Plínio PRADO
Docteur d’État ès lettres, professeur au Département de Philosophie de l’Université de Paris VIII (ex-«Vincennes», où il a fait une partie de ses études et a entrepris sa thèse d’État sous la direction de J.-F. Lyotard).
Son travail se situe à l'intersection de la philosophie, de la psychanalyse et de la littérature.
Sur fond de la désorientation générale procurée par la faillite des grands projets philosophiques et politiques modernes, il s’attache à élaborer une pensée du langage qui accueille la question des limites de l’exprimable et ouvre sur l'expérience « esthétique ».
Recherche poursuivie à travers la séquence moderne qui va du Kant de la troisième Critique aux « penseurs français », en passant par Nietzsche, Adorno, Wittgenstein et la psychanalyse, ainsi que les écrivains, de Proust et Pessoa à Beckett.
Fil conducteur général : la chose qui en chacun l’excède, le fait souffrir et se perdre, mais aussi penser, aimer, écrire.
S’y indique ainsi une dernière ligne générale de résistance, s’opposant à l’annexion technoscientifique-culturelle des corps et des psychés.
Cette recherche a donné lieu à quelque trois cents publications, dispersées à travers différents ouvrages et revues (voir la bibliographie dans le présent site).
Quelques travaux récents (décembre 2023) :
« Qu’est-ce qui nous arrive ? Pandémie, collapse écologique, agonie du politique. Le crépuscule de l’Anthropocène ». Night of Philosophy (UNESCO, Paris 2021)
« After the End of the World. How to Orient Yourself in Thinking and in Life from Now On ». New Waves in Social Psychology (Palgrave Macmillan, Switzerland 2022) :
https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-030-87406-3_4
« Ce qui nous fait résister ». Résister, encore. Œuvres d’art, culture et démocratie (Exposition internationale d’art contemporain au Musée des Beaux-Arts de Lausanne, 2022) :
https://www.academia.edu/86196703/Ce_qui_nous_fait_resister_Le_monde_comme_il_va_la_Chose_et_l_ecriture
« La vraie vie, c’est la littérature. Proust et le roman de l’inconscient ». (Séminaire « philosophie, psychanalyse et littérature ». UNICAP, Recife 2023)
« Éros et civilisation : malaise dans la condition amoureuse contemporaine ». (Argument du Congrès international de l'AUPPF, Revista Latinomaericana de Psicopatologia Fundamental, Recife 2024)
« Qu’en est-il aujourd’hui du "signe d’histoire" fait par un sentiment sublime ? ». L’Esthétique de Kant (Revue internationale de philosophie, n° 303), De Boeck Supérieur, Louvain-Paris 2023) : https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2023-1-page-75.htm
« L'inconnue qui lisait Boris Vian dans le Grand-Est express » (nouvelle) (à paraître)
Un livre collectif a été consacré à sa conception et pratique de l’enseignement : « De l’art d’enseigner. Essais sur le travail de Plínio Prado » (Paris, 2018).
A enseigné également au Collège International de Philosophie à Paris et à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Est invité régulièrement à donner des cours et des conférences dans plusieurs universités étrangères : Hambourg, Jérusalem, Kaliningrad, Los Angeles, Montevideo, Moscou, Recife, Saint-Pétersbourg, etc.
(Pour plus de précisions, voir la présentation, la bibliographie et la webographie dans «Curriculum Vitæ» : https://univ-paris8.academia.edu/PlinioPRADO/CurriculumVitae)
Son travail se situe à l'intersection de la philosophie, de la psychanalyse et de la littérature.
Sur fond de la désorientation générale procurée par la faillite des grands projets philosophiques et politiques modernes, il s’attache à élaborer une pensée du langage qui accueille la question des limites de l’exprimable et ouvre sur l'expérience « esthétique ».
Recherche poursuivie à travers la séquence moderne qui va du Kant de la troisième Critique aux « penseurs français », en passant par Nietzsche, Adorno, Wittgenstein et la psychanalyse, ainsi que les écrivains, de Proust et Pessoa à Beckett.
Fil conducteur général : la chose qui en chacun l’excède, le fait souffrir et se perdre, mais aussi penser, aimer, écrire.
S’y indique ainsi une dernière ligne générale de résistance, s’opposant à l’annexion technoscientifique-culturelle des corps et des psychés.
Cette recherche a donné lieu à quelque trois cents publications, dispersées à travers différents ouvrages et revues (voir la bibliographie dans le présent site).
Quelques travaux récents (décembre 2023) :
« Qu’est-ce qui nous arrive ? Pandémie, collapse écologique, agonie du politique. Le crépuscule de l’Anthropocène ». Night of Philosophy (UNESCO, Paris 2021)
« After the End of the World. How to Orient Yourself in Thinking and in Life from Now On ». New Waves in Social Psychology (Palgrave Macmillan, Switzerland 2022) :
https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-030-87406-3_4
« Ce qui nous fait résister ». Résister, encore. Œuvres d’art, culture et démocratie (Exposition internationale d’art contemporain au Musée des Beaux-Arts de Lausanne, 2022) :
https://www.academia.edu/86196703/Ce_qui_nous_fait_resister_Le_monde_comme_il_va_la_Chose_et_l_ecriture
« La vraie vie, c’est la littérature. Proust et le roman de l’inconscient ». (Séminaire « philosophie, psychanalyse et littérature ». UNICAP, Recife 2023)
« Éros et civilisation : malaise dans la condition amoureuse contemporaine ». (Argument du Congrès international de l'AUPPF, Revista Latinomaericana de Psicopatologia Fundamental, Recife 2024)
« Qu’en est-il aujourd’hui du "signe d’histoire" fait par un sentiment sublime ? ». L’Esthétique de Kant (Revue internationale de philosophie, n° 303), De Boeck Supérieur, Louvain-Paris 2023) : https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2023-1-page-75.htm
« L'inconnue qui lisait Boris Vian dans le Grand-Est express » (nouvelle) (à paraître)
Un livre collectif a été consacré à sa conception et pratique de l’enseignement : « De l’art d’enseigner. Essais sur le travail de Plínio Prado » (Paris, 2018).
A enseigné également au Collège International de Philosophie à Paris et à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Est invité régulièrement à donner des cours et des conférences dans plusieurs universités étrangères : Hambourg, Jérusalem, Kaliningrad, Los Angeles, Montevideo, Moscou, Recife, Saint-Pétersbourg, etc.
(Pour plus de précisions, voir la présentation, la bibliographie et la webographie dans «Curriculum Vitæ» : https://univ-paris8.academia.edu/PlinioPRADO/CurriculumVitae)
less
InterestsView All (9)
Uploads
Papers by Plínio PRADO
What about the “sign of history” made by a sublime feeling today?
ABSTRACT
We must now return to the historico-political significance of the Analytic of sublime aesthetic feeling. The challenge is not exclusively exegetical, but aims in particular to assess what is involved in “progress towards the better” in the present time.
1. The essence of sublime aesthetic affect resides in a reversal: the failure of sensible forms of presentation, by their very defect, presents, negatively, an Idea of reason (infinity, freedom) whose feeling is universally shareable in principle. It thus reveals “our supra-sensitive destination” and testifies to the unconditioned, cultivating “susceptibility” to Ideas. It does so just the same for historico-political sequences, including the most “discouraging” situations. Desolation itself, if it comes under this aesthetic of the negative presentation of the Idea, can be a "sign of history", that is to say: a convincing sign that humans in their history are at best progressing in capacity. Such was the case with the affect of enthusiasm that won over the European peoples during the Revolution in 1789. But it can be the same for sorrow, even for despair (in any case the “rebellious despair”, die entrüstete Verzweiflung).
2. The fact remains that the reversal of the failure of forms into a sublime feeling is not without some intrinsic difficulties, linked to its difference from the beautiful: this failure announces a certain withdrawal from the Idea of sensus communis (a sign, however, of the universality without
concept to which the aesthetic feeling claims); and its conversion into sublime affection requires the mediation of a culture which renders minds more sensitive to Ideas. Should we not conclude that, with this withdrawal of the sensus communis and the decline of culture (in an era of the multimedia cultural industry), there cannot be sublime affection, publicly shareable and constituting a "sign of history", attesting that there is progress?
3. This lack of an aesthetic, affective sign would shed light on how a
crisis of history and politics is possible. Has this crisis not established itself as the fundamental constitutive feature of our fate today? In the grip of the threats of global catastrophe which are today weighing on the planet and on humanity, is what remains of "resistance" not due more to the anxiety of survival, rather than driven by the sense of an immeasurable Idea which, testifying to our supra-sensible destination, would always attest that we are progressing towards the best?
Keywords : Affection (aesthetic) ; culture ; Idea ; present (time) ; (political)
revolution ; sensus communis ; sign of history ; survival
¿Qué ha sido del «signo de historia» hecha por un sentimiento sublime?
RESUMEN
Volvamos ahora al significado histórico-político de la Analítica del sentimiento estético sublime. El tema no es exclusivamente exegético, sino que pretende evaluar el estado actual del «progreso hacia lo mejor». 1. La esencia del afecto estético sublime reside en un vuelco: el fracaso de las formas sensibles de presentación, por su propio defecto, presenta, negativamente, una Idea de la razón (infinitud, libertad), cuyo sentimiento es, en principio, universalmente compartible. Esto revela «nuestro destino suprasensible»: dar testimonio de lo incondicionado, cultivar la «susceptibilidad» a las Ideas. Y esto se aplica por igual a todas las secuencias históricas y políticas, incluidas las más «desoladoras». La propia desolación, si pertenece a esta estética de la presentación negativa de la Idea, puede ser un «signo de historia», es decir, un indicio convincente de que el ser humano en su historia progresa en su capacidad para lo mejor. Así ocurrió con el afecto de entusiasmo que arrebató a los pueblos europeos después de la Revolución de 1789. Pero lo mismo puede decirse del disgusto, o incluso de la desesperación (en todo caso «desesperación indignada», die entrüstete Verzweiflung).
2. El hecho es que el vuelco del fracaso de las formas en el sentimiento sublime no está exento de algunas dificultades intrínsecas, ligadas a su diferencia con lo bello: este fracaso anuncia un cierto retroceso de la Idea del sens communis (prenda, sin embargo, de la universalidad sin concepto a la que aspira el sentimiento estético); y su conversión en afecto sublime requiere la mediación de una cultura que haga las mentes más sensibles a las Ideas. ¿No debemos concluir que, con este retroceso del sentido de comunidad y el declive de la cultura (en la era de la industria cultural multimedia), no puede haber un afecto sublime, públicamente compartible y «signo de historia», que atestigüe el progreso?
3. Esta falta de signo estético, afectivo, arrojaría luz sobre cómo es posible una crisis de la historia y de lo político. ¿No es esta crisis la que se impone ahora como rasgo fundamental de nuestro destino? Ante la amenaza de catástrofe global que se cierne hoy sobre el planeta y la humanidad, ¿lo que queda de nuestra «resistencia» no se debe más a la angustia de la supervivencia que al sentido de una Idea inconmensurable que, dando testimonio de nuestro destino suprasensible, atestiguaría siempre que avanzamos hacia lo mejor ?
Palabras clave: Afecto (estético); cultura ; Idea ; (tiempo) presente ; revolución (política) ; sensus communis; signo de historia; supervivencia
PRADO Plínio W, « Qu’en est-il aujourd’hui du « signe d’histoire » fait par un sentiment sublime ? », Revue internationale de philosophie, 2023/1 (n° 303), p. 75-90. DOI : 10.3917/rip.303.0075. URL : https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2023-1-page-75.htm
Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur.
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2023-1-page-75.htm
Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
New Waves in Social Psychology. Machin Suarez, R. (eds). Palgrave Macmillan, Cham. Springer Nature Switzerland https://doi.org/10.1007/978-3-030-87406-3_4
Prado, P.W. (2021). After the End of the World: How to Orient Yourself in Thinking and in Life from Now On?
Éditions Lignes | Prado, Plínio. « L'interdit d'anamnèse. (Fragments) », Lignes, vol. 42, no. 3, 2013, pp. 29-41.
Distribution électronique Cairn.info pour Éditions Lignes.
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-lignes-2013-3-page-29.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Publishers Collège international de Philosophie
Plínio Prado, The erotics of the teaching relationship (dialogic genre)
Point un :
L’INDÉPENDANCE INCONDITIONNELLE.
Où l’on situe et affirme le principe d’Université et rappelle le sens fondamental de l’autonomie.
Point deux :
L’EXERCICE LIBRE ET PUBLIC DE LA PENSÉE.
Où l’on montre que le principe d’Université suppose et appelle un principe de Publicité, dont il est inséparable.
Point trois :
L’AGITATION CRITIQUE COMME RESPONSABILITÉ ENVERS L’AVENIR.
Où l’on poursuit l’argument (avancé par la présidente de l’université de Harvard) de la nature fondamentalement indisciplinée de la culture universitaire, pierre angulaire de toute Université à venir.
Point quatre :
SE DONNER LE TEMPS DE DÉSAPPRENDRE.
Où l’on définit l’essence et le noyau historique de l’Université : l’enseignement et la recherche inextricablement liés, fondamentaux et non-utilitaires ; ce qu’accomplissent exemplairement les Humanités modernes.
Point cinq :
LE PRINCIPE D’UNIVERSITÉ EST UN PRINCIPE DE RÉSISTANCE.
Où, face aux attaques actuelles, on esquisse une double ligne générale de résistance, inscrite dans le principe même d’Université : la désobéissance civile et la réinvention de l’Université à venir.
PLíNIO PRADO
Le Principe d'Université, Editions Lignes, Paris, 2009
Das Prinzip Universität, Verlag Diaphanes, Zürich-Berlin, 2010
À la salle de cours, petite « universitas » des noms propres en présence, ici et maintenant, traversée par des forces affectives et langagières de toutes sortes.
Moment où se joue l’enjeu du cours. Encore une fois : non pas « remplir un vase » mais « allumer un feu ». Inscrire un travail de soi sur soi et sur l’autre de soi à même la classe ; susciter un changement d’orientation dans la manière de vivre et de penser.
Suite des recherches sur l’enseignement comme style, art des « gestes », et éminemment, des gestes de l’intonation, « vocalisation des concepts » (Deleuze).
Vers une conception musicale de l’enseignement : comme champ vibratoire, matière en mouvement (tonale, conceptuelle, affectuelle).
Explorations mises en place dans les travaux précédents, depuis « Le Principe d'Université » (2009) : du séminaire « Socrate-Alcibiade et la relation enseignante. Lectures contemporaines de Platon : Foucault, Barthes, Lacan » (École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2013-2014) à « Au-delà de la philosophie universitaire » (2018) et les essais recueillis dans « De l’art d’enseigner » (2018).
Prado, Plínio. « Érotique de la relation enseignante », Rue Descartes, « Politiques de l’enseignement », vol. 97, no. 1, 2020, pp. 136-147.
Dans les notes qui suivent j'aimerais plutôt situer le mouvement des Gilets jaunes par rapport à l'état du monde et à la catastrophe humaine et climatique qui y a cours. J'avancerai la thèse que face à cette situation globale, et au milieu des ruines de l'institution politique occidentale, seuls des mouvements sociaux inédits seront en mesure de porter la promesse d'une riposte apte à relever de défi de la double catastrophe.
Les Gilets jaunes en seraient une figure possible, qui annonceraient dans la pratique qu'il y a une alternative réelle à ce qui est. Mais à condition notamment de pousser leur aspect sans-culottes jusqu'à retrouver l'Idée de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, selon laquelle l'espèce humaine est une, sans frontières nationales et culturelles.
(Texte inédit, écrit initialement pour la revue Lignes, printemps 2019.)
https://blogdaboitempo.com.br/2018/02/08/a-resistencia-equilibrista-a-proposito-da-perseguicao-nas-universidades-no-brasil-e-alhures/
Lettre du 18 octobre 2018, parue dans Alerte France Brésil.
What about the “sign of history” made by a sublime feeling today?
ABSTRACT
We must now return to the historico-political significance of the Analytic of sublime aesthetic feeling. The challenge is not exclusively exegetical, but aims in particular to assess what is involved in “progress towards the better” in the present time.
1. The essence of sublime aesthetic affect resides in a reversal: the failure of sensible forms of presentation, by their very defect, presents, negatively, an Idea of reason (infinity, freedom) whose feeling is universally shareable in principle. It thus reveals “our supra-sensitive destination” and testifies to the unconditioned, cultivating “susceptibility” to Ideas. It does so just the same for historico-political sequences, including the most “discouraging” situations. Desolation itself, if it comes under this aesthetic of the negative presentation of the Idea, can be a "sign of history", that is to say: a convincing sign that humans in their history are at best progressing in capacity. Such was the case with the affect of enthusiasm that won over the European peoples during the Revolution in 1789. But it can be the same for sorrow, even for despair (in any case the “rebellious despair”, die entrüstete Verzweiflung).
2. The fact remains that the reversal of the failure of forms into a sublime feeling is not without some intrinsic difficulties, linked to its difference from the beautiful: this failure announces a certain withdrawal from the Idea of sensus communis (a sign, however, of the universality without
concept to which the aesthetic feeling claims); and its conversion into sublime affection requires the mediation of a culture which renders minds more sensitive to Ideas. Should we not conclude that, with this withdrawal of the sensus communis and the decline of culture (in an era of the multimedia cultural industry), there cannot be sublime affection, publicly shareable and constituting a "sign of history", attesting that there is progress?
3. This lack of an aesthetic, affective sign would shed light on how a
crisis of history and politics is possible. Has this crisis not established itself as the fundamental constitutive feature of our fate today? In the grip of the threats of global catastrophe which are today weighing on the planet and on humanity, is what remains of "resistance" not due more to the anxiety of survival, rather than driven by the sense of an immeasurable Idea which, testifying to our supra-sensible destination, would always attest that we are progressing towards the best?
Keywords : Affection (aesthetic) ; culture ; Idea ; present (time) ; (political)
revolution ; sensus communis ; sign of history ; survival
¿Qué ha sido del «signo de historia» hecha por un sentimiento sublime?
RESUMEN
Volvamos ahora al significado histórico-político de la Analítica del sentimiento estético sublime. El tema no es exclusivamente exegético, sino que pretende evaluar el estado actual del «progreso hacia lo mejor». 1. La esencia del afecto estético sublime reside en un vuelco: el fracaso de las formas sensibles de presentación, por su propio defecto, presenta, negativamente, una Idea de la razón (infinitud, libertad), cuyo sentimiento es, en principio, universalmente compartible. Esto revela «nuestro destino suprasensible»: dar testimonio de lo incondicionado, cultivar la «susceptibilidad» a las Ideas. Y esto se aplica por igual a todas las secuencias históricas y políticas, incluidas las más «desoladoras». La propia desolación, si pertenece a esta estética de la presentación negativa de la Idea, puede ser un «signo de historia», es decir, un indicio convincente de que el ser humano en su historia progresa en su capacidad para lo mejor. Así ocurrió con el afecto de entusiasmo que arrebató a los pueblos europeos después de la Revolución de 1789. Pero lo mismo puede decirse del disgusto, o incluso de la desesperación (en todo caso «desesperación indignada», die entrüstete Verzweiflung).
2. El hecho es que el vuelco del fracaso de las formas en el sentimiento sublime no está exento de algunas dificultades intrínsecas, ligadas a su diferencia con lo bello: este fracaso anuncia un cierto retroceso de la Idea del sens communis (prenda, sin embargo, de la universalidad sin concepto a la que aspira el sentimiento estético); y su conversión en afecto sublime requiere la mediación de una cultura que haga las mentes más sensibles a las Ideas. ¿No debemos concluir que, con este retroceso del sentido de comunidad y el declive de la cultura (en la era de la industria cultural multimedia), no puede haber un afecto sublime, públicamente compartible y «signo de historia», que atestigüe el progreso?
3. Esta falta de signo estético, afectivo, arrojaría luz sobre cómo es posible una crisis de la historia y de lo político. ¿No es esta crisis la que se impone ahora como rasgo fundamental de nuestro destino? Ante la amenaza de catástrofe global que se cierne hoy sobre el planeta y la humanidad, ¿lo que queda de nuestra «resistencia» no se debe más a la angustia de la supervivencia que al sentido de una Idea inconmensurable que, dando testimonio de nuestro destino suprasensible, atestiguaría siempre que avanzamos hacia lo mejor ?
Palabras clave: Afecto (estético); cultura ; Idea ; (tiempo) presente ; revolución (política) ; sensus communis; signo de historia; supervivencia
PRADO Plínio W, « Qu’en est-il aujourd’hui du « signe d’histoire » fait par un sentiment sublime ? », Revue internationale de philosophie, 2023/1 (n° 303), p. 75-90. DOI : 10.3917/rip.303.0075. URL : https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2023-1-page-75.htm
Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur.
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-internationale-de-philosophie-2023-1-page-75.htm
Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
New Waves in Social Psychology. Machin Suarez, R. (eds). Palgrave Macmillan, Cham. Springer Nature Switzerland https://doi.org/10.1007/978-3-030-87406-3_4
Prado, P.W. (2021). After the End of the World: How to Orient Yourself in Thinking and in Life from Now On?
Éditions Lignes | Prado, Plínio. « L'interdit d'anamnèse. (Fragments) », Lignes, vol. 42, no. 3, 2013, pp. 29-41.
Distribution électronique Cairn.info pour Éditions Lignes.
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-lignes-2013-3-page-29.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Publishers Collège international de Philosophie
Plínio Prado, The erotics of the teaching relationship (dialogic genre)
Point un :
L’INDÉPENDANCE INCONDITIONNELLE.
Où l’on situe et affirme le principe d’Université et rappelle le sens fondamental de l’autonomie.
Point deux :
L’EXERCICE LIBRE ET PUBLIC DE LA PENSÉE.
Où l’on montre que le principe d’Université suppose et appelle un principe de Publicité, dont il est inséparable.
Point trois :
L’AGITATION CRITIQUE COMME RESPONSABILITÉ ENVERS L’AVENIR.
Où l’on poursuit l’argument (avancé par la présidente de l’université de Harvard) de la nature fondamentalement indisciplinée de la culture universitaire, pierre angulaire de toute Université à venir.
Point quatre :
SE DONNER LE TEMPS DE DÉSAPPRENDRE.
Où l’on définit l’essence et le noyau historique de l’Université : l’enseignement et la recherche inextricablement liés, fondamentaux et non-utilitaires ; ce qu’accomplissent exemplairement les Humanités modernes.
Point cinq :
LE PRINCIPE D’UNIVERSITÉ EST UN PRINCIPE DE RÉSISTANCE.
Où, face aux attaques actuelles, on esquisse une double ligne générale de résistance, inscrite dans le principe même d’Université : la désobéissance civile et la réinvention de l’Université à venir.
PLíNIO PRADO
Le Principe d'Université, Editions Lignes, Paris, 2009
Das Prinzip Universität, Verlag Diaphanes, Zürich-Berlin, 2010
À la salle de cours, petite « universitas » des noms propres en présence, ici et maintenant, traversée par des forces affectives et langagières de toutes sortes.
Moment où se joue l’enjeu du cours. Encore une fois : non pas « remplir un vase » mais « allumer un feu ». Inscrire un travail de soi sur soi et sur l’autre de soi à même la classe ; susciter un changement d’orientation dans la manière de vivre et de penser.
Suite des recherches sur l’enseignement comme style, art des « gestes », et éminemment, des gestes de l’intonation, « vocalisation des concepts » (Deleuze).
Vers une conception musicale de l’enseignement : comme champ vibratoire, matière en mouvement (tonale, conceptuelle, affectuelle).
Explorations mises en place dans les travaux précédents, depuis « Le Principe d'Université » (2009) : du séminaire « Socrate-Alcibiade et la relation enseignante. Lectures contemporaines de Platon : Foucault, Barthes, Lacan » (École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2013-2014) à « Au-delà de la philosophie universitaire » (2018) et les essais recueillis dans « De l’art d’enseigner » (2018).
Prado, Plínio. « Érotique de la relation enseignante », Rue Descartes, « Politiques de l’enseignement », vol. 97, no. 1, 2020, pp. 136-147.
Dans les notes qui suivent j'aimerais plutôt situer le mouvement des Gilets jaunes par rapport à l'état du monde et à la catastrophe humaine et climatique qui y a cours. J'avancerai la thèse que face à cette situation globale, et au milieu des ruines de l'institution politique occidentale, seuls des mouvements sociaux inédits seront en mesure de porter la promesse d'une riposte apte à relever de défi de la double catastrophe.
Les Gilets jaunes en seraient une figure possible, qui annonceraient dans la pratique qu'il y a une alternative réelle à ce qui est. Mais à condition notamment de pousser leur aspect sans-culottes jusqu'à retrouver l'Idée de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, selon laquelle l'espèce humaine est une, sans frontières nationales et culturelles.
(Texte inédit, écrit initialement pour la revue Lignes, printemps 2019.)
https://blogdaboitempo.com.br/2018/02/08/a-resistencia-equilibrista-a-proposito-da-perseguicao-nas-universidades-no-brasil-e-alhures/
Lettre du 18 octobre 2018, parue dans Alerte France Brésil.