Vie religieuse et monastique
Apparence
L'idée de diriger un jour une communauté tout entière et l'éducation de deux cents jeunes filles, toujours renouvelées et recrutées dans les premiers rangs de la société, s'empara de moi comme la seule qui pût me conduire à un but digne d'efforts. Si je pouvais, me disais-je, infiltrer dans ces jeunes cœurs les sentiments dont le mien déborde ; si, au lieu de la morgue et de la vanité dont on les nourrit, je parvenais à les pénétrer des principes d'une égalité vraie ; si j'allumais dans leur âme un pur et enthousiaste amour du peuple, j'aurais fait une révolution... Ce mot me donnait le vertige.
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XXIII, p. 266
Laurent Deshayes
[modifier]la vie monastique est rendue très difficile par une politique de quota et par un contrôle sévère des moines, qui peuvent être expulsés ou incarcérés au moindre doute quant à leur fidélité à la Chine communiste
- Au Tibet
- Les Chinois au Tibet, Laurent Deshayes, éd. Fayard, septembre 2002, p. 1
Je faisais seul de longues promenades dans le jardin du couvent. J'inventais des conversations imaginaires. Les pensionnaires me regardaient et, conformément à leurs instructions, ils se disaient entre eux : « Il médite sur sa vocation. Il supplie que la grâce vienne l'illuminer. Ne le troublons pas. »
Je ne jugeai pas convenable de les détromper mais je méditais avec une horreur accrue sur un système qui poussait aussi précocement à l'hypocrisie et faisait si tôt éclore, parmi la jeunesse conventuelle, l'un des derniers vices de la vie.
- Melmoth — L'homme errant (1820), Charles Robert Maturin (trad. Jacqueline Marc-Chadourne), éd. Phébus, coll. « Libretto », 1996 (ISBN 978-2-85-940553-3), Récit de l'Espagnol, p. 120
— Et c'est cela, alors, la vie monastique ?
— C'est cela ; à deux exceptions près : pour ceux qui, par l'imagination, peuvent renouveler chaque jour l'espoir de s'échapper et chérissent cet espoir jusqu'à leur lit de mort ; pour ceux qui, comme moi, diminuent leur misère en la divisant et, semblables à l'araignée, se soulagent du poison dont ils sont gonflés en en instillant une goutte à chaque insecte qui, comme vous, peine et agonise dans leur toile.
- Melmoth — L'homme errant (1820), Charles Robert Maturin (trad. Jacqueline Marc-Chadourne), éd. Phébus, coll. « Libretto », 1996 (ISBN 978-2-85-940553-3), Récit de l'Espagnol, p. 156
August Strindberg
[modifier]Tout près de nous est situé un monastère qui sert de maison de réclusion pour les filles perdues. C'est une véritable maison centrale, avec le règlement le plus sévère. En hiver, par des vingt degrés de froid, les pénitentiaires dans leurs cellules dorment sur les dalles glacées, et comme le chauffage est interdit, leurs pieds et leurs mains sont couverts d'engelures crevassées.
- Inferno (1897), August Strindberg, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1996 (ISBN 978-2-07-076456-3), chap. XIII. Swedenborg, p. 185