Temple d'Amon (Soleb)
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Soleb |
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Le temple d'Amon de Soleb (Ḫʿ-m-Mȝʿ.t en égyptien ancien) est un temple égyptien voué au culte d'Amon. Il est situé au Soudan actuel à proximité du village de Soleb, sur la rive ouest du Nil, entre la IIe et IIIe cataracte.
Histoire du site
[modifier | modifier le code]Le temple d'Amon est l'œuvre d'Amenhotep fils de Hapou, architecte du temple de Louxor. Sa construction est envisagée au nord du royaume de Koush dans les premières années du règne[1]. Construit dans un grès très tendre, il est grandement détruit dès l'Antiquité, entre le VIIe et le Ve siècle avant J.-C., à la suite de séismes[1] ou d'inondations[2]. Les différents éléments du temple et de la nécropole ont pour partie été réutilisés sur d'autres sites, à l'instar du Gebel Barkal où l'on a retrouvé deux lions en granit rouge, aujourd'hui conservés au British Museum.
Architecture
[modifier | modifier le code]Plan
[modifier | modifier le code]Entouré d'une enceinte délimitant le secteur sacré, le temple est composé d'une avant-salle séparée par un grand pylône de deux cours péristyles successives, conduisant à la grande salle hypostyle, avant d'arriver à l'espace tripartite dédié aux sanctuaires.
Décor
[modifier | modifier le code]Le décor du temple n'a jamais été achevé. Il est majoritairement connu pour ses représentations détaillées de la fête-sed, prenant place dans la première cour.
Il a particulièrement souffert des damnations mémorielles de l'image et du nom d'Amon sous le règne d'Akhénaton, avant que ne soient entrepris des travaux de restauration sous le règne de Toutânkhamon[3].
Théologie
[modifier | modifier le code]La théologie de Soleb témoigne des mécanismes complexes de divinisation du souverain au Nouvel Empire : Amenhotep III y est en effet divinisé sous la forme du dieu Nebmaâtrê tandis que sa grande épouse royale, la reine Tiyi, est assimilée à la déesse Hathor au temple de Sedeinga, érigé à son intention à une quinzaine de kilomètres.
Ce temple témoigne non seulement de la grandeur de l'art égyptien sous la XVIIIe dynastie, mais aussi de son idéologie conquérante ; le roi est ainsi le gardien de l'ordre face au chaos des pays étrangers.
Redécouverte et fouilles du temple
[modifier | modifier le code]Le temple est mentionné pour la première fois par l'explorateur suisse Jean Louis Burckhardt, qui l'aperçoit le 15 mars 1813[4]. Une description détaillée du temple est publiée en 1826 dans le récit de voyage de Frédéric Cailliaud, relatant sa visite à Soleb entre le 4 et le 7 janvier 1821[5]. Il faut attendre la fin de l'année 1957 pour qu'y soient conduites les premières missions de fouilles, menées par l'université de Pise sous le mécénat de l'égyptologue Michela Schiff Giorgini. S'ensuivront alors six campagnes de fouilles entre 1957 et 1963 qui aboutiront à la publication du temple.
Photos
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Plan du site relevé par Lepsius.
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Vue des ruines du temple au XIXe siècle.
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Vue de la colonnade du temple au XIXe siècle par Francis Frith.
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Lion au nom d'Amenhotep III, aujourd'hui au British Museum.
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Proposition de restitution de l'enfilade du temple d'Amon à Soleb.
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Vue globale du site
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Rilly 2015, p. 39-59.
- Schiff Giorgini et al. 2002.
- Nathalie Beaux 2013, p. 103-124.
- Burckhardt 2011, p. 74-75.
- Francigny, David et De Voogt 2014, p. 4 et 5.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) John Lewis Burckhardt, Travels in Nubia, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-02284-2 et 978-0-511-78237-4, lire en ligne).
- (en) Vincent Francigny, Romain David et Alex De Voogt, Soleb & Sedeinga, Paris, Elnour Editions, , 57 p. (ISBN 978-2-9542914-2-0, lire en ligne).
- Claude Rilly, « Le miroir brisé de la reine Tiyi / première saison du projet QSAP sur le temple de Sedeinga (Soudan) », BSFE, nos 191-192, .
- Michela Schiff Giorgini, Clément Robichon, Jean Leclant et Nathalie Beaux, Soleb : description, Institut français d'archéologie orientale diff. AFPU, coll. « Bigen », (ISBN 978-2-7247-0323-8).
- Michela Schiff Giorgini, Clément Robichon et Jean Leclant, Soleb I. 1813-1963, Sansoni-Firenze, (OCLC 27058132).
- Michela Schiff Giorgini, Clément Robichon et Jean Leclant, Soleb II. Les Nécropoles, Sansoni-Firenze, (OCLC 490527206).
- Michela Schiff Giorgini, Clément Robichon et Jean Leclant, Soleb III. Le temple : description, Le Caire, éd. Nathalie Beaux, coll. « Bigen » (no 23), (ISBN 2-7247-0323-5).
- Michela Schiff Giorgini, Clément Robichon et Jean Leclant, Soleb IV. Le temple : plans et photographies, Le Caire, éd. Nathalie Beaux, coll. « Bigen » (no 25), (ISBN 2-7247-0347-2).
- Michela Schiff Giorgini, Clément Robichon et Jean Leclant, Soleb V. Le temple. Bas-reliefs et inscriptions, Le Caire, éd. Nathalie Beaux, coll. « Bigen » (no 19), (ISBN 2-7247-0223-9).
- Nathalie Beaux et al., Soleb VI. Hommages à Michela Schiff Giorgini, Le Caire, éd. Nathalie Beaux-Grimal, coll. « Bigen » (no 45), (ISBN 978-2-7247-0645-1).
- (en) Joann Fletcher, Chronicle of a Pharaoh: The Intimate Life of Amenhotep III, Oxford University Press, USA, novembre 2000, (ISBN 978-0-19-521660-8).
- (de) Dieter Arnold, Die Tempel Ägyptens, Bechtermünz, Augsburg 1996, (ISBN 3-86047-215-1), p. 73–74.
- (de) Julia Budka, Präsenz in Nubien – der Tempel von Soleb, dans : Kemet, 2003, numéro 4, p. 37–42.
- (en) David O'Connor, Eric H. Cline (Editor), Amenhotep III: Perspectives on His Reign, University of Michigan Press, octobre 2001, Paperback, (ISBN 978-0-472-08833-1).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) The Art and Archaeology of Ancient Nubia by Peter Lacovara