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Moyen-Age Res Populi Etude du vêtement civil ancien N°5 B.A. 1415 Productions Guillau e Le illai Res Populi est u suppl e t gratuit à la re ue Vi a Historia, dit par BA1 1 Prdduction i ahistorialare ue@g ail. o . i ahistoria-lare ue.fr Direction de publication Guillau e Le illai Textes et illustrations Comité de lecture Guillau e Le illai , Lori Co e, Tiphai e Le illai Rédacteur en chef Guillau e Le illai Tiphai e Le illai , Sa ia Le illai Guillaume Le6illain, pour Vi6a Historia I.S.S.N. : e ours D pôt l gal à paruio . Maquette Guillau e Le illai Reprodu io i terdite, e parielle ari le . du ode de la propri t i telle tuelle . - Préface Bonjour à toutes et à tous, Nouveau numéro de Res Populi, et nous reprenons notre étude de cas par période. Aujourd’hui, direction l’Europe de l’Ouest, en plein milieu du XIVe siècle. Nous sommes à l’époque des premières grandes défaites de l’armée française face aux anglais, Crécy (1346) et Azincourt (1415). Nous vous proposons de nous intéresser cette fois à une femme de la bourgeoisie, et de décrypter sa garde robe, des sous-vêtements aux accessoires. Des patrons et des éclatés vous guideront dans la confection de votre matériel, comme à chaque fois. Certains lecteurs nous ont déjà fait l’amitié de nous envoyer des photographies de leurs réalisations, n’hésitez pas à en faire autant, et à nous écrire. Nous vous souhaitons à toutes et tous une bonne lecture, et vos rappelons également la sortie du nouveau numéro de Viva Historia. Vous trouverez la couverture ainsi que le sommaire à la fin de cet opus. Guillaume Levillain Sommaire Préface……………….……….….…3 Les accessoires…..…………………….16 Introduction…………………….….4 La surcotte………………..….………...12 La chemise et les chausses.…...…...6 Conclusion………………...…………...19 La cotte………………..………..…..8 Bibliographie………………...………...19 Introduction Cette période du milieu du XIVe siècle est si riche qu’elle nourrit encore l’imaginaire de bien des auteurs, ou plus encore des amoureux du Moyen-Age. Combien d’associations, de costumes sont inspirés de ces années? Beaucoup, assurément. Et c’est à tous ces curieux que nous dédions ce numéro. Comme nous le disions dans notre préface, Crécy (1346) et Poitiers (1356) sont derrière nous, et toute l’attention des royaumes de France et d’Angleterre se reporte alors sur le conflit qui déchire la Bretagne. La Guerre de Succession entre les deux prétendants au duché, Jeanne de Penthièvre et Jean de Montfort, déchire le pays entre Nord et Sud. De nombreux épisodes tous plus héroïques les uns que les autres émaillent cette histoire fratricide, comme le Combat des Trente, qui voit s’affronter deux garnisons britto-française et britto-anglaises. Cette affaire résume assez bien l’ambiguïté de ce conflit. En effet, les deux puissances que sont l’Angleterre et la France ont décidé de soutenir chacune l’un des deux camps, réglant ainsi leur différent sur le territoire breton. Cette situation n’est pas sans en rappeler une autre plus contemporaine: le Vietnam. C’est dans ce contexte que s’épanouit néanmoins la nouvelle mode apparue au début du XIVe siècle, celle des vêtements cintrés. De la noblesse dans les années 1300 à la bourgeoisie dans les années 1310 -1320, elle s’est diffusée de manière pyramidale, les moins riches ayant à cœur d’imiter les plus puissants. D’abord cachés sous les anciennes cottes larges, ces vêtements commencent à être représentés dans les années 1340, et nous offrent des silhouettes déliées, bien loin des chaînes avec lesquelles la morale chrétienne tentaient d’entraver les corps. C’est dans ce contexte qu’évolue Mahaut, une jeune bourgeoise de la ville de Rennes, ainsi que sa Octave Penguilly L'Haridon, Le Combat des Trente, 1857, Musée des Beaux-Arts de Quimper. garde robe. Contrairement à ce que nous avions l’habitude de vous présenter dans les précédents numéros, nous avons décidé de ne pas seulement nous intéresser à une seule miniature, mais de composer ce personnage à partir d’un panel de documents iconographies et de statuaires issus de l’Europe de l’Ouest. Ceci afin de peaufiner notre discours quand à la méthode à employer en reconstitution: c’est la comparaison de ces documents qui mène à la synthèse et donc à un travail abouti. En ce qui concerne la garde robe paysanne, nous vous recommandons le didacticiel publié dans le second numéro de la revue Viva Historia, disponibles sur notre stand lors des marchés de l’Histoire de l’APHV, ou sur notre boutique en ligne. Ms. Fr; 20118, folio 266 Recto. Bnf, Paris, France. Ms. Fr. 1586, folio 51. BNF, Paris, France Ms 264, folio 130 Verso. Bodleian Library. Université d’Oxford, Grande Bretagne. La chemise et les chausses La chemise est taillée dans du lin ou bien du chanvre, selon la catégorie sociale de son porteur. Pour notre bourgeoise, ce sera du lin mi-fin. Le patron est composée de deux grands rectangles, et de triangles latéraux pour assurer toute l’aisance dont ce linge de corps a besoin. Elle est coupée légèrement plus courte aux extrémités que les vêtements de dessus, afin de ne pas être visible . Les sous-vêtements sont encore cachés à cette période, héritage moral du XIIIe siècle. Nous vous renvoyons aux précédents numéros de « Res Populi » pour plus de détails. Les chausses sont plus basses que leur équivalent masculin. Elles montent au genou, et peuvent atteindre le bas de la cuisse. En revanche, elle sont réalisées Ms. Bodl. 264, folio 109 Verso. Bodleian Library exactement de la même manière. Elles sont taillées dans du drap de laine, du sergé de préférence, et dans le biais du tissu. Cette astuce d’époque permet de jouer sur l’élasticité du tissu, et de gagner en souplesse. Deux avantages à cela. Tout d’abord, cette technique permet d’obtenir un galbe plus proche de la jambe qu’en taillant dans le sens normal. La seconde, c’est une meilleure répartition des tension exercées par les muscles des jambes lors des mouvements du quotidien. Plus vos chausses seront moulantes, plus elles seront soumises à ces tensions, ce qui pourrait amener non seulement à des ruptures des coutures, mais également à des blessures. (muscles comprimés). Ms. G. 24, folio 10 Recto. Morgan Library MMW, 10 B 23, folio 260 Verso. Koninklijke bibliotheek, La Hague La cotte Il est très compliqué pour notre esprit contemporain de faire la différence entre plusieurs vêtements ayant pourtant le même nom. C’est le cas de la cotte que nous présentons ici, pourtant très différente de la cotte large héritée du XIIIe siècle encore portée durant cette période. Les codes vestimentaires étant en pleine redéfinition, nous irons à l’essentiel. Apparu au début du XIVe siècle, ce modèle est destiné à galber la silhouette, la mettre en valeur, et en même temps la soutenir. C’est ce vêtement que nous retrouverons au début du XVe siècle sous le vocable de « corset ». Vêtement de transition par excellence, elle est taillée d’après le même patron que les anciennes cottes, exception faite de la construction centrale à quatre quartiers, qui permet cet ajustement. Et qui contribue au développement frénétique du boutonnage. Une évolution en entraînant une autre, la prolifération de boutons typique de cette période est l’un des facteurs qui permet au premier coup d’œil, même pour un non doctorant, de situer ce vêtement dans le temps; Monument funéraire des comtes de Neuchâtel, dernier quart du XIVe siècle. La Collégiale, Neuchâtel, Suisse Ms. Bodl. 264, folio 204. Bodleian Library Pleureuses du tombeau de François Ier de la Sarra, 1363. Chapelle Saint-Antoine, La Sarraz, Suisse La surcotte Il existe plusieurs types de surcottes que les femmes pouvaient enfiler par-dessus leur cotte. Ce dernier étant un vêtement d’intérieur, la surcotte se porte donc à l’extérieur, et vient cacher la cotte. Ici, seuls les avant-bras sont visibles. Le vêtement est taillé dans du drap de laine mi-fin, et doublé en lin ou avec du sergé assez fin pour ne pas trop alourdir l’ensemble. Ce qui rend cette surcotte si typique du milieu du XIVe siècle, c’est tout d’abord les nombreux boutons qui permettent de fermer les devants. Ils peuvent être réalisés en étoffe et rembourrés de coton, ou bien en métal, de l’étain ou du bronze. L’important est de les coudre sur la tranche du vêtement. La seconde, ce sont les bandes qui tombent derrière le coude. Elles peuvent être simples, comme ici, ou bien découpées. Pourpoint de Pandolfo III Malatesta (dernier quart du XIVe siècle. Eglise Saint-François, Fano. Italie. Ms. Bodl.264, folio 61 Verso. 1340-1350. Bodleian Library Manuscrit Hs 2505, folio 57 Recto. Universitäts und Landesbibliothek, Darmstadt Ms 1380, folio 5 Verso. University of Chicago Library. Livre d’Heures anglais, anonyme. Milieu du XIVe siècle Dalle funéraire de Guillaume Tirel et de ses deux épouses. 1360, église Saint-Léger, SaintGermain en Laye Les accessoires Pour notre personnage, nous avons choisi de représenter une ceinture non pas en cuir, mais en textile. Il s’agit d’un galon en laine, doublée avec de la laine ou du lin. D’autres artefact plus riches étaient réalisés en galon de soie, également doublés de soie, et décorés d’appliques en bronzes ou en étain. Celle-ci est simple, et nous avons choisi une boucle de la fin du XIVe siècle, retrouvée aux Pays bas, ainsi qu’un mordant du XIVe siècle, retrouvé lors des fouilles de Londres. Tous les deux sont en bronze, et rivetés. Ceinture ouvragée, XIVe siècle. Musée de Cluny, Paris L’iconographie non religieuse (soumises à de nombreuses symboliques parfois ardues à décrypter sans recherche comparative poussée, nous apprend que les ceintures étaient portées par les femmes sur leur cotte,. Les fentes aménagées sur la surcotte servent justement à avoir accès à la ceinture et à ce qui y est attaché: le couteau, l’aumônière, etc. L’aumônière quant à elle est un modèle de forme simple, mais peut être brodée et richement décorée, toujours selon le statut de son porteur. Aumônière, 1340. Musée de la cathédrale de Cracovie, Pologne. Conclusion Mélange d’ancien et de nouveauté, la mode du milieu du XIVe siècle semble s’épanouir au milieu des guerres, mais également des maladies (la Grande peste) ou des crises politiques (la capture du roi jean II à Poitiers, et les impôts colossaux levés pour payer sa rançon). Les malheurs du temps éloignent les fidèles des dogmes moralisateurs de l’Eglise chrétienne, et les corps se dévoilent petit à petit. La modestie n’est plus de mise comme au XIIIe siècle, et les artifices vestimentaires apparaissent, à l’image des manches à ruban que nous avons décrit dans notre chapitre sur la surcotte. Les boutons eux-mêmes symbolisent à eux seuls la règle que nous répétons sans cesse en animation ou lors de nos stages: un vêtement doit être beau, facile à pratique, et pragmatique dans sa réalisation. Un autre élément que nous abordons régulièrement est celui des codes visuels propres à chaque époque: le milieu du XIVe siècle, ce sont les boutons à profusion et les manches à ruban. Chaque époque possède ainsi ses détails faciles à repérer pour les identifier au premier coup d’œil. Dans notre prochain numéro nous aborderons le costume masculin. Il ne vous restera ainsi plus qu’à vous mettre à vos aiguilles et déambuler joyeusement dans vos fêtes historiques favorites. Vous pouvez également nous écrire: notre équipe se fera un plaisir de répondre à toutes vos questions. vivahistorialarevue@gmail.com Bibliographie LELOIR Maurice, Dictionnaire du costume et de ses accessoires, des armes et des étoffes des origines à nos jours, Paris, Gründ, 2012 VENIEL Florent, Le costume médiéval de 1320 à 1480, la coquetterie par la mode vestimentaire XIVe et XVe siècles, Bayeux, Heimdal, 2008 LEVILLAIN G., Res Populi n°4, B.A. 1415 Productions, 2015 GOUBITZ O., VAN DRIEL-MURRAY C., Stepping Through Time: Archaeological Footwear from Prehistoric Times Until 1800, Stichting Promotie Archeologie, 2007 Levillain G., « Le costume populaire au XIVe siècle ». Viva Historia , n°2 Contact régie publicité: vivahistorialarevue@gmail.com Viva Historia Viva Historia se veut une revue dynamique couvrant tous les aspects de l’Histoire Vivante partout dans le Monde. Toutes les périodes et les thèmes seront abordés : techniques, lieux animés, costumes, sorties culturelles et fêtes, compagnies… Toutes les actualités de la reconstitution et de l’animation historique auront leur place dans la revue. Les artisans et les commerçants sont également invités à profiter de ces pages pour faire découvrir au public leur travail et leurs nouveautés. Viva Historia est une revue trimestrielle, proposée en version papier de 100 pages (en tirage limité) et en version numérique disponible au téléchargement de 80 pages. La version numérique est également disponible en anglais et diffusée internationalement. Retrouvez nous sur notre site internet vivahistoria-larevue.fr Ne manquez aucun numéro… Abonnez-vous! 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