et instructives. Kuttner, en 1895, signalait une malade qui ne s’était pas plainte antérieurement de son estomac et qui eut subitement un grand vomissement de sang à la suite de la mort d’un parent : on fut amené à l’opérer et on trouva dans la région du pylore un ulcère véritable probablement en évolution depuis longtemps. Une autre femme, à la suite d’une grande scène de famille dans laquelle sa fille unique quitta pour toujours la maison paternelle, eut également un vomissement de sang qui, provoqué dans de telles circonstances, aurait été autrefois rattaché sans hésitation à des troubles névropathiques; quand on l’opéra, on trouva également un ulcère. Ces observations nous montrent qu’il faut être très réservé dans ces diagnostics de troubles névropathiques purement viscéraux, quand on ne peut s’appuyer que sur l’évolution des symptômes et sur la provocation des accidents par l’émotion.
Pour apprécier avec plus de probabilité le caractère névropathique de certains symptômes viscéraux, il faudrait pouvoir retrouver dans ces nouveaux phénomènes les mêmes caractères qui ont été constatés à propos des troubles névropathiques des autres fonctions; il faudrait, par exemple, pouvoir refaire ici les mêmes constatations et les mêmes expériences qui ont été faites à propos des troubles névropathiques du langage. Nous disions, en étudiant le mutisme hystérique, que la fonction du langage était restée intacte parce que le sujet pouvait encore parler d’une manière tout à fait correcte si on le plaçait dans des conditions morales légèrement différentes; un individu tout à fait muet en apparence, quand on l’examinait pendant la veille en attirant son attention, pouvait parler facilement en rêve, ou pendant le somnambulisme, ou simplement dans un état de distraction. Quand nous examinions les névroses des fonctions motrices, il nous suffisait de modifier certains