aides d'État]]<ref name="LT 2019-06"/>. Il signifie cette décision au président de la Commission européenne, [[Jean-Claude Junker]]<ref name="LT 2019-06"/>.

En {{date-|avril 2021}}, le [[Président de la Confédération suisse|président de la Confédération]], [[Guy Parmelin]], se rend à [[Bruxelles]] pour rencontrer la présidente de la Commission européenne, [[Ursula von der Leyen]], dans une mission de la {{citation|dernière chance}} pour sauver l'accord institutionnel<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Michel Guillaume |titre=Entre Berne et Bruxelles, le rendez-vous de la dernière chance |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2021-04-22 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/entre-berne-bruxelles-rendezvous-derniere-chance |consulté le=2021-04-23 |accès url=payant}}.</ref>. L'agence [[Reuters]] parle de {{citation étrangère|[[damage control]]|langue=en}}<ref>{{Lien web |auteur=Michael Shields |titre=Swiss president heads for damage-control EU summit |url=https://www.reuters.com/world/europe/swiss-president-heads-damage-control-eu-summit-2021-04-22/ |site=reuters.com |date=2021-04-22 |consulté le=2021-04-24 |accès url=libre}}.</ref>. Quelques jours auparavant, la [[Radio télévision suisse|RTS]] publie un document interne de la Commission européenne, qui accuse la Suisse de n'avoir pas répondu à des propositions pour faire avancer les négociations<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le gouvernement suisse est attendu le 23 avril à Bruxelles pour discuter de l'accord-cadre. |url=https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/le-gouvernement-suisse-est-attendu-le-23-avril-a-bruxelles-pour-discuter-de-laccord-cadre-?urn=urn:rts:video:12126797 |site=rts.ch |date=2021-04-15 |consulté le=2021-04-24}}.</ref>{{,}}<ref name="FP 2021-04"/>. La rencontre d'une heure et demie n'aboutit pas à une solution sur les trois points à clarifier, mais les deux parties affirment que le dialogue reste ouvert<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Christoph G. Schmutz |titre=Brüssel fordert Kompromissbereitschaft von Bern |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2021-04-23 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/eu-bruessel-fordert-kompromissbereitschaft-von-bern-ld.1613743 |accès url=inscription}}.</ref>. Plusieurs observateurs européens, dont l'[[eurodéputé]] allemand [[Andreas Schwab]], considèrent que la Suisse devrait dire clairement ce qu'elle veut<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Florian Eder |auteur2=Zoya Sheftalovich |titre=POLITICO Brussels Playbook: Russia pulls back — Macron gets 10 minutes — Ghost in the shell |date=2021-04-23 |lire en ligne=https://www.politico.eu/newsletter/brussels-playbook/politico-brussels-playbook-russia-pulls-back-macron-gets-10-minutes-ghost-in-the-shell/ |consulté le=2021-04-24 |accès url=libre}}.</ref>.

=== Changements politiques ===
En {{date-|juin 2016}}, le [[Royaume-Uni]] décide de [[Retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne|se retirer de l'Union européenne]]. Cette décision a pour effet de retarder les discussions entre la Suisse et l'Union européenne, l'Union voulant traiter en priorité la question du départ d'un de ses États-membres, ce qui sera chose faite début {{date-|janvier 2020}}<ref name="FP 2021-04"/>{{,}}{{sfn|Grin|2020|p=51 et 63 ss}}{{,}}{{sfn|Tobler|Beglinger|2021|p=64|loc=questions 167 et 168}}.

[[Fichier:Ignazio Cassis(2).jpg|vignette|upright|alt=Portrait photographie d'un homme aux cheveux gris.|[[Ignazio Cassis]] succède à Didier Burkhalter à la tête du Département fédéral des affaires étrangères à la fin 2017.]]
En {{date-|septembre 2017}}, après la démission de Didier Burkhalter, [[Ignazio Cassis]] est élu au Conseil fédéral et entre en fonction en {{date-|novembre 2017}}. Quelques mois plus tard, il annonce vouloir actionner le bouton {{citation étrangère|[[Remise à zéro|reset]]|langue=en}}<ref name="NZZ 2018-01">{{Article |langue=de |auteur1=Erich Aschwanden |auteur2=Daniel Gerny |titre=Balzaretti wird neuer starker Mann für die Europapolitik |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-01-31 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/jetzt-im-live-stream-aussenminister-ignazio-cassis-informiert-ueber-die-kuenftige-europapolitik-ld.1352895 |accès url=inscription}}.</ref>, figure de style déjà utilisée lors sa campagne pour l'élection au Conseil fédéral<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Christof Forster |titre=Mit dem «Reset»-Knopf in den Bundesrat |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2017-12-29 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/ignazio-cassis-mit-dem-reset-knopf-in-den-bundesrat-ld.1339948 |accès url=inscription}}.</ref>.

Deux ans plus tard, à la suite des [[élections européennes de 2019]], une [[Commission von der Leyen I|nouvelle Commission européenne]], présidée par [[Ursula von der Leyen]], entre en fonction.

=== Négociateurs suisses ===
Au cours de la négociation sur l'accord institutionnel, la Suisse nomme cinq négociateurs différents<ref name="TdG 2020-10">{{Article |titre=Le Conseil fédéral impose une vice-ministre à Ignazio Cassis |périodique=[[Tribune de Genève]] |date=2020-10-14 |langue=fr |auteur1=Lise Bailat |lire en ligne=https://www.tdg.ch/le-conseil-federal-impose-une-vice-ministre-a-cassis-984961811635 |accès url=limité}}.</ref>.

Comme [[#Adoption des mandats de négociation|mentionné]], Yves Rossier, secrétaire d'État au DFAE au moment de l'adoption du mandat de négociation, est le premier à entamer les discussions en 2013. Il est remplacé en 2016 par {{lien|Jacques de Watteville|langue=de}}, [[Secrétariat d'État aux questions financières internationales|secrétaire d'État aux questions financières internationales]], qui prend le titre de négociateur en chef<ref name="NZZ 2015-08">{{Article |langue=de |auteur1=Christof Forster |titre= Neuer Chefunterhändler vor schwieriger Aufgabe |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2015-08-12 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/neuer-chefunterhaendler-vor-schwieriger-aufgabe-1.18594988 |accès url=inscription}}.</ref>{{,}}<ref name="LT 2015-08">{{Article |langue=fr |auteur1=Bernard Wuthrich |titre=Jacques de Watteville chargé de sauver les accords bilatéraux |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2015-08-12 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/jacques-watteville-charge-sauver-accords-bilateraux |consulté le=2021-04-24 |accès url=libre}}.</ref>. Les partis politiques accueillent cette nomination avec un certain scepticisme, car le dossier traîne en longueur, en particulier depuis le [[Initiative populaire « Contre l'immigration de masse »|vote sur l'immigration de masse]] en 2014<ref name="LT 2015-08"/>. La ''{{langue|de|[[Neue Zürcher Zeitung|NZZ]]}}'' y voit pour sa part un éparpillement des responsabilités (car Yves Rossier reste le plus haut diplomate suisse)<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Simon Gemperli |titre= Hochkarätig instabil |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2015-08-12 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/kommentare/hochkaraetig-instabil-1.18594983 |accès url=inscription}}.</ref>.

Ayant atteint l'âge de la [[Assurance-vieillesse et survivants|retraite]], Jacques de Watteville quitte l'administration fédérale en 2017<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Lise Bailat |titre=Jacques de Watteville, 35 ans au service de la Suisse |périodique=Le Temps |date=2017-02-22 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/jacques-watteville-35-ans-service-suisse |accès url=libre}}.</ref> et le dossier est repris par [[Pascale Baeriswyl]]<ref>{{Article |auteur1=ATS |lien auteur1=Agence télégraphique suisse |titre=Pascale Baeriswyl succédera à Jacques de Watteville début avril |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2017-02-22 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/pascale-baeriswyl-succedera-jacques-watteville-debut-avril |accès url=libre }}.</ref>, nommée secrétariat d'État au DFAE un an plus tôt pour succéder à Yves Rossier<ref name="LT 2016-09">{{Article |langue=fr |auteur1=Bernard Wuthrich |titre=Pascale Baeriswyl succède à Yves Rossier |périodique=Le Temps |date=2016-09-30 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/pascale-baeriswyl-succede-yves-rossier |accès url=libre}}.</ref>. Cette cohérence retrouvée entre la diplomatie suisse et les négociations avec l'Union européenne est saluée par la presse<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Simon Gemperli |titre=Normalisierung im Organigramm |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2017-02-22 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/neue-eu-chefunterhaendlerin-der-schweiz-pascale-baeriswyl-beerbt-de-watteville-ld.147079 |accès url=inscription}}.</ref>{{,}}<ref name="LT 2016-09"/>, mais le dossier n'avance pas.

Après l'entrée en fonction de Baeriswyl, Ignazio Cassis prend la tête du DFAE, et les [[Pascale Baeriswyl#Tensions entre Ignazio Cassis et Baeriswyl|rapports entre le conseiller fédéral et la secrétaire d'État]] ne sont pas les meilleurs. Un aspect de la stratégie de {{citation étrangère|reset|langue=en}} de Cassis consiste en une réorganisation du personnel de négociation<ref name="NZZ 2018-01"/>. Il nomme ainsi, avec effet immédiat, [[Roberto Balzaretti]] (ambassadeur auprès de l'Union européenne depuis 2013 à 2016) nouveau négociateur en chef avec le titre de secrétaire d'État <ref name="NZZ 2018-01"/>. Cette nomination n'est pas du goût de tout le monde, car Balzaretti fait preuve de trop de franc-parler (ce qui lui vaut le titre de diplomate non diplomatique par la ''{{langue|de|NZZ}}'')<ref name="NZZ Nuspliger 2018-01">{{Article |titre=Roberto Balzaretti: Der undiplomatische Diplomat |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-01-31 |langue=de |auteur1=Niklaus Nuspliger |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/der-undiplomatische-diplomat-ld.1353121 |accès url=inscription }}.</ref>. [[Paul Rechsteiner]], président de l'[[Union syndicale suisse]], parle carrément de très mauvais choix pour le poste ({{Citation étrangère|maximale Fehlbesetzung für diesen Job|langue=de}} )<ref>{{Article |titre=Balzarettis Scherbenhaufen |périodique=[[Weltwoche]] |date=2019-03-27 |langue=de |auteur1=Hubert Mooser |lire en ligne=https://www.weltwoche.ch/ausgaben/2019-13/inland/balzarettis-scherbenhaufen-die-weltwoche-ausgabe-13-2019.html |accès url=inscription}}.</ref>.

Alors que Balzaretti a des vues sur le poste de Baeriswyl<ref>{{Article |titre=Balzaretti will Chef werden |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2020-08-22 |langue=de |auteur1=Denis von Burg |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/balzaretti-will-chef-werden-281195678299 |accès url=limité}}.</ref>, le Conseil fédéral décide de nommer [[Livia Leu Agosti]] ([[Ambassade de Suisse en France|ambassadrice de Suisse en France]] depuis 2018), pour reprendre le secrétariat d'État et le dossier européen en {{date-|octobre 2020}}. Le ''{{langue|de|[[Tages-Anzeiger]]}}'' parle alors de sacrifice de Balzaretti au profit de Leu Agosti<ref>{{Article |titre=Cassis opfert seinen Chefunterhändler |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2020-10-13 |langue=de |auteur1=Markus Häfliger |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/cassis-opfert-seinen-eu-chefunterhaendler-426778875169 |accès url=limité}}.</ref>. Par la même occasion, le DFAE est doté d'une nouvelle structure, afin que la politique européenne soit pleinement prise en main par la nouvelle secrétaire d'État et négociatrice en chef<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Simon Gemperli |titre=Streit um Rahmenabkommen: Der Bundesrat ersetzt Roberto Balzaretti und ernennt Livia Leu Agosti zur neuen Staatssekretärin |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2020-10-14 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/staatssekretaerin-livia-leu-agosti-ersetzt-roberto-balzaretti-ld.1581628 |accès url=inscription}}.</ref>.

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Yves Rossier.jpg|alt=Photographie d'un homme aux cheveux gris portant des lunettes.|[[Yves Rossier]], négociateur suisse de 2013 à 2016.
Michael Linhart Jacques de Watteville October 2015 (21781952278).jpg|alt=Photographie de deux hommes devant des drapeaux blancs, rouges, et bleus.|{{lien|Jacques de Watteville|langue=de}} (à gauche), négociateur suisse de 2016 à 2017.
VI Reunión del Mecanismo de Consultas Bilaterales Perú-Suiza (40451507870).jpg|alt=Photographie d'une femme portant des lunettes et parlant dans un microphone.|[[Pascale Baeriswyl]], négociatrice de 2017 à 2019.
RobertoBalzaretti1.jpg|alt=Photographie d'un homme aux cheveux gris et à la barbe grise, parlant d'un pupitre devant un écran.|[[Roberto Balzaretti]], négociateur suisse de 2019 à 2020.
Livia Leu Agosti (2015).jpg|alt=Photographie d'une femme blonde assise et portant des lunettes.|[[Livia Leu Agosti]], négociatrice suisse depuis 2020.
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Du côté des représentants auprès des institutions européennes, Roberto Balzaretti est ambassadeur à Bruxelles dès 2013. Il est remplacé en 2016 par Urs Bucher<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Sven Altermatt |prénom1=Sven Altermatt und Fabian Fellmann |nom1=Brüssel |titre=Ein Mann mit einer Mission: So tickt der neue Diplomat in Brüssel |périodique=[[Aargauer Zeitung]] |date=2015-11-06 |lire en ligne=https://www.aargauerzeitung.ch/schweiz/ein-mann-mit-einer-mission-so-tickt-der-neue-diplomat-in-brussel-ld.1730060 |accès url=libre}}.</ref>. Rita Adam (ambassadrice à [[Rome]] depuis 2018) prend la direction de la mission suisse à Bruxelles peu de temps après la nomination de Livia Leu Agosti<ref name="LT Michel 2020-11">{{Article |langue=fr |auteur1=Michel Guillaume |titre=Rita Adam, une deuxième femme pour régler l'accord-cadre |périodique=Le Temps |date=2020-11-28 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/rita-adam-une-deuxieme-femme-regler-laccordcadre |consulté le=2021-04-26 |accès url=libre}}.</ref>. Elle est identifiée de numéro 2 suisse sur le dossier de l'accord institutionnel par ''[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]''<ref name="LT Michel 2020-11"/>.

=== Négociateurs européens ===
Plusieurs négociateurs se succèdent également du côté de l'Union européenne. [[David O'Sullivan]] est désigné en 2014 lors de l'[[#Adoption des mandats de négociation|ouverture des négociations]].

En 2017, la ''{{langue|de|[[Schweizer Radio und Fernsehen|SRF]]}}'' identifie Christian Leffler (secrétaire général adjoint du [[Service européen pour l'action extérieure]] SEAE), comme négociateur en chef et interlocuteur principal de Jacques de Watteville<ref>{{Lien web |langue=de |auteur=Sebastian Ramspeck |titre=Schweizer Staatssekretär geht mit EU scharf ins Gericht |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/schweizer-staatssekretaer-geht-mit-eu-scharf-ins-gericht |site=srf.ch |date=2017-02-14 |consulté le=2021-04-26}}.</ref>. Leffler prend sa retraite au printemps 2020<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Christoph G. Schmutz |titre=Die EU und die Schweiz arbeiten in der Corona-Krise gut zusammen. Doch was heisst das für die bilateralen Beziehungen und das Rahmenabkommen? |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2020-05-21 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/kann-die-pragmatische-zusammenarbeit-waehrend-der-krise-neuen-schwung-in-die-gespraeche-mit-der-eu-bringen-ld.1557545 |accès url=inscription}}.</ref>, et est remplacé par {{lien|Stefano Sannino|langue=en}} (également secrétaire général adjoint du SEAE)<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Christoph G. Schmutz |titre=Der Bundesrat muss jetzt seine Verantwortung wahrnehmen |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2020-10-02 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/der-bundesrat-muss-jetzt-seine-verantwortung-wahrnehmen-ld.1579793 |accès url=inscription}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Daniel Steinvorth |titre=Die neue Chefunterhändlerin der Schweiz läuft sich warm in Brüssel |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2021-01-21 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/die-neue-chefunterhaendlerin-der-schweiz-laeuft-sich-warm-in-bruessel-ld.1597647 |accès url=inscription}}.</ref>. Sannino devient toutefois secrétaire général du SEAE (remplaçant [[Helga Schmid]]) en janvier 2021<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Maïa de La Baume |titre=Borrell’s boys’ club dominates EU foreign policy |url=https://www.politico.eu/article/europe-diplomacy-gender-equality/ |site=politico.eu |date=2021-03-08 |consulté le=2021-04-26 |accès url=libre}}.</ref>, ouvrant de nouveau la recherche pour une nouvelle personne responsable du dossier suisse<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Christoph G. Schmutz |titre= Die EU sucht schon wieder einen neuen Chefunterhändler für das Schweiz-Dossier |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2020-12-07 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/die-eu-sucht-schon-wieder-einen-neuen-chefunterhaendler-fuers-schweiz-dossier-ld.1590556 |accès url=inscription}}.</ref>. En {{date-|février 2021}}, ''Le Temps'' identifie [[Stéphanie Riso]], [[Chef de cabinet|cheffe de cabinet]] adjointe de la présidente von der Leyen, comme la personne de contact principale avec Livia Leu Agosti lors des rencontres en vue des clarifications demandées par la Suisse<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Solenn Paulic |titre=Stéphanie Riso: une fonctionnaire de haut vol pour discuter avec la Suisse |périodique=Le Temps |date=2021-02-16 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/stephanie-riso-une-fonctionnaire-haut-vol-discuter-suisse |consulté le=2021-04-26 |accès url=payant}}.</ref>.

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76. ES-ASV Transatlantiskā likumdevēju dialoga sanāksme (19201999936).jpg|alt=Photographie d'un homme aux cheveux gris assis à une table.|[[David O'Sullivan]], négociateur européen désigné en 2014.
Christian Leffler.jpg|alt=Photographie d'un homme aux cheveux gris parlant dans un microphone|Christian Leffler, négociateur en chef de 2017 à 2020.
(Stefano Sannino) Italia celebra con los madrileños su fiesta nacional.jpg|alt=Photographie d'un homme aux cheveux blancs et à la barbe grise|{{lien|Stefano Sannino|langue=en}}, négociateur européen de 2020 à 2021.
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Richard Jones est en poste à Berne dès {{date-|janvier 2012}}<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Schweiz - EU-Botschafter in Bern gibt sein Amt ab |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/eu-botschafter-in-bern-gibt-sein-amt-ab-2 |site=srf.ch |date=2016-06-19 |consulté le=2021-04-26}}.</ref>. En 2016, Michael Matthiessen est nommé représentant permanent de l'Union européenne à Berne, surtout pour faire de la {{citation|gestion de crise}}, selon le ''{{langue|de|[[Tages-Anzeiger]]}}''<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Alan Cassidy |titre=Das ist der neue EU-Botschafter in der Schweiz |périodique=Tages-Anzeiger |date=2016-08-19 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/standard/das-ist-der-neue-eubotschafter-in-der-schweiz/story/22035855 |accès url=limité}}.</ref>. Il est remplacé par Petros Mavromichalis en septembre 2020<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Michel Guillaume |titre=Petros Mavromichalis, l'ambassadeur qui ne prend pas de gants |périodique=Le Temps |date=2020-10-16 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/petros-mavromichalis-lambassadeur-ne-prend-gants |pages=payant}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Fabian Fellmann |auteur2=Markus Häfliger |titre=Die EU ist bereit zu einem Schritt |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2020-10-09 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/die-eu-ist-bereit-zu-einem-schritt-475764573937 |accès url=limité}}.</ref>.

[[Fichier:Martin Selmayr 2014-11-28.jpg|vignette|upright|alt=Photographie d'un homme aux cheveux bruns assis à une table.|[[Martin Selmayr]], [[Secrétaire général de la Commission européenne|secrétaire général]] de la [[Commission Juncker]], est également un interlocuteur pour la Suisse.]]
D'autres personnages importants sont identifiés par la presse, en 2019, [[Martin Selmayr]], [[secrétaire général de la Commission européenne]], est vu par ''[[Swissinfo]]'' comme l'interlocuteur principal de Roberto Balzaretti<ref>{{Lien web |auteur=Sebastian Ramspeck |prénom=Sebastian Ramspeck |nom=SRF |titre=De Bruxelles comme de Berne, les signaux deviennent plus clairs |url=https://www.swissinfo.ch/fre/politique/suisse---ue_de-bruxelles-comme-de-berne--les-signaux-deviennent-plus-clairs/44984630 |site=swissinfo.ch |date=2019-05-23 |consulté le=2021-04-26}}.</ref>.

=== Non-signature par la Suisse et fin des négociations ===
Le {{date-|26 mai 2021}}, le Conseil fédéral annonce en conférence de presse qu'elle ne signe pas le projet d'accord et met un terme aux négociations<ref name="LT 2021-05">{{Article |langue=fr |auteur1=Boris Busslinger |titre=L'accord-cadre est mort, l'UE «regrette» |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2021-05-26 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/laccordcadre-mort-lue-regrette |consulté le=2021-05-26 |accès url=libre}}.</ref>. Dans un communiqué de presse<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[Commission européenne]] |titre=Déclaration de la Commission sur la décision du Conseil fédéral suisse de mettre un terme aux négociations relatives à l'accord-cadre institutionnel entre l'Union et la Suisse |url=https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/STATEMENT_21_2683 |site=ec.europa.eu |date=2021-05-26 |consulté le=2021-05-26}}.</ref>, la Commission européenne indique  qu'elle {{citation|regrette}} la décision du gouvernement suisse<ref name="LT 2021-05"/>.

== Champs d'application ==

=== Champ d'application matériel ===
Les accords touchés par l'accord institutionnel sont d'un côté des accords existants, de l'autre des accords que les parties peuvent conclure dans le futur (collectivement appelés {{citation|accords concernés}}<ref group="N">{{citation|Par «accords concernés», [on entend] les [[#Accords en vigueur|accords bilatéraux mentionnés à l'article 2 accords déjà en vigueur]], conclus ou [[#Accords futurs|à conclure]] par les parties contractantes, auxquels s'applique le présent accord}}, {{ref loi|{{art.|3}} lettre a|accord institutionnel}}.</ref>).

==== Accords en vigueur ====
Des 130 accords principaux{{sfn|Cottier|2019|p=346}} qui lient la [[Suisse]] et l'[[Union européenne]]<ref>Une liste complète est consultable à l'adresse suivante : {{Lien web |langue=fr |format=pdf |auteur=[[Département fédéral des affaires étrangères]] |titre=Liste des accords Suisse - Union européenne en vigueur le 1er août 2020 |url=https://www.eda.admin.ch/dam/europa/fr/documents/publikationen_dea/accords-liste_fr.pdf |site=admin.ch |date=2020-08-01 |consulté le=2021-04-22}}.</ref>, seuls cinq des [[Relations entre la Suisse et l'Union européenne#Accords bilatéraux I|accords bilatéraux I]] sont concernés par l'accord institutionnel<ref>{{ref loi|Art. 2 chiffre 2|accord institutionnel}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|12}}}} :
* l'accord sur la [[Citoyenneté de l'Union européenne#Directive 2004/38|libre circulation des personnes]]<ref>{{Loi suisse|loi=Accord entre la Confédération suisse, d’une part, et la Communauté européenne et ses États membres, d’autre part, sur la libre circulation des personnes |rs=0.142.112.681 |abbr=ALCP |date=1999-06-21 |état=2020-12-15}}.</ref> ;
* l'accord sur le [[transport aérien]]<ref>{{Loi suisse|loi=Accord entre la Confédération suisse et la Communauté européenne sur le transport aérien|rs=0.748.127.192.68|date=1999-06-21|état=2020-07-01}}.</ref> ;
* l'accord sur le transport de [[Transport de marchandises|marchandises]] et de [[Transport en commun|voyageurs]] par [[Chemin de fer|rail]] et par [[Transport routier|route]]<ref>{{Loi suisse|loi=Accord entre la Confédération suisse et la Communauté européenne sur le transport de marchandises et de voyageurs par rail et par route|rs=0.740.72|date=1999-06-21|état=2020-12-11}}.</ref> ;
* l'accord relatif aux échanges de [[produits agricoles]]<ref>{{Loi suisse|loi=Accord entre la Confédération suisse et la Communauté européenne relatif aux échanges de produits agricoles|rs=0.916.026.81|date=1999-06-21|état=2020-11-01}}.</ref> ; et
* l'accord sur la [[Arrangement de reconnaissance mutuelle|reconnaissance mutuelle]] en matière d'évaluation de la [[Contrôle qualité|conformité]]<ref>{{Loi suisse|loi=Accord entre la Confédération suisse et la Communauté européenne relatif à la reconnaissance mutuelle en matière d’évaluation de la conformité|rs=0.946.526.81|date=1999-06-21|état=2017-12-22}}.</ref>, abrégé MRA d'après son nom anglais ''{{lien|Mutual recognition agreement|langue=en}}''.

==== Accords futurs ====
Il est prévu que l'accord institutionnel s'applique également aux accords conclus dans le futur par la Suisse et l'Union européenne, pour autant qu'ils touchent l'accès au [[Marché unique (Union européenne)|marché unique]]<ref>{{ref loi|Art. 2 chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>. Cela serait le cas, par exemple, pour un accord sur l'[[Marché intérieur de l'énergie (Europe)|électricité]]{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|11}}}}.

==== Accord de libre-échange de 1972 ====
En 1972, la Suisse conclut un [[accord de libre-échange]] (ALE 1972) avec la [[Communauté économique européenne]]<ref>{{ref loi||ALE 1972}}.</ref>. L'ALE 1972 ne figure pas dans la liste des accords concernés par l'accord institutionnel{{sfn|Baldi|2019|loc={{numéro|7}}}}, ce qui étonne [[Astrid Epiney]]{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|13}}}}. La Suisse et l'Union européenne souhaitent toutefois moderniser cet accord{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|13}}}}{{,}}{{sfn|Baldi|2019|loc={{numéro|2 ss}}}}. Lors de la [[#Présentation du projet d'accord en Suisse et consultations|procédure de consultation]], plusieurs organisations (dont l'[[Union suisse des paysans]]) se posent la question de l'applicabilité de l'accord institutionnel si l'ALE est modernisé. L'[[Administration fédérale (Suisse)|administration fédérale]] considère que l'accord institutionnel serait applicable seulement si l'ALE est modernisé avec des éléments d'harmonisation (du droit suisse avec le droit européen){{sfn|DFAE, Questions-réponses 2019|p=4}}.

=== Champ d'application territorial ===
L'accord institutionnel s'applique aux [[États membres de l'Union européenne|territoires]] où les [[Traités de l'Union européenne|traités européens]] sont applicables et au [[Géographie de la Suisse|territoire de la Suisse]]<ref>{{ref loi|Art. 20|accord institutionnel}}.</ref>.

== Éléments clefs ==
Le projet d'accord institutionnel est structuré entre trois parties : une partie principale, trois [[Protocole (droit international public)|protocoles]] et une annexe{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|7}}}}. Il vise à apporter quatre éléments pour encadrer les accords bilatéraux concernés : la reprise dynamique du droit ; une interprétation uniforme du droit ; une surveillance de l'application des [[#Champ d'application matériel|accords concernés]] ; un système de résolution des différends<ref>{{ref loi|Art. 1 chiffre 3|accord institutionnel}}.</ref>.

Les deux [[Partie (droit)|parties]] au projet d'accord institutionnel sont la [[Confédération suisse]] et l'[[Union européenne]]<ref>Préambule de l'[[#accord institutionnel|accord institutionnel]].</ref>. Il ne s'agit donc pas d'un accord mixte qui nécessiterait l'approbation supplémentaire des [[États membres de l'Union européenne|États membres]]{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|4}}}}.

Selon son article premier, l'accord institutionnel a pour but de garantir {{citation|plus grande [[sécurité juridique]] et l'[[égalité de traitement]]}} de la Suisse dans les domaines où elle a accès au [[Marché intérieur (Union européenne)|marché intérieur]]<ref>{{ref loi|Art. 1 chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>.

=== Reprise dynamique du droit ===
Un nouveau système de reprise de l'acquis communautaire est nécessaire, car les accords concernés sont de nature {{citation|statique}}, autrement dit ils ne peuvent pas être mis à jour en fonction de l'évolution de l'[[Acquis communautaire|acquis européen]]{{sfn|Ambühl|Scherer|2019|loc={{numéro|4}}}}{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=6}}.

La procédure selon laquelle la Suisse reprend les actes communautaires comporte plusieurs étapes. L'accord institutionnel vise toutefois une reprise aussi rapide que possible<ref name="Art. 5 accord institutionnel">{{ref loi|Art. 5|accord institutionnel}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|19}}}}.

==== Élaboration d'un nouvel acte au niveau européen ====
La [[Commission européenne]] informe la Suisse lorsqu'un nouvel acte juridique européen doit être élaboré dans le domaine des accords concernés ; Bruxelles peut également consulter les experts suisses pour l'élaboration de l'acte<ref>{{ref loi|Art. 12 chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>. Une des deux parties peut demander à ce qu'un {{citation|échange de vue préliminaire}} ait lieu au sein du comité sectoriel de l'accord concerné par l'acte<ref>{{ref loi|Art. 12 chiffre 2|accord institutionnel}}.</ref>. Chaque accord concerné dispose d'un comité sectoriel (ou comité mixte) où la Suisse et l'Union européenne sont représentées de manière paritaire et échangent sur le domaine concerné{{sfn|Epiney|2021|p=6}}. La Commission européenne pourrait ainsi demander l'avis de la Suisse au sein du comité sectoriel MRA si Bruxelles décidait d'édicter une nouvelle directive dans le domaine de la conformité des [[Prothèse dentaire|prothèses dentaires]].

[[Fichier:European Council (38185339475).jpg|vignette|upright|alt=Photographie d'une salle avec un sol multicolore et des chaises disposées autour d'une table ronde.|Salle de réunion du [[Conseil de l'Union européenne]] (ex-Conseil des ministres), à [[Bruxelles]].]]
Les parties peuvent se consulter de nouveau avant que le [[Conseil de l'Union européenne]] (ex-Conseil des ministres) prenne sa [[Procédures législatives de l'Union européenne|décision]]<ref>{{ref loi|Art. 12 chiffre 3|accord institutionnel}}.</ref>.

==== Reprise dans le droit suisse ====
Une fois l'acte adopté par les institutions européennes, l'Union informe la Suisse le plus rapidement possible par le biais du comité sectoriel concerné et les deux parties se consultent<ref>{{ref loi|Art. 13 chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>. Le comité sectoriel adopte une décision (la procédure diffère en fonction de l'accord concerné) pour intégrer le nouvel acte à l'accord concerné. En suivant l'exemple ci-avant, le comité sectoriel MRA décide comment intégrer la nouvelle directive sur la conformité des prothèses dentaires dans le MRA. Les deux parties (Suisse et Union européenne) signent la décision au sein du comité sectoriel et celle-ci entre (en règle générale) immédiatement en vigueur<ref>{{ref loi|Art. 13 chiffre 2|accord institutionnel}}.</ref>.

Si l'accord concerné prévoit cette possibilité, le comité sectoriel peut constater que le droit suisse est équivalent au droit européen à reprendre<ref name="Art. 5 accord institutionnel" />.

==== Obligations constitutionnelles suisses ====
Au moment où les parties se consultent (après l'adoption du nouvel acte européen), la Suisse informe l'Union européenne si elle doit remplir au préalable ses obligations constitutionnelles (à travers une [[votation populaire]] par exemple)<ref>{{ref loi|Art. 14 chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>.

Entre le moment où la Suisse informe l'Union de cette obligation et le moment où l'obligation est remplie, les parties peuvent s'accorder sur une application provisoire<ref name="Art. 14 chiffre 2 accord institutionnel">{{ref loi|Art. 14 chiffre 2|accord institutionnel}}.</ref>. La Suisse informe par la suite l'Union lorsque l'obligation est remplie (l'acte récolte une majorité de oui en votation)<ref name="Art. 14 chiffre 2 accord institutionnel"/>. La Suisse dispose de deux ans pour remplir ses obligations constitutionnelles, trois ans s'il s'agit d'un référendum<ref>{{ref loi|Art. 14 chiffre 3|accord institutionnel}}.</ref>.

==== Évaluation juridique ====
Cette procédure correspond, dans les grandes lignes, à la reprise de l'[[acquis Schengen]]<ref group="N">La Suisse fait partie de l'[[espace Schengen]] depuis fin 2008 grâce à un accord d'association conclus avec les accords bilatéraux II.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|21}}}}{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=11}}{{,}}<ref name="SRF 2019-02">{{Lien web |langue=de |auteur=Andy Müller |titre=«Dynamische Rechtsübernahme» existiert bereits |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/eu-rahmenabkommen-dynamische-rechtsuebernahme-existiert-bereits |site=srf.ch |date=2019-02-07 |consulté le=2021-04-25}}.</ref>. Ce changement de paradigme est toutefois conséquent pour l'édifice créé par les accords bilatéraux I{{sfn|Epiney|2021|p=11, 21 s}}. Elle considère également que la grande majorité du droit repris est de nature technique et non politique (ou ayant un caractère législatif important){{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|22}}}}{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=11}}. Elle réfute toutefois la qualification de {{citation|reprise automatique}}, dans la mesure il s'agit justement de droit technique et non pas d'une décision politique{{sfn|Epiney|2021|p=11}}.

Epiney est toutefois plus critique envers l'accord en ce qui concerne la question {{citation|Y a-t-il un [[#Élaboration d'un nouvel acte au niveau européen|développement de l'acquis communautaire]] ?}}, étant donné que l'accord institutionnel ne se prononce pas à ce propos{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|23}}}}{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=11 s}}. Elle part du principe qu'il y a un tel développement s'il y a une modification du [[Droit dérivé de l'Union européenne|droit dérivé européen]] déjà repris par la Suisse{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|23}}}}{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=12}}. Une évaluation plus précise doit se faire lors de la création d'une nouvelle norme (extension de l'acquis){{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|23}}}}{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=12 s}}. Une telle évaluation se fait, au plus tard, au stade de la résolution des différends{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|26}}}}.

La question de l'obligation de reprendre la directive sur la citoyenneté de l'Union est [[#Directive sur la citoyenneté de l'Union|analysée plus bas]].

==== Reprise automatique ? ====
Certaines personnalités politiques, particulièrement de l'[[Union démocratique du centre|UDC]], parlent de {{citation|reprise automatique}} du droit européen, dont le [[conseiller national]] et [[rédacteur en chef]] de la ''{{langue|de|[[Weltwoche]]}}'' [[Roger Köppel]]<ref>{{Article |langue=de |auteur1=[[Roger Köppel]] |nom1=Weltwoche |titre=Rahmenabkommen unter der Lupe |périodique=[[Weltwoche]] |date=2019-01-23 |lire en ligne=https://www.weltwoche.ch/ausgaben/2019-4/kommentare-analysen/rahmenabkommen-unter-der-lupe-die-weltwoche-ausgabe-4-2019.html}}.</ref>. Selon [[Albert Rösti]], l'Union européenne a pratiquement un [[revolver]] contre la tempe de la Suisse, la contraignant à reprendre le droit européen sans broncher<ref name="SRF 2019-02"/>. Cette possibilité est toutefois proposée par l'Union européenne au début des négociations<ref name="NZZ Grünenfelder 2021-03">{{Article |langue=de |auteur1=Peter Grünenfelder |titre= Die Schweiz – gefangen in der europapolitischen Defaitismusfalle |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2021-03-20 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/gefangen-in-der-europapolitischen-defaitismusfalle-ld.1605802 |accès url=inscription}}.</ref>.

Plusieurs arguments peuvent contredire cette vision. D'une part, l'Union européenne a la possibilité de faire appel au tribunal arbitral<ref name="NZZ 2021-03-05"/>. D'autre part, la Suisse a la possibilité de respecter ses obligations constitutionnelles, y compris la possibilité d'organiser un référendum{{sfn|Glaser|2019|p=11}}{{,}}<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Remo Hess |titre=Gilt EU-Recht bald auch in der Schweiz? |périodique=Luzerner Zeitung |date=2018-02-21 |lire en ligne=https://www.luzernerzeitung.ch/schweiz/gilt-eu-recht-bald-auch-in-der-schweiz-ld.81838 |consulté le=2021-04-25 |accès url=libre}}.</ref>{{,}}. Cet avis est partagé par l'ancien [[Tribunal fédéral (Suisse)|juge fédéral]] Thomas Pfisteter{{sfn|Pfisterer|2021|p=62 ss}}{{,}}<ref name="NZZ Pfisterer 2021-04">{{Article |langue=de |auteur1=Thomas Pfisterer |titre=Das Rahmenabkommen kann ein Gewinn für Demokratie und Souveränität sein |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2021-04-20 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/ein-gewinn-fuer-demokratie-und-souveraenitaet-ld.1611476 |accès url=inscription}}.</ref> et l'administration fédérale{{sfn|DFAE, Questions-réponses 2019|p=35}}. De plus, la Suisse est consultée et a un droit de parole (appelé {{citation étrangère|decision shaping|langue=en}} en anglais) lors de l'élaboration de nouveaux actes européens<ref name="NZZ Grünenfelder 2021-03"/>.

=== Interprétation uniforme ===
Avec l'accord institutionnel, les [[#Champ d'application matériel|accords concernés]] doivent être interprétés et appliqués de manière uniforme ({{c.-à-d.}} de la même manière que dans l'Union européenne)<ref name="Art. 4 chiffre 1 accord institutionnel">{{ref loi|Art. 4 chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>. Il en va de même pour les [[Droit de l'Union européenne|actes juridiques de l'Union]] qui sont mentionnés dans les accords concernés<ref name="Art. 4 chiffre 1 accord institutionnel"/>. Si les actes juridiques font référence à des {{citation|notions de droit européen}}, ils doivent être interprétés conformément à la [[jurisprudence]] de la [[Cour de justice de l'Union européenne]] (CJUE) ; la jurisprudence avant et après la signature de l'accord concerné doit être prise en compte<ref>{{ref loi|Art. 4 chiffre 2|accord institutionnel}}.</ref>.

L'interprétation uniforme<ref>Tel que formulé dans le titre de l'{{ref loi|{{art.|4}}|accord institutionnel}}.</ref> est aussi appelée {{citation|interprétation parallèle}}{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|16}}}}, car l'interprétation de l'acte en Suisse se fait de manière parallèle à celle en Europe.

Depuis la conclusion des accords bilatéraux I, le Tribunal fédéral applique deux types d'interprétation : une interprétation liée et une interprétation autonome. L'interprétation liée est le fait d'appliquer tel quel l'interprétation de la Cour de justice de l'Union européenne{{sfn|Cottier ''et al.'' 2014|loc={{numéro|189}}}}. Elle s'applique pour les accords bilatéraux jusqu'à la date de signature des accords<ref group="N">À titre d'exemple : {{citation|Dans la mesure où l’application du présent accord implique des notions de droit communautaire, il sera tenu compte de la jurisprudence pertinente de la Cour de justice des Communautés européennes antérieure à la date de sa signature}}, {{ref loi|{{art.|16}} chiffre 2 phrase 1|ALCP}}.</ref> et signifie que le Tribunal fédéral doit appliquer toute la jurisprudence de la CJUE émise jusqu'au {{date-|21 juin 1999}}. Les accords bilatéraux prévoient que la jurisprudence est simplement communiquée à la Suisse, sans qu'elle soit obligée de la reprendre<ref group="N">À titre d'exemple : {{citation|La jurisprudence postérieure à la date de la signature du présent accord sera communiquée à la Suisse}}{{ref loi|{{art.|16}} chiffre 2 phrase 2|ALCP}}.</ref>.

La doctrine considère, en partie, que l'accord institutionnel n'est pas vraiment novateur, car le Tribunal fédéral suit déjà librement une forme d'interprétation uniforme{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|17}}}}, notamment dans le domaine de la libre circulation des personnes depuis 2009<ref>{{Tribunal fédéral |arrêt=136 II 5 |date=2009-09-29 |docid=136-II-5 |publié=oui |langue=de |consid=3.4 |page=13}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|17}}}} et dans celui du droit des [[Cartel (économie)|cartels]] depuis les années 2010<ref>{{Tribunal fédéral|arrêt=143 II 297|date=2016-06-28|docid=143-II-297 |langue=de |titre=arrêt Gaba |consid=6.2.3 |page=327 |publié=oui}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=de |prénom1=Linda |nom1=Kubli |titre=Zum Grundsatz der Parallelität im Kartellrecht – eine rechtsvergleichende Auslegung? |périodique=Pratique juridique actuelle |date=2018 |issn=1660-3362 |pages=199-208}}.</ref>. Le Tribunal fédéral y recourt afin de créer une interprétation des dispositions suisses (touchant le marché commun) la plus parallèle possible à l'interprétation européenne{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|102}}}}.

La doctrine relève toutefois l'absence de définition de {{citation|notion de droit européen}} dans l'accord institutionnel{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|18}}}}{{,}}{{sfn|Pirker|2019|loc={{numéro|7}}}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|49}}}}. Une partie d'entre elle part du principe que les termes venant directement du droit européen font partie de cette définition, en particulier des [[Traités de l'Union européenne|traités]]{{sfn|Cottier, ''Rechtsschutz'', 2019|p=3 s}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|50}}}} ou du droit secondaire{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|18}}}}. Pour les termes moins clairement attribuables au droit européen, l'interprétation est clarifiée lors de la résolution des différents{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|18}}}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|51 ss}}}}.

=== Surveillance ===
[[Fichier:Belgique - Bruxelles - Schuman - Berlaymont - 01.jpg|vignette|upright|alt=Photographie d'un bâtiment.|[[Bâtiment Berlaymont]], siège de la [[Commission européenne]], à [[Bruxelles]].]]

Chaque accord bilatéral prévoit la constitution d'un comité mixte (appelé {{citation|comité sectoriel}} dans l'accord institutionnel), composé de représentants de la Suisse et de l'Union européenne<ref>Voir à ce propos {{Ouvrage |langue=de |prénom1=Edith |nom1=Honegger |titre=Die gemischten Ausschüsse in den sektorellen Abkommen zwischen der Schweiz und der EG |lieu=Lausanne |collection=Cahiers de l'IDEAP |numéro dans collection=216 |date=2004 |pages totales=137 |isbn=2-940177-84-8 |isbn2=978-2-940177-84-4 |oclc=723420000 |lire en ligne=https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_86859D95814F.P001/REF.pdf |consulté le=2021-04-24 |accès url=libre}}.</ref>. Il y a en conséquence un comité mixte pour l'ALE 1972, un pour l'ALCP, un autre pour le transport aérien, etc.

L'accord institutionnel prévoit de manière générale que la Commission européenne et les autorités suisses compétentes coopèrent et s'entraident dans la surveillance de l'application des accords concernés<ref>{{ref loi|Art. 6|accord institutionnel}}.</ref>.

Chaque partie est chargée de prendre les mesures pour assurer l'application {{citation|effective et harmonieuse}} des accords sur son propre territoire<ref>{{ref loi|Art. 7 chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>. La surveillance s'effectue de manière conjointe au sein du comité sectoriel compétent<ref>{{ref loi|Art. 7 chiffre 2 phrase 1|accord institutionnel}}.</ref>. Toutefois chaque partie (Suisse et Union européenne) a le droit de contrôler l'application dans l'autre partie<ref>{{ref loi|Art. 7 chiffre 3|accord institutionnel}}.</ref>. En cas d'application incorrecte d'un accord, les parties échangent à ce sujet au sein du comité sectoriel compétent, afin de trouver une solution acceptable<ref>{{ref loi|Art. 7 chiffre 1 phrase 2|accord institutionnel}}.</ref>. En cas de désaccord persistant, le litige passe en procédure de [[#Résolution des différends et tribunal arbitral|résolution des différends]]{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|42}}}}{{,}}{{sfn|Baudenbacher|2019|p=5}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|19}}}}.

Le système prévu par l'accord institutionnel est appelé système à deux piliers{{sfn|DFAE, Questions-réponses 2019|p=25}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|19}}}} et est relativement courant en [[Droit international public|droit international]]{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|42}}}}. L'accord institutionnel ne crée pas de nouvelle instance internationale (à l'instar de l'[[Association européenne de libre-échange#Autorité de surveillance|autorité de surveillance de l'AELE]]){{sfn|Baudenbacher|2019|p=5}}.

=== Résolution des différends et tribunal arbitral ===
[[File:Bundesverwaltungsgericht Sitzungssaal.JPG|vignette|upright|alt=Photographie d'une salle avec en boiserie et dorures et de nombreuses chaises.|L'accord institutionnel prévoit la possibilité de faire appel à un [[tribunal arbitral]] afin de résoudre les différents <small>(ici une salle du [[Tribunal administratif fédéral (Allemagne)|Tribunal administratif fédéral allemand]])</small>.]]
Depuis la signature des accords bilatéraux I, la procédure en résolution des différends est hétérogène, chaque accord ayant son propre système{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|14}}}}{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=5}}. À titre d'exemple, l'ALCP prévoit une résolution au sein de son comité mixte (une résolution [[diplomatique]] et [[politique]]<ref group="N">Certains des accords bilatéraux II possèdent déjà une procédure judiciaire, mais n'ont été peu voire jamais utilisé, {{cf.}} {{harvsp|Cottier|2019|p=346}} et {{harvsp|Tobler|Beglinger|2021|loc=question 123, {{p.|49}}}}.</ref>), sans participation aucune de la [[Cour de justice de l'Union européenne]] (CJUE){{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|16}}}}. Avec l'accord cadre, cette procédure se retrouve ainsi codifiée et judiciarisée pour les accords concernés{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|55}}}}.

L'accord institutionnel prévoit un principe d'exclusivité dans la résolution des différends<ref>{{ref loi|Titre de l'{{art.|9}}|accord institutionnel}}.</ref>. La Suisse et l'Union européenne s'engagent ainsi à ne pas soumettre leurs différends à une autre procédure de résolution que celle prévue par l'accord institutionnel<ref name="Art. 9 accord institutionnel">{{ref loi|Art. 9|accord institutionnel}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|46}}}}. Ces différents peuvent émerger de l'application ou l'interprétation des accords concernés ou bien de l'accord institutionnel même<ref name="Art. 9 accord institutionnel"/>. Il peut s'agir d'un différend sur l'interprétation d'une notion de droit européen, ou bien sur la reprise d'un acte de l'Union par la Suisse{{sfn|Pirker|2019|loc={{numéro|4}}}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|22}}}}.

==== Procédure ====
La procédure commence avec la consultation des parties au sein du comité mixte compétent afin de trouver une solution mutuellement acceptable<ref>{{ref loi|Art. 10 chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>. Si la Suisse et l'Union européenne n'arrivent pas à trouver de solution dans les trois mois, une partie peut<ref group="N">Le texte de l'accord dans les trois langues se réfère clairement à une possibilité ({{en langue|de|Kann-Bestimmung}}), et non à une obligation (''{{langue|de|Muss-Bestimmung}}''), selon {{harvsp|Fauconnet|2021|loc={{numéro|25}}}}.</ref> demander que l'affaire soit portée devant le [[tribunal arbitral]]<ref>{{ref loi|Art. 10 chiffre 2|accord institutionnel}}.</ref>, sans devoir demander l'autorisation à l'autre partie{{sfn|Baudenbacher|2019|p=5}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|24}}}}.

Le tribunal arbitral est composé de trois arbitres ou, sur demande d'une partie, de cinq arbitres<ref>Art. II.1 du protocole III sur l'[[#accord institutionnel|accord institutionnel]].</ref>. Ils sont nommés par les parties : la Suisse et l'UE en nomment chacun un, et ces arbitres nomment le troisième arbitre qui exerce la fonction de président<ref>Art. II.2 du protocole III sur l'[[#accord institutionnel|accord institutionnel]].</ref>.

Si, lors de la procédure, une notion de droit européen doit faire l'objet d'une interprétation, le tribunal arbitral doit demander à la CJUE de fournir une interprétation<ref>{{ref loi|Art. 10 chiffre 3|accord institutionnel}}.</ref>. Chaque partie peut demander que la CJUE soit saisie d'une question d'interprétation<ref>Art. III.9 du protocole III sur l'[[#accord institutionnel|accord institutionnel]].</ref>. L'interprétation fournie par la CJUE {{citation|lie le tribunal arbitral}}<ref>{{ref loi|Art. 10 chiffre 3 phrase 2|accord institutionnel}}.</ref>.

Une fois le jugement rendu par le tribunal arbitral, les parties sont obligées de s'y conformer<ref>{{ref loi|Art. 10 chiffre 5|accord institutionnel}}.</ref>. Si une partie (l'Union européenne par exemple) ne respecte pas la sentence arbitrale, l'autre partie (la Suisse) a le droit prendre des {{citation|mesures de compensation}}<ref>{{ref loi|Art. 10 chiffre 6|accord institutionnel}}.</ref>. Si une partie (l'UE) considère que les mesures prises sont disproportionnées, elle a le droit de demander au tribunal arbitral de vérifier leur proportionnalité<ref>{{ref loi|Art. 10 chiffre 7|accord institutionnel}}.</ref>.

Les décisions du tribunal arbitral sont définitives ; il n'y ainsi aucune possibilité de faire recours{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|53}}}}{{,}}{{sfn|Tobler|Beglinger|2021|loc=question 119, {{p.|48}}}}.

==== Évaluation juridique ====
Selon une minorité de la [[Doctrine (droit)|doctrine]] (Pirker), la procédure s'inscrit dans un schéma classique de [[Droit international public|droit international]]{{sfn|Pirker|2019|loc={{numéro|1}}}}. Selon une majorité de la doctrine (Baudenbacher, Tobler et Oesch), elle trouverait plutôt son origine de la [[Politique de voisinage de l'Union|politique de voisinage de l'Union européenne]]{{sfn|Baudenbacher|2019|p=21}}, en particulier de l'[[Accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne|accord d'association avec l'Ukraine]]{{sfn|Tobler|Beglinger|2021|loc=question 113, {{p.|44}}}}, de sorte à pouvoir pratiquement parler de {{citation|modèle ukrainien}}{{sfn|Oesch|2018|p=161}}. En effet, de nombreux point sont similaires entre l'accord institutionnel et l'accord d'association{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|17}}}}. Cette inspiration n'est toutefois pas du goût de Badenbacher, qui n'hésite pas à parler de {{citation|bricolage amateur}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Carl Baudenbacher |nom=Lorand Bartels says |titre=‘Britzerland’: the problem of dispute resolution post-Brexit |url=https://blogs.lse.ac.uk/brexit/2018/10/29/britzerland-the-problem-of-dispute-resolution-post-brexit/ |site=lse.ac.uk |date=2018-10-29 |consulté le=2021-04-25}}.</ref>{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|18}}}}. Certains auteurs se posent également la question de la comptabilité d'un tel tribunal arbitral avec le droit constitutionnel européen, en particulier son [[Droit de l'Union européenne#Autonomie du droit de l'Union européenne|autonomie]]{{sfn|Pirker|2019|loc={{numéro|28}}}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|92 ss}}}}.

La doctrine n'est pas unie sur la nature de la procédure lorsque la CJUE doit répondre à une question d'interprétation{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|72}}}}. Une partie des auteurs (en particulier Epiney{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|45}}}} et Pirker{{sfn|Pirker|2019|loc={{numéro|5}}}}) part du principe qu'il s'agit d'une procédure similaire, mais pas identique, à la procédure en [[Renvoi préjudiciel devant la Cour de justice de l’Union européenne|renvoi préjudiciel]]<ref group="N">La [[Renvoi préjudiciel devant la Cour de justice de l’Union européenne|procédure en renvoi préjudiciel]] une instance judiciaire d'un État-membre (le [[Conseil d'État français]], la [[Cour constitutionnelle italienne]], le [[Bundesgerichtshof|Tribunal fédéral allemand]]) peut demander une interprétation à la CJUE avant que l'instance nationale ne rende son jugement.</ref>{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|74}}}}. Baudenbacher exclut tout similitude avec le renvoi préjudiciel{{sfn|Baudenbacher|2019|p=35}}, même si son raisonnement est critiqué{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|73}}}}. Plusieurs auteurs critiquent aussi le manque de clarté autour du rôle de la CJUE, en particulier dans quelles circonstances elle peut être appelée à intervenir et selon quels critères{{sfn|Pirker|2019|loc={{numéro|31}}}}{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|75}}}}.

De par le caractère exclusif de la procédure, il n'est pas possible pour l'une ou l'autre partie de (faire) régler le différend devant une autre juridiction, comme la CJUE ou la Cour internationale d'arbitrage{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|46}}}}. Les acteurs économiques (entreprises ou faîtières) ne peuvent pas être partie à la procédure{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|46}}}}, encore moins devant la CJUE{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|53}}}}. Étant donné qu'il y a aucune obligation à faire appel au tribunal arbitral{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|25}}}}, les parties (Suisse et UE) auraient tout intérêt de résoudre le différend à l'amiable, sans arriver au point de solliciter le tribunal arbitral{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|46}}}}.

L'évaluation politique de la procédure (et en particulier le rôle du tribunal arbitral et de la CJUE) est [[#Rôle de la Cour de justice de l'Union européenne|abordée plus bas]].

=== Protocoles et déclarations ===
Les protocoles font partie intégrante de l'accord institutionnel<ref>{{ref loi|Art. 19|accord institutionnel}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|7}}}}.

Le premier s'occupe des mesures relatives à la protection du marché du travail suisse. Le deuxième dresse la liste des exceptions à la reprise dynamique du droit. Le troisième établie la procédure devant le tribunal arbitral{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|7}}}}.

Trois déclarations communes portent sur l'[[#ALE 1972|accord de libre-échange de 1972]], la contribution de cohésion à l'UE élargie (une forme d'[[aide au développement]] appelée aussi {{citation|milliard de cohésion}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Bilan positif pour le milliard de cohésion avec la Bulgarie et la Roumanie |url=https://www.rts.ch/info/monde/11028433-bilan-positif-pour-le-milliard-de-cohesion-avec-la-bulgarie-et-la-roumanie.html |site=rts.ch |date=2020-01-20 |consulté le=2021-04-22}}.</ref>) et les aides d'État dans l'accord sur le transport aérien. Ces trois déclarations sont juridiquement non contraignantes, mais peuvent aider à l'interprétation de l'accord institutionnel{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|8}}}}.

== Controverses ==

=== Question de la souveraineté ===
{{...}}

=== Rôle de la Cour de justice de l'Union européenne ===
{{...}}

=== Protection des salaires ===
Un thème lié à l'[[#ALCP|accord sur la libre-circulation des personnes (ALCP)]] celui de la protection des salaires suisses.

==== Saisonniers et frontaliers ====
{{Article détaillé|Saisonnier|Travailleur transfrontalier}}
Avec l'entrée de l'ALCP en 2002, le statut de travailleur [[saisonnier]]<ref group="N">Il s'agit de travailleurs qui quittent leur pays d'origine pour travailler en Suisse quelques mois (pendant une saison, principalement dans le domaine de l'agriculture), où les salaires sont plus importants que dans leurs pays d'origine.</ref>, {{citation|précaire et à l'origine d'abus}}<ref>{{DHS|025738|Saisonniers|auteur=Silvia Arlettaz|date=2012-10-04}}.</ref>, est aboli en Suisse<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Samuel Jaberg |titre=Les saisonniers sont de retour, en bien plus grand nombre qu'avant |url=https://www.swissinfo.ch/fre/nouveaux-nomades-de-l-%C3%A9conomie_les-saisonniers-sont-de-retour--en-bien-plus-grand-nombre-qu-avant/44550472 |site=swissinfo.ch |date=2018-11-22 |consulté le=2021-05-02}}.</ref>. Ce statut permet à l'origine d'engager une main-d'œuvre étrangère bon marché, ce qui exerce une pression sur les salaires suisses (les tirant vers le bas)<ref name="WOZ 2019-02-17">{{Article |langue=de |auteur1=Kaspar Surber |titre=Crashkurs Lohnschutz |périodique=[[WOZ]] |date=2019-02-27 |lire en ligne=https://www.woz.ch/-964f |consulté le=2021-05-02 |accès url=libre}}.</ref>.

Les salaires suisses sont plus élevés que dans le reste de l'Europe (environ {{unité|88000|[[Dollar américain|USD]]}} par an en moyenne selon l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref name="TA Diem Meier 2019-06">{{Article |langue=de |auteur1=Markus Diem Meier |titre=Darum sind die Löhne in der Schweiz höher |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2019-06-28 |issn=1422-9994 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/wirtschaft/konjunktur/darum-sind-die-loehne-in-der-schweiz-hoeher/story/18071308 |consulté le=2021-04-29 |accès url=libre}}.</ref>, soit environ {{unité|6500|[[Franc suisse|CHF]]}} par mois<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Jessica Davis Plüss |titre=La Suisse, paradis des hauts salaires, vraiment? |url=https://www.swissinfo.ch/fre/les-hauts-salaires-en-suisse-ne-sont-pas-ce-qu-ils-semblent-%C3%AAtre/45810488 |site=swissinfo.ch |date=2020-06-18 |consulté le=2021-04-29}}.</ref>), environ le double des salaires moyens allemands, français et autrichiens et le triple des salaires italiens<ref name="TA Diem Meier 2019-06"/>. Cela pousse certains travailleurs dans les régions frontalières à la Suisse (la [[Lombardie]], le [[Piémont]], la [[Savoie]], le [[Bade-Wurtemberg]]) à prendre un emploi en Suisse, mieux rémunéré, mais moins important que les salaires accordés à des résidents suisses. Toutefois la Suisse est dépendante de cette main-d'œuvre meilleur marché que celle locale<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Christian Lecomte |titre=La Suisse est dépendante de ses frontaliers |périodique=Le Temps |date=2021-02-07 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/suisse-dependante-frontaliers |consulté le=2021-05-02 |accès url=libre}}.</ref>. Cela exerce une pression sur les salaires suisses, particulièrement au [[Canton du Tessin|Tessin]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Andrée-Marie Dussault |titre=Le nombre de travailleurs frontaliers explose au Tessin |périodique=Le Temps |date=2021-03-19 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/nombre-travailleurs-frontaliers-explose-tessin |consulté le=2021-05-02 |accès url=libre}}.</ref> et à [[Canton de Genève|Genève]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Sébastien Dubas |titre=A Genève, ces frontaliers dont personne ne veut |périodique=Le Temps |date=2016-10-16 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/economie/geneve-frontaliers-dont-personne-ne-veut |consulté le=2021-05-02 |accès url=libre}}.</ref>.

==== Mesures d'accompagnement ====
L'Union européenne adopte la [[Directive de l'Union européenne|directive]] dite sur les [[travailleur détaché|travailleurs détachés]] (directive 96/17/CE)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Directive 96/71/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 1996 concernant le détachement de travailleurs effectué dans le cadre d'une prestation de services |url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:31996L0071 |site=eur-lex.europa.eu |date=1996-12-16 |consulté le=2021-05-02}}.</ref> en 1996, qui a (entre autres) pour but de lutter contre la surenchère salariale et sociale (''{{langue|en|[[dumping]]}}''){{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|5}}}}. Après l'entrée en vigueur de l'ALCP, la Suisse reprend en 2004 certaines dispositions de cette directive dans son [[Droit du travail en Suisse|ordre juridique national]] sous le nom de {{citation|mesures d'accompagnement}} (''{{langue|de|flankierende Massnahmen}}'', abrégées ''{{langue|de|FlaM}}'' en allemand){{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|27}}}}{{,}}<ref name="WOZ 2019-02-17"/>{{,}}<ref>Voir également à ce propos {{harvsp|Cottier ''et al.'' 2014|loc={{numéros|568 ss}}}}.</ref>. Cette reprise par la Suisse comprend trois volets : l'adoption d'une loi<ref>{{Loi suisse|loi=Loi fédérale sur les mesures d’accompagnement applicables aux travailleurs détachés et aux contrôles des salaires minimaux prévus par les contrats-types de travail|rs=823.20|abbr=LDét|date=1999-10-08|état=2020-04-01}}.</ref> et d'une ordonnance<ref>{{Loi suisse|loi=Ordonnance sur les travailleurs détachés en Suisse|rs=823.201|abbr=Odét|date=2004-04-21|état=2020-04-01}}.</ref> spécifiques sur le thème ; des mesures en faveur des [[Convention collective de travail#Suisse|conventions collectives de travail]] ; et l'introduction des contrats-type de travail avec [[Salaire minimum#Suisse|salaires minimaux]] contraignants pour certaines branches{{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|28}}}}. Avec l'[[Cinquième élargissement de l'Union européenne|élargissement de l'Union européenne au milieu des années 2000]], la Suisse étend ses mesures d'accompagnement{{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|30}}}}.

Deux de ces renforcements touche le délai d'annonce et l'obligation de cautionnement. Si une entreprise européenne souhaite effectuer un travail (par exemple faire des travaux) en Suisse, elle doit l'annoncer au moins huit jours avant que lesdits travaux ne commencent<ref>{{ref loi|Art. 6|LDét}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|30}}}}. Cette {{citation|règle des huit jours}} est nécessaire de manière que les autorités suisses puissent s'organiser et potentiellement faire un [[Inspection du travail|contrôle]]{{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|30}}}}{{,}}<ref>Voir également à ce propos {{Article |langue=de |auteur1=Jean-Fritz Stöckli |titre=Die Kontrolle der Einhaltung allgemeinverbindlicher Gesamtarbeitsverträge bei Entsendung |périodique=Mitteilung des Instituts für Schweizerisches Arbeitsrecht (ArbR) |date=2013 |issn=1022-5625 |pages=95-113}}.</ref>. Sous certaines conditions, l'entreprise européenne a également l'obligation de [[Cautionnement|déposer une caution]]<ref>{{ref loi|Art. 2 {{al.|2<sup>ter</sup>}}|LDét}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|30}}}}. La ''{{langue|de|[[Neue Zürcher Zeitung|NZZ]]}}'' voit la règle des huit jours comme  {{citation|[[vache sacrée]]}} des mesures d'accompagnement<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Heidi Gmür |titre=Die Acht-Tage-Regel ist die heilige Kuh der flankierenden Massnahmen. Sie wurde entweiht – doch dann soll alles nur ein Missverständnis gewesen sein |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-07-25 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/eine-wahre-geschichte-zwei-versionen-ld.1406576 |accès url=inscription}}.</ref>. Les partis de gauche et les [[syndicats]] déclarent refuser de vouloir signer un accord qui mette en péril les mesures d'accompagnement<ref>{{Article |langue=de |auteur1=[[Agence télégraphique suisse|ATS]]  |titre=Gewerkschaften boykottieren Gespräche über Lohnschutz |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2018-08-08 |issn=1422-9994 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/standard/gewerkschaftsbund-boykottiert-verhandlungen-zum-lohnschutz/story/31057195 |consulté le=2021-05-02 |accès url=limité}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=swissinfo ch/op avec les |nom=agences |titre=Les syndicats suisses haussent le ton |url=https://www.swissinfo.ch/fre/libre-circulation_les-syndicats-suisses-haussent-le-ton/44311174 |site=swissinfo.ch |date=2018-09-08 |consulté le=2021-05-02}}.</ref>.

Selon plusieurs études du [[Secrétariat d'État à l'économie]], ces mesures d'accompagnement sont efficaces, même si cela ne se montre pas dans toutes les branches de travail<ref>{{Article |langue=de |auteur1=[[Agence télégraphique suisse|ATS]]  |titre=Die flankierenden Massnahmen wirken |périodique=Tages-Anzeiger |date=2014-05-05 |issn=1422-9994 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/standard/die-flankierenden-massnahmen-wirken/story/28234001 |consulté le=2021-05-02 |accès url=libre}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Yves Genier |titre=Les mesures d’accompagnement ont montré leur efficacité |périodique=Le Temps |date=2020-08-23 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/mesures-daccompagnement-ont-montre-efficacite |consulté le=2021-05-02 |accès url=libre}}.</ref>, mais ces études font l'objet d'interprétationa différentes, particulièrement de la part des syndicats<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Lise Bailat |titre=Cacophonie autour de l’efficacité des mesures d’accompagnement |périodique=Le Temps |date=2016-05-12 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/cacophonie-autour-lefficacite-mesures-daccompagnement |consulté le=2021-05-02 |accès url=libre}}.</ref>.

==== Point d'accroche pour l'accord institutionnel ====

L'Union européenne voit en ces mesures d'accompagnement une restriction de la libre-circulation et souhaite ainsi les abolir{{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|31}}}}{{,}}<ref name="NZZ Forster 2018-07">{{Article |langue=de |auteur1=Christof Forster |titre=Die Acht-Tage-Regel konkret: Wie es schneller gehen könnte |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-07-12 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/bei-der-acht-tage-voranmeldefrist-gibt-es-noch-spielraum-ld.1402916 |accès url=inscription}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Fabian Schäfer |titre=Der Lohnschutz nervt die Nachbarn |périodique=Tages-Anzeiger |date=2018-08-14 |issn=1422-9994 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/schweiz/standard/der-lohnschutz-nervt-die-nachbarn/story/15528143 |consulté le=2021-05-02 |accès url=limité}}.</ref>. Ces mesures d'accompagnement font l'objet d'intenses et ardues négociations<ref>{{Article |langue=de |auteur1=René Höltschi |titre=Wie Brüssel der Schweiz eine Brücke zum Rahmenvertrag bauen will |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-06-13 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/wirtschaft/wie-bruessel-der-schweiz-eine-bruecke-zum-rahmenvertrag-bauen-will-ld.1394178 |accès url=inscription}}.</ref>{{,}}<ref name="NZZ 2018-12">{{Article |langue=de |titre=Lohnschutz – der Knackpunkt des Rahmenabkommens mit der EU |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-12-30 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/lohnschutz-eu-rahmenabkommen-birgt-chancen-und-risiken-ld.1448295}}.</ref>, et arrivent au point que l'Union européenne est prête à accepter une règle de quatre jours au lieu de huit<ref name="NZZ Forster 2018-07"/>.

Selon plusieurs avis de droit, il est possible que ces mesures d'accompagnement soient une violation de l'ALCP<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Tobias Gafafer |auteur2=Christina Neuhaus |titre=Gutachten zum Lohnschutz bringt SP und Pardini in Verlegenheit |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2019-02-27 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/gutachten-zum-lohnschutz-bringt-sp-und-pardini-in-verlegenheit-ld.1463079}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|31}}}}. Avec l'accord institutionnel, la question des mesures d'accompagement puisse l'objet d'une [[#Résolution des différends et tribunal arbitral|question d'interprétation]] devant la Cour de justice de l'Union européenne et décide en défaveur de la Suisse<ref name="NZZ 2018-12"/>{{,}}{{sfn|Epiney|Hehemann|2019|loc={{numéro|45}}}}.

Le Conseil fédéral est également en conflit avec l'[[Union syndicale suisse]] (USS). Après la présentation de l'accord institutionnel négocié en {{date-|décembre 2018}}, l'économiste en chef de l'USS, Daniel Lampart, désigne le projet comme un {{citation|poison pour le [[partenariat social]]}}, car il ne garantit pas la protection des salaires suisses<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Daniel Lampart |titre=Das vorliegende Rahmenabkommen ist Gift für die Sozialpartnerschaft |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2018-12-21 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/rahmenabkommen-gift-fuer-die-sozialpartnerschaft-ld.1446403 |accès url=inscription}}.</ref>.

=== Directive sur la citoyenneté de l'Union ===
{{article détaillé|Citoyenneté de l'Union européenne}}

Un aspect litigieux autour de l'accord institutionnel est la question de la [[#directive 2004/38|directive sur la citoyenneté de l'Union]] (directive 2004/38/CE, appelée {{citation étrangère|Unionsbürgerrichtlinie |langue=de}}, abrégée ''{{langue|de|UBRL}}'', en allemand). Cette directive détaille les droits des citoyens européens lorsqu'ils se déplacent et résident dans les États-membres (entrée, séjour et droit à l'{{page h'|aide sociale}} notamment)<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Catherine Barnard |prénom1=Catherine |nom1=Barnard |titre=The substantive law of the EU |sous-titre=the four freedoms |passage=325 |lieu=Oxford |éditeur=[[Oxford University Press]] |date=2019 |pages totales=636 |isbn=978-0-19-883089-4 |isbn2=0-19-883089-0 |oclc=1112415988}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|Affolter|2019|loc={{numéro|6}}}}.

==== Situation politique et contexte juridique ====

D'un point de vue juridique, les accords bilatéraux I et II sont statiques (ils ne sont pas sujets à des modifications automatiques). Selon le [[Tribunal fédéral (Suisse)|Tribunal fédéral]]<ref name="Renvoi statique ALCP">{{Ouvrage |langue=fr |auteur institutionnel=Centre suisse de compétence pour les droits humains |titre=Manuel de droit suisse des migrations |sous-titre=bases légales européennes et fédérales du droit suisse des étrangers et de l'asile |passage=197 |lieu=Berne |éditeur=Stämpfli Éditions SA |date=2015 |pages totales=422 |isbn=978-3-7272-3177-3 |isbn2=3-7272-3177-7 |oclc=995506371 |lire en ligne=https://www.skmr.ch/cms/upload/pdf/150730_manuel_migrations_FR_online.pdf |consulté le=2021-04-22 |accès url=libre}} faisant référence à {{Tribunal fédéral|arrêt=130 II 113|date=2003-12-19|docid=130-II-113|publié=oui|langue=fr|consid=6.3|page=121}}.</ref>, il en va de même pour l'[[#ALCP|accord sur la libre circulation des personnes (ALCP)]]. L'ALCP fait ainsi un [[Relations entre la Suisse et l'Union européenne#Renvois statique et dynamique|renvoi statique]] (par opposition à un renvoi dynamique) au [[Droit dérivé de l'Union européenne|droit dérivé (ou secondaire) de l'Union]] sur la libre circulation<ref name="Renvoi statique ALCP" />. Toutefois, comme la directive sur la citoyenneté de l'Union date de 2004, et l'ALCP de 1999, ce dernier fait renvoi aux anciennes bases légales européennes{{sfn|Cottier ''et al.'' 2014|loc={{numéro|503}}}}, comme il ressort par exemple de l'{{ref loi|{{art.|4}} chiffre 2 de l'annexe I|ALCP}} (sur le droit de demeurer) : {{citation|Conformément à l’art. 16 de l’[[#ALCP|accord]]<ref group="N">L'{{ref loi|{{art.|16}} chiffre 1|ALCP}} stipule que {{citation|pour atteindre les objectifs visés par le présent accord, les parties contractantes prendront toutes les mesures nécessaires pour que les droits et obligations équivalant à ceux contenus dans les actes juridiques de la Communauté européenne auxquels il est fait référence trouvent application dans leurs relations}}.</ref>, il est fait référence au règlement (CEE) 1251/70<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Règlement (CEE) n° 1251/70 de la Commission, du 29 juin 1970, relatif au droit des travailleurs de demeurer sur le territoire d'un État membre après y avoir occupé un emploi |url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:31970R1251 |site=eur-lex.europa.eu |consulté le=2021-04-22}}.</ref> (JO {{numéro|L 142}}, 1970, p. 24) et à la directive 75/34/CEE<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Directive 75/34/CEE du Conseil, du 17 décembre 1974, relative au droit des ressortissants d'un État membre de demeurer sur le territoire d'un autre État membre après y avoir exercé une activité non salariée |url=https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:31975L0034 |site=eur-lex.europa.eu |consulté le=2021-04-22}}.</ref> (JO {{numéro|L 14}}, 1975, p. 10)}}. Il existe notamment un écart important entre les conditions d'octroi d'un droit de séjour permanent (au sens du {{ref loi|chapitre IV de la|directive 2004/38}}) et celles prévues dans l'ALCP{{sfn|Epiney|Affolter|2019|loc={{numéro|10}}}}.

Concrètement, cela signifie que les citoyens de l'Union ont plus de privilèges grâce à la directive 2004/38 (donc dans un autre État-membre) que grâce à l'ALCP (en Suisse). Également, la Suisse ne reprend pas les dispositions de la directive 2004/38 car elle n'y est pas juridiquement obligée. Une reprise autonome ({{càd}} sur initiative propre de la Suisse) représenterait toutefois une [[libéralisation]] supplémentaire de la libre circulation des personnes en Suisse{{sfn|Cottier ''et al.'' 2014|loc={{numéro|503}}}}.

Selon la ''{{langue|de|[[Neue Zürcher Zeitung|NZZ]]}}'', alors que la gauche et les syndicats se préoccupent de la [[#Protection des salaires|protection des salaires]], la question de la reprise de la directive 2004/38 est un point crucial pour les partis bourgeois et pour les milieux économiques<ref name="NZZ 2021-01-13 coûts 2004/38">{{Article |langue=de |auteur1=Tobias Gafafer |titre=Keine Kostenexplosion bei der Sozialhilfe: Eine Analyse von Avenir Suisse relativiert die Folgen der EU-Unionsbürgerrichtlinie |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2021-01-13 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/keine-kostenexplosion-bei-der-sozialhilfe-eine-analyse-von-avenir-suisse-relativiert-die-folgen-der-eu-unionsbuergerrichtlinie-ld.1596156 |accès url=inscription}}.</ref>. Ces derniers craignent que la reprise de cette directive provoquerait un appel d'air aux travailleurs sans emploi, qui iraient en Suisse pour profiter de l'aide sociale<ref name="SRF 2020-09 partenaires sociaux">{{Lien web |langue=de |auteur=André Ruch |titre=Das Rahmenabkommen mit der EU ist klinisch tot |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/sozialpartner-winken-ab-das-rahmenabkommen-mit-der-eu-ist-klinisch-tot |site=srf.ch |date=2020-09-25 |consulté le=2021-04-22}}.</ref>.

Selon une analyse faite par le [[laboratoire d'idées]] [[Libéralisme|libéral]] [[Avenir Suisse]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Darius Farman |titre=Directive citoyenneté : pas d’explosion de l’aide sociale en vue |url=https://www.avenir-suisse.ch/fr/directive-citoyennete%E2%80%AF-pas-dexplosion-de-laide-sociale-en-vue/ |site=avenir-suisse.ch |date=2021-01-13 |consulté le=2021-05-22}}.</ref>, la reprise de la directive 2004/38 ne mènerait pas à une explosion des coûts liés à l'aide sociale<ref name="NZZ 2021-01-13 coûts 2004/38"/>. Toujours selon cette analyse, il y aurait une augmentation de {{unité|27.5 mio.|CHF}} à {{unité|75 mio.|CHF}} des coûts<ref name="NZZ 2021-01-13 coûts 2004/38"/>.

==== Obligation de reprise ? ====

La directive 2004/38 n'est toutefois pas mentionnée explicitement dans le texte du projet d'accord<ref name="NZZ 2021-01-13 coûts 2004/38"/>. Selon Epiney et Affolter, l'Union européenne ne peut pas forcer la Suisse à reprendre la directive sans que la Suisse y consente{{sfn|Epiney|Affolter|2019|loc={{numéro|27 s}}}}. La Suisse serait toutefois toujours astreinte à certaines procédures au sein du comité mixte ALCP{{sfn|Epiney|Affolter|2019|loc={{numéro|29}}}}.

Il est toutefois possible que l'Union européenne saisisse le tribunal arbitral pour clarifier la situation, et par conséquent la [[Cour de justice de l'Union européenne]] (sur requête de l'Union européenne){{sfn|Epiney|Affolter|2019|loc={{numéro|31}}}}. Toujours selon Epiney et Affolter, il ne serait pas possible que la CJUE puisse contraindre la Suisse d'adopter la directive 2004/38, car la CJUE ne serait pas compétente en la matière{{sfn|Epiney|Affolter|2019|loc={{numéro|32}}}}. En effet, la CJUE ne peut interpréter que les notions de droit européen (venant de l'Union européenne) ; toutefois, la question de la reprise d'un acte est une question de droit bilatéral, et non de droit européen{{sfn|Epiney|Affolter|2019|loc={{numéro|32}}}}. Cette thèse est toutefois partiellement combattue par d'autres juristes, car la formulation de l'accord institutionnel et sa compatibilité avec le droit constitutionnel européen sont encore trop vagues{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|85}}}}.

=== Aides d'État ===
{{article détaillé|Droit de la concurrence (Union européenne)}}
Le droit sur les aides d'État (appelées aussi [[subvention]]s) fait partie du [[Droit de la concurrence (Union européenne)|droit européen de la concurrence]]{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|26}}}}. Selon l'{{art.|107}} {{paragr.}}1 du [[Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne]], les [[Aides publiques|aides d'État]] ne sont pas compatibles avec le droit de l'Union, si celles-ci faussent la [[concurrence]]<ref group="N">{{citation|Sauf dérogations prévues par les traités [{{c.-à-d.}} [[Traité sur l'Union européenne|TUE]] et [[Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne|TFUE]]], sont incompatibles avec le [[marché intérieur]], dans la mesure où elles affectent les [[Échanges commerciaux|échanges]] entre [[États membres de l'Union européenne|États membres]], les [[Aides publiques|aides]] accordées par les États ou au moyen de ressources d'État sous quelque forme que ce soit qui faussent ou qui menacent de fausser la [[concurrence]] en favorisant certaines entreprises ou certaines productions}} ({{art.|107}} {{paragr.|1}} TFUE).</ref>{{,}}{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|26}}}}. Le concept d'aide d'État peut s'étendre aux avantages fiscaux{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|27}}}}.

Dans le droit bilatéral existant, seul l'[[#ALE 1972|ALE 1972]]<ref group="N">{{citation|Sont incompatibles avec le bon fonctionnement de l’accord, dans la mesure où ils sont susceptibles d’affecter les échanges entre la Communauté et la Suisse: toute aide publique qui fausse ou menace de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions}}, {{ref loi|{{art.|23}} chiffre 1 chiffre iii|ALE 1972}}.</ref> et l'accord sur le transport aérien contiennent des dispositions spécifiques aux aides d'État{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|28}}}}. Ces dispositions sont toutefois rudimentaires et peu développées par rapport au droit européen{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|28}}}}. La thématique des aides d'État n'étant pas dans le mandat de négociation original du Conseil fédéral, c'est l'Union européenne qui ouvre les discussions à ce chapitre<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Christa Tobler |titre=Rahmenabkommen und staatliche Beihilfen |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2019-03-14 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/rahmenabkommen-und-staatliche-beihilfen-ld.1464388 |accès url=inscription}}.</ref>. Lors de la présentation de l'accord institutionnel, le [[Conseil fédéral (Suisse)|Conseil fédéral]] affirme que les aides touchées sont celles octroyées dans le domaine du [[transport aérien]]<ref name="SRF 2019-01 aides d'État">{{Lien web |langue=de |auteur=Philipp Burkhardt |titre=Die versteckten Forderungen im Rahmenabkommen |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/staatliche-beihilfen-im-fokus-die-versteckten-forderungen-im-rahmenabkommen |site=srf.ch |date=2019-01-22 |consulté le=2021-04-22}}.</ref>.

Les acteurs politiques suisses craignent que le tribunal arbitral puisse être saisi de l'interprétation de l'ALE 1972. Le droit européen de la concurrence est une concrétisation du concept du marché commun{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|26}}}}. Une actualisation de l'ALE 1972 dans le domaine des aides d'État pourrait ainsi tomber dans le champ d'application de l'accord<ref>Au titre de l'{{ref loi|{{art.|2}} chiffre 1|accord institutionnel}}.</ref>. Cet argument est renforcé en raison de la teneur du préambule d'une annexe à l'accord institutionnel{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|31-32}}}}. Le Conseil fédéral craint ainsi que le tribunal arbitral interprète d'une manière large plus large que prévu le concept d'aide d'État, ce qui serait problématique pour la question des privilèges fiscaux{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|33}}}}. Selon l'administration fédérale, une interprétation par le tribunal arbitral ne pourrait arriver que si la Suisse et l'Union européenne consentent à cette interprétation, de surcroît unanimement, car l'ALE 1972 n'est pas directement touché par l'accord institutionnel{{sfn|DFAE, Questions-réponses 2019|p=2}}. Il y a donc une certaine incertitude sur la possible interprétation de l'ALE.

Les [[Cantons de la Suisse|cantons]] sont particulièrement inquiets, particulièrement en ce qui concerne les [[banques cantonales]]<ref name="LT 2018-12-14 enjeux"/>. Il est aussi question des [[Fiscalité en Suisse|avantages fiscaux]] accordés par les cantons<ref name="SRF 2019-01 aides d'État"/>. Selon [[Benedikt Würth]], président de la [[Conférence des gouvernements cantonaux]] (CdC) en 2019, les cantons se sont toujours prononcés contre une réglementation générale sur les aides d'État, en particulier lors de la consultation sur le mandat de négociation (et de nouveau pendant la négociation)<ref name="SRF 2019-01 aides d'État"/>.

Pour remédier à ces doutes et incertitudes, le monde juridique propose plusieurs solutions, dont des déclarations conjointes (encore à négocier){{sfn|Ambühl|Scherer|2019|loc={{numéro|25}}}}{{,}}{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|37 s}}}}, voire une actualisation rapide de l'ALE 1972{{sfn|Baldi|2019|loc={{numéro|35}}}}.

=== Clause guillotine ===
{{...}}

=== Engagement du Conseil fédéral ===
{{...}}

== Réactions en Suisse ==
L'accord institutionnel trouve des soutiens de la part de plusieurs [[Groupe de défense d'intérêts|groupes d'intérêts]] et partis suisses, mais ses critiques se fédèrent également autour de plusieurs mouvements. Il en va de même pour la [[doctrine juridique]].

=== Partis politiques ===
[[Fichier:Christoph Blocher.jpg|vignette|upright|alt=Portrait photographique d'un homme aux cheveux gris portant des lunettes.|[[Christoph Blocher]], fondateur de l'[[Union démocratique du centre|UDC]], considère que l'accord institutionnel serait un {{citation|suicide pour la Suisse}}.]]
Au niveau des partis politiques représentés au Conseil fédéral, seule l'[[Union démocratique du centre|UDC]] se positionne de manière consistante contre l'accord institutionnel{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|8}}}}{{,}}<ref name="NZZ 2021-03-05"/>. [[Christoph Blocher]], fondateur de l'UDC et initiateur de la [[Référendum sur l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen|campagne contre l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen]], considère que l'adoption d'un tel accord serait un suicide pour la Suisse<ref>{{Lien web |langue=de |titre=«Selbstmord für die Schweiz» |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/eu-schelte-im-albisgueetli-selbstmord-fuer-die-schweiz |site=srf.ch |date=2019-01-19 |consulté le=2021-04-22}}.</ref>. Dans une motion déposée en 2019, [[Thomas Aeschi]], chef de groupe de l'UDC aux Chambres, parle de {{citation|accord [[colonial]] qui mine la [[démocratie directe]], qui foule aux pieds aussi bien l'[[Indépendance (politique)|indépendance]] de la Suisse que sa [[Neutralité perpétuelle de la Suisse|neutralité]] et son [[Système politique de la Suisse#Fédéralisme|système fédéral]], et qui met en péril sa prospérité}}<ref>{{CuriaVista |date=05.06.2019 |type=interpellation |titre=Accord institutionnel avec l'UE |numéro=3542 |lien auteur=Thomas Aeschi |auteur=Aeschi |sous-titre=Le Conseil fédéral remet à nouveau sa décision, plutôt que de dire franchement non}}.</ref>{{,}}{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|8}}}}.

Le [[Parti socialiste suisse|Parti socialiste]], initialement en faveur de l'accord, se montre critique lors de la consultation lancée par le Conseil fédéral, notamment au sujet de la [[#Protection des salaires|protection des salaires]] et des [[#Aides d'État|aides d'État]]<ref name="NZZ 2021-03-05"/>. Il en va de même pour [[Les Verts (Suisse)|les Verts]]<ref name="SRF 2019-03-11">{{Lien web |titre=Von «entschieden Nein» bis «Ja aus Vernunft» |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/parteien-zum-rahmenabkommen-von-entschieden-nein-bis-ja-aus-vernunft |langue=de |date=2019-03-11 |site=srf.ch |consulté le=2021-04-20 |auteur=Reto Heimann |accès url=libre}}.</ref>.

Selon la ''[[Neue Zürcher Zeitung|NZZ]]'', les partis bourgeois, entre autres le [[Parti libéral-radical]] et le [[Parti démocrate-chrétien (Suisse)|Parti démocrate-chrétien]]<ref group="N">Le [[Parti démocrate-chrétien (Suisse)|Parti démocrate-chrétien]] et le [[Parti bourgeois-démocratique]] fusionnent en 2021 pour devenir [[Le Centre (Suisse)|Le Centre]].</ref>, ont également de la peine à se positionner clairement vis-à-vis de l'accord<ref name="NZZ 2021-03-05"/>. Alors que le PLR demande une renégociation de la [[#Clause guillotine|clause guillotine]], le PDC exige qu'une reprise de la directive sur la citoyenneté soit exclue du champ de l'accord<ref name="NZZ 2021-03-05"/>. En {{date-|septembre 2019}}, le président du PDC, [[Gerhard Pfister]], considère que l'accord doit être substantiellement amélioré avant que son parti puisse le soutenir<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Raphaela Birrer |auteur2=Fabian Fellmann |titre=Gopfriedstutz, dafür sind die Bundesräte doch gewählt! |périodique=[[Tages-Anzeiger]] |date=2020-09-28 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/gopfriedstutz-dafuer-sind-die-bundesraete-doch-gewaehlt-762954798642 |consulté le=2021-04-22}}.</ref>.

Seuls les [[Vert'libéraux]] et le [[Parti bourgeois-démocratique]] se positionnent clairement en faveur de l'accord institutionnel en 2019<ref name="SRF 2019-03-11"/>. Les Vert'libéraux y sont toujours favorable en 2020{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|14}}}}.

=== Groupes d'intérêts favorables ===
Peu de temps après sa publication, la [[Association faîtière|faîtière]] économique [[Economiesuisse]] se prononce en faveur d'une conclusion rapide de l'accord institutionnel<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Bernard Wuthrich |titre=Economiesuisse espère un accord global avec l'UE |périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]] |date=2019-01-08 |issn=1423-3967 |lire en ligne=https://www.letemps.ch/suisse/economiesuisse-espere-un-accord-global-lue |consulté le=2021-04-21 |accès url=libre}}.</ref>.

Le mouvement [[Progresuisse]] est constitué fin {{date-|février 2021}} pour demander le déblocage des négociations<ref name="SRF 2021-02">{{Lien web |titre=Eine starke Stimme für das EU-Rahmenabkommen |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/neue-bewegung-progresuisse-eine-starke-stimme-fuer-das-eu-rahmenabkommen |langue=de |date=2021-02-28 |site=srf.ch |consulté le=2021-04-20 |accès url=libre}}.</ref>. Plusieurs personnalités politiques, de l'économie et du domaine académique font partie du mouvement, dont les anciens [[Conseil fédéral (Suisse)|conseillers fédéraux]] [[Doris Leuthard]] et [[Joseph Deiss]], de même que l'ancien président du [[Parti libéral-radical|PLR]] [[Philipp Müller (homme politique)|Philipp Müller]]<ref name="SRF 2021-02"/>. Les recteurs des universités de [[Université de Berne|Berne]], de [[Université de Zurich|Zurich]] et de [[Université de Saint-Gall|Saint-Gall]] font également partie de Progresuisse<ref name="SRF 2021-02"/>.

Le [[Nouveau mouvement européen suisse]], à travers son président [[Eric Nussbaumer]]<ref>{{Lien web |titre=«Euroturbo» Nussbaumer bezüglich Rahmenabkommen optimistisch |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/neuer-nebs-praesident-euroturbo-nussbaumer-bezueglich-rahmenabkommen-optimistisch |langue=de |date=2020-10-04 |site=srf.ch |consulté le=2021-04-20 |auteur=Philipp Burkhardt |accès url=libre}}.</ref>, est également en faveur de l'accord, qu'il qualifie d'{{citation|accord-clé pour l'avenir de la Suisse}}<ref name="Le Matin 2021-03"/>.

À ces soutiens vient s'ajouter le mouvement [[Opération Libero]], qui exige du Conseil fédéral que l'accord institutionnel soit signé et soumis à [[Votation populaire|votation]]<ref>{{Article |titre=Operation Libero will Volk abstimmen lassen |périodique=[[Aargauer Zeitung]] |date=2021-03-23 |langue=de |lire en ligne=https://www.aargauerzeitung.ch/news-service/inland-schweiz/eu-rahmenabkommen-operation-libero-will-volk-abstimmen-lassen-ld.2117514 |accès url=libre}}.</ref>.

Une association, fondée à [[Genève]] en {{date-|décembre 2014}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Statuts de l'association « La Suisse en Europe » |url=https://suisse-en-europe.ch/wp-content/uploads/2021/02/Statuts-La-Suisse-en-Europe.pdf |site=suisse-en-europe.ch |date=2014-12-15 |consulté le=2021-04-22}}.</ref>, milite également de manière proactive en faveur de l'accord institutionnel{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|16}}}}. Parmi ses rangs, on trouve Thomas Cottier, [[Jean-Daniel Gerber]], [[Joëlle de Sépibus]] et [[Chantal Tauxe]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=À Propos de L’ASE |url=https://suisse-en-europe.ch/fr/ueber-vse/ |site=suisse-en-europe.ch |consulté le=2021-04-22}}.</ref>. En {{date-|octobre 2019}}, l'association exige la signature immédiate de l'accord institutionnel{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|17}}}}, ce qui n'a pas lieu{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|18}}}}.

=== Groupes d'intérêts opposés ===
Les opposants s’organisent également autour de plusieurs mouvements.

[[Autonomiesuisse]] est fondé en 2019 par deux entrepreneurs<ref name="SRF 2021-03">{{Lien web |titre=Social-Media-Powerplay gegen das Rahmenabkommen |url=https://www.srf.ch/news/wirtschaft/neue-lobby-allianzen-social-media-powerplay-gegen-das-rahmenabkommen |langue=de |date=2021-03-09 |site=srf.ch |consulté le=2021-04-20 |auteur=Lars Franzelli |accès url=libre}}.</ref>. Le PDG de [[Stadler Rail]] et ancien conseiller national [[Peter Spuhler]] et le conseiller national [[Marco Romano (homme politique)|Marco Romano]] en font également partie<ref>{{Article |titre=Der Widerstand der Wirtschaft gegen das Rahmenabkommen formiert sich |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2020-11-13 |langue=de |auteur1=Christof Forster |lire en ligne=https://www.nzz.ch/schweiz/widerstand-der-wirtschaft-gegen-rahmenabkommen-mit-eu-ld.1586910 |accès url=inscription}}.</ref>.

Un deuxième groupe venant de l'économie, [[Kompass Europa]], est fondé début 2021 par plusieurs dirigeants de la société d'investissement [[Partners Group]]<ref>{{Lien web |titre=Wirtschaftsliberale Kräfte bekämpfen das Rahmenabkommen |url=https://www.srf.ch/news/schweiz/neue-organisationen-wirtschaftsliberale-kraefte-bekaempfen-das-rahmenabkommen |langue=de |date=2021-02-12 |site=srf.ch |consulté le=2021-04-20 |auteur=Oliver Washington |accès url=libre}}.</ref>. Son cofondateur, {{lien|Alfred Gantner|langue=de}}, voit en l'accord institutionnel un rapprochement inévitable vers l'Union européenne et critique la reprise dynamique du droit de l'Union et le rôle de la [[Cour de justice de l'Union européenne]]<ref>{{Article |titre=Wir werden mit aller Vehemenz eine Kampagne gegen den Rahmenvertrag führen. Aber ich will kein zweiter Christoph Blocher werden |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2021-02-03 |langue=de |auteur1=Christoph Eisenring |lire en ligne=https://www.nzz.ch/wirtschaft/finanzmanager-gantner-will-den-eu-rahmenvertrag-zu-fall-bringen-ld.1598986 |auteur2=Tobias Gafafer |auteur3=Peter A. Fischer |accès url=inscription}}.</ref>.

En {{date-|septembre 2020}}, les partenaires sociaux, dont l'[[Union patronale suisse]], l'[[Union suisse des arts et métiers]], l'[[Union syndicale suisse]] et le [[Travail.Suisse]], envoient une lettre au Conseil fédéral indiquant qu'ils ne peuvent accepter le projet d'accord tel que présenté en {{date-|décembre 2018}} par le Conseil fédéral<ref name="SRF 2020-09 partenaires sociaux"/>.

=== Doctrine juridique ===
La doctrine juridique se montre en majorité positive, avec quelques voix critiques sur certains points ou sur l'accord dans son ensemble{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|10}}}}{{,}}<ref>Pour un résumé des différentes questions soulevées par la doctrine, {{cf.}} {{Article |langue=de |prénom1=Benedikt |nom1=Pirker |prénom2=Livia |nom2=Matter |titre=Europarecht: Schweiz – Europäische Union |périodique=Schweizerische Zeitschrift für internationales und europäisches Recht (SRIEL) |date=2019 |pages=101-140 |issn=1019-0406}}, {{p.|108 ss}}.</ref>.

[[Fichier:Epiney Astrid.jpg|vignette|upright|alt=Portrait d'une femme aux cheveux châtins, portant des lunettes.|[[Astrid Epiney]] considère l'accord institutionnel comme un résultat équilibré.]]
[[Astrid Epiney]], professeure de droit à l'[[Université de Fribourg]], est favorable à l'accord institutionnel<ref>{{Lien web |langue=de |auteur=Hans Ineichen |titre=Europarechtlerin: «Das Rahmenabkommen ist gar nicht so schlecht» |url=https://www.srf.ch/news/abstimmung-27-september-2020/begrenzungsinitiative/bilaterale-vertraege-mit-der-eu-europarechtlerin-das-rahmenabkommen-ist-gar-nicht-so-schlecht |site=srf.ch |date=2020-09-28 |consulté le=2021-04-22}}.</ref>{{,}}{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|10}} note 35}}. Elle décrit ce dernier à plusieurs reprises comme un résultat équilibré entre les différents intérêts en jeu et respectant les particularismes de la Suisse<ref>{{Article |langue=de |auteur1=[[Astrid Epiney]] |titre=Das institutionelle Abkommen Schweiz - EU ist ein ausgewogenes Verhandlungsergebnis |périodique=[[Neue Zürcher Zeitung]] |date=2019-01-15 |lire en ligne=https://www.nzz.ch/meinung/das-institutionelle-abkommen-schweiz-eu-ist-ein-ausgewogenes-verhandlungsergebnis-ld.1449438 |accès url=inscription}}.</ref>{{,}}{{sfn|Epiney|2021|p=21}}. Toujours selon elle, la conclusion d'un tel accord apporterait une [[sécurité juridique]] à l'édifice bilatéral et l'accord institutionnel est en cela important pour la Suisse{{sfn|Epiney|2018|loc={{numéro|55}}}}.

[[Fichier:Thomas Cottier at WTO Public Forum 2016.jpg|vignette|upright|left|alt=Photographie de deux hommes, celui à droite au premier plan, portant des lunettes, parle dans un micro, celui à gauche en arrière plan, réfléchit.|{{lien|Thomas Cottier|langue=de}} (à droite) est vu comme un fervent défenseur de l'accord institutionnel.]]
{{lien|Thomas Cottier|langue=de}}, professeur émérite de droit à l'[[Université de Berne]], est un fervent partisan de l'accord institutionnel{{sfn|Fauconnet|2021|loc={{numéro|10}} note 35}}. Il voit l'accord institutionnel comme une incarnation d'une souveraineté coopérative et partagée, en adéquation avec le [[Construction européenne|projet politique européen]]{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|15}}}}. Il se montre favorable aux droits garantis à la Suisse dans le processus de décision et aux protections offertes par le [[#Résolution des différends et tribunal arbitral|tribunal arbitral]]{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|15}}}}. Il considère toutefois qu'une déclaration commune (document ajouté à l'accord mais ne faisant pas formellement partie de l'accord) serait nécessaire pour faire accepter l'accord au niveau politique{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|24}}}}.

[[Fichier:Michael Ambuehl, Staatssekretaer beim EDA (Aussenministerium).jpg|vignette|upright|alt=Photographie d'un homme aux cheveux gris, portant un complet avec une cravate jaune.|[[Michael Ambühl]] demande une poursuite des négociations par le Conseil fédéral.]]
[[Michael Ambühl]], professeur à l'[[École polytechnique fédérale de Zurich|EPFZ]] et secrétaire d'État au DFAE de 2005 à 2010, avec son assistante Daniela Scherer, se montrent plus pondérés. Même s'ils acceptent l'accord institutionnel dans son principe, ils proposent dans un [[#AmbühlScherer2019|article scientifique]] que le Conseil fédéral continue de négocier l'accord sur le fond, en particulier la [[#Clause guillotine|clause guillotine]] et la [[#Résolution des différends et tribunal arbitral|résolution des différends]]{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|22}}}}.

{{lien|Carl Baudenbacher|langue=en}}, [[Arbitrage (droit)|arbitre]] et professeur émérite de droit à l'[[Université de Saint-Gall]], est une voix très critique de l'accord institutionnel. Il a fait part de cette critique en particulier dans un [[#Baudenbacher2019|avis de droit]] à l'intention de la [[Commission de l'économie et des redevances]] du [[Conseil national (Suisse)|Conseil national]]{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|9}}}} et dans un livre également publié en 2019<ref>{{Ouvrage |langue=de |prénom1=Carl |nom1=Baudenbacher |titre=Das Schweizer EU-Komplott |lieu=Bâle |éditeur=Münsterverlag |date=2019 |pages totales=246 |isbn=978-3-907146-45-3 |isbn2=3-907146-45-X |oclc=1100539031}}.</ref>. Il se montre favorable à la [[#Reprise dynamique du droit|reprise dynamique du droit]], mais critique le projet de tribunal arbitral pour son manque d’indépendance{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|10}}}}. Il lui préfère un système basé sur la [[Cour de justice de l'Association européenne de libre-échange|Cour de justice AELE]] (qu'il préside de 2003 à 2017){{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|11}}}}.

{{lien|Christa Tobler|langue=de}}, professeure de droit aux Universités de [[Université de Bâle|Bâle]] et de [[Université de Leyde|Leiden]], se dit favorable au modèle institutionnel de l'[[Espace économique européen]], ce que le Conseil fédéral exclut toutefois dès le début des négociations{{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|23}}}}. Elle enjoint ainsi au Conseil fédéral de conclure une déclaration avec l'Union européenne (de la même nature que celle proposée par Cottier){{sfn|Tobler|2020|loc={{numéro|23}}}}.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{références|group="N"}}

=== Références ===
{{références}}

== Annexes ==
=== Bases juridiques ===
==== Droit bilatéral ====
* {{Loi suisse|loi=Accord entre la Confédération suisse et la Communauté économique européenne|rs=0.632.401|abbr=ALE 1972|date=1972-07-22|état=2005-03-29}}
* {{Loi suisse|loi=Accord entre la Confédération suisse, d’une part, et la Communauté européenne et ses États membres, d’autre part, sur la libre circulation des personnes |rs=0.142.112.681 |abbr=ALCP |date=1999-06-21 |état=2020-12-15}}

==== Droit européen ====
* {{Lien web |titre=Directive 2004/38/CE du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 relative au droit des citoyens de l'Union |url=https://eur-lex.europa.eu/eli/dir/2004/38/oj?locale=fr |langue=fr |date=2004-04-30 |site=eur-lex.europa.eu |consulté le=2021-04-20 |accès url=libre|id=directive 2004/38}} (dite {{citation|Directive sur la citoyenneté de l'Union}} ou {{citation|[[Directive 2004/38/CE|Directive 2004/38]]}}).

=== Documents administratifs ===
* {{Lien web |titre=Accord facilitant les relations bilatérales entre l'Union européenne et la Suisse dans les parties du marché intérieur auxquelles la Suisse participe |url=https://www.dfae.admin.ch/dam/europa/fr/documents/abkommen/Acccord-inst-Projet-de-texte_fr.pdf |langue=fr |date=2018-11-23 |site=admin.ch |consulté le=2021-04-07 |format=pdf |id=accord institutionnel}}.
* {{Lien web |titre=Accord institutionnel Suisse–UE |sous-titre=document explicatif |url=https://www.eda.admin.ch/europa/fr/home/verhandlungen-offene-themen/verhandlungen/institutionelles-abkommen.html |langue=fr |date=2019-01-16 |site=admin.ch |consulté le=2021-04-07 |format=pdf |auteur institutionnel=[[Département fédéral des affaires étrangères]]}}.
* {{Lien web |titre=Rapport sur les consultations relatives à l’accord institutionnel entre la Suisse et l’Union européenne |sous-titre=document explicatif |url=https://www.eda.admin.ch/dam/europa/fr/documents/bericht_konsultationen_insta/BR-Bericht-Konsulationen-InstA-190607_fr.pdf |langue=fr |date=2019-06-07 |site=admin.ch |consulté le=2021-04-07 |format=pdf |auteur institutionnel=[[Conseil fédéral (Suisse)|Conseil fédéral]]}}.
* {{Lien web |titre=Fragen und Antworten im Rahmen der Konsultationen des Bundesrates zum institutionellen Abkommen Schweiz-EU |url=https://www.eda.admin.ch/dam/europa/de/documents/bericht_konsultationen_insta/Fragen-und-Antworten-der-Konsultationen_de.pdf |langue=de,fr |date=juin 2019 |site=admin.ch |consulté le=2021-04-07 |format=pdf |id=DFAE, Questions-réponses 2019 |libellé=DFAE, Questions-réponses 2019}}.

=== Bibliographie journalistique ===
* {{Ouvrage |langue=de |prénom1=Felix E. |nom1=Müller |titre=Kleine Geschichte des Rahmenabkommens |sous-titre=eine Idee, ihre Erfinder und was Brüssel und der Bundesrat daraus machten  |lieu=Zurich |éditeur=[[Neue Zürcher Zeitung|NZZ]] Libro |date=2020 |pages totales=111 |isbn=978-3-03810-470-4 |isbn2=3-03810-470-1 |oclc=1129462696}}.
* {{Article |langue=de |prénom1=Philipp |nom1=Loser |prénom2=Christoph |nom2=Lenz |titre=Das Ende einer langen Affäre |périodique=Das Magazin |date=2021-11-20 |lire en ligne=https://www.tagesanzeiger.ch/das-ende-einer-langen-affaere-626767509942 |accès url=payant |pages=10-18}}.

=== Bibliographie juridique ===
{{Légende plume}}
* {{Article |titre=Zum Entwurf des Institutionellen Abkommens |périodique=[[Jusletter]] |date=2019-02-04 |langue=de |lire en ligne=https://ethz.ch/content/dam/ethz/special-interest/mtec/necom-dam/documents/Jusletter_Amb%C3%BChl_Scherer_Zum%20InstA.pdf |prénom1=Michael |prénom2=Daniela |nom1=Ambühl |nom2=Scherer |lien auteur1=Michael Ambühl |sous-titre=Auf der Suche nach einem Interessenausgleich |accès url=libre}}.
* {{Article |langue=de |prénom1=Marino |nom1=Baldi |titre=Zu den Auswirkungen des geplanten Rahmenabkommens mit der EU |sous-titre=Auswirkungen auf das geltende Freihandelsabkommen (FHA 1972) und dessen allfällige «Modernisierung», insbesondere bezüglich Beihilfenkontrolle |périodique=[[Jusletter]] |date=2019-03-18 |lire en ligne=https://jusletter.weblaw.ch/juslissues/2019/972/zu-den-auswirkungen-_f3e0eecc34.html |accès url=payant}}.
* {{Article |titre=Die Souveränität und das institutionelle Rahmenabkommen |périodique=Revue suisse de jurisprudence |date=2019 |langue=de |lire en ligne=https://www.sjz.ch/de/artikel/2504-0650-2019-0088/die-souveranitat-und-das-institutionelle-rahmenabkommen |prénom1=Thomas |nom1=Cottier |pages=345-355 |volume=115 |issn=0036-7613 |accès url=payant}}.
* {{Ouvrage |prénom1=Thomas |nom1=Cottier |et al.=oui |titre=Die Rechtsbeziehungen der Schweiz und der Europäischen Union |date=2014 |langue=de |isbn=978-3-7272-8688-9 |isbn2=3-7272-8688-1 |isbn3=978-3-0354-1069-3 |oclc=877911418 |id=Cottier ''et al.'' 2014}}.
* {{Article |titre=Der Entwurf des Institutionellen Abkommens Schweiz – EU |périodique=[[Jusletter]] |date=2018-12-17 |langue=de |prénom1=Astrid |nom1=Epiney |lire en ligne=https://jusletter.weblaw.ch/juslissues/2018/962/der-entwurf-des-inst_900ca4ac31.html |lien auteur1=Astrid Epiney |accès url=payant |plume=oui}}.
* {{Article |titre=Die dynamische Rechtsübernahme im Entwurf des Institutionellen Abkommens |périodique=Zeitschrift für Europarecht |date=2021 |langue=de |pages=4-23 |prénom1=Astrid |nom1=Epiney |lien auteur1=Astrid Epiney |numéro=1 |issn=1423-6931 }}.
* {{Article |titre=Das Institutionelle Abkommen und die Unionsbürgerrichtlinie |périodique=[[Jusletter]] |date=2019-03-11 |langue=de |prénom1=Astrid |nom1=Epiney |lire en ligne=https://jusletter.weblaw.ch/juslissues/2019/971/das-institutionelle-_327cb6c5be.html |prénom2=Sian |nom2=Affolter |lien auteur1=Astrid Epiney |accès url=payant}}.
* {{Article |titre=Die Tragweite des Institutionellen Abkommens im Bereich der Arbeitnehmerentsendung |périodique=[[Jusletter]] |date=2019-04-08 |langue=de |lire en ligne=https://jusletter.weblaw.ch/juslissues/2019/975/die-tragweite-des-in_7172a55398.html |prénom1=Astrid |prénom2=Lena |nom1=Epiney |nom2=Hehemann |lien auteur1=Astrid Epiney |accès url=payant}}.
* {{Article |titre=Streitbeilegungsmechanismus im Institutionellen Abkommen |périodique=[[Jusletter]] |date=2021-04-12 |langue=de |lire en ligne=https://jusletter.weblaw.ch/juslissues/2021/1062/streitbeilegungsmech_c63f711b9d.html |prénom1=Yann |nom1=Fauconnet |accès url=payant }}.
* {{Article |titre=Institutionelles Rahmenabkommens |périodique=Zeitschrift für Europarecht |date=2019 |langue=de |pages=4-9 |prénom1=Markus |nom1=Notter |sous-titre=ein europapolitischer Zwischenruf |numéro=1 |issn=1423-6931 |accès url=payant}}.
* {{Chapitre|titre ouvrage=Europäische Idee und Integration - mittendrin und nicht dabei?|titre chapitre=Das geplante institutionelle Abkommen Schweiz-EU und der Rechtsschutz für Private|langue=de|auteurs ouvrage=Markus Notter, Rolf H. Weber, Andreas Heinermann, Tobias Baumgartner|lieu=Zurich|éditeur=Schulthess|année=2018|pages totales=430|isbn=978-3-7255-7884-9|passage=157-165|prénom1=Matthias|nom1=Oesch}}.
* {{Ouvrage |langue=de |prénom1=Thomas |nom1=Pfisterer |titre=Ein Plus für die Demokratie |sous-titre=Minimalstandard für die Mitsprache von Parlament und Volk beim Rahmenabkommen oder bei weiteren Verträgen mit der EU |éditeur=buch & netz |date=2021 |isbn=978-3-03805-359-0 |doi=10.36862/eiz-359 |lire en ligne=https://eizpublishing.ch/wp-content/uploads/2021/03/Ein-Plus-fuer-die-Demokratie-V0_54-20210316-digital.pdf |consulté le=2021-04-25 |accès url=libre}}
* {{Article |titre=Zum Schiedsgericht im Institutionellen Abkommen |périodique=[[Jusletter]] |date=2019-06-03 |langue=de |prénom1=Benedikt |nom1=Pirker |lire en ligne=https://jusletter.weblaw.ch/fr/juslissues/2019/982/das-schiedsgericht-i_6a58eafeff.html |accès url=payant}}.
* {{Article |titre=Wie weiter mit dem Institutionellen Abkommen? |périodique=[[Jusletter]] |date=2020-01-20 |langue=de |lire en ligne=https://jusletter.weblaw.ch/juslissues/2020/1007/wie-weiter-mit-dem-i_c32d05eeef.html |prénom1=Christa |nom1=Tobler |sous-titre=Varianten zum Umgang mit den drei heiklen Punkten |accès url=payant |plume=y}}.

=== Avis de droit ===
* {{Lien web |titre=Rechtsgutachten zur Streitentscheidungsregelung des InstA zu Handen der Kommission des Nationalrates für Wirtschaft und Abgaben WAK |url=https://www.parlament.ch/centers/documents/de/rechtsgutachten-professor-carl-baudenbacher.pdf |langue=de |date=2019-02-09 |site=parlament.ch |consulté le=2021-04-07 |prénom1=Carl |nom1=Baudenbacher |format=pdf |accès url=libre}}.
* {{Lien web |titre=Gutachten zur Unterstellung der Genehmigung des Institutionellen Abkommens zwischen der EU und der Schweiz unter das obligatorische Referendum |url=https://www.ius.uzh.ch/dam/jcr:3e6762c0-2fe3-4aee-a5aa-47132a9fb003/Glaser_Gutachten_InstA_Referendum.pdf |langue=de |date=2019-05-03 |site=uzh.ch |consulté le=2021-04-07 |prénom1=Andreas |nom1=Glaser |format=pdf |accès url=libre}}.

=== Blogs ===
* {{Lien web |titre=Uebernahme des EU-Rechts in den Marktzugangsabkommen |url=https://suisse-en-europe.ch/rechtsschutz-im-rahmenabkommen-2/ |langue=de |site=suisse-en-europe.ch |consulté le=2021-04-07 |prénom1=Silvio |nom1=Arioli |sous-titre=Kein EU-Diktat sondern Sachzwang}}.
* {{Lien web |titre=Der Rechtsschutz im Rahmenabkommen Schweiz-EU |url=https://suisse-en-europe.ch/wp-content/uploads/2019/02/Der-Rechtsschutz-im-Rahmenabkommen-Schweiz-EU-Cottier-0119_2.pdf |langue=de |date=2019-01-08 |site=suisse-en-europe.ch |consulté le=2021-04-07 |prénom1=Thomas |nom1=Cottier |format=pdf |id=Cottier, ''Rechtsschutz'', 2019}}.
* {{Lien web |titre=Tobler-Beglinger Brevier zum institutionellen Abkommen Schweiz – EU |url=http://www.eur-charts.eu/books/institutional-negotiations-ch-eu/ |langue=de |date=2021-03-18 |site=eur-charts.eu |consulté le=2021-04-07 |prénom1=Christa |nom1=Tobler |prénom2=Jacques |nom2=Beglinger}}.

=== Liens externes ===
* {{Lien web |titre=Accord institutionnel |url=https://www.eda.admin.ch/europa/fr/home/verhandlungen-offene-themen/verhandlungen/institutionelles-abkommen.html |langue=fr |date=2021-03-31 |site=admin.ch |consulté le=2021-04-07 |auteur institutionnel=[[Département fédéral des affaires étrangères]]}}.
* {{Lien web |titre=Institutionelles Abkommen Schweiz - EU. Öffentliche Anhörung der APK-N |url=https://www.youtube.com/watch?v=LODKvWROkxU |langue=de,fr |date=2019-01-15 |site=youtube.com |consulté le=2021-04-07 |format=video}}.
* {{Lien web |langue=de,fr |titre=Institutionelles Rahmenabkommen |url=https://anneepolitique.swiss/articles?dossiers%5B%5D=848 |site=[[Année politique suisse|anneepolitique.swiss]] |consulté le=2021-04-24}}.

=== Articles connexes ===
* [[Procédure d'adhésion de la Suisse à l'Union européenne]]
* [[Relations entre la Suisse et l'Union européenne]]

{{Palette|Politique étrangère européenne}}
{{Portail|relations internationales|Union européenne|Suisse}}

[[Catégorie:Politique étrangère de la Suisse]]
[[Catégorie:Droit en Suisse]]
[[Catégorie:Relations entre la Suisse et l'Union européenne]]