DSCG 5
Management des
systèmes d’information
MANUEL ET
APPLICATIONS
Corrigés inclus
EXPERT SUP
L’expérience de l’expertise
Les manuels DSCG
DSCG 1 • Gestion juridique, fiscale et sociale, Manuel et Applications
Jean-Michel Do Carmo Silva, Laurent Grosclaude
DSCG 2 • Finance, Manuel et Applications
Pascal Barneto, Georges Grégorio
• Finance, Corrigés du manuel
Pascal Barneto, Georges Grégorio
DSCG 3 • Management et contrôle de gestion, Manuel et Applications
Claude Alazard, Hélène Charrier, Nathalie Dubost, Pascal Fabre, Sabine Sépari, Guy Solle
• Management et contrôle de gestion, Corrigés du manuel
Claude Alazard, Hélène Charrier, Nathalie Dubost, Pascal Fabre, Sabine Sépari, Guy Solle
DSCG 4 • Comptabilité et audit, Manuel et Applications
Robert Obert, Marie-Pierre Mairesse, Arnaud Desenfans
• Comptabilité et audit, Corrigés du manuel
Robert Obert, Marie-Pierre Mairesse, Arnaud Desenfans
DSCG 5 • Management des systèmes d’information, Manuel et Applications
Michelle Gillet, Patrick Gillet
DSCG 6 • Épreuve orale d’économie se déroulant partiellement en anglais, Manuel et Applications
François Coulomb, jean Longatte, Pascal Vanhove
La collection Expert Sup propose tous les outils de la réussite
• Les Manuels clairs, complets et régulièrement actualisés, présentent de nombreuses rubriques
d’exemples, de définition, d’illustration ainsi que des énoncés d’application.
• Les Corrigés sont disponibles en fin d’ouvrage ou dans un ouvrage publié à part.
• Les Cas pratiques avec corrigés commentés et rappel de cours détaillés permettent de travailler
toutes les difficultés du programme.
DSCG 5
Management des
systèmes d’information
MANUEL ET
APPLICATIONS
Corrigés inclus
Michelle GILLET
Patrick GILLET
Enseignante en management des
systèmes d’information et en gestion de projets
en Master 2 à l’IAE de Poitiers et en modélisation
des systèmes d’information et génie logiciel
au CNAM Poitou-Charentes
Enseignant en programmation et architecture
des systèmes en Master 2 à l’IAE de Poitiers
et en programmation orientée objet,
programmation système et Web, méthodologie
de déploiement au CNAM Poitou-Charentes
4e édition
© Dunod, Paris, 2016
11 rue Paul Bert 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-075180-8
ISSN 1269-8792
Sommaire
Pour réussir le DCG et le DSCG
Manuel, mode d’emploi
Programme de l’épreuve
Avant-propos
Indications pédagogiques d’utilisation du manuel
PARTIE 1
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
Gouvernance des systèmes d’information
Relation entre informatique et système d’information
3
4
34
50
53
Structure du système d’information
55
Section 2
Applications
PARTIE 2
CHAPITRE 4
1
Section 1
Vision systémique des organisations
Section 2
Place et rôle du système d’information au sein du système entreprise
Section 3
Relation entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage
Applications
Section 1
CHAPITRE 3
IX
X
XIII
XVII
XIX
Facteurs influençant la structure du système d’information
d’une organisation
Éléments constitutifs d’un système d’information
Structuration des systèmes d’information
55
95
143
Section 1
Position de la fonction informatique au sein de l’organisation
Section 2
Stratégie informatique
Section 3
Urbanisation des systèmes d’information
Applications
145
145
155
158
162
Gestion des projets en système d’information
167
La conduite et la gestion de projet
169
169
191
194
217
Section 1
Principes généraux de la gestion de projets
Section 2
Aspects spécifiques des projets en système d’information
Section 3
Rédaction du cahier des charges fonctionnel
Fiches pratiques • Applications
V
Sommaire
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
L’implantation du système d’information
Section 1
Mise en place d’un système
Section 2
Cycle de vie du projet
Section 3
Gestion de la qualité
Section 4
Gestion des risques
Fiche pratique • Applications
219
219
225
229
262
271
Gérer le système d’information de l’organisation
273
Section 1
Section 2
Section 3
Section 4
Application
PARTIE 3
CHAPITRE 7
Les impacts du système d’information sur la mise en place
de la stratégie de l’organisation
L’interaction entre l’évolution du système d’information
et l’évolution organisationnelle
L’adéquation du système d’information à l’état de l’organisation
Les impacts techniques
305
Les progiciels de gestion intégrés
307
307
324
327
La gestion de la performance informatique
Section 1
Section 2
Section 3
Section 4
Section 5
Applications
CHAPITRE 9
Mesurer la performance informatique
Le contrat de service
La connaissance des coûts
La gestion budgétaire appliquée à la fonction informatique
L’évaluation des projets informatiques
Architecture technique
Section 1
Domaines de choix à effectuer
Section 2
Structures types de déploiement
Applications
CHAPITRE 10
La sécurité des systèmes informatiques
Section 1
Mise en place d’une architecture de confiance
Section 2
Surveillance et prévention
Applications
CHAPITRE 11
L’auditeur en environnement informatique
Section 1
Section 2
Section 3
VI
284
298
300
303
Outils et méthodes informatiques
Section 1
Positionnement des PGI
Section 2
La conduite d’un projet PGI
Applications
CHAPITRE 8
274
Audit du système d’information et audit informatique
Démarche et outils d’audit du système d’information
Démarche et outils d’audit de l’informatique
329
329
331
334
336
340
343
345
345
376
386
387
388
397
405
407
407
408
414
Sommaire
Section 4
Un environnement spécifique pour l’auditeur
Section 5
L’audit assisté par ordinateur
Applications
Annexes
420
421
425
427
429
469
472
483
487
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Corrigés des applications
Bibliographie
Lexique
Index
Table des matières
VII
Pour réussir le DCG et le DSCG
Le cursus des études conduisant à l’expertise comptable est un cursus d’excellence, pluridisciplinaire, vers lequel se dirigent, à raison, de plus en plus d’étudiants.
Dunod dispose depuis de très nombreuses années d’une expérience confirmée dans la
préparation de ces études et offre aux étudiants comme aux enseignants une gamme
complète d’ouvrages de cours, d’entraînement et de révision qui font référence.
Ces ouvrages sont entièrement adaptés aux épreuves, à leur esprit comme à leur
programme, avec une qualité toujours constante. Ils sont tous régulièrement actualisés pour
correspondre le plus exactement possible aux exigences des disciplines traitées.
La collection Expert Sup propose aujourd’hui :
– des manuels complets mais concis, strictement conformes aux programmes, comportant
des exemples permettant l’acquisition immédiate des notions exposées, complétés d’un
choix d’applications permettant l’entraînement et la synthèse ;
– des livres de cas pratiques DSCG originaux, spécialement conçus pour la préparation des
épreuves.
Elle est complétée d’un ensemble d’outils pratiques de révision, avec la collection Express
DCG, ou de mémorisation et de synthèse avec les « Petits » (Petit fiscal, Petit social, Petit
Compta, Petit Droit des sociétés…).
Ces ouvrages ont été conçus par des enseignants confirmés ayant une expérience reconnue
dans la préparation des examens de l’expertise comptable.
Ils espèrent mettre ainsi à la disposition des étudiants les meilleurs outils pour aborder leurs
études et leur assurer une pleine réussite.
Jacques Saraf
Directeur de collection
IX
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Plus de 300 e mieux assimiler les co
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De nombreux schémas,
Le mini-sommaire précise tableaux et exemples
le plan du chapitre
Le cours
complet et progressif
Renvoi vers
une autre partie
du cours
WEB
Renvoi vers
Internet
3 fiches pratiques
sur la conduite
de projets
is.
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27 énoncés
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ge,l
e fin d’ouvra
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En annexe d
plémentaire
m
co
ls
ti
u
’o
autant d
Les énoncés
d’application
de thématiques variées
et de complexité progressive
sont regroupés en fin de chapitre
Les corrigés des questions
de cours, le lexique
et l’index
Les corrigés des applications
pour s’auto-évaluer
La bibliographie donne des indications
de volume,de difficulté et de proximité avec
le programme des ouvrages référencés
L’index pour retrouver
facilement les notions
dans l’ouvrage
Programme de l’épreuve n° 5,
DSCG Management des systèmes
d’information*
DURÉE
DE L’ENSEIGNEMENT
NATURE DE L’ÉPREUVE
DURÉE
COEFFICIENT
(à titre indicatif)
140 heures
15 crédits européens
Épreuve écrite portant sur l’étude
d’un cas ou de situations pratiques
pouvant être accompagnées
de commentaires
d’un ou plusieurs documents
et/ou d’une ou plusieurs questions
3 heures
1
THÈMES
SENS ET PORTÉE DE L’ÉTUDE
1. Gouvernance
des sytèmes d’information
(25 heures)
Comprendre la nécessité d’associer au
système d’information de l’organisation
des structures de prise de décision
1.1 Le positionnement
de la fonction
informatique au sein
l’organisation
1.2 La stratégie
informatique
1.3 Urbanisation (évolution)
des systèmes
d’information
NOTIONS ET CONTENUS
Analyser les relations entre la direction La direction des systèmes d’information : mission, organigramme, tableau
générale, la direction des systèmes de bord.
d’information et les directions « métiers » La fonction informatique dans les petites organisations.
Connaître le contenu et la démarche
d’élaboration de la stratégie informatique.
Comprendre ses liens avec la stratégie
globale et définir la chaîne d’alignement
stratégique.
Alignement de la stratégie informatique sur la stratégie « métier ».
Le schéma directeur informatique : définition, évolution, communication sur
le schéma directeur.
Plan informatique.
Démarche de planification informatique.
Prendre en compte la diversité des appli- Cartographie du système d’information.
cations informatiques dans l’organisation.
2 La gestion
de projets de système
d’information
(25 heures)
2.1 Les enjeux d’un projet
2.2 La mise en œuvre
d’un projet
2.3 Maintenance
2.4 Gestion des risques
du projet
Analyser les conditions de lancement Place du projet dans la stratégie.
d’un projet.
Périmètre de son application.
Organisation du projet.
Connaître la démarche et les outils pour Cahier des charges.
mettre en œuvre un projet.
Cycle de vie d’un projet : prévision, planification, ordonnancement.
Plan d’assurance qualité : normes ISO sur la qualité du logiciel ; méthode de
conduite de projets ; méthode d’amélioration des processus (CMMI).
Suivi et contrôle des coûts et des délais : analyse des écarts (de planning,
budgétaires).
Test : jeux d’essai, site pilote, test en situation réelle, qualification, recette.
Déploiement d’une solution et formation des utilisateurs.
Connaître les différents types de mainte- Maintenance corrective.
nance et comprendre leur adaptation au Maintenance évolutive.
projet.
Contrat et maintenance.
Tierce maintenance applicative.
Identifier les conditions qui peuvent con- Analyse et gestion des risques.
duire à l’échec et les mesures préventives Intégration des risques dans les contrats.
et correctives utilisables.
☞
* Arrêté du 8.03.2010
XIII
Programme de l’épreuve n° 5, DSCG Management des systèmes d’information
☞
2.5 Les meilleurs
pratiques – Les facteurs clès
de succés
Découvrir l’importance d’une capitalisa- Gestion des connaissances;
tion des savoirs et savoir-faire au sein de Outils collaboratifs.
l’organisation.
3. Les progiciels
de gestion intégrés
(25 heures)
3.1 La place
des progiciels de gestion
intégrés (PGI)
3.2 Le cycle de vie
d’un progiciel de gestion
intégré
Comprendre la segmentation du marché
des PGI en fonction des besoins des
clients.
Analyser les fonctionnalités des logiciels.
Le progiciel de gestion intégré :
– définition
– diffusion dans les entreprises et les administrations
– couverture fonctionnelle
– évolutions technologiques
Illustrer les concepts de la gestion de pro- Expression des besoins.
jets.
Choix de la solution.
Mise en place et déploiement de la solution.
Exploitation de la solution.
Évaluation des systèmes de gestion intégrés.
4. Gestion
de la performance
informatique (25 heures)
Indicateurs de performances.
Indicateurs de qualité.
4.1 Définition
d’indicateurs
4.2 Le contrat
de service
Rechercher les niveaux de service à attein- Objectifs et contraintes du contrat de service.
dre.
Élaboration du contrat.
Repérer les enjeux des contrats en fonc- Mise en œuvre du contrat.
tion du contexte organisationnel (infogérance, prestataire, facturation en interne).
Négocier avec les parties prenantes.
4.3 Les coûts
Appliquer les concepts de la comptabilité Analyse des coûts.
de gestion aux spécificités de la fonction Budget de fonctionnement de la fonction informatique.
informatique.
4.4 Les budgets
4.5 Évaluation
des projets
informatiques
Agréger les dépenses informatiques décen- Budget de la fonction informatique.
traliséess.
Facturation en interne de l’utilisation des ressources informatiques.
Comprendre l’intérêt de la facturation
pour responsabiliser les utilisateurs.
Établir des critères de choix des investisse- Évaluation des coûts/avantages des projets informatiques.
ments dans le domaine informatique.
Critères de selection des projets.
5. Architecture et sécurité
des systèmes
informatiques (20 heures)
5.1 Architecture technique
5.2 Mise en place
d’une architecture
de confiance
5.3 Surveillance
et prévention
Être capable d’identifier les principales Client-serveur
architectures techniques
Médiateur (middleware)
Transactionnel
Intégration
Portail
Comprendre le fonctionnement d’une Infrastructure à clé publique.
infrastructure à clé publique.
Certificat numérique.
Signature électronique.
Prendre les dispositions pour garantir la Surveillance des processus.
continuité de l’activité.
Protection juridique.
Assurances et garanties (légales et contractuelles).
6. L’audit et la gouvernance
(20 heures)
6.1 Audit du système
d’information
6.2 Gouvernance d’entreprise et environnement
spécifique
pour l’auditeur
6.3 L’audit assisté
par ordinateur
XIV
Comprendre le sens d’une mission d’audit Audit interne, audit externe et audit stratégique de la fontion informatique
de la fonction informatique
Appréhendre les enjeux de l’audit dans
une organisation informatisée.
Prendre connaissance des obligations
légales et des normes professionnelles.
Contrôle des comptes des entités informatisées.
Risques d’audit.
Normes professionnelles nationales et internationales.
Obligations légales et réglementaires.
Identifier les ressources informatiques néces- Les étapes de l’audit assisté par ordinateur.
saires pour réaliser une mission d’audit.
Les progiciels d’aide à la révision.
Programme de l’épreuve n° 5, DSCG Management des systèmes d’information
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Indications complémentaires
2.1 Dans la partie stratégique, il est important de distinguer la maîtrise d’ouvrage et la
maîtrise d’œuvre et d’étudier l’opportunité de faire ou de faire-faire. La partie organisationnelle doit aborder les points suivants : contrat régie et forfait ; relation client-fournisseur en
interne ; relations contractuelles avec les fournisseurs et les prestataires ; l’animation des
équipes.
4.3 L’analyse des coûts fera référence aux éléments suivants : centre d’analyse, unité
d’œuvre, inducteur de coûts ; coût de fonctionnement, coût de développement, coût de
possession (TCO, Total Cost of Ownership). On étudiera les enjeux et les modalités le la
réduction des coûts de l’informatique : externalisation de certaines fonctions, infogérance,
recours à des progiciels, licences libres, délocalisations.
XV
Avant-propos
Le management des systèmes d’information fait appel à quasiment tous les autres domaines
de la gestion, notamment :
– la stratégie ;
– la gestion des ressources humaines ;
– le marketing et la communication ;
– l’analyse financière ;
– la comptabilité analytique ;
– le contrôle de gestion.
C’est une discipline qui implique une bonne connaissance de toutes les problématiques liées
à l’organisation, quelles que soient la nature de l’activité de l’organisation, sa taille et sa
forme juridique. Elle nécessite une bonne culture générale dans des domaines aussi variés
que l’épistémologie, le management et l’informatique.
Enfin, cette discipline requiert des capacités d’analyse et de synthèse, doublées de compétences techniques et humaines.
Dans un domaine aussi transversal que celui du management des systèmes d’information,
nous avons souhaité susciter la curiosité de l’étudiant et l’inciter à consolider ses connaissances par des renvois vers Internet tout au long de l’ouvrage.
Ainsi, si d’une part, le cours présente de façon claire et exhaustive les concepts fondamentaux au programme du Management des systèmes d’information, d’autre part, il
intègre certaines notions connexes qu’il est nécessaire de bien maîtriser pour une parfaite
assimilation des connaissances, et qui sont signalées par un pictogramme (voir le mode
d’emploi du manuel) pour une recherche sur Internet. Nous invitons l’étudiant à soumettre
les termes, acronymes ou expressions signalées, à un moteur de recherche. Il pourra ainsi
trouver dans les dix premières réponses des articles intéressants qui lui permettront
d’approfondir ses connaissances sur la notion concernée.
XVII
Indications pédagogiques
d’utilisation du manuel
Le management des systèmes d’information, support de l’épreuve DSCG5 comporte de
multiples facettes, ainsi que le programme de cette UE le démontre.
Afin de faciliter la démarche du lecteur pour s’approprier cette matière dense et complexe à
travers l’usage de ce manuel nous proposons ci-dessous quelques clés d’usage au lecteur.
■ 1re clé d’utilisation : l’ordre de la lecture
Le plan du manuel suit celui du programme de l’UE DSCG5. Pour faciliter le travail
d’appropriation, nous conseillons un ordre de lecture qui ne suit pas le manuel de manière
totalement linéaire.
Il faut distinguer :
• Les chapitres traitant de la gouvernance des systèmes d’information : Partie 1 −
Chapitres 1 à 3.
• Les chapitres traitant de la conduite de projet : Partie 2 – Chapitres 4 et 5.
• Les chapitres traitant des solutions techniques :
– en termes de solutions progicielles : Partie 3 – Chapitre 7 et 11 ;
– en termes de solutions matérielles : Partie 3 – Chapitre 8, 9 et 10.
• Le chapitre qui traite de la manière d’aborder une situation concrète, c’est-à-dire la
manière de traiter une étude de cas : Partie 2 – Chapitre 6.
En conséquence, nous préconisons :
• La lecture approfondie des chapitres 1 à 3.
• Puis, la lecture du chapitre 6.
• La lecture des chapitres 7 à 11.
• En dernier, la lecture des chapitres 4 et 5.
2e clé d’utilisation : méthode de travail
Les concepts abordés sont nombreux et complexes. Afin d’en faciliter l’appropriation, le
manuel comporte de très nombreux exemples permettant de concrétiser l’exposé théorique.
Il faut donc prendre le temps de lire les exemples et d’y réfléchir, afin de s’approprier la
matière des différents chapitres et sections du manuel.
■
XIX
Indications pédagogiques d’utilisation du manuel
Chaque chapitre propose des applications, avec, en fin d’ouvrage, des propositions de
corrigé. Ces applications ont pour but que le lecteur vérifie sa compréhension des éléments
importants de chaque chapitre. Il est donc important de réfléchir aux applications
proposées.
Les concepts exposés dans les trois premiers chapitres présentent des aspects théoriques
incontournables, mais qui peuvent dérouter le néophyte. Nous conseillons donc de les relire
après avoir étudié l’ensemble de l’ouvrage, avec les exemples et les applications, lecture qui
aura été effectuée dans l’ordre préconisé ci-dessus. Ce qui, dans les chapitres 1 à 3, aura paru
difficile à la première lecture, mais qui est néanmoins nécessaire à la compréhension de la
matière, s’éclairera plus facilement lors de la seconde lecture.
3e clé d’utilisation : savoir traiter une étude de cas de SI
À l’aide du chapitre 6, il sera alors nécessaire d’appliquer dans le cadre d’études de cas
complètes.
L’ouvrage de Cas pratiques DSCG5, proposées en parallèle de cet ouvrage, pourra permettre
au lecteur de mettre en pratique de manière globale ses connaissances. M. Gillet, P. Gillet,
DSCG 5 Management des systèmes d’information. Cas pratiques, Dunod, 2009.
La précision des réponses apportées est essentielle dans le traitement des études de cas. Il est
donc nécessaire lors des entraînements de vérifier la définition des termes utilisés. Cela peut
se faire en utilisant Internet ou en ayant recours à l’ouvrage : M. Gillet, P. Gillet, Les systèmes
d' Information de A à Z, Dunod, 2011.
■
XX
PARTIE
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
Gouvernance
des systèmes
d’information
Relation entre informatique et système d’information
Structure du système d’information
Structuration des systèmes d’information
1
1
CHAPITRE
Relation entre informatique
et système d’information
section 1
section 2
Vision systémique des organisations
section 3
applications
Relation entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage
Place et rôle du système d’information au sein
du système entreprise
L’idée première est qu’il faut en finir avec l’identification du système d’information à l’informatique.
De manière générale, on a tendance à identifier système d’information et informatique.
L’opinion majoritaire est que le système d’information d’une organisation se résume à un
ensemble d’outils informatiques.
Bien que cette opinion soit majoritaire, elle est erronée.
■ Premier motif d’erreur
Il existe bien de nos jours une relation étroite entre système d’information et informatique.
Cependant, il ne s’agit pas d’une relation d’identité mais d’une relation de type demande et
offre. Il existe dans les organisations des besoins de traiter des informations pour permettre
à l’organisation d’être efficace et de se développer. L’informatique peut offrir des outils
permettant de satisfaire ces besoins d’une manière adaptée. La relation entre les deux est
donc de type maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre ou client à fournisseur. Cela aura des
incidences très importantes qui feront l’objet d’une partie conséquente de cet ouvrage.
■ Second motif d’erreur
Le concept de système d’information n’est pas né de l’informatique, mais d’un courant de
pensée épistémologique, le constructivisme, dont une branche a donné la systémique. Cette
discipline a d’abord été appliquée en physique et dans d’autres domaines scientifiques, pour
ensuite être adaptée à la gestion des organisations.
Ce chapitre va donc être consacré au concept de système d’information et à ses implications.
La première section de ce chapitre présentera en détail le concept de système d’information.
La deuxième section abordera le rôle du système d’information dans une organisation.
3
1
P A R TI E
CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
La troisième section reviendra sur l’idée d’une relation de marché, entre offre et demande,
entre l’informatique, du côté de la maîtrise d’œuvre et le système d’information, du côté de
la maîtrise d’ouvrage.
section 1
vision systémique des organisations
1. Les bases méthodologiques :
un nouveau discours de la méthode
Le concept de système d’information fait l’objet de très nombreux contresens qui ont un
effet très néfaste sur le fonctionnement des organisations.
Pour éviter ces contresens, il est nécessaire de présenter le positionnement exact de ce
concept, qui est relatif à la systémique. La systémique, telle que nous la considérerons cidessous, est un véritable courant épistémologique, qui fournit une représentation du
monde dans la continuité du courant de pensée constructiviste. Ce courant de pensée
s’oppose au cartésianisme et au positivisme.
Même si cela peut paraître ardu d’envisager la notion de système d’information à ce niveau
d’abstraction, c’est une démarche absolument nécessaire pour qui veut comprendre ce
concept. C’est la seule approche pour éviter le contresens courant de l’identification à
l’informatique, avec laquelle il n’a rien à voir sur le plan des idées.
La systémique constitue un nouveau paradigme, c’est-à-dire un nouveau modèle de représentation du monde, par rapport à celui qui nous a été inculqué, dès notre plus jeune âge,
dans nos sociétés occidentales.
Systémique • Paradigme
Ce nouveau paradigme induit un nouveau discours de la méthode.
Discours de la méthode
René Descartes avait défini son discours de la méthode avec pour but de « bien conduire sa
raison et de rechercher la vérité dans les sciences ».
Dans le cadre du paradigme systémique, on peut dire que l’idée d’un nouveau discours de
la méthode, adapté à cette nouvelle vision du monde, est tout à fait pertinente. Il s’agit bien
du même objectif global, à savoir définir des règles du comportement de l’homme pour que
celui-ci soit adéquat avec son environnement.
1.1 Modifications des principes d’un discours de la méthode,
liées au changement de paradigme
Nous identifierons ci-dessous l’ancien discours de la méthode à René Descartes et le
nouveau à Jean-Louis Le Moigne (v. bibliographie).
Jean-Louis Le Moigne
Nous reprenons ici l’explication de l’opposition de ces deux « discours de la méthode »,
exposée par Jean-Louis Le Moigne dans la Théorie du Système Général (1).
(1) J.-L. Le Moigne, Théorie du système général. Théorie de la modélisation, PUF, 1977 (rééditions en 1983, 1990, 1994).
4
CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
Résumons l’opposition des principes, dans l’ancien et le nouveau discours de la méthode,
avant d’en développer la signification et les conséquences.
René Descartes :
l’ancien discours de la méthode
Jean-Louis Le Moigne :
le nouveau discours de la méthode
La recherche de la vérité
Le précepte de pertinence
La décomposition
Le précepte du globalisme
L’analyse puis la synthèse
Le précepte téléologique
L’exhaustivité
Le précepte d’agrégativité
a) Premier principe
■ Ancien discours de la méthode : la recherche de la vérité
« Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment
être telle, c’est-à-dire d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre
rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit
que je n’eusse aucune occasion de la mettre en doute. »
Premier précepte du Discours de la méthode de R. Descartes.
■ Nouveau discours de la méthode : le précepte de pertinence
« Convenir que tout objet que nous considérerons se définit par rapport aux intentions implicites ou
explicites du modélisateur. Ne jamais s’interdire de mettre en doute cette définition si, nos intentions
se modifiant, la perception que nous avions de cet objet se modifie. »
J.-L. Le Moigne, La Théorie du système général, Puf, 1985, p. 43.
■ Commentaire
• La recherche de la vérité entraîne une attitude à la fois passive et intolérante
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Attitude passive parce que, si la vérité existe et que l’homme est capable de l’atteindre, cela
veut dire que les choses sont ce qu’elles sont, en dehors de lui. Il est en position d’observateur et non d’acteur. Il ne cherchera pas à transformer le monde mais à s’y adapter. On
rencontrait cette attitude de manière très fréquente dans le management des entreprises
jusqu’à un passé récent.
EXEMPLE
Il était courant d’entendre, dans les années 70, que les points de vue du marketing et de la production
étaient irréductibles. Le responsable du marketing cherchait à individualiser les produits pour répondre
plus précisément aux besoins des consommateurs. Cela impliquait de produire avec des séries les plus
petites possibles. Le responsable de la production voulait allonger les séries au maximum de manière
à diminuer les coûts fixes unitaires.
L’attitude consistant à considérer que les choses sont ce qu’elles sont, qui s’appuie sur le principe
cartésien de la recherche de la vérité, entraînait ce constat, sans que l’on imagine pouvoir y
remédier.
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P A R TI E
CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
À cette même époque, Toyota mettaient au point les méthodes de management, adoptées dans le
monde entier depuis les années 90. Ils démontraient, au contraire, qu’un problème a une solution que
l’on doit modéliser et choisir. Lorsque l’être humain est confronté à un problème, cela se traduit par
l’inadéquation des résultats qu’il obtient par rapport à son objectif. Le problème et la recherche de sa
solution s’expriment comme une relation entre l’être humain et les objets avec lesquels il entre en
interaction.
Attitude intolérante : À partir du moment où l’on considère, à la suite de ce principe, que
la vérité existe et que l’on doit la rechercher, cela entraîne l’idée chez certains qu’ils
détiennent la vérité. À partir de ce moment, ils vont vouloir l’imposer aux autres, puisque
la vérité est nécessairement unique.
Quand on est persuadé de détenir une vérité, tous les points de vue contraires deviennent
inévitablement faux.
• Le précepte de pertinence provoquera un comportement inverse
Attitude active : Quand bien même une vérité immanente existerait, on considère qu’il est
impossible, et surtout inutile, d’essayer de l’atteindre. Nous n’aurons qu’un point de vue
subjectif sur les choses. Un point de vue pertinent, à un moment donné, est un point de vue
qui démontre son efficacité dans la relation du sujet à la chose. La réalité et l’objectif du sujet
évoluant, il pourra modifier son point de vue afin de conserver la pertinence de la relation
à la chose.
Attitude tolérante : À partir du moment où nous savons que notre perception de la réalité
est notre point de vue en tant que sujet, il ne présente pas, à nos yeux, de caractère absolu.
Nous serons donc enclins, plus facilement, à considérer le point de vue de l’autre comme
étant susceptible d’autant de pertinence que le nôtre.
b) Deuxième principe
■ Ancien discours de la méthode : la décomposition
« Le second, de diviser chacune des difficultés que j’examinerais en autant de parcelles qu’il se pourrait
et qu’il serait requis pour les mieux résoudre. »
Deuxième précepte du Discours de la méthode de R. Descartes.
■ Nouveau discours de la méthode : le précepte du globalisme
« Considérer toujours l’objet à connaître par notre intelligence comme une partie immergée et active
au sein d’un plus grand tout. Le percevoir d’abord globalement, dans sa relation fonctionnelle avec
son environnement sans se soucier outre mesure d’établir une image fidèle de sa structure interne,
dont l’existence et l’unicité ne seront jamais tenues pour acquises. »
J.-L. Le Moigne, La Théorie du système général, Puf, 1985, p. 43.
■ Commentaire
L’idée de décomposition repose sur le principe de complication. Si on considère que la
réalité est compliquée, il devient évident que, pour l’appréhender, il suffit de la simplifier
c’est-à-dire de la décomposer en éléments simples. Chaque élément pourra alors être
compris dans sa structure et son fonctionnement beaucoup plus facilement.
Cela suppose que le tout se résume à la somme de ses parties. Nous savons bien aujourd’hui
qu’il n’en est rien. En effet, dans un ensemble, il y a les éléments qui le composent, mais
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
également l’interaction entre ces éléments, et l’interaction de l’ensemble avec son environnement. Cela change totalement les données du problème.
On est donc obligé de raisonner sur la globalité du réel. Cela signifie que l’on doit considérer
la réalité non pas comme compliquée mais comme complexe. Le comportement par rapport
à ces deux visions n’est pas du tout le même. Ce qui est compliqué peut effectivement se
simplifier. La complexité doit se mesurer et se gérer, sinon elle entraînera l’entropie.
EXEMPLE
L’entropie c’est la tendance au désordre qui se développe dans une organisation lorsque l’information
circule mal. Elle entraîne une situation conflictuelle entre les acteurs de l’organisation. Prenons
l’exemple d’une assistante commerciale qui gère les dossiers clients. Elle n’a pas eu connaissance du
changement d’adresse de livraison d’un client ou bien, ayant reçu cette information, elle ne l’a pas mise
à jour dans le dossier du client. Le magasinier qui réalise le chargement du camion et le bon de
livraison, qui accompagne les marchandises, va envoyer le transporteur à une mauvaise adresse. Le
résultat sera un retard de livraison, le mécontentement du client, un surcoût pour l’entreprise, qui devra
renouveler une seconde fois cette livraison, et une tension entre le magasinier et l’assistante commerciale, le premier reprochant à la seconde de ne pas faire son travail correctement.
c) Troisième principe
■ Ancien discours de la méthode : l’analyse puis la synthèse
« Le troisième, de conduire par ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus
aisés à connaître, pour monter peu à peu comme par degrés jusques à la connaissance des plus composés,
et supposant même de l’ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres. »
Troisième précepte du Discours de la méthode de R. Descartes.
■ Nouveau discours de la méthode : le précepte téléologique
« Interpréter l’objet non pas en lui-même, mais par son comportement, sans chercher à expliquer a
priori ce comportement par quelque loi impliquée dans une éventuelle structure. Comprendre en
revanche ce comportement et les ressources qu’il mobilise par rapport aux projets que, librement, le
modélisateur attribue à l’objet. Tenir l’identification de ces hypothétiques projets pour un acte
rationnel de l’intelligence et convenir que leur démonstration sera bien rarement possible. »
J.-L. Le Moigne, La Théorie du système général, Puf, 1985, p. 43.
■ Commentaire
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• Vision statique et objective
Après la décomposition, il serait possible de reconstruire une vision complète compréhensible du tout.
On alternerait ainsi, dans la démarche intellectuelle, l’analyse et la synthèse, pour atteindre
la vérité, immanente, qui nous est extérieure. La vision reconstruite de cette réalité est
statique. Elle est axée sur la description et la compréhension structurelle du monde réel.
• Vision dynamique et finalisée
Nous sommes dans une position de modélisation c’est-à-dire de représentation schématique de règles de fonctionnement de l’objet. Nous ne sommes pas intéressés par la compréhension structurelle de l’objet. Ce qui nous importe est d’en construire une représentation
schématique, permettant de comprendre son fonctionnement. Cette représentation
constitue un modèle. Elle doit nous permettre d’être capables de simuler les conséquences
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P A R TI E
CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
de nos actions en termes d’interactions avec l’objet. Si le comportement réel de l’objet est
bien celui que nous attendions par la simulation, cela signifie que notre modèle est
pertinent. Le jour où nous constaterons que la réalité s’écarte de la simulation, nous reconsidérerons notre modèle.
EXEMPLE
Un domaine bien connu où l’on utilise la modélisation depuis de nombreuses années est l’industrie de
montage (automobile, aéronautique, etc.). De nos jours, cette pratique a amplifié sa capacité à la
conception rapide et efficace des nouveaux produits grâce à la CAO (conception assistée par
ordinateur). Mais l’approche de modélisation existait déjà antérieurement dans ce domaine. Elle
permettait de simuler le comportement du futur produit, à l’aide de modèles réduits, dans des
souffleries. Par exemple, on étudiait un profil d’aile d’avion de cette manière, pour voir qu’elle serait la
maniabilité de l’appareil et sa tolérance des situations extrêmes. Dans ces domaines, l’aptitude à
modéliser et à simuler a atteint un tel degré de maîtrise qu’aujourd’hui, les pilotes d’essai de l’Airbus
A 380 ont déclaré, après leur premier vol, que les réactions en vol, au décollage et à l’atterrissage de
l’appareil étaient totalement conformes à ce que laissait prévoir le simulateur. Il en est de même dans
l’automobile lorsque l’on teste la sécurité passive des véhicules dans des simulations d’accidents et que
l’on rapproche les résultats des situations réellement observées (déclenchement des airbags ou des
prétentionneurs de ceinture de sécurité).
La modélisation des comportements des organisations obéit aux mêmes principes.
Cependant, elle n’a pas atteint le même degré de perfection que dans les services R&D de
l’industrie.
Deux raisons à cela :
1) La compétence des managers, dans le domaine de la modélisation, est bien moindre que
celle des ingénieurs. Cela ne fait pas partie de leurs habitudes professionnelles de base.
2) Le domaine est plus complexe. Les systèmes industriels sont des systèmes fermés. Il est
vrai que de nos jours l’interaction avec leur environnement peut avoir une complexité très
importante. Néanmoins, l’objet obéit à des règles mécaniques, physiques, connues et que
l’on peut décrire sous forme de formules mathématiques. Au contraire, les organisations
sont des systèmes ouverts, dont la complexité et les axes d’évolution sont incertains. Il est
donc plus difficile de modéliser le fonctionnement d’une organisation dans son environnement à cause de sa complexité et de son interaction avec son environnement, que de
modéliser le comportement prévisible d’un avion.
Téléologie
d) Quatrième principe
■ Ancien discours de la méthode : l’exhaustivité
« Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales que je fusse
assuré de ne rien omettre. »
Quatrième précepte du Discours de la méthode de R. Descartes.
■ Nouveau discours de la méthode : le précepte d’agrégativité
« Convenir que toute représentation est partisane, non pas par oubli du modélisateur, mais
délibérément. Chercher en conséquence quelques recettes susceptibles de guider la sélection d’agrégats
tenus pour pertinents et exclure l’illusoire objectivité d’un recensement exhaustif des éléments à
considérer. »
J.-L. Le Moigne, La Théorie du système général, Puf, 1985, p. 43.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
■ Commentaire
La recherche de l’exhaustivité dans la compréhension de la structure de l’objet est
logiquement liée à la recherche de la vérité.
Dans le cadre du nouveau discours de la méthode, lié à la systémique, on ne s’intéresse pas
à ce que pourrait être l’objet, en terme de structure, mais à la vision que l’on a de celui-ci. Or
cette vision est un point de vue partiel sur l’objet, qui correspond aux besoins et aux intentions
que l’on a par rapport à lui. Deux sujets pourront donc avoir deux représentations totalement
différentes du même objet, sans pour autant qu’il y en ait un plus « vrai » que l’autre. Si les
deux représentations correspondent à deux usages différents de l’objet, il est normal que les
points de vue des deux sujets divergent. L’important est que chacun d’eux soit pertinent pour
le sujet qui le possède par rapport à l’interaction qu’il doit avoir avec l’objet.
EXEMPLE
Prenons l’objet automobile.
Le point de vue du constructeur implique la connaissance de la nomenclature des pièces nécessaires
pour le construire et des méthodes d’assemblage.
Le point de vue du propriétaire consiste à en connaître l’immatriculation, le contrat d’assurance, les
règles de maintenance et de garantie en cas de panne.
En conclusion : l’incidence du changement de discours de la méthode pour mettre en œuvre le
nouveau paradigme.
Afin de permettre la mise en œuvre, de manière effective, du paradigme systémique dans la gestion
des organisations, il est nécessaire d’adopter ce nouveau discours de la méthode. Dans la suite de cet
ouvrage, nous utiliserons en permanence ses principes, que ce soit dans le recours à la modélisation,
à l’empathie ou à la dynamique.
1.2 Première définition de ce qu’est un système(1) (1)
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Cette définition aura une portée pratique très importante en matière de système d’information.
Éléments composants un système dans la définition dite « trivial »
Quelque chose : un objet
Dans quelque chose : son environnement composé d’autres objets
Pour quelque chose : cet objet a un but qu’il poursuit
Fait quelque chose : l’objet mène des activités pour atteindre son but
Par quelque chose : l’objet possède une structure sur laquelle repose le déroulement de ses activités
Qui se transforme dans le temps : l’évolution de l’objet est génétique
Un système, c’est :
a) quelque chose (un objet)…
Dans l’action qui consistera à modéliser l’objet, il ne faudra pas perdre de vue que ce que
nous cherchons à représenter existe. On a souvent tendance, en matière de système d’infor-
(1) D’après J.-L. Le Moigne, Théorie du système général. Théorie de la modélisation, PUF, 1997 (réeditions en 1983, 1990, 1994).
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
mation et d’outils de gestion, à vouloir modéliser ce que l’on a en tête, sans se remémorer
que l’objet à modéliser appartient au monde réel. Cette existence de l’objet entraîne que la
validation du modèle, qui en constitue une représentation, consiste en sa capacité à en
prédire les comportements, dans le cadre de simulation.
EXEMPLE
Cette définition du système comme « quelque chose » présente également l’intérêt d’observer les points
de vue des différents acteurs d’une organisation sur leur périmètre de décision et de pouvoir. Ainsi la
direction d’un établissement provincial, d’une entreprise dont le siège est parisien, pourra considérer
avoir un pouvoir de prise de décision étendu alors que les dirigeants du siège pourront considérer
l’établissement comme un simple exécutant de ses propres décisions. Dans ce cas, les dirigeants de
l’établissement auront tendance à considérer le siège comme un acteur de leur environnement et non
comme l’élément pilote du système auquel ils appartiennent. Le point de vue du siège sera diamétralement opposé. Cette divergence des points de vue sur le périmètre de décision et le pouvoir de
l’établissement sera porteuse d’insatisfaction et de conflits.
b) … dans quelque chose (son environnement)…
L’interaction entre le système et son environnement constitue également un facteur dont on
peut tirer de nombreuses conséquences en matière de gestion des organisations. L’organisation est vue comme un système en interaction avec un environnement, composé lui-même
de nombreux autres systèmes. Cette vision de l’organisation implique qu’elle ne peut se
concentrer uniquement sur son fonctionnement interne, mais doit au contraire s’axer sur les
interactions qu’elle entretient avec les autres systèmes constituant son environnement.
EXEMPLE
Les acteurs de l’environnement offrent des opportunités ou font peser des contraintes sur l’organisation. Si
l’activité de l’organisation est très concurrentielle, l’organisation devra se battre sur les prix. Elle devra donc
éviter tous les coûts inutiles de structure et de coordination, afin d’éviter une dégradation insupportable de
sa marge. L’interaction avec l’environnement constitue le contexte de la création de valeur ajoutée de
l’organisation. Par sa présence, celle-ci a un impact sur les conditions de l’environnement, mais parallèlement elle subit les conséquences de son interaction avec les autres systèmes en présence.
c) … pour quelque chose (sa finalité)…
L’organisation, en tant que système, poursuit un but. Elle recherche soit un profit à répartir
à ses actionnaires, soit un service à rendre à la collectivité ou à un groupe d’ayants droit.
Cette caractéristique est très importante, car il faut être conscient de ce qu’est le but de
l’organisation et il faut un minimum de consensus sur celui-ci.
EXEMPLE
Il arrive que la finalité de l’entreprise soit mal connue de ses salariés. Ceux-ci doivent œuvrer, dans leurs
activités créatrices de valeur ajoutée, pour permettre à l’entreprise d’atteindre son but. Lorsque celui- ci
n’est pas défini clairement ou lorsqu’il n’est pas communiqué à tous les acteurs, il y a un risque de
désorganisation dans l’action.
d) … fait quelque chose (son activité)…
Pour atteindre le but, il faut mener une activité, créatrice de valeur ajoutée. Cette activité est
menée que par les différents acteurs de l’organisation. Cela redonne toute sa place à l’humain,
qui est le seul facteur de création de valeur.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
Cela démontre également l’aspect dynamique inéluctable. L’activité créatrice transforme
l’organisation en l’inscrivant dans un mouvement perpétuel, en interaction avec les acteurs
de son environnement.
e) … par quelque chose (sa structure)…
Comment mener l’activité, qui permet d’atteindre le but ? Grâce à une structure, qui
permet d’organiser l’action des différents acteurs et de faire circuler les flux nécessaires.
EXEMPLE
Pour faire le parallèle avec l’être humain, on peut dire que la structure constitue le squelette sur lequel
s’attachent les muscles, animés par le système nerveux. Sans ce squelette, les muscles ne pourraient
pas réaliser les actions qui leurs sont dictées par le cerveau.
f) … qui se transforme dans le temps (son évolution)
L’action création constitue un processus de transformation de ressources. Elle a un impact
sur l’organisation elle-même.
L’idée de dynamique est inhérente à celle de système. Les choses ne sont pas ce qu’elles sont
mais ce qu’elles deviennent dans le cadre d’un mouvement permanent. Ce point de vue est
particulièrement bien adapté à la société actuelle où l’évolution est permanente, de plus en
plus rapide et suit des axes incertains.
1.3 La prise en compte du concept de complexité
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La complexité n’est pas la complication.
« La complexité s’impose d’abord comme impossibilité de simplifier, elle surgit là où l’unité complexe
produit ses émergences, là où se perdent les distinctions et clartés dans les identités et les causalités, là
où les désordres et les incertitudes perturbent les phénomènes, là où le sujet-observateur surprend son
propre visage dans l’objet de son observation, là où les antinomies font divaguer le cours du
raisonnement…
La complexité n’est pas la complication. Ce qui est compliqué peut se réduire à un principe simple
comme un écheveau embrouillé ou un nœud de marin Certes, le monde est très compliqué, mais s’il
n’était que compliqué, c’est-à-dire embrouillé, multidépendant, etc., il suffirait d’opérer les
réductions bien connues : jeu entre quelques types de particules dans les atomes, jeu entre 92 types d
atomes dans les molécules, jeu entre quatre bases dans le « code génétique », jeu entre quelques
phonèmes dans le langage. Je crois voir montré que ce type de réduction, absolument nécessaire,
devient crétinisant dès qu’il devient suffisant, c’est-à-dire prétend tout expliquer. Le vrai problème
n’est donc pas de ramener la complication des développements à des règles de base simple. La
complexité est à la base. »
E. Morin, La Méthode, T.1, coll. « Essais », Points, 1977, p. 377.
La complexité ne se simplifie pas et ne s’élimine pas. Il faut la mesurer et la gérer.
Elle se mesurera par le nombre d’interactions, qui existent entre les éléments d’un système.
L’organisation qui est en mouvement permanent va voir son taux de complexité croître au
fur et à mesure de son évolution. Si elle ne parvient pas à maîtriser cette tendance, l’entropie
se développera et entraînera sa perte. Nous démontrerons par la suite que seul le système
d’information, s’il correspond aux besoins de l’organisation, permettra de juguler cette
tendance au développement de l’entropie.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
EXEMPLE
Une entreprise produit et vend 10 produits différents dans le domaine des jeux et loisirs. Elle les
distribue par l’intermédiaire de deux canaux de distribution : vente en libre-service et commerce électronique. Elle vient de décider de lancer un 11 produit. Sa complexité ne va pas augmenter seulement
d’un facteur 1. Ce nouveau produit va entrer en interaction avec les dix autres et les deux canaux de
distribution. En effet, pour le produire, le stocker, le vendre, il va falloir coordonner l’activité liée à ce
nouveau produit avec l’existant.
Cela va modifier :
– la planification de la fabrication ;
– le planning de travail du service maintenance pour adapter les machines ;
– l’arrangement des surfaces de stockages ;
– les modalités de passation des commandes de matières premières ;
– le travail de la force de ventes, qui va devoir s’occuper de son positionnement sur le marché auprès
de la grande distribution ;
– le service informatique, qui gère le site de vente en ligne, qui va devoir modifier les pages du site, la
base de données et prévoir des pages d’information complémentaires pour ce nouveau produit, etc.
Si, de surcroît, ce produit n’appartient pas à la même technologie que les précédents, il va entraîner une
baisse de compétences des ouvriers qui va rendre nécessaire une action de formation et revoir toute la
planification des ressources, car le temps passé pour ce produit ne sera plus disponible pour les autres.
Complexité
1.4 Le recours à la modélisation
Action d’élaboration et de construction intentionnelle, par composition de symboles, de
modèles susceptibles de rendre intelligible un phénomène perçu complexe et d’amplifier le
raisonnement de l’acteur projetant une intervention délibérée au sein du phénomène ; raisonnement visant notamment à anticiper les conséquences de ces projets d’actions possibles.
Modélisation – http://www.volle.com/travaux/modelisation2.htm
Jusqu’ici nous avons évoqué une approche de l’organisation en tant que système. Il pourrait
sembler que nous nous soyons écartés de notre sujet : le système d’information de celle-ci.
Revenons donc à la structure d’un système appliqué à une organisation, ce qui va permettre
de définir précisément le concept de système d’information.
1.5 Un système est composé de trois types d’éléments
Les trois composantes de tout système sont :
– les modules opérationnels, qui assurent la transformation des flux entrants en flux sortants, c’est-àdire l’activité ;
– les modules pilotes, qui assurent la prise de décision à différents niveaux ;
– le système d’information, qui assure le couplage organisationnel entre les deux autres types d’éléments.
a) Des modules opérationnels
Ils mènent l’activité créatrice de valeur ajoutée. Pour cela, ils présentent plusieurs caractéristiques essentielles :
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
STRUCTURE D’UN SYSTÈME ORGANISATIONNEL : PREMIÈRE APPROCHE
Environnement
Organisation
Modules
pilotes
Système
d’information
Modules
opérationnels
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Processus de transformation de flux
d’entrées et flux de sorties avec
création de valeur ajoutée
Ressources
prélevées dans
l’environnement
Produits & services fournis
à l’environnement incluant
une valeur ajoutée
– l’organisation doit trouver les ressources de toutes natures, qui feront l’objet des processus
de transformations par les modules opérationnels, à l’extérieur c’est-à-dire auprès d’autres
systèmes de son environnement ;
– l’activité, qui caractérise l’organisation dans sa recherche pour atteindre son but, consiste
donc en un processus de transformation des flux entrants en flux sortants. De la même
manière qu’elle trouve ses ressources dans son environnement, elle produit un résultat
qui est destiné à celui-ci ;
– les modules opérationnels sont donc au contact permanent des acteurs de l’environnement. Parallèlement à leurs opérations de transformation des flux, ils collectent les
données sur les conditions d’obtention des flux entrants et sur la perception de flux
sortants par l’environnement. Les modules opérationnels ont donc deux fonctions
également fondamentales pour la vie de l’organisation :
• la création de valeur dans le cadre de l’activité, qui va permettre d’atteindre le but,
• la connaissance des conditions dans lesquelles se déroule l’activité, grâce à la collecte des
données au sein de l’environnement.
La prise en compte, complète et efficace, de ces deux aspects de leur activité est essentielle
pour atteindre le but de l’organisation.
Les implications de cette définition du rôle des modules opérationnels sont très nombreuses,
ainsi qu’on pourra le voir tout au long de cet ouvrage.
La méconnaissance de ce qu’est un système, et notamment des rôles dévolus aux modules
opérationnels, est cause de nombreux déboires constatés dans les organisations actuelles.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
EXEMPLE
La collecte des données doit être faite à la source par les modules opérationnels. Le magasinier qui
vient de charger un camion pour livrer un client avec 15 palettes de produits, doit ensuite collecter
cette donnée dans le système d’information. C’est à lui de le faire car c’est la seule manière d’avoir une
collecte de données de qualité :
– il le fera sans délai, car cela lui permettra d’éditer le bon de livraison. Cela permettra également
d’avoir un stock à jour beaucoup plus rapidement,
– il risquera moins de commettre des erreurs ou omissions qu’un acteur n’ayant pas réalisé la tâche
matérielle de préparation de la commande et de chargement du camion. La collecte des données est
une simple transcription abstraite d’un vécu. S’il saisit par inadvertance 150 palettes au lieu de 15,
cela lui sautera aux yeux. Il sait bien qu’il n’a pas manipulé autant de palettes et que le camion qu’il
vient de charger ne peut en contenir autant. Si la collecte des données se fait ultérieurement dans un
service administratif éloigné de cette réalité, outre les délais de transmission et de mise-à-jour de
l’information, les erreurs de saisie seront beaucoup moins faciles à corriger, car elles seront moins
« parlantes » pour les opérateurs.
b) Des modules pilotes
Ils prennent les décisions stratégiques et tactiques, et qui doivent faire en sorte de les faire
appliquer par les modules opérationnels. Pour prendre des décisions, les modules pilotes ont
besoin d’informations sur les conditions de l’activité du système qu’ils pilotent. Ces informations seront issues de la collecte des données, effectuée par les modules opérationnels qui sont
au contact de l’environnement tandis que les modules pilotes ne le sont pas.
c) Le système d’information
Il assure le couplage organisationnel entre les modules opérationnels et les modules pilotes.
Un de ses rôles essentiels est de maîtriser l’entropie dans le déroulement du processus de
croissance de l’organisation.
Le système d’information est donc un des trois types d’éléments composant tout système. Ce
concept n’est donc pas lié a priori aux outils informatiques. Il est fondamental dans une organisation, qui est un système vivant, donc à complexité croissante. En effet, c’est sur lui que repose la
maîtrise de l’entropie qui, par un effet dialectique, peut stopper le développement de l’organisation
et, si elle se poursuit, entraîner sa disparition.
2. L’organisation vue comme un système vivant et ouvert
La systémique a d’abord été utilisée en physique ou en biologie, avant d’être utilisée en gestion.
C’est pourquoi, pour comprendre les implications concrètes de l’affirmation : une organisation est un système, il est commode de faire une comparaison avec un être biologique qui
est également un système vivant et ouvert.
L’exemple le plus facile à comprendre, car le plus proche de nous, est celui de l’être humain.
À partir de cette comparaison, nous pourrons définir quels sont les éléments composant un
système et qu’elles sont leur interaction, dans le cadre d’une organisation.
Nous analyserons le schéma suivant, afin de dégager :
– les caractéristiques essentielles d’un système vivant et ouvert ;
– les modes d’organisation permettant le développement et la vie de l’être vivant, au sein de
son environnement.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
Nous en déduirons les règles similaires à implanter dans les organisations.
En effet, force est de constater que le fonctionnement des êtres biologiques évolués est
globalement plus satisfaisant que celui des êtres sociaux que sont les organisations. On peut
donc légitimement se dire qu’en tirant les enseignements des structures et du fonctionnement des êtres biologiques, il devrait être possible d’améliorer le fonctionnement des
organisations.
La transposition n’est cependant pas mécaniste, ainsi que nous allons le voir par la
suite, car les cellules d’un être biologique ne disposent pas de libre arbitre. Dans un être
social, la cellule de base est un être humain, qui peut décider de son comportement
individuel.
Cette métaphore nous permet de poser les similitudes entre l’être humain et l’organisation,
mais également d’envisager les différences, qui seront essentielles dans la gouvernance du
système d’information.
L’ORGANISATION SYSTÈME VIVANT
Décision
élaborée
cerveau (MP)
Environnement
Décision
réflexe
Moelle épinière
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Communication
Avec l‘environnement
Par les organes
des sens (MO)
Collecte
des données
Processus vitaux
Autorégulés
Décentralisation
Et gestion
par exception
Organisme
Le système
d‘information,
système nerveux
de l‘enteprise
2.1 Les modules opérationnels : nos organes des sens
Pour agir et permettre l’interaction avec notre environnement, nous disposons des membres
et des organes des sens.
Ces éléments constituent nos modules opérationnels.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
Leurs caractéristiques essentielles sont :
a) L’interaction avec l’environnement
EXEMPLE
Je veux réaliser une tarte aux pommes. Pour cela, je vais devoir me procurer les éléments nécessaires
dans mon environnement : farine, beurre, sucre, pommes et ustensiles de cuisine. Les ressources nécessaires à la fabrication de cette tarte sont disponibles ou non, sous différentes formes, dans mon
environnement. Il se peut qu’au lieu de prendre tous les éléments de base pour fabriquer la pâte à
tarte, je me rende au supermarché voisin pour acheter un rouleau de pâte toute prête dans son
emballage sous vide. Une fois tous les ingrédients nécessaires regroupés, je vais pouvoir procéder à leur
transformation afin d’obtenir la tarte. Grâce à mes organes des sens (modules opérationnels), j’ai donc
transformé les ressources entrantes (les matières premières) en extrants (la tarte), en créant de la valeur
ajoutée par mon travail.
b) L’acquisition d’informations sur les conditions de l’environnement
EXEMPLE
En réalisant ma tarte aux pommes, j’ai collecté des informations sur l’environnement. Le prix des
pommes était peu élevé car je les ai trouvées en promotion à cause de la surproduction relative. J’ai
trouvé un nouveau packaging pour le sucre beaucoup plus facile d’utilisation. Je ne me suis pas méfiée
mais le couteau que j’ai utilisé pour éplucher les pommes était très coupant et je me suis blessée. Les
modules opérationnels que sont mes organes des sens, m’ont permis d’enregistrer toutes ces informations sur l’environnement. J’ai vu le prix des pommes, affiché dans le rayon. J’ai constaté de mes mains
la facilité d’ouverture de la boîte de sucre et je me suis coupé le doigt.
c) L’action, qui est orientée vers l’environnement et qui va influer sur lui
EXEMPLE
Cette tarte, une fois réalisée, va servir de dessert au prochain repas. Je l’ai réalisée pour me nourrir, mais
également pour la partager avec les convives de ce repas. Je porterai les épluchures des pommes sur le
compost.
2.2 Les modules pilotes et la décentralisation de la prise de décision
Nous prenons des décisions élaborées par le cerveau, qui est notre « direction générale »,
capable de prendre les décisions stratégiques qui orienteront notre avenir.
Mais toutes les décisions ne sont pas prises par la partie intelligente de notre cerveau, nos
petites cellules grises, comme Agatha Christie le fait dire à Hercule Poirot.
Nous possédons différents modes de décision, adaptés aux situations variées, qui nécessitent une prise de décision. Pour chaque type, nous disposons de modules pilotes adéquats.
Pour informer les modules pilotes des conditions de notre environnement, nous disposons
d’un système nerveux qui permet de communiquer aux modules pilotes les informations
captées par les modules opérationnels.
Notre système nerveux constitue notre système d’information, permettant le couplage des
modules opérationnels et pilotes afin de maintenir l’intégrité de notre organisme, son
développement et la poursuite de nos objectifs.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
On peut constater que nos modules pilotes sont structurés de manière à prendre les
décisions de façon la plus efficace possible.
a) Premier niveau de prise de décision : les décisions réflexes
■ La situation
Lorsqu’une décision doit être prise rapidement, dans la mesure où elle ne présente pas de
difficulté de choix, c’est un centre de décision décentralisé qui est chargé de la prendre, car
ce qui importe c’est la rapidité de réaction, fondamentale pour maintenir l’intégrité du
système.
EXEMPLE
Lâcher lorsque l’on a pris un objet brûlant. On ne pèse pas le pour et le contre. La question de la valeur
de l’objet qui risque de casser n’intervient pas dans la décision. De manière immédiate, en réaction à
la douleur de la brûlure, la main lâche l’objet. Si ce n’était pas le cas, le temps de réfléchir à la bonne
décision, il pourrait y avoir des dégâts irréversibles au niveau de la main par le contact prolongé avec
l’objet brûlant. Bien que les décisions de ce type soient prises de manière automatique, avec un circuit
court, il faut néanmoins noter que, sans le système nerveux qui transmet l’information que l’objet est
brûlant au centre de décision réflexe, il ne pourrait pas y avoir la réaction nécessaire. C’est la sensation
de douleur qui signale le phénomène et entraîne la prise de décision. Bien qu’il s’agisse d’une décision
réflexe, donc très simple, le centre de décision ne se situe pas au niveau de la main, c’est-à-dire du
module opérationnel. Il faut donc que l’information soit transmise rapidement au décideur, afin qu’il
prenne sa décision et déclenche l’action de la main.
Imaginons une personne ne disposant pas de terminaisons nerveuses dans la main. Le centre de
décision réflexe ne sera pas informé, puisque la sensation de douleur de la brûlure ne sera pas
ressentie. Quelques instants plus tard, en voyant sa main rougir et la peau faire des cloques sous l’effet
de la chaleur, la personne en déduira que le plat doit être chaud et le posera. La lacune au niveau du
système nerveux (ou si l’on préfère du système d’information de la personne) amène deux remarques.
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• Tout d’abord, lorsqu’un circuit nerveux spécialisé est inefficace, on finit tout de même par avoir une
information grâce à un autre circuit. On ne ressent pas la douleur au niveau de la main, mais la vue
permettra ultérieurement de transmettre une autre information.
• Ensuite, le mécanisme de la prise de décision sera différent. Ce n’est plus le centre réflexe qui décide,
car il n’est pas informé par le circuit nerveux spécialisé. C’est le cerveau qui déduira, de l’information
transmise par la vue, qu’il y a une anomalie au niveau de la main, et que celle-ci doit être due à l’état
de chaleur du plat. En conséquence, la prise de décision est infiniment plus lente. Il faut attendre que
le phénomène ait créé une lésion détectable à l’œil pour entamer une réflexion, au niveau du
cerveau, amenant à décider de poser le plat. Cette décision n’étant pas réflexe, on va poser délicatement le plat sur une surface ne le mettant pas en danger. Ce faisant, tout ce temps perdu, à cause
de l’inefficacité du circuit nerveux spécialisé pour cette tâche, va entraîner une lésion irréversible de
la main ou tout au moins nécessitant des soins médicaux très longs et coûteux, afin de restituer à la
main son état normal.
Dans cet exemple, la cause de l’absence de décision réflexe résidait dans le dysfonctionnement du
module opérationnel qui ne collectait pas les données de l’environnement (l’absence de captation de
la chaleur par la main). Mais il pourrait s’agir d’une coupure dans le circuit de transmission de l’information. C’est ce que l’on constate chez une personne qui, suite à un accident, est devenue paraplégique ou tétraplégique.
De la même façon, un défaut d’information du cerveau par l’organe des sens de la vue peut être lié, soit
aux yeux (modules opérationnels) qui ne collectent pas correctement les données (point lumineux et
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P A R TI E
CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
colorés) car ils présentent un défaut, soit au nerf optique (appartenant au système d’information) qui
ne transmet pas et n’organise pas les points lumineux colorés, collectés par les yeux.
■ Transposition des décisions réflexes à une organisation ?
Il faut chercher à définir des « réflexes organisationnels » et à déléguer la prise de décision
dans ces domaines aux acteurs directement concernés. Si on ne le fait pas, les échelons
supérieurs de la hiérarchie s’apercevront des problèmes plus tard, lorsque les conséquences
en seront dommageables.
Pour cela, il faut identifier les situations, qui peuvent être traitées de cette manière, définir
le rôle des acteurs et mettre en place la circulation des informations qui permettra leur mise
en œuvre.
EXEMPLE
Une règle de gestion prévoit, dans une entreprise industrielle, que les commandes ne peuvent être
saisies et honorées que dans la mesure où l’en-cours de crédit du client le permet.
En effet, saisir et valider une commande correspond à l’acceptation de celle-ci, c’est-à-dire à la création du
contrat de vente.
La personne en charge de la saisie des commandes doit appliquer cette règle. L’application informatique qu’elle utilise pourra l’y aider en interdisant de valider une commande, si cette règle n’est pas
respectée. Il pourra y avoir à un échelon supérieur le directeur commercial, par exemple, qui aura le
droit de passer outre. Mais l’employé, en tant que module opérationnel, prendra ses décisions dans le
cadre d’un mécanisme réflexe, ce qui constitue un type de décision binaire.
En l’absence de l’instauration de cette procédure, le risque sera de constater que des commandes
ont été acceptées, qui ne correspondaient pas à la règle. Il se peut que ce fait ne soit découvert
que dans des situations de défaillance de règlement des factures. Cela sera défavorable pour
l’entreprise. Dans certains cas, la liquidation judiciaire du client par exemple, la conséquence de
l’inexistence de la décision réflexe entraînera des conséquences quasi irrémédiables pour l’organisation.
La procédure écrite et, de préférence, sa matérialisation dans le logiciel utilisé, joueront un rôle de
détrompeur dans l’action de l’employé. Il peut s’agir, par exemple, du bouton de Validation de la
commande qui est grisé car le champ de la fiche client réservé à l’en cours de crédit est nul Cette
modalité permettra d’implémenter une décision de type réflexe dans l’organisation. Elle sera en
cohérence avec les procédures de gestion de la qualité totale. Elle constituera également ce que l’on
appelle l’explicitation d’une connaissance (ou compétence), ce qui permettra à l’entreprise de lutter
contre les effets néfastes du « turn-over ».
En conclusion :
Les décisions de type « réflexes » sont binaires. Elles doivent être prises le plus vite possible,
donc le plus près de la source de l’information. Cela rend nécessaire que le système d’information soit structuré de telle sorte que le décideur, qui est, en principe, le module opérationnel en
charge du sous-processus, soit informé sans délai, décide et déclenche immédiatement l’action
adéquate.
L’implémentation des décisions réflexes constitue un premier axe fonctionnel du système d’information.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
b) Deuxième niveau de prise de décision : la gestion de processus automatisés
■ La situation
Poussons plus loin l’investigation afin de déceler quelques mécanismes supplémentaires de
fonctionnement que nous pourrons ensuite transposer aux organisations.
Nous possédons des mécanismes de régulation, sous contrôles décentralisés appartenant à
l’homéostasie, qui maintient notre température à 37° plus ou moins 2/10e, quelle que soit la
température extérieure. La respiration, la digestion, la circulation sanguine, etc., sont
également des processus automatisés. Tant que les automates chargés de ces mécanismes de
régulation parviennent à assurer correctement leur fonction, c’est-à-dire à respecter les
objectifs qui leur ont été assignés, le module pilote supérieur, la partie intelligente de notre
cerveau, n’intervient pas. Par contre, lorsqu’il y a dysfonctionnement, le contrôle est passé
au cerveau afin qu’il mette en œuvre les décisions correctives qui s’imposent. Nous
pratiquons donc la gestion par exception. Mais cette méthode d’intervention n’est
possible que dans la mesure où le cerveau est informé des dysfonctionnements grâce à des
symptômes, qui jouent le rôle de signaux d’alertes. Pour prendre des décisions, il faut
donc que le module pilote soit informé. Être informé signifie disposer, d’une part, de
variables d’état permettant au module pilote de connaître le niveau de performance du
fonctionnement du système et, d’autre part, de variables d’alertes permettant de signaler
au module pilote les dysfonctionnements.
EXEMPLE
En cas de canicule, notre automate de régulation de l’homéostasie a des difficultés à nous maintenir à
37°. Pour y arriver, il provoque le mécanisme de transpiration qui a pour but de refroidir la peau. Mais,
si la température extérieure est vraiment excessive, nous allons nous déshydrater. L’automate de
régulation de la température ne peut rien contre la déshydratation. Il faut que consciemment nous
décidions de la nécessité de boire pour nous réhydrater.
C’est donc la partie intelligente de notre cerveau qui doit intervenir. Pour cela, il faut qu’elle soit alertée
de l’incapacité de l’automate à poursuivre la régulation thermique dans les conditions actuelles. Une
information va être envoyée au cerveau sous forme, par exemple, de la sensation de soif. Notre intelligence, « supérieur hiérarchique » de l’automate de régulation de la température, va intervenir pour
corriger le problème et rendre la main à l’automate.
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Mais il existe des cas où l’information alertant le cerveau n’est pas correcte ou inexistante, bébé ou
personne âgée, et cela peut entraîner de graves problèmes, voire la mort.
■ Transposition du mécanisme de régulation à une organisation ?
Les automates de régulation de notre organisme sont des sortes de cadres moyens,
échelons intermédiaires dans la hiérarchie. Ils disposent d’une responsabilité complète
sur un processus, avec un objectif à atteindre, caractérisé par un intervalle de valeurs
admises pour un ou plusieurs indicateurs. Il y a donc une décentralisation de la prise de
décision et une délégation de responsabilité concernant le processus, qui est donnée par
le cerveau, direction générale, à l’organe de contrôle, son subalterne. Celui-ci contrôle
cependant un processus vital qui demande une attention permanente. Mais si le cerveau
devait gérer ces processus, il n’aurait plus la possibilité de se consacrer à ses propres
tâches, qui sont liées à l’intelligence, c’est-à-dire à la capacité de création de solutions
nouvelles à des problèmes inconnus par la pratique du raisonnement analogique. Or, la
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
prise en compte de ces tâches est essentielle pour l’avenir de l’être, considéré dans sa
globalité. C’est ce qui va lui permettre de se développer à long terme et de s’adapter à
l’évolution de son environnement.
Deux principes à retenir peuvent se déduire de ce qui précède :
Énoncé du principe
Mise en œuvre
Premier principe : la décentralisation est nécessaire.
Dans une organisation, pour que la direction générale puisse se consacrer
à la prise de décision stratégique et à sa mise en œuvre, il lui faut décentraliser la prise de décision concernant les processus de l’activité courante
à des subalternes, qui disposeront d’une délégation de responsabilité
totale dans le cadre d’indicateurs permettant de contrôler qu’ils réalisent
l’objectif qui leur a été assigné.
Lorsque l’organe subalterne n’est plus en mesure de prendre en main sa tâche
correctement pour des motifs divers, le cerveau reprend le contrôle du processus
afin d’en rétablir le fonctionnement normal. Pour cela, des symptômes ont
permis d’informer rapidement le cerveau du dysfonctionnement du processus. Il
a donc pratiqué la gestion par exception, grâce aux mécanismes de contrôles
que constituent les indicateurs d’alertes ou symptômes, qui lui permettent d’être
en permanence informé de la maîtrise du processus par son subalterne.
Second principe : il faut disposer d’indicateurs
de la performance et des dysfonctionnements
de l’organe subalterne qui dispose d’une délégation
de responsabilité.
La délégation de responsabilité n’est possible que si l’on dispose d’indicateurs de mesure de la performance et d’indicateurs d’alertes en cas de
dysfonctionnement. La direction générale pourra alors pratiquer efficacement la gestion par objectifs et par exception, en intervenant à propos,
c’est-à-dire en cas de problème. Cela implique la mise en place d’outils de
contrôle permanent de la performance de tous les processus et de signaux
d’alertes, à déclenchement rapide en cas de problème. C’est ce que fait
notre système nerveux, c’est ainsi que doit être construit le système
d’information de l’organisation.
c) Troisième niveau de prise de décision : la prise de décision stratégique
■ La situation
Elle est le fait de la direction générale et engage l’avenir à long terme de l’organisation. Il en
est de même pour un être humain, qui décide du choix de ses études et de sa profession, de
son engagement à construire une famille, ou à la dissoudre.
Ces décisions demandent de prendre en compte de nombreux paramètres, de peser le pour
et le contre.
Afin de faire reculer l’incertitude qui entoure la prise de décision, il sera nécessaire de
s’informer. Il serait dangereux de décider d’entreprendre des études qui n’ont aucun
débouché. Plus pernicieux encore est de s’engager aujourd’hui dans une voie qui semble
porteuse d’emploi et qui se révélera, à plus long terme, totalement bouchée.
■ Transposition à l’organisation
Cette transposition est facile.
La prise de décision stratégique nécessite donc de disposer d’informations synthétiques, basées
sur de nombreuses données de départ, qui auront été compilées par le système d’information.
Dans ce domaine également, le système d’information possède un rôle essentiel.
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CHAPITRE
1 – Relation entre informatique et système d’information
2.3 Différenciation d’un système social par rapport à un système biologique
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.
Ce qui différencie un système biologique d’un système social, c’est essentiellement le libre arbitre
des cellules qui le constituent. Dans un être biologique, chaque cellule joue le rôle pour lequel elle
est conçue, sauf en cas de maladie ou de désordre génétique.
Dans un être social, telle que l’entreprise, la « cellule » élémentaire est un être humain, donc un
système complexe en lui-même, dont les objectifs peuvent être différents de ceux de l’organisation.
Cette importante différence rend le fonctionnement de l’entreprise sujet à des conflits.
D’autre part, les décisions pour être transformées en action doivent être expliquées, voire
justifiées auprès des modules opérationnels.
Cependant, les principes de la systémique, nés en physique et appliqués à de nombreux
domaines, sont désormais applicables au domaine de la gestion des organisations.
Le fil conducteur consiste donc à essayer de tirer les enseignements des autres disciplines pour
structurer et gérer les organisations en appliquant les mêmes principes. Mais il faut prendre en
considération le fait que la nature sociale de l’organisation rend permanente la nécessité de gérer
les conflits d’objectifs et de finalités, entre l’organisation et ses éléments constitutifs. C’est ce qui
modifie fondamentalement la problématique et en fait un nouveau domaine d’investigation.
Cette caractéristique d’un système social entraînera l’importance cruciale de la prise en compte
des facteurs humains, dans la gouvernance des systèmes d’information et dans la conduite des
projets d’évolution du système d’information.
L’organisation sociale évolue dans un environnement complexe et mouvant.
Comme un être biologique, l’organisation est un système vivant. Cela implique un
processus qui, de sa naissance à sa mort, l’amène à se développer, puis à décliner et dépérir.
Mais, contrairement à un être biologique, pour une organisation, l’amplitude de sa durée de vie
n’est pas définie dans le cadre d’un intervalle assez précis. La phase de croissance de l’entreprise
peut s’arrêter momentanément, puis reprendre au cas où arrive une nouvelle équipe dirigeante
plus dynamique, cause interne, ou à l’apparition de nouvelles opportunités de l’environnement ou d’un contexte économique beaucoup plus favorable, cause externe. Néanmoins,
l’être social qu’est l’organisation obéit aux mêmes lois du vivant qu’un être biologique. Dès
qu’elle n’est plus impliquée dans un processus de croissance, elle commence à régresser.
Par contre, la durée de sa période de croissance peut être très variable.
Elle est victime d’un taux de « mortalité infantile » très élevé : une proportion très importante d’entreprises qui se créent n’atteint pas les cinq ans.
D’autres existent depuis plusieurs siècles.
Autrement dit, pour éviter de décliner puis de disparaître, l’organisation est « condamnée »
à la croissance. Mais ce processus de développement va entraîner l’augmentation de la
complexité et son corollaire, le développement de l’entropie. De manière dialectique, le
processus de croissance contient sa propre négation, car l’entropie non maîtrisée va inverser
l’évolution de la croissance vers le déclin. Le seul remède au développement de l’entropie
sera l’évolution cohérente du système d’information par rapport au développement de
l’organisation, afin d’assurer la maîtrise de la complexité.
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