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Page:Dourliac - Les apprentis de l'armurier, 1895.djvu/150

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les apprentis de l’armurier

Guy respira : son frère était sauvé, et le signalement de la vieille, se rapportant à celui de leur protégée au corbeau, lui donna bon espoir pour le malade que la Providence lui avait confié.

Il revint donc vers sa mère très inquiète, et lui déclara nettement que, avant de s’occuper de tout autre soin, il lui fallait retrouver Gaultier, coûte que coûte.

Marguerite discuta pour la forme. Au fond elle était fière du sentiment de reconnaissance et d’attachement que lui indiquait l’obstination de son fils.

Puis elle-même s’intéressait, plus qu’elle n’eût voulu l’avouer, au noble enfant qui s’était dévoué pour son maître.

Donc, sans s’inquiéter de ce que deviendraient les Lillois privés de leur chef, Guy et sa mère se dirigèrent vers la Champagne, suivant la piste des fugitifs.

Mais les précautions de Madja étaient bien prises, trop bien prises même, et ils étaient contraints de marcher presque à l’aventure, allant, venant, faisant mille détours, revenant sur leurs pas, sans cesse déçus, jamais découragés.

Le matin de ce jour, ils étaient arrivés à Reims : Guy fondait un certain espoir sur la réunion de tant de gens, venus de tous les points du royaume.

Il n’avait pas été trompé.

La première personne qu’il avait aperçue avait été la bohémienne. Elle, de son côté, avait reconnu l’ami de celui qu’elle appelait Guy de Dampierre.

Une courte explication avait eu lieu entre eux, terminée à leur satisfaction réciproque, et Guy était en train d’engager sa mère à se rendre à Dampierre, lorsqu’il vit entrer dans la salle une dame d’un aspect imposant, suivie d’un page.

Celui-ci s’était arrêté sur le seuil, pétrifié.