Abstract
Colloque international "Femmes engagées au cœur de l'action. Espace Euro-méditerranée. Mise en récit(s), mise en image(s)", Université de Lorraine, 5 avril 2019 Depuis le début du XXIe siècle, une esthétique futuriste arabe est apparue dans certaines productions artistiques. Ces visions du futur se rejoignent pour former un discours critique à l’égard d’une réalité déconcertante au sein de l’espace géo-culturel arabe. À l’aune de ces différentes représentations, une forte production est l’œuvre d’artistes femmes qui mettent, ou se mettent en avant, afin d’imaginer d’autres mondes. Dans plusieurs œuvres de Larissa Sansour par exemple, se déploie une esthétique populaire de l’Occident, qu’elle adapte en faveur du contexte palestinien, où des super-héroïnes et des aventurières intrépides sont mises en scène. Moufida Fehila revêt le costume de Super-Tunisian à l’occasion de performances dans la sphère publique, quatre mois après la chute de Ben Ali et le début des contestations populaires générées par le « Printemps arabe », pour décider de l’avenir politique tunisien. Depuis le début de sa carrière, les créations de Sophia al-Maria n’ont eu de cesse de faire évoluer les femmes au sein d’univers dystopiques, non seulement pour évoquer leur condition dans les États arabes du golfe Persique mais également pour pointer du doigt les effets qu’ont eu les régimes autoritaires sur les sociétés. Durant cette présentation, nous analyserons leurs discours futuristes, que ce soit par le biais de l’anticipation, la spéculation, ou lors de l’utilisation d’un champ iconographique futuriste. Nous nous intéresserons à la manière dont ces « futurismes arabes » ne cherchent plus à montrer les pays de l’aire arabe tels qu’ils sont, mais à formuler des propositions de ce qu’ils pourraient devenir, pour le meilleur comme pour le pire. Si Larissa Sansour, Moufida Fedhila et Sophia al-Maria sont originaires de pays très différents, les thèmes futuristes qu’elles abordent permettent de dépasser l’apanage du géopolitique, de l’étude des conflits et des sociétés contemporaines afin de formuler une analyse critique synchronique. Ainsi, en bouleversant les considérations qui ont pu être émises sur le « monde arabe », le réalisme spéculatif de leurs productions artistiques réintroduit la voix des populations concernées tout en donnant une analyse lucide de la situation de la région.
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It is hard to extirpate a stereotype deep rooted in the occidental thinking as it is about Arabic literature. It has been always considered as exotic or "exotizing" and it is the same today, especially when an Arabian woman decides to write. However, it's sufficient to read any novel of a modern author-Lebanese, Egyptian, Syrian, North African, and even those from the Arabic Peninsula-to understand that even if these authors seem effectively beyond our representations and wanderings, they are also too within today. Actually, their subjects are not so different from any other author on the planet. However, we can assert that today there is a new generation of women pervaded by feminine aspirations, speaking about various subjects and showing a deep knowledge on universal literature. Mots-clés : Littérature féminine, universalisme, exotisme littéraire, préjugés culturels. L'écrivaine arabe contemporaine la plus connue est sans conteste la Syrienne Ghâda Sammân, à laq...
Des féminismes islamiques, Les cahiers de l’Islam. Revue d’Etudes sur l’Islam et le Monde Musulman, n°1, August, pp.5-14.
Séminaire "Regards historiques, littéraires et cinématographiques sur la question du féminin dans le Monde arabe”, organisé par Pamela Krause (Sorbonne Université– Paris IV), Sandra Kirollos (Université Paris-Est Créteil), Nessrine Naccach (Sorbonne nouvelle), membres du collectif Les Jaseuses. 15 mai 2020, en ligne.
Maghreb - Machrek, 1994
Distribution électronique Cairn.info pour La Documentation française. Distribution électronique Cairn.info pour La Documentation française. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-maghreb-machrek1-1994-2-page-105.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. Monde arabe Maghreb Machrek N° 144 avr.-juin 1994 L'engagement islamiste des femmes en Algérie
Journal of Association of Arab Universities for Tourism and Hospitality, 2014
A travers les siècles, la femme avait un impact indéniable dans la société cairote; elle a joué un rôle aussi important que celui de l'homme; en tant que mère et épouse, elle effectuait son enchaînement de tâches familiales et sociales. La contribution de la femme dans la vie publique était incontestable malgré les restrictions sociales imposées par les traditions, comme en témoignent les biographies qui mentionnaient les noms de certaines femmes dont l'activité politique, intellectuelle, religieuse et sociale, a forgé l'histoire du Caire; elles étaient savantes, poètes, narrateurs du ḥadīths, littéraires et médecins. Les arts appliqués doivent beaucoup de leur prospérité aux doigts qualifiés des femmes cairotes et à leur goût manifesté dans la fabrication de céramique et de poterie. Elle a également contribué dans le domaine du textile et de tapis dont la variété et l'élégance de ses produits a rendu cette industrie célèbre dans d'autres. De même, la femme cairote a fourni sa part dans l'industrie de la bijouterie et le développement de nouveaux types de parures, ainsi que les produits cosmétiques comme les peignes, les miroirs, les flacons de parfums et les pots de fard. Dans le domaine de l'architecture, la femme avait un grand impact dans la conception de logements, puisque l'architecte visait à protéger la vie privée de la femme, par conséquence, la maison était aménagée d'une cour centrale à ciel ouvert, les fenêtres étaient couvertes par des mašrabiyyas (fenêtre grillagées de bois tourné), encore, une aile séparée y était consacrée (le harem) pour assurer son confort. En plus des maisons, la femme a également un impact sur l'architecture de certaines institutions religieuses importantes telles que les ḫānqāhs (maison soufie), les mosquées, les madrasas et les mausolées. Parmi ces femmes était la fameuse 'ʿAlam al-Amīriyya' qui a ordonné la construction du mausolée de 'Sayyida Ruaqya' et 'Šağar ad-Durr' qui a fait bâti un mausolée qui persiste encore au Caire, le mausolée de ' Fāṭima Ḫātūn' et la madrasa de 'Umm al-Sulṭān Šaʿbān'. Ainsi, il est clair que la femme a contribué à l'avancement des arts et de l'architecture ce qui laissé des traces remarquables sur la civilisation du Caire islamique. 2
Le nouveau paradigme de l'art à l'épreuve de la création contemporaine féminine en Tunisie, 2018
REMMM, n°128-2, 2010
Stéphanie Latte Abdallah* Engagements islamiques en Jordanie La part du politique, la part féministe Résumé. Dans les années 1980 en Jordanie, un militantisme féminin islamique a grandi à l'ombre des institutions féminines proches de l'État. Il s'est affirmé et s'est rendu visible lorsque ses figures investirent la sphère publique et politique, à partir du milieu des années 1990, à la faveur du passage de l'islam politique dans l'opposition. Aujourd'hui, une pluralité de femmes, venant de toutes les classes sociales, et surtout de classes moyennes s'étant construites comme telles par l'accès à l'éducation, se revendique de l'islam comme ressource pour appuyer leurs droits et leurs parcours au quotidien, leurs trajectoires professionnelles ou militantes. Certaines sont engagées en religion et en politique, dans la mouvance des Frères musulmans, au sein du Parti islamique centriste (Hizb al-wassat), ou bien sont indépendantes. D'autres ont investi le savoir religieux pour se tracer des itinéraires intellectuels ou politiques indépendants. D'autres encore, tentent à présent de fédérer une action collective s'affichant comme plus ouvertement féministe, un terme vivement critiqué jusqu'à ces toutes dernières années. Ces diverses mobilisations islamiques agissent dans un environnement militant qui les a conduit à multiplier les alliances et les échanges de savoir-faire et de modes d'action avec les séculières, en vertu de positions politiques nationales et régionales communes mais aussi de causes féministes. Pragmatique, le militantisme féminin tend ici à devenir moins idéologique, et surtout à s'hybrider, tout comme la référence religieuse elle-même.
Itinéraires, 2012
How can we explain the adhesion of many women to a pictorial current like Futurism, which was so misogynistic, aggressive and sometimes vulgar towards femininity? In this essay, first I aim to define the theoretic background of Futurism, i.e. the very ambivalent conceptual elaboration of the "female" which was expressed in those years and through that movement. Secondly, I consider a particular figure of woman and artist, Barbara, born as a Futurist, but ending up with completely different outcomes such as the peace movement and Feminism, in particular the empathic proximity to the texts of Luce Irigaray.
Femmes engagées dans l’espace euro-méditerranéen. Mise en récit(s), mise en image(s), Nancy, Presses Universitaires de Lorraine, coll. "Visibilité, Médiatisation, Interculturalité", pp. 153-165, 2021
Depuis le début du XXIe siècle, une esthétique futuriste arabe est apparue dans certaines productions artistiques. Ces visions du futur se rejoignent pour former un discours critique à l’égard d’une réalité déconcertante au sein de l’espace géoculturel arabe. À l’aune de ces différentes représentations, une forte production est l’œuvre d’artistes femmes qui font valoir certains points, ou se mettent en avant, afin d’imaginer d’autres mondes. Dans plusieurs œuvres de Larissa Sansour par exemple, se déploie une esthétique populaire de l’Occident, qu’elle adapte en faveur du contexte palestinien, où des super-héroïnes et des aventurières intrépides sont mises en scène. Moufida Fedhila revêt le costume de Super-Tunisian à l’occasion de performances dans la sphère publique, quatre mois après la chute du président Ben Ali et le début des contestations populaires générées par un des « Printemps arabe », pour décider de l’avenir politique tunisien. Depuis le début de sa carrière, les créations de Sophia al-Maria n’ont eu de cesse de faire évoluer les femmes au sein d’univers dystopiques, non seulement pour évoquer leur condition dans les États arabes du golfe Persique mais également pour pointer du doigt les effets qu’ont eu les régimes autoritaires sur les sociétés. Durant cette étude, nous analyserons leurs discours futuristes, que ce soit par le biais de l’anticipation, la spéculation, ou lors de l’utilisation d’un champ iconographique futuriste. Nous nous intéresserons à la manière dont ces « futurismes arabes » ne cherchent plus seulement à montrer les pays de l’aire arabe tels qu’ils sont, mais à formuler des propositions de ce qu’ils pourraient devenir, pour le meilleur comme pour le pire. Si Larissa Sansour, Moufida Fedhila et Sophia al-Maria sont originaires de pays très différents (Palestine, Tunisie, Qatar), les thèmes futuristes qu’elles abordent permettent de dépasser l’apanage du géopolitique, de l’étude des conflits et des sociétés contemporaines afin de formuler une analyse critique synchronique. Ainsi, en bouleversant les considérations qui ont pu être émises sur le « monde arabe », le réalisme spéculatif de leurs productions artistiques réintroduit la voix des populations concernées tout en donnant une analyse lucide de la situation de la région.
monde-nouveau.net, 2012
La première manifestation du féminisme musulman sur la scène internatio-nale eut lieu en octobre 2005 à Barcelone, lorsque se tint le premier congrès international du féminisme islamique avec le soutien… de la Ligue des droits de l'homme. La déclaration d'une participante : « Je suis croyante avant d'être féministe » donne le ton. La présence de l'épouse d'un théologien qui ap-prouve que les maris battent leurs femmes aussi. Dernière touche pour compléter le tableau, une Qatarie, ex-productrice d'une émission pour les femmes à Al Jazira, se félicita que son pays n'ait jamais ratifié la Convention de l'ONU pour l'abolition des discriminations envers les femmes. Cependant, peut-être faut-il aller au-delà des attitudes idiotes de quelques femmes issues de la bourgeoisie pour s'attacher aux positions de celles qui militent sur le terrain, souvent en prenant de gros risques. En somme, ne pas avoir une vision sectaire. L'objectif de ces féministes est clairement de lutter contre les codes de la famille machistes et contre l'ensemble des pratiques dis-criminatoires dont les femmes sont victimes dans les pays musulmans ; il est aussi de construire une collaboration entre les femmes musulmanes et le mou-vement féministe global. Le féminisme islamique se revendique clairement comme un féminisme religieux, et c'est à partir du critère religieux que les femmes vont revendiquer leurs droits. Croyantes avant d'être féministes, c'est plus en tant que croyantes qu'elles revendiquent qu'en tant que femmes. On en revient donc à la question : s'il apparaissait de manière incontestable que la religion est une forme d'oppression, et en particulier une forme d'oppression de la femme, cesse-raient-elles leur lutte ? C'est bien entendu une question parfaitement académi-que car là n'est pas le problème. Le problème est que certaines couches de la population féminine des pays musulmans réclament des droits, qu'elles ont besoin pour ça d'une idéologie légitimante pour soutenir leur lutte, et que l'islam est tout ce qu'elles ont sous la main. Elles vont donc utiliser la pensée de leur présumé prophète dans le sens de leur intérêt, de la même manière que les hommes des sociétés ultra-patriarcales du temps de Mohammed l'ont fait dans leur sens à eux. Il est en tout cas impossible de répondre à la question : s'agit-il d'un féminisme qui s'inscrit totalement dans un cadre religieux, ou d'un féminisme qui a besoin d'un cadre idéologique, en la circonstance, religieux, pour soutenir son action ? L'une de leurs revendications est précisément l'accès à l'interprétation des textes.